To new beginnigns - Slavina

Moi non plus ça ne m'a jamais dérangé que ce restaurant soit si fantasque dans ses livraisons, parce que quand j'étais suis chez moi, ça n'avait pas d'importance entre ma vie nocturne et mes insomnies ! Mais je ne veux pas que Nina meurt de faim et à dira vrai, moi aussi ce soir j'ai faim.

Je secoue la tête avec curiosité en regardant ce qu'elle déballe. Le vase me laisse perplexe et plein d'une réflexion intérieure. C'est que je me suis demandé tout à l'heure en sortant si je devais acheter des fleurs, vous savez pour demander pardon, ou quelque chose comme ça. Mais je ne savais même si elle allait rentrer et effectivement, nous n'avions pas de vase. enfin, bref je note qu'elle a acheté un vase ce qui implique sans doute qu'elle aimerait que je lui achète des fleurs ! Brillante déduction Drazavic ! Tu auras un cookie. "Il est très joli" Bon j'exagère un peu, la joliesse de l'objet m'échappe un peu à dire vrai. Silencieusement j'embrasse à nouveau le cou de Nina. Cette fois je ne suis pas d'accord avec elle concernant les bols.

"Pourquoi ça sert à rien ? C'est pratique les bols... Encore plus si c'est pour mettre des chips dedans ! " Je souris, parce que c'est une plaisanterie entre nous, ma passion des chips, et la sienne pour les olives. C'est une plaisanterie d'avant, du Bronx, de quand on vivait ensemble et j'ai envie de renouer avec tout ça, avant que ça foire, avant le bébé, les problèmes, avant que je vrille. Ça dit qu'on est ensemble, qu'on vit ensemble, qu'on se connait dans nos petites faiblesses et préférences intimes. Oui tout ça dans une seule phrase, fichez moi la paix ! "Est-ce qu'il y a d'autres choses ?"

Je sais bien qu'on n'est pas exactement sur la même longueur d'ondes et que ça lui est égal de décorer ou non l'appartement... Mais je sais aussi que c'est avec ce genre de choses que j'arriverais à faire en sorte, lentement mais sûrement, qu'il se sente bien ici. Je ne veux pas que ce soit seulement un endroit où il rentre dormir entre deux missions... Non, j'ai besoin qu'il ait envie de rentrer chez nous, de rentrer auprès de moi... C'est ridicule parce que d'acheter de jolis bols il y a plus d'un an ne l'aurait pas empêché de partir, mais je fais comme je peux pour me donner l'impression que je ne suis pas en train de faire n'importe quoi. J'esquisse un sourire, soulagée qu'il fasse au moins semblant que ça lui plaît.

Mmh oui j'ai acheté des rideaux pour la chambre mais ils sont pas à la bonne taille faudra que je les emmène pour les raccourcir... Je lui montre le tissu, chocolat, pas entièrement opaque. Si on oublie de fermer les volets on n'aura pas le soleil en pleine tête le matin, comme ça. Et puis je trouve que ça habille la pièce, j'essaie de nous créer un cocon... Plus j'y pense, plus ça me semble ridicule mais je tiens bon ! J'abandonne mes sacs, me tourne légèrement vers lui. J'ai rien acheté d'autre pour ici. Mais c'est déjà bien, non ? Je tends le bras pour glisser la main sous un pan de son peignoir, mes doigts cherchant sa peau encore brûlante. Je les pose sagement sur son flanc, m'approche encore un peu dans un geste très explicite qui quémande un câlin.

Je suis plein de bonne volonté et moi aussi j'ai envie qu'on ait un endroit à nous, un "nid" où on sera bien, où on apprendra à oublier le passer, à construire un avenir. J'ai envie de ne pas rater encore une fois, j'ai envie d'être avec elle. ce n'est pas juste un caprice de ma part, simplement parce que j'ai réalisé qu'elle me manquait, que j'avais besoin d'elle,que je ne voulais pas revivre la même déchirure en la laissant repartir. Il y a quelque chose de beaucoup plus profond dans ma façon d'aborder cette nouvelle chance. C'est juste que je ne sais pas l'exprimer alors je fais du mieux que je peux pour montrer toute ma bonne foi.

"je crois qu'il y a une boutique qui fait ça pas loin, à coté de l'épicerie. Ils font un peu de couture, de cordonneries, des clefs, ce genre de choses...Ils devraient être aptes à faire ça. Tu veux que j'aille les porter ? Tu me donnes la longueur, je me tromperais pas." A la mention de ce qui doit rester dans le sac, je suis soudain intéressé, mon regard brille, interrogatif. Mais elle me prend en traître et me distrait en venant glisser ses mains contre moi. Ma peau frémit, j'accueille Nina plus près de moi, ma bouche trouvant la sienne dans un mouvement d'un naturel confondant. Moi je viens d'instinct toucher son cou nu, caresser sa nuque. Je glisse mes doigts dans les mèches lisses et douces alors que nos langues se caressent avec une sensualité à me damner.

Je reprends mon souffle dans un hoquet de surprise parce que ouai, je suis surpris du désir qui revient dès qu'elle me touche. Je ne comprends toujours pas comment ça peut être aussi fort entre nous. Après l'avortement, on avait perdu ça, bien sur, le sexe était devenu tabou, nos câlins étaient chastes. Ça n'a rien fait pour arranger mon état dépressif où je voyais tout en noir, en gris, Sarajevo tatouée sur mon âme. Mais nous sommes là tous les deux et à nouveau il y a ce drôle de truc qui vibre entre nous, nous fait sans cesse chercher le contact de l'autre. Je descends mes mains dans son cou, sa gorge, écarte le peignoir pour qu je puisse mater ses seins absolument divins. "Ti si divna" Divine, bandante, sexy, dites le comme vous voulez mais le fait est là.

Je plisse le nez, légèrement hésitante, avant de proposer : Ou alors tu m'apprends les phrases en serbe et on y va ensemble... Et c'est moi qui demande ? J'ai une bonne mémoire, je devrais pouvoir retenir deux phrases, et pour le reste, s'ils commencent à me parler en serbe, il sera là pour faire le traducteur. J'ai besoin de pratiquer si j'espère progresser un jour, et je suis vraiment déterminée à y parvenir.

Sa bouche qui fond sur la mienne me fait oublier ces inquiétudes et je pousse un profond soupir contre ses lèvres. Je n'en reviens toujours pas d'être à nouveau dans ses bras, d'avoir encore droit à ses baisers, à ses mains sur ma peau. Je sens bien qu'une partie de moi -que je tente à tout prix d'étouffer parce qu'elle me terrifie- se sent chez elle dans cette ville uniquement parce qu'il s'y trouve. À la façon dont ses doigts courent sur ma peau, je devine déjà que nos corps vont s'unir encore et je savoure l'anticipation délicieuse de l'étreinte à venir. Même le contact le plus infime me rappelle sans cesse à quel point tout était fade sans lui, je n'ai jamais rien connu d'autre qui soit capable d'embraser tout mon être de cette façon totalitaire. Et pourtant je sens qu'on se retient encore, qu'on réprime l'urgence, la violence, comme si on n'osait pas les laisser s'exprimer.

Le peignoir glisse de mes épaules mais reste accroché à ma taille, maintenu par la ceinture que je ne défais pas encore. Je bascule vers l'avant, agenouillée devant lui, et mes mains se posent sur ses genoux, remontent lentement le long de ses jambes en glissant sous le peignoir. Je me penche sur lui, accroche ses lèvres de mes dents dans un soupir de désir sans cesse renouvelé. Mes doigts dérivent vers l'intérieur de ses cuisses, s'immobilisent dans une crispation qui ne trahit que trop bien mon état. Ja zelim te.

"Oui on peut faire ça. Je t'apprendrais à dire rideau, ha !" En fait, j'ai envie de lui apprendre d'autres mots - mais qui ne risquent pas de lui servir en dehors de la maison ! Enfin j'espère ! Sa peau claire m'attire comme un aimant, aussi pâle que douce, c'est fascinant. Ma peau se hérisse sous la douce caresse, mon corps se réveille non pas doucement, mais tout d'un coup, brusquement en éveil, en attente, en demande et le désir qui s'enroule autour de moi est comme une langue de feu qui me brule "i zelim te srce moje"

J'inspire en pressant plus fort mes lèvres contre les siennes, recherchant sa morsure qui m'embrase. J'écarte le peignoir qui glisse un peu plus, vient empaumer d'un geste possessif les seins de Nina. Ils se nichent dans mes paumes comme si elles étaient juste faites pour ça. Un gémissement se bloque dans ma gorge à la sensation trop délicieuse, leur poids dans mes mains, et les pointes qui se dressent, quémandent mon attention. La fébrilité me gagne que je tente pourtant de refréner malgré les images érotiques qui se bousculent. Je tête ses lèvres, les suce, sarabande érotique de nos langues. Je relâche juste un sein pour remonter sur sa gorge, na nuque nue qui me donne des désirs très précis "Želim tvoja usta" Ma voix est rauque, douce incitatrice plus qu'un ordre pur. Je répète en anglais "je veux ta bouche" Rien que de le dire, je bande plus fort, l'anticipation a un très fort pouvoir avec Nina. Mon corps, sait, se souvient, et veut !

Malgré le temps passé loin de sa peau, il y a des mots que je n'ai pas oublié, qui sont gravés dans ma chair, tatoués sur mon âme que j'ai longtemps cru liée à la sienne. Un arc électrique me traverse malgré la chaleur diffusée par la cheminée quand il empaume mes seins et je me tends vers lui, la prise de mes mains se raffermissant sur ses cuisses. Je ne l'ai pas encore touché qu'il me réclame déjà, et en écartant à peine le peignoir je prends toute la mesure de son désir, à la hauteur de celui qui me consume. Je réponds d'une voix rauque : Je te veux dans ma bouche... Traduis-moi... Moi aussi, je veux pouvoir lui souffler ces mots-là dans sa langue, je sais que si je les susurre à son oreille au cœur de la nuit, ils le touchent mieux s'ils sont dits en serbe. Et puis j'ai cru comprendre que mon accent ne le laissait pas indifférent alors...

Je tire sur la ceinture de son peignoir, la dénouant pour l'en défaire, le tissu éponge glissant de ses épaules jusqu'au sol. Sa peau est brillante, déjà légèrement moite et je crois que le peignoir lui tenait bien trop chaud. Je repose mes mains sur ses cuisses, à plat, sages alors que je me voûte sur lui pour l'envelopper de mes lèvres. Il achève de prendre consistance dans le fourreau chaud de ma bouche, la sensation de sa queue gonflant contre ma langue m'arrachant un grondement appréciateur. J'aspire à plus de brutalité mais j'attends qu'il impose, qu'il réclame, qu'il ordonne...

Je frémis d'impatience, d'érotisme quand elle me demande comment on dit. J'adore quand elle me dit des choses indécentes ou qu'elle me souffle ces phrases entre révolte et soumission dans nos ébats amoureux. On oscille perpétuellement entre s'appartenir, elle à moi, moi à elle. "Zelim te u mojim ustima" Nina est d'une beauté à couper le souffle, mais elle dégage surtout un sex-appeal naturel qui ne m'a jamais laissé indifférent. Il suffit que je la vois pour la désirer, que je la touche pour la vouloir avec une force qui me dépasse. Rien n'a été plus dur que de me dire qu'elle ne devait plus être à moi parce que je lui étais nocif. Aujourd'hui je replonge dans ma dépendance à son égard avec un bonheur indicible, tant pis pour la culpabilité.

Je mords ma lèvre quand elle se penche, m'absorbe dans sa chaleur. Elle a beau avoir poussé mon peignoir, j'irradie de chaleur brusquement. Je repousse le tissu de ses épaules, de son dos, caresse la peau d'albâtre, si diablement douche. L'échine de Nina est ployée sur moi, je suis la courbe serpentine du regard, plonge mes mains pour pousser plus loin son peignoir et dévoiler ses reins, ses fesses à la vue affolante dans cette posture qui excite l'imagination. Nos étreintes précédentes m'aident à la patience comme toujours et je la laisse d'abord totalement libre du rythme, de la façon de dispenser le plaisir si doucement que je me consume. Je caresse à rythme régulier sa nuque découverte, c'est si nouveau quand avant je fourrageais dans ses cheveux !

Peu à peu le désir se fait plus exigeant mais la position ne me permet pas vraiment de prendre le contrôle. Assis par terre, je peux difficilement donner des coups de reins pour forcer le mouvement ainsi. Alors je serre les cheveux de Nina dans ma main, les froisse et la pousse vers moi pour l'inciter à me prendre plus loin en bouche, plus vite aussi. Je gronde d'un ton à présent autoritaire, tendu et rauque "plus fort !"

La phrase est facile à répéter, ce sont pour la plupart des mots que j'ai déjà entendus et je répète lentement, en cherchant son regard, détachant chaque syllabe : Zelim te u mojim ustima. Nos désirs coïncident constamment, depuis le premier jour, parce qu'il suffit qu'il émette une envie pour qu'aussitôt elle devienne mienne, et je ne crois pas me tromper en prétendant que la réciproque est vraie. Ses mains sur ma peau me font trembler de désir, de plaisir anticipé et je me cambre, creuse l'échine en ronronnant contre sa peau, féline en quête de caresses.

​Cils baissés sur mes yeux mi-clos, je prends le temps de le goûter, de me repaître de lui, de le réapprendre avec une lenteur consommée qui embrase mes sens autant que les siens, qui met à mal ma patience alors que c'est pourtant moi qui décide de jouer. Il ordonne plus fort et je m'exécute, docile parce qu'il semblerait que ce soit mon humeur ce soir, qu'il en profite ça risque de ne pas durer... Je le prends plus loin dans ma bouche, accélère la cadence, ma langue se pressant contre sa hampe, mes lèvres suçant son gland avec avidité. Mais je ne veux pas le laisser jouir comme ça, alors quand je sens son corps qui se tend, je me redresse rapidement pour venir sur lui, m'empalant sur sa queue d'un mouvement sec qui m'arrache un cri.

Ne pas avoir le contrôle m'agace prodigieusement, m'enrage de désir que je ne contrôle plus, je grogne de désaccord quand elle s'écarte, mais aussitôt elle s'empale sur moi et mes mains se crispent avec fureur sur ses fesses que je soulève aussitôt pour reproduire le mouvement une seconde fois. J'ai passé cette ligne en pointillée, celle que Nina me fait trop souvent franchir, la perte de maitrise remplacée par le besoin urgent qui se transforme en excès d'autorité. Elle a un cri de plaisir qui me fait un effet terrible, décharge électrique dans la colonne et je mords brusquement la chair entre le cou et l'épaule, poussant mon corps contre le sien, écrasant ses seins contre mon torse.

J'agrippe ses fesses, sous les cuisses, la soulève pour me relever à la force de ma volonté, de mon désir. Une fois debout je tends le visage vers elle pour l'embrasser alors que j'ai déjà perdu le souffle. Son peignoir tombe au sol avec le mien. Je traverse l'appartement heureusement vide - je ne risque pas le coin d'une table basse ! - pour l'amener au bar de la cuisine où je la pose. Je constate que malheureusement il est un peu haut, je glisse hors d'elle dans un grognement de frustration. Je la punis d'une morsure avant de la pousser sur le meuble, où je l'allonge. Je grimpe à mon tour pour venir couvrir son corps du mien, sans m'unir encore, impatient et pourtant bourreau qui nous fait languir.

Sa queue cogne au fond de mon ventre et je pousse un nouveau cri, mes ongles griffant la chair de ses épaules. Comme souvent dans ces cas-là je ne saurais dire à quel moment on passe la ligne rouge et pourtant on bascule dans la brutalité, l'animalité qui nous a toujours poussé l'un vers l'autre. Je renverse la tête en arrière dans un geignement plaintif, la morsure sur ma gorge laissera une marque que mes cheveux ne peuvent plus, désormais, dissimuler. Ça m'est égal. Au contraire, je jubile à l'idée de porter la trace de ses dents sur ma peau, la preuve de mon appartenance.

​Un couinement de surprise passe mes lèvres quand il me soulève brusquement dans ses bras, je ne sais pas où il trouve encore la force de se relever comme ça quand mes jambes tremblent déjà furieusement, et je dévore sa bouche avec passion avant de heurter durement l'îlot de la cuisine. Une onde électrique me hérisse la chair quand il revient sur moi, que sa queue se presse contre ma cuisse sans me prendre encore. Mes jambes s'enroulent autour de ses hanches, je tends le bassin vers lui, affamée. Encore. Je réclame tout, ses morsures, ses baisers, sa queue plantée en moi, son corps qui heurte le mien, sa violence. Je me redresse, mords sa bouche avec furie en écrasant mes seins contre son torse, mes doigts plongeant dans ses cheveux sur lesquels je tire. Encore !

Ma force vient uniquement des fantasmes qui me hantent, des images qui se superposent sans cesse, désirs à assouvir, volonté d'être - en cet instant - le maître de nos ébats, de nos pulsions. Pourtant, il suffit qu'elle réclame et je cède aussitôt, embrasé par ses injonctions passionnées. Je fais mienne la brutalité qu'elle réclame, la clouant sous moi à forts coups de reins, m'écrasant sur son corps qui m'accueille, n'a de cesse de m'accueillir ô sensation divine. Je ne l'embrasse plus, je n'ai plus le souffle pour ça, je gronde seulement sous ses baisers morsures, animal furieux à la recherche du plaisir grandissant, de la délivrance.

Elle vient brusquement sur un ultime coup de boutoir, flashe ma conscience dans une explosion blanche, incandescente, de celle totalitaire qui brule les nerfs, ravage les sens. Je sens les contractions de son corps, du mien, alors que je me vide délicieusement en elle, la marquant comme mienne, la déclarant à moi dans un geste possessif où je ramène sa cuisse contre moi, où je pétris la chair de ses fesses. Je m'effondre sur elle, me retenant de justesse en appuyant un avant bras sur le comptoir. Je transpire, le dos moite, les cheveux collés, encore ébloui d'amour et de plaisir trop grand, trop fort. Je geins, presque étonné "volim te"

Je crois mourir quand il s'écroule sur moi, mes muscles tétanisés ne tremblent même plus, seul mon ventre palpite encore autour de lui. J'ai trouvé refuge quelque part dans le creux de son épaule, à moitié étouffée par sa peau brûlante, tous mes récepteurs sensoriels complètement cramés par la vague qui vient de nous heurter de plein fouet. Je m'accroche à lui désespérément, dans un besoin viscéral de le garder contre moi mais aussi, je crois, dans un instinct qui me souffle que le bar a dû morfler sous le poids conjugué de nos corps enlacés.

J'ai un mal fou à me défaire de sa peau, de son odeur, de sa bouche qui cherche la mienne, mais on trouve malgré tout assez de ressources en nous pour aller nous vautrer dans le lit. Je suis encore liquéfiée de trouille à l'idée d'être abandonnée de nouveau, mais désormais il y a cette petite voix qui me souffle que c'est beaucoup trop bon, et que ça en vaut la peine. Je préfère me consumer à son contact et crever la semaine prochaine en me brûlant les ailes plutôt que de vivre toute une vie loin de sa peau. Il m'est essentiel, vital. Je n'arrive plus à lui dire que je l'aime, mais dans le creux de son cou je souffle tout bas : Ti si moja duša... Je ne crois pas que la réciproque soit vraie, ce qui est ridicule parce que ça ne peut pas être à sens unique... Mais ça m'est égal, il est mon âme, l'autre moitié de moi-même, la seule personne au monde qui peut me faire me sentir complète. Je ne peux pas lutter contre ça.