Ça va attirer les rats et s'ils te mordent, ils vont attraper la rage - Slavina

Je hausse les épaules. J'ai bien aimé, ouais. Mais j'préfère les quatre fromages. Sans supplément pepperonni, ce n'est pas parce que j'arrive à manger épicé que j'aime forcément tout ce qui l'est. En revanche le fromage, c'est mon péché mignon, et bon, quitte à ce qu'il me ramène une pizza, autant qu'il me ramène ce que je préfère, non ?

Boh, tu dis ça parce que t'as pas essayé d'moto assez grosse, c'est tout. J'ai déjà fait des balades avec des types plus grands que lui qui tenaient très bien sur leur bécane, c'est une question de choisir la moto adaptée, aussi. Après personnellement, j'en fais pour pouvoir me faufiler partout, donc j'aime bien les petites motos. La bagnole ouais c'est plus pratique pour ça, pour les missions et l'reste. Mais quand c'est juste pour me déplacer ou pour me balader, j'préfère franchement la moto. Des restes de ma vie à NY sans doute où j'étais sans cesse emmerdée par les bouchons et les problèmes pour se garer.

J'acquiesce dans un sourire. T'en fais pas c'est prévu, dès que j'ai une journée pour moi je visite la ville. Une journée ne suffira pas pour découvrir complètement Sarajevo mais il faut bien commencer quelque part. Mon regard s'éclaire d'une lueur d'intérêt. Pâle, c'est vrai ? J'y ai jamais été. Pourquoi tu voudrais aller là-bas ?

Je me promets mentalement de lui ramener une pizza quatre fromages, la meilleure qui soit. Ce qui est un peu ridicule si on y pense mais sur l'instant, je ne m'en soucie pas vraiment. J'ai seulement un sourire charmeur en acquiesçant "ok, je retiens, quatre fromages..."


"Humm surement, je crois que les motos que j'aime me correspondent pas alors qu'une bagnole c'est plus facile. A moins d'aimer les sportives, les sièges baquets, c'est pas pour moi non plus. A New-York j'avais un vieux Pick-up, j'aime bien leurs vieilles caisses, tu sais celles des années 70 avec un moteur qui réveille le quartier." Tout en discutant, je vide mon verre de Vodka, je me rallume une clope. Je ne vois pas le temps passer en la compagnie de Nina. En fait c'est plutôt agréable de discuter avec elle, avec il me semble cette ambiance de séduction légère. Je n'ai pas oublié son baiser, enfin la façon dont elle a répondu au mien et ses lèvres qui bougent, sourient, ont ces milliers de mimique sont subtilement tentatrice. "Tu fais bien, y a plein de trucs à visiter..."

J'appuie mon coude et mon bras au dossier du canapé pour me tourner de trois-quart plus franchement vers elle. "Pourquoi Pâle ? Déjà parce que c'est en RS ! Si on obtient la sécession ou le rattachement à la Serbie, je n'aurais pas à déménager ! Ça c'est purement pratique. Ensuite, ben c'est là où on a emménagé quand on est arrivé de Subotica en 92. Je connais le quartier par cœur. Je voudrais...je crois que j'aimerais bien une maison. J'aurais un chien comme ça. " j'ai un rire amusé en ajoutant avec auto dérision "Tu sais un molosse, comme les mecs du Bronx. Tu habitais où à NY ? Manhattan ? "

Les pick-up c'est le pied. Puis c'est hyper pratique. Excusez-moi mais je pense à mes propres besoins, là, et quand on fait un braquage, on fout vachement plus de trucs dans un pick-up que dans un sac à dos sur une moto. Après, tout dépend de l'endroit, parfois mieux vaut ramener moins mais pouvoir se barrer plus facilement, c'est un calcul à faire, un élément à prendre en compte. J'te propose pas de tester ma moto, j'crois qu'elle est vraiment trop petite pour toi pour le coup. Mais comme je ne suis pas très grande, elle est parfaite pour moi.

Comme il se tourne vers moi, je m'installe un peu mieux moi aussi, prenant mes aises à mesure que les minutes défilent. Je replie une jambe sous mes fesses, me tourne vers lui. Aaah, je me doutais bien qu'y'avait du sentimentalisme derrière tout ça. J'ai une moue amusée, le fait de parler d'un gros clebs n'enlève rien au fait que c'est sentimental. Tu surestimes mes moyens, là, et mes goûts aussi. Non, j'étais à Brooklyn. Je plisse le nez, essaie de l'imaginer avec une maison et un chien, une famille. Je demande sans arrières-pensées : Tu ferais quoi dans une maison tout seul ? Y a quelqu'un dans ta vie ? Et non, son baiser ne veut pas dire qu'il est célibataire, y a des tas de Tigrovi qui sont macqués, ça les empêche pas de tromper leurs nanas.

"Ha tu m'as percé à jour, je suis un grand sentimental " Le ton est moqueur et plein d'auto-dérision pour cacher une vérité que je dissimule depuis des années, mon hyper émotivité malvenue ! L'ironie, les décharges de violence et de sexe sont très bien pour gérer ça et surtout verrouiller tout. "Ha Brooklyn, y a des quartiers chics aussi par là, c'est pas le Bronx ni Harlem ! "

"Qu'est-ce que je ferais d'une maison...je sais pas. J'y habiterais ?" Je me moque gentiment une moue amusée aux lèvres, le regard pétillant, taquin. Sa question déclenche un frisson, celui de l'anticipation mêlé de doute, de ce moment où la séduction est tangible avec tous ses risques. Celui où cette délicieuse boule vous noue les tripes et votre cœur s'accélère. Alors très franchement, je n'ai que rarement ressenti ça parce que je ne joue pas le jeu de la séduction habituellement. Je ne m'embarrasse pas de ça, pour le sexe, je prends uniquement des filles dispo, putes ou des Marie-couche-toi-là pour le dire crument. Ici on est clairement dans une configuration nouvelle. Je suis en Terra Incognita ! Elle me plait et ça fait bien longtemps que quelqu'un ne m'a pas plu comme ça, à tel point que je suis un peu cruche, d'autant qu'elle m'a clairement dit qu'elle se tapait pas de Tigrovi et qu'en plus, je suis son subalterne. Je me contente donc de répondre avec une lueur interrogative dans le regard en estimant mes chances de finir dans son pieu, disons le clairement ! "Non, ni femme, ni régulière. Mais c'est pas nécessaire pour avoir une baraque ! " Je prends mon courage à deux mains "Et toi ?" Ce n'est pas parce qu'elle vit seule qu'elle n'a pas quelqu'un, un régulier p'tre. Ou quelqu'un à NY.

Je ne comprends pas cet espèce de... soulagement je crois bien, qui me gagne quand il m'avoue être célibataire. Je crois qu'il y a une pointe de respect très mal placé dans ma réaction, parce que je suis ravie d'apprendre qu'il n'avait pas l'intention de tromper qui que ce soit lorsqu'il m'a embrassée... Pourtant c'est ridicule, ce n'est pas parce qu'il est célibataire et qu'il est du genre fidèle lorsqu'il est en couple ! Mais ouais, j'ai toujours eu du mal avec les hommes qui trompent ouvertement leurs femmes, surtout comme ça à la vue de tous, c'est un manque de respect parce que je sais qu'ils ne permettraient jamais que leurs femmes fassent la même chose. M'enfin les serbes sont réputés pour leur machisme après tout.

Je ne suis pas surprise qu'il me retourne la question, en fait l'inverse m'aurait déçue je crois. Je bois mon verre de vodka avant de répondre. Non, personne. Ok soyons clairs, je sais très bien que j'envoie des signaux contradictoires. Entre ma façon de répondre à son baiser, puis de le repousser, mon avertissement selon lequel je ne couche pas avec les Tigrovi... Juste avant de l'inviter chez moi. Ouais ben figurez-vous que les signaux dans ma tête sont hyper contradictoires, en fait !

Ce type me plaît. Me demandez pas pourquoi mais il me plaît, et j'ai l'impression de m'être fait nonne depuis que je suis arrivée ici. Honnêtement ça commence à me peser lourdement. Alors sans réfléchir, je repose mon verre sur la table et je me tends vers lui. Je le surplombe, passe une main possessive sur sa nuque et viens écraser ma bouche contre la sienne. Oh ça va, j'suis p't'être sa cheffe mais il saura très bien me repousser, hein.

Souvent femme varie. Je ne sais plus d'où vient ce dicton et je m'en moque bien quand elle vient subitement m'embrasser, reproduisant mon geste impulsif de l'infirmerie - en plus maitrisé parce que je la vois (comme dans un rêve au ralenti) poser son verre, je la vois s'avancer vers moi et je frémis déjà quand elle pose sa main sur ma nuque pour m'attirer. Je me tends vers elle, fracasse ma bouche contre la sienne en tenant ma clope éloignée d'elle. C'est la même fureur que plus tôt, la même frénésie avide. Brusquement le désir ressurgit avec la puissance d'un volcan endormi qui entre en éruption, c'est très déstabilisant mais foutrement bon aussi. Je reste mon bras blessé calé contre le canapé mais je me porte en avant vers elle, j'ai peur qu'elle change d'idée à nouveau alors je ne veux pas rompre le baiser au risque de me cramer la main avec ma clope ce qui finit par arriver.

Avec un grognement sourd de douleur, j'arrive à balancer miraculeusement le mégot dans le cendrier sans trop m'éloigner d'elle et revenir aussitôt à sa bouche que je reprends d'assaut tandis que mon cœur s'emballe, que le désir brouille mes idées pour n'en retenir qu'une seule - fixe- elle. Je peux enfin agripper son débardeur pour l'attire encore plus près de moi, mon corps recherchant le sien avec ardeur. Mon torse effleure ses seins et j'ai une décharge électrique dans les reins. Je n'ai jamais été très patient pour tout ce qui concerne le sexe mais là c'est un sentiment d'urgence qui s'empare de moi. Je passe la main sous le tissu du débardeur pour toucher sa peau, douce, souple, chaude qui déclenche des vagues de plaisir et de désir mêlés. Je glisse sur sa hanche, remonte sur le flanc, empaume un sein avec délice. Je n'ai toujours pas lâché sa bouche, nos langues se cherchant avec fureur, on se mord presque comme deux animaux fébriles. Je n'ose pas la renverser parce que je me souviens dans un éclair de lucidité qu'elle est blessée. Je l'attire vers moi à la place, maudit en jurant le leggings dans lequel je fourre une main pour pétrir ses fesses.

Certains diront que je suis présomptueuse mais je savais qu'il me rendrait mon baiser. Même après que je l'ai repoussé à l'infirmerie, il n'aurait pas accepté de monter boire un verre chez moi s'il n'avait pas l'espoir d'aller plus loin, j'en suis convaincue. Pourtant j'ai beau m'y attendre, je ne suis pas préparée pour l'arc électrique qui me parcourt l'échine quand il fourre sa langue dans ma bouche, accroche mon tee-shirt pour me ramener brutalement contre lui. Je crois qu'on est tous les deux suffisamment grands, et surtout que la situation est suffisamment compliquée, pour ne pas s'embarrasser de faux-semblants. Je n'ai pas l'envie de flirter, de jouer le jeu de la séduction, de me faire désirer... J'en aurais peut-être envie demain, quand on se croisera au QG, mais là ce soir mes désirs sont bien plus bruts, limpides et ils me font haleter de désir contre sa bouche.

​Il lui suffit de glisser sa main sur mon sein pour me faire oublier la blessure de ma cuisse et je le repousse pour pouvoir ôter mon débardeur sans attendre. Soutien-gorge de merde. Je passe ma main sur sa nuque, renverse la tête en arrière dans une invitation très explicite à ce qu'il plonge sa bouche dans mon soutif, parce que je crève d'envie de sentir ses lèvres sur moi... Et puis sa main qui presse ma fesse me donne d'autres envies, moins chastes encore. Je mets la frénésie qui m'agite sur le compte du manque de sexe pour ne pas avoir à me poser de questions maintenant et je mords sa bouche en grondant dans un sourire mutin : Vas-y, j'en ai d'autres... Ouais, je fais référence au leggings sur lequel il tire et que j'ai la flemme d'ôter. ​​

Ouai, on est tous d'accord pour dire que mes signaux à moi étaient très clairs ! Heureusement pour moi cette fois, elle semble bien décidée parce que je fonce tête baissée dans cette étreinte. Je fourre ma tête entre ses seins, me bat avec l'ouverture du soutif pour les libérer avant de les prendre dans ma bouche pour les dévorer. La sensation de la peau douce sur mes lèvres me fait gronder d'excitation et il ne faut pas qu'elle me le demande deux fois pour que je m'acharne sur ce pauvre leggings. Il craque au niveau de la couture et se déchire dans un bruit qui le bruit de la victoire. Je grogne un "da" satisfait alors que j'ai dévoilé sa culotte. Le legging tient encore par l'elastique de sa taille et les jambes au mollets mais pour les détails sexy on repassera. J'ai fait efficace ! D'ailleurs je suis déjà en train de défaire la fermeture de mon treillis, alors qu'elle m'ôte en même temps mon tee-shirt, autant dire qu'on se complique la tâche !

C'est brutalement que je l'empale sur moi, je ne sais pas baiser doucement. J'ai toujours le visage contre ses seins mais je le relève pour venir mordre sa bouche, morsure qui se transforme en un baiser un brin plus langoureux (mais à bout de souffle) avant que je n'imprime des mouvements puissants, profonds, rythmés sans plus vraiment me soucier de la blessure de ma partenaire. Je n'ai jamais calculé en durée d'étreinte, seulement en plaisir, et le crescendo est fulgurant entre ses cuisses. On n'est dans le même état d'excitation furieuse - symptomatique des retours de mission où on a manqué de se faire buter si vous voulez mon avis et je ne cherche pas à retenir le plaisir au contraire je fonce droit vers l'extase ! L'orgasme me flashe la conscience, comme une explosion d'une boule blanche et iridescente qui m'aveugle et me brule les nerfs. Dieu que c’est bon !

Je ne sais pas ce que je suis en train de faire, mais je sais que j'ai trop envie de son corps contre le mien pour ne pas tenter de le désaper au maximum. J'ai besoin de sa peau contre la mienne en plus de ses mains, de sa bouche sur moi. Bien évidemment, toute notion de protection m'échappe et je n'ai de toute façon pas le temps d'y penser qu'il s'est déjà libéré de la prison de tissu qui lui servait de boxer pour m'amener sur sa queue. Je pousse un cri contre sa bouche et mes hanches se mettent en mouvement parce que mon ego refuse de le laisser seul maître de notre étreinte.

Mon bassin cherche le sien, se soulève avec fureur pour revenir plus fort s'empaler sur lui et chaque coup de rein violent est accompagné d'un gémissement que je ne songe même pas à retenir. La vague de chaleur qui me fauche me coupe le souffle, me surprend à tel point que mon cri se bloque dans ma poitrine. Tous mes membres se contractent contre lui et je m'effondre sur son torse dans un soupir vaincu. Bon sang, ça fait des lustres que je n'ai pas joui dans les bras d'un homme mais je serais incapable de dire la dernière fois que j'ai pris mon pied comme ça... Jamais, je crois.

Je reprends mon souffle contre son épaule, quelques instants avant de me redresser, les joues rouges, le cœur battant à tout rompre. Je m'écarte de lui pour ôter enfin le leggings malmené qui ne ressemble plus à rien.

C'est quand elle s'écarte que je reviens dans le monde réel, surpris aussi par la fulgurance de l'étreinte et son intensité. Ma peau s'est hérissée en chair de poule et je la regarde ôter son leggings avec un sourire en coin, je suis déstabilisé par la situation, ce qui ne me ressemble pas. Mais bon, je viens de baiser mon lieutenant, j'ai de quoi être un peu perturbé non ? Et surtout, je réalise que j'en ai pas assez. C'est à dire qu'en temps normal j'aurais rebouclé mon froc et je me serais cassé, mais là non, je pense jusque à remettre le couvert. Déjà. Alors que je suis encore secoué par les ondes de plaisir. Je hausse les épaules en acceptant cet état de fait et je saisis le poignet de Sykes dès qu'elle a viré son leggings. Je m'approche sans hâte pour un baiser où je crois bien que je fais comprendre que ouai, j'ai envie de rester encore. Après tout on est chez elle, si elle veut me foutre dehors, elle est bien capable de me le dire.

Je suis d'autant plus surprise qu'il attrape mon poignet pour m'attirer à lui, revenant m'embrasser aussitôt. J'ai plutôt l'habitude des relations non-suivies, généralement ça ne se passe pas chez moi et c'est moi qui me tire la première une fois que j'ai eu ce que je voulais... Franchement je sais comment les mecs avec lesquels je bosse fonctionne, et je m'attendais à ce qu'il se lève pour se barrer aussitôt. Je me demande un instant si c'est parce que je suis sa supérieure et qu'il craint des remontrances s'il me jette comme un vulgaire coup d'un soir ?

A sa façon de m'embrasser, je décide que même si c'est ça, ça n'a pas d'importance. Je ne suis pas sûre de trouver le sommeil tout de suite, et sa présence m'empêche de penser à la mission échouée, ce qui me fait un bien fou. Alors je relâche sa bouche et propose naturellement : J'crois que le lit s'ra plus confortable. Et non, je ne lui propose pas vraiment de rester dormir, là, j'ai pas l'intention de fermer l’œil en fait. En sous-vêtements à présent, je me lève et lui lance un sourire en coin en me dirigeant vers le couloir. Tu viens ?

J'ai un sourire jusqu'aux oreilles quand elle me propose de rester et de passer dans la chambre. Et je la suis aussitôt, mes rangers couinant sur le parquet neuf. Dans la chambre, je les ôte, mon futal suit, je me fous à poil avant de rejoindre Nina au pieu. Je me dis que vu ce qu'elle m'a dit ce sera l'histoire d'une nuit et vu le premier round ce serait vraiment dommage d'en rester là. Rien que d'y penser je me sens en forme, tout émoustillé ! J'en profite pour la mater puisqu'elle est nue et je ne suis pas déçu, j'vous jure. Malgré son bandage qui rappelle joliment le mien elle est hyper sexy. Hyper, rien que ça. Je n'ai jamais vu une peau aussi blanche, uniforme, et j'en connais la douceur.

Je roule sur mon bras valide, passe l'autre par dessus sa taille pour venir la surplomber avec l'air d'un loup qui va dévorer la brebis, encore que je la verrais plutôt louve aussi ! Je n'hésite pas un quart de seconde parce qu'elle m'a pas proposé son pieu pour enfiler des perles. Je promène mes lèvres sur son cou, son menton, sa bouche, mord la chair, descend vers les seins, son ventre. Son odeur me plait, son goût me plait et j'ai un air de concentration surement débile. Ce n'est pas vraiment un exercice que je pratique, mais étrangement, j'aime les frissons de sa peau au passage de ma bouche, j'aime sentir l'excitation qui se dessine sur son corps.

J'achève de me déshabiller dans le couloir, ôtant ma culotte de toute façon à moitié craquée, et je l'entraîne dans la chambre où il fait clairement chaud parce que j'ai tendance à mettre le chauffage à fond, tout le temps. C'est quand même incroyable que la journée prenne une tournure pareille. On bosse ensemble depuis quelques semaines et je n'aurais jamais pu imaginer que les choses se passeraient ainsi. Il n'y avait pas le moindre flirt entre nous ! Mais maintenant que j'y repense... Des regards, peut-être ? Des sourires ? Je n'en suis même pas sûre, et pourtant l'idée qu'il reste encore un peu me ravit.

Il ne me fait pas languir et revient aussitôt vers moi dans un mouvement qui fait se contracter mon bas-ventre. Ses lèvres dérivent, tracent des sillons humides sur ma peau et je me crispé dans un sursaut quand il fait mine de glisser plus bas. Ce n'est pas vraiment une caresse à laquelle je m'attendais de sa part mais passé l'étonnement premier, une vague de chaleur envahit mon ventre. Je tends la main, la pose sur son épaule pour l'encourager à poursuive, mon regard ancré au sien, suspendue au moindre de ses gestes. Il me regarde comme s'il voulait me dévorer et ça fait des lustres qu'on ne m'a pas regardée avec cette intensité là. Ce soir pour la première fois depuis longtemps j'ai l'impression de laisser derrière moi le costume de Tigrovi, de pouvoir oublier mes obligations et la pression sur mes épaules. Je me cambre vers lui, mords ma lèvre inférieure, dans l'expectative parce que Slavenko me donne brusquement envie de rendre les armes.

Sa main sur mon épaule et son regard éloquent me tirent un sourire rassuré sur le fait que je ne m'y prends pas comme un manche. Sa façon de mordre ses lèvres m'échauffe furieusement, je la trouve érotique au possible. Je lâche son regard pour me concentrer sur ce que je fais. J'aspire et mordille la chair du ventre, effleure la toison de son sexe encore humide de la baise brutale dans le salon. Nos odeurs sont mêlées et une nouvelle fois je trouve ça très excitant. Des doigts j'écarte les lèvres de son sexe pour y glisser la langue, elle se cambre dans un nouveau sursaut et je suis ravi de sa réaction qui m'encourage. J'oublie mon hésitation, je prends confiance et il me suffit juste d'écouter son corps, c'est très facile soudain. J'aspire délicatement, plus fort quand elle l'exige, mais parfois je ruse, je ralentis quand elle voudrait que j'accélère, me fait plus doux quand elle gémit trop fort. Je prends un pied terrible à devenir soudain le maître de son plaisir. Mes doigts viennent en soutien de la montée du plaisir quand je sens d'instinct que ça devient nécessaire. Elle est trempée, brûlante et je trouve ça bandant ! Je la fais jouir comme ça, avec application, fascination et alors qu'elle est arquée par les spasmes, je remonte vers pour boire dans un baiser son plaisir.

Moi qui suis d'ordinaire toujours sur la défensive, il parvient à me faire lâcher totalement prise sans que je comprenne comment il accomplit ce miracle. Je ferme les yeux, m'accroche alternativement à son épaule, à son dos, aux draps quand je me tends vers lui pour en réclamer plus. Je ne contrôle même pas la montée du plaisir, qu'il maîtrise en me faisant savamment languir, la tension enflammant mes reins douloureusement. Je replie les jambes, soulève le bassin en gémissant. Quand je sens la vague approcher, je me crispe toute entière, halète des "oui" et des "encore" d'une voix plaintive, implorante dont j'aurais sans doute honte demain, mais à cet instant ça ne m'importe pas. Pas quand l'orgasme me fauche une nouvelle fois avec une telle violence.

Sa bouche s'écrase sur la mienne, étouffe mon cri et je plonge une main dans ses cheveux, appuie l'autre sur sa nuque pour le ramener plus fort contre moi. Les palpitations qui m'agitent sont exquises, brûlantes et j'en geins encore de plaisir contre ses lèvres. Ma jambe s'est enroulée autour de sa taille et j'ondule doucement sous son poids tout en continuant à l'embrasser langoureusement, l'incitant à revenir se perdre entre mes cuisses.

Je suis grisé comme je ne l'ai jamais été, je découvre un nouveau monde de plaisir et de sensualité déroutant, comme un ado qui découvre le sexe, en mieux. Comme elle se presse contre moi, ondule, je me loge entre ses cuisses d'une longue poussée où je grogne. Je prends un baiser avide, ma main se pose d'un geste possessif sur sa gorge, la caresse alors que je la baise avec moins de hâte cette fois. Je me perds dans le plaisir, m'y noie divinement en coup de reins profonds où je la cloue au pieu, où j'écrase son corps.

Nos hanches se heurtent, nos bassins se cherchent et soudain nos corps s'accordent avec un naturel confondant. La lutte devient symbiose et brusquement je me sens connecté à son plaisir autant qu'au mien, peut-être au moment où je plonge mon regard dans le sien, où gémissement et grondement se font échos, se répondent. L'orgasme me foudroie sans préavis, en plein crescendo et je m'écrase sur sa bouche avec passion. Les vagues m'emportent dans ce monde de chaleur, plaisir, sensations pures. Je ronronne un soupir de contentement "humm zlato, c'est bon" avant de daigner rouler sur le coté, tout en laissant un bras posé en travers de son ventre chaud.

De nouveaux spasmes de plaisir me heurtent et je me laisse emporter, ma conscience se délitant dans les limbes de l'orgasme. Cette fois, enfin, je me sens repue, rassasiée, et je baigne dans la béatitude la plus pure. De temps à autre, au détour d'un soupir plus profond, des résidus de plaisir m'agitent, petits chocs électriques qui grillent délicieusement mes nerfs, me font fermer les yeux de délice. Immobile, les paupières toujours closes, je prends le temps de redescendre lentement, de laisser les derniers tremblements de mes membres s'apaiser, ma respiration retrouver un rythme normal, serein.

Dieu que c'était bon. Je crois que ça se voit lorsque je tourne le visage vers lui, il doit pouvoir le lire dans mon regard un peu trop brillant, mes joues encore trop rouges, le sourire presque imperceptible mais pourtant bien présent sur mes lèvres entrouvertes. Si j'avais su qu'il me ferait un tel effet, je n'aurais jamais eu la force de le repousser dans l'infirmerie. Je roule sur le ventre, glissant un bras sous mon oreiller, l'autre se tendant pour se poser sur son torse. Je laisse le bout de mes doigts glisser doucement sur sa peau, en une caresse aérienne qui le fait frissonner. Je n'ose pas parler, j'ai trop peur de rompre le silence et d'être brusquement ramenée à la réalité.

Je suis assez étonné de son abandon si naturel dans le sexe mais aussi de ses gestes tendres qui me font frissonner et me déstabilisent. En réponse je me rapproche instinctivement, et je viens caresser la lisière de son visage tandis que je l'observe attentivement apprenant son visage par cœur dans ce moment où elle n'est pas en train de prouver sa place au sein des Tigrovi. Elle est belle, d'une beauté émouvante, et glissant mes doigts dans ses cheveux, je me penche pour l'embrasser avec une douceur inhabituelle, qui accélère brusquement les battements de mon cœur, fait fondre une boule de chaleur dans le creux de mon ventre. Je me colle un peu plus près d'elle, en quête de contact avant d'étouffer un bâillement et de me laisser malgré moi envahir par le sommeil, mon corps criant stop et réclamant le repos. Je m'endors facilement - je dors à peu près partout de toute façon, habitude militaire - le nez appuyé contre son épaule.

J'avais l'intention de lui faire comprendre qu'il devait rentrer chez lui, parce que je pourrais justifier une baise d'un soir mais une nuit passée dans ses bras beaucoup moi... Et quand je parle de le justifier, je ne veux pas dire auprès des autres, mais pour moi-même. Seulement voilà, il se colle contre moi, sa chaleur m'enveloppe, sa bouche sur ma peau me fait frémir et je ferme les yeux à mon tour. La dernière fois que j'ai dormi dans les bras d'un homme c'était à New-York, depuis je me suis toujours arrangée pour partir avant de m'endormir. Ce soir je n'en ai pas envie, et je suis trop épuisée -physiquement et moralement- pour tenter de comprendre pourquoi. Je succombe au sommeil dans ses bras et je m'endors profondément, apaisée comme je ne l'ai pas été depuis longtemps.

Je m'éveille pourtant très tôt, avant lui, et je m'extirpe à regret des draps qui portent encore nos odeurs pour filer sous la douche. Comme j'imagine qu'il ne va pas tarder à se réveiller, j'enroule une serviette autour de ma poitrine et je vais faire couler du café, on ne va de toute façon pas s'éterniser ici, il faut qu'on retourne au QG assez rapidement. Je fais griller du pain pour moi, parce que j'ai la dalle, et je vais ouvrir la fenêtre pour m'allumer une clope.

Je me réveille quand elle sort du lit mais comme elle est sous la douche, je flemmardise en enfouissant mon visage dans l'oreiller qui sent son odeur. Des bribes de la soirée de la veille me reviennent en mémoire et j'en soupire d'aise avant de repousser les images parce que ce matin, on va au QG et que je redeviens le soldat et elle mon Lieutenant. Quand la douche est libre, j'y vais à mon tour comme si j'étais chez moi, je ne me formalise pas de l'endroit. Je me rhabille dans la chambre, et je la rejoins dans la cuisine où je m'empare d'un café avant de venir la rejoindre pour fumer aussi, en bon accro que je suis. Je ne sais pas quoi dire très franchement, et en plus comment dire...elle est nue dans sa serviette, ce qui me fait ciller méchamment. Je suis irrésistiblement attiré par elle, ce que je ne m'explique pas et mon regard se fait plus sombre et caressant sur sa peau. Je sens que ça va être compliqué de ne pas la bouffer du regard tout le temps mais va bien falloir. A l'entrepôt ça ira, on ne sera plus chez elle. Allez Drazavic, on se réveille ! "Tu préfères que je t'amène ou je pars devant ?"

Je n'ai pas jugé utile de me couvrir tout de suite, il a vu tout ce qu'il y avait à voir de moi hier soir et je ne vois pas l'intérêt de jouer la fausse pudeur. Après tout je suis encore chez moi. J'entends la douche couler et je souris de voir qu'il prend ses aises avant de me rejoindre pour fumer à son tour. Le regard perdu sur la ville qui s'éveille à cette heure, je réfléchis en fronçant légèrement les sourcils. J'ai laissé la voiture au QG alors... Je suis arrivée hier avec Branko, mais c'est Slavenko qui m'a ramenée chez moi, la voiture -que j'emprunte aux Tigrovi- est toujours là-bas. Si ça t'embête pas de jouer les chauffeurs. Ce qui m'embête, en revanche, c'est d'arriver avec lui. Si on nous voit, ça va jaser sévère et c'est absolument tout ce que je redoute. Je finis donc par trancher : Tu m'lâcheras un peu avant et j'finirais la route à pieds. Je ne suis pas sûre qu'il se moque, à mon avis il comprend très bien que vu ma position je ne peux pas me permettre ce genre de rumeurs.

"Ok, je te laisserais avant et je passerais par chez moi. J'ai des trucs à récupérer de toute façon. " genre un futal propre, changer de sous vêtements... Je détache mon regard d'elle, m'efforce de le faire en tout cas, mais j'y reviens sans cesse alors que je termine ma clope et mon café. Je ne suis pas là pour lui faire des problèmes et j'ai bien conscience que la situation est délicate pour elle, bien plus que pour moi. Elle a couché avec le fils sans ambition du Commandant, c'est carrément la loose pour elle. Si encore elle avait jeté son dévolu sur un autre Lieutenant, genre Damir, je crois qu'il a essayé de se la faire...L'idée me dérange et en même temps j'éprouve une fierté malvenue parce que c'est finalement moi qu'elle a mis dans son lit hier soir. La vodka n'y est sans doute pas pour rien. Que Dieu bénisse ce breuvage.

Je pose la tasse dans l'évier et je m'approche de Nina d'un pas de loup. Elle est nue dans cette putain de serviette ! je me voûte, l'enveloppe de ma carrure "Je vais...t'attendre dans la voiture le temps que tu t’habilles sinon on n'est pas parti" Je m'autorise un dernier baiser, juste un dernier baiser, ce n'est pas mal. Il faut bien conclure cette nuit inattendue et surtout essayer de comprendre, tester si c'était juste hier soir ou ... Le même choc électrique me parcourt quand je l'embrasse, le même, aussi fort, aussi déroutant.

Heureusement pour moi, il ne verse pas dans le sentimentalisme, ne fait pas preuve d'un ego mal placé en se vexant que je préfère arriver avant lui. Il est suffisamment malin pour comprendre que si on nous voit arriver ensemble, je suis foutue, ça donnera juste l'image que je suis accessible, prête à écarter les cuisses quand je me tue depuis des semaines à faire comprendre que ce n'est pas le cas. Il vise juste en pensant à Damir, il m'a fait des avances qui étaient tout sauf subtiles, à tel point qu'il s'est mangé une beigne parce qu'il avait du mal à comprendre. Branko finira sans doute par en prendre une aussi d'ailleurs. Alors pourquoi lui, bon sang ? Pourquoi lui et pourquoi maintenant ? Ce sont deux questions auxquelles je ne suis pas encore en mesure de répondre et je sens que ça va dangereusement me bouffer de ne pas comprendre.

Et à façon dont il me regarde, je devine qu'il ne comprend pas non plus. Ses yeux s'assombrissent et je retiens mon souffle quand il se penche sur moi, murmurant quelques mots de sa voix rauque avant de venir prendre ma bouche. Et son baiser est trop voluptueux pour ressembler à un baiser d'au revoir. Le sang s'embrase brusquement dans mes veines, bien plus violemment encore qu'à l'infirmerie parce que maintenant je sais les délices promis par ses bras, par sa bouche. Je me hisse sur la pointe des pieds, passe ma main sous son tee-shirt pour caresser son dos d'un geste possessif. Le souffle me manque, c'est sans doute ce qui m'empêche de réfléchir correctement, une mauvaise irrigation du cerveau parce que je m'entends suggérer : Ou bien tu peux m'aider à m'habiller... Et à gestes lents, mesurés, je fais tomber la serviette au sol.

Je suis quelqu'un de très pragmatique, je crois que c'est la base pour survivre. Quant à mon ego, je suis un soldat, ça fait longtemps que j'ai appris à m'asseoir dessus quand c'était nécessaire. Ça ne veut pas dire que j'ai pas un caractère de cochon et que j'accepte tout, non je suis capable de provoquer une bagarre pour un mec m'ayant regardé de travers dans un bar, mais là c'est différent. Je sais faire la part des choses. Et je n'ai pas envie d'être en mauvaise relation avec le Lieutenant Sykes. J'aspire à tout sauf qu'elle m'en veuille.

Et j'aspire à ça, cette réponse de sa part, son corps qui se porte vers le mien, l'avidité de son baiser qui soudain m'autorise à m'embraser. C'est comme une allumette au dessus d'un bidon d'essence, le moment où on la lâche et que tout s'embrase dans un brasier brûlant. Je pose mes mains sur ses reins nus, la courbe merveilleuse de ses fesses que mes paumes recouvrent à demi. Je perds mon âme et toute volonté sous ses mains possessives - bon sang que j'ai envie soudain qu'elle soit encore à moi l'espace d'un instant et moi à elle - et dans la langueur passionnée de notre baiser aussi. Je souffle "ouai, je peux..." Je la soulève comme une petite poupée et la dépose sur l'îlot de la cuisine en me glissant entre ses cuisses. Je reviens à sa gorge, sa bouche, son menton, que je dévore. Ses seins trouvent mes paumes ou est-ce l'inverse ? Je demande entre ordre et suggestion charmeuse "défait mon froc, srce, ste plait" Une main caresse à présent sa nuque, je me penche dans son cou, le lèche. Je prends ses seins en coupe, mords brusquement la chair renflée à y laisser une marque. Si un autre a la chance de voir ses seins, il y verra mes traces et ça me console du fait qu'elle ne soit pas à moi. J'ai envie de la baiser le plus fort et le plus longtemps que je peux, yeux dans les yeux, j'ai pas envie qu'elle m'oublie sitôt passé cette porte parce que je sais déjà que moi je ne l'oublierais pas.

Mon rythme cardiaque s'emballe, s'affole soudain quand il passe ses mains sur ma peau, et je réalise que j'ai eu peur qu'il ne se montre plus raisonnable que moi. C'est bien trop bon, bien trop rare pour que je veuille être raisonnable. Il me soulève dans ses bras, aussi facilement que si je ne pesais pas plus lourd qu'un fétu de paille, et ça fait bien longtemps que je ne me suis pas sentie comme ça, presque fragile sous sa poigne trop ferme, trop menue contre son corps massif. Pourtant si on venait à se battre tous les deux, je sais que j'arriverais à l'amocher sacrément avant qu'il ne me foute au sol... Mais c'est là qu'est la différence, il ne me donne pas envie de me battre, pas maintenant en tout cas.

Les mots doux qui se glissent au milieu de ses phrases me surprennent et déclenchent, pourtant, de petites ondes de chaleurs sous ma peau. S'il avait ordonné, j'aurais refusé, mais il a demandé gentiment, avec le mot magique, alors je m'exécute, la tête renversée en arrière pour laisser libre-accès à sa bouche affamée. Je fourre ma main dans son boxer quand il mord brusquement mes seins, et la surprise m'arrache un couinement, me fait refermer mes doigts un rien trop fort sur sa queue déjà tendue. Un rush de désir violent me traverse à ce geste ultra-possessif de sa part et je tire sur ses fringues pour le libérer avant d'enrouler mes jambes autour de lui. Son sexe frotte contre le mien et si c'est moi qui le guide entre mes cuisses, c'est lui qui vient se planter au fond de mon ventre d'un mouvement sec qui me fait gémir encore. La chaleur me consume brusquement et je reviens à sa bouche, entêtée et fébrile.