Distant memories are buried in the past forever - Slavina

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Distant memories are buried in the past forever

Mercredi 17 Octobre - 20h12

Très franchement, je suis en train de commencer à m'inquiéter. Il est passé vingt heures et Nina n'est pas là. Je résiste vaillamment à la tentation de lui envoyer un message mais j'ai les yeux rivés sans cesse sur mon téléphone. Après si je réfléchis, elle atterrissait à 18h, le temps de récupérer sa valise, passer la douane, trouver un taxi, venir jusqu'ici, ce n'est pas aberrant. Surtout si elle a déposé quelqu'un en route, les filles ou son associé à un hôtel par exemple. En fait je ne sais pas, elle ne m'a rien dit, ses messages ont été plus que laconiques avec une mise à distance assez douloureuse. Seuls deux petits cœurs en bout de phrase font tenir mon anxiété à distance raisonnable, et aussi ma façon de gérer le stress, en verrouillant bien tout. Tigar dort sur le nouveau canapé installé devant la cheminée où un joli feu flamboie. Un truc immense avec une méridienne et un angle.

Je suis rentré depuis ce midi de Banja Luka, j'ai pris une douche, j'ai rangé, fait des courses et des lessives au lavomatic (en attendant qu'on puisse acheter une machine). Et je tourne en rond depuis. Je n'ai pas osé aller au QG parce que c'est un coup à se retrouver coincé là-bas et Nina ne me pardonnerait pas de ne pas être à la maison quand elle rentre. Si elle rentre. Jebote Slavo, ne pense pas à ça ! Mais depuis son sms où elle a parlé de Dimitri, et les suivants trop brefs qui ont suivis, je ne suis pas serein. Je n'arrête pas de me dire qu'en allant à NY, elle a changé d'avis. Elle va se dire qu'elle ne va pas rester ici juste parce qu'on a un lien charnel indéniable, qu'il n'y a plus que ça, que l'étincelle a disparu avec la confiance, qu'elle n'aime pas Sarajevo, ni ma famille, ni mon boulot, ni...moi. Elle a dit qu'elle ne ferait pas comme moi, partir sans rien dire mais c'est ça qu'elle vient me dire. Sinon pourquoi son associé l'accompagnerait ? Plus les minutes passent, plus je suis flippé, anxieux et même les fleurs que j'ai achetées et mises dans le vase me paraissent incongrues. Je relis une centième fois les sms qu'on a échangés et je soupire. Ça ne me parait pas fameux. Je vais me calmer sur la terrasse-toit avec une clope et j'attends puisque je ne peux faire que ça. En fait je me prépare à accueillir une mauvaise nouvelle, parce que j'ai un putain de mauvais pressentiment...

️ WINTER SOLDIER

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Parfois, souvent en ce qui me concerne, les difficultés semblent s'enchaîner. Evidemment, j'ai oublié de charger mon téléphone avant de partir, et je n'ai plus de batterie, et il a fallu que l'avion ait du retard. Rien de grave, une petite demie-heure à peine mais c'est amplement suffisant pour m'agacer prodigieusement. Parce que je suis terriblement impatiente de rentrer. Impatiente et anxieuse, sans que je parvienne à savoir quelle émotion prédomine. Même la présence de Dimitri à mes côtés dans l'avion n'a pas suffi à me calmer, pourtant on a eu l'occasion de parler de Slavenko, j'ai pu lui expliquer plus ou moins... tout ce qu'il y avait à savoir, en fait. Parce que j'avais besoin d'une personne à laquelle me confier. Mais forcément son avis, comme ceux de tous les autres à qui j'ai pu en parler, n'est pas en la faveur du slave. Personne ne comprend que j'y retourne, que j'abandonne tout pour lui laisser une autre chance... Et je dois admettre que les discussions que j'ai pu avoir ont fortement ébranlé mes convictions. D'autant que Slavenko ne m'a quasiment pas écrit durant toute mon absence !

Le taxi a déposé Dimitri à son hôtel et arrive enfin devant notre immeuble, je ne sais pas pourquoi j'ai peur de retrouver un appartement vide... J'expire à fond, tente de rassembler mes esprits avant de monter avec mes valises, parce que j'ai profité du voyage pour ramener encore quelques affaires de NY. Pourtant quand j'ouvre la porte, les lumières sont allumées, la porte-fenêtre est ouverte et une bouffée de soulagement m'étreint. Je laisse mes affaires dans le salon et je monte sur le toit où je le trouve en train de fumer. Mon rythme cardiaque s'emballe dangereusement mais je ne sais pas si j'ai le droit de me jeter dans ses bras ! Alors je reste là, à retenir mon souffle.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

J'aime bien le toit, c'est mon endroit préféré de l'appartement, même si ça peut paraitre bizarre. C'est que d'ici la vue est insolite, en surplomb des maisons et du quartier. Il y a un sentiment conjoint d'être au cœur de la ville tout en étant isolé. J'aime bien cette sensation. Un craquement me fait tourner la tête vers la porte et j'aperçois Nina. Mon visage s'illumine tandis qu'une intense bouffée de soulagement accélère les battements de mon cœur. Parallèle une autre bouffée - d'anxiété cette fois - explose dans mon torse et teinte mon regard de nuages sombres. Ombre et Lumière tout à la fois. Je jette ma cigarette à peine entamée pour me porter vers Nina. J'ai beau avoir peur du rejet, j'ai beau avoir peur de sentir des lèvres inertes sous les miennes ou qu'elle me repousse, je ne peux pas faire autrement qu'être attiré par elle. Je souffle, la gorge si nouée que je ne peux pas faire mieux que ça, "Srce". Je prends une main dans la mienne, l'autre vient encadrer son visage alors que je me penche, que je me jette sur sa bouche en répétant "srce" Je vais mourir à la douceur de ses lèvres et à la douleur qui m'étreint, l'amour aussi. Brusquement tout ce que j'ai contenu aux creux de mon être me pète à la figure, le manque, la peur, un sentiment irrépressible de fatalisme. En fermant les yeux, je pose mon front sur le sien, le souffle court, oppressé et j'inspire l'odeur de Nina, je me shoote à sa présence en réprimant le tremblement convulsif de ma main qui tient la sienne.

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Dieu merci, c'est lui qui fait le premier pas pour venir vers moi. Je n'ai pas le temps de me poser de questions, déjà son corps heurte le mien et son odeur envahit tout mon espace, me faisant perdre la tête. Sa bouche se fracasse contre la mienne et mon corps réagit instinctivement, se porte vers le sien. Mes deux mains plongent dans ses cheveux et je dévore ses lèvres avec passion, avec toute la fébrilité née de la peur de ne pas le retrouver, de ne pas rentrer aussi. Je serre fort ses doigts dans les miens en me serrant contre lui, la chaleur de son corps éclipsant en un instant le vent froid qui me mordait la peau. J'ai mis un leggings et un pull, plus confortables dans l'avion mais mes mains sont gelées et je les réchauffe contre sa peau. Mon amour... Je finis par susurrer tout bas contre ses lèvres lorsque je trouve la force de rompre le baiser.

Je n'ose pas m'éloigner de lui, j'ai peur de laisser remonter à la surface les questionnements et la rancœur qui sont revenus durant les quelques jours passés à New-York. Il m'a à peine écrit, n'a pas semblé s'inquiéter de moi et j'avais oublié non seulement qu'il était comme ça mais aussi à quel point ça me blessait. Je glisse mes doigts gelés contre sa joue, effleuré sa mâchoire tout doucement en réapprenant par cœur les lignes de son visage. On devrait rentrer... Mais un mouvement entre mes jambes me fait baisser la tête et je souris en apercevant Tigar qui vient me faire la fête. Ce chat a le même comportement qu'un chien, c'est quand même incroyable.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Dieu merci elle plonge ses mains dans mes cheveux et ses lèvres trouvent les miennes. Je me perds dans un baiser affamé, avide qui trahit toute la peur que j'ai eu à ne pas la voir revenir, peur que je dissimule aussi bien que je peux à tout le monde. Je n'ose pas lâcher ses mains, mon front se pose sur le sien quand elle me susurre enfin un mot d'amour qui me fait l'effet d'un torrent à l'intérieur. Son geste - celui de me caresser la joue - m'émeut beaucoup trop et heureusement que Tigar vient faire diversion. Je m'écarte pour ne pas marcher sur le chat qui se fout dans nos pieds sans souci de notre équilibre. J'esquisse un sourire en baissant la tête pour le regarder roucouler aux pieds de Nina. "tu nous as manqué"

Je rentre dans l'appartement, me sentant pataud à ces retrouvailles, encore plus qu'à celles qui nous ont réunis il y a un mois. Peut-être est-ce parce que c'est moi qui devait attendre. Il est bien plus facile d'être celui qui part, j'en ai une conscience aigüe, parce que même si ça fait mal, vous l'avez décidé. Depuis que Nina est à nouveau dans ma vie, je crains qu'un jour elle ne décide que tout ça ne lui convient pas. Je crève de trouille tous les jours mais je fais avec et je me focalise sur le moment présent, les bons moments. Notre équilibre est précaire, on le sait tous les deux. Sagement, je la laisse câliner le chat qui réclame son attention, j'attends mon tour en restant dans le sillage de Nina. "Tu as fait bon voyage ? Je pensais que peut-être tu serais pas seule. Ton...associé est à l'hôtel ? " Elle m'a bien dit que la chambre d'amis était indispensable pour qu'elle puisse recevoir des amis justement !

Je ne tiens pas très longtemps, j'esquisse un pas vers elle, j'ai besoin de la toucher, de m'approcher un peu plus près.

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

C'est quand même incroyable mais je suis infiniment soulagée d'avoir rapatrié Tigar, je me sentais tellement mal de l'avoir laissé à New-York ! Et sa présence dans l'appartement, même si ce dernier n'est pas encore complètement meublé loin de là, me fait me sentir chez moi. Je plisse les yeux, esquisse un sourire ému. Vous m'avez manqué aussi. Mais Slavenko bien plus que le chat malgré tout, on s'en doute !

On regagne l'intérieur et je m'accroupis pour caresser Tigar qui ronronne comme s'il n'avait pas vu âme qui vive depuis des mois. Je plaisante dans un rire : Bah alors, tu lui as pas fait de câlins en mon absence ? Je finis quand même par le laisser aller pour me relever, et je hoche la tête aux questions de Slavenko. Il est à l'hôtel avec Addison, elle a accepté de rentrer à Sarajevo avec moi. Ils ne partagent pas la même chambre mais je ne me sens pas obligée de le préciser, après tout ils font bien ce qu'ils veulent, même s'ils voulaient coucher ensemble. C'était long mais ça va, je suis contente d'être arrivée. Et je ne le dis pas non plus, mais je suis aussi un peu rassurée que Dimitri soit à Sarajevo... Il ne restera pas, mais ça fait du bien de savoir que j'ai un ami ici au moins pour quelques temps.

Comme il s'approche de moi, je tend la main vers lui pour caresser son flanc dans un geste câlin. Et toi, ça s'est bien passé ? Je me demande toujours s'il a été blessé ou non, il est doué pour dissimuler ses blessures jusqu'à ce que je le vois à poil, sérieusement !

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Je lui ai manqué et mon regard s'éclaire. Ah ces phrase interposées que nous manipulons avec précaution pour éviter de se blesser trop fort. Je les chéris comme de précieux mots d'amour. "Non je suis rentré ce matin mais je suis sur que la petite voisine lui en a fait. Rien que pour rester mater la TV ici tranquillement. Il n'a pas été malheureux je crois. " Je suis soulagé que son ami ne soit pas là simplement parce que je n'ai pas envie de faire semblant ni de faire des mondanités. Nina m'a trop manqué et puis je crains aussi le jugement de ses amis, ou plutôt d'y être confronté puisqu'ils m'ont déjà jugés après tout. En plus je suis jaloux de cet homme qui a côtoyé Nina, qui la côtoie encore. Dimitri, un prénom russe qui me fait penser inexplicablement à Yulian. "C'est super ! Tu vois que Sarajevo plait..." Et comme j'espère qu'elle lui plaise à elle aussi, qu'elle s'y sente bien, qu'elle veuille simplement rester encore avec moi. Déjà elle est revenue, Dieu que je suis heureux, c'est douloureux tant de bonheur. C'est terrifiant aussi.

Dès qu'elle revient vers moi, je sais déjà que je vais perdre tous mes moyens tant je ne suis obnubilé que par une chose, la toucher, l'embrasser, humer son odeur qui s'est déjà beaucoup trop estompée à mon goût. Je réponds sur le ton de la conversation alors que mon regard s'est posé sur elle, affamé et pesant, la couvant tout entière. Son geste tendre m'adoucit et je me voûte lentement en l'enveloppant de ma carrure comme un papier de soie enveloppant un objet précieux. "Tout s'est bien passé. Mais tu m'as manqué" J'ose le dire tout bas en me penchant pour chercher sa bouche en frémissant. "beaucoup trop." Je voudrais être raisonnable, la laisser se reposer, profiter du repas que j'ai préparé pour elle, sentir le bouquet de fleurs que j'ai disposé pour elle sur la table mais je n'y arrive pas. Je m'entête après sa bouche, après son corps. Je suis déjà brûlant de désir, ça fait des heures que je l'attends ! Je glisse ma main sous son pull, je cherche la peau douce, ma bouche heurte la sienne avec plus de passion et je nous pousse gentiment vers le canapé sans chercher à dissimuler ce que j'ai en tête.

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

C'est quand même incroyable à quel point sa seule présence change absolument tout. Il y a eu des moments durant mon séjour pendant lesquels je n'étais plus certaine de retourner à Sarajevo, d'autres durant lesquels j'étais convaincue qu'il me fallait rentrer pour lui dire que c'était fini, que ça ne fonctionnerait pas. Pensant me protéger et me faire ouvrir les yeux, mes amis m'ont mis face aux souvenirs de la douleur passée, m'ont rappelé ses manquements, ont tenté -avec succès- de m'effrayer pour me dissuader. Mais il est une chose contre laquelle je n'ai jamais su lutter et que nos retrouvailles ont ravivé violemment : le manque de lui. Il m'a manqué chaque minute de chaque heure passée à New-York. Ne pas retourner auprès de lui était inconcevable, et je sais bien que personne n'a compris ma décision. Pourtant je suis là malgré tout. Et il suffit qu'il me regarde, qu'il me touche, qu'il me parle pour que mes certitudes commencent déjà à fondre comme neige au soleil.

Ses mots hérissent ma peau en chair de poule, accélèrent les battements de mon cœur. Ce n'est pas une chose qu'il disait souvent, que je lui avais manqué, et moi aussi je me sens déjà sur le point de perdre le contrôle. Mon corps m'échappe de toute façon comme il l'a toujours fait en présence de Slavenko. Il se tend vers lui, attiré comme un aimant et mon être tout entier vibre quand sa bouche se presse contre la mienne. Je tends la main, accroche son tee-shirt de mes doigts pour l'attirer contre moi, l'autre venant retrouver sa place sur sa nuque. Il se laisse tomber sur le canapé et je me hisse sur ses jambes, maudissant déjà le leggings qui l'empêche de glisser ses mains sur ma peau, comme il l'aurait fait en retroussant une robe. Je relâche à peine ses lèvres, le souffle un peu trop court, pose mon front contre le sien en murmurant : Dis-le encore... Que je t'ai manqué... Dis-le encore, molim te... La crainte, l'angoisse font vibrer ma voix, briller mon regard parce que j'ai toujours cette peur qu'il ne dise ces mots-là que pour me plaire. J'ai besoin de savoir qu'il les pense réellement. Lui ai-je manqué vraiment ? A-t-il rêvé de moi comme j'ai rêvé de lui ? A-t-il souffert de la distance entre nous quand il l'a supportée sans broncher quatorze mois durant ?

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

On se déplace d'un pas titubant, agrippé l'un à l'autre et je tombe plus que je ne m'assieds. Nina se hisse sur moi et mes mains se fourrent sous son pull à la recherche avide de sa peau. Je maudis le leggings, comme j'aimais qu'elle ne porte que des robes et des bas autrefois, juste pour me plaire, pour satisfaire à mon impatience. Je suis malheureux de tous les pantalons, leggings et collants qu'elle s'évertue aujourd'hui à porter, je crois bien que c'est juste pour me tester et je subis ma punition en silence. L'idée folle me traverse que peut-être que si je craque tous ses collants, tous ses leggings, toutes ses culottes, elle n'aura d'autres choix que de mettre des jupes. Une main plonge sous l'élastique de son bas pour glisser sur la peau de ses fesses et batailler avec la dentelle qui ensuite me barre le passage. Je soupire de frustration.

"Tu m'as manqué zlato moje" Je le répète gravement sans chercher à plaisanter, je crois que nous ne sommes pas du tout prêt pour ça. Il y a trop d'enjeu, de tension palpable. Je ne dis pas que j'ai eu peur qu'elle me laisse, qu'elle ne revienne pas. Je lui ai déjà dit d'une part et d'autre part, je ne crois pas en avoir le droit. Elle pourrait mille fois me laisser sans préavis, ce serait un juste retour des choses n'est-ce pas. Ça aussi ça fait partie du paiement de mes erreurs, que les doutes s'inversent, la dépendance également. Je veux juste qu'elle comprenne que ça n'a rien d'un jeu pour moi, ça n'a jamais été le cas, j'ai manqué de souffle à chaque seconde où elle n'était pas là. Je viens à nouveau chercher sa bouche en la happant, m'écrasant contre elle avec avidité. Mais ça ne me suffit pas, pas du tout, mon cœur s'emballe et j'ai douloureusement envie d'elle, j'en ai mal à en crever. Je me redresse en la soulevant avec moi comme une poupée de porcelaine et en déclarant d'un ton catégorique "on va dans la chambre" Je laisse tomber l'idée du diner, de retrouvailles d'un couple normal autour d'un verre de vin ou de vodka. On fera ça une prochaine fois, quand je serais rassasié d'elle et assez serein, dans mille ans peut-être bien...

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Chaque fois qu'on est ensemble, je me demande comment j'ai fait pour survivre plus d'une année sans lui. Je ne peux même pas dire que la drogue m'a aidée, après ma cure de désintox je n'ai pris qu'un peu de kétamine pour dormir, ce que je faisais déjà quand on s'est rencontrés. Mais ça me semble tellement insensé aujourd'hui d'y être parvenue quand je sais comme j'ai besoin de lui. Je ne crois plus en lui, je ne lui fais plus confiance, chaque mot qui sort de sa bouche entraîne un millier de doutes et de questions dans mon esprit. Mais ce qui n'a pas changé, en revanche, c'est la certitude de mes sentiments pour lui. Je l'aime toujours avec la même puissance dévastatrice, avec le même besoin viscéral qui m'empêche de respirer correctement quand il est trop loin de moi.

Je suis loin, très loin d'imaginer qu'il a pu préparer un repas pour nous, qu'il a pu penser à autre chose que ce que nous sommes en train de faire et je m'enroule naturellement autour de lui pour m'accrocher à sa peau quand il m'emporte dans la chambre. Je laisse de côté mes doutes, mes peurs, mes questions et mes reproches. Plus tard, on aura le temps plus tard. Il me dépose sur le lit et je reviens sur lui, entêtée parce que j'ai eu trop mal en son absence pour me contenter de me laisser faire. Je tire sur son tee-shirt qui me gêne, ne prends même pas la peine de l'ôter quand je glisse plus bas pour mordre la chair de son ventre. Je palpe ses flancs, malaxe sa peau en grondant du plaisir de le retrouver. Je mords plus fort, aspire la chair à la marquer d'un suçon possessif.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

On échoue sur le lit qu'on ne devrait jamais quitter et j'expire de bonheur contre sa bouche avant qu'elle ne la délaisse. Je caresse ses cheveux, glisse à sa nuque, mon tee-shirt à moitié débraillé. Je gronde sous la morsure et pourtant ma main se fait plus lourde sur sa nuque. De l'autre main j'agrippe le bas de son pull pour le relever, je m'empêtre mais finis par la forcer à le retirer. Je fourre aussitôt une main dans le soutif pour saisir un sein doux et chaud qui se loge merveilleusement contre ma paume. Je frotte ma main calleuse juste pour le plaisir de sentir la pointe se redresser contre ma peau.

J'expire un nouveau gémissement plein de désirs contrariés et contradictoires d'ailleurs avant de me caler contre le mur en laissant Nina suivre le mouvement. Je ne lâche pas ce joli sein dans ma paume mais de l'autre main je vire mon tee-shirt pour laisser le champ libre à Nina. Je lui offre explicitement ma peau frémissante sous ses baisers et morsures. Une fois nos hauts virés, je peux laisser ma main courir sur sa peau d’albâtre, caresser encore sa nuque et ses épaules, la courbe de son dos est terriblement émouvante et sexy, encore plus depuis qu'elle s'est coupée les cheveux.

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

C'est inlassablement la même frénésie qui me prend lorsqu'on se retrouve, que ce soit après une semaine d'éloignement ou après quelques heures lorsqu'on doit partir bosser. Le manque de lui a toujours été violent, depuis le premier jour même si je m'efforçais de ne pas le montrer, de refouler ces sentiments pour me protéger... Dieu comme j'avais raison de vouloir ériger des protections d'ailleurs ! Je tente aujourd'hui d'en bâtir de nouvelles, de me façonner une nouvelle armure mais son corps contre le mien m'a toujours fait perdre mes moyens. Il me touche, m'embrasse mais ce n'est pas assez, ce n'est jamais assez et je gronde de frustration face aux vêtements qui s'obstinent à se mettre sur notre chemin.

Sans que ma bouche ne s'éloigne de sa peau, je tends les mains vers l'arrière pour dégrafer moi-même mon soutien-gorge et m'en débarrasser quelque part sur le matelas. Je lape son ventre d'un coup de langue, presse ma bouche contre la marque rouge que j'ai infligée à sa peau pour en atténuer la brûlure, sans me sentir coupable pour autant. Je tire sur son treillis, grogne avant de me rappeler qu'en défaisant sa ceinture et sa fermeture éclair, ça marchera sans doute mieux. Mes gestes sont fébriles, désordonnés et ils m'empêchent d'aller aussi vite que je le voudrais. Je viens pourtant à bout de ses fringues, libère son sexe sur lequel je me penche en gémissant d'aise. Mes mains crochetées à ses flancs, je le prends tout entier dans ma bouche dans un grondement appréciateur, laissant fuser un hoquet de soulagement.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Mes paumes se posent sur ses épaules dès qu'elle me prend en bouche et que la vague de feu me transperce les reins avant d'irradier dans tout mon corps - brulante salvatrice. Je savais déjà - j'espérais - quand elle a glissé sur mon corps, quand elle m'a mordu, quand elle s'acharnait contre mes vêtements que ça finirait ainsi. Je m'accroche à sa peau, une main contre son épaule, l'autre caressant son dos tandis que je me laisse engloutir dans le plaisir, incapable de lutter, sans volonté aucun face à ce qui comble le manque, guérit les doutes, les annihile par la chaleur de sa bouche. Je cherche résolument sa peau, ses seins, je tends la main pour caresser sa chute de reins. La vue de ses fesses affriolantes me manque et j'ai un grondement frustré et à la fois comblé. je suis incapable de faire autre chose que bouger les reins en rythme, fouiller ses cheveux, les yeux posés sur le spectacle divin qui s'offre à moi. Je suis incapable d'émettre un son intelligible. J'ai juste envie de m'épandre dans sa bouche accueillante, je bascule, oubliant tout ce qui n'est pas le plaisir.

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Bien-sûr que je crève d'envie de lui, que je suis en manque, que je veux ses mains sur ma peau, sa bouche sur moi, son corps qui se cambre à l'unisson du mien. Mais je crois que j'ai avant tout besoin de le sentir m'appartenir, ou d'avoir au moins l'illusion que ces quelques jours passés loin de lui n'ont pas suffit à ce qu'il ne soit plus à moi. Et quand je suis seule maîtresse de son plaisir, quand les réactions de mon propre corps n'assombrissent pas mes pensées, j'ai cette sensation exquise même si peut-être fausse que nous sommes encore liés, qu'on est encore l'un à l'autre.

Ma main vient en renfort de ma bouche et de quelques mouvements maîtrisés je le mène au bout du plaisir, fermant à demi les yeux lorsqu'il se répand entre mes lèvres. Je soupire d'aise, bois les spasmes de son corps qui se tend vers le mien avant de le relâcher pour remonter me couler contre lui. Je me glisse d'autorité sous son bras, me frotte à sa peau brûlante comme une chatte câline.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Je ne sais jamais si elle va mettre fin à mon tourment, m'en délivrer ou venir m'offrir d'autre délices, je suis toujours dans une délicieuse expectative qui se délite à chaque fois que ma queue bute au fond de sa gorge et que le plaisir grimpe d'un cran. Vu le manque et l'excitation, sulfureux mélange, il ne faut pas longtemps pour je parte, d'autant que je ne cherche pas à faire durer, je me laisse aller aisément. C'est un flash dévastateur qui noie mes pensées parasites de jalousie et de peur, celles qui ont hantés ces jours passés loin d'elle. Son corps chaud contre le mien me ramène des limbes et je me jette contre sa bouche dans un soupir de gratitude, venant gouter mon propre goût sur ses lèvres pleines et fondantes. J'aspire ses lèvres, les mordille amoureusement d'un air languide avant de mêler la langue à la sienne. Mon torse se colle à ses seins brulants et dressés et j'en grogne d'aise dans les vagues de plaisirs qui ne refluent pas, et viennent et reviennent encore en ressac dans tout mon corps. Je n'émerge pas, m'entête dans la béatitude et le plaisir, encore, comme shooté, défoncé après une montée de coke.

Ma bouche s'enfouit dans son cou en gémissant, mord, lèche, descend le long de son corps. j'arrache hâtivement le leggins, la culotte, sans vraiment y prendre garde. Ce ne sont que des obstacles. Je suis avide de son corps et de son sexe que je cueille sans préavis, ma langue le mouillant davantage en écartant les chairs, en le fouillant sans douceur. Son goût salin hérisse ma peau de contentement et je me fais violence pour reculer, venir mordre la peau du ventre en laissant son sexe palpiter sous mon brusque assaut et mon repli tout aussi brutal. J'y reviens plus doucement, un coup de langue, un baiser, un mordillement. Je sens les battements de son pouls jusque dans son sexe, je les bois. J'écarte plus largement ses cuisses et du bout des doigts, je la touche, fasciné par ses réactions, l'amour explosant par surprise dans chaque fibre de mon être à chaque gémissement plus prononcé qu'elle pousse. C'est un amour dévorant que j'éprouve, une passion irrésistible. Je sens déjà le désir revenir dans mes reins mais pour 'instant, je mets l'info de coté, préférant m'occuper d'elle ainsi. On a toute la nuit pour baiser et demain aussi.

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Si je savais qu'il allait me rendre la pareille, je ne l'attendais pas particulièrement. J'aurais tout aussi bien pu rester dans le carcan de ses bras jusqu'à ce que le désir renaisse en son ventre pour qu'on s'unisse enfin. Tout m'est égal, je n'aspirais qu'à retrouver sa peau et à présent que j'ai son goût sur ma langue, je me sens apaisée. Pas rassasiée, bien loin de là, mais déjà plus sereine. Pourtant il suffit qu'il se laisse glisser à son tour le long de mon corps pour que la tension renaisse et me fasse gémir d'anticipation. Sa façon de me toucher a toujours été surréaliste, proche de la vénération bien que ce sentiment se soit estompé puisqu'il a été capable de me laisser derrière lui. Ma peau frémit, mes membres tremblent sous ses assauts bien trop précis et je couine en me tendant vers lui.

Je replie les jambes, me soulève, me porte vers ses lèvres en roulant des hanches, haletante, jusqu'à ce que la vague m'emporte à mon tour. Le manque était de toute façon bien trop pesant pour que je sois capable de la moindre résistance. Je flotte béatement sur les vagues de l'orgasme jusqu'à ce qu'il revienne me prendre dans ses bras, et je frotte mon nez à sa peau, hume son odeur de façon animale en grondant de contentement. Je bascule sur le flanc, pose mon front contre le sien. Je me suis inquiétée pour toi... Ma voix est rauque, basse, ce sont presque les premiers mots que je dis depuis que nous nous sommes retrouvés et il s'agit déjà d'un reproche. Mais c'est un grondement doux, amoureux.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Je n'aime pas la sentir fébrile et la laisser dans l'expectative, j'ai le besoin d'être celui qui lui procure du plaisir, c'est je le sais une forme de contrôle, d'essayer de me l'attacher, de me faire aimer sans aucun doute. Aucune autre femme n'a jamais eu mes attentions de cette façon parce que je n'ai jamais ressenti le besoin de leur plaire une fois mise dans mon pieu. Nina ça a toujours été différent, j'adore les réactions explicites de son corps, sa façon de s'abandonner à moi, de me laisser être le maître de son corps , de son plaisir aussi. Quand je me love contre elle, essoufflé, j'ai ce sentiment si particulier d'être à ma place. Après l'avortement, je l'avais perdu même dans ses bras, et je suis parti.

Je l'enveloppe de mes bras, emprisonnée contre moi. Je suis toujours surpris quand elle me dit qu'elle s'inquiète, je ne pense pas trouver ça normal un jour. J'esquisse un sourire parce qu'elle est câline et que ça me plait. Je fonds toujours d'amour pour elle quand on est dans le secret de notre intimité, à l'abri, que je n'ai pas besoin de paraître. "Pourquoi ? Tout s'est bien passé srce, tu ne dois pas t'inquiéter pour moi. Et toi, raconte moi ce que tu as fait à NY... J'ai envie de savoir à quoi tu as passé ton temps loin de moi" Le son de sa voix m'a manqué, son odeur m'a manqué, la douceur de sa peau, son rire si rare, son regard si sombre d'une profondeur insondable. "Srce? ja volim te mon ange."

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Un lourd soupir me soulève la poitrine quand ses bras se referment autour de moi et qu'il m'attire contre lui. Ce geste a toujours brisé toutes mes défenses. C'est l'attraction animale entre nous, la bestialité incontrôlable de nos étreintes qui m'ont rendue insatiable, mais c'est sa tendresse, sa douceur insoupçonnée qui m'ont rendue dépendante de lui. J'ai besoin de ces deux aspects de sa personnalité. Son autorité, sa possessivité naturelle m'ont attirée irrésistiblement, mais c'est lorsqu'il a commencé à se montrer faillible que j'ai, moi, commencé à rendre les armes.

Je fronce les sourcils en embrassant son épaule. Tu dis n'importe quoi, si moi je ne m'inquiète pas pour toi, alors qui ? C'est mon rôle. Et je ne dis pas ça parce que je suis sa femme, les liens du mariage ont perdu tout sens à mes yeux. Demain, nous serons mariés depuis un an et onze mois. Dans un mois, on devrait fêter nos deux ans de mariage. Je l'aime plus que ma vie, je veux nous redonner une chance mais je n'ai pas encore renoncé au divorce, quitte à divorcer en restant ensemble. Parce que j'ai remis mon alliance pour lui faire plaisir, mais il a bafoué toutes ses promesses, il n'y a plus rien de sacré. Je me suis inquiétée parce que je n'avais pas de nouvelles. Et je savais que tu n'étais pas à Sarajevo.

Je souris, lui vole un baiser lorsqu'il me dit qu'il m'aime et hausse les épaules. J'ai eu beaucoup de réunions de boulot, pour parler du projet aux filles et à Dimitri. J'ai vu des amis, ramené d'autres affaires à moi... Je n'ai en revanche pas encore rendu mon appartement, ni même résilié mon abonnement internet par exemple. Disons que mes amis m'ont convaincue de conserver une certaine sécurité...

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Je glisse ma main dans ses cheveux, la couve du regard quand elle embrasse mon épaule mais ça ne m'empêche pas de protester d'une voix grave "C'est le boulot de personne ça, srce. Je n'aime pas que tu t'inquiètes. Et puis je t'ai écris Lundi et je t'ai répondu vendredi et mardi pour tes horaires d'avion" Mon ton est à la fois un peu inquiet, un peu coupable. Je me justifie. J'ai pourtant fait de réels efforts pour communiquer. "J'étais avec Cam, on est allé à Mostar et Banja Luka comme je t'ai dit qu'on ferait."

J'écoute avec attention les quelques phrases qu'elle me dit. j'essaye de deviner si c'est positif. Elle est revenu avec une fille mais aussi avec son associé. Est-ce bon signe ? "Et alors ? Tu crois que ça ira ton business ici ? T'as déjà une fille...Tu sais je pensais, si tu démarches aussi les étrangers venant en séjour ici, tu devrais avoir des slaves, au camp de réfugiés, y a plein de filles qui seraient ok pour bosser pour toi pour peu que ça leur fille un droit de séjour, et ça, on peut s'arranger. Dodik a gravi un échelon maintenant...et puis on peut leur faire des papiers de la RS." Je bouge sur le matelas, ma main chipote la peau de Nina, ses cheveux tandis que je réfléchis, encore inquiet, si elle ne se plaisait pas ici ? Je veux tout faire pour qu'elle reste et l'aider à ce que son business marche en fait partie. Ce sera une raison de plus pour rester. "Tes amis... j'en connais ? Qu'est-ce que...hummm laisse tomber." Je décide brusquement d'éviter de me torturer de doutes et je me colle brusquement contre elle en l'enlaçant plus fort, mon visage dans le creux de son épaule. Je la hume, me rassure de sa présence. Je finis par avouer à demi mots "c'était long presque une semaine...et tu sais, demain et après-demain je bosse pas. Comme on avait dit."

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Je crois mourir, littéralement, au passage doux de ses doigts dans mes cheveux. Personne d'autre que lui n'a jamais eu ces gestes-là pour moi. Ce serait mentir, pourtant, que de dire que personne n'a essayé, certains ont tenté durant notre séparation... Mais je les ai repoussés, tous. Je ne voulais pas de douceur, pas de tendresse d'aucun autre que lui. Tu m'avais dit où tu irais, oui, pas ce que tu ferais... Je ne sais d'ailleurs toujours pas ce qu'il a fait ! Je m'inquiète pour toi, c'est comme ça. Je me suis toujours inquiétée pour toi, je m'inquiéterais toujours pour toi. Quand je n'étais pas occupée à tenter de le haïr, je me demandais sans cesse s'il allait bien, s'il faisait attention à lui... Je soupire. Je n'aime pas être loin, je peux pas prendre soin de toi si tu reviens blessé... Je plisse le nez, esquisse un sourire. J'ai le droit ça au moins, de jouer les infirmières, mh ? Il ne peut pas tout me refuser !

Je hausse les épaules. Je ne vois pas pourquoi ça n'irait pas, y a de la demande et t'as énormément de contacts. J'ai enfin accepté l'idée qu'il fasse jouer son réseau pour moi, après tout c'est pour lui que je quitte tout. C'est une bonne idée, oui... On pourrait voir pour en recruter. Mais Slavo, je force personne, mh ? C'est une règle d'or pour moi, il le sait je crois mais je préfère le lui rappeler parce que je sais que ce n'est pas forcément le cas des Tigrovi.

Est-ce que quoi ? Ma curiosité légendaire n'a pas disparu avec le temps et j'ai besoin qu'il finisse sa phrase, maintenant ! Je crois pas que tu les connaisses... Pas ceux que j'ai vus cette semaine en tout cas. Je frémis quand il me dit que la semaine sans moi a été longue, il est d'ordinaire avare de ces mots-là et je prends tout ce qu'il me donne. Moi non plus je bosse pas... Je suis toute à toi. Je ne parle pas de la date, je crois qu'il l'a oubliée, j'aimerais l'avoir oubliée.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

J'ai un petit rire à son ton de reproches, de remontrances presque ! "Mais bien sur srce, tu es très sexy en infirmière. Je me ferais un bobo pour que tu me soignes." J'embrasse un coin de peau, gronde de rire contre elle "tu veux que j'en invente un maintenant ?" Mais notre conversation vire au sérieux et je ne vais pas plus loin dans le renouveau du désir qui se manifeste au creux de mon ventre, doux, présent, chaud. J'aime sentir le lien entre nous, qui s'enroule et se fait mouvant, nous unit. "Je n'avais pas grand risque d'être blessé, on a juste fait la tournée des popotes, c'était très calme finalement ces élections...On est allé à Banja Luka pour rejoindre Dodik qui était avec le réalisateur Emir Kusturica, tu connais ? On est revenu avec lui à Sarajevo. Il va s'installer dans la partie Est, en RS..." J'ai un sourire, bien conscient qu'elle ne doit surement pas comprendre la moitié de ce que je lui dis, mais ça n'a pas d'importance.

"J'avais peur que tu ne réussisses à convaincre aucune américaine... Et tu recruteras qui tu veux mon ange, moi je te propose juste... Tu sais sauf celles qui pensent qu'elle arriveront à passer, je crois qu'il y en a qui seront intéressées par ton travail. Elles auront la chance de cotoyer des américains, des européens, rien que pour ça, je crois que tu auras du succès si tu le présentes bien. En plus si elles sont même pas obligées d'écarter les cuisses à chaque fois, j'vois pas pourquoi elles refuseraient." je suis assez pragmatique sur le sujet et Nina n'imagine pas les conditions de vie au camp de réfugiés. Les filles ont tous les jours le risque de se faire violer si elles n'ont pas de protecteur.

Je baisse la voix d'un cran, hésitant à me livrer mais je ne sais pas, je suis particulièrement vulnérable ce soir. Son absence et son retour ont brisé mes défenses de pacotille. "non, rien d'important srce. Je me disais qu'on avait rudement du te dissuader de venir t'enterrer ici en Bosnie, et que c'était miraculeux que tu reviennes..." Rien d'important Kovacs ? Vraiment ? Parce que non, je n'ai pas oublié la date, simplement je n'en parle pas. J'ai peur de la blesser en le faisant, de rompre l'équilibre précaire. Je ne suis pas dupe de ses hésitations, doutes et réticences, appelez-ça comme vous voulez. J'ai peur aussi que ça réveille sa colère à mon égard, j'ai déjà eu droit à des vérités blessantes et je n'ai pas envie d'en provoquer d'autre si vous voulez tout savoir. Avant j'essayais de préparer une surprise à chaque fois, plus ou moins réussie...quelques unes ont tourné au drame. Aujourd'hui je me sens trop coupable encore pour l'évoquer. "Tout à moi deux jours durant ? Hummmm ça me plait ! " Je roule sur elle, la reversant sur le dos en l'écrasant de mon poids. Je prends ses bras, les place doucement au dessus de sa tête avant de me pencher pour embrasser Nina langoureusement.

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Eh, te fous pas de moi, t'es toujours en train de minimiser, si je te voyais pas à poil parfois je suis sûre que je saurais même pas que t'es blessé. Et ça me rappelle nos tous débuts, lorsque j'ai accepté de venir chez lui après la laverie (non mais quelle personne saine d'esprit aurait accepté ?!) et qu'il avait reçu un coup de couteau de Calvin, il avait tenté de me le dissimuler. Je sais bien qu'il agit ainsi pour ne pas m'inquiéter, mais justement je m'inquiète encore plus parce que je sais qu'il ne me dit pas tout. Je plisse le nez, fronce les sourcils. Non, je connais pas... Et je ne fais pas bien la différence non plus entre la RS et le reste. Je vous jure, il me faudrait des cours d'histoire !

Je secoue doucement la tête. Moi aussi, mais on s'entend vraiment très bien avec Addison et je crois qu'elle en avait marre de NY. Emily nous rejoindra peut-être, c'est une italienne. Pourtant, Addison avait un mec à New-York, mais je crois qu'elle a besoin de changement récurrent et Sarajevo lui a plu durant les élections. Je dodeline de la tête dans une légère grimace. Elles sont pas du tout obligées d'écarter les cuisses... Par contre j'ai pu voir pendant les élections que les mecs d'ici ont plus de mal à le concevoir que les américains. Ils ont tendance à vouloir prendre par la force ce qu'on leur refuse, et leur notion du consentement n'est visiblement pas très claire. C'est un euphémisme, hein. Après, je ne veux pas faire de généralités, je crois que c'est dû au milieu politique et là-dessus les américains aussi versent souvent dans l'abus de pouvoir.

Mon regard s'assombrit à son aveu, il n'est pas difficile de lire entre les lignes et de comprendre que ce n'est pas exactement de la Bosnie qu'il veut parler. Je pourrais nier bien-sûr mais je crois que je ne veux pas le rassurer à tout prix. C'est vrai oui, mais je ne suis pas influençable. Ou plutôt pas lorsque ça le concerne. Une ombre de tristesse passe dans mon regard lorsque je souffle en guise d'explication bancale à mon choix : Tu me manquais trop... Oh non, je ne parle pas que de ces cinq jours. Je bascule sur le dos, me laissant faire sans pour autant me sentir joueuse parce que parler de NY éveille le souvenir de questionnements douloureux. Sa bouche fond sur la mienne et je soupire en mêlant ma langue à la sienne dans un baiser un peu trop fébrile sans doute. Je demande à voix basse, hésitante : Et toi... On a tenté de te dissuader de me laisser m'enterrer en Bosnie...? Parce que contrairement à moi, il est très influençable dès lors que les Tigrovi sont à l'œuvre.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

"Mais non srce je ne minimise pas, je te dirais si je suis blessé. Et puis y a le Doc' et je n'ai pas le même problème dans le Bronx pour me faire soigner. Si j'vais à l'hosto parce que je me prends une balle, je risque pas de finir au poste de police." Je suis bien plus protégé ici que dans le Bronx. Ici l'aura des Tigrovi est importante et j'arbore mes écussons fièrement. Avec l'élection de Dodik c'est encore plus flagrant. Ça nous attire parfois des ennuis mais ça nous protège aussi. S'attaquer à l'un d'entre nous c'est s'attaquer à une mafia ayant pignon sur rue et protégé par un des hommes les plus puissants du pays.

"Hum oui c'est ce que j'voulais dire, elles ont le choix." Je hausse les épaules concernant les réactions de nos politiques ou hommes d'affaires. Je crois en effet que pour eux une escort n'est pas juste pour faire joli au bras et Nina ferait quand même bien de prendre des filles qui veulent gagner du pognon avec des extra. "C'est assez nouveau ce truc d'escort-girls ici, humm, on est plutôt réseaux de prostitution... Addison, elle était à la soirée avec l'autre non ? Ashley ?" Je ne suis plus du tout sur si c'était Addison, j'ai vite oublié qui était qui ce soir là, seulement obnubilé par Nina.

Mon visage hésite entre ombre et lumière, entre douleur et ravissement. Je n'aime pas le sentiment de manque, ni pour elle ni pour moi mais le fait qu'elle m'avoue avoir eu besoin/envie de revenir me rassure et me fait plaisir. Je fonds contre sa bouche un instant avant que sa question ne m'oblige à m'écarter un peu pour répondre. Je secoue la tête avec un léger sourire grimaçant, je sais bien à quoi elle pense, son allusion. Je sais aussi qu'au vu du passé, elle n'a pas tout à fait tort. "Non mais j'étais seulement avec Camenko la plupart du temps et on n'a presque pas parlé de toi. On a beaucoup parlé de sa nouvelle copine. Une Russe de la suite du nouveau diplomate... Et à Banja Luka j'ai vu mon oncle mais il n'a même pas évoqué ton prénom ce que je trouve plutôt rassurant tu vois ?" Parce que je sais qu'il est forcément au courant ne serait-ce que par Damir ou mon père et que s'il la boucle c'est surement que Jelenko lui a dit de la boucler, sinon j'aurais déjà eu des remarques. Or la seule personne contre qui Mirko n'ira jamais de front c'est bien son frère ainé.

"La prochaine fois je viens avec toi à NY, au moins quelques jours, pour que ce soit moins long, qu'est-ce que tu en dis moj andjeo ? Comme ça tes amis sauront que c'est sérieux, c'est pas..." Je fronce les sourcils, n'arrivant pas vraiment à exprimer ce que je veux dire. Il n'y a pas de bon mot et l'inquiétude passe dans mon regard à cause du fait que je craigne qu'elle me comprenne de travers. Je soupire et écrase une nouvelle fois ma bouche contre la sienne "Je t'aime" Et j'ai franchement eu très peur qu'elle ne revienne pas.

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Je fronce les sourcils. Tu te prendras pas de balle, parce que tu m'as promis d'être prudent. Et ensuite je m'inquiète pas que tu ne sois pas soigné sur le moment. C'est plutôt l'après, mh ? Moi je suis là pour m'assurer que tu te reposes, que tu fais gaffe à toi... Pour lui rappeler de prendre ses cachets, veiller sur lui, l'inciter à lâcher du lest. Slavenko ne sait pas prendre soin de lui.

Je hoche la tête. Elles étaient là toutes les deux, oui. Ashley a toujours accepté les extras, Addison pas forcément parce qu'elle a un mec à NY... Mais ça va peut-être changer vu l'état de leur relation. Il est arrivé à Addison de coucher quand même, je sais qu'elle l'a fait le soir de la victoire de Dodik par exemple, mais ça ne me regarde pas vraiment. J'ai plusieurs filles, je sais lesquelles acceptent à tous les coups, et je préviens toujours les clients quand une fille refuse de passer au pieu. S'ils le veulent, je leur en propose d'autres, avec lesquelles c'est possible. C'est bien pour ça que je ne supporte pas qu'ils tentent de forcer la main de celles qu'il refusent alors qu'ils sont au courant dès le départ.

J'arque un sourcil, surprise d'apprendre que Mirko n'a pas fait le moindre commentaire à mon sujet. Le fait qu'il me nie n'est pas forcément une bonne chose à mes yeux, je me méfie bien trop de son oncle pour ne pas croire qu'il cache quelque chose. Du temps où nous étions à New-York, il a déjà tenté de me faire clairement comprendre que je ferais mieux de m'éloigner de Slavenko. L'incapacité totale du slave à me défendre face aux agressions de sa famille me reste encore aujourd'hui en travers de la gorge. Je suis pas sûre que ce soit rassurant. Je souffle seulement dans un haussement d'épaules. Un jour il enverra des mecs me faire peur et Slavenko se contentera de hausser les épaules en disant que "boh c'est pas méchant".

Je viens embrasser sa joue une nouvelle fois. Oui, c'est ce qu'on avait dit non, que tu viendrais avec moi...? Je ne lui dis pas que je doute que ça suffise pour que mes amis le pensent sérieux, inutile d'en parler maintenant. Je passe ma main sur sa mâchoire en répondant à son baiser avant de rouler sur le dos. Le frigo est vide ou pas ? Je suis affamée.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Je fais claquer ma langue contre mon palais devant son entêtement "je suis prudent !" Je ne suis pas souvent blessé, je suis loin d'être la tête brulée qu'elle veut bien croire, je mesure toujours les risques même quand je décide de les prendre. Je suis toujours préparé, équipé, ce qui fait que j'ai finalement peu souvent été blessé. A mois d'un événement réellement imprévisible qui pourrait me couter quelques jours d'hôpital, je sais ce que je fais. Lors d'une mission je sais dans quoi je vais me fourrer.

"Ah ? Elle a un mec ?" Je suis surpris, un mec pas un régulier, et je comprends pas trop parce que moi qui suis pourtant dans le business, comment un mec peut laisser sa copine se vendre. A moins d'être son proxénète mais c'est visiblement pas le cas. Peut-être qu'il est simplement pas au courant, mais là c'est sur que si elle s'installe ici, il va l'être ! Enfin, ça me regarde pas, Dieu merci.

Je fronce les sourcils et après un instant de réflexion je dis "Si, parce que t'as déjà vu mon père et que ça c'est bien passé..." C'est comme ça que ça marche, la hiérarchie avant tout même dans la famille. "Du coup si mon oncle a même pas lâché une réflexion c'est qu'il a été briefé et qu'on lui a demandé de nous foutre la paix. Je trouve ça bien."

Sa caresse, son baiser ne me font étrangement pas de bien. Je reste inquiet, tendu de l'état global de nos relations. En dehors du sexe, elles sont bien trop hésitantes et je ne sais pas sur quel pied danser, j'essaye de m'ouvrir à elle mais je n'y arrive pas très bien je suis bien forcé de le constater - quatorze mois ici m'ont à nouveau enfermé dans mon attitude de Tigrovi - et quant à elle je crois qu'elle restera prudente tout le reste de notre vie. L'idée me ronge depuis son séjour à NY et je pense bien que ça va me travailler encore un moment alors je décide une nouvelle fois de laisser couler. A sa question, je m'écarte d'elle à regret en répondant. "Non, j'ai préparé un truc à manger...je ne savais pas si tu aurais faim ou pas, y a qu'à faire réchauffer si tu as faim" Je me glisse hors du lit et j'enfile un caleçon et un tee-shirt avant d'aller dans la cuisine pour m'occuper de faire réchauffer le plat en sauce et le riz qui l'accompagne. Alors que le faitout est sur feu doux, je choppe un paquet de clopes pour aller fumer sur le toit.

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