PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina
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PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina

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PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Jeu 14 Mar - 14:10

Sous une masse informe, joyeux aggloméra de couettes, draps, coussins et autres fantaisies, tous très colorés, une main dépasse. La tienne.
Au bout du lit, ou plutôt quelque part là dedans, Zelda jappe d'un sommeil de bienheureux. Au loin, derrière les murs de ta chambre, tu entends les ronflemments d'un homme qui n'habite pas ici et tu gromelles.
Maintenant que t'es reveillé, cette locomotive à vapeur va clairement t'empêcher de dormir, et si Reina croit qu'elle va s'en sortir comme ça, elle se trompe. 

Nu comme un vers, tu attrapes, sur le bord du lit, un sweat-shirt conceptuel coloré que tu as crées quelques jours auparavant, et qui s'arrête, au nombril.
Oui ben, c'est juste histoire de pas avoir froid, le reste, t'en as pas grand chose à foutre. Le chiot ouvre ses petits yeux endormis et tu attrapes le bébé chow-chow pelucheux dans tes bras. Sur tes épaules, la longue crinière noire tombe en une cascade lisse et brillante, et sans attendre, tu avales la distance qui te sépare de la chambre de Reina, ou un type s'est endormi à côté d'elle.
- Reinaaaa. Elle pionce, t'es con ou quoi? - Reinaaaa, j'arrive pas à dormir. Pas de mouvement, tu roules des yeux.
En contournant le lit, tu esquives cette capote qui traîne et dont tu veux rien savoir pour venir te mettre à genoux de son côté du lit: - Reinaaaa...S'teuplait... A quoi tu t'attends exactement?
Qu'il dégage.
Et que tu dormes à sa place.
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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Jeu 14 Mar - 19:58

Avoir Spiro comme colocataire s'apparente un peu à avoir un chat ; il a toujours des idées bizarres pour me réveiller en pleine nuit même quand je ne le mérite pas ; d'accord j'ai ramené un illustre inconnu tatoué et aux abdos à tomber hier soir, mais j'avais prévenu...
J'entends comme dans un brouillard lointain, laminé d'un mal de crâne diffus, la voix de mon colocataire. Et quand j'ouvre les yeux, cet imbécile heureux est là planté devant mes yeux avec son chien dans les bras alors que l'inconnu tatoué est encore endormi, ronflant, et collé à mon cul.

« Hmmm, Spiro, qu'est-ce que tu veux bon sang... »

Cette manie de venir réveiller les gens quand lui ne parvient pas à dormir est très sérieusement pathologique. Moi je pense que cet enfant a un grave souci. Je me redresse en poussant à moitié l'homme dans mon lit qui ne se réveille pas et continue de dormir du sommeil du brave qui a assouvi ses hormones la veille.

« Quoi ? Tu veux pas des crêpes comme la dernière fois j'espère parce que là c'est non. »
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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Ven 15 Mar - 9:11


Insupportable.
Tu es absolument insupportable.
Chaque jour, quelqu’un doit s’étonner du fait que, malgré les lubies de ton caractère changeant et fluctuant, tu aies encore un toit sur la tête, et pour cause: Reina a une patience qui s’apparente à celle d’une sainte lorsqu’il s’agit de tes caprices.
Pour autant, l’amour que tu lui portes en retour est tellement naïf et considérable, que tu penses que ça doit pouvoir compenser.
Puis tu dois pas être beaucoup plus relou que les enfants de l’orphelinat, ça va aussi. Toi aussi t’as vécu dans un orphelinat d’abord.

Les grandes mains viriles de son marlou de la nuit sont encore nouées sur le bas de son torse et tu soupires. - Me râle pas dessus… c’est lui qui m’a réveillé. Non, contrairement aux apparences, tu n’accuses pas Zelda.
Ce chien est une peluche à laquelle tu passes tout. Non. C’est l’inconnu le coupable. Forcément. - Mais non j’ai pas faim. ce qui s’apparente, généralement, à ton état normal en réalité.
Tes envies de nourriture sont aussi inattendues que rare. Le prix des études que tu fais sans doute et qui inculquent aux gamins qu’une taille 38 est un maximum à ne pas dépasser. - J’arrive pas à dormir tout seul. Tu veux pas le dégager? Dans les yeux clairs du travesti, tes grands yeux noirs s’appuient profondément.
Reina est un tout, une mère, une amie, une amante, mais elle est surtout la seule personne qui ne t’a jamais repoussé depuis que tu es entre dans sa vie.
Tu l’aurais dégagé toi même à vrai dire.
Mais t’es pas complètement convaincu du fait qu’il y ait pas encore un morceau de son corps dans celui de Reina.

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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Ven 15 Mar - 20:43

« Lui », je me doute qu'il ne parle pas de son chien, qui est sa précieuse petite bête à lui incapable de faire du mal quand bien même c'est cette engeance du démon qui a fauché la bouffe... Mais bien du type couché dans mon dos.
Spiro a la jalousie sélective et aussi envahissante que celle d'un petit enfant. Je soupire, lève les yeux au ciel, et finis de me redresser la couverture glissant de mon corps, et me donnant par le même coup froid.

« Va me chercher à boire dans la cuisine, je m'en occupe. »

Quelques minutes plus tard, après des négociations sèches, le tatoué se barre en faisant claquer ses pompes de sécurité dans les escaliers pour bien montrer son mécontentement à se faire dégager en pleine nuit.
La prochaine fois, il saura qu'il ne faut pas ronfler comme ça, ça dérange mon coloc... (Je compte bien à ce qu'il y ait une prochaine fois mais il faudra la jouer fine.)
Je me lève en dégageant mon long corps des draps, puis cherche de quoi être à peu près présentable ; un boxer fera l'affaire.
Je me dirige vers la cuisine, réceptionne Zelda qui sautille de joie en me voyant, lui fais une caresse, et m'assieds sur une de nos chaises dépareillées, tendant la main pour avoir un verre de je ne sais quoi.

Je ne pense pas que Spiro m'ait servi de l'eau, en fait. J'allume une cigarette :

« Il faut vraiment faire quelque chose pour cette incapacité à dormir seul, tu sais. »
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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Sam 16 Mar - 20:18

Pendant les quelques secondes où elle ne répond pas, tes yeux restent plantés dans les siens, troublés par quelque chose d’indéfinissable, ayant attrait à une forme de peur de l’abandon. Pendant toutes ces secondes, tu as peur qu’elle t’envoie paître.
Elle ne l’a jamais fait. Mais elle finira par en avoir marre, c’est forcé. Et si c’était ce soir, qu’est ce que tu pourrais faire? Il ne te resterait plus qu’à retourner à la rue, avec Zelda. La seule pensée t’arrache un désagréable frisson de froid dans la colonne vertébrale. Alors, lorsque sa réponse vient, tu as un sourire, d’une douceur assez inédite. « Merci. Je t’attends.»
Sans attendre, tu quittes la chambre, Zelda niché dans les bras.

Lorsque tu entends la porte de la chambre s’ouvrir, tu tournes la tête vers elle, pour en voir sortir en trombe une silhouette franchement mécontente qui ne répond pas au petit signe d’au revoir que tu lui adresses.
Zelda se dresse fièrement sur ses petites pattes pour courir vers Reina, alors que tu sers soigneusement deux verres d’une vodka qui ne devrait certainement pas être bue en pleine nuit, mais les habitudes ont la dent dure.
Le verre que tu déposes dans la main de Reina ne suffit visiblement pas à être une excuse suffisante parce que la question qui suit te fait l’effet d’un coup de poignard qu’on aurait planté dans ton cœur. Tu te laisses tomber sur la chaise, toujours aussi dévêtu, tu ramènes tes genoux contre toi malgré la taille de la chaise. Ton sexe caché dans cette position, tu as à voir avec l’enfant que tu n’es plus. La longue chevelure noire qui encadre ton visage donne quelque chose d’irréel à la scène et tu relèves des grands yeux remplis de peur et de tristesse vers Reina. « C’est pas de ma faute. Le type que j’ai sauté hier, il a pas voulu rentrer avec moi. » C’est sûr que c’est très sain comme solution de se taper n’importe qui pour ne pas dormir seul. « T’en as marre de moi ? Tu peux le dire hein. J’vois bien que j’te fais chier. » Fort a croire pourtant que, malgré la vodka qui coule chaudement dans ta gorge, tu t’effondres en larme si ton colocataire avait le malheur de le dire.
Ou de le penser.




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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Dim 17 Mar - 12:31

La petite chienne vient me saluer et je la laisse me sauter dessus malgré le fait que ça soit très mal élevé – c'est le chien de Spiro, quoi – et qu'elle me fasse mal avec ses griffes, traçant dans ma peau des marbrures rouges.
D'expérience ça part le lendemain, c'est pour ça que je la laisse faire, sinon je mets un point d'honneur à avoir un physique impeccable, ça fait partie du jeu et de ce que je dois renvoyer comme image. Spiro me sort ses arguments euh... ouais, pas d'enfant, enfin pas tout à fait en tout cas, et me fait son air de chien battu.
J'avale une gorgée de vodka, pince le filtre de ma cigarette entre mes lèvres, agacé et peiné à la fois par son attitude, il n'est pas à prouver que j'ai la fibre pour m'occuper des gosses. Et j'ai réussi à en trouver un pour coloc, un vrai de vrai. Je soupire :

« Non. Enfin si tu me fais chier mais je ne vais pas te coller dehors pour autant, arrête de me regarder comme ça.
C'est juste qu'il serait bien pour tout le monde que tu arrives à dormir seul. »

Je ne peux pas non plus me rendre disponible toutes les nuits pour lui servir d'ours en peluche quand même. Je m'étire, mes reins douloureux me faisant savoir que l'inconnu tatoué était sans doute efficace pour me faire jouir, mais surtout brutal, et je lève mes jambes interminables pour les déposer sur la table.

« T'as fait quoi de ta soirée, alors ? »
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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Dim 17 Mar - 19:46

Recroquevillé sur ta chaise, tu as sans doute cet air d’enfant perdu, celui qui a mis le grappin sur le cœur de celle qui t’a sorti de l’orphelinat. Cependant cet enfant a grandi, c’est de la vodka que tu bois, plus de l’eau, de l’herbe que tu fumes, et des queues que tu suces suce dans l’espoir d’avoir un corps contre le tien le soir.
Le problème c’est que tu ne leur demandes jamais clairement. Il faudrait que les gens puisse lire dans tes pensées, et ça, ça n’arrive jamais.
Tu attends le jugement que va rendre Reina comme une punition parce que tu le sais, insupportable, irresponsable, instable. Tout ces mots qui commencent par i et qu’on a collé sur ta peau au point qu’ils agissent comme des tatouages, des marques profondément ancrées.

Le soulagement qui allège ton cœur lorsqu’elle annonce qu’elle ne te foutra pas dehors agit comme une décharge électrique, et tu sautes sur tes pieds pour traverser la distance qui vous sépare. Tu passes les bras autour de son cou en te mettant derrière elle et tu souris naïvement dans le parfum de ses cheveux. - J’essaie. Il m’a réveillé… et j’ai plus d’herbe.
Et pourtant, tu n’as pas hésité plus de dix secondes avant de t'extraire du lit pour aller la voir. « Je suis allé au Soleil Noir. C’était soirée cuir. C’était cool. On m’a payé plein de verre, et puis je suis tombé sur ce mec, plus vieux… canon. Comme je les aime. un grain de malice animé son œil: - Tu sais bien, ceux qui font genre qu’ils veulent te la mettre alors que tout ce dont ils rêvent c’est de se la prendre. Mais il est parti juste après… j’ai pas pu lui proposer de rentrer. Et quand je suis arrivé, y’avait grincheux qui te baisait joyeusement alors je me suis couché. Tes mains se pressent doucement sur les épaules dénudées de Reina que tu commences à masser délicatement, un sourire aguicheur sur le visage. - Et toi? Tu l’as trouvé où celui la?



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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Dim 17 Mar - 20:13

Dès que je dis les mots magiques « je te mettrai pas dehors », Spiro bouge, bondit, et arrive dans mon dos en me faisant un câlin, soulagé en fait que je dise ça, comme si j'allais un jour le dire, alors que non, je ne ferai pas ça.
Pas à lui, je ne peux pas. Avec sa joie infantile d'être accepté, comment je pourrais dire un truc pareil, il faudrait que je sois un monstre...
J'étends la nuque alors qu'il m'explique sa prise du jour, disparue si vite chopée, un grand classique, et glisse un commentaire sur mon amant du soir.

« Il n'est pas grincheux... sauf quand on lui demande de partir en plein milieu de la nuit alors qu'il dormait bien. Ça peut se comprendre. »

J'avale un peu de vodka, lâche une écharpe de fumée bleutée, et Spiro commence à me masser les épaules dans un mouvement efficace et agréable. Je me laisse faire, très chatte sous ses mains, détendue.

« Oh tu sais, au détour d'une partie de cartes. Il était sans doute curieux de se taper un travesti, la routine. Ah, l'omoplate gauche c'est bien », je le renseigne, ronronnant presque.
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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Dim 17 Mar - 21:47


La quasi nudité dans laquelle tu déambules naturellement aurait probablement vite fait de désarçonner un invité surprise. Pourtant, entre ces murs, lorsque vous n'êtes que tout les deux, c'est presque aussi naturels que d'aider Reina à essayer une robe que tu as imaginé pour elle. Le temps a fait son affaire et vos corps se connaissent désormais si bien, et de toute les façons possibles, qu'aucune gêne n'est plus envisageable.
Du moins lorsque vous êtes seuls.
Tes épaules roulent doucement, en même temps que tes yeux: - Il a claqué la porte sans dire au revoir. Je trouve que ça colle plutôt bien avec le mot grincheux. Et c'est lui qui m'a reveillé en pleine nuit. Qu'il se plaigne pas que je lui ais pas collé de la musique à fond dans les oreilles. Capable? Assurément, tu l'as déjà fait. - Toi aussi tu dormais bien, et tu n'as pas claqué la porte en m'envoyant paître. Ce qui finira peut-être par arriver penses-tu, mais pas aujourd'hui visiblement.

La peau de Reina est d'une paleur qui contraste nettement avec le hâle de la tienne, et d'une douceur rassurante. Tu as appris chacun de ses muscles pour savoir la détendre lorsqu'elle rentre, quelque soit la raison qui l'ait mise sur les nerfs.
Personne n'imagine jamais que Reina soit tendue, sous prétexte qu'elle se défonce. Comme si ça changeait quoi que ce soit. Tu t'attardes plus longuement sur l'omoplate qu'elle indique avant de reprendre: - Les mecs ne changent pas. Le mien était content de se taper un viet. Il a dit qu'il me trouvait exotique. Tu parles d'un compliment. Au racisme méchant des enfants a cédé le racisme primaire des amants. Tu n'es pas certain de ce que tu préférais finalement. - Tu veux pas qu'on aille au lit ? J'te fais un vrai massage comme ça. T'es toute tendue. Et tu pues le mâle en rute. J'ai de l'huile d'hibiscus, ça sent super bon. Et ça sent un peu plus comme votre chez vous, surtout.
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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Lun 18 Mar - 0:04

Comme d'habitude, rien n'est de la faute de Spiro, tout celle des autres ; aussi mon pauvre plan cul qui n'avait rien demandé à personne se retrouve chargé de tous les malheurs du monde parce qu'il a osé réveiller mon coloc qui est insomniaque sélectif.
Moi je suis persuadé que c'est parce qu'il a besoin d'attention. Mais s'il réclame l'attention en me massant les épaules comme ça, il pourra toujours en avoir, c'est garanti.

« Hmhm. Moi je suis habitué à toi », je fais remarquer nonchalamment.

Je ris au pseudo compliment dont il s'est retrouvé affublé ce soir. C'est à peu près conforme avec ce que je peux entendre : je suis aussi exotique quand on estime qu'un mec qui se fait passer pour une nana est une curiosité excitante. Je souffle la dernière taffe de ma clope, termine la vodka d'un geste décidé et qui n'a pas grand-chose de féminin – je n'ai pas grand chose de féminin là de suite.

« Si, si tu veux. Prend l'huile dont t'as envie. »

J'ai beau faire attention à ma peau, tant que ça la nourrit, je suis pas très difficile. C'est Spiro qui est chiant avec ses senteurs et son langage des fleurs. Une fois allongé dans mes draps où de toute manière ma peste de coloc va terminer la nuit, je reprends la conversation.

« C'était bien au Soleil noir ? Ça fait des lustres que j'y vais plus, depuis qu'ils ont arrêté les concours de cartes. »

Qu'ils ont un peu arrêté à cause de moi, certes.
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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Lun 18 Mar - 8:59

Habituée à toi.
Y’a t’il quelqu’un d’autre qui peut en dire autant depuis toutes ces années? Même celle qui est légalement ta mère ne s’est pas laissée le temps de s’habituer à ta présence et à tes grands yeux noirs capables de faire fondre les cœurs les plus endurcis.
Tu précises cependant, avec toute la désinvolture de ton jeune âge. « Quand tu m’as rencontré tu me connaissais pas. T’as pas claqué la porte. » C’est une façon étrange et bien particulière de remercier les gens mais Reina te connaît bien assez pour réussir à lire entre les lignes.
Il faut dire que tu t’exprimes mieux avec ton corps qu’avec ta langue. Encore que. Ça dépend ce qu’on lui demande à ta langue.

Tu fermes les yeux quelques instants, visiblement fatigué mais concentré sur le mouvement de tes mains sur sa peau. C’est un peu ta façon de te racheter. C’est ça, ou un bain chaud. Mais il est un peu tard pour faire couler un bain, et puis la facture d’eau fait déjà un peu la gueule. - Cool, tu vas voir, c’est top!
Tu ôtes les mains du dos de ton colocataire pour le laisser avancer vers la chambre, faisant un léger détour par la tienne pour y récupérer le petit flacon d’huile.

Lorsque tu le rejoins, il s’est allongé dans son lit, et un sourire satisfait étire tes lèvres malgré toi en le voyant seul. Seul pour toi. Tu ôtes d’un geste rapide le petit sweat inutile qui couvre tes épaules pour te retrouver entièrement à poil, un sourire mutin sur le visage, alors que tu enjambes le corps de Reina pour t’asseoir à califourchon sur son bassin. - C’etait cool! Tu devrais venir tester les autres soirées avec moi. Ce soir c’était cuir, je crois que vendredi c’est paillette Les soirées à thème sont de bonnes excuses pour te laisser expérimenter divers looks et vêtements de ta création en plus.
Tu déposes délicatement de l’huile dans le creux de son dos, avant de reprendre ton massage au milieu de son dos, presque entièrement couché sur lui. C’est la que t’es le mieux de toute façon. Et ça n’a même pas à voir avec ta queue pressée contre le galbe de son cul. C’est juste évident. - C’est demain soir que tu sors chez les Russes là? Ou tu n’as pas le droit de l’accompagner. Drôle d’invitation.
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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Sam 30 Mar - 13:22

Cet enfant a toujours réponse à tout, c'est épuisant. Je pourrais lui faire remarquer que moi je suis pourvu d'un affolant instinct maternel – si, si, ça m'affole, avec mon style de vie, mon âge qui mine de rien avance, je me demande vraiment comment je vais faire pour avoir des enfants... Enfin quand je me pose suffisamment longtemps pour me questionner, j'évite, pour des raisons évidentes.
C'est bien trop angoissant.
Et puis en guise d'enfant j'ai déjà mon coloc – même si ça n'est pas vraiment pareil.

« ça sent vraiment bon, ton truc », je commente alors que l'odeur d'hibiscus commence à envahir ma chambre, fermant les yeux en appuyant la joue contre le dos de main, les bras repliés sous la tête.

J'ai senti dans un mouvement que Spiro se foutait à poil sans que ça ne me gêne, il est notoirement dépourvu de pudeur et j'ai dû m'y faire. Et comme il recommence obligeamment à me masser, ça me va très, très bien.
J'ai un rire :

« Que des thèmes originaux, dis donc. Je viendrai peut-être si je n'ai pas autre chose. »

Je n'ai pas forcément, pas tout le temps en tout cas, la possibilité d'aller là où je veux ; c'est ça de gagner principalement sa vie avec des parties de cartes.
Je pourrais tapiner de nouveau maiiiis... Non.

« S'il y a des gens intéressants, je viendrai », je conclus, parce que je vends toujours des infos aux PP pour combler mon salaire inégal. « Oui, c'est demain, pourquoi ? »
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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Sam 30 Mar - 22:32

Je sais que le fait que j’ai viré monsieur abdominaux fait chier Reina. Je crois qu’elle ne dormait pas si mal, contre son corps tatoué. Je sais pas comment d’ailleurs parce qu’il faisait un vrai bruit de locomotive si vous voulez mon avis mais je sais que ça l’emmerde. Sans doute aussi parce que c’est pas la première fois que ça arrive, alors je m’efforce de me rattraper, comme j’ai toujours su le faire, pour qu’elle me pardonne et se rappelle que je suis mieux que ses amants de passage - dont je redoute que l’un d’eux vienne un jour vivre ici.

Mes mains roulent sur son dos dans un mélange de fermeté et de douceur, alors que l’huile parfume et réchauffe lentement sa peau: - Je te l’avais dit… tu peux t’endormir si tu veux. Je me mettrais contre toi après. parce que moi, je suis certain de trouver le sommeil super vite, niché contre mon coloc.
Je hausse les épaules dans un rire, laissant mes mains descendre sur ses lombaires, et s’attarder sur un noeud musculaire un peu plus complexe que les autres: - On a pas tous le luxe de pouvoir faire des soirées originales Madame ! Si je me pointe dans une soirée hetero on me fout dehors, tu l’sais bien. Paradoxalement, Reina arrive à y avoir des places grâce à ses talents et à son travestissement.

Je roule des yeux, me penche sur elle, mes cheveux effleurent son épiderme et je viens souffler à son oreille: - Y’a moi. Je suis intéressant ! Et puis tu sais bien que les gros requin qui aiment le plus se taper des petits minets sont dans ces soirées. C’est même pas de l’exagération en plus.
Je hausse les épaules doucement, et reprends: - Je me demandais, c’est tout… ça te fait pas bizarre d’aller à une soirée où on joue aux cartes comme… comme quoi d’ailleurs ? T’es son trophée? T’es sûr que c’est un type a fréquenter? J’veux dire… il va pas t’utiliser bizarrement hein? Oui je suis inquiet.
Mais bon, j’ai de quoi l’être!
Au delà de ce que Reina m’a dit du patron de la Feria, je sais tout ce qu’on dit sur lui!
Et ça fait peur.

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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Lun 1 Avr - 0:45

Je hoche de la tête distraitement, parce que même sans qu'il ne précise, je savais qu'il allait faire ça. Je pourrais protester, mais essayer de se débarrasser de Spiro c'est comme essayer de se débarrasser d'un chat ; c'est très long, et ça ne marche pas toujours.
En outre il me tient chaud et me parfume agréablement la peau alors je n'ai pas vraiment envie de le virer, là de suite.

« Mmmh, si tu étais moins fainéant je suis sûr que tu pourrais participer aussi », je fais remarquer sur le ton fatigué d'une mère d'ado – honte à moi.

J'aimerais bien être le genre à savoir laisser les hommes se débrouiller... Mais en fait, non, j'accepte mon côté maternel même si ça me pose des tas et des tas de problèmes. Il faut savoir s'accepter comme on est...
Je ris à sa réponse égocentrée, du pur Spiro quoi.

« C'est vrai, y a toi. Oui mais j'ai pas forcément envie d'un gros requin moi, tu l'as dit toi-même ils te traitent mal. Je verrai. Ça sera sans doute intéressant. »

Je rouvre un œil même si c'est peine perdue au vu de nos positions de chercher à lui jeter un regard, essayant de discerner ses pensées dans la tension de ses muscles et la régularité de ses mouvements. Evidemment j'ai beau le connaître, je ne sens rien du tout et je ne sais pas ; mais comme j'ai une bonne idée de son fonctionnement et que l'enchaînement des questions est parfaitement lisible, j'hasarde presque :

« ça te plaît pas, hein ? Tiens, laisse-moi me redresser tu pèses lourd à force et j'ai envie de fumer. »

Une fois assis dans mon pieu les jambes étendues malgré la présence de Spiro, preuve d'intimité, je fouille dans ma table de chevet à moitié défoncée pour y trouver de quoi rouler et de quoi pimenter un peu une clope.

« Je serai travesti, donc oui, j'aurais le rôle du trophée... Mais non je ne crois pas qu'il ait d'idées bizarres derrière la tête. »
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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Mar 2 Avr - 23:07

Les bras de Reina sont l’endroit où je dors le plus paisiblement. Sans doute parce que contrairement aux amants que je fous dans mon lit, je ne redoute pas qu’elle me balance dehors avec mon caleçon sous prétexte que sa femme ou je ne sais qui va débarquer d’une minute à l’autre.
Bon je fais pareil avec ses amants à elle, mais c’est pas mon problème ça hé.

Je soupire, roule des épaules avant de descendre encore un peu les mains, puis de remonter dans les noeuds de sa nuque particulièrement tendue. - Je suis pas fainéant. Faudrait que je me travestisse pour pas être viré en gardant mes manières. Je hausse les épaules. Ça n’est pas un drame et je sais que Reina n’a de cesse de me dire que je pourrais aisément me travestir même si je serais clairement moins douée qu’elle. Et je suppose qu’en fait c’est aussi pour ca. Je deteste qu’on puisse me comparer.

Je détourne les yeux. J’ai un faible pour les hommes plus âgés et généralement, ceux qui fréquentent les soirées gays de Sarajevo sont des gros requins qui se croient tout permis sous prétexte qu’ils ont plein de thunes. L’argent rend les gens très cons. Sauf ma mère. - Au pire, on choppe pas ce soir là et on passe juste une bonne soirée tout les deux. Ça serait cool ça aussi. Je pose un baiser sur son épaule, en arrêtant un peu mes mouvements.
Je soupire, et je démonte de son dos en me laissant tomber à côté de lui. Je frotte délicatement mes mains sur mes cuisses pour en ôter l’huile et je m’assois délicatement à côté de lui, jambe repliée, genoux ramenés contre mon torse. Mes cheveux noirs tombent jusqu’aux draps ou ils s’étalent paisiblement. - C’est pas ça. Bien sûr que c’est ça. Et le ton d’enfant contrarié avec lequel je viens de parler en est la preuve.

Je la laisse rouler la cigarette, guettant le moment où je pourrais shipper une bouffée de tabac améliore et je détourne les yeux. - J’sais pas… tu sais ce qu’on dit sur lui… fin je sais que tu l’as rencontré… mais … j’ai pas envie qu’il te fasse du mal. C’est tout. Je veux pas qu’il se foute de toi ou que… je sais pas. J’ai peur pour elle. Un peu pour moi indirectement mais surtout pour elle. - On dit qu’il a tué sa femme… Ouai je sais on dit aussi que je suis un encule.
Mais y’a une part de vrai alors…




Reina Kiralyno
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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Jeu 11 Avr - 18:59

« C'est bien ce que je dis, ça serait tout à fait possible, je suis sûr que même ton gros cul rentre dans quelques unes de mes fringues », je taquine, parce que traiter Spiro de gros cul c'est euh...

Enfin il étudie dans le domaine de la mode et ça se ressent un peu sur son comportement alimentaire, il fait plus gaffe que moi, et moi je mets des robes de soirée, voyez le délire ? J'approuve d'un chaud murmure de gorge à sa proposition ; ça me plaît beaucoup plus de passer une soirée sympa avec lui que de le voir lever n'importe qui pour que de toute manière après il dorme avec moi.

« ça, c'est une bonne idée. On pourrait faire ça, ça serait vraiment cool, ça fait un moment qu'on est pas sortis tous les deux. »

Quand je me redresse il a pris son meilleur air d'enfant boudeur et ça ne me dit rien qui vaille ; et quand il nie je me dis que j'ai tapé parfaitement juste : il n'aime pas Nikolaus. Je suppose qu'il va bien finir par me dire pourquoi alors je termine de rouler gentiment, allume une clope aussi odorante que l'odeur d'hibiscus qui s'est déposée sur ma peau.

« Pour se foutre de moi il faudrait que j'attende quelque chose de lui, et franchement hormis pour le moment être un super adversaire au poker, et un coup honorable pour son âge, j'en attends pas grand-chose. »

Je tapote son genou avec mon meilleur sourire maternel.

« Et je ne suis pas sa femme, il n'a aucune raison de me tuer, t'en fais pas. »
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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Dim 28 Avr - 9:34

Mes épaules se soulevent avec une désinvolture adolescente alors que je la regarde s’installer avec son cône parfumé aux saveurs interdites. - Ptetre bien. On essaiera si tu veux. Ça pourrait être amusant. Je ponctué d’un petit sourire rieur, parce qu’il faut avouer que l’idée de servir de poupée barbie à Reina est quand même franchement plaisante.
Elle n’a d’ailleurs n’a qu’à prononcer quelques mots pour que mon regard s’illumine de plus belle. L’idée de passer la soirée a ses côtés est beaucoup plus plaisante que toutes les soirées de merde qu’on pourrait me proposer. Déjà parce que je suis sur de m’amuser, ensuite parce que je sais avec qui je finirai la nuit, et je sais qu’elle sera encore à mes côtés au réveil. - Reserve moi ton prochain vendredi. Je t’emmène. Je viens faire claquer ma bouche sur sa joue pour sceller cette promesse.

La main de mon colocataire se pose sur mon genoux et je viens poser la mienne sur la sienne, pour lui montrer que mon inquiétude est sincère. Je sais que Reina a l’habitude de se foutre dans des plans pas possibles. Mais je sais aussi qu’elle a tendance à s’attirer des ennuis et j’ai pas envie que ça soit le cas. Surtout quand la source des ennuis est un présumé meurtrier de femme. - Pourquoi t’y vas alors si t’attends rien de lui? On pourrait passer la soirée à deux plutôt. Ça a sans doute à voir avec le fait que c’est quelqu’un de parole.
Je suis pas sur d’aimer ça quand même.
- T’as pas sa femme, mais tu as réussi à le faire sortir de son bureau et à le sauter. Méfie toi. Il a pas réputation de faire ça avec le premier venu. Je précise malgré tout.
Oui, je suis une petite commère, et je vous emmerde.



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Re: PERE CASTOR, RACONTE MOI UNE HISTOIRE ♦ Reina Sam 11 Mai - 13:14

Je pose le regard sur Spiro étalé dans mon lit comme un gros chat ; en fait c'est ça j'ai pas un coloc j'ai un chat et/ou un enfant. Ça ne me dérange absolument pas et je n'échangerais la présence de cet emmerdeur pour rien au monde même s'il me gonfle aussi prodigieusement.

« ça sera amusant, oui. Et d'accord pour vendredi, si je te lâche pas une soirée tu vas me saouler jusqu'à celle où m'a invitée, j'me trompe ? »

Je souffle la fumée de mon joint vers le plafond, alors que justement Spiro se remet à râler sur mes projets. Je l'ai déjà vu ne pas aimer quelqu'un mais pas au point de me faire chier pour une soirée. Je suppose que Nikolaus lui fait vraiment peur.

« Je lui ai dit que j'irai avec lui, ça ne se fait pas de planter les gens, Spiro... On passera d'autres soirées à deux, t'en fais pas.
Oh ça va il doit bien s'envoyer en l'air avec des gens, hm, y a pas qu'avec moi. Il n'a pas l'air méchant du tout, je t'assure. »
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