Pas de panique, Leg vous explique comment porter le smoking sans ressembler à un pingouin - Legenko

Je suis plus fourbe que Les gens ne le pensent, je suis quand même un Drazavic, merde, je sais (parfois) être discret quand l'objet de désirs secrets et inavouables se trouve sous mes yeux. Ce mec - trop bien gaulé, trop mon genre de gars - est hyper dangereux dans mon entourage proche mais c'est ça qui ajoute du piment bien sur ! J’ouvre des yeux ronds à l'idée saugrenue de Leg "me couper les cheveux ? Tu veux ma mort c'est ça ? Tu m'détestes ? Non non laisse mes mèches, si tu touches à mes cheveux, Nina nous tue, toi et moi. Non, tu vas devoir te contenter d'un costard. Et je refuse de faire une couette ou une autre idée débile, ok ?"

Je jette un regard amusé à Leg "je suis une brute de l'Est, j'aime bien l'idée de ressembler à ce que je suis mais ok, ce soir je serais ... ce dont tu as besoin." Je suis secrètement satisfait que Leg ne soit pas accompagné. C'est dangereux, oui je l'ai déjà dit, mais putain ce que ça fait du bien de flirter un chouillat et de sentir la pure tension sexuelle, la laisser s'immiscer en sous-entendus dans la conversation. Le tout c'est de pas franchir la limite non ? " Bon, on sera tous les deux alors. Ce sera aussi bien pour faire de la politique. Et si t'as besoin d'un avis sur la famille de ta future, dis moi, j'peux surement t'éclairer. J'espère juste que tu vas pas épouser la sœur ou la cousine de ma belle-mère, ça, ce serait bizarre ! "

Parler avec Leg n'a jamais été un problème. Je ne le fais pas pour me plaindre, mais parce qu'en général sa franchise me remet à ma place et j'aime bien ça, mon coté maso sans doute. En même temps, je n'ai que peu de gens avec qui je peux exprimer mon ressenti : Nina je ne peux parce que ça finit en drame tant je m'exprime mal, Camenko n'est jamais de mon coté, alors il y a Leg de temps à autre, le peu qu'on se voit. "Ben écoute, j'crois que j'déconne tout seul comme un grand. Nina a un souci de santé avec le bébé et c'est niet pour le sexe pendant quelque temps jusqu'à ce que les médecins soient ok, alors bon...Pour tout te dire, tout à l'heure elle voulait me tailler une pipe mais j'ai refusé, j'le sentais pas ! Ouai, t'as bien entendu JE LE SENTAIS PAS. Ha ! Je dois couver un truc, j'sais pas." Autant en plaisanter mais ça n'a rien de drôle en fait. C'est toute ma virilité remise en question là !

"Ma belle-mère ? Aleksandra une petit dinde d'une famille dont le père a fait fortune dans le trafic d'arme. Plus jeune que Nina, en cloque jusqu'aux dents. Rien d'intéressant."

Ah je suis bien content de pouvoir avoir un avis d'expert sur le sujet ! Entre hommes au moins, on peut parler de ces trucs là, en plus le hammam s'y prête bien. Sauf si Leg arrête pas de me chauffer en s'étirant comme un chat. Ce serait con d'avoir une réaction physique incontrôlée quand j'viens de dire que j'avais pas envie d'une pipe de ma propre femme ! Un peu de constance que diable ! Heureusement, la chaleur infernale des lieux empêche ce genre d'inconvénient, ça a plus tendance à vous ramollir, hein... ha ha.

"Oui, oui, j'étais d'accord pour le bébé. Je suis très content. En plus c'est un gars...Je pouvais pas rêver mieux. Souvent ? Non, c'est la première fois. 'fin tu vois, elle peut pas baiser, et moi ça me bloque de juste me contenter d'une pipe. J'peux même pas lui rendre la pareille - au féminin tu m'as compris - contractions interdites. Bref j'trouve que ça ferait pute de juste me sucer pour me sucer, et en plus je suis pas d'humeur. Et du coup elle l'a mal pris. Et puis tu sais, c'est pas évident de baiser avec une femme enceinte. J'ai toujours peur de faire mal au bébé..." Je hausse les épaules. Je sais bien - rationnellement - que ce n'est pas possible. Même moi avec ma brutalité d'ours mal dégrossi, je ne peux pas faire mal au bébé, mais à ce stade c'est loin d'être rationnel ! "Mais bon, c'est pas agréable de débander, tu vois ? Alors je cogite."

"C'est surtout sa manie de sauter tout ce qui bouge - sexe féminin s'entend - et de vouloir faire une dynastie. Je crois que mon frère et moi ont le déçoit un peu, alors il retente sa chance. Ah ah, c'est une fille !" mon rire est méchant, tant pis pour mon Jelenko, je n'ai pas envie d'être le bon fils ce soir. Pas quand ma bisexualité me démange sévèrement. Va te faire foutre papa, ah non ça c'est moi qui aimerait (me faire foutre) pardon.

"bah ouai, n'importe quel mec aime qu'on le suce, c'est ça qui est bizarre !" Je suis on ne peut plus d'accord avec Leg sur ce coup ! Je hausse les épaules à nouveau "Je sais pas. Ça la fait chier que j'ai pas envie, tu sais genre, je suis plus désirable blablabla... Ce qui est faux. Elle a choppé de ces nibards! Très excitant. Bon je sais, toi t'aime pas ça... "


J'admets en hochant la tête avec conviction. "C'est sur que ça m'a jamais réussi de réfléchir." Je suis un homme d'action moi, le stratège, la tête, c'est mon frère. J'ai un sourire presque séducteur pour Leg qui l'est bien plus que moi avec ses poses. Me branler en pensant à lui, bonne idée alors j'exagère un peu. "C'est déjà le cas chaton... et ce hammam va bien m'inspirer, j'pense." Humm...quand même ouai, sur que j'aurais la gaule rien qu'à penser à ce qui aurait pu se passer là dedans. L'interdit est un puissant excitant.

J'ai un rire bref qui n'a rien d'amusé, plutôt cynique. "Ouai, toujours ! Tu savais pas que c'était le chef des Tigrovi ? Les alliances c'est son truc en bonus. j'y ai échappé parce que j'ai épousé Nina sinon il m'aurait trouvé une serbe... Tu veux que j'demande qui à mon père ? Ah ah" Ce serait tellement drôle que Leg épouse une fille qui m'aurait été destinée !

"ouai ça doit être les hormones, mais elles font chier les hormones." Mon regard s'éclaire parce que Leg me comprend ! ah ne pas réfléchir et obéir aux ordres, mais ça c'est simple ! C'est bien ! Avec lui, je peux être bas de plafond et c'est un soulagement.

Il a beau rire, sa proposition me contracte le bas ventre. Mon souffle se bloque et je fixe en me demandant si vraiment il plaisante. Il me semble qu'une fois, j'avais dit que sucer c'était pas tromper, mais lui n'était pas d'accord avec ça. Mais lui est célibataire. Pas moi. Putain pas moi. Mais ça me démange et je n'ai toujours rien répondu. "Si tu me suces, tu sais que j'vais m'sentir obligé de te rendre la pareille..."

"Tu serais bien loti c'est certain ! mais si ta femme va s'plaindre que tu la baises pas, ça va jaser." Oh....est-ce que si ma femme va se plaindre ça posera aussi problème ? Merde alors ! En plus dans ce hammam avec Leg, je suis peut-être en train de signer mon arrêt de mort. Si mon père l'apprend, il me bute. Sans parler de Nina.

On discute du fait de se sucer sans qu'aucun de nous n'ai fait un geste. La situation est surréaliste. J'ai chaud, le désir me travaille de façon erratique avec de brusques bouffées avant un reflux douloureux de panique (oui en deux mots aussi). C'est très perturbant. "J'sais pas. Un jour, tu m'as dit que sucer c'était trompé...tu te souviens ?"

Obéissant, je me lève dès que Legence m'appelle. Je me plante devant lui, frémissant, le corps tendu, tension sexuelle sans aucun doute mais aussi d'appréhension. Je suis l'équilibriste qui se déplace au dessus d'un gouffre. J'ai regardé en bas et je suis attiré par la chute. Je détaille le visage de Leg, sa bouche, son regard de glace qui m'a toujours plu si fort. J'ai trop de détails en mémoire sur nos étreintes passées.

Sucer n'est pas tromper. Et baiser ? Et jouir d'un autre ? Et le désirer ?

Une ombre sombre de douleur et de regret passe dans mon regard. Ma mâchoire se crispe alors que je passe la main sur le torse de Leg avant de la laisser retomber, sage. Jebote, tout m'appelle à lui sauf une chose bien trop présente dans mon esprit. Nina et le bébé. Je connais ma tendance à l'auto-destruction, j'en ai pris conscience, et je sais que je n'en suis là, dans ce Hammam avec Legence que parce que tout va trop bien dans ma vie. C'est maladif. Mais si je couche avec Leg, je perds Nina et le bébé, je ne saurais pas lui mentir. Et même si j'essaye, elle finit toujours par lire en moi comme dans un livre ouvert. "Malheureusement ma femme est du même avis que toi, chaton. Allez, sortons de là avant que je fasse une connerie... " Jebote, je vais regretter d'avoir renoncé comme je regretterais de céder, il n'y a pas de bon choix. J'essaye juste pour une fois de faire le moins con.

L'éclair de regret dans le regard de Leg fait écho au mien. Je ne saurais jamais si on aurait pu être plus que des amants occasionnel. En fait je le sais. Ce serait impossible ici, avec ma famille si obtuse qu'ils ne savent pas que je suis bi. Ce serait impossible parce qu'il y a Nina. Pourquoi n'ai-je pas été vers Leg quand j'ai quitté cette dernière ? Est-ce que je savais déjà combien c'était impossible ? Amitié et Sexe ne se transforment pas forcément en amour et en brute finalement très fleur bleue - remarquez que Nina se fout toujours de mon romantisme à deux balles - c'est l'amour que j'ai toujours recherché.

Je sors à la suite de Leg et m'empare d'une grande serviette pour m'en ceindre la taille, indispensable pour cacher la demi-molle qu'il me reste, ultime trace du renoncement que je viens de faire. L'air frais du couloir qui nous mène à l'endroit pour récupérer nos affaires me remet lentement les idées en place. Je plaisante avec le plus sexy des américains que je connaisse. "Ouai, tu vas avoir du taf, t'en es conscient au moins ?"

Je prends mes affaires sous le bras avant qu'on ne se dirige vers l'ascenseur qui mènera directement à sa chambre sans passer par la case réception. "Ah, j't'ai fait parvenir un fichier des hommes d'affaires et politiques, t'as révisé leurs trombines au moins ? On va faire de toi une figure indispensable du paysage mon grand. Où est Rothschild? On l'emmène ce soir ? Ça te poserait d'avoir un garde du corps, c'est quand même utile ces choses là. "

"Parce que tu trouves que Smith c'est prononçable ?!! Au moins avec nos accents, on sait à quoi s'en tenir. Et puis plains-toi, je te les ai pas écrits en cyrillique !" Les serbes utilisent les deux alphabets, comme ça on peut changer de camps de l'Europe à la Russie à volonté. Pas con non ? ha ha...

J'ai un rire franchement amusé. "Parce que c'est moi qui suit censé choisir la couleur ? Hé ! je suis pas ...modéliste ? " Alors je ne suis pas du tout sur de la terminologie. Je suis même certain que ce n'est pas comme ça qu'on dit mais fuck. "Ok, tu sais quoi, on a le temps alors je vais les essayer tous les trois. Pendant ce temps, dis moi ceux que tu n'arrives pas à prononcer et je te fais réviser." Avec des noms de politiques serbes aux lèvres, on est sur que ça tue toute tension sexuelle ! Mission accomplie Drazavic.

Me saisissant du premier costume, le gris, j'entreprends de m'en vêtir en tournant le dos à Legence. Je ne suis pas pudique, mais je ne veux pas le voir me mâter le cas échéant !

Au moins Leg apprécie mon coté bon soldat qui dérange d'autres personnes. Pourtant, ma tendance naturelle à obéir aux ordres m'est souvent d'un grand secours. Je hausse cependant un sourcil, tout prêt à défendre ma famille et ma patrie. "pourquoi tu dis ça ? Mon grand-père a servi sous Tito et mon père, son enfermement est controversé comme pour tous les militaires. C'est vrai, on gagne pas une guerre sans ...heu...casser des œufs ? " Ouai, on voit bien c'que je veux dire. Et c'est vrai, on a pas gagné la guerre mais ça tout le monde sait que c'est parce que l'ONU a foutu son gros nez dans les affaires des autres, comme d'hab. Sur ces bonnes paroles, je bois ma vodka cul sec.

"Quoi ? Quel est le rapport avec le fait que je me sente étriqué dedans ?" Ce n'est pas qu'une impression visuelle ! Ça serre ! A la mention du gris, je souris en approuvant de la tête - j'aime bien le gris, le noir, le blanc , c'est beau - jusqu'à ce que Legence me fasse tourner bourrique en me disant qu'en fait le gris ne va pas. Je soupire et retourne donc changer de costume en passant le vert. C'est pas laid vert...mais inhabituel. Je n'ai jamais mis que des costumes noirs ou gris foncé. Mais comme on a dit, je suis un bon soldat obéissant.

"On est pas en guerre là...regarde on s'tient à carreau depuis plus de vingt ans !" C'est vrai, alors que on pourrait tenter le diable. Mais les mafias sont timides et ont de quoi faire leurs affaires, la guerre mettrait à mal ces dernières, ce qui est paradoxal puisque c'est la guerre qui les a créées. Quand les hommes de la génération de mon père seront morts, peut-être bien que certains voudront redistribuer les cartes. Je distille un peu du docte savoir slave à mon partenaire qui veut entrer en politique ici "et les gens sont des fragiles, c'est tout...surtout vous autres les américains. Dès que ça va pas dans votre sens, vous criez comme une vierge outragée qui rêve pourtant que d'une chose: se faire baiser"

Je ne suis pas féru de ciné, ni beaucoup de télé mais là je n'ai pas besoin de chercher bien loin. Je demande quand même confirmation "Hulk ? C'est le mec vert dans le film là? Tu trouves pas ça bizarre qu'il craque pas son froc ?" C'est une vraie question ! Des gens devraient se pencher sur le sujet, ha ha...
"flatter mes yeux..." Je dis ça avec un air dubitatif en regardant Leg en coin pour savoir s'il se fout de ma gueule ou pas. Oh je pense que oui, mais rien dans son attitude ne le laisse à penser, du coup je suis emmerdé. Après avoir reposé le costume gris, me voilà à passer le vert, en essayant de remettre correctement le col de chemise au passage. "Pourquoi un costume en couleur ?" Je souris connement en passant mon doigt sur le revers "c'est doux"