Home isn't a place, it's a feeling - TC

La crémaillère de Nina est arrivée plus tôt que prévu et on en parlait justement par sms y a pas si longtemps la brune et moi. C'est l'occasion de faire connaissance avec du monde et très sincèrement; même si je n'apprécie pas des masses Slavo; je suis quand même heureux pour eux.

J'arrive sans surprise avec une bouteille d'alcool et un bouquet de fleurs, manière que chacun soit contenté d'un cadeau. J'embrasse Nina dès que j'arrive et salue son mari d'une poignée de main légèrement fausse. Ça y est alors; vous êtes complètement installés ? Je regarde bien évidemment Nina quand je parle et ajoute: En tout cas le jardin est énorme. Tu me fais faire un tour ?

Stefan, mon meilleur ami chez les Tigrovi - vient d'arriver avec Ashley (putain, je vous jure que je comprends plus rien à cette fille. La dernière fois, je crois bien qu'elle était avec Vlad, tandis que Stefan était sorti avec Addison, alors que dans les faits il est marié à une charmante serbe, Anya. Sérieusement, faut suivre ! ) et je l'ai mandaté de m'allumer ce foutu barbecue.  Après peut-être que je suis mauvaise langue et qu'il lui sert juste de chauffeur...après tout.

ça sonne et à la porte, c'est Yulian qui me serre la main et salue Nina. Avec le russe, nous sommes capables de ne plus nous sauter à la gorge, c'est déjà un grand pas. "Salut, ouai, ça prend forme même si on a encore pas mal de travaux à faire. Scusez mais je sois aller chercher la vodka pour allumer le barbecue, le bois est encore un peu humide ça veut pas prendre, avec Stefan on va remédier au problème ! Je te laisse lui montrer la baraque zlato moje."

Au grand maux, les grands remèdes, et puis en vodka et en Rakija, j'ai la production locale de mon cousin. Elle rend aveugle à c'qu'on dit.

J'arrive devant le lieu de l'invitation et je me rends compte de la grandeur de la maison que je n'imaginais pas ainsi. J'ai longuement hésité pour le cadeau que je détiens dans les mains, mais je crois que j'ai fait le bon choix; un cadre photo style scandinave bien emballé et une boîte de chocolat pour faire plaisir à coup sûr. Je sonne à la porte et attends patiemment que quelqu'un vienne m'ouvrir.

J’allais passer mes bras autour des épaules de @Leo Jovanovic avant de me rendre compte que je ne la connais pas du tout.

« Oops ! Pardon mademoiselle, je vous ai pris pour quelqu’un d’autre. A vrai dire de loin vous ressemblez un peu à Nina. Mais ne lui dites pas où elle va me trancher la gorge. »

Je lui adresse un clin d’œil, sobre d’alcool mais pas d’herbe, ce qui se voit assez bien quand on voit à quel point mes yeux pétillent. Oui bon, un petit joint avant de venir à une fête n’a jamais fait de mal à personne ! De toute façon on sait que c’est moi qui mets l’ambiance.

« Venez ne perdons pas de temps, je pense qu’ils doivent être occupés avec leurs invités déjà. » J’ouvre la porte sans attendre que l’annonce de Leo ne fasse son effet. « BANZAAAAAI ! Où sont les plus beaaaaux ? »

Nous nous avançons avec Nina pour commencer la visite quand retenti la voix féminine d'une invitée qui nous coupe dans notre élan. Puis le bruit d'un discret toquement de porte qui amène Nina à me rediriger vers l'extérieur pour aller me chercher un verre. Je suis donc ses instructions et prends le même chemin qu'Eliza afin de nous retrouver finalement dehors, Slavenko au barbecue avec d'autres mecs dont je ne sais rien, des tables par-ci, par-là et putain, une piscine énorme !
Je dois bien avouer que je suis un peu paumé sans Nina alors je me dirige vers la table où sont disposés gobelets en plastique, punch et autres alcool, puis me sers en whisky coca, manière de bien commencer la journée quoi.

Je me retourne brusquement en sursautant lorsque je sens un bras me frôler et c'est seulement quand je vois le visage d'un homme qui a l'air tout à fait sympa (@Sly Diaz) que je me détends. Je souris. Pas de problème, ça reste entre nous ! Il nous emporte à l'intérieur et je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit que Nina se jette sur l'homme se prénommant apparemment Sly. Ils ont l'air très amis et j'attends que l'effervescence de leurs retrouvailles retombe pour tendre à Nina mes cadeaux dont elle s'empare immédiatement. Je me risque à l'embrasser amicalement et ajoute, quand je m'éloigne légèrement. Tu es ravissante, j'adore ta robe. Je me sens très reconnaissante envers Nina parce qu'elle m'a beaucoup aidée lors de mon agression et je ne crois pas qu'elle m'aurait invitée si elle ne me considérerait pas un minimum alors j'ose dire que nos relations ont évoluées positivement et je crois que je l'apprécie, tout compte fait.

J'ai été cherché les bières, un bac complet, la vodka, indispensable et de quoi mettre à griller sur le barbecue. "oulà tout le monde est arrivé, bon je vais tout mettre en une fois"  J'ouvre les paquets de saucisses et merguez et de viandes en tout genre pour les mettre sur le barbecue. "Hé Eliza ! tu veux une bière ?" Je suis content qu'elle soit venue. J'adresse un grand sourire à son garde du corps Igor. La moitié des gens ici sont des tigrovi ou affiliés, l'autre moitié des amis de Nina. Sly s'est annoncé de façon tonitruante, j'espère que Nina l'a prévenu que j'avais quelques amis obtus sur la question de la liberté d'expression surtout quand elle concernait le sexe non-hétéro. Hum...

C'est le pick-up rempli de matériel de pêche que le vieux traverse la forêt qui éloigne Sarajevo d'autres petites villes aussi ternes que maussades. Pourtant, c'est bel et bien au soleil que Bill s'est adonné à une nouvelle activité qu'est l'attrapage de pauvres poissons certainement plus radioactifs les uns que les autres. La direction du retour est très simple, il suffit pour le vieillard de rouler tout droit jusqu'à ce que le panneau centre-ville se découvre à lui. Alors, c'est sifflant à tue-tête l'air de Bohemian Rhapsody qu'il appuie sur l'accélérateur, ses lunettes de soleil corrigées vissées sur le bout de son nez et le voilà sur le chemin du retour. Seulement, il ne s'attend pas à ce qu'un vacarme sans pareil l'oblige à s'arrêter et à se stationner sur le bas-côté. Putain, merde. Souffle-t-il, exaspéré d'avance. Le constat est vite fait: Un pneu crevé et certainement pas la force de le changer seul, ses maux de dos se rappelant à lui. Quelques mètres lui suffisent pour trouver une maison qui lui semble habitée et c'est en se rapprochant qu'il remarque les odeurs de barbecue provenant du jardin. Sans autorisation aucune, il se laisse guider par les voix et les effluves de viandes grillées pour tomber finalement sur une belle troupe de jeunes gens. Il se rapproche d'un petit groupe d'hommes et déclare, la voix éraillée et rauque: Hé les jeunes, ça vous ennuierait de me donner un coup de main ? J'ai crevé. Tout ça dans la langue du pays, s'il vous plaît !

"Hé, merci, Eli. Mouai, on a une pièce qui peut faire office de cellier. C'est de la pierre, alors je pense que ta bouteille sera à l'abri. Tu sais quoi ? On la boira ensemble dans quelques années. J'y connais rien en vin, faudra que tu me dises quand ! Stefan, occupe toi des saucisses une minute..." Cédant ma place à mon ami ainsi que ma pince à barbecue, je prends la bouteille et la boite qu'Eliza me donne; lui échangeant contre une bière fraiche. Je hume le paque, ça sent le tabac. "Et ça, ça vient de ton père ? Des cigares je parie ! "

je m'en vais pour pousser aller ranger la bouteille et la boite, quand un homme pousse la porte du portail. Autant dire que ma main se porte machinalement à mon flanc, mais non, je ne suis pas armé en cette belle journée avec mes amis. C'est juste un automatisme. J'avise le vieil homme avec mon habituelle méfiance. Il a un fort accent étranger. Je m'avance jusqu'à lui. "bonjour, non, pas de problème... humm vous avez une roue de secours ou j'appelle la dépanneuse ? " 

Contrairement à Slavenko Deirdre restait très armée, encore plus avec le paquet vivant qu'elle tenait dans les bras quand elle sortit d'une voiture volée, au coffre plein de cochonneries tout aussi illicites. Elle se doutait bien qu'elle devrait poser ça quelque part quand ça serait découvert, parce que merde on était plus dans le Bronx mais il était hors de question pour elle de relier un point A à un point B avec une mouflette sans s'assurer de protéger un minimum son cul. La mioche serrée contre son ventre, cuvant une sieste le nez entre ses seins inexistants, donnait l'impression que Deirdre avait repris un peu de poids (ce qui était bien sûr nié par la finesse et la pâleur bleutée de son visage).
Dei se mêlait rarement à la population mais elle devait avouer que si elle continuait à limiter ses interactions sociales à une gamine de dix-huit mois, elle allait se flinguer avant d'avoir eu le temps d'avoir un IMC létal.

Elle venait de passer le portail à l'adresse indiquée sur le SMS, un large bouquet de fleurs dans la main libre parce qu'il était bien connu que Deidei restait foutrement vieux jeu, lorsqu'un vieux gars lui succéda, arguant un problème quotidien qui était totalement dans ses cordes. Elle se retourna et tandis qu'un Slavenko méfiant proposait deux solutions d'un drastique percutant, désigna sa propre caisse d'un mouvement nonchalant de la tête.

-Salut, j'ai ce qu'il faut si besoin.

C'est dans un serbe approximatif que le vieillard s'exprime mais il semblerait que ce ne soit pas si mal puisque l'un des hommes semble avoir compris sa requête. Casquette vissée sur la tête, Bill fronce les sourcils, soucieux de faire au mieux pour ne pas importuner ces gens, faudrait pas leur gâcher leur petite sauterie. Eh bien... Une gamine à l'air blafard précède une identité connue de l'américain et Bill ne sait presque plus où donner de la tête. Salut Legence. J'ai la roue de secours, pas le cric. Il mormone Putain, où est-ce que j'ai foutue cette merde déjà... Il ne sait plus non plus d'où Legence lui vient mais il se rappelle de sa belle gueule et de son air tout à fait hautain, légendaire. Tu veux bien m'aider petite, alors ? Il s'adresse à la jeune fille comme un grand-père l'aurait fait, l'air renfrogné en plus mais il ne souhaite pas déranger le cuisinier du jour plus longtemps.

Dei s’attendait à une remarque bien machiste des familles mais il n’en fut rien – elle masqua son étonnement derrière le bouquet de fleurs qu’elle tenait tandis que Legence accaparait l’attention comme il savait si bien le faire. Elle lui adressa un signe de tête, et tandis que son comparse se dirigeait vers Slavenko, Deirdre fut recrutée par le nouveau venu avec une politesse qui n’appartenait qu’aux anciens.

« Ca, j’ai. Tiens moi ça et ça. »

Elle lui présenta Jess, la gamine qu’elle retira de l’immense écharpe serrant la chiarde contre son corps malingre, et le bouquet de fleurs qu’il faudrait donner à Nina. Puis repassant le portail elle se dirigea vers sa caisse pour faire, eh bien, ce qu’elle avait fait toute sa vie à New York.

Dei et puis Legence apparaissent à leur tour et je suis ravi de voir mes vieux amis. Très sincèrement, je ne les vois pas aussi souvent que je le voudrais, la faute à nos emplois du temps. Le monde ne s'en porte que mieux, je ne suis pas sur qu'il supporterait que la BDT soit trop souvent réunie ! Je suis un peu surpris de voir Deirdre avec une môme qu'elle refile à Nina, mais Dei a souvent le don de surprendre. J'avise la sculpture qu'offre Legence avec un air dubitatif mais je suis nul en critique d'Art alors trouver ça moche ne m'émeut pas, c'est le cas de la plupart des trucs "artistiques, conceptuels et modernes" "hum merci !" La sculpture a l'air de peser son poids, une belle arme contondante à défaut de déco, ou pour lester un corps au fond de la Miljacka. Je récupère aussi le bouquet de Dei. Mon frère arrive et je l'accueille d'un sourire radieux "hé salut." Je me retrouve avec un énième paquet dont la marque ne me dit absolument rien. "ok, merci."

"allez, y a des bières et des grillades qui nous attendent !" Je me dirige à nouveau vers l'intérieur, vers le jardin, en invitant les autres à me suivre, sauf ceux qui bricolent ! Quoique, ils peuvent le faire plus tard, Leg connait le vieux, donc ça le fait. "Leg, vient choisir le vin, tu veux ?" On a quelques bouteilles hétéroclites récupérées à diverses occasions. "A moins que tu préfères la bière toi aussi !" Je pose les cadeaux sur la table de la salle à manger, je rangerais tout ça plus tard.