Stay woke. | Maggy
RemonterDescendre
 

Stay woke. | Maggy

Camenko Drazavic
Camenko Drazavic
Messages : 2047
Date de naissance (rp) : 23/08/1981
Localisation (rp) : dans l'ombre du renseignement, dans celle du Premier ministre, ou dans les boyaux du Pussynight.
Emploi (rp) : Officier traitant à l'OSA, conseiller rattaché au Cabinet du Premier ministre.
Statut civil (rp) : marié à son travail. Du reste, fidèle à une femme qu'il ne peut pas avoir, du moins pour le moment.

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue10/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (10/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue340/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (340/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2 + Éden + Samsam + Ofélia
Stay woke. | Maggy Ven 28 Juin - 2:32



3 mai, 6h30 passées
Les premières lueurs du jour remplissaient lentement l’appartement lorsqu’il y entra, perçant de leur couleur pâle les baies vitrées, inondant les lieux jusqu’à venir frapper le couloir d’entrée. Camenko n’eut pas besoin d’allumer les lumières pour y voir clair, moins encore pour composer le code d’alarme devant préserver ses tympans d’une sirène affreusement stridente. Il ne ferma pas derrière lui, préférant laisser la porte d’entrée légèrement entrouverte pour faciliter l’arrivée de son invitée.

Dans le silence environnant, les battements réguliers du mouvement de la montre à son poignet lui parvinrent. Le brun se défit automatiquement de la Breitling, la posa sur le meuble d'entrée dont le bois joua les caisses de résonnance, amplifiant davantage la mélodie des oscillations du cœur métallique, celle qui ne s'entendait que lorsqu'il n'y avait pas de bruit, et qu'on savait quoi écouter. Ce son, si particulier, avait quelque chose de terriblement rassérénant. Moins agressif que l’habituel tic tac des secondes sautantes, il égrainait le temps d’une manière douce, naturelle, presque hypnotisante. Camenko aimait cette musique-là ; l’entendre furtivement lorsqu’il passait sa main gauche sur son visage ou dans ses cheveux, quand il réfléchissait, le menton appuyé sur son poing, quand il embrassait une femme et que ses doigts sénestres se perdaient sur sa nuque. Et pourtant, il ressentait chaque fois le besoin de se séparer de sa montre dès lors qu’il rentrait. C’était sa manière de s’affranchir du temps, des obligations de la journée, de cet agenda trop rempli qui lui faisait parfois négliger sa vie privée. Il avait le droit de profiter quand il était chez lui. Maintenant plus que jamais. Dans quelques minutes, du moins, lorsqu'elle franchirait enfin le pas de la porte. 

Quand bien même il l’avait quittée, ses pensées ne s’éloignaient pas vraiment de Maggy. Camenko retrouva les paroles de l’Italienne, l’inquiétude dans sa voix, son regard fuyant. Il aurait pu accuser le comportement risqué qu’il avait eu mais ne parvenait pas à se satisfaire d’une telle explication. Quelque chose d’autre la tracassait, un rien de déplaisant qui avait fini par le contaminer lui aussi, et grandissait à présent dans son esprit. Le Serbe fronça les sourcils, secoua la tête pour se défaire du début de réflexion doublée de paranoïa qui grondait lentement à l’arrière de son crâne. Il aurait tout le loisir d’interroger la brune plus tard. Pour l’instant, il n’avait besoin que d’un remontant.

Camenko passa le salon pour rejoindre la cuisine, hésitant lourdement entre un dernier verre de single malt, une énième bière, ou un simple café pour lui permettre de tenir encore quelques heures, d’affronter les derniers moments de la nuit. Finalement, il trancha pour un moka et alluma la machine, accusant en plissant le nez le bruit de marteau-piqueur des grains moulus qui se répercuta en écho dans toute la pièce. Le Slave siffla entre ses dents, tâtonna ses poches à la recherche d’une cigarette qu’il glissa à ses lèvres, trouvant au passage les téléphones professionnels dont il se débarrassa sur le plan de travail. Un pour l’OSA, un autre pour la politique. C’était déjà deux de trop. Il garda en main le dernier portable, celui qui alliait sa vie privée aux Tigrovis - à croire que l’un ne pouvait aller sans l’autre -, et sortit finalement sur la terrasse. 

Le penthouse, d’une taille déraisonnable pour une seule personne, était juché aux deux derniers niveaux de l’un de ces hauts immeubles qui n’avaient tenus que par la grâce du ciel quand tant d’autres avaient dû être rasés de crainte qu’ils ne s’effondrent sur eux-même à la fin du siège. Si la plupart des étages étaient alloués aux bureaux de diverses compagnies locales ou transnationales, le Slave avait investi quelques années plus tôt pour s’offrir les trois derniers, dont il avait divisé l’antépénultième en deux logements distincts. Par déformation professionnelle, et bien qu’il  ait confié la gestion des appartements à une agence, il gardait un droit de veto sur les locataires, ne validant jamais un dossier sans avoir scrupuleusement étudié le profil des personnes qui comptaient habiter les lieux. 

Camenko s’approcha de la balustrade, expirant longuement la fumée blanche dont ses poumons s’étaient imbibés. Du haut de son perchoir, il pouvait lire une grande partie de la ville. Sarajevo n’était jamais plus belle qu’au réveil, quand le soleil venait y glisser une douceur éphémère qui effaçait, un instant seulement, les vingt longues années qu’il avait fallu pour la reconstruire, et toutes celles qui restaient encore pour rendre à la capitale un rien de sa superbe d’autrefois. Le Serbe n’avait connu des années de guerre et de siège que les clichés terrifiants qui circulaient alors, témoins criants de son visage ravagé. Le spectacle sinistre des murs éventrés, des rues abandonnées, des maisons calcinées et des immeubles aux vitres soufflées ne lui était venu que par photographies, mais il se souvenait comme si c’était hier de la violence des images. Et il se rappelait surtout le rôle que son peuple avait joué dans cette tragédie.
Mais tout cela n'existait plus à cet instant précis. Ne restait que la couleur pâle, étrangement chaleureuse, de l’aurore. Son regard descendit les étages jusqu'à trouver le sol, bien loin. Une sensation inhabituelle de vertige lui vrilla presque immédiatement l'estomac. La fatigue qui lestait son cerveau et l'information contradictoire de ses pieds sur les planches de la terrasse et de ses prunelles qui fixaient une terre ferme considérablement éloignée suffirent à lui nouer les entrailles et à déclencher un haut-le-cœur réflexe. Le brun écarquilla les yeux, fixant son attention sur le panorama de tuiles et de toits pour effacer ce sentiment désagréable. Camenko ne craignait pas le vide mais la chute. Comme toute personne qui s'était hissée un peu trop haut en creusant trop profond dans de sombres affaires, comme tout homme qui avait gravi les échelons, peu scrupuleux de ce qu'il laissait en bas, il redoutait l'instant où il s'abattrait sur le plancher des vaches. Et il y en aurait un. Il y en avait toujours un.

Le frissonnement de l'air que la porte d'entrée s'ouvrant grand forçait à l'intérieur le fit se détourner de sa contemplation. Camenko se redressa, écrasa ce qu'il restait de sa cigarette dans le cendrier le plus proche avant de regagner l'intérieur pour pouvoir accueillir correctement Margherita.
CODE BY ÐVÆLING
Maggy Bukovski
STAFF
Maggy Bukovski
Messages : 378
Date de naissance (rp) : 09/03/1983
Localisation (rp) : Le plus souvent dans le quartier de nuit
Emploi (rp) : Lieutenant au sein de la mafia russe
Statut civil (rp) : Mariée
Life : Un accent italien léger mais présent - Russo-italienne - Plutôt grande pour une femme - Toujours armée

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue5/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (5/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue120/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (120/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2
Re: Stay woke. | Maggy Jeu 4 Juil - 19:43


Le soleil étire ses rayons, berçant la ville d'une lueur pâle, hésitant sans doute à se lever comme la plupart des Hommes qui préféreraient rester couchés que d'affronter une nouvelle journée. Celle de l'Italienne, pourtant, n'a pas encore pris fin. Et à mesure que ses pas la rapprochent de sa destination, la fatigue la quitte, laissant la place à l'impatience. Elle reste tempérée par la crainte d'être suivie, reconnue et prise en faute, plus que les représailles de son mari, elle craint la déception paternelle et le courroux qui s'en suivrait, implacable. Intolérable. Elle ne devrait pas être là, tout en elle le crie, son être se révolte sous cet affront, lui tordant le ventre, accélérant les battements de son cœur. Mais le désir rallumé par le baiser -pourtant bref- de Camenko est plus fort encore, plus irrationnel également. Au-delà du manque, c'est aussi le besoin de braver l'interdit qui parle, Margherita le sait parfaitement. Rester trop longtemps docile ne lui réussit pas, et au fil des semaines passées dans cette ville à devoir rester sagement en place, elle sent ses membres la démanger un peu plus.

L'ombre de la noiraude, qui se découpait sur les pavés noircis de la rue, fut bientôt avalée par une autre plus grande encore, déployée par l'immeuble haut qui se profilait devant elle. Il avait cette apparence froide, impersonnelle des bâtiments envahis par les businessmen, l'aspect d'un building dans lequel on ne pouvait imaginer que des hommes riches et corrompus -dans cette ville ça va de paire-, accompagnés de femmes siliconées et intéressées. Si elle n'avait pas su à quoi ressemblaient les derniers étages, Maggy n'aurait jamais imaginé qu'on puisse choisir de vivre ici. L'immeuble dans lequel son mari avait décidé d'investir était pourtant tout aussi impersonnel. Mais il était moins imposant, et fait de briques qui rappelaient les bâtiments plus anciens de la ville. Sans doute Camenko tenait-il de son oncle, et de ses années passées à Londres, son amour de la démesure.

Arrivée devant le bâtiment, la dextre se tend pour composer le code d'accès, qui déverrouille la porte dans un tintement bref. Le vaste hall est encore vide, les hommes d'affaires veillent tard mais n'occupent pas leurs bureaux avant neuf ou dix heures. Le carrelage froid et luisant accuse le coup alors que les bottes salies laissent derrière elles ces traces boueuses qui détonnent dans le décor. Ce soir, tout chez la brune semble être en parfaite opposition avec le monde dans lequel son amant a choisi de vivre. Ses cheveux emmêlés d'être restés trop longtemps noués recouvrent ses épaules, elles-mêmes écrasée par cette veste militaire qui ce soir semble trop lourde pour le lieutenant. Elle n'a pas pris le temps de se doucher, de se changer, toutes ses affaires étant restées chez elle. Elle est seulement retournée dans le bureau pour rédiger son rapport, laissant le temps au slave de regagner ses quartiers avant de l'y rejoindre, un peu moins d'une heure plus tard.

L'ascenseur la mène lentement au dernier étage, dans une ascension grinçante qui seule témoigne de l'ancienneté du bâtiment. Tout autour d'elle est silencieux, lorsque la machine s'ouvre pour la recracher devant la porte entrouverte. Machinalement, Margherita replace derrière son oreille une mèche de cheveux qui lui barre la joue, et sans s'annoncer elle s'engouffre à l'intérieur de cet appartement désormais connu. Tout, ici, est trop ordonné, chaque objet possédant une place dont on ne le déloge jamais. Seule la brune s'y est parfois risquée, lors de quelques rares moments de complicité légère et douce, durant lesquels elle s'est octroyé le droit de déranger les lieux avant de les quitter pour agacer le propriétaire.

La silhouette de ce dernier se dessine, droite et fière dans l'entrée, à l'instant même où l'Italienne referme la porte derrière elle. Le temps semble s'étirer, distorsion du réel qui se délite dans un flottement inhabituel. La même scène s'est déjà jouée des dizaines de fois, pourtant l'issue diffère toujours. L'hésitation se lit dans son regard, la tentation de le rejoindre pour retrouver sa bouche grondant dans son ventre. Il serait si facile d'avancer vers lui, de nouer ses bras autour de son cou, de se hisser pour atteindre ses lèvres et y presser les siennes. Il suffirait d'un battement de cils pour retrouver son odeur, le goût de sa peau, la chaleur de ses mains sur elle. Il suffirait d'un peu de courage pour lui avouer le manque, lui dire qu'elle est soulagée de le retrouver.

Pourtant, après quelques secondes d'hésitation, les seuls mots qui passent ses lèvres sont : « Tu m'offres un café ? »

Camenko Drazavic
Camenko Drazavic
Messages : 2047
Date de naissance (rp) : 23/08/1981
Localisation (rp) : dans l'ombre du renseignement, dans celle du Premier ministre, ou dans les boyaux du Pussynight.
Emploi (rp) : Officier traitant à l'OSA, conseiller rattaché au Cabinet du Premier ministre.
Statut civil (rp) : marié à son travail. Du reste, fidèle à une femme qu'il ne peut pas avoir, du moins pour le moment.

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue10/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (10/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue340/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (340/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2 + Éden + Samsam + Ofélia
Re: Stay woke. | Maggy Lun 8 Juil - 14:17



Il la trouva à sa place dans le hall d'entrée, terriblement légitime dans cet appartement qu'elle n'aurait pourtant jamais dû fréquenter s'ils avaient été raisonnables. Mais ils avaient préféré laisser toute notion de bon sens derrière eux, et la présence de la brune en avait tant à présent qu'il n'aurait voulu reprendre ses esprits pour rien au monde. Maggy avait su trouver ses marques dans son monde, dans sa vie, balayant d'un revers de main certaines règles élémentaires que le trentenaire s'était fixé, dont celle, pourtant primordiale, de la prudence. Camenko l’était habituellement à outrance ; il soignait son apparence, surveillait ses mots, ses gestes, jusqu'à ses pensées, ne laissant rien au hasard, contrôlant avec une précision effrayante ce qu'il divulgait pour ne jamais échapper quoi que ce soit de compromettant. Mais il craignait de plus en plus que les regards qu'il posait sur son amante le trahissent. Qu'ils crient l'attirance, le désir, l'envie de ses bras, de ses lèvres, de sa peau ; qu'on puisse y lire qu'elle était bien plus qu'une simple membre de la mafia russe sur laquelle les Tigrovis veillaient, et certainement plus qu'une belle femme. Il y en avait trop dans leur monde, des filles qui n'étaient là que pour être jolies, pour servir de tapisserie, d'élément de décor. On les jaugeait avec au fond des yeux la certitude qu’elles ne seraient jamais que de beaux objets. Ces femmes-là, Margherita les effaçait d’un battement de cils.

L’emprise qu’elle avait sur le Serbe grandissait à mesure que le temps passait. S’il restait fidèle à celui qu’il avait toujours été aux yeux des autres, enchaînant les conquêtes avec un détachement certain, Maggy avait sur lui un pouvoir tout particulier qu’il ne cherchait pas à réfréner. Il aurait été capable de tout abandonner pour retrouver son parfum, l'indécence de ses courbes, la chaleur de ses cuisses. Plus d'une fois déjà, Camenko avait laissé à son triste sort sa compagnie d'une nuit, prétextant une urgence professionnelle. Le travail avait bon dos ; c'était terriblement facile de feindre devoir servir la patrie et ses secrets pour s'esquiver et rejoindre une autre femme.

Inconsciemment - et tout le danger se trouvait-là -, le trentenaire cherchait le visage de l’Italienne dans le club bondé lorsqu'il la savait présente. Ses grands orbes verts finissaient par fendre la foule des faciès pourtant familiers. Ne restaient qu’eux, perçants, hypnotiques. Ces mêmes prunelles émeraudes qui le considéraient comme un étranger à cet instant précis. Camenko n’était plus habitué à ce qu’elle le considère avec un tel détachement, une méfiance si piquante. Le temps égréna quelques longues, trop longues secondes avant que la brune brise le silence :

« Tu m'offres un café ? »

Il hocha la tête, enfouit ses mains dans ses poches et tourna les talons pour gagner la cuisine où la cafetière gouttait sans doute les dernières perles de la boisson salvatrice dont ils avaient tous deux besoin. Dans un éclair de lucidité, Camenko revint sur ses pas pour désigner d’un doigt accusateur les rangers de la lieutenant. Il râla, méfiant :

« Chaussures. »

Il était plutôt difficile de faire abstraction de son côté maniaque. Le trentenaire faisait de son mieux dans le monde des vivants pour ne pas paraître trop excessif sur ce point, et bien qu’on pût comprendre à sa façon de traiter les affaires qu’il était terriblement organisé, il tempérait autant que possible ce trait souvent usant de sa personnalité qui ressortait cependant dès qu’il était chez lui.

Il retourna à son café, à l’inquiétude lente et insidieuse qui lui mordait l’esprit depuis qu’ils s’étaient quittés. La distance de son invitée n’avait fait que la renforcer, jouant un peu plus avec les nerfs trop fatigués du brun. Camenko attrapa une tasse et la fit glisser vers la brune lorsqu’il l’eut remplie. Il s’appuya contre l’un des plans de travail, braqua ses prunelles perçantes sur Maggy, essayant de lire dans son regard ce qui pouvait bien la tourmenter. Il n'était plus sûr de vouloir poser la question, pas sûr de vouloir connaître la réponse. Mais les mots lui brûlaient la langue, et l'appréhension l'estomac. Il détestait cette sensation plus que n'importe quelle autre, cette impression intenable de perdre le contrôle sur la situation. Sur eux. Sur elle, sur ce qu'il ressentait. Rien de tout ça n'était prévu : Maggy, ses grands yeux clairs, sa voix envoûtante, ses gestes hypnotisants, son besoin de l’avoir près de lui. Maintenant encore, usée et éreintée comme elle l’était, il parvenait à la trouver belle, bien trop pour qu’elle ne soit pas dangereuse. Elle dégageait une aura puissante malgré les heures éprouvantes qui se lisaient sur ses traits, quelque chose de sombre, d'interdit, qui prenait à la gorge. Camenko comprenait parfaitement le regard des autres hommes sur elle. Il leur aurait volontiers crevé les yeux si cela n'avait tenu qu'à lui.

Les sourcils froncés, il prit une lourde inspiration et claqua, presque froidement, sans autre forme de procès :

« Qu’est-ce qu’il se passe ? »
CODE BY ÐVÆLING
Maggy Bukovski
STAFF
Maggy Bukovski
Messages : 378
Date de naissance (rp) : 09/03/1983
Localisation (rp) : Le plus souvent dans le quartier de nuit
Emploi (rp) : Lieutenant au sein de la mafia russe
Statut civil (rp) : Mariée
Life : Un accent italien léger mais présent - Russo-italienne - Plutôt grande pour une femme - Toujours armée

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue5/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (5/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue120/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (120/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2
Re: Stay woke. | Maggy Sam 13 Juil - 10:44


Les prunelles italiennes se baissent, avisent les bottes élimées qui ont laissé dans leur sillage des salissures qui n'auraient pas leur place dans un tel appartement. Un soupir s'échappe de ses lippes entrouvertes, pour la forme, mais c'est sans broncher qu'elle s'accroupit pour retirer les chaussures qui, de toute façon, l'encombrent plus que nécessaire. Les journées s'éternisent depuis plus d'une semaine à présent, à tel point qu'il lui semble passer plus de temps en tenue militaire que civile. La brune tuerait pour un bain moussant, une soirée et une nuit complètes à ne rien faire d'autre que se prélasser dans l'eau chaude et parfumée. A trop courir après le temps, constamment, elle ne s'octroie que des douches rapides, souvent trop froides dans les cabines communes du QG. Ses rares moments de relâchement sont d'ordinaire réservés au Serbe, et ça fait bien trop longtemps qu'elle s'en prive.

Débarrassée des lourdes rangers, la noiraude s'avance, ses pas désormais parfaitement silencieux, sa démarche fluide et souple, habituée à la discrétion qui lui est vitale. Son regard parcourt les lieux, en quête de nouveautés manquées, d'indices sur la vie qu'il a menée ces derniers jours, pas par déformation professionnelle cette fois mais par réelle inquiétude pour lui. Elle guette, aussi, d'éventuels détails trahissant la présence d'une autre en ces lieux. Camenko n'est pas homme à rester seul, encore moins à se morfondre en attendant le retour de son amante, une parmi d'autres. Pourtant peu encline à laisser la jalousie s'emparer d'elle, elle ne peut s'empêcher de se demander qui a partagé les nuits du slave en son absence ? Quels bras a-t-il trouvé, quand les siens lui faisaient défaut ?

Il faudrait être aveugle pour ne pas lire l'agacement dans le regard azuré. Alors elle reste debout, s'empare de sa tasse sans oser s'asseoir, plus certaine d'être bienvenue quand après tout il a accepté de la laisser entrer. La question, légitime, tombe sans surprise, et elle sait déjà qu'elle ne pourra pas y couper. Le mensonge et les faux-semblants ne sont pas des choses qui la dérangent, mais Camenko excelle dans ces arts bien mieux qu'elle, et il la percerait à jour sans aucun mal. La confiance qu'ils se portent mutuellement est déjà trop fragile pour qu'elle prenne ce risque. L'Italienne porte la tasse fumante à ses lèvres, se brûle la langue en cherchant ses mots.

« Mon père doit venir à Sarajevo, dans les jours qui viennent. Je n'ai pas de date exacte... »

Mais elle sait qu'il la surveille déjà, qu'il n'est plus aucun Tigrovi, ni même aucun membre de la Bratva qui soit digne de sa confiance dès lors qu'Ivan est dans les parages. Il est pourtant moins puissant que Vadim au sein de la mafia russe, mais les deux hommes entretiennent des liens étroits, et Ivan est plus loyal envers Vadim qu'envers sa propre fille. Il est, après tout, celui qui l'a vendue à ce dernier. Et son mari a déjà trop de doutes, trop de craintes concernant sa femme pour ne pas creuser ses failles.

Elle serre sa tasse entre ses mains, tente par ce seul geste de maîtriser les légers tremblements qui voudraient s'emparer d'elle. Dieu merci, la Bratva lui aura au moins enseigné le self-control à toute épreuve... ou presque. La noiraude relève les yeux, cherche dangereusement ce regard qui lui perce l'âme à chaque fois. Il est bien loin, le temps où elle pouvait encore prétendre qu'il n'était, lui aussi, qu'un amant parmi d'autres. Ce serait plus simple, s'il ne s'agissait que d'un lien charnel entre eux, une histoire de luxure et d'impatience.

« Je ne veux pas te mettre en danger. »
Camenko Drazavic
Camenko Drazavic
Messages : 2047
Date de naissance (rp) : 23/08/1981
Localisation (rp) : dans l'ombre du renseignement, dans celle du Premier ministre, ou dans les boyaux du Pussynight.
Emploi (rp) : Officier traitant à l'OSA, conseiller rattaché au Cabinet du Premier ministre.
Statut civil (rp) : marié à son travail. Du reste, fidèle à une femme qu'il ne peut pas avoir, du moins pour le moment.

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue10/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (10/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue340/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (340/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2 + Éden + Samsam + Ofélia
Re: Stay woke. | Maggy Mar 16 Juil - 21:35



Camenko avait toujours été de nature patiente. Il savait pertinemment qu’on n’obtenait pas facilement ce qu’on désirait dans un monde corrompu comme le leur, à moins d’user d’une violence physique qu’il laissait volontiers à son frère, bien plus habile à démonter des portraits à grands renforts de canons enfoncés dans la gorge que lui. C’était son tempérament de force calme, de foutue rivière au bout de laquelle grondait un torrent, qui avait lassé Jelenko et amené Mirko à se pencher sur son cas. S’il avait été plus nerveux, il n’aurait certainement eu d’autre choix que de suivre les pas de Slavenko - et Dieu savait dans quelle prison il aurait terminé, ou dans quelle ruelle sombre de Sarajevo on lui aurait crevé le ventre. Mais sa retenue et son sang-froid l’avaient poussé vers d’autres chemins, vers un avenir où seul un comportement modéré était toléré, du moins en public. On le connaissait autant pour son sang-froid à toute épreuve et sa diplomatie dans les sphères professionnelles que pour ses paroles suaves à l’arrière-goût parfois caractéristique du venin. Ses proches, en revanche, savaient la franchise presque insolente retrouvée dès que les regards se détournaient.

Le trentenaire, s’il donnait l’impression de contrôler son temps, n’en avait en réalité pas à perdre, encore moins à revendre. Il ne pouvait se permettre de laisser filer de précieuses secondes en ronds de jambe, de se cacher derrière une fausse timidité enfantine quand il avait besoin de réponses. Il aurait pu s’adresser différemment à Maggy, et l’aurait d’ailleurs fait s’il avait été plus détaché. Le brun voyait parfaitement le trouble de son invitée, son regard qui ne tenait pas le sien, l’hésitation dans ses gestes ; ils ne faisaient qu’amplifier le pressentiment désagréable qui grondait à l’arrière de son propre crâne. Les orbes bleus du Serbe jaugèrent l’Italienne de haut en bas puis de bas en haut, à la recherche d’un rien, d’un petit détail aussi insignifiant fût-il qui aurait pu laisser entendre quoi que ce soit. Mais rien dans la tenue de son amante ne la trahissait, et les scénarios les plus improbables fusèrent immédiatement dans ses pensées pour toute réponse. Il serait déjà mort si on les avait surpris, le Klan traîné au bûcher pour avoir osé trahir la confiance d’un chef de la Bratva. Dans un réflexe stupide crié par une partie enfouie de sa conscience, Camenko considéra furtivement le ventre de la jeune femme avant que ses souvenirs ne le rattrapent, ôtant bien vite de sa poitrine le poids qui venait à peine de s’y écraser.
Ce fut finalement un autre pensée qui s’imposa, ravalant toutes celles qui s’étaient pressées auparavant. Voulait-elle mettre un terme à cette danse suicidaire qu’ils effectuaient pourtant si bien ? L'idée, qui ne lui avait jamais traversé l'esprit jusqu'à présent, lesta son estomac d’une chape de plomb. Le cœur du brun manqua un battement, puis un autre, s’immobilisant douloureusement dans sa cage thoracique. Il maudit l’attente et le silence, pourtant courts, qui avaient suivi sa question.

« Mon père doit venir à Sarajevo, dans les jours qui viennent. Je n'ai pas de date exacte... »

Le palpitant contracté de Camenko repartit aussitôt, manquant le faire sursauter. Il croisa les bras pour regagner un peu de contenance mais ne put cacher le soulagement de cette réponse. Le réconfort fut cependant de courte durée, immédiatement évincé par le pragmatisme du responsable du Renseignement qui s’étonna du miracle qu’il avait sans doute fallu pour qu’une information capitale comme celle-ci passe sa toile sans en faire vibrer un seul fil. Il ne put s’empêcher de se demander qui il ne payait pas assez pour lui rapporter pareil détail, ou qui il ne menaçait pas suffisamment bien pour qu’on se permettre d’ommettre une telle nouvelle. Ivan Aleksandrov n’était pas à proprement parler une menace. Le rôle qu’il tenait au sein de son organisation était limité, et il y avait plus à craindre de ses supérieurs hiérarchiques que de lui. Mais l’ombre du Russe planait si rarement sur Sarajevo qu’il devenait important de la noter lorsqu’elle approchait. Sa présence en ville n’avait rien d’anodin, et le Serbe aurait mis sa main à couper que son arrivée était motivée par les affaires plus que par une simple visite de courtoisie à sa fille, qui semblait loin de s’en réjouir.

Les mains blanches de Maggy serraient tant sa tasse de café que ses jointures en pâlissaient. Ses yeux sombres, perdus dans le précieux liquide noir, finirent par se relever, agrippant le regard de Camenko, transperçant son cœur de part en part.

« Je ne veux pas te mettre en danger. »

Il fut déstabilisé par la franchise de cette réponse viscérale, presque férale, qui lui éclata au visage comme une bombe. Le trentenaire, soufflé, considéra son hôte, sa fierté masculine légèrement ébranlée. Il n’était pas habitué à ce qu’on s’inquiète pour lui, au contraire. L’éducation reçue du géniteur ne laissait aucune place à la sensibilité, et Mirko, tout père de substitution qu’il tenta d’être, se préoccupait davantage du bien-être du Klan. Camenko avait eu la chance d’avoir une mère suffisamment présente pour le rattacher à la réalité, lui rappeler qu’il avait le droit d’être humain, qu’importaient les dires des hommes de sa famille. Nives ne l’avait jamais prononcé à voix haute, par prudence, par conscience de la corde raide sur laquelle elle se trouvait ; mais ses attentions, sa douceur, ses gestes rassérénants, criaient alors ce que ses lèvres taisaient.

Le trentenaire se radoucit, ravala son air froid et les souvenirs poussiéreux de son enfance. Il poussa un soupir, passa une main dans ses cheveux. Elle aurait dû lui dire dès le départ plutôt que d’imposer ce silence, cette distance ; plutôt que de le priver de sa compagnie, de son rire aux accents de paradis, de la morsure de ses lèvres, de son souffle affolé par ses coups de reins, de son parfum quand elle s’endormait dans ses bras, dans ses draps. Il n’aimait pas qu’elle lui manque, moins encore la sensation grandissante d’avoir besoin de sa présence. Camenko se tempérait du mieux possible parce qu'il avait toujours été trop raisonnable pour s'emballer, mais les mois passaient, et la manœuvre se compliquait. Qu’importe les femmes dont il partageait le lit, elles n’avaient jamais le même goût, la même saveur que Maggy. Il leur manquait les notes d’interdit qui caractérisaient si bien l’Italienne, et la cohérence des instants passés ensemble.

Des mètres qui les séparaient jusqu’alors, il ne resta bientôt plus rien. Le brun confisqua la tasse de café de son hôte, la posant sur l’ilôt central de la cuisine. Il glissa ses doigts sur sa joue, les perdit dans ses cheveux sombres, sur sa nuque si fragile. Camenko l’attira un peu plus vers lui, frôla ses lèvres.

« Ne t’en fais pas pour moi … »

Et il l’embrassa pleinement, enfin. Ce simple contact suffit à réveiller ses muscles, chargeant ses nerfs d’adrénaline.

« Tu es sûre que tu ne veux pas me le présenter ? Je m’en sors généralement bien avec les parents. »

Le Slave se fendit d’un sourire charmeur contre les lippes de son amante. Il y avait presque vingt ans qu’il ne s’était pas suffisamment engagé dans une relation pour franchir le cap si particulier de la rencontre avec la famille de sa moitié. A l’époque, l’accent terrible qu’il traînait dans son anglais n’avait pas manqué d’attiser la méfiance du père, un grand homme du paysage londonien qui aurait tout donné pour que sa fille s’affiche au bras d’un Britannique plutôt qu’à celui d’un bâtard venu de Dieu savait quel pays des Balkans. Mais l’impression faite à la mère de la jolie blonde, et le caractère solaire et plaisant de Camenko avaient fini par vaincre le scepticisme paternel. S’il ne doutait pas une seule seconde de son aptitude naturelle à plaire aux géniteurs - et elle n’était certainement pas amplifiée par les recherches qu’il aurait tendance à conduire pour en savoir un peu plus sur ses interlocuteurs -, il émettait une réserve quant à la réaction d’Ivan s’il venait à apprendre que sa fille avait trahi sa confiance en entachant le lien sacré qui l’enchaînait à l’un de ses bons amis. L’avantage d’être l’amant tenait finalement là : il n’avait pas besoin de s’entendre avec la belle-famille.

« Tu sais combien de temps il compte rester ? »
CODE BY ÐVÆLING
Maggy Bukovski
STAFF
Maggy Bukovski
Messages : 378
Date de naissance (rp) : 09/03/1983
Localisation (rp) : Le plus souvent dans le quartier de nuit
Emploi (rp) : Lieutenant au sein de la mafia russe
Statut civil (rp) : Mariée
Life : Un accent italien léger mais présent - Russo-italienne - Plutôt grande pour une femme - Toujours armée

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue5/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (5/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue120/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (120/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2
Re: Stay woke. | Maggy Mer 17 Juil - 8:56


Une ombre noire passe dans les prunelles orageuses de l'Italienne, inondant son regard de dizaines de sentiments contradictoires, où se mêlent stupeur et agacement. Ne se rend-il pas compte de la gravité de la situation ? Le soulagement trahit par sa posture est-il le seul fruit d'un ego démesuré ? Ne sait-il pas que toutes les oreilles qu'il dissémine à travers le pays ne sauraient le protéger d'une balle dans le crâne ? Si la place occupée par le patriarche Aleksandrov au sein de la Bratva est discutable, ce dernier n'en est pas substituable pour autant. Il faudrait être d'une naïveté affolante pour sous-estimer le pouvoir d'un homme qui transite depuis si longtemps dans les boyaux de la mafia russe, et qui a si bien su se faire apprécier des dirigeants successifs. Ses ambitions ne le placent pas en concurrence avec Vadim, ce qui en fait un allié de choix pour qui sait utiliser ses relations à bon escient. Sa loyauté, de même que son efficacité, ne sont plus à prouver, et Ivan oscille prodigieusement entre les rôles d'homme de main brutal et de véritable bras droit aux conseils précieux.

« Tu ne devrais pas le prendre à la légère. »

La voix de la noiraude gronde, en écho à la peur qui lui ronge les entrailles. Ce n'est pas de perdre la vie qui l'effraie, elle sait depuis longtemps qu'il y a pire, bien pire que la mort. Sa position actuelle est enviable, sous certains aspects. On lui octroie des responsabilités à hauteur de ses capacités, et les longues absences de son mari lui offrent l'illusion d'un libre-arbitre sans lequel elle ne saurait vivre. Mais il suffirait de peu, d'un grain de sable dans les rouages bien huilés de sa vie conjugale pour faire exploser la machine. Sans avoir le temps de cligner des yeux, elle se retrouverait enfermée, prisonnière d'une cage trop étroite et bien moins dorée que celle qui est la sienne actuellement. Sa liberté de pacotille n'est que factice, et n'existe que par le bon vouloir de Vadim Bukovski. Difficile dans ces circonstances de garder la face, et plus encore d'être réellement respectée par les hommes avec lesquels Margherita évolue au quotidien. Comment donner des ordres, se faire obéir quand tous sont convaincus qu'elle n'est qu'un pantin entre les doigts habiles d'un marionnettiste sadique ?  

Camenko est l'un des seuls à poser sur elle un autre regard. Mais à mesure qu'il abat ses défenses une à une, elle craint de ne plus être à ses yeux qu'une âme blessée de plus. Le dilemme est grand, douloureux aussi, face à l'amant. Il est toujours si tentant de rendre les armes, de se laisser aller à la vulnérabilité. Il serait si bon, c'est certain, de lui confier ses angoisses et ses peurs, de chercher entre ses bras le réconfort qui depuis toujours lui fait défaut. Mais jusque là, le lieutenant a toujours pris le pas sur la femme, la méfiance trop prégnante pour lui permettre de réellement baisser sa garde. Il passe pourtant une lueur douloureuse dans le regard émeraude de l'Italienne, lorsque son corps entre en contact avec celui du Serbe.

Ses lèvres fondent sur les siennes, déchargeant leur chaleur jusque dans le creux de ses reins, tendant son corps vers le sien. Bien au-delà de toute réflexion, Maggy tend les mains, laisse ses paumes épouser la taille du slave, chercher à travers le tissu de ses vêtements la chaleur de sa peau.

« Je n'ai aucun doute là-dessus, tu seras le gendre idéal... »

Pour une autre famille que la sienne. C'est ce que les points de suspension, la note tombante dans sa voix laissent entendre. Quand bien même il n'y aurait eu d'ombre russe au tableau, Margherita est convaincue que son incapacité à offrir un héritier Drazavic empêcherait toute relation sérieuse, ou du moins officielle, avec Camenko. Mirko et son frère sont réputés pour leur patriotisme, mais également pour leur sens particulier de la famille, et les femmes ne sont à leurs yeux bonnes qu'à enfanter. Il faut transmettre le nom, l'héritage, leur permettre de vivre éternellement à travers leurs descendants. Ivan n'est pas mort de chagrin parce que Maggy est une femme, et qu'elle n'aurait de toute façon pu transmettre le nom d'Aleksandrov. Mais un jour, Camenko se rangera, il épousera une Serbe de bonne famille pour plaire à la sienne, et faire ce qu'on attend de lui. Le sort de la brune reste, quant à lui, incertain. Vadim non plus ne restera pas éternellement sans héritier.

« Non, je ne sais pas. Avec lui je ne sais jamais. Une semaine ? Un mois ? »

Il n'était pas même exclu qu'un jour Ivan décide d'établir ses quartiers, plus ou moins définitivement d'ailleurs, à Sarajevo. On avait toujours eu besoin de lui en Russie, mais la roue pouvait tourner si vite.

« Ce qui est sûr, c'est que s'il arrive, Vadim ne tardera pas. »

Il profiterait de la présence du patriarche pour passer quelques semaines dans les Balkans, et ainsi s'assurer à nouveau l'attachement de son épouse, qui ne savait plus quels stratagèmes inventer pour échapper à son devoir. L'idée même de devoir de nouveau partager le lit de Vadim lui file la nausée. Il est pourtant bel homme, convoité par toutes celles qui ne savent pas quel monstre dissimule le masque, ou par celles qui pensent que le prix mérite bien quelques sacrifices. Depuis son mariage, Margherita bénit chaque jour son infertilité, offrir une descendance à Vadim Bukovski aurait été un véritable crime contre l'humanité.

Mais au-delà de ces préoccupations, l'arrivée imminente de son mari et de son père en ville signifiait surtout une chose : Camenko et elle ne pourraient plus se voir, à moins d'être suicidaires. Cette seule pensée suffit à crisper les doigts féminins sur le haut du slave. Et si Vadim reste un mois ? Deux ? Le sarcasme s'expose, pour dissimuler la douleur.

« Tu vas pouvoir ouvrir ton appartement à toutes les filles du Pussynight. »
Camenko Drazavic
Camenko Drazavic
Messages : 2047
Date de naissance (rp) : 23/08/1981
Localisation (rp) : dans l'ombre du renseignement, dans celle du Premier ministre, ou dans les boyaux du Pussynight.
Emploi (rp) : Officier traitant à l'OSA, conseiller rattaché au Cabinet du Premier ministre.
Statut civil (rp) : marié à son travail. Du reste, fidèle à une femme qu'il ne peut pas avoir, du moins pour le moment.

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue10/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (10/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue340/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (340/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2 + Éden + Samsam + Ofélia
Re: Stay woke. | Maggy Mer 17 Juil - 13:41



Les yeux de l’Italienne trahirent un certain agacement face à la réaction de son interlocuteur. Enserré dans une confiance à toute épreuve, Camenko ne pouvait se permettre de montrer une quelconque inquiétude, ni maintenant, ni jamais, moins encore devant Margherita. Quand bien même leur conversation avait dévié vers des sujets plus personnels, quelque chose dans son esprit raccrochait la jeune femme à la place qu’elle occupait au sein de la Bratva. On ne se défaisait jamais pleinement de son rôle, on ne retirait pas facilement un masque qui vous seyait tant qu’il avait fini par vous coller à la peau, devenir une seconde nature. La mafia russe et le Klan entretenaient une alliance cordiale, motivée par les avantages que chaque partie tirait de l’autre ; mais les relations étaient friables, et le moindre signe de faiblesse d’un membre pouvait avoir des répercussions désastreuses. Le responsable du Renseignement passait son temps à en chercher chez les autres, il ne doutait donc pas une seule seconde qu’on en faisait de même pour lui.

La voix de la brune résonna comme une mise en garde :

« Tu ne devrais pas le prendre à la légère. »

Il hocha la tête, loin de sous-estimer le danger qu’impliquait la présence d’Aleksandrov malgré le sarcasme derrière lequel il se rangeait. Maggy et lui avaient pris soin de dissimuler leur relation, d’effacer toute trace de leurs égarements, et s’ils y étaient si bien parvenus jusqu’alors, ce n’était certainement pas pour tout compromettre maintenant. La jeune femme avait déjà mis de la distance à la simple menace de l’arrivée de son père, il ne se leurrait pas quant au comportement qu’elle adopterait lorsqu’il serait effectivement à Sarajevo. Camenko n’aurait vraiment d’autre choix que de s’y plier. Sa survie passait au-delà de tout, au-dessus de son propre bonheur. Il jouait à des jeux trop dangereux pour ne pas être prudent, ne pas s’inquiéter de tout, avoir besoin de s’enquérir de la moindre information pour être certain d’avoir toutes les cartes en mains. Il avait un côté paranoïaque, certes essentiel à toute figure évoluant dans un tel univers, mais davantage exacerbé par les aspirations contraires qu’il taisait fermement, gardait si profondément enfouies que rien n’aurait pu lui faire cracher le morceau.

« Je n'ai aucun doute là-dessus, tu seras le gendre idéal... »

Le baiser comme les paroles de Maggy lui laissèrent un goût amer. Le regard du brun s’assombrit, il fut incapable de dire si l’accent grave qu’elle avait employé en fin de phrase tenait du regret ou de la résolution. Quoi qu’il en fût, elle n’était pas la seule à penser ainsi. Mirko prenait un malin plaisir à lui répéter constamment qu’il était temps de songer à se ranger, à honorer le nom qu’on avait daigné lui accorder en trouvant une femme, qu’il l’aime ou non. L’annonce du remariage de Slavenko et Nina avait jeté davantage d’huile sur le feu, remis au centre de certaines conversations le célibat coriace de Camenko qui y répondait toujours d’un sourire vaporeux. Il savait se faire obéissant pour les besoins des Drazavic mais mettait un point d’honneur à ne pas accorder ce souhait en particulier. Le tableau était beau : d’un côté le fils légitime qui avait trahi la confiance de son père et déçu sa famille en engrossant une étrangère, de l’autre le bâtard qui refusait d’obéir aux ordres crucifiés dès le plus jeune âge dans son esprit.
Si on avait pris la peine de lui poser la question sincèrement, Camenko aurait peut-être accepté de livrer les raisons qui le poussaient à courir d’un lit à l’autre sans jamais rester plus de quelques nuits. Il aurait exprimé l’inquiétude, le refus d’imposer son monde à qui que ce soit, de faire peser sur les épaules frêles d’une femme la menace méphitique du Klan, et les responsabilités incombées. Il aurait avoué la peur viscérale d’avoir un fils enchaîné au Tigrovi, à la pensée obscurantiste d’une Grande Serbie, de voir son innocence s’étioler et ses rêves d’autre chose se briser ; la crainte d’avoir une fille pour laquelle il passerait sa vie à s’inquiéter car elle ne serait qu’une arme de plus à retourner contre lui, qu’une enfant dont il ne pourrait même plus essuyer les larmes quand toutes les figures masculines de sa famille se trouveraient prématurément six pieds sous terre. Il ne pouvait décemment forcer qui que ce soit dans cette vie crasse, dans cette machine infernale qui broyait les âmes, les hommes, et recrachait leurs restes sur les pavés crades de Sarajevo. Il aimait mieux crever seul, cette unique partie de sa conscience intacte.

Ses pensées retournèrent vers Maggy, vers les doigts féminins sur sa taille et la chaleur qu’ils irradiaient. Il finirait par s’en détacher, comme il se détachait des autres. Il le faudrait bien. Ce serait plus facile ainsi, plus simple que d’attendre une femme qu’il ne pourrait jamais vraiment avoir, qu’importe à quel point il la voulait. Plus simple que de se battre, d’avoir à aérer l’esprit de son mari d’une balle dans le crâne, de créer une guerre qui pourrait mettre fin à un empire qu’il haïssait pourtant, au péril de sa vie. L’amertume, les sentiments, … Tout finirait par passer avec le temps. Il n’aurait pas le choix.

« Non, je ne sais pas. Avec lui je ne sais jamais. Une semaine ? Un mois ? »

Camenko soupira. Si une semaine lui paraissait déjà longue, que pouvait-il dire de quatre, voire plus ? Le caractère imprévisible de la visite du père de son amante acheva de l’agacer, et il le maudit de ne pouvoir être comme les autres : faciles à percer à jour.

« Ce qui est sûr, c'est que s'il arrive, Vadim ne tardera pas. »

Cette dernière annonce acheva d’agacer le trentenaire qui haussa les sourcils pour toute réponse, se retenant de rouler les yeux. Il savait bien ce que cela signifiait, et ne s’en réjouissait certainement pas. Ils en revenaient toujours au même point : d’une manière ou d’une autre, le souvenir de Bukovski terminait par se rappeler à eux, par glacer l’air, jeter un froid sur leur proximité. Maggy, pourtant, s’accrocha cette fois au vêtement de son amant.

« Tu vas pouvoir ouvrir ton appartement à toutes les filles du Pussynight. »

Il fit mine de ne pas relever plus que cela le changement de sujet, la raillerie utilisée pour masquer d’autres sentiments. Camenko, au contraire, sauta sur l’occasion, ne souhaitant pas vivre les heures restantes avec le souffle glaçant de Vadim dans sa nuque. Il clappa sa langue, noua ses bras dans le dos de la brune, une lueur mutine dans le regard.

« Merci Seigneur, moi qui craignais de terminer avec une ceinture de chasteté ! »

Le Serbe écrasa un ricanement contre la gorge de son amante, s'enivrant de son parfum, de la chaleur de sa peau, du désir qui le tiraillait lentement. Il pressa son corps contre le sien, son rythme cardiaque se dérobant, une chaleur caractéristique s’installant dans son ventre. Camenko goûta son cou, imprimant une série de baisers jusqu’à susurrer à son oreille :

« Sache que si le manque te torture vraiment, je devrais pouvoir trouver quelques minutes à t’accorder entre deux d’entre elles. Tu n’auras qu’à envoyer un message. Ou crier très fort ton désarroi, j’accourrai ! »
CODE BY ÐVÆLING
Maggy Bukovski
STAFF
Maggy Bukovski
Messages : 378
Date de naissance (rp) : 09/03/1983
Localisation (rp) : Le plus souvent dans le quartier de nuit
Emploi (rp) : Lieutenant au sein de la mafia russe
Statut civil (rp) : Mariée
Life : Un accent italien léger mais présent - Russo-italienne - Plutôt grande pour une femme - Toujours armée

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue5/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (5/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue120/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (120/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2
Re: Stay woke. | Maggy Mer 17 Juil - 18:49


Chaque fois que l'ombre de Vadim revient planer sur Sarajevo, l'Italienne envisage très sérieusement la nécessité de mettre un terme à sa relation adultère. Camenko est de très loin l'homme le plus discret, et sans aucun doute le plus influent, qu'il lui ait été donné de rencontrer, mais leur attachement réciproque déroge à toutes les règles de vie qu'il s'est fixé. Qu'importe à quel point il est prudent, ils se fréquentent depuis trop longtemps déjà, un jour leur liaison laissera forcément des traces. Quelqu'un surprendra un regard trop appuyé, apercevra la brune au pied de cet immeuble ou croisera les flammes assassines lancées par les orbes verts lorsque la jalousie s'en empare. Son impulsivité finira par les trahir tous les deux, et lorsque Vadim soupçonnera une tromperie de sa part, ses informateurs ne laisseront plus rien passer. Ils se reposent sur leurs lauriers pour l'instant, convaincus que la noiraude n'a rien à cacher, rien à se reprocher. Mais il suffirait d'un doute, d'un ordre pour qu'ils ne la lâchent plus d'une semelle, de jour comme de nuit. Viendra alors l'heure de prendre une décision, celle de cesser tout contact avec le Serbe, ou de chercher à le voir au péril de sa vie. Si Camenko est sans doute plus à même de faire le choix de la raison, rien n'est moins sûr pour son amante. En témoigne sa présence ici, ce soir.

Mais en témoigne, surtout, la lueur d'inquiétude qui passe dans son regard sombre, face à l'agacement perceptible du slave. Il est sans doute, comme elle, trop souvent enclin à remettre en cause leur relation. Et à chaque annonce désagréable, elle craint que ce ne soit celle de trop, celle qui sonnera le glas de leur étrange histoire. L'espace d'un instant, elle pense qu'il va la repousser, poser doucement ses mains sur les siennes pour libérer sa taille et l'éloigner de lui. La regarder dans les yeux, comme on regarde une enfant, et lui expliquer que dans ces conditions, elle ferait mieux de rentrer chez elle. Malgré tout son sarcasme, il perce un fond de vérité dans sa remarque : au moins les filles du Pussynight sont-elles plus faciles à posséder. Elle retient son souffle, comme pour capturer l'air encore imprégné de son odeur avant qu'il ne s'éloigne et l'en prive, pour plusieurs semaines ou pour toujours. Et elle serait trop fière, s'il le faisait, pour tenter de l'en empêcher.

C'est donc dans un sursaut que son palpitant repart, quand il passe ses bras autour d'elle, la ramenant par ce geste un peu plus près de lui encore. Il efface, dans ce seul mouvement, le poids qui oppressait sa poitrine. Qu'importe la suite, les risques encourus, ceux d'une mort certaine -pour elle au moins-, puisqu'il l'autorise à rester encore. Demain, elle plongera de nouveau dans le déni, s'enveloppera de cette carapace dure et froide qui lui permet de tenir à distance ces émotions délétères. Pour l'heure seul compte le corps de son amant, qui s'éveille contre le sien.

« Je ne crois pas que le Seigneur veuille avoir quoi que ce soit à voir avec ça. »

Elle rejette la tête en arrière, expose sa gorge à la bouche qui s'en empare, semant sur son passage une myriade de frissons brûlants. L'instinct de survie étant une chose merveilleuse, il permet à Margherita de transformer les derniers résidus de tension en désir brut. Si son regard reste sombre, ce n'est plus de douleur cette fois. La brune tourne légèrement la tête, pour frôle de ses lèvres la tempe masculine.

« Tu risques de ne pas m'entendre, au milieu des cris des autres. »

Les mains tirent, sans hâte, sur la chemise du slave qui se froisse sous ses doigts. Lentement elle libère le tissu, juste suffisamment pour se glisser dessous et trouver enfin le contact de sa peau. Dieu que sa chaleur a pu lui manquer ! Combien de temps s'est-elle privée, par crainte d'être prise en faute, de la sensation délicieuse de ses bras qui l'enlacent ? Est-ce parce qu'ils se voient si peu que le manque ne cesse de grandir, enflant dans son ventre jusqu'à prendre toute la place ? Elle ne craint que trop le moment où il se fera si oppressant qu'elle cédera à la pulsion de l'appeler, au cœur de la nuit, pour demander à le rejoindre. Elle n'a encore jamais osé le déranger, elle n'a jamais tenté de l'arracher aux bras d'une autre, pour le seul plaisir de voir s'il y préférait les siens. Que se passera-t-il, si elle ne sait plus faire autrement ?

« J'espère que tu as plus de quelques minutes à m'accorder cette nuit... »
Camenko Drazavic
Camenko Drazavic
Messages : 2047
Date de naissance (rp) : 23/08/1981
Localisation (rp) : dans l'ombre du renseignement, dans celle du Premier ministre, ou dans les boyaux du Pussynight.
Emploi (rp) : Officier traitant à l'OSA, conseiller rattaché au Cabinet du Premier ministre.
Statut civil (rp) : marié à son travail. Du reste, fidèle à une femme qu'il ne peut pas avoir, du moins pour le moment.

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue10/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (10/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue340/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (340/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2 + Éden + Samsam + Ofélia
Re: Stay woke. | Maggy Mer 17 Juil - 20:46



Il se garda bien de lui dire qu’il se fichait pas mal des filles du club, de leurs regards insistants, de leurs lèvres brûlantes, trop maquillées, de la jeunesse de leur peau, de l’indécence de leurs courbes, de la dévotion insupportable qu’elles mettaient à se réfugier dans les premiers bras venus, pourvu qu’ils appartiennent à un Tigrovi. Camenko ne les fréquentait que par plaisir charnel, par jeu. Mais il ne trouvait jamais rien de bien intéressant entre leurs cuisses, aussi s’en lassait-il avec une rapidité déconcertante.
Maggy ne connaissait pas le même sort, et elle avait déjà bien trop de pouvoir sur lui pour qu’il accepte sciemment de lui en accorder davantage en se confessant.

« Je doute que le Seigneur veuille avoir quoi que ce soit à voir avec ça. »

Le Slave ne put réprimer un sourire. Il n’avait jamais été très croyant, malgré la piété de sa mère et la fausse foi, souvent torve, de sa famille. Il savait pourtant que la gorge offerte d’une femme engagée à un autre ne lui attirerait certainement pas les faveurs de son dieu. Mais il ne s’inquiétait pas de l’ire d’un quelconque démiurge, son corps se concentrait sur d’autres sentiments que celui du repentir. S’il y avait un enfer, il s’y était condamné bien des années auparavant. Peu lui importait donc de prolonger sa damnation éternelle pour quelques instants de bonheur, de plaisir brut, viscéral, raflés contre toute décence, tout respect des vœux sacrés formulés dans le mariage. Il échangeait volontiers les paradis du monde entier contre un moment de plus avec Margherita. Et tant pis pour ce qui restait de son âme : elle se satisfaisait des frissons de la brune, de son derme qui se faisait plus chaud, de sa  respiration qui perdait le rythme contre sa tempe.

« Tu risques de ne pas m’entendre, au milieu des cris des autres.
- Tu veux parier ? »

Était-elle aveugle à ce point pour ne pas se rendre compte de l’effet qu’elle lui faisait ? De son cœur qui s’affolait quand sa voix ébranlait ses certitudes et condamnait sa raison ? De sa cage thoracique qui vibrait, parfaite caisse de résonance, sous l’intensité de son timbre ? Était-ce son rôle de coureur de jupons qui l’empêchait de voir clairement son jeu, d’aller au-delà de cette image entretenue avec une certaine ferveur pour ne pas attirer les soupçons, et ne pas se noyer dans la solitude lorsqu’elle n’était pas là ? Elle le connaissait pourtant, au moins un peu. Sans doute plus qu’aucune autre. Elle aurait dû - pu - le percer à jour, saisir qu’il aurait reconnu ses mots entre mille, senti le froissement de ses lèvres alors qu’elle les prononçait. Elle parvenait déjà à l’éloigner d’une quelconque créature de rêves par de simples lettres trop noires sur un écran trop blanc, il ne préférait pas songer à ce qu’il adviendrait si elle venait à l’appeler, à dire haut et fort son nom. Camenko craignait n’être plus en mesure de se contrôler si elle franchissait cette ligne. Il peinait déjà à se maîtriser quand il entendait son ton se nimber de jalousie, celle-là même qui l’animait lui aussi quand il la voyait proche d’un autre homme ou qu’il en surprenait un à risquer une remarque graveleuse, et qu’il réfrénait parce qu’il n’en avait pas le droit.
Mais les œillères de Maggy le préservaient encore un peu, tempéraient son discernement qui s’embrasait chaque jour un peu plus dès qu’il était question de l’Italienne.

Le contact de ses mains sur sa peau réveilla davantage l’envie qui grondait en lui, la chaleur de ses doigts passa le derme, déferlant en vague dans chaque parcelle de son être, rappelant les sensations de leurs derniers ébats. Ce n’était pourtant qu’hier qu’elle quittait son lit pour retourner à sa vie sans faux pas, hier qu’elle laissait son odeur sur les draps. Hier ne lui avait jamais paru aussi loin. Une semaine était de trop, et ce constat aurait inquiété Camenko s’il avait pu songer clairement, analyser posément la complexité de la situation et la merde dans laquelle il se fourrait. Mais il ne pensait plus. Son corps et son cœur se faisaient indépendants, rattachés à ceux de la brune.

« J'espère que tu as plus de quelques minutes à m'accorder cette nuit... »

Il l’aurait retenue quelques heures, sinon quelques jours si on lui en avait laissé l’opportunité, mais le temps leur manquait. Dehors le monde s’éveillait alors qu’il se suspendait encore à la nuit pour ne pas se souvenir qu’elle partirait bientôt, qu’elle quitterait trop vite ses bras.

Ses mains se firent entreprenantes, pressantes sur ses hanches, autoritaires quand il la défit de sa veste militaire qui tomba sur le carrelage froid dans un cliquetis métallique. Camenko la coinça contre le meuble, sa bouche se glissa sur la sienne dans un soupir d’aise. Il la serra un peu plus contre lui, comme pour étouffer une bonne fois pour toutes le peu d’air qui se battait encore entre leurs corps. Ses doigts se perdirent sur sa nuque, dans ses longues mèches sombres avec lesquels il joua, les enroulant autour de son index pour en rester prisonnier. Il approfondit le baiser, se libéra de la cascade indisciplinée de cheveux noirs pour se glisser sous son haut, trouver sa peau bouillonnante, ce parfum ensorcelant qui impregnait systématiquement son esprit. Il voulait une fois encore que son être entier garde l’odeur de ses lèvres, de ses doigts, de son corps qui répondait au sien. Il agrippa le tissu, tira sur le vêtement pour l’en défaire, découvrir plus de peau, plus de ce corps qu’il lui tardait de dévêtir entièrement. Sa dextre glissa sur son épaule nue, et ses lèvres en suivirent le galbe quand sa main gauche tomba le long de sa colonne vertébrale, retrouvant la cambrure de ses reins contre lesquels reposait l’arme qui la suivait comme son ombre. Il défit à l’aveugle l’attache du holster qu’il finissait par connaître par cœur, empoigna la crosse de l’automatique et l’éloigna, le faisant crisser contre le plan de travail.

Sa bouche reprit ses droits sur la chair trop douce de son amante, trop lisse malgré la constellation de ses cicatrices.
CODE BY ÐVÆLING
Maggy Bukovski
STAFF
Maggy Bukovski
Messages : 378
Date de naissance (rp) : 09/03/1983
Localisation (rp) : Le plus souvent dans le quartier de nuit
Emploi (rp) : Lieutenant au sein de la mafia russe
Statut civil (rp) : Mariée
Life : Un accent italien léger mais présent - Russo-italienne - Plutôt grande pour une femme - Toujours armée

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue5/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (5/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue120/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (120/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2
Re: Stay woke. | Maggy Mer 17 Juil - 21:43


Bien-sûr qu'elle aurait voulu parier. L'envie la démangeait, souvent, de se prêter à ce jeu-là, de traverser cette ligne jamais franchie auparavant. Elle était mutine et intrépide, autrefois, mais la femme-enfant joueuse qui sommeille en elle étouffe sous une montagne de responsabilités et de menaces. Dans une autre vie, elle aurait voulu l'appeler lors de ses nuits de garde, susurrer contre le combiné du téléphone tout son désir de le retrouver. Peut-être se serait-elle isolée dans les vestiaires, le temps d'une photo suggestive à lui envoyer, pour réchauffer ses nuits de solitude... Ou bien pour s'assurer que même dans les bras d'une autre, il reste hanté par son visage. Mais comment trouver encore le moyen de jouer quand vos mains sont à ce point tachées de sang ? Comment risquer un message, une photo érotique quand vos conversations sont très probablement tracées ?

Et puis ce serait lui donner un bien trop grand pouvoir sur elle, si elle le laissait seulement entrevoir le manque qui la ronge parfois. Ses sourires enjôleurs et le puits sans fond de ses yeux ne sont pas suffisants pour faire oublier à l'Italienne les instincts primaires du Drazavic. Ses talents de manipulation sont trop aiguisés pour qu'elle ne craigne pas qu'il les utilise sur elle. Le doute subsiste, pernicieux. Et s'il se servait d'elle ? Si elle n'était qu'un pion parmi d'autres sur l'échiquier de sa vie, nécessaire à son ascension démesurée ? S'il espérait seulement recueillir ses confessions sur l'oreiller ? Margherita baisse sa garde dès que leurs corps se rejoignent, mais elle ne peut prendre le risque de se dévoiler tout à fait, Camenko en profiterait pour l'achever. Elle survit depuis trop longtemps. Aux vices d'un père violent, à l'endoctrinement dévastateur de l'armée russe, aux crimes que la Bratva la force à commettre, à la pression d'un mari abusif... Quelle tragédie ce serait que de perdre la vie pour avoir octroyé à son amant le pouvoir de presser la détente.

Pourtant, parfois, elle n'aspire qu'à ça.

Quand le silence s'épaissit, rejoignant la tension grandissante qui suspend leurs paroles. Quand leurs bouches se joignent, et que son souffle déjà erratique se délite tout à fait pour mourir sur les lèvres du slave. Son blouson tombe sous les mains masculines, dévoilant le corps enserré dans un débardeur noir taché du sang d'un autre. Les traces sont presque invisibles, pour ceux qui n'auraient pas l’œil aguerri du Serbe qui, trop habitué, ne s'en souciera sans doute pas. Le tee-shirt échoue au sol peu après, et la poitrine de la brune, oppressée par un soutien-gorge d'une sobriété alarmante, vient s'écraser contre le torse de son amant.

La chemise qu'il porte la gêne soudain bien plus, et ses doigts se fraient habilement un chemin entre leurs corps enlacés, s'emparant des boutons qui maintiennent le vêtement fermé. Camenko voûté sur elle, sa bouche chaude posée sur son épaule, elle peut laisser la sienne parcourir la peau que ses mains dévoilent. Ses lèvres effleurent son torse, sèment un sillon de baisers brûlants sur la chair souple, à l'odeur enivrante. La chaleur qui enfle dans son ventre chasse toute l'appréhension qui aurait pu s'y trouver, et crispe l'une de ses mains sur un pan de chemise, auquel elle s'accroche avant de le faire glisser enfin. Le vêtement ne résiste pas, et il rejoint au sol ceux qui s'y entassent déjà, froissant l'arrangement parfait de l'appartement.

Sous sa bouche, elle sent son cœur battre, le rythme cardiaque qui s'emballe au même titre que le sien. Un instant, il lui faut fermer les yeux pour résister à la tentation de réclamer sa chambre, son lit, ses draps. S'il l'emmène là-bas, s'il lui offre le confort d'un matelas qui porte son odeur, elle n'est pas sûre de trouver la force de le quitter à nouveau. Mais le temps leur est compté et elle sait, déjà, qu'elle restera sur sa faim, quoiqu'il se passe ici. Qu'il lui manquera à la seconde où elle s'engouffrera dans l'ascenseur pour quitter les lieux. Terrible sentiment que d'envisager la fin avant même que tout ait commencé.

Son regard est sans doute trop noir, noyé d'émotions douloureuses à nouveau quand elle relève les yeux vers lui, délaissant son torse à présent dénudé. Elle passe ses bras autour de son cou, croise les mains sur sa nuque et se hisse vers lui pour reprendre sur ses lèvres le baiser nécessaire à sa survie. A défaut de retrouver son souffle, elle boit celui du slave, s'accroche à sa bouche encore quand elle prend appui sur l'îlot central pour se hisser sur ce dernier. Elle écarte ses jambes, gainées dans son jean noir, lui offre la place de se glisser entre ses cuisses pour rester près d'elle.
Camenko Drazavic
Camenko Drazavic
Messages : 2047
Date de naissance (rp) : 23/08/1981
Localisation (rp) : dans l'ombre du renseignement, dans celle du Premier ministre, ou dans les boyaux du Pussynight.
Emploi (rp) : Officier traitant à l'OSA, conseiller rattaché au Cabinet du Premier ministre.
Statut civil (rp) : marié à son travail. Du reste, fidèle à une femme qu'il ne peut pas avoir, du moins pour le moment.

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue10/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (10/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue340/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (340/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2 + Éden + Samsam + Ofélia
Re: Stay woke. | Maggy Jeu 18 Juil - 12:45



Dieu qu’il aimait les femmes. L’insolence de leur corps, la volupté de leur sensualité, les lignes parfaites d’une silhouette nue, rendue aux doigts d’un amant. La courbe d’un sein, la chute d’un rein, la cambrure d’une nuque, la fragilité de leur taille, creusée ou non. La beauté avec laquelle elles se rhabillaient, plus que celle dans laquelle leurs vêtements tombaient. Entendre le froissement des tissus riches sur une peau blanche, l’autorité d’un talon au premier pas, le murmure métallique des bijoux qu’elles revêtaient. Puis il y avait leurs jeux, leurs rires. Les lèvres mordues, les râles retenus, les soupirs contenus. Toutes ces petites choses qui les rendaient volontairement dangereuses, que les hommes se damnaient pour apprécier. Il aimait les femmes, les connaître, les posséder un instant seulement, malmener leurs chairs, leur souffle, s’amuser de leur cœur quand le sien menaçait de lâcher de désir. Et il y avait l’Italienne, qu’il convoitait plus qu’aucune autre. Il voulait tout d’elle. Ses lèvres, ses soupirs lascifs, le soulèvement de ses côtes sous sa peau fine. Un saut du cœur chaque fois que son téléphone vibrait, un rien de déception en constatant que ce n’était pas elle qui lui écrivait. Il voulait qu’elle reste quelques heures de plus. Qu’elle lui accorde un lendemain, un seul. Ou pourquoi pas un autre, le suivant. Le monde ! si elle pouvait le lui offrir. Il refusait de penser au vide écœurant qu’elle laisserait en fuyant, à la sensation détestable d’inachevé qui lui restait chaque fois en travers de la gorge. Il avait pourtant le pouvoir de la retenir, il suffirait d’un rien : d’un peu de courage, d’accepter de prendre le risque, de perdre un peu du contrôle qu’il gardait jalousement. Mais tout était trop compliqué. C’était de plus en plus dur de la voir partir, ce serait pire encore d’essuyer un refus de sa part.

La perfection des défauts de Margherita roula sous les paumes du trentenaire. Il retrouva le tableau des cicatrices esquissant les contours des aventures passées ; et dans cet entrelac confus crevait la peau encore intacte, celle qui servirait de toile à de nouvelles déchirures. Il s’inquiétait chaque fois d’en découvrir une autre, que se dessine sous la pulpe de ses doigts une boursouflure encore jeune, trahissant la violence de sa dernière mission. Ses mains connaissaient par cœur le chemin qui retraçait l’historique de ses blessures. Il les avait déjà trop décrites pour ne pas remarquer une nouvelle crevure dans le cuir opalin de l’Italienne. Et il se demandait chaque fois si elle avait fait payer celui qui avait osé l’endommager, ou s’il faudrait se mêler de ce qui ne le regardait pas pour s’en charger lui-même.

La brûlure des baisers de la brune sur le torse qu’elle libérait de sa prison de coton déclenchèrent une série de frissons qui remontèrent l’échine de Camenko, plantant leurs griffes dans son cœur, électrisant ses muscles. Il se sépara brièvement de l’Italienne pour se défaire enfin de la chemise qui l’étouffait, l’empêchait de profiter pleinement de sa présence. Le Slave revint immédiatement contre elle, pressant son torse contre sa poitrine. Il se perdait dans cette énergie animale qui magnétisait leurs corps en les attirant inexorablement l’un vers l’autre.

Ses yeux clairs tombèrent dans ceux de Maggy, sombres d’un millier d’émotions qui le troublèrent. Il retrouva la douceur de sa bouche, son souffle qui se mêlait au sien, pourtant devenu rare. Elle se suspendit à ses lèvres, à sa nuque, prit place sur le meuble pour l’attirer entre ses jambes fuselées. Camenko, étonnamment docile, ne se fit pas prier. Il remonta ses cuisses, le contact rêche des jeans de son amante lui paraissant soudain hostile. Ses doigts trouvèrent finalement le chemin de ses fesses qu’il agrippa pour la rapprocher de lui avec insistance, calant son bassin au sien. L’urgence de la situation lui mordait l’âme, l’envie limait sa patience, et le désir rendait étroit son pantalon.

Ses mains ne savaient plus se tenir, ne savaient plus où se diriger tant elle lui avait manqué. Il avait envie de tout redécouvrir, de sentir sa peau gondoler de frissons, d’entendre son rythme cardiaque rendre les armes. Les côtes de la jeune femme défilèrent sous ses caresses. Il s’attarda quelques secondes seulement sur le galbe de ses seins, enserrés dans la simplicité de leur écrin, pour se concentrer sur leur liberté. Dans un geste rapide, le trentenaire défit l’attache du soutien-gorge, éloignant bien vite le sous-vêtement. Peu importaient les artifices, la brune n’en avait pas besoin pour qu’il ait envie d’elle. Il se fichait bien des dentelles, de l’inconfort d’une lingerie fine, pourvu qu’elle soit là. Pourvu qu'elle soit sienne.
Ses prunelles rendues noires de désir tombèrent sur sa poitrine où ses doigts s’égarèrent délicieusement, effleurant la rondeur du buste érigé qui se tendit davantage contre son pouce. Sa bouche fondit une nouvelle fois sur son cou, dévalant sa peau, affrontant le vertige du feu qui le consumait. Sa langue, joueuse, et ses dents possessives trouvèrent rapidement leur place, dévorant passionnément son sein gauche, ses lèvres rendues vibrantes par les pulsations du palpitant de l’Italienne. Sa poigne désireuse s’attarda sur ses hanches, sur la ceinture insupportable qui tenait l’un des derniers vêtements de Maggy. Il en fit sauter la boucle, un torrent bouillonnant ravageant tout son bas-ventre.
CODE BY ÐVÆLING
Maggy Bukovski
STAFF
Maggy Bukovski
Messages : 378
Date de naissance (rp) : 09/03/1983
Localisation (rp) : Le plus souvent dans le quartier de nuit
Emploi (rp) : Lieutenant au sein de la mafia russe
Statut civil (rp) : Mariée
Life : Un accent italien léger mais présent - Russo-italienne - Plutôt grande pour une femme - Toujours armée

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue5/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (5/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue120/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (120/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2
Re: Stay woke. | Maggy Jeu 18 Juil - 14:37



Les mains du slave semblent conduire, comme aucune autre, une chaleur électrique qui se décharge sur la peau de l'Italienne. Un seul effleurement de sa part provoque des ondes de choc qui font vibrer sa chair, la hérissent de frissons à peine perceptibles. Les caresses de tous les autres lui paraissent bien fades en comparaison, dénuées de cette saveur au goût suave de l'interdit. Il est extrêmement rare qu'elle se laisse aller dans d'autres bras que ceux de Camenko, et de Vadim lorsqu'il est là, c'est encourir un danger bien trop grand pour un plaisir somme toute relatif et un résultat souvent décevant. Elle cède parfois, lorsque la tension se fait trop forte, que le sentiment prégnant d'emprisonnement est trop difficile à encaisser, quand elle ne supporte plus de savoir que son mari comme son amant ne se privent pas, eux, d'aller trouver leur réconfort ailleurs. Mais chaque incartade de sa part n'est qu'une déception douloureuse, le constat amer que rien ne vaut plus les bras du Serbe. Il est parvenu à s'immiscer, insidieux, dans les moindres recoins de son être, et chaque parcelle de sa peau ne jure plus que par lui. A cet instant, son corps pressé contre le sien dans la promesse des délices à venir, elle prend la pleine mesure du manque criant qui la paralysait depuis plusieurs jours.

Peu à peu, la frénésie s'empare d'eux, rendant leurs gestes fébriles, presque maladroits de tant d'impatience. Rien ne compte que la sensation de son corps chaud contre le sien. Le torse où se dessinent des muscles d'une perfection divine épouse le galbe d'une poitrine encore galbée, épargnée pour l'heure par les marques du temps. Est-ce le sport intensif, liée à une hygiène de vie quasiment irréprochable en dépit des dangers quotidiens, qui la préserve si bien ? A l'aube de son trente-sixième anniversaire, Margherita conserve une peau souple et ferme, une silhouette élancée et musclée par des années d'entraînement, mais tristement abîmée de cicatrices qui retracent son histoire à même la chair. Cette réalité est d'autant plus saisissante dès lors qu'elle contraste avec la perfection du corps de l'amant, sublimé par la sobriété du lieu qui les entoure.

Elle délace ses doigts, jusqu'alors noués sur sa nuque, et laisse retomber ses mains le long de son dos. Les paumes se déplacent en mouvement appuyés, rendues possessives par le désir qui les anime. Elle retrace le contour des larges épaules masculines, s'y accroche quand il la débarrasse du morceau de lingerie devenu inutile. Elle ferme les yeux à l'instant où il se voûte sur elle, posant sa bouche bouillonnante sur sa poitrine offerte. Son souffle se fait plus court encore, si une telle chose est possible, et la noiraude se cambre, poussant sa chair frémissante entre les lèvres voraces. Si elle frémit au passage de ses dents, elle sait pourtant qu'il ne la marquera pas. Il ne lui offrira pas même un suçon pour souvenir torride de leurs ébats, présent qu'elle chérirait en son absence. Ils ne peuvent pas prendre ce risque-là, elle le sait, surtout pas maintenant, quand Vadim est susceptible de dévoiler sa peau à tout moment.

Son cœur rate un battement quand Camenko défait sa ceinture, et repart dans une embardée chaotique sous la caresse de sa langue. Les mains féminines reprennent leur course, échouent à leur tour sur le pantalon chino qui les privent encore de l'accès à l'objet convoité. Il faut pour cela qu'elles se faufilent entre eux, éloignent même un peu leurs corps qui n'aspirent qu'à se fondre l'un en l'autre. Les tintements métalliques de leurs ceintures respectives se répondent en écho, suivis de près par le crissement des fermetures éclair qui s'ouvrent. Elle passe ses mains devenues brûlantes sous son pantalon, et le simple vide créé par ce geste fait glisser le vêtement sur les cuisses masculines. Elle n'a pas besoin qu'il tombe plus bas, elle n'aura sans doute pas la patience de le déshabiller tout à fait. Il aurait fallu, pour ça, qu'ils se soient déjà vus cette semaine, qu'elle ne soit pas à ce point obsédée par sa peau, par l'idée de s'unir à lui à nouveau.

Elle sent bientôt contre sa paume, à travers le tissu d'un boxer devenu clairement trop étroit, la preuve que son impatience est partagée. Un soupir aigu, à peine perceptible, fuse entre les lippes de la brune à cette sensation exquise de le sentir enfler, encore, dans le creux de sa main. La voix rendue rauque par le désir insoutenable, elle l'appelle tout bas, dans une inflexion qui tient sûrement plus de la supplique que de l'ordre.

« Camenko... »

Camenko Drazavic
Camenko Drazavic
Messages : 2047
Date de naissance (rp) : 23/08/1981
Localisation (rp) : dans l'ombre du renseignement, dans celle du Premier ministre, ou dans les boyaux du Pussynight.
Emploi (rp) : Officier traitant à l'OSA, conseiller rattaché au Cabinet du Premier ministre.
Statut civil (rp) : marié à son travail. Du reste, fidèle à une femme qu'il ne peut pas avoir, du moins pour le moment.

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue10/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (10/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue340/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (340/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2 + Éden + Samsam + Ofélia
Re: Stay woke. | Maggy Ven 19 Juil - 17:19



Le concert de cuir et de métal devint double, se répercutant en écho jusqu’aux tympans du trentenaire, pourtant sourd des battements de son cœur sur le point de lâcher prise. Il avait abandonné pour de bon son propre rythme, se calant sur celui de Margherita qu’il sentait plus que jamais tambouriner dans sa cage, contre sa bouche qui ne ménageait aucune parcelle de sa poitrine. La respiration haletante de la jeune femme l’enivrait, réveillant quelque instinct animal jusqu’alors réfréné. Son corps lié au sien, Camenko ne pouvait plus faire semblant, prétexter d’en aimer d’autres quand aucun plaisir charnel ne concurrençait celui qu’elle lui procurait. Quand il avait à se faire violence pour ne pas réclamer sa présence après quelques jours sans se voir. Seuls, enfin, il n’avait plus besoin de se contrôler, de surveiller ses regards pour s’assurer que personne ne surprendrait l’envie avec laquelle il s’abreuvait de sa beauté.

Il aurait été bien incapable de dire quand la situation avait dérapé. Il ne s’attachait pourtant que difficilement, habituellement. Et lorsqu’il le faisait, il s’arrangeait toujours pour que la nausée des sentiments qui lui venaient se taise. C’était qu’il manquait de temps, entre le Klan et le Renseignement, entre les mensonges et les manipulations. Il ne pouvait offrir à une femme un avenir sentimental quand il était si peu certain de ce à quoi ressemblerait le sien. L’esprit pris par les missions officielles ou illégales, par ses idées parricides, Camenko ne pouvait se laisser aller à l’entretien de sa vie privée. Les choses étaient claires pour lui comme pour ses amantes ; et jamais le trentenaire ne s’était permis de faire miroiter à l’une d’entre elles un hypothétique futur auquel il ne croyait pas. C’était plus simple ainsi.
Mais le contrôle lui avait échappé si rapidement avec Maggy … Il n’aurait su déterminer à quel moment l’étincelle dans sa poitrine s’était embrasée à ce point. Il ne voulait pas comprendre, non plus, surtout pas maintenant. Le Serbe acceptait cette fatalité délicieuse qui prenait tout son sens lorsqu’il sentait la brune frémissante entre ses bras.

Le pantalon qu’il portait tomba sur ses jambes, et son torse se souleva d’une inspiration salvatrice quand il sentit les doigts féminins contre sa virilité. Le tissu de son boxer, pourtant fin, ne lui avait jamais paru plus hostile. Un nouveau soupir déchira ses poumons lorsque la main de l’Italienne raffermit ses carresses sur lui, trahissant l’emprise qu’elle avait sur ses sens et sa raison. Ses lèvres prirent violemment les siennes, ses mains s’agrippèrent aux cuisses de son amante. Le désir déjà insoutenable grimpa davantage. Son baiser se voulut plus ardent, arrachant le souffle de la jeune femme. Il faillit perdre pied lorsqu’elle l’appella, l’implora, de cette voix ensorcelante qui avait plus d’effet sur lui que n’importe quel autre son. Un sourire satisfait, carnassier, étira les lèvres de Camenko. Il froissa ses longs cheveux noirs, les tira en arrière et l’allongea là : entre une tasse de café devenant lentement froid et une arme encore chaude de sa nuit de crimes. Le brun se détacha finalement d’elle, titubant presque de la violence du vide qui le happa quand il perdit le contact de son corps. Il avait besoin de plus. De la prendre sur ce plan de travail impeccable et inconfortable, sur le carrelage glacé qui calmerait peut-être l’effervescence de sa peau, de la retrouver à nouveau pleinement, de la laisser frémissante, gémissante. Rapidement, le Serbe fit rouler le bas de Maggy sur ses fesses, l’en débarrassant pleinement pour laisser apparaître le dernier rempart à son plaisir.

Il assiégea ses cuisses nues, mordit le derme si fin, se délectant de sa chair, de son odeur, de cette douceur qui lui avait manqué. Il embrassa son ventre, son aine, griffant légèrement ses hanches sans pour autant la marquer. Ils prenaient déjà trop de risques pour que se fasse ressentir l’envie de laisser des traces de leurs délits. Ses doigts impatients tombèrent sur le sous-vêtement détestable qui les séparait toujours et qu’il fit glisser le long de ses jambes. Camenko la redécouvrit enfin dans toute sa perfection : sa peau jeune, la finesse de ses muscles, le dessin de ses hanches auxquelles il s’agrippait si facilement. Autoritaire, il la tira un peu plus vers lui avant de fondre sur la fournaise de ses cuisses, échappant un grondement rauque, s’enivrant un instant, un instant seulement de ce plaisir coupable qu’il n’avait pas goûté depuis bien trop longtemps. Sa patience s’usait plus vite qu’il n’aurait pu le prédire, et il se résolut à abandonner le jeu de ses lèvres pour répondre à la supplication du corps de son amante. Il fallait faire taire la brûlure de ses nerfs, ce besoin vital d’elle qui l’abrutissait.

Le trentenaire se redressa pour se défaire dans un empressement fébrile du caleçon qui l’oppressait tant. Ses deux mains glissèrent sur les cuisses de Maggy, son bassin chercha le sien. Il se pencha sur elle pour retrouver sa bouche, son souffle si chaud qu’il manqua en perdre le sien. Et il s’enfonça enfin en elle, retrouvant l’étuve de son bas-ventre, la pression de ses chairs, ce frisson désinvolte. Un râle libérateur déchira ses lippes, s’écrasant contre celles de son amante. Son équilibre, sa conscience, tout son être vacilla l’espace d’un instant. Il tressaillit, presque fébrile, accusant le décharge galvanisante qui avait inondé son corps quand il s’était perdu dans sa chaleur. Il brûlait, se consumait d’un désir et d’un plaisir qu’il avait insupportablement attendus.
CODE BY ÐVÆLING
Maggy Bukovski
STAFF
Maggy Bukovski
Messages : 378
Date de naissance (rp) : 09/03/1983
Localisation (rp) : Le plus souvent dans le quartier de nuit
Emploi (rp) : Lieutenant au sein de la mafia russe
Statut civil (rp) : Mariée
Life : Un accent italien léger mais présent - Russo-italienne - Plutôt grande pour une femme - Toujours armée

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue5/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (5/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue120/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (120/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2
Re: Stay woke. | Maggy Ven 19 Juil - 20:52


Camenko. Ces trois petites syllabes suffisent toujours à embraser les sens du Serbe qui, dès lors, affiche l'air orgueilleux de celui qui pense maîtriser la situation. Margherita est pourtant loin d'être docile, mais cette nuit il a pour lui l'avantage du temps qui manque, il faut bien que ce dernier ait une utilité quelconque. Elle ne devrait pas être là du tout, alors elle ne peut certainement pas se permettre de jouer la carte de l'insolence, et de se faire désirer. Et même si elle ne l'aurait jamais admis à voix haute, elle ne peut pas nier que le désir qui la tiraille est trop exigeant pour être encore repoussé. Chaque caresse, chaque baiser ne fait qu'amplifier ce sentiment de fébrilité qui a désormais pris possession de son être tout entier. Comment a-t-elle seulement fait pour, des jours durant, résister à l'appel de sa peau, alors même qu'ils se croisaient dans les couloirs du Pussynight ? La seule chose qui la sauve véritablement reste sans doute la discrétion à laquelle ils sont forcés. Elle ne pourrait pas l'entraîner dans une cabine de douche ou un dortoir inoccupé pour espérer apaiser le feu qui lui brûle les reins. L'Italienne, d'ordinaire impatiente, n'a jamais eu avec lui d'autre choix que d'apprendre à garder son sang-froid.

Maîtrise qui s'étiole sous la morsure de ses baisers brûlants. Elle a depuis longtemps perdu tout désir de lutter quand il la débarrasse des derniers obstacles de tissu qui le séparent d'elle, empêchent leurs corps frémissants de se retrouver. Les prunelles encore assombries de désir parcourent, voraces, les moindres détails de la chair masculine qui s'offre à elles. Les bras tendus, Maggy passe ses mains sur le rebord du plan de travail, s'y accroche pour ne pas être tentée de l'appeler, de le ramener plus rapidement vers elle. Son impatience se lit déjà dans son regard noir, son corps alangui, le soulèvement affolé de sa poitrine et le rouge qui a coloré ses joues. Elle s'est lue, surtout, dans cette supplique douloureuse qui a passé la barrière de ses lèvres lorsqu'elle l'a appelé à elle. La noiraude est déjà trop vulnérable pour l'implorer encore.

Et pourtant elle se cambre, la tête renversée en arrière, le corps arc-bouté dans un sursaut de plaisir brut quand il prend d'autorité ses cuisses brûlantes et moites. Sa conscience semble se faire la malle, s'envolant dans les limbes d'un désir douloureusement ignoré jusqu'alors, et un gémissement fuse entre les lippes féminines. Ils n'ont que trop rarement le temps pour ces caresses-là, si intimes qu'elles les font inévitablement chanceler, brisant leurs défenses en laissant entrevoir le rêve de cette vie qu'ils ne partageront jamais réellement. La brune loupe une inspiration, puis une autre avant de reprendre son souffle dans un hoquet de frustration, quand il s'écarte déjà de son intimité.

La douleur de cet étrange abandon n'est qu'éphémère, pourtant. Une seconde plus tard, le corps du Serbe surplombe à nouveau le sien, et leurs bouches se joignent quand, d'un mouvement fluide et instinctif, il plonge au creux de son être pour les unir enfin. Les dents se plantent dans la lippe inférieure, un râle d'extase lui échappe par inadvertance, bien qu'elle ne cherche plus à se cacher à présent. Les ongles se plantent dans les épaules slaves, et elle doit se faire violence pour desserrer son emprise et ne pas y laisser de marques qui le mettraient en danger. A défaut, elle cherche autre chose pour s'agripper, l'une de ses mains retrouve le bord de la table quand l'autre vient se perdre dans la chevelure qu'elle désordonne.

Leurs corps se retrouvent avec un naturel confondant qui ne nécessite pas la moindre réflexion, et l'esprit de Margherita déconnecte tout à fait. Son bassin se tend vers celui du Serbe, ses hanches se mettent en mouvement pour répondre aux inflexions des siennes, et ils rejouent ensemble cette danse connue par cœur qui n'est, pourtant, jamais la même. Rapidement, sa respiration se fait trop courte pour qu'elle puisse encore boire la sienne, et ses lèvres échouent contre la gorge masculine, qui accueille son souffle brûlant. Le plaisir enfle dans ses reins avec une fulgurance déconcertante, balayant sur son passage toutes les tensions des jours passés, tous les doutes qui l'empêchent si souvent de trouver le sommeil. Possessive, elle le ramène contre elle, son inconscient cherchant sans doute à souder leurs corps tout à fait pour ne pas affronter la séparation qui, inévitablement, suivra trop vite.
Camenko Drazavic
Camenko Drazavic
Messages : 2047
Date de naissance (rp) : 23/08/1981
Localisation (rp) : dans l'ombre du renseignement, dans celle du Premier ministre, ou dans les boyaux du Pussynight.
Emploi (rp) : Officier traitant à l'OSA, conseiller rattaché au Cabinet du Premier ministre.
Statut civil (rp) : marié à son travail. Du reste, fidèle à une femme qu'il ne peut pas avoir, du moins pour le moment.

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue10/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (10/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue340/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (340/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2 + Éden + Samsam + Ofélia
Re: Stay woke. | Maggy Mar 23 Juil - 21:35



Camenko avait perdu toute notion de discernement dès qu’il avait posé les yeux sur Maggy. S’il avait été intelligent, il se serait défait rapidement de l’attirance. Il aurait cuvé sa frustration dans les bras d’une autre, de l’une de ces filles dont on obtenait si facilement les grâces qu’il n’y avait plus de plaisir à les courtiser, ou d’une quelconque femme mariée dont il manipulait l’époux avec un naturel déconcertant. Mais l'erreur et l'absence de raison, au moins, se seraient arrêtées là. C’était une chose de s’accorder un peu de bon temps avec une partenaire dont le doigt rougissait de la présence d’une alliance, c’en était une autre de se croire au-dessus de tout en se prenant l’envie de désirer la femme d’un chef de la Bratva. Il ne connaissait que trop les Russes pour avoir passé trois longues années à les fréquenter, et tant d’autres à les surveiller. Leur côté volage ne l’étonnait plus, mais la jalousie fielleuse qui envenimait leurs veines, celle qui les rendait possessifs à l’extrême quand ils ne savaient pas même se faire fidèles, celle-là lui nouait encore la gorge.

Le trentenaire ne savourait jamais pleinement leurs rares instants ensemble. Sa lucidité finissait irrémédiablement par lui sauter au visage chaque fois que son amante s’éloignait, dès qu’elle fermait la porte et disparaissait pour Dieu savait combien de temps. Il mesurait le poids des conséquences dans ces moments-là, constatait qu’elles pesaient de plus en plus dans la balance, s’alourdissant avec les semaines, les instants volés.

Il avait beau pouvoir étouffer n’importe quelle rumeur en serrant la gorge de l’imbécile qui aurait ne serait-ce que songé à la siffler, il était bien plus complexe d’arrêter une information quand elle courait déjà ; et on n’éteignait pas si facilement les brasiers que ce type de nouvelles allumaient. Ils brûlaient vite, ravageaient tout, embrasaient les relations et les hommes. La vengeance n’attendrait pas, il pouvait le prédire. Elle frapperait fort, un accent russe logé dans les phalanges, un arrière-goût de Mère Patrie planté dans le métal d’une balle. Les liens déjà friables entre la Bratva et les Serbes en pâtiraient, et il ne faudrait pas une semaine pour que les autres organisations tentent de réduire en cendres les Tigrovi s’ils témoignaient le moindre signe de faiblesse. Ce ne serait plus qu’un concours : à celui qui frapperait le plus fort, à celui qui assènerait le coup fatal, à celui qui ferait vaciller une bonne fois pour toutes le socle des certitudes des Drazavic.
Le brun avait beau haïr les hommes à la tête du Klan, il ne pouvait se permettre de les voir chuter maintenant. Parce qu’ils reviendraient. Affaiblis, certes, mais plus dangereux encore. Il n’était rien de plus redoutable que de grands hommes blessés. Jelenko et Mirko mettraient Sarajevo à feu et à sang pour regagner leur dignité, et cela même s’ils devaient entraîner dans leur chute le pays entier. Leurs poumons étaient déjà tapissés des cendres sur lesquels ils aimaient tant régner, peu leur importait le sort de la Bosnie. Et Camenko, s’il avait l’audace d’en sortir vivant, serait finalement épinglé par ses supérieurs, ces hommes qui l’avaient élevé en tâchant d’en faire un pion parfait. Ils n’avaient sans doute pas pensé qu’il aurait l’indécence de s’amouracher de la seule femme qui lui était défendu d’avoir.

Il le savait bien : les bûchers partaient d’un rien, d’une étincelle. Ils ne pouvaient être cette étincelle.

Les doigts du Serbe se raccrochèrent aux hanches de sa partenaire. Fiévreux, tourmenté, il s’avança un peu plus en elle, plongeant jusqu’à la garde pour faire taire le rien de conscient et d’alerte dans son esprit qui lui ordonnait de se détacher d’elle. Il ne pouvait décemment l’abandonner quand elle répondait à son désir, quand la morsure de ses ongles dans ses trapèzes confirmait ce que son corps aimanté au sien criait déjà. Maggy ne laissait jamais de marques sur ses chairs, elle emportait dans sa fuite toute trace de son passage. Il aurait pourtant aimé retenir un peu d’elle, conserver son odeur sur son épiderme, sur les draps qu’il changeait trop vite par crainte qu’une autre femme ne reconnaisse le parfum si particulier qu’elle avait. Il s’appréciait pleinement aux endroits les plus brûlants de sa peau : sur son cou qu’il retrouva quand elle lâcha ses lèvres, entre ses seins qu’il sentait contre son buste. Camenko savoura davantage encore l’étau de ses chairs, la pression de ses muscles autour de lui quand le bassin de la brune ondula contre le sien, la ferveur avec laquelle elle le retenait prisonnier de ses bras. Si les premiers vas-et-viens salvateurs avaient l’étrange douceur des retrouvailles, les suivants étaient plus insistants, plus durs, lourds d’ardeur. Il avait envie de la faire céder sous ses assauts, de sentir gonfler dans son ventre une vague dévastatrice pour répondre à la sienne, nichée au creux de ses reins, grandissant dans chaque parcelle de son être.

Il se redressa, et sa peau lui manqua immédiatement. Un frisson froid, nuancé de plaisir, grimpa son dos, inondant ses nerfs de signaux contradictoires. Le Slave glissa ses mains sur les cuisses de l’Italienne, malmenant les chairs sous ses paumes avides, remontant jusqu’à ses fesses qu’il pressa entre ses doigts. Il replaça les jambes de la brune selon son bon vouloir, les positionnant sur son torse. Le souffle déjà court, la respiration rauque, il s’enfonça plus violemment encore en elle, s’agrippant à ses cuisses, à ses hanches pour la ramener contre lui chaque fois que ses coups de boutoir l’en éloignaient. Et il se délecta de la beauté de Margherita. De sa poitrine qui vibrait sous ses attaques, de ses joues devenues rouges, de son ventre qui frémissait de la présence de sa hampe, gonflée de vigueur. Une vague de chaleur frappa son corps, déversant dans ses muscles une onde étourdissante, qui le fit presque rendre les armes. Mais il ne pouvait s’y résoudre. Pas tout de suite. Il était bien trop tôt pour songer à abandonner, et il voulait repousser encore l’heure fatidique où il faudrait s’éloigner. Où elle s’en irait.

Le claquement saccadé de sa peau contre la sienne amplifia, le martèlement de ses reins se fit plus puissant, bien plus brusque. Il voulait faire tomber les dernières résistances de son amante, sentir autour de son sexe l’abandon du sien. Il n’était plus en reste de leur dernière nuit, mais déjà de celle-ci.
CODE BY ÐVÆLING
Maggy Bukovski
STAFF
Maggy Bukovski
Messages : 378
Date de naissance (rp) : 09/03/1983
Localisation (rp) : Le plus souvent dans le quartier de nuit
Emploi (rp) : Lieutenant au sein de la mafia russe
Statut civil (rp) : Mariée
Life : Un accent italien léger mais présent - Russo-italienne - Plutôt grande pour une femme - Toujours armée

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue5/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (5/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue120/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (120/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2
Re: Stay woke. | Maggy Mar 23 Juil - 23:12


Sans être devenue poupée de chiffon pour autant, Margherita se laisse manipuler sans lutter. Parce que les désirs du Serbe correspondent pleinement aux siens, plus que par une docilité qui, de toute évidence, ne lui ressemble pas. Elle veut croire, dans ces instants-là, que lui non plus ne réfléchit pas. Que ses actes vont bien au-delà de la raison, que son corps parle seul, sans plus lui demander l'autorisation avant d'agir. Ils entrent en fusion, s'embrasent comme deux allumettes en se frottant l'un à l'autre, et le plaisir balaie leurs conscience, reléguant la morale au dernier plan. Loin, très loin derrière le reste. Ne persiste plus, dans le champ de la noiraude, que l'odeur entêtante du slave, qui emplit ses narines, s'immisce dans les moindres parcelles de sa peau. L'étrange dépression d'air froid entre leurs corps lorsqu'il s'éloigne d'elle et compensée par la chaleur insoutenable qui les lie, comme si la température de la pièce avait augmenté de dix degrés au moins.

Le relâchant tout à fait, l'Italienne s'accroche de nouveau au plan de travail, ultime secours pour ne pas vaciller sous les assauts brutaux et implacables de l'amant. Sa poitrine se soulève sur le rythme douloureux de sa respiration saccadée, et sa bouche entrouverte expire à présent des feulements rauques dont l'intensité augmente avec les mouvements du bassin qui revient chercher le sien. Elle n'est plus en mesure de lutter bien longtemps, et l'orgasme la fauche quelques secondes plus tard, la propulsant dans la petite mort. Son ventre se contracte soudainement, ses muscles tétanisés, son sexe palpitant autour de lui, son corps un instant révulsé par la jouissance dévastatrice.

Le plaisir s'accroche à sa peau, les coups de boutoir de Camenko prolongeant les sensations jusqu'à ce qu'il exulte à son tour. Les bras de la noiraude se referment autour de lui tandis qu'il se répand, sans risques, au creux de ses cuisses. Dans un geste instinctif, animal, que seul permet l'anéantissement de ses barrières par l'orgasme, elle enfouit son visage quelque part dans le creux de l'épaule masculine. Les yeux clos, sa bouche brûlante posée sur la gorge palpitante, Maggy s'efforce de reprendre son souffle, son rythme cardiaque affolé peinant à retrouver une cadence normale. Son inconscient, pourtant, doit bien savoir que tout cela n'est qu'éphémère, parce qu'elle savoure avec un entêtement qui frôle le désespoir chaque seconde qui s'écoule, toujours trop vite.

Déjà, il leur faut se déprendre l'un de l'autre, autoriser leurs corps moites à s'éloigner. Et comme toujours, la brune accuse le coup, lorsqu'un onde froide et frémissante s'enroule autour de son corps nu, abandonné. Elle cligne des paupières et se décide à descendre de son perchoir, ses pieds retrouvant le contact du sol froid en même temps que son esprit se raccroche à la réalité. Les joues rouges et le regard brillant, elle se fait désormais violence pour ne pas à nouveau quémander le réconfort de ses bras. Ils n'ont pas le temps pour ça, et ce serait, ce soir, particulièrement dangereux. Elle se racle la gorge, lève sur Camenko un regard noir et tourmenté en soufflant, récupérant ses vêtements au passage :

« Je t'emprunte ta salle de bains. »

La violence avec laquelle elle s'éloigne de lui, si rapidement après leur étreinte, lui retourne l'estomac. S'ils sont toujours pressés, elle essaie d'ordinaire de faire en sorte que ses départs ne ressemblent pas à des fuites. Cette fois, elle a l'impression de partir comme une voleuse. Et elle a beau ne pas avoir le choix, l'acte n'en est pas moins douloureux. Ses pas la portent, avec l'efficacité de l'habitude, jusqu'à la salle d'eau dans laquelle elle peut se rafraîchir un instant. Il s'agit seulement d'être présentable pour retrouver le monde extérieur. Le bruit. La chaleur. Les gens. L'angoisse qui se répand, partout autour d'elle.

Quand elle en ressort, environ cinq minutes plus tard, c'est de nouveau habillée, et ses cheveux remis en ordre. Ses joues sont moins roses, sa peau plus mate, seul le parfum de Camenko sur sa peau témoigne encore de leurs ébats. Mais elle prendra une douche, sitôt rentrée, pour l'effacer tout à fait. En le rejoignant dans la cuisine, elle sait déjà qu'aucune explication n'est nécessaire. Il sait, mieux que personne, la responsabilité qui leur incombe, et la dangerosité de ce qu'il n'arrive pas à cesser de faire. Sourire factice accroché aux lèvres pour dissimuler son regard mélancolique, elle s'approche du slave, se hisse sur la pointe des pieds pour embrasser l'angle de sa mâchoire.

« Fais attention à toi. »
Camenko Drazavic
Camenko Drazavic
Messages : 2047
Date de naissance (rp) : 23/08/1981
Localisation (rp) : dans l'ombre du renseignement, dans celle du Premier ministre, ou dans les boyaux du Pussynight.
Emploi (rp) : Officier traitant à l'OSA, conseiller rattaché au Cabinet du Premier ministre.
Statut civil (rp) : marié à son travail. Du reste, fidèle à une femme qu'il ne peut pas avoir, du moins pour le moment.

Feuille de personnage
Réputation:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue10/10Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (10/10)
Influence:
Stay woke. | Maggy Left_bar_bleue340/1000Stay woke. | Maggy Empty_bar_bleue  (340/1000)
Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2 + Éden + Samsam + Ofélia
Re: Stay woke. | Maggy Mer 24 Juil - 0:48



Comme une réponse à ses pensées les plus coupables, le plaisir força Maggy à l’abandon. Le tressaillement de ses muscles tandis que son corps de cambrait, les contractions de ses chairs contre sa virilité, la poitrine immobile, retenue par un souffle coupé, trahissaient l’intensité de l’orgasme. Ivre de cette vision, galvanisé par des sensations presque oubliées, Camenko ne put résister bien longtemps lui non plus. Il retrouva le corps de son amante, oppressant d’une chaleur contagieuse, écrasé contre le sien. L’appel de la jouissance mordit sa nuque, faisant manquer un battement à son cœur, gonflant son sexe quand d’ultimes coups de reins achevaient de lui faire lâcher prise. Il perdit la tête, se plongeant pleinement entre les cuisses humides de la brune, sa virilité palpitant dans un dernier effort. Un râle franchit la barrière de ses lèvres, et il s’accrocha plus que jamais aux courbes de l’Italienne, ne souhaitant pour rien au monde qu’elle s’échappe à cet instant précis. Le Serbe ferma les yeux, se saoulant encore un peu du parfum de Margherita. Il glissa une main sur la nuque de la brune quand sa gorge accueillait la brûlure du souffle féminin. Ses doigts enchevêtrés dans les longues mèches rendues poisseuses par l’effort témoignaient du besoin viscéral de la garder dans ses bras. Il sentait ses respirations contre son buste, les soubresauts effrénés de son palpitant qui battait violemment dans sa cage thoracique. Le sien jouait le même rythme, accusant la décharge de l’orgasme.

Le Slave soupira d’aise, laissa un baiser contre la tempe de la jeune femme avant de la relâcher. A nouveau il eut froid. Maggy se détacha, s’éloigna, et il sentit le souffle glaçant de l’instant brisé lui hérisser les poils. S’il y avait toujours un naturel étonnant à leurs caprices, Camenko trouva cette séparation affreusement hypocrite. La manière empressée dont elle ramassa ses vêtements, la violence de ses pas qui le fuyaient, et son regard, sombre, bien trop sombre, qui s’échappait. Sa gorge se noua, et il eut la détestable impression que son cœur rampait dans son œsophage pour venir se suspendre à ses lippes. Il prit sur lui pour ne pas attraper le poignet si fin de l’Italienne alors qu’elle s’éloignait, la coincer à nouveau contre son corps toujours vibrant, effacer les craintes, les doutes, la connerie de leur conscience trop sérieuse. Il se maîtrisa pour ne pas recommencer cette douce folie.

Camenko passa une main sur son visage marqué par le plaisir plus que par la fatigue et ferma les yeux, son esprit encore embué rejouant immédiatement la scène qu’il s’étaient partagés. Il poussa un soupir saccadé, remonta son pantalon et prit appui sur la surface devant lui le temps que son rythme cardiaque regagne un tempo décent. Il trouva le plan de travail encore chaud, encore humide, sous ses paumes, et il s’en satisfit.

Rapidement, alors même que son sang battait encore à ses tempes, sa raison reprit ses droits sur lui, et ses sens regagnèrent peu à peu la réalité. Il observa les alentours, balaya la pièce du regard, s’arrêtant sur la tasse de café encore pleine, sur l’automatique qui traînait là, froid, semblable à une ancre qui le dégrisa une bonne fois pour toutes. Les yeux clairs du trentenaire se braquèrent sur le couloir quand il entendit les pas feutrés de Margherita revenir. Habillée apprêtée, ce fut comme s’il ne s’était jamais rien passé. On aurait pu croire qu’elle avait retrouvé le confort de son appartement directement après être partie du Pussynight. Il ne restait déjà plus rien des précédentes minutes, du désir qui avait embrasé leurs défenses.

Elle lui servit l’un de ces regards froids dont ils se congratulaient quand ils se croisaient dans les boyaux du QG, ajoutant à l’atmosphère déjà glaciale qui régnait dans la cuisine depuis qu’elle s’en était allée. Et Camenko y aurait cru s’il n’y avait pas eu de faux-contact dans son sourire. Ce foutu faux-contact qui lui fit serrer les dents, ravaler l’intensité des sentiments qui ravageaient son âme. Il se laissa faire quand elle se glissa sur la pointe des pieds pour ne laisser d’elle qu’un baiser timide.

« Fais attention à toi. »

Maggy se détourna dans un tourbillon de mèches noires. Mais il la retint cette fois, l’attrapant doucement par le bras pour ravir au temps quelques dernières secondes. Il relâcha sa prise, glissa une main à son visage, l’autre retrouvant aisément le chemin de sa taille. Camenko se pencha sur la brune pour saisir ses lèvres.

« Crie très fort. Ou passe directement, au besoin. »

Il ne trouva rien d’autre à dire. Si son cœur l’implora de l’inviter à rester, ses pensées avaient déjà repris le chemin de la lucidité, et il préféra se taire, la laisser partir en claquant la porte. C’était mieux ainsi. Il ne pouvait pas prendre ce risque maintenant.
CODE BY ÐVÆLING


Fin du RP
Contenu sponsorisé
Re: Stay woke. | Maggy

Stay woke. | Maggy
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1