L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche. [Libre]
RemonterDescendre
 
Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

TAN  :: Sarajevo :: Night

L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche. [Libre]

Levine Filipovic
Levine Filipovic
Messages : 58
Date de naissance (rp) : 22/11/1992
Localisation (rp) : Au fond d'un verre et du trou, bien souvent. Trop souvent.
Emploi (rp) : Barmaid constamment confondue avec une stripteaseuse ou une pute. Elle se rêve artiste, graffeuse. Coursière pour les Yilan.
Statut civil (rp) : En couple (PNJ).
Life : L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche. [Libre] Tumblr_inline_pdrkm3SyVB1uzl60b_400

I'm a mess and I will always be
Do you want to stick around and see me drown?


Feuille de personnage
Réputation:
L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche. [Libre] Left_bar_bleue1/10L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche. [Libre] Empty_bar_bleue  (1/10)
Influence:
L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche. [Libre] Left_bar_bleue38/1000L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche. [Libre] Empty_bar_bleue  (38/1000)
Objets:
L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche. [Libre] Ven 2 Aoû - 11:50



2 août, aux environs de 5h du matin.
Rouge. Un beau bonhomme rouge qui me barrait la route en m’éclatant les prunelles au passage. J’avais jamais remarqué à quel point les petites LED des feux piétons pouvaient agresser la rétine. Je devais être trop fatiguée, mes yeux ne s’adaptaient plus aux lumières trop vives. C’était plus des cernes que j’avais, mais des valises. J’avais qu’une hâte : rentrer chez moi, claquer la porte de mon taudis, retrouver la chaleur étouffante de mes draps et m’assommer à coups de série pour adolescent, le genre de celles devant lesquelles on pouvait tomber sans s’inquiéter de rater quelque chose de vraiment pertinent.
J’avais beau vouloir retrouver au plus vite mon chez-moi, j’attendais malgré tout. Que le petit bonhomme passe au vert, que je puisse enfin traverser le passage clouté. C’était pas dans mes habitudes d’être aussi observatrice de la loi, mais on savait jamais trop dans ce coin pourri de Sarajevo. Y avait toujours un chauffard pour surgir de l’obscurité et vous passer dessus en vous rappelant qu’il avait eu son permis dans une boîte de céréales. Ils savaient pas rouler, les gens d’ici. Toujours à klaxonner comme des bœufs, pas patients pour un sou, irrespectueux comme le monde. On  avait collé au trou pour moins que ça, et dans ces moments-là, ça vous faisait regretter que les goulags soient plus d’actualité, que l’URSS ait jamais réussi à étendre suffisamment son ombre pour rafler les Balkans. Je pouvais pas les encadrer, les conducteurs du dimanche. Ca m’aurait fait sacrément mal à la gueule de crever à cause de l’un d’entre eux. Dans le genre mort de merde, on pouvait pas faire mieux. Ça valait certes pas un Darwin Award, mais on en était pas loin non plus. J’aimais donc mieux attendre. Un pied sur le plancher des vaches, l’autre sur la planche de skate, un filtre entre les dents, les mains occupées à rouler une clope alors que je fredonnais l’air d’une musique entendue quelques heures plus tôt au club.

Vert. Je m’élançai, calant la cigarette fraîchement née entre mes lèvres maquillées. L’intérêt de Sarajevo by night, c’était qu’on circulait foutrement mieux sur des roulettes qu’en journée. J’avais toujours été un animal nocturne, de toute manière. Ça faisait trop longtemps que je bossais de nuit pour me rappeler ce qu’était une journée normale, avec les diurnes. Le monde des vivants, c’était plus mien. Moi, j’avais vécu plus de lever de soleil au couché qu’autre chose.

Je triturai mes poches à la recherche d’un briquet. Rien. Sans quitter le trottoir défilant sous mes roues des yeux, je passai en revue l’intérieur de mon pantalon, tâtonnai la poche avant de mon sac à dos. Nada. C'était bien une malédiction de fumeur ça ; y avait qu'eux pour comprendre la détresse que c'était de penser son feu disparu. Et y avait qu'eux pour savoir que ça arrivait aussi à tous les coups.
Je descendis de mon skate pour approcher d’une de ces poubelles nouvelle génération qui avaient une ouverture frontale et nécessitaient donc d'utiliser ses mains pour tirer sur un levier permettant l'accès aux ordures. Brillant, fallait bien l'avouer. C'était toujours agréable d'avoir à poser ses paumes sur un morceau de métal bien crade et plein de bactéries. Aussi agréable que de lécher la barre d'une rame de métro ou de se torcher le cul avec du papier déjà utilisé. Ah ce qu'ils étaient cons les nouveaux designers urbains de la ville.

J’attrapai mon sac à dos et le vidai sur le dessus de la poubelle, passant en revue mon maigre inventaire, les deux bombes qui trainaient là, les trois feutres Molotow, le carnet de croquis, la trousse de toilette, le porte-feuilles pas bien épais et la floppée de vieux tickets de caisse enfournés à la hâte. L’illumination me frappa tant et si bien que je relevai le nez, les yeux écarquillés, un juron franchissant la barrière de mes lippes. Je me revoyais encore filer mon briquet à une danseuse qui avait pas eu la présence d’esprit de le rendre dans la seconde, alors qu’il s’appelait Reviens. Elle avait intérêt à me le refiler demain si elle voulait pas que je lui le carre dans un endroit qu’elle risquait pas d’apprécier.

Je remballai rageusement le matériel étalé dans une composition vaguement artistique, repassai mon sac sur mes épaules avant de lancer la planche pour filer en vitesse, peu attentive de ce qu’il se passait autour, trop occupée à ruminer mes pensées. Le piéton qui tournait à l’intersection ? Je l’avais pas vu, sans quoi j’aurais fait l’effort de ralentir. Dans un réflexe venu d’on ne savait où, j’eus tout de même le temps de sauter en vol, courant sur plusieurs mètres histoire de pas se casser la gueule tandis que le skate, lui, filait droit sur les chevilles du malheureux ou de la malheureuse. Ca faisait mal, ces merdes-là, surtout lancées à vive allure sur des os si fragiles.

Gênée comme personne, je fis marche arrière pour aller m’excuser platement, en espérant que la victime ne soit pas trop énervée ou se mette en tête de me gueuler dessus. Je l’avais pas fait exprès. Puis je l’avais pas renversée non plus. Je m’arrêtai en chemin pour récupérer la roulée tombée de ma bouche quand j’avais eu l’idée de l’ouvrir sous l’effet de surprise.

« Désolée, je t’avais pas vu venir. Rien de cassé, m’inquiétai-je. »

Tu. Oui, tu. J’avais jamais apprécié le vouvoiement, trop précieux, trop pédant. Ça me ressemblait pas. Et qu’on ne me sorte pas la carte de la politesse pour justifier quoi que ce soit, elle se trouvait aussi dans le tutoiement. Fallait simplement tourner ses phrases correctement et avoir le ton qui allait avec. Entre un : « Je t’encule, salope ! » pas piqué des hannetons et la condescendance d’un : « Je vous encule, Madame la Salope. », j’avais pas la sensation que la deuxième proposition était foncièrement plus élégante que la première.

Je me penchai pour ramasser mon véhicule et le vissai sous mon bras.

« T'aurais du feu, au passage ? Par hasard ? »
CODE BY ÐVÆLING
Sasha Knezevic
Sasha Knezevic
Messages : 14
Date de naissance (rp) : 21/11/1992
Localisation (rp) : Dans le lit d'un nouvel amant, en ville à s'amuser ou le plus souvent avec son fils. À la maison comme dehors, elle ne sent que rarement l'envie de le quitter.
Emploi (rp) : Infirmière en hôpital.
Statut civil (rp) : Célibataire aux multiples conquêtes, maman d'un garçon de deux ans. (allant sur ses trois)

Feuille de personnage
Réputation:
L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche. [Libre] Left_bar_bleue0/10L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche. [Libre] Empty_bar_bleue  (0/10)
Influence:
L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche. [Libre] Left_bar_bleue0/1000L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche. [Libre] Empty_bar_bleue  (0/1000)
Objets:
Re: L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche. [Libre] Ven 27 Sep - 8:49

Sasha était épuisée alors qu’elle sortait enfin de l’hôpital, son uniforme toujours sur le dos alors qu’elle avait eu la grande flemme de se changer dans une tenue civile. Cette semaine elle avait enchaîné les heures supplémentaires, terminant alors aux aurores et surtout complètement lessivée. Et tout ça pour rentrer, dormir à peine deux heures avant de se réveiller pour pouvoir voir son fils et l’amener dans sa garderie et enfin dormir pour de bon. N’importe qui dirait ici qu’elle était l’idiote de l’histoire à s’imposer une telle routine digne d’un mauvais coup du diable. Mais la châtaine n’était pas aussi stupide qu’il n’y paraissait, si elle se jetait dans un rythme aussi effréné, c’était bien pour pouvoir accumuler suffisamment de jours et d’argent pour des vacances mille fois méritées. Et demander de l’aide n’étant pas une option dans sa tête, la jeune femme prenait sur elle et rentrait donc à ces heures digne des fermiers commençant leur journée de travail. Le grand avantage à cette situation, c’était bien de profiter de la ville si tranquille, silencieuse, sereine. Personne pour vous bousculer sans excuses, pas de klaxon incessant réclamant que l’autre avance en avant. C’était véritablement agréable, en plus de la douce fraîcheur alors que le soleil pointait tout juste son nez et n’avait pas encore eut le temps de réchauffer le bitume des rues. Autant prendre tout le positif possible de la situation.

Son sac sur le dos avec ses affaires, la serbe en tenait un autre en plastique dans l’une de ses mains alors qu’elle avait réussit à croiser un commerce ouvert. Un style de dépanneur, ou elle ne savait quoi, mais au moins elle avait pu acheter deux trois bricoles qui lui manquait chez elle. Ça la ferait tenir jusqu’à qu’elle puisse faire de vraies courses. Maintenant elle se dirigeait chez elle, pour profiter des maigres heures de repos qui l’attendaient. Sa chevelure attachée en un chignon,maintenant lâche à force d’usure, retenait à peine quelques des mèches folles qui venait dans ses yeux. Agacée, la belle tenta de souffler sur ces indisciplinées coquines, alors qu’elle tournait un coin. Ce qui fit que son attention détournée plus sa fatigue l’empêcha de remarquer une personne arrivant droit sur elle. Ce fut la soudaine ombre rousse lui passant devant qui la ramena à la réalité, pour ensuite se faire cogner les chevilles par un objet roulant non-identifié. Dans un réflexe, Sasha eut un léger saut de recule, arborant une grimace à la douleur qui se faisait doucement savoir. Ce n’était rien de grave, juste purement embêtant après une telle journée de travail. La propriétaire de ce qui se trouvait à être une planche à roulette revint à son niveau, s’excusant de cette malencontreuse rencontre. La belle hocha doucement les épaules, trop épuisée pour ne serait-ce mimer qu’elle était outrée avec sa prestance innée.

« Ça reste moins douloureux que de marcher sur un lego. »

Ce fut le seul commentaire que ses quelques neurones encore en vie réussirent à sortir de sa bouche. Elle regarda la jeune demoiselle se pencher pour prendre son bien, l’observant rapidement. Ça la faisait toujours rire de croiser des filles qui semblaient avoir son âge et de les voir si différente d’elle. La rousse respirait ce qu’on attendait d’une femme dans la fin de la vingtaine, cette attitude je-m’en-foutiste accompagnée de cette étincelle qui voulait plus de la vie. Des fois entre le travail et son fils, Sasha oubliait qu’elle fêterait bientôt ses 27 ans seulement. Le sujet de son attention lui demanda du feu et la serbe eut à nouveau un simple et lâche haussement d’épaules.

« Nope, désolée, plus depuis trois ans. »

Normalement elle aurait simplement dit « non » et aurait repris sa route. Mais son esprit épuisée ne disait pas non à une petite conversation qui ne serait pas sur la santé d’autrui ou sur la dernière émission bizarre qui obnubilait son Teo. Même si c’était avec la plus parfaite des inconnues, rencontrée suite à une pseudo-agression de planche en bois.

« C’est ton truc de sortir à cinq heure du matin pour fumer et rouler sur planche? Puis rentrer dans quelqu’un, éventuellement. »

C’était dit avec un léger rire sur la fin, non pas moqueur, mais juste un rire. Encore un fois attribuable à la fatigue qui la rendait drôlement ouverte bavarde. La serbe profita de cette pause impromptue pour déposer son sac à dos et s’étirer un coup. C’était lourd quelques vêtements et une paire de chaussure après des heures à courir dans un hôpital.
L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche. [Libre]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1
TAN :: Sarajevo :: Night