Les promesses de l'aube. | Maggy
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Les promesses de l'aube. | Maggy

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Camenko Drazavic
Camenko Drazavic
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Date de naissance (rp) : 23/08/1981
Localisation (rp) : dans l'ombre du renseignement, dans celle du Premier ministre, ou dans les boyaux du Pussynight.
Emploi (rp) : Officier traitant à l'OSA, conseiller rattaché au Cabinet du Premier ministre.
Statut civil (rp) : marié à son travail. Du reste, fidèle à une femme qu'il ne peut pas avoir, du moins pour le moment.

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Les promesses de l'aube. | Maggy Sam 27 Juil - 11:21



30 juillet, après 4h du matin. Makarska, Croatie.
Le paysage défilait rapidement derrière les vitres teintées. La route serpentait depuis plusieurs minutes déjà, s’enfonçant dans les forêts de pins et de cyprès qui bordaient les côtes de la Croatie, longeant parfois les falaises qui se jetaient dans la mer. Ils étaient à mille lieues de toute habitation et n’avaient croisé âme qui vive sur une trentaine de kilomètres. Camenko voyait les étoiles lorsqu’il levait le nez de l’asphalte, le crépitement lumineux des constellations dont il avait oublié l’existence à Sarajevo. La pollution qui planait sur la capitale alourdissait le ciel, le rendant gris, parfois brun, si opaque qu’on ne distinguait parfois même plus la lune. Il fallait s’en extraire pour profiter des merveilles de la nuit, s’enfoncer dans les montagnes pour respirer un air frais et se rappeler les astres.

Le chemin, contrairement à ses premières craintes, s’était déroulé sans encombre. La voiture avait quitté sans trop de mal l’étau de la Bosnie et retrouvé à trois kilomètres seulement de la frontière un vieil ami qui leur avait remis les clés de leur gîte sans poser trop de questions. Maggy, restée dans la voiture, n’avait pas eu à s’inquiéter qu’on découvre qu’elle avait quitté le domicile conjugal pour s’enfuir dans les bras de son amant. Le trentenaire avait tu son identité et les raisons qui les poussaient à crever la nuit de la sorte. Pas de passeports, pas de preuve de leur passage à la frontière. Il n’avait réussi cet exploit que parce que cet homme de confiance - et c’était toujours tout à fait relatif pour le Serbe - avait su répondre à une demande indécente à une heure improbable. Il savait pertinemment que les services accordés par leur ange-gardien lui coûteraient cher. Un jour ou l’autre, il aurait à se décarcasser pour rendre la pareille. En attendant, il était lié bien malgré lui à une promesse dont il n’avait eu le temps de mesurer toute l’ampleur, et la laisse l’étouffait déjà. Camenko n’était pas l’un de ces types qu’on pouvait attraper à la gorge pour leur rappeler les nombreuses faveurs qu’il devait ; il était plutôt le nœud coulant, la main de fer qui privait d’air. S’il lui arrivait de renvoyer un ascenseur, l’emprise qu’il avait et qui dépassait les limites de Sarajevo venait avant tout de sa capacité à obtenir sans avoir à retourner.

Il immobilisa la Cayenne à quelques mètres d’une façade en pierres beiges comme seuls les côtes rongées par la mer savaient en faire. Dehors, le bruissement des vagues tranquilles de l’Adriatique créait une nappe lisse et chuintante, apaisante, qui calma un peu l’esprit agité du conducteur. Il se tourna vers Maggy qui somnolait. C’avait été préférable. Le doute qui grandissait en Camenko à chaque minute les rapprochant de leur destination aurait pu ruiner leur fuite, briser les derniers remparts trop fragiles qui empêchaient leur relation de sombrer après tout ce qu’il avait dit et fait. Il luttait pour le ravaler, pour garder scellées derrière ses lèvres l’appréhension et l’ombre de la lucidité qui rôdait, plus importante à mesure que le jour menaçait. Ses craintes s’adoucirent quand il glissa une main sur sa cuisse nue pour la réveiller.

« Nous y sommes. »

Libérant la clé du contact, il ouvrit sa portière et sortit lentement, ne souhaitant pas déranger la nuit. Camenko contourna la voiture pour aider l’Italienne à sortir. Il attrapa leurs maigres affaires jetées à la hâte sur la banquette arrière, s’empara du Jericho enfermé à l’avant de l’habitacle et avança en direction de leur refuge, ses pas crissant sur les gravillons.

La maison était juchée en bord de mer, en haut de quelques rochers se jetant dans une eau claire et calme. Rien ne l’entourait si ce n’étaient pour les hectares de forêts qui l’isolaient de tout voisinage et de la ville de Makarska, un peu plus au nord. Il fit le tour du propriétaire, alluma chaque lumière, tournant dans les rares pièces pour s’assurer qu’ils étaient seuls et mesurer leurs chances de survie si la réalité les rattrapait. Plutôt petite, l’habitation tranchait drastiquement avec ce à quoi ses voyages l’habituaient. Camenko s’était fait au luxe sobre des hôtels étoilés, des chambres immenses avec vue imprenable. Pourtant, les murs plus étroits de leur refuge ne lui parurent pas étouffant, au contraire. Ce n’était pas tant l’air iodé qui gorgeait ses poumons et lui permettait de respirer pleinement pour la première fois depuis qu’ils avaient quitté l’atmosphère viciée de colère de Sarajevo. C’était la présence de cette femme dans le salon qui soulageait sa poitrine. C’était son parfum qu’il sentait jusque là, ses inspirations qu’il croyait entendre dans le silence de leur refuge. C’était la promesse d’une nuit, enfin, si courte soit-elle. Rien qu’une nuit. Un réveil dont ils s’étaient toujours privés pour ne pas se mettre en danger. Que restait-il de leurs bonnes résolutions à présent ? De cette discrétion qu’ils s’étaient toujours promis ? Rassuré, il partit rejoindre Maggy qui prenait ses marques elle aussi.
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Maggy Bukovski
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Sam 27 Juil - 13:31


Tout le trajet s'est déroulé dans un silence parfait, l'Italienne somnolente trop épuisée pour chercher à parler encore. La douleur, avant de quitter Sarajevo, était devenue trop intense et elle n'aurait jamais pu supporter plusieurs heures de route sans reprendre de quoi la soulager. Les cachets ont tendance à, forcément, lui faire baisser sa garde, mais puisqu'elle prend le risque de quitter la ville avec Camenko, elle n'a plus grand chose de pire à craindre. S'il voulait l'achever, ce serait le moment parfait. Mais il n'aurait pas besoin de l'emmener loin d'ici, il n'aurait eu qu'à engager quelqu'un. Il sait trop de choses, sur trop de monde, pour ne pas être capable de la faire exécuter aussi facilement qu'en claquant des doigts. C'est justement pour éviter à ce genre d'étranges pensées de s'installer que le silence n'est peut-être pas une mauvaise chose. Vide et épuisée, Margherita pensait qu'il valait mieux laisser mourir la conversation pour l'instant.

Il fait encore nuit noire lorsque la voiture se gare devant une maison qui, malgré l'obscurité, rappelle étrangement à la brune les vieux villages calabrais. Si c'est à Parme qu'elle est née et a grandi, une partie de sa famille se trouve dans le Sud de la botte, où elle a passé tous ses étés étant enfant. La bâtisse en pierre, parfaitement isolée du reste de la population, est dotée d'un charme que ne sauraient avoir les plus belles villas modernes. Si Maggy aime le luxe, elle y préfère de loin les lieux colorés et chauds, emplis de vie et de souvenirs, d'odeurs d'épices ou de celles de la mer. Une vague de mélancolie l'emporte un instant, sa terre natale se rappelant à elle avec douleur. Depuis combien de temps n'a-t-elle pas pu y mettre les pieds ? Son dernier séjour à Parme remonte au moins trois ans auparavant. Quant aux côtes de Calabre, elle n'avait pas encore trente ans, lorsqu'elle leur a dit au revoir pour la dernière fois.

Camenko s'occupe de prendre leurs affaires, épargnant à la noiraude de devoir porter des sacs avec son bras en écharpe. Tout est silencieux, et c'est, de toute évidence, plus une maison de vacances qu'une résidence principale, mais avec les beaux jours on pourrait s'attendre à la voir pleine. Tout est propre, rangé, la maison a du avoir des locataires peu de temps auparavant parce qu'elle ne sent pas le renfermé, il n'y a pas de poussière sur les meubles. Comme le Serbe, elle fait le tour du propriétaire, tant par curiosité que par paranoïa. La décoration spartiate, d'un goût douteux, reste moins encombrée que la maison familiale de Calabre. Pragmatique, elle passe par la cuisine, et trouve dans les placards quelques boîtes de conserve, des paquets de pâtes, des bouteilles d'alcool et d'eau. Le mieux, ici, ce sont finalement les escaliers qui mènent jusqu'à la mer, offrant aux occupants une piscine naturelle absolument immense, et déserte !

La chambre est spartiate, le lit bien plus étroit que celui du slave, et à sa vue la brune se fige un instant. Ils n'ont encore jamais dormi ensemble. Et cette étape à franchir est bien plus significative que le reste. Ce n'est rien, de dévoiler sa peau, de se déshabiller, d'offrir son corps, ça n'engage finalement pas à grand chose. Mais ces instants d'intimité-là, ils ne les ont jamais partagés. Et avec les récents événements, elle ne sait pas comment ça va se passer. Il va falloir, pourtant, briser la glace, rompre le silence qui risque de devenir pesant. Elle ne pourra de toute façon pas dormir tout de suite, elle le sait.

Lentement, elle retourne vers le salon pour retrouver le Serbe, s'approcher doucement de lui, d'une démarche bien plus hésitante qu'à l'ordinaire, parce qu'elle ne sait pas comment ils sont censés se comporter l'un avec l'autre.

« Tu es déjà venu ici ? »

Elle secoue la tête. Ce n'est pas ça, qu'elle veut dire, pas ça qui compte. Elle voudrait le remercier de l'avoir emmenée ici, d'avoir pris ce risque pour lui prouver que tout n'était pas que mensonge. Elle voudrait lui dire qu'elle sait bien les risques auxquels il s'expose, tous les deux, et qu'elle ne lui demande pas de renoncer à sa vie pour elle. Mais les mots qui lui brûlent la langue refusent de passer la barrière de ses lèvres. Comment faire preuve de reconnaissance en ayant toujours peur d'être abîmée ensuite ? Et puis qu'adviendra-t-il, ensuite ? Quand il faudra rentrer, retrouver leurs appartements respectifs, recommencer à se croiser en détournant le regard pour ne pas attirer les soupçons.

« T'as eu le temps de manger, aujourd'hui ? J'ai trouvé de quoi grignoter dans les placards... »

Sourcils froncés, avisant son visage fatigué, ses traits tirés, elle finit par poser la question qui la tourmente maintenant que la colère est retombée. Elle tend vers lui une main hésitante, s'approche encore pour frôler du bout des doigts son visage, sa tempe, l'angle de sa mâchoire.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé...? »

Pourquoi a-t-il disparu cette semaine ? Comment a-t-il su pour Vadim ? Pourquoi semble-t-il si tourmenté ?
Camenko Drazavic
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Dim 28 Juil - 3:48



Les larges baies vitrées du salon offraient une vue imprenable sur l’extérieur de la maison et la nuit noire qui engloutissait la mer pour la recracher dans une teinte d’encre. Il y avait longtemps que le Serbe n’avait pas apprécié un paysage comme celui-ci ; pour le travail ou par loisir, ses pas le menaient plus souvent dans de grandes villes qu’en zones rurales. Rien ne se passait jamais dans les régions reculées, sauf quelques querelles de voisinage qui se réglaient à coups de feu ou d’alcool pour noyer les griefs. Dans un cas comme dans l’autre, l’excitation retombait dès qu’on enterrait la hache de guerre ou le macchabée. Camenko était fait pour l’agitation des métropoles, pour les rues bondées et les lumières qui ne s’éteignaient jamais. Les campagnes et villages étaient bien trop mornes pour qu’on ne s’en lasse pas. Le temps s’y écoulait à une vitesse différente. Trop lent, il devenait plus insupportable encore que lorsqu’il fallait courir après en espérant le rattraper.

« Tu es déjà venu ici ? »

L’interpellé tourna la tête vers Margherita pour lui répondre d’un hochement de tête négatif. Camenko, s’il avait mis les pieds dans cette maison par le passé, aurait exigé qu’on fasse un feu de joie des horribles meubles verts qui prenaient tout l’espace plutôt que d’avoir à souffrir encore leur couleur criarde. Il avait toujours été un homme de gris, cette teinte un peu terne, terriblement représentatrice de la vie qu’il menait. Un gris froid et solitaire qui l’avait isolé à mesure qu’il s’était épaissi. Un gris poisseux et lourd, devenu omniprésent dans son esprit. Puisqu’enfin, son monde, rendu fade par une palette de couleurs inexistantes, n’était plus régi par un stupide conflit aux relents bibliques entre bien et mal, entre noir et blanc, mais entre ce qu’il y avait de terrible, et ce qui était pire encore.

Il y avait dans l’air une tension encore palpable qui mettait le trentenaire mal à l’aise. Si confiant qu’il était d’ordinaire, il ne savait plus comment se comporter, comment être en présence de l’autre quand tout ce qu’il avait réussi à faire durant leurs derniers échanges était de la briser, un coup après l’autre. Camenko était devenu avec Maggy ce qu’il conchiait le plus au monde : une mauvaise copie de son géniteur. Jelenko aurait certainement été fier de savoir que le temps perdu dans l’éducation d’un fils réfractaire avait finalement payé, plus de trente ans après. Cette pensée risible tira un sourire jaune au bâtard.

« T'as eu le temps de manger, aujourd'hui ? J'ai trouvé de quoi grignoter dans les placards... »

La voix de l’Italienne transparaissait une gêne similaire à la sienne, quoiqu’il douta que leurs raisons soient les mêmes.

« Pas vraiment … Pas du tout même. Je propose de sauter sur la première boîte de biscuits venue. Je ne sais pas toi, mais j’ai tout sauf envie de cuisiner. »

Il esquissa un sourire terne, teinté de lassitude et de fatigue. Ses muscles et pensées étaient trop engourdis pour songer à une quelconque recette, aussi simple soit-elle. Il risquait au mieux de rater lamentablement un plat même basique s’il se mettait aux fourneaux - et Dieu savait pourtant qu’il était bon cuisinier -, au pire de réduire la cuisine en cendres. Le résultat, quoi qu’il arriverait, serait suffisamment catastrophique pour le discréditer.

Camenko tourna ses yeux clairs vers la jeune femme qui le considérait gravement, l’air contrit. Son palpitant accusa dans un sursaut la décharge électrique provoquée par les doigts féminins sur son visage. Il y avait trop longtemps qu’ils ne s’étaient pas faits si doux, et le trentenaire avait réellement cru perdre à jamais le privilège de les sentir sur sa peau. Leur toucher appaisa immédiatement son âme encore bouillonnante, et il se surprit, l’espace d’un instant, à ne plus songer à la bêtise de leur fuite mais au sentiment nouveau de légitimité qui l’enserra. Ils avaient toutes les raisons du monde d’être ici. Rien n’aurait pu être plus justifié que cet instant volé.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé...? »

Le Slave fit clapper sa langue contre son palais, ses épaules se soulevant d’un soupir. Il attrapa le poignet de Maggy pour y déposer un baiser, retrouvant contre ses lèvres le goût sucré de son amante.

« Une semaine compliquée, c’est tout. Disons que mes heures de sommeil ont été plus ou moins réduites à néant entre le travail et le temps passé à me soucier de toi. Il noua ses mains dans son dos, à hauteur de taille. J’aurais dû t’appeler … J’ai voulu le faire plus d’une fois. Mais il arrive que je ne puisse pas agir comme je l’entends. »

Trois mots dans un mail, un coup de fil aussi bref soit-il, un message pour s’assurer que tout allait bien et donner signe de vie … L’Agence empêchait toute correspondance personnelle durant certaines missions, notamment lorsqu’elles étaient courtes. Camenko avait dû employer les grands moyens pour gruger la vigilance de l’OSA et obtenir de Bosnie les renseignements sur Maggy qu’il ne pouvait rassembler lui-même depuis Moscou. Mais ses pensées tournées vers l’Italienne plus que vers son devoir, l’officier-traitant n’avait pas assumé le travail qui lui incombait. Son manque de concentration avait coûté la vie à un agent qui travaillait pour lui depuis cinq ans déjà ; et il regrettait amèrement chacun des choix qui avaient mené à l’exécution sommaire de cet atout.

Le brun aurait plus que jamais souhaité en parler, mais ses lèvres étaient scellées par le secret national. Parfois, Camenko enviait le monde des vivants et la simplicité de ses gens. C’était terrible de n’avoir que le silence à offrir pour toute conversation. Comme il devait être agréable de rentrer chez soi et de pouvoir converser de la journée passée, des moments agréables comme de la difficulté de certaines heures. Lui ne pouvait profiter d’un tel luxe, que ce soit avec Maggy ou quelqu’un d’autre. Il n’était pas autorisé à souffler le moindre mot de ses missions, ni à ses proches, ni même aux employés de l’OSA qui ne faisaient pas partie de son équipe. L’Agence proposait bien quelque psychologue pour vider son sac, mais il n’y avait rien de plus désagréable que de s’ouvrir à une personne payée pour lire en vous comme dans un livre ouvert. Le Serbe avait trop de choses à cacher pour accepter d’approcher ces démons-là. Il ne pouvait se permettre d’être percé à jour, aussi fuyait-il les bureaux des spécialistes de l’esprit humain comme une vierge consacrée les plaisirs coupables de la chair. Au même titre, il évitait soigneusement le regard des popes de crainte qu’ils lisent dans son âme tout ce qu’il y avait de sombre et de répréhensible.

L’idée que l’Italienne découvre en face d’elle un homme silencieux au point d’être inintéressant le glaça. Maggy et lui n’avaient jamais eu l’opportunité de passer tant de temps ensemble. Leurs moments de tendresse se résumaient souvent à une étreinte toujours trop brève à son goût et à quelques railleries mutines avant que l’heure ne les rattrape. Elles étaient rares les conversations sur l’oreiller, les grands débats jusqu’au lever du jour et les échanges banaux qui faisaient qu’on connaissait son interlocuteur. La brune avait peut-être eu raison en lui balançant à la gueule qu’elle ne le connaissait pas. Ils ne se connaissaient que peu, et en fin de compte, Camenko ne savait de choses sur elle que pour l’avoir faite étroitement surveiller.

Le tissu noir de la robe de Margherita défila sous les doigts du Serbe. De son pouce, il effleura les côtes encore sensibles de son amante, ses yeux tombant sur le bras immobilisé, puis remontant jusqu’aux marques toujours devinables dans son cou.

« Comment tu te sens ? »

Il ne lui avait encore jamais posé la question. C’aurait pourtant dû être la première chose à faire en poussant la porte de sa chambre d’hôpital, et la seconde après de plates excuses en faisant irruption dans son appartement.
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Dim 28 Juil - 10:21


« T'en fais pas, j'avais pas l'intention de cuisiner. »

Elle sait le faire, pourtant, et particulièrement bien en plus. Elle maîtrise à la perfection les recettes phares de la cuisine italienne, quelques recettes russes toujours très appréciées, et les basiques nécessaires à la survie. C'est une activité qui lui plaît, mais à laquelle elle s'adonne très peu, par manque de temps et d'envie. Dans son éducation, la cuisine est faite pour être partagée. On cuisine pour recevoir, pour transmettre, pas pour soi tout seul. Et comme son quotidien est en grande partie fait de solitude, elle se contente de manger ce que les femmes de Tigrovi préparent dans la cuisine du QG, et elle oublie généralement de se nourrir une fois arrivée chez elle. Au-delà de ça, la situation est déjà suffisamment étrange, elle deviendrait tout bonnement surréaliste si Margherita se mettait à cuisiner pour Camenko. Le machisme dont il a fait preuve à son égard est encore trop profondément ancré dans son esprit, dans ses souvenirs. Seuls tous les deux, perdus dans une maison en bord de mer, ils auraient l'air d'un parfait petit couple si elle enfilait un tablier pour lui faire à manger. Seulement aucun d'eux ne veut d'un parfait petit couple, c'est une évidence.

« Je proposais d'ouvrir un paquet de chips ou des biscuits. »

Mais la faim qui commence tout juste à la titiller a tendance à s'apaiser face à l'inquiétude. La sensation des lèvres masculines contre sa peau, fut-ce seulement sur son poignet, suffit à rendre la chair italienne frémissante. L'écart entre son comportement actuel, et celui qu'il avait un peu plus tôt dans son appartement est trop grand pour ne pas la troubler. Elle se demande comment elle a pu, durant les neuf mois de leur relation, ne pas voir la violence qu'il cachait, et qu'il était capable de retourner contre elle sans le moindre scrupules. Son comportement est pire que celui de Vadim, parce qu'il relève de la trahison et du mensonge. Avec son mari, elle a toujours su à quoi s'attendre, et n'a jamais rien espéré de sa part. Camenko l'a blessée plus fort avec ses mots qu'il n'aurait pu le faire avec ses poings. La brune sait se défendre des coups bien mieux que des paroles. Parce que personne avant lui n'avait visé si juste.

« Je n'attendais pas que tu appelles. »

De la même façon qu'elle ne s'attendait pas à le voir débarquer dans la chambre 512. Elle n'attendait rien de lui, ni réconfort, ni pitié. A dire vrai elle ne lui aurait jamais parlé de son séjour à l'hôpital, et s'il l'avait croisée blessée, l'avait interrogée, elle aurait menti. Accuser une mission, quand on fait son métier, est d'une facilité déconcertante. L'espoir s'est allumé quand il a passé la porte de sa chambre, quand il s'est penché sur elle pour embrasser sa tempe. Durant ces quelques secondes où l'inquiétude a percé son regard, avant de disparaître.

« Mais je suis bien placée pour savoir qu'on ne fait pas ce qu'on veut. »

Qui mieux que Margherita pour comprendre les responsabilités inhérentes aux missions ? On lui confisque son téléphone durant la majorité d'entre elles, par mesure de précaution. Et ça ne lui a jamais posé problème parce que Vadim ne l'appelle de toute façon jamais pour prendre de ses nouvelles, il passe directement par ses informateurs, les hommes qu'il paie pour la surveiller. Quant aux rares personnes de son entourage qui n'évoluent pas dans cet univers, elles sont habituées à ce que Maggy ne soit pas toujours joignable.

« Quand est-ce que tu repars ? »

Contrairement à elle, il est très souvent en déplacement hors de Sarajevo, et sans doute hors de Bosnie. Son emploi du temps est un mystère impénétrable pour tout le monde, à commencer par son amante... Ou ancienne amante ? Elle-même n'est plus certaine du terme à employer, leur présence ici ne suffit pas à effacer tout le reste. Il n'a pas encore regagné sa confiance, ni effacé les mots durs crachés à son visage. Être avec lui implique une certaine forme de vulnérabilité qu'elle n'est plus sûre de pouvoir montrer aujourd'hui. Il l'a utilisé trop violemment contre elle pour qu'elle ne soit pas méfiante. Une petite voix en elle continue de lui souffler qu'il est, peut-être, encore en train de mentir, de jouer. Il ne serait pas surprenant qu'il cherche à lui soutirer d'autres informations, auxquelles elle ne pense même pas.

Un frémissement mêlé de douleur remonte le long de son échine quand il laisse glisser ses doigts sur sa peau. Toutes ses blessures demandent du temps, rien ne se soigne en deux ou trois jours avec des médicaments. Il faut de la patience et du repos pour guérir. Idéalement, il ne faudrait pas se mettre en colère, tenir un flingue ni partir en Croatie avec l'homme qui vous met dans cet état. Mais la noiraude n'a jamais été raisonnable. Elle hausse les épaules à la question du slave, oscillant comme toujours entre l'envie d'être honnête, et celle de jouer les fières en balançant que tout va bien, toujours. Mais elle ne peut pas lui reprocher de mentir si c'est pour faire la même chose en retour.

« Sincèrement ? J'ai connu mieux. »

Le simple fait de respirer lui demande un effort particulier qui s'avère, de toute façon, douloureux. Son épaule la lance malgré l'écharpe, sans doute à cause des tensions dont elle ne parvient pas à se défaire. Ses côtes sont douloureuses, la station debout prolongée tend à lui donner des vertiges, et la vision des bleus sur sa peau lui donne la nausée... A moins que ce ne soient les médicaments.

« Mais j'ai connu pire. »
Camenko Drazavic
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Dim 28 Juil - 23:15



En fin de compte, l’état de Maggy était la seule chose qui importait vraiment. Camenko avait lu le dossier médical de la jeune femme : les symptômes, les blessures, les avis des médecins griffonnés à la hâte dans une écriture indéchiffrable, la dose monstrueuse de sédatif nécessaire à faire taire sa révolte. Mais ce n’était que de l’encre sur du papier, et rien dans ces notes ne disait réellement la douleur physique. Plus que tout, elles ommettaient la charge émotionnelle, celle qui prenait des mois, des années à se rétablir, si elle disparaissait pleinement un jour. Les soignants n’étaient bons qu’à rafistoler les corps, ils laissaient l’âme à vif et à d’autres le soin de la recoudre. Combien de temps faudrait-il à l’Italienne pour récupérer l’usage de son bras, pour rire à nouveau sans que ses côtes ne la torturent, pour que ses respirations difficiles, incomplètes, retrouvent leur liberté ? Pour que ses nerfs à bout ne transmettent pas le danger d’une proximité angoissante, pour que ses muscles ne tressaillent pas chaque fois qu’il posait les mains sur elle ? Pour qu’elle pardonne, en réalité, si elle trouvait un jour la force de le faire.

S’il s’était déjà emporté par le passé, jamais encore le Serbe n’avait implosé à ce point, surtout pas en prenant pour cible la mauvaise personne. Il ne se laissait que rarement gouverner par ses émotions et n’avait pas le caractère sanguin de Slavenko qui tenait très clairement de leur père. Ses colères, rares, étaient habituellement maîtrisées. Il regrettait déjà trop d’avoir perdu la face, d’autant plus pour Margherita. Sous ses yeux remplis d’une haine justifiée.

La crevure maladroitement consolidée entre eux et dont les sutures menaçaient de sauter à tout instant rendait douloureux chaque soubresaut du palpitant de Camenko. Il y avait dans le regard de la brune un reste du froid persistant qui était tombé sur leur relation, et il n’aimait pas cet éclat glacial. Il savait au moins à quoi s’en tenir lorsque ses grands orbes verts lançaient des poignards. A présent il n’était plus certain de ce qu’il y avait à y lire. Il craignait d’y trouver la déception d’être ici, de l’avoir suivi quand elle aurait peut-être préféré qu’il sorte de sa vie pour de bon. Pire que tout, il avait peur d’y voir la résolution. Celle qui mettrait un terme à leur relation vouée à l’échec. Maggy avait eu sept longs jours pour réfléchir à l’avenir de leur liaison ; tout le loisir du monde de se faire à l’idée que tout se terminerait à leur prochaine rencontre. Peut-être était-ce tout le but de cette nuit : un dernier échange, une dernière étreinte, complète, avant d’arrêter les frais.
Le trentenaire sentit sa poitrine se trouer davantage à cette pensée. Il serait le seul à blâmer pour cette défaite ; l’Italienne n’aurait rien à se reprocher. Elle n’aurait fait qu’éloigner un homme qui lui avait maintenu la tête sous l’eau quand ses poumons noyés se battaient déjà pour un peu d’air.

« Je n’attendais pas que tu appelles. Mais je suis bien placée pour savoir qu’on ne fait pas ce qu’on veut. »

Camenko avait toujours cru l’homme suffisamment libre pour être maître de ses choix. Se soumettre ou se rebeller, accepter ou refuser, rester dans sa bulle de confort ou affronter l’hostilité de l’inconnu en assumant les possibles blessures qui en découleraient. Dans son cas, il choisissait toujours la solution de facilité : celle qui lui permettait d’avancer vers son but en le mettant à l’abri du retour de flammes et en lui évitant de passer prématurément l’arme à gauche. Il aurait eu le choix de prendre des nouvelles de Maggy, de faire un premier pas pour s’excuser. Il ne l’avait pas fait pour ne pas envenimer davantage les choses, pour ne pas qu’elle le pense lâche, incapable d’affronter ses réactions s’il s’était tenu en face d’elle, mais également parce que se raccrocher à son téléphone et aux mots de l’Italienne quand tout ce qu’il souhaitait était oublier et se concentrer sur son travail lui avait paru trop difficile.

« Quand est-ce que tu repars ?
- Dans deux semaines. »

Pour une durée indéterminée. Tout dépendrait du temps qu’il faudrait pour remettre la main sur l’agent qui leur avait tourné le dos de crainte de subir le même sort que son confrère, et le convaincre de leur faire encore confiance malgré la situation critique. L’officier-traitant espérait boucler l’affaire rapidement pour ne pas s’attirer davantage les foudres d’une hiérarchie déjà passablement remontée contre lui.

Son emploi du temps était particulier. Il fallait s’organiser, concilier des mondes qui n’étaient pas faits pour s’entendre, se débrouiller pour que l’Agence et son rôle de conseiller ne deviennent pas un frein au Klan et pour que les Tigrovi ne mettent pas en péril son avenir professionnel dont ils dépendaient finalement pour le renseignement. Camenko, chaque fois qu’il s’éloignait de Sarajevo, prenait le risque que le contrôle lui échappe. Il pouvait devenir aveugle et sourd en un rien de temps si l’OSA l’isolait suffisamment bien ou risquer de se faire prendre à son propre piège si elle apprenait qu’il gardait un œil sur sa toile malgré son engagement en mission. Tout était une question de mensonge et de dissimulations.

Il sentit un frisson parcourir Maggy au contact de ses doigts sur sa cage thoracique, si bien qu’il les retira prestement pour éviter d’accentuer encore la douleur, glissant sur ses hanches pour ne pas l'abandonner pour autant. Il ne l’avait déjà que trop blessée.

« Sincèrement ? J’ai connu mieux. Mais j’ai connu pire. »

Ce n’était pas étonnant compte-tenu de son fonds de commerce. Choisir le terrain, c’était s’exposer à ne pas rentrer en un seul morceau, à voir son corps changer, se recouvrir de cicatrices. Camenko ne comptait plus les fois où il avait retrouvé la peau de la brune ecchymosée d’un mauvais coup, son épiderme parfois ouvert par le frôlement d’une balle ou d’une lame. Mais c’était différent cette fois, car aucun exercice de la Bratva n’avait justifié qu’elle se retrouve dans un tel état.

Le trentenaire l’attira un peu plus vers lui, se penchant pour frôler ses lèvres qui lui avaient tant manqué. Il n’était pas certain d'être encore autorisé à les prendre, de pouvoir retrouver le goût qu’elles avaient avant qu’il ne foute tout en l’air. Mais Maggy ne se déroba pas, et ses lippes contre les siennes, rassérénantes, calmèrent encore un peu son esprit agité. Elles le brûlaient, pas seulement de plaisir, mais de toutes ces questions qui se bousculaient encore dans son cerveau. De cette ultime interrogation, surtout, qui le préoccupait depuis le début. Il était presque désolé d’avoir à demander, de retourner le couteau dans la plaie. Désolé de n’avoir su trouver lui même la réponse, la dernière pièce du puzzle.

« Comment c’est arrivé ? »

Pour quelle raison Vadim avait-il à ce point perdu son sang-froid ?
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Lun 29 Juil - 10:56



Leur relation en pointillés est d'ordinaire rythmée par leurs missions respectives, et par les visites de Vadim Bukovski à Sarajevo. Entre ces obligations, ils parvenaient à se voir, à voler quelques brefs instants, parenthèses passionnelles dans un quotidien trop empreint de violence. Mais qu'en sera-t-il maintenant ? Dans le flou artistique qu'a toujours représenté son avenir, il y avait au moins cette certitude de le retrouver un jour. Ne serait-ce que pour quelques heures. Qu'importe l'attente tant qu'on sait qu'elle prendra fin. Seulement aujourd'hui, l'avenir n'est qu'incertitudes. C'est le cas pour leur relation, mais aussi pour Margherita. Camenko avait au moins raison sur un point, les choses sont allées bien trop loin cette fois pour que Vadim se contente de prendre des vacances et de revenir plus tard, comme si de rien était. Il y aura des représailles. Elles ne seront peut-être pas physiques, elles ne la conduiront sans doute pas aux urgences, mais Vadim a bien des moyens de la torturer sans avoir à toucher un seul de ses cheveux. Le Serbe part dans deux semaines. Où sera-t-elle, à ce moment-là ? Certainement pas en mission, en tout cas, parce que son bras sera toujours entravé d'ici-là. Le temps lui paraît atrocement long, elle n'ose imaginer dans quel état elle sera dans deux semaines, surtout si même le slave s'en va.

Pour la première fois, le regard de Camenko semble troublé par l'inquiétude, sans doute parce que la brune veut bien admettre que non, elle n'est pas au mieux de sa forme. Cela dit le traumatisme est quasi-inexistant. Elle est trop habituée à la violence, intrinsèque au monde dans lequel elle évolue, pour être encore perturbée par ce genre de choses. Son père, déjà lorsqu'elle était enfant, avait du mal à retenir ses coups. Le pneumothorax, c'est nouveau. La luxation de l'épaule aussi. Mais elle a déjà eu des côtes fêlées, un bras cassé, une balle logée dans le flanc, dans l'épaule, dans la cuisse. La douleur physique est différente mais pas nécessairement plus forte que pour ces blessures-là. C'est la cause qui change tout, et le fait qu'elle ait été cette fois victime en tant que femme, et non pas en tant que lieutenant de la Bratva.

La noiraude se fige lorsqu'il se penche sur elle, effleure ses lèvres des siennes, étrangement douces et chaudes quand on sait le venin qu'elles sont capables de cracher pour la blesser. Elle tend son bras valide pour poser sa main sur son flanc, rapprocher d'elle le corps masculin contre lequel elle aurait voulu se trouver une semaine auparavant. Sa peau frissonne au contact de la sienne, et ce n'est pas de douleur cette fois. Trop de plaies sont encore béantes sous sa chair pour qu'elle ne se sente pas vulnérable, pour qu'elle puisse vraiment garder la tête froide. La façon dont son corps cherche le sien la trahit forcément, et pour la première fois depuis longtemps, il ne s'agit pas de désir charnel, seulement de ce besoin viscéral qu'elle a de se reposer sur lui.

« On peut s'asseoir ? »

Rester debout lui demande trop d'efforts, et ça lui laisse le temps de chercher ses mots pour répondre à la question qu'il allait forcément finir par poser. Elle l'entraîne jusqu'au canapé, sur lequel elle s'installe, légèrement de côté pour lui faire face, son bras valide coincé contre le dossier. Ce ne sont pas des choses dont elle a envie de parler, moins encore avec celui qui était, et reste peut-être encore, son amant. Pourtant elle sait qu'elle ne pourra pas se dérober éternellement sans prendre le risque que tout explose une nouvelle fois.

« On s'est engueulés au sujet d'une mission que je devais mener et qu'il a filée à quelqu'un d'autre. »

Mission sur laquelle elle planchait jour et nuit depuis plusieurs semaines, qu'il agitait sous son nez comme une récompense pour bons et loyaux services. Et il l'a retirée, comme on retire à un enfant le cadeau d'anniversaire qui repose sous ses yeux depuis des jours, sous prétexte qu'il n'aurait pas été suffisamment sage.

« Je me suis emportée, lui aussi. Je crois qu'il a voulu... J'en sais rien, essayer de me faire comprendre que j'étais à ses ordres. » Les mots, pour expliquer la suite, sont bien plus difficiles à trouver, alors elle use de paroles crues, finalement pour exprimer avec amertume ce qu'il s'est passé. « Son cerveau malade a sans doute cru que me prendre sur la table de la cuisine serait une bonne façon de me mâter. »

Son regard s'assombrit encore un peu.

« Je suis certainement pas le genre de femme qu'on viole. »

Et elle préfère, cent fois, s'être retrouvée aux urgences que s'être laissée faire.


Camenko Drazavic
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Lun 29 Juil - 20:53



Bukovski n’était pas tant connu pour sa douceur et son calme que pour la violence dont il était capable. Il avait affermi sa place de souverain de l’empire qu’était la Bratva en usant non seulement de force, mais également d’un talent indiscutable pour la manipulation et, quoiqu’il restât communément ancré dans l’esprit de ses gens comme un homme tenant ses affaires d’une main de fer dans un gant du même métal chauffé à blanc, Vadim était fin stratège. Il faisait un adversaire redoutable, car suffisamment intelligent pour savoir qu’il n’y avait pas que les tempêtes qui effrayaient.

Camenko peinait à comprendre ce qui avait poussé le Moscovite, soucieux des apparences, à s’emporter à ce point. Il était trop calculateur pour laisser ses travers éclater à la face du monde. Il avait sans doute cru pouvoir s’en tirer sans que personne ne découvre jamais ce qu’il s’était passé. Sa femme, trop fière pour admettre sa défaite, n’aurait jamais vendu la mèche. Il suffisait de s’assurer du silence de l’homme de main qui avait abandonné Maggy à l’hôpital pour que l’histoire ne devienne plus qu’un vague souvenir à ensevelir avec le reste de ses immondes secrets.
Le Russe, pourtant prévoyant, était probablement loin de se douter que l’un des Drazavic irait mettre son nez dans ce qui ne le regardait pas, non par conscience professionnelle, mais au nom de foutus sentiments amoureux qui n’auraient jamais dû exister en premier lieu. Le Serbe avait dû forcer pour obtenir les renseignements que l’Italienne avait jalousement gardés. L’emploi du temps de Margherita, la manière dont elle s’était retrouvée à l’hôpital plutôt que sur la table d’un médecin Tigrovi ou russe, le nom de l’homme qui l’y avait déposée, l’endroit d’où il venait. Et dans ce tableau déconstruit, Vadim qui était reparti à la hâte à Moscou, blessé.

Entre ses bras, le trentenaire crut sentir la brune se tendre à sa question. Durant un instant qui lui parut durer une éternité, il se demanda si tout repartirait à nouveau comme quelques heures plus tôt. Si elle se braquerait, tairait une vérité qu’elle n’avait pourtant plus aucune raison de protéger. Il doutait que les derniers liens qui tenaient encore faiblement entre eux supportent de nouveaux mots crachés au visage de l’autre.

« On peut s’asseoir ? »

Il aurait voulu protester de la séparation, garder quelques minutes de plus sa peau contre la sienne de peur de ne plus la retrouver. Mais il se tut, la suivant sans broncher jusqu’au canapé. Maggy était loin d’être fragile. Elle avait essuyé plus de coups au cours de sa vie que lui n’en recevrait jamais, même en vivant cent ans de plus. Et elle s’était chaque fois relevée, avait fièrement redressé une échine qu’il fallait violemment forcer pour qu’elle courbe - si elle daignait jamais courber. Pourtant le Serbe la trouva frêle dans sa robe noire. La fatigue marquait son visage, alourdissait sa démarche habituellement souple, et la douleur ankylosée d’analgésiques rendait sa voix plus rauque qu’elle ne l’était.

Il fallut quelques secondes à la brune pour prendre la parole. Sans doute cherchait-elle ses mots, la meilleure manière de livrer sa vérité brûlante sans trop raviver les souvenirs de la scène. Camenko, lui, tentait de calmer l’appréhension qui lui nouait le ventre. Il n’y avait pourtant plus rien à craindre, il avait déjà sous les yeux la fin de l’histoire. C’était comme rembobiner un film dont il connaissait la chute sans jamais avoir vu le début. Il avait dans la gorge la frustration de ne pas savoir, de ne pas comprendre comment les choses avaient pu dégénérer à ce point, et au fond de lui l’impression encore lancinante d’impuissance. Quand bien même il était conscient de ne pouvoir agir dès lors que Vadim était en ville, le trentenaire se demanda quelle finalité la situation aurait eu s’ils avaient fait, pour une fois, rien qu’une, une entorse à leur règlement en passant quelques minutes ensemble plutôt que de la laisser entre les griffes d’un homme abusif.

Les lèvres de l’Italienne abandonnèrent finalement leur récit, et les orbes du Slave s’assombrirent à mesure que les mots lui parvenaient. Son sang, d’abord glacé, bouillonna à nouveau dans ses veines, réveillant la colère à peine muselée.

« Je suis certainement pas le genre de femme qu'on viole. »

Qu’y avait-il à répondre à ça ? Que restait-il à faire après une telle déclaration ? Il tenta de déglutir le dégoût que lui inspirait Vadim, mais il lui restait coincé dans la gorge. La crasse de son esprit tordu ranima le feu qui brûlait encore ses nerfs quelques heures plus tôt. Quel genre d’homme était-ce pour se sentir le besoin d’asseoir sa position de maître en forçant une femme ? Sa propre femme ? Il fallait être lâche pour oser, et plus faible encore pour user ses poings face à la résistance.

Camenko passa ses doigts dans les cheveux de la brune pour calmer le grondement sourd qui menaçait une fois encore de ravager l’ersatz de calme dans lequel il se maintenait. Il craignait qu’elle interprète mal ce geste, qu’elle lise de la pitié quand il ne ressentait en réalité que le besoin d’être près d’elle, de retrouver ce contact autrefois grisant qui lui soulevait un palpitant aujourd’hui crevé. Ses doigts ainsi perdus dans les mèches indisciplinées de Maggy, ils ne tremblaient pas de rage ; mais sa voix, en revanche, risquait de vaciller s’il prenait la parole. Il dut faire un effort pour que son ton ne paraisse pas cinglant, pour que les mots sortent sans s’entrechoquer.

« Qu’est-ce qu’il va se passer ensuite ? »

Quand il reviendrait. Quand son parfum écœurant ramperait à nouveau sur la peau de la jeune femme. Quand il poserait ses yeux sur elle et verrait son œuvre. Margherita y avait forcément pensé. Quelque part, Camenko était persuadé que Vadim aurait l’audace de revenir avec un naturel feint, de prétendre que rien de tout cela n’était arrivé. Ce serait probablement pire que tout. Tous les silences gênés, toutes les excuses ou demandes d’absolution du monde n’étaient rien face à l’indifférence : Bukovski reprenant sa vie comme si de rien n’était, son épouse raccrochée au souvenir cuisant de l’humiliation.
Elle était au pied du mur, le trentenaire le savait suffisamment. La brune avait d’ailleurs pris grand soin de lui rappeler la fatalité de sa situation. Il lui faudrait pourtant faire un choix quand le Moscovite retournerait à Sarajevo. Subir en silence ou se révolter jusqu’à ce que l’un des deux soit contraint d’abandonner de la pire manière qui soit. Le cœur du Slave manqua un battement quand il réalisa que son amante ne s’en sortirait peut-être pas la prochaine fois. D’une manière ou d’une autre, elle finirait par payer la témérité qu’il lui connaissait. Si Vadim ne se chargeait pas de précipiter lui-même sa mise en bière parce qu’elle parvenait à s’en défaire avant qu’il ne la tue, le simulacre de justice qui s’exerçait dans les rangs de la Bratva s’en occuperait pour lui. Maggy n’aurait jamais raison, même en prônant la légitime défense. On ne tranchait pas impunément le cuir de l'homme à la tête de la Bratva pour le tuer, quand bien même il vous tiendrait les bras fermement maintenus et les cuisses ouvertes pour s’y enfoncer.

« Donne-moi une raison de te ramener à lui. Une seule. »
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Lun 29 Juil - 21:36


Mâchoires serrées, elle attend le verdict, prête à entendre le pire maintenant qu'elle sait que Camenko en est capable, lui aussi. Avec les phrases qu'il a osé lui jeter à la figure, elle ne serait pas surprise qu'il trouve d'autres horreurs à inventer, des excuses pour justifier l'impardonnable. La plupart des hommes de ce pays seraient d'ailleurs d'accord pour admettre que le devoir d'une femme est d'obéir à son époux. La question du consentement ne se pose jamais ouvertement dans ce pays, en tout cas certainement pas au sein de la mafia où la gent masculine semble être restée à l'âge de pierre. On pourrait sans doute lui répondre qu'elle n'avait qu'à écarter les cuisses et serrer les dents en attendant que ça passe. La souffrance, physique en tout cas, aurait été bien moindre. Mais l'Italienne ne serait plus jamais parvenue, ensuite, à affronter son reflet dans le miroir. L'alliance qui cisaille son annulaire est déjà suffisamment difficile à regarder en face. Elle était jeune, encore trop peu confiante lorsque Vadim a jeté son dévolu sur elle. Naïvement, elle l'a trouvé charismatique, et sans être dupe de sa nature profonde, elle a cru que ce ne serait pas si douloureux à supporter au quotidien, parce qu'il était toujours absent. La vie s'est compliquée avec le temps. 

Le visage du slave demeure fermé, impénétrable, et malgré tous ses efforts, Maggy ne parvient pas à déchiffrer les émotions qui viennent assombrir son regard. Elle ne peut que tenter de les deviner, émettre des hypothèses. Il y perce forcément une once de dégoût, envers elle ou bien envers son mari. Sans doute envers les deux. Un fond de pitié, probablement, la lieutenant de la Bratva perd de sa superbe quand on sait le quotidien auquel elle est soumise. Mais y a-t-il seulement des regrets ? De la colère ? Un désir même infime de vengeance ? Autre chose que la condescendance à laquelle elle a déjà eu droit de sa part ? Rien n'est moins sûr et c'est finalement cette absence d'empathie qui la blesse le plus. Elle n'a pas besoin qu'il la plaigne, qu'il la berce en promettant que ça va aller à présent. Mais s'il peut ainsi rester stoïque quand un autre la blesse, c'est que tout ce qu'elle a cru ressentir durant les neuf mois passés n'a jamais existé. 

La brune baisse le nez, pose son regard sur le bras tendu vers elle, les doigts qui passent dans ses cheveux emmêlés. La forme de tendresse, maladroite sans doute, qui transparaît dans le geste de Camenko la laisse interdite. Elle n'a jamais su réagir à ces démonstrations-là, peut-être parce qu'elle n'y a jamais eu droit. D'ordinaire ils n'ont pas le temps pour ça, il ne la touche qu'avant de la déshabiller, ou lorsque l'heure est venue, déjà, de remettre les masques pour affronter le monde extérieur. Elle ne sait finalement pas s'il est tendre, en-dehors des étreintes, lorsqu'il est avec une femme. S'il est le genre d'homme à tenir la main de sa compagne dans la rue, à replacer une mèche de cheveux derrière son oreille. Avec quel genre de femme imaginerait-il passer sa vie ? Voudrait-il une poupée de porcelaine à nicher contre lui, lors des froides nuits d'hiver ? Une qui boirait ses paroles, et ne douterait jamais de sa protection ? Mais ce n'est pas ça, qui la trouble. Non. La vraie question, c'est : est-ce ainsi qu'il se comporte avec les autres, celles qu'il n'a pas besoin de cacher ? 

« J'aimerais le savoir... »

Un instant, Margherita se demande si la question concerne seulement son mariage, sa place au sein de la Bratva... Ou s'il est possible qu'il parle aussi de l'avenir de leur relation. Si le tableau reste abstrait, il est une chose dont elle est certaine, sans l'ombre d'une hésitation. Elle formule l'évidence avec honnêteté et, pourtant, comme une pointe de remords dans le timbre de sa voix. Comme si elle s'excusait, d'avance, pour la suite à venir. Pour la conclusion de cette histoire sordide, parce qu'elle sait qu'elle sera responsable de l'issue choisie. 

« Mais je ne pourrais pas courber l'échine. »

Elle ne dit pas qu'elle partira, il est évident que la fuite serait vaine. Vadim la retrouverait, la ferait sommairement exécuter pour trahison, il n'aurait pas même besoin de trouver une autre excuse que celle-là. Mais ce n'est pas la vie qu'elle souhaite mener, et surtout ça ne correspondrait pas aux valeurs pour lesquelles elle se bat. Aussi inconscient que ce soit, Maggy refuse de prendre la fuite, ce serait s'admettre vaincue avant même d'être à terre. Pire, ce serait avouer qu'elle a peur, qu'elle craint son courroux, qu'elle admet qu'il est le maître de son Destin, puisqu'elle ne peut espérer survivre qu'en désertant. Une autre mort préserverait, au moins, sa dignité. Elle a beau s'en défendre, elle a été élevée par un membre de la Bratva, et rien n'est plus important pour ces hommes-là que de sauver leur honneur. 

La tête penchée sur le côté, son regard sonde celui du slave, guettant dans sa question une ironie qu'elle ne parvient pas à trouver. C'est pourtant d'une naïveté déconcertante, surprenante pour un homme tel que lui. Mais il sait bien ce qu'il fait, et encore une fois la formulation qu'il choisie est parfaite. Elle aurait mille raisons de ne pas y retourner, comment trouver les propos qui appuieraient la décision inverse ? Elle pose sa main sur la sienne, contre ses cheveux, secoue doucement la tête. 

« Il te tuera si c'est toi qui m'empêche d'y retourner. »

Lentement, elle s'étire vers lui, approchant telle une louve de sa proie jusqu'à ce qu'il doive s'adosser au dossier du canapé. Elle se penche, effleure de nouveau ses lèvres des siennes, laissant leurs souffles chauds se mêler pour chasser les pensées noires qui assombrissent l'atmosphère, tendent de nouveau les liens entre eux. Il parle de la ramener comme si elle leur appartenait, à l'un ou à l'autre. Seulement elle ne peut pas l'exprimer ainsi, tout laisse à penser qu'elle est bel et bien la propriété de Vadim Bukovski, puisqu'elle est prête à rentrer à la maison malgré la violence subie. 

« Je ne suis pas sous ta responsabilité, Camenko. Tu ne me dois rien.
 »


Personne ne lui demande de jouer les héros, et une petite voix lui souffle qu'il n'en a de toute façon pas réellement envie. Il aborde le sujet parce qu'il pense devoir le faire, parce qu'il s'imagine que c'est ce qu'elle attend de lui. Peut-être pour éviter un nouveau drame. Mais Camenko Drazavic est bien trop fier, il tient bien trop à sa vie pour la risquer pour les jolies courbes qu'il n'aurait jamais dû approcher. Ces mêmes courbes qui, pourtant, viennent encore effleurer les siennes, quand la noiraude se hisse sur les cuisses masculines, surplombant la carcasse imposante du Serbe. Elle pose sa main valide sur le dossier du fauteuil, juste derrière son épaule, et se penche encore vers lui. 

« Toi... Donne-moi une seule raison pour laquelle tu prendrais le risque de ne pas me ramener là-bas. »
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Mar 30 Juil - 0:34



Camenko ne parvenait que difficilement à concevoir qu’elle puisse trouver une excuse valable. Il n’y avait rien pour la rattacher à cet homme, qu’une alliance suffocante dont elle pourrait se défaire si elle le souhaitait. Maggy n’avait peut-être pas eu le choix plus jeune, quand on lui avait passé la bague au doigt et la corde au cou en lui faisant comprendre qu’il n’existait d’autre solution envisageable. Vadim n’était pas le genre d’homme à qui on refusait quoi que ce soit. La négation n’existait probablement pas dans son monde. Non, c’était l’hésitation avant de flancher et de dire oui, de plier, de ployer sous le poids de sa volonté écrasante. Non, c’était la rébellion rapidement écrasée par le bon sens et l’instinct de survie. Non, c’était un terme particulièrement beau dans la bouche de l’Italienne, dans toute sa révolte et sa tempête.
Le choix, elle l’avait à présent, quand bien même elle n’en avait conscience ou n’y rêvait que dans ses instants d’égarement les plus fous. Elle pouvait taire qui elle était réellement et changer du tout au tout, devenir comme les autres, comme ces filles dociles qui ne se remarquaient plus tant elles étaient nombreuses dans le monde vicié des criminels qu’ils faisaient tous. Ou il y avait cette autre solution, séduisante comme un diable, effleurée du doigt lors des neuf derniers mois, et qui s’était imposée avec une évidence brutale quand il avait compris, dans l’inconfort de sa chambre moscovite, ce qu’il s’était réellement passé. Ses yeux clairs dans ceux de Maggy, elle prenait tout son sens et plus de place que jamais. Pourtant, le Serbe se fit violence pour l’effacer de sa mémoire. Il refusait de laisser son esprit divaguer davantage vers de si dangereuses pensées quand il peinait à recomposer le masque de secrets qui lui allait si bien. La jeune femme pouvait bien lire dans son regard la gravité de ses songes, et il craignait qu’elle s’effraie, qu’elle se détourne et se retourne contre lui, qu’elle achève d’une balle dans le crâne ce qu’elle avait commencé dans son appartement.

« J’aimerais le savoir… »

Les secondes s’étirèrent lentement, et dans le silence soudain lourd du salon, Camenko crut percevoir le son des oscillations du cœur mécanique de sa montre, seul instrument cardiaque encore capable de régularité dans la pièce. Son palpitant battait des mesures inconstantes, pressées par les mots de Maggy qui ne venaient plus.

« Mais je ne pourrais pas courber l'échine. »

L’esquisse d’un rire jaune apparut bien vite sur le visage du Serbe. Il y avait trop de mélancolie dans la voix de la jeune femme pour qu’il puisse y entendre un quelconque espoir. Ce ne serait finalement plus qu’une question de temps. Combien de jours, de mois ou d’années avant que Vadim se lasse d’une femme indocile ? Avant qu’il s’en débarrasse comme d’une vulgaire poupée de chiffons usée, rapiécée de toutes parts.
Dans un éclair d’aigreur, Camenko se demanda si son amante avait un jour aimé Bukovski. Si son cœur s’était serré en le voyant et en réalisant les sentiments qu’elle lui portait alors. Elle devait être bien inconsciente de l’enfer vers lequel leur relation la précipiterait. Et vers quelle fin tragique elle l’emmènerait.

Les doigts de la brune se mêlèrent au sien dans une étreinte trop courte. Déjà ils retrouvaient leur liberté quand Maggy répondait finalement à cette question qui rendait trop de choses difficiles.

« Il te tuera si c’est toi qui m’empêche d’y retourner. »

Un soupir entendu franchit les lèvres du trentenaire. Son interlocutrice avait astucieusement retourné la conversation pour s’esquiver, ne pas avoir à admettre qu’il n’existait pas une seule raison de reprendre le cours de sa vie après leur escapade. Camenko n’en était pas une non plus. Il n’aurait pas la folie de retenir Margherita ici, d’une part parce qu’il n’en avait pas le droit, d’autre part pour ne pas déclencher les premières secousses d’un conflit ouvert qui prendrait des allures de Guerre de Troie. L’homme du renseignement qu’il était menait des batailles sournoises, dans l’ombre plutôt qu’en pleine lumièr. Les projecteurs russes braqués sur lui, sur sa famille, sur le Klan entier l’empêcheraient d’exercer son art comme il savait si bien le faire. La force de feu de la Bratva étant largement supérieure à celle des Tigrovi, il ne faudrait que quelques heures pour que leur puissance bancale s’effondre et que sa tête tombe.

Maggy se rapprocha du brun dans un mouvement félin, rapprochant lentement ses lippes des siennes, les frôlant à peine pour réveiller en lui l’envie de les retrouver pleinement, de les posséder comme avant.

« Je ne suis pas sous ta responsabilité, Camenko. Tu ne me dois rien, souffla-t-elle. »

Elle se trompait. Il lui devait de s’inquiéter comme elle le faisait chaque fois qu’ils se retrouvaient. Si discret et léger qu’était son regard, Camenko le sentait s’attarder sur son visage pour y déceler les traces de fatigue ou de lassitude, sur son corps à la recherche de cicatrices récentes qui ne s’y trouvaient jamais. Il voyait ses prunelles balayer son appartement, scruter chaque détail pour déterminer ce qui avait changé et peut-être trouver les traces d’une autre. En vain. Il n’y en avait jamais. Il effaçait les souvenirs des femmes qui partageaient ses nuits pour ne pas la blesser, pour la protéger, un peu, juste un peu. Peut-être aussi pour laisser plus de place à son parfum, aux petits riens d’elle qu’elle abandonnait en repartant.
Sa qualité d’amant exigeait certes qu’il restât loin des affaires de l’Italienne, mais il n’avait jamais pu s’empêcher de veiller à sa manière, comme il l’aurait fait pour une autre femme ayant tant d’importance à ses yeux. Ses lèvres contre les siennes, il résolut d’accentuer un peu plus la surveillance déjà importante de Bukovski. Demain, dans quelques heures, quand ils se sépareraient, il obtiendrait de ses informateurs qu’ils suivent en permanence chaque mouvement du Russe. Il voulait savoir où il se trouvait à chaque minute du jour et de la nuit, pouvoir connaître avec exactitude la distance à laquelle il se trouvait de Maggy. Et tant pis si cela paraissait suspect. Tant pis si l’on comprenait que ce n’était pas Vadim qu’il faisait traquer, mais qu’il s’assurait par là que la brune était libre de respirer sans que l’haleine insupportable de son époux lui glace le sang.

Camenko ne s’opposa pas aux assauts de la jeune femme. Acculé, il prit pleinement place contre le dossier du canapé, se lovant dans son assise quand Maggy s’installa sur ses jambes, se penchant à quelques millimètres seulement de son visage. Les mains du Serbe glissèrent sur ses cuisses galbées, caressant la peau nue, brûlante, gorgée de vie. Il joua avec l’ourlet de sa robe rendue trop courte par la position qu’elle adoptait, s’enivrant déjà du plaisir qu’il avait de découvrir ses formes d’un vêtement si féminin quand il était habitué à la voir en tenues paramilitaires. Le regard du brun s’attarda sur ses courbes, sur le tissu qu’il remonta davantage.

« Toi... Donne-moi une seule raison pour laquelle tu prendrais le risque de ne pas me ramener là-bas. »

Il darda un regard étonné dans celui bien plus mutin de son amante. Son âme l’implora de crier l’unique raison qui importait, celle que sa lucidité réprima fermement à cet instant précis. Elle ne le croirait pas. Les mots qui le brûlaient, si simples, pourtant si vrais, sonneraient à ses oreilles comme un nouveau mensonge fabriqué dans l’unique but de la manipuler encore, de la garder sous sa coupe, fermement prise dans l’étau de ses serres. Il était éreinté d’avoir à poser sur elle des yeux froids et indifférents quand ils se croisaient dans les couloirs. Lassé des draps des femmes dans lesquels il se perdait pour oublier qu’elle ne pouvait pas partager chacune de ses nuits. Fatigué de prétendre qu’il ne l’aimait pas pour rendre les séparations moins douloureuses. Il en avait assez de lui mentir, et plus encore de se bercer d’illusions.

« Pour te garder avec moi. Seule, enfin. Sans penser aux conséquences de mes mains sur ton corps ou de ta bouche sur la mienne. »

Et comme pour illustrer ses propos, il raffermit sa prise sur les hanches de la jeune femme, l’attirant un peu plus contre lui alors qu’il se tendait pour récupérer ses lèvres. Sa paume se pressa sur sa nuque pour approfondir le baiser, le premier qu’ils échangeaient réellement depuis leurs disputes, le premier qui aurait, peut-être, la force d’effacer un peu le venin de ses paroles.

« Je vais avoir besoin de plus qu’une nuit, plus qu’un réveil, Maggy. Je n’ai pas envie de retourner à Sarajevo avec toi si c’est pour te voir t’enfuir à chaque fois. »

Il voulait plus que ce qu’elle lui avait offert jusqu’à maintenant, et était prêt à donner davantage si elle le lui permettait. C’était sa bouche qu’il réclamait jalousement, sa chair, l’indécence de son intimité, sa fidélité. Qu’elle oublie les bras des autres hommes où elle s’était parfois réfugiée, qu’elle se défasse du poids de l’anneau d’or qui ceignait son annulaire. Toutes ces choses utopiques qui lui paraissaient vitales à cet instant précis. A quoi bon la ramener si cela signifiait retourner à cette liaison au goût amer d’inachevé ? Il aimait mieux abandonner, dans ce cas. Profiter d’une dernière étreinte avant de se séparer.
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Mar 30 Juil - 11:12


Les questions qu'il lui pose, cette discussion tout entière ne fait que répondre à l'urgence de la situation. C'est la raison même pour laquelle elle l'a défié de partir avec elle. L'accident, et les disputes qui ont suivi, ont lancé un compte-à-rebours à l'issue fatale. Il est désormais devenu vital pour Margherita de savoir où ils en sont, ce qu'il est prêt ou non à faire pour elle, et à quel point les horreurs qu'il a pu lui asséner comme autant de coups de poignards étaient ou non sincères. Le moment est venu pour elle de percer l'armure du Serbe, de voir au-delà de la carapace forgée, au-delà des masques qu'il revêt chaque jour pour qu'il n'ait plus le droit de se cacher. Elle s'est montrée trop vulnérable, elle est trop exposée pour qu'il n'y ait pas une certaine réciprocité. S'il ne parvient pas à lâcher un peu de son sacro-saint contrôle, si elle n'est pas capable de lui inspirer la confiance nécessaire pour ça, c'est que tous les risques encourus jusqu'à présent étaient vains, et qu'il ne sert à rien de persévérer. Ils ne peuvent plus se permettre d'être à ce point en danger pour une simple alchimie charnelle, pour satisfaire les désirs de leur chair. Il faut que ce soit plus que ça.

Ça peut paraître compliqué quand ils sont ainsi enlacés, les mains masculines glissant sur la peau souple de l'Italienne. Le contact de ses doigts hérisse le derme en chair de poule, disperse une myriade de frissons sur ses cuisses dénudées, accélère les battements de son cœur. Mais elle sait, au fond d'elle, que si son palpitant s'emballe si fort, c'est justement parce que ce qui la lie à Camenko n'est pas que charnel. Elle ne perdrait pas ainsi la raison pour un homme qui n'aurait d'autre attrait que celui de savoir comment la toucher. Seulement la sensation de sa peau contre la sienne a tendance à briser ses défenses plus facilement encore. C'est d'autant plus vrai ici, dans cette maison de village isolée du monde, qui lui donne l'impression extrêmement dangereux d'être à l'abri. C'est pour ça, aussi, qu'elle a eu besoin de partir. Pour savoir enfin ce que ça fait, juste une fois, une seule, de ne pas avoir besoin de se cacher, de ne pas être pressée par le temps, de ne pas devoir se rhabiller tout de suite après l'amour, de s'éveiller un matin sur un visage qui ne soit pas ennemi. En ça la réponse du slave fit douloureusement écho à ses pensées.

« Il est trop tard pour ça, Camenko... Les conséquences sont déjà là, tu ne les vois pas ? »

Jamais elle ne se serait révoltée si fort, si violemment, si ça n'avait pas été pour lui. Elle se serait enfuie, elle aurait cogné peut-être, mais elle n'aurait pas blessé Vadim au point de faire couler son sang. C'est parce qu'elle ne peut jamais cesser de penser aux mains de Camenko sur son corps, ou à sa bouche sur la sienne, que l'idée d'être touchée par un autre la rend aujourd'hui malade au point qu'elle préfère risquer sa vie que de se laisser faire. Parce qu'elle a l'impression atroce de le trahir, chaque fois qu'elle doit partager le lit conjugal qu'elle exècre tant. Le baiser qu'il prend sur ses lèvres achève d'effacer, enfin, le goût âpre qu'y avait laissé Vadim, et qui semblait s'accrocher encore malgré toutes les tentatives de Margherita pour l'oublier. Elle se rapproche encore si c'est possible, sa poitrine enserrée dans la robe noire venant épouser le torse qui l'accueille. Son aveu est une déclaration lourde de sens, elle le sait bien, et même si le désir est partagé, c'est la première fois en neuf mois que l'un d'eux l'énonce à voix haute. Elle lui répond d'une voix vibrante, sa bouche toujours contre la sienne.

« Moi aussi, j'ai besoin de plus que ça... Mais comment ? »

C'est la seule question qu'il faille se poser. Comment échapper à la poigne meurtrière de Vadim ? Comment offrir un avenir quelconque à leur relation sans risquer leurs vies ? Elle ne peut pas se contenter de partir pour un autre homme, ni de partir tout court, Vadim se contenterait de faire exécuter son rival sans scrupules, et elle ne peut pas prendre le risque de perdre Camenko maintenant. Elle se résigne enfin à énoncer à voix haute la vérité, sans supplique dans la voix, sans requête pourtant.

« Je ne veux pas y retourner. »
Camenko Drazavic
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Mar 30 Juil - 14:10



Tant pis s’il en souffrait, tant pis si c’était douloureux. Ce serait toujours plus simple que de retourner à cette routine froide et austère qu’ils s’imposaient pour se protéger dès qu’ils se séparaient. Il parviendrait d’une manière ou d’une autre à se convaincre que les choses étaient mieux ainsi. Camenko, s'il avait le pouvoir tout particulier de faire entendre ce qu'il voulait à n'importe qui, était aussi amplement capable de se formater en se mentant à lui-même. Il l'avait fait par le passé et n'hésiterait pas à recommencer, pourvu que cela le préserve d'un cœur rendu dysfonctionnel par l'absence de cette femme qu'il l’attirait trop pour qu'elle ne soit pas nocive.
Son corps, pourtant, ne s’accordait pas à cette décision trop hâtive. Perdu dans la chaleur des bras féminins, irrémédiablement attiré par celui de Maggy, il ne parvenait à imaginer une quelconque séparation. Il y avait toujours eu un monde entre les désirs réels du trentenaire et ses gestes commandités par la raison et l’ambition. Le contraste ne lui avait jamais paru plus violent.

Il se sentait affreusement proche du vide, déjà happé par le vertige de la réponse de Margherita qui lui faisait mal quand elle ne l’avait pas encore prononcée. Elle avait trop à perdre pour prendre le risque de se réveiller à ses côtés après une nuit ensemble. Ce n’était pas sa position au sein de la Bratva qu’elle jouait, ni sa relation empoisonnée avec un homme qu’elle ne respectait plus. C’était sa vie qu’elle mettait en danger et, si fière et forte qu’elle était, Camenko ne la croyait pas lorsqu’elle disait n’avoir pas peur de la mort. L’Italienne n’aurait jamais pris tant de précautions à garder leur liaison dans l’ombre si elle n’avait craint les répercussions désastreuses que la vérité aurait pu avoir.

« Il est trop tard pour ça, Camenko... Les conséquences sont déjà là, tu ne les vois pas ? »

L’esprit du brun était embrumé de trop de sensations pour qu’il parvienne à fixer ses pensées. Il était encore engourdi de la colère qui avait déferlé brutalement avec le récit de Maggy, ivre du désir de faire payer à Vadim chacun de ses coups, grisé de la retrouver enfin sans qu’elle ne le haïsse, raide du contact métallique de l’arme qu’elle avait pointée sur son ventre où se réveillaient lentement les fourmillements du désir. Il savait bien qu’il lui faudrait répondre de ses actes demain. Justifier le retard du dernier rapport de mission quand il se savait déjà sur la sellette. Expliquer à un Slavenko grondant de rage qu’une femme était passée avant le bien-être du Klan, et surtout avant Nina. Camenko refoula le retour à la réalité qui poignait à l’arrière de son crâne. Il ne voulait songer à ses obligations professionnelles quand il pouvait, pour une fois, favoriser sa vie privée ; aussi raffermit-il sa prise sur les chairs de son amante pour repousser l’inévitable, retenir encore la nuit.

« Moi aussi, j'ai besoin de plus que ça... Mais comment ? »

Il s’accrocha à ses lèvres, à ces mots si doux qu’ils déchargèrent en lui une vibration pour le faire frémir jusque dans ses os. Le Slave sentit son palpitant gonfler dans sa cage, et son sang battit rapidement à ses tempes. Pour la première fois en neuf mois, il avait brisé toutes les barrières et résistances de la jeune femme après qu’elle ait réduit les siennes en cendres. Et il avait la sensation - même éphémère - qu’elle était sienne.

A nouveau sa conscience se perdit dans une foule d’idées imprudentes, rendant plus noires ses prunelles. La réponse lui apparut comme une évidence, plantant ses griffes dans ses épaules, le tendant de sérieux. Maggy ne pourrait jamais fuir, surtout pas avec lui. Il avait trop de choses à faire à Sarajevo pour se détourner de cette ville, et la dignité de la brune ne saurait se satisfaire d’une vie d’errance. Bukovski ne tolèrerait pas l’humiliation d’un divorce, encore moins de voir sa femme dans les bras d’un autre, d’un Drazavic. Ne restait qu’une solution séductrice, affreusement tentante, criante de simplicité : il n’y aurait pas de danger si l’ombre de Vadim ne planait plus au-dessus d’eux.

Ce n’était pas compliqué de tuer quelqu’un, une fois le haut-le-cœur passé et le dégoût de soi-même ravalé. Il suffisait d’une balle, d’une lame, de priver le cerveau d’oxygène assez longtemps pour qu’il rende les armes. C’était plus complexe, en revanche, de se défaire d’une personne sans qu’aucune preuve ne puisse vous inculper.

« Je ne veux pas y retourner. »

Il mordit son cou, ses trapèzes, goûtant cette peau claire qui lui brûlait les lèvres et lui donnait envie de plus. Camenko attrapa le fin tissu qui l’éloignait un peu trop d’elle, remonta la robe sur son ventre. Ses doigts écrasèrent ses hanches, les malmenant alors qu’il collait son bassin au sien, une pression urgeant lentement au bas de son abdomen.

« Tu veux rester ici jusqu’à la fin de ta vie ? Si c’est le cas il va falloir qu’on fasse quelque chose pour ces meubles immondes. Qui voudrait décemment vivre avec ce vert à vous décoller la rétine ? »

Camenko étouffa un soupir amusé contre la gorge de son amante, s'imprégnant de l’odeur de sa peau, de la chaleur de son cou. Mais ses lippes perdirent leur sourire, et il fronça les sourcils, ramenant un peu plus Maggy contre lui, comme pour l’empêcher de fuir.

« Qu’est-ce qu’il se passerait si Vadim mourait ? »
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Mar 30 Juil - 16:01



Les mots qu'elle ose prononcer sont les plus douloureux qu'elle ait jamais eu à dire. Ils admettent sa dépendance, ses sentiments pour le Serbe bien plus que n'importe quels autres. Et en y repensant, quand ils seront sortis de ce cocon chaleureux, elle se demandera sans doute comment elle a pu les énoncer maintenant, alors que tant de doutes la rongent encore. Sil ne cherche bel et bien qu'à se servir d'elle pour parvenir à ses fins, elle vient de lui donner un levier supplémentaire, un détonateur sur lequel appuyer pour la faire imploser une bonne fois pour toutes. Mais malgré l'angoisse, et la fierté qu'elle doit mettre de côté pour lui faire cet aveu, elle sait que l'heure est grave, et qu'ils ne pourront avancer sans un peu d'honnêteté. Il faut du courage pour dire la vérité, pour confier à l'autre qu'il est notre point faible. Mais il en faut sans doute plus encore pour oser se l'admettre à soi-même, particulièrement lorsqu'on a déjà dû lutter toute sa vie pour se faire une place en tant que femme dans un milieu d'hommes. Il a, maintenant, toutes les cartes en main pour la briser. Mais dans un élan fataliste, Margherita songe que c'est l'occasion de trouver enfin une issue, qu'elle soit tragique ou non. Après onze années enfermée dans une vie qui n'était pas la sienne, il est grand temps de prendre des risques, et elle ne peut pas demander à Camenko d'en prendre pour elle, si elle est incapable de lui renvoyer la pareille.

Un instant, les paupières de l'Italienne se ferment, son être tout entier occupé à apprécier la morsure slave sur sa peau. Sans espérer une marque pour autant, pour la première fois elle ose songer qu'il ne serait pas si grave que par mégarde il imprime la trace de ses dents sur sa peau. Elle n'est pas adepte des marques de possession, et s'il la déclarait sienne, elle aurait encore sans doute trop de fierté pour ne pas le détromper, assurant qu'elle n'est pas un objet, qu'elle ne peut appartenir à personne, quand bien même ce serait faux. Mais elle en a assez qu'ils doivent tous deux retenir leurs gestes, les élans qui les poussent l'un vers l'autre et rendent leurs mouvements fébriles, leurs baisers plus passionnés, leurs mains plus possessives. Elle ne supporte soudain plus la frustration de devoir sans cesse réfréner ses ardeurs pour ne pas risquer de laisser des preuves de leur histoire dans son sillage.

« Non, tu as raison, il faudrait tout détruire ici, et tout refaire. Mais je suis sûre qu'avec le monde que tu connais, tu pourrais nous trouver une planque bien plus classe. »

Elle n'ose pas énoncer, même pour plaisanter, l'idée de s'installer avec lui, c'est le genre de choses qui lui paraît encore absolument impossible. Elle ne parvient pour l'instant qu'à effleurer l'idée qu'un jour, peut-être, elle sera libérée de l'emprise de Vadim, tout en étant convaincue que seule la mort pourra l'arracher à lui. Tout ça n'est que trop abstrait, comme le fantasme hallucinatoire d'amants sous ecstasy. Mais l'hallucination se précise dangereusement quand, ses larges mains accrochées à ses hanches, Camenko se fait plus grave. Le palpitant de la noiraude s'emballe encore.

« Tout dépend de la façon dont ça arrive... »

Loin d'avoir envie de le fuir, l'Italienne saisit de sa main libre le col du tee-shirt noir, écartant ce dernier pour plonger à son tour sa bouche sur la peau masculine. Elle passe lentement la pointe de sa langue sur sa clavicule, remonte ses lèvres contre sa gorge, humant sa peau sur laquelle l'odeur de son parfum commence à s'estomper. Les baisers dont elle parsème son cou laissent le temps à sa conscience de se déliter tout à fait dans les volutes du désir qui, lentement, s'enroulent autour d'elle.

« S'il avait... un accident... Je serais libre. »

L'idée en elle-même soulève d'autres questions. Outre le fait qu'elle n'a pas la moindre idée de la façon de commanditer le meurtre de son mari sans attirer les soupçons directement sur elle -l'absence d'amour dans leur mariage n'est un secret pour personne- il faudrait qu'elle soit sûre de pouvoir mettre Camenko à l'abri également. L'idée même qu'il lui arrive malheur par sa faute est tout bonnement insoutenable. Elle a du mal, en revanche, à imaginer la suite. La certitude qu'elle est vouée à n'avoir jamais droit à une vie normale est ancrée en elle depuis si longtemps qu'il lui est impossible de s'en défaire en si peu de temps. Relevant la tête, elle vient chercher les lèvres du slave plus langoureusement, laissant leurs cœurs battre à l'unisson pour apaiser le trouble qui l'agite.
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Mer 31 Juil - 2:38



Ce n’était pas un péché de se laisser aller à des songes si délicieux. Les formuler à haute voix, en revanche, rendait les choses plus réelles, bien plus dangereuses. On ne perçait pas les pensées bien gardées. Elles restaient secrètes, tenues en laisse derrière un regard froid, dissuasif, ou au contraire si charmeur qu’il détournait l’attention. Il fallait forcer bien des murs pour entrevoir ne serait-ce qu’un rien des idées qui se bousculaient en permanence dans les grands orbes pâles du trentenaire ; ébrécher toutes ses défenses pour espérer apercevoir un rai de lumière dans une maigre fissure de son esprit aux allures de coffre impénétrable.

Camenko ne faisait que se renseigner nonchalamment. Il avait judicieusement choisi ses mots pour qu’ils ne puissent être retournés contre lui, que sa douce folie ne lui saute pas au visage comme une bombe artisanale mal travaillée. Il n’aurait jamais ouvertement admis sa volonté de se débarrasser de qui que ce soit à une personne qu’il savait susceptible de le trahir. Ce n’était pas qu’il manquait de confiance en Margheria - à sa manière, le brun lui accordait plus de crédit qu’à nombreux proches - ; il doutait du moment. La plaie récente de leurs altercations ne cicatrisait pas encore, et la brune lui en voudrait sans doute longtemps de lui avoir craché à la gueule une telle tempête de violence. Il ne parvenait à resserrer les liens décousus entre eux que parce que ses lèvres retrouvaient leur place sur sa peau. Mais il y avait toujours un risque qu’elle le fasse payer, que la rancune l’emporte sur l’attraction animale qui nouait leur corps l’un à l’autre. L’Italienne pouvait, à tout moment, se rappeler ses obligations de lieutenant et oublier ses sentiments de femme. La famille russe s’assurait toujours qu’on se souvienne la loyauté due.

L’air grave du Serbe trahissait le sérieux de sa question autant que les envies crasses qui lui bousculaient l’âme et enbrumait d’ombres son regard. Se confier à Maggy était suicidaire. Son esprit malade de contrôle et d’orchestration sentit les rênes lui échapper, torturant ses nerfs pour lui intimer de retrouver la lucidité qui lui seyait tant. S’il avait été capable de raisonner, Camenko se serait tenu de poser une telle question. Il aurait jalousement gardé ses pensées pour lui et laissé la brune hors de ses histoires. En avouant ouvertement qu’il avait ne serait-ce qu’imaginé - sans condamner - la mort éventuelle de Vadim Bukovski, le responsable du renseignement faisait automatiquement de son amante une menace.

Étonnamment, cette rêverie déplacée galvanisa davantage le brun dont les caresses se firent plus aventures, plus pressantes sur la peau découverte de Maggy. L’adrénaline du danger, le goût de la folie ?

« Non, tu as raison, il faudrait tout détruire ici, et tout refaire. Mais je suis sûre qu'avec le monde que tu connais, tu pourrais nous trouver une planque bien plus classe.
- Tu n’aurais qu’une liste de doléances à faire. »

Elle n’avait pas idée de la force qu’il aurait pu déployer si on lui avait accordé plus de temps, ou de celle qu’il exercerait à remuer ciel et terre jusqu’à tomber sur le parfait échappatoire si le besoin s’en faisait sentir. Il leur trouverait un nid de débauche pour rattraper les longues nuits privé d’elle. Et quand il aurait récupéré tous les instants qu’ils n’avaient pu vivre, Camenko se chercherait des excuses pour en voler d’autres, goûter encore au plaisir des bras féminins, se perdre à nouveau dans sa chaleur jusqu’à être repu, si tant était qu’il pouvait être un jour rassasié.

« Tout dépend de la façon dont ça arrive... »

Le brun sentit sous les attaques de sa bouche le cœur de Margherita battre plus fort, alourdit par une réponse qui ravageait toute notion de raison. La voix voilée d’envie de la jeune femme acheva les dernières résistances de Camenko qui se laissa aller au frisson désinvolte que les lèvres féminines déclenchaient.

« S'il avait... un accident... Je serais libre. »

Son derme rendu sensible par la langue joueuse de l’Italienne gondola, électrique. Ou était-ce les divagations dans lesquels ils se perdaient qui enflammait son esprit autant que ses muscles ? Elle n’était que trop désirable dans sa dangerosité, dans l’interdit de mêler les plaisirs du sexe à la mort. Le corps de Maggy répondait à ses attentions avec une ferveur toute particulière, sa poitrine se tendant pour retrouver son torse, son bassin ondulant pour mieux se caler contre le sien, sa bouche réclamant la sienne. Le palpitant du trentenaire s’emballa un peu plus, battant si fort que les pulsations passaient ses os pour se répercuter en écho dans la cage thoracique de l’Italienne. Il pressa ses fesses de ses paumes avides pour la pousser un peu plus contre lui, laisser à la fournaise des cuisses féminines le loisir d’apprécier sa propre impatience, grandissante.

Camenko inspira lourdement avant de se redresser, plaçant d’une main les cuisses de Maggy autour de ses hanches pour ne pas l’abandonner. Ses poumons se gorgeant d’air contre les lippes roses, il avança jusqu’à la chambre, dénoua ses jambes et la força à s’allonger sur le lit de la manière la plus douce qui soit pour ne pas imposer aux côtes fragiles de la jeune femme une torsion qui aurait réveillé la douleur. Il se glissa contre elle, écrasant doucement son corps sous sa stature, l’allure effrénée de son rythme cardiaque accélérant encore. Ses mains se firent désireuses, glissant sous la robe noire, retrouvant la chaleur réconfortante de sa chair. Le trentenaire frôla une nouvelle fois sa gorge puis imprima une série de baisers jusqu’à son oreille, s’amusant quelques secondes à mordre son lobe.

Il susurra dans un souffle brûlant :

« Et quel serait ton premier réflexe, si tu regagnais ta liberté ? »

La bouche du Slave retrouva la courbe de la mâchoire de son amante, la commissure de ses lippes, l’arc galbé de sa lèvre inférieure qu’il prit entre ses dents. Il dépouilla les épaules frêles de la brune des bretelles fines qui les emprisonnaient, les faisant lentement glisser sur ses bras, s’appliquant pour ne pas heurter l’articulation déjà fragile.

Il ne pouvait que rêver de cet espoir de liberté, de la douceur de cette lumière qu’ils entrevoyaient à deux. Pourtant, rien ne permettrait au trentenaire de l'affranchir de son alliance par lui-même sans que le Klan en pâtisse, sans que sa propre vie ne soit mise en jeu. Il faudrait éloigner de tous soupçons les Serbes et sa famille, de peur de réveiller de vieux instincts belliqueux qui feraient plus de morts qu’aucun précédent règlement de compte entre organisations rivales. C’était l’intervention d’une force supérieure dont il avait besoin. Et puisque les dieux avaient depuis longtemps détourné leur regard des jeux immoraux qui se faisaient dans les rues sombres de Sarajevo, il ne restait que celui, juge et traître, d’institutions plus grandes qu’eux.
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Mer 31 Juil - 17:03


« Une liste de doléances, mh ? »

Il est rare que le regard de l'Italienne soit à ce point teinté d'espièglerie, et c'est d'autant plus surprenant que leur conversation ne s'y prête pas nécessairement. Ils abordent, au-delà des plaisanteries, un sujet si sérieux qu'il pourrait s'avérer létal. La légèreté qu'elle impose, la mutinerie de ses propos est vitale pour ne pas perdre la raison. Elle lui a demandé de l'emmener ici parce qu'elle ne voulait plus rester dans cet appartement qui lui fait froid dans le dos. Mais elle le lui a demandé surtout parce qu'elle avait besoin de savoir, juste une fois, ce à quoi ils pourraient ressembler, ce que leur relation pourrait être s'ils n'avaient pas cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Pourraient-ils rire ensemble ? Trouveraient-ils, malgré leurs quotidiens respectifs, le moyen de conserver un peu de légèreté ? Sauraient-ils être complices au-delà de tout ce qui, inévitablement, les éloigne l'un de l'autre ?

« Je vais te prendre au mot, Camenko, je ferais une liste pour la prochaine fois. »

Il y aura une prochaine fois, il ne peut en être autrement. Margherita a besoin d'y croire, de se raccrocher à cette idée pour imaginer qu'une issue est possible. Une prochaine fois durant laquelle elle ne sera pas blessée. Durant laquelle elle pourra l'embrasser à perdre le souffle sans craindre d'avoir du mal à respirer. Elle rêve d'un week-end, de vacances qui ne l'obligeront pas à se cacher. De légèreté et de cette insouciance qui lui a été volée trop tôt, sans qu'elle puisse rien y faire. Elle espère seulement qu'il n'est pas trop tard aujourd'hui pour la récupérer. Son quotidien, la voie qu'on lui a montré et qui est devenue la sienne, l'en empêchent pourtant. Rien ne sera jamais léger au sein de la Bratva, sa vie sera toujours en jeu, quand bien même elle parviendrait à se débarrasser de Bukovski. Il lui faudrait toujours faire bonne figure, prétendre que rien ne l'atteint, jouer de ses poings pour se faire respecter d'hommes qui refusent de répondre aux ordres d'une femme. Mais s'il n'y avait pas cette alliance à son doigt, elle pourrait en-dehors des missions se laisser aller, enfin, à cette autre vie dont elle n'ose même pas rêver aujourd'hui.

La noiraude veut y croire, quand il se lève en l'emportant avec lui dans la chambre. Son dos épouse en douceur les draps propres, changés sans doute par les derniers locataires à être venus dormir ici. Les paupières de l'Italienne se ferment un instant, son souffle se précipitant sous l'impulsion de la bouche masculine qui joue contre sa gorge. C'est lui qu'elle voulait, quand Vadim essayait de forcer son passage entre ses cuisses. C'est Camenko qu'elle imagine à sa place, chaque fois que le russe se glisse dans le lit conjugal pour se presser contre elle. Elle aurait voulu pouvoir se réfugier chez lui, s'abandonner à ses caresses pour oublier la sensation des doigts de l'autre sur sa chair. Elle aurait voulu ses baisers pour effacer les morsures, et ses mains pour effacer les coups.

Elle se soulève comme elle peut sans appuyer sur son épaule blessée, pour l'aider à la libérer du carcan de tissu enfilé à la hâte. L'écharpe la gêne, entrave ses mouvements, et elle glisse une main sur les attaches qui la retiennent pour s'en défaire. D'un baiser, elle fait taire toutes les protestations qui pourraient s'échapper des lippes masculines. Elle sera sage, essaiera de se tenir tranquille, de bouger de le moins possible son bras, mais elle ne supporte plus d'être ainsi entravée. Abandonnant sa bouche, Maggy se cambre, en appui sur son épaule valide, pour offrir silencieusement sa poitrine à la bouche de son amant. Dans la hâte qui a précipité leur fuite, elle n'a pas pris le temps d'enfiler de soutien-gorge sous sa robe, oubli qui lui semble pourtant être une idée lumineuse à cet instant précis.

« Je ne saurais même pas par où commencer... »

La question ne s'est jamais posée, la possibilité d'être libre n'a jamais effleuré son esprit. Peut-être espère-t-il une autre réponse de sa part, comme l'assurance qu'il fait bien de lui venir en aide. Il attend sans doute qu'elle lui promette de le rejoindre, de venir sonner chez lui avec ses valises, mais ces projets d'une vie à deux ne sont pas la première chose qui vient à son esprit. Elle vit depuis trop longtemps enchaînée à un homme pour imaginer, déjà, s'enchaîner à un autre. Ça ne change pourtant rien au fait qu'elle ne saurait plus se passer de lui, qu'elle a besoin de le voir, de le retrouver, de vivre autre chose à ses côtés que ces instants volés. Mais si leur relation dure depuis neuf mois, elle aurait malgré tout l'impression de brûler les étapes. Il leur reste à faire toutes ces choses qui leur sont pour l'instant interdites, ils ont encore trop à apprendre de l'autre.

« Je partirais en vacances. En Italie. »

L'idée s'impose soudain, évidente. Vadim la tient éloignée de sa terre natale depuis des années, parce qu'il craint sans doute qu'elle décide de ne jamais revenir, parce qu'il a peur qu'on la retienne là-bas. Sa vie est pourtant ici, à présent, et elle ne ressent pas le désir de retourner vivre à Parme. L'envie de fouler de nouveau le sol italien, en revanche, est vive, et elle gronde dans ses veines à présent que ça semble possible.
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Jeu 1 Aoû - 2:09



Camenko se remémora les longues nuits d’insomnie à esquisser en silence les contours violents de la chute d’un empire. De deux rois qu’il haïssait depuis si longtemps qu’il n’était même plus certain de pouvoir vivre sans les vouloir morts. De l’enfant frustré qui rêvait d’assassiner son père avec l’arme qu’il lui avait mise entre les mains, il ne restait que le désir de vengeance, profondément ancré dans ses chairs et son âme. Le trentenaire avait oublié la simplicité déconcertante d’une gâchette pressée, d’une balle crachée. A bout portant, il n’y aurait d’autre coupable à blâmer que lui, et il ne pouvait prendre le risque de perdre la vie pour avoir écourté celle d’une ordure. Les années l’avaient assagi, l’expérience rendu plus insidieux, soulignant à ses yeux l’importance d’une machine bien faite. Le premier rouage de la sienne était déjà parfaitement identifié, il suffirait qu’il souffle dessus pour entraîner le deuxième, qui en mouvrait un autre, faisant tourner la mécanique qui broierait éventuellement Jelenko, puis Mirko.

Pour la première fois, pourtant, le trentenaire se risquait à ajouter une pièce à son plan, à le détourner pour faire tomber un autre homme. Il n’aurait jamais cru que l’idée à peine ébauchée d’étêter la Bratva de son principal cerveau finirait par prendre tant d’ampleur dans sa réflexion. Il y avait déjà songé, ne serait-ce que par mesure de précaution. On ne se faisait pas un allié sans projeter d’avoir à s’en débarrasser un jour. Ainsi, Camenko traitait ses associés comme il traitait ses ennemis : en préméditant leur mort, en cherchant leurs points faibles pour pouvoir frapper brutalement aux endroits les plus douloureux.
Mais les choses aujourd’hui prenaient une tournure bien plus personnelle. Ce n’était plus pour assurer les arrières des Tigrovi qu’il susurrait contre la gorge de son amante des pensées indécentes, mais par égoïsme. Il ne voulait plus supporter la vision de la carcasse défaite de l’Italienne dans une blouse d’hôpital, et refusait d’imaginer la perdre un jour sous les coups d’un homme trop arrogant pour cautionner qu’on lui tienne tête. Il ne pouvait continuer sans sa peau, sans ses lèvres qui répondaient aux siennes.

Maggy se cambra docilement, lui permettant de faire rouler le tissu devenu gênant sur son ventre, ses jambes, jusqu’à ce qu’il se froisse au sol. Dans un mouvement vif, elle fit sauter les attaches qui maintenaient son bras immobile, et, avant que Camenko n’ait la possibilité de s’y opposer, pressa ses lèvres sur les siennes pour empêcher tout commentaire. Le brun sourit un instant contre ses lippes, obéissant, pour la première fois depuis longtemps.

Il y avait d’ordinaire toujours un vêtement de trop pour l’éloigner du cœur de la brune, repousser encore un peu le moment où sa bouche fondrait sur sa poitrine. Mais rien, ce soir, si ce n’était l’étendue vertigineuse de ses courbes qui avaient tant manqué à ses doigts et qui ébranlaient à présent ses sens. Les baisers du Serbe retrouvèrent un chemin qu’il connaissait sur le bout des lèvres. Il dévala la courbe d’une épaule, ses dents marquant à peine la peau dans des morsures brûlantes, jusqu’à ce que sa langue, joueuse, prenne enfin possession de l’un de ses mamelons.

« Je ne saurais même pas par où commencer... »

A quoi pouvait-on bien aspirer quand on avait trop longtemps été prisonnier d’une cage aux barreaux dorés ayant la douceur de barbelés ? Un millier de réponses se pressèrent dans l’esprit du brun. Retrouver ses lèvres au détour d’un couloir, lui faire perdre la tête sur un bureau du QG sans se soucier de qui pourrait les surprendre, se glisser furtivement derrière elle pour s’enivrer de l’odeur de ses cheveux, profiter de la pénombre d’une salle de cinéma pour flirter avec les limites de la décence, courir les expositions, les concerts, apprécier un week-end ensemble, … Tous ces petits riens exaltants qu’il se permettait depuis toujours avec d’autres femmes. Mais il ne cherchait plus à présent, en s’abandonnant dans la chaleur d’autres bras et la moiteur d’autres cuisses, qu’à combler la solitude que Maggy lui imposait bien malgré elle.

« Je partirais en vacances. En Italie. »

La franchise de cette réponse lui arracha un sourire en coin. Il ne s’était pas attendu à de tels propos mais en fut presque attendri. Quand bien même elle s’était accommodée au paysage sarajévien, nombreux détails chez la brune trahissaient ses origines. Son sang chaud, sa fierté insolente, le rien de chantant qui rythmait sa voix et son accent malgré les années, cette aura ardente qu’elle rayonnait, aujourd’hui plus que jamais. Camenko comprenait parfaitement les liens qui retenaient Margherita à ses racines. Les paysages indécents de beauté de l’Italie, découverts dix ans plus tôt alors qu’il courait pour la première fois la Mille Miglia, avaient un charme tout particulier qui s’avérait difficile à résister. Cette sensation ne pouvait qu’être amplifiée lorsqu’on avait grandi à l’ombre d’une dolce vita constante, quand on portait encore dans son sang, sur son derme bouillonnant, tous les plaisirs du jardin de l’Europe.

Le Serbe se redressa, accusant douloureusement l’absence de l’Italienne. Il se défit de son haut, abandonnant le tee-shirt à ses pieds pour mieux retrouver le corps de son amante, s’étourdir encore un peu de ses saveurs, du soleil méditerranéen qui avait fait son teint et son tempérament de feu. Son torse s’abattit sur sa poitrine, ses mains, possessives, retrouvèrent ses hanches. Il fit rouler entre ses doigts les chairs sensibles et tendues de ses seins, sentant le désir s'immiscer plus profondément dans ses os. Il goûta à nouveau le galbe de ses courbes mais ne put s’y concentrer davantage. Sa bouche réclamait plus, d’autres contrées, d’autres plaisirs, et il ne put lutter contre l’envie de la posséder un peu plus. Il se détacha lentement, tombant sur son ventre, clairsemant le chemin de baisers, de dessins confus tracés du bout de la langue. Il tenta de faire abstraction des marques violacées qui ravageaient l’abdomen de la jeune femme. Il effleura à peine ses côtes qu’il aimait habituellement tant savoir frémissantes sous ses doigts, fébriles d’une respiration affolée, prêtes à crever la peau si fine qui les recouvrait. Camenko l’avait suffisamment malmenée, il ne voulait pas aller plus loin, ne pouvait pas prendre le risque de rappeler aux souvenirs de Margherita la présence oppressante du Moscovite s’il réveillait une douleur lancinante.

Ses paumes reprirent leurs droits sur ses fesses, sa main frôla son bas-ventre, s’amusant de la sensibilité de son aine pour déclencher un frisson. Il joua avec cette culotte qui éloignait Maggy de lui, s’y aventura dans une caresse languide, bouillante d’envie. Une nouvelle fois le Slave prit d’assaut les formes de son amante, ses lippes regagnant la rondeur de ses seins, ses baisers carnassiers s’alanguissant sur les terminaisons les plus sensibles de sa poitrine. Ses doigts, enfin, écartèrent les chairs déjà trempées de la jeune femme pour y plonger, s’abreuver de leur ardeur et de leur humidité.

« Pas sûr de pouvoir survivre bien longtemps sans ta chaleur, râla-t-il contre son cœur. »
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Jeu 1 Aoû - 11:09



Étendue telle une offrande sur l'autel de la divinité qui achètera sa liberté, l'Italienne est grisée par les promesses que l'amant scelle sur sa peau, à coups de baisers brûlants qui raniment sa chair meurtrie. Chaque instant passé entre les bras du Serbe est une renaissance de son corps anesthésié, engourdi dans l'espoir de ne pas ressentir les mains indésirables qui le malmènent. Le chemin tracé par ses lèvres éveille les sens de la brune, comme une autorisation à reprendre possession d'elle malgré la douleur qui persiste, voile léger qui semble pourtant cousu à même sa peau. La poitrine offerte se tend, et sous le sein qu'il enveloppe Camenko doit sentir le myocarde qui s'emporte, précipitant le souffle de sa propriétaire. Quelques instants sont nécessaires pour qu'elle maîtrise la légère souffrance née de l'excitation, ses difficultés respiratoires s'amplifiant à la hauteur du désir qu'il fait naître en elle. Il est trop attentif, mais surtout il connaît trop bien les réactions de son corps pour ne pas lire l'inconfort suscité. La dextre cherche une prise sur l'épaule masculine pour le rapprocher d'elle, lui interdire silencieusement de s'éloigner. Parce qu'être privée de son contact maintenant serait pire torture que les séquelles qui l'invalident encore.

Un réflexe instinctif, ancré en elle depuis leur première étreinte, la pousse à se redresser dans le même mouvement que celui du slave, par crainte qu'il s'éloigne, par impatience aussi, parce que d'ordinaire le temps leur est compté. Elle prend brusquement conscience que ce n'est pas le cas ce soir. Ils auront le droit, cette nuit, à des préliminaires dignes de ce nom, à des étreintes qui en entraînent d'autres, à plus que cette fusion éphémère de leurs corps qui les oblige à se séparer trop tôt, sans avoir jamais pu prendre le temps d'apprécier pleinement la présence de l'autre. Elle se rallonge, troublée par cette révélation dont elle ne pouvait prendre conscience tant qu'ils n'étaient pas l'un contre l'autre. Réfréner l'urgence qui a déjà commencé à enfler dans ses reins n'est pas tâche aisée pourtant, c'est étouffer les pulsions qui sont les siennes depuis neuf mois, réapprendre la patience à un corps persuadé de ne jamais plus y avoir droit. C'est enrayer la peur d'être séparée de lui, toujours très présente dès que leurs bouches se joignent.

Tout son être se tend quand il dévale son corps pour presser sa bouche contre son ventre. Tiraillée entre le désir de la caresse qu'il suggère, et le besoin viscéral de s'unir à lui pour tromper l'angoisse, Margherita gémit, de frustration et d'envie mêlés. Elle plante ses dents dans sa lippe inférieure, soulève instinctivement son bassin pour aller à la rencontre des doigts qui retrouvent leur place entre ses cuisses. Le mouvement, doux pourtant, lui arrache un long soupir de soulagement. Il n'y a guère que dans le sexe qu'elle laisse tout à fait tomber le masque d'indifférence qu'elle se compose parfois, pour se prémunir du monde extérieur. A quoi bon prendre tous ces risques, à quoi bon risquer sa vie si c'est pour se cacher encore, faire semblant et mentir ? Elle ne cherche pas à dissimuler les vibrations de plaisir qui secouent son corps, pas plus que l'impatience qui la gagne malgré tous ses efforts.

« Alors fais en sorte de ne pas avoir à t'en passer. »

Il faut qu'ils trouvent un moyen de déconstruire la relation créée, une façon de se voir plus souvent, de s'offrir autre chose que quelques heures volées chaque semaine. Cet avant-goût de liberté est trop grisant pour qu'elle imagine retourner au quotidien qui était le leur. Elle ne résiste d'ailleurs pas longtemps à l'envie qui la tenaille de le toucher à son tour. Déjà haletante, les joues rougies par le désir, elle le repousse de son bras valide, s'arrachant dans un gémissement aux caresses qui menaçaient déjà de briser ses défenses. Inversant les rôles, elle le surplombe, usant de sa main libre pour venir à bout de l'ouverture de son pantalon. Si tout est plus long d'une seule main, elle parvient malgré tout à le libérer à son tour. Le sang pulse à ses tempes, charriant dans ses veines le désir brûlant qu'elle ne peut plus ignorer. La tentation est grande de se laisser glisser entre les cuisses masculines, de profiter du temps offert pour l'enserrer dans l'étau brûlant de ses lèvres. Mais ses côtes douloureuses la rappellent à l'ordre, le simple fait de se tenir ainsi au-dessus de lui s'avère déjà trop douloureux.

Elle se penche sur lui, le rideau noir de ses cheveux échouant sur son torse, sa bouche reprenant la sienne dans un baiser brûlant. Sa poigne ferme s'enroule autour du membre tendu qui achève de prendre consistance, emplissant sa paume. Ils attendront encore, finalement, pour les préliminaires. Elle n'en sera capable que plus tard, quand la hâte du désir premier se sera tue, quand ses sens seront apaisés, que son âme abîmée aura compris enfin qu'ils n'ont pas à se séparer dans l'immédiat. Pour l'heure, Maggy se hisse sur le slave, sa bouche toujours soudée à la sienne quand elle le guide entre ses cuisses.
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Jeu 1 Aoû - 21:21



Maggy avait des airs d’obsession, d’addiction qui se glissait sous la peau, dans les veines, remontait jusqu’au palpitant pour lui faire perdre le rythme et abandonner toute raison. Il l’avait voulue à l’instant même où il l’avait vue. Elle, plus qu’aucune autre. Avec ses risques, ses dangers, cette possibilité omniprésente dans son esprit qu’elle devienne une faiblesse un peu traîtresse en cherchant à lui soutirer les informations qu’il taisait aux Russes. Elle avait lentement effacé de son esprit les autres femmes, jusqu’à ce qu’il n’ait plus envie que de ses lèvres interdites, du regard ardent qui le jaugeait alors froidement, comme un ennemi. Puis était venu le premier baiser, comme une explosion, la première étreinte, rauque, volée à la décence. Camenko était devenu un enfant capricieux ayant goûté au fruit défendu. Et il s’était tant fait à ce plaisir coupable qu’il refusait à présent de s’en passer. Qu’importe qu’il ait survécu trente-sept ans sans elle, il ne souhaitait plus s’en éloigner à présent, que ce soit pour quelques semaines ou quelques jours. Il avait déjà en travers de la gorge les nuits qu’il faudrait traverser sans elle, sur lesquelles il achopperait à coup sûr. Cet instant hors du temps lui laissait entrevoir la simplicité d’une vie normale, de quelques heures en compagnie d’une femme qui n’était plus celle d’un autre. Le brun s’y habituait déjà, sans doute trop. Quand bien même ses pensées étaient enchaînées au corps de l’Italienne, il ne pouvait s’empêcher de songer à la fin de leur fuite. Dehors, il voyait la réalité les rattraper, l’air se faire tiède à l’approche du jour et, dans une protestation, le Serbe se pressa un peu plus au corps de son amante, comme si l’attraction qui les magnétisait pouvait repousser encore un peu le lever du soleil.

« Alors fais en sorte de ne pas avoir à t'en passer. »

Camenko se plierait volontiers à cet ordre, ses gestes obéissant d’ores et déjà à des mots si tentants. L’emprise du fin morceau de tissu qui piègeait encore l’intimité de Margherita ramenait possessivement ses doigts en elle chaque fois qu’il menaçait de s’en éloigner. Galvanisé par le soulèvement plaintif de plaisir de la poitrine de son amante autant que par les gémissements que ses lèvres échappaient, il joua encore de son majeur et de son annulaire, cherchant à influencer un peu plus ses respirations. Il la connaissait, ou du moins en avait la sensation. Il savait ses râles, ses soupirs, les parties les plus sensibles de son corps, les moments où être plus langoureux dans ses caresses ou plus brutal. Il savait, surtout, l’impatience qui lui faisait trop vite perdre son sang-froid et la poussait chaque fois à se nouer à lui dans une étreinte qui ne pouvait plus attendre. Il ne la partageait que trop.

Ils ne parvenaient jamais à freiner cet instant fatidique qui arrivait toujours trop vite à Sarajevo. Le Slave roula sur le lit, trouvant contre son dos le contact déjà brûlant des draps qu’ils embraseraient plus encore. Il s’amusa un instant des vaines tentatives de Maggy de défaire le bouton qui maintenait son pantalon, se rappelant avec quel naturel elle parvenait habituellement à le libérer de l’entrave de ses vêtements. Camenko s’apprêtait à lui accorder une raillerie quand elle se pencha sur lui pour réclamer ses lèvres, le faisant taire en l'abrutissant de plaisir, ses longs cheveux noirs embrassant sa peau. Instinctivement, les paumes masculines cherchèrent la taille de la jeune femme, retrouvant la cambrure de la chute de ses reins pour la rapprocher de lui. Mais il se ravisa en sentant ses muscles se tendre, un tressaillement agiter son ventre, et le trentenaire braqua ses prunelles sur le visage de son amante pour s’assurer que tout allait bien. Aucun râle, aucune protestation. L’Italienne prolongea leur baiser, sans doute pour calmer l’inquiétude qui lui avait soulevé le cœur. Il se laissa aller à sa tendresse, échappant un grondement contre ses lippes quand elle prit entre ses doigts sa virilité pour le mener jusqu’à elle.

Le Serbe ne put retenir plus longtemps le besoin de la posséder pleinement. Sa chaleur, si proche de lui, eu raison de sa patience, et il se fit une place entre ses cuisses, écartant la culotte qu'elle portait encore, s’empalant jusqu’à la garde pour taire l’urgence qui ravageait son bas-ventre. Il manqua perdre le souffle, se raccrocha à celui de son amante, déjà fébrile. Ses nerfs lui décrivirent en un millier de décharges électriques l’extase presque brutale dans laquelle il la retrouvait. Camenko appuya sur les hanches de la jeune femme pour s’enserrer davantage dans l’étau de ses chairs. Il noua ses doigts dans ses mèches, pressant sa nuque pour la garder contre lui alors qu’il s’activait dans un roulement de bassin, puis un autre, se laissant lentement aller à une danse exaltante. Ses sens s’embrumèrent, son regard s’assombrit de plaisir. Il avait failli la perdre, s’éloigner à jamais des sensations voluptueuses de son corps contre le sien. Il avait failli la perdre, ne plus pouvoir goûter à ces moments charnels qui lui manquaient au bout de quelques jours. Il avait failli la perdre … Parce qu’il avait été trop fier pour admettre ses faiblesses. Il mordit la lèvre inférieure de Maggy, s’agrippa à ses courbes pour museler la sensation désagréable d'avoir manqué ne plus jamais la revoir, expiant dans un coup de boutoir trop brusque la colère, la rage, la frustration, la crainte, oubliant une seconde seulement les blessures de la brune, et à quel point il était dépendant ce soir de sa liberté de mouvements.
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Jeu 1 Aoû - 22:40


Les blessures qui la font encore souffrir, si elles ne tempèrent pas son impatience, la forcent au moins à une certaine douceur qui ne lui ressemble pas. Ils n'ont jamais eu le temps d'être réellement doux, mais surtout personne ne l'a jamais été avec elle. Comment pourrait-elle reproduire des gestes qu'elle n'a pas connus ? Si Vadim n'a pas toujours fait preuve d'une violence capable de l'envoyer aux urgences, il n'est pas pour autant réputé pour sa tendresse, bien au contraire. Les amants qu'elle a pu connaître avant lui étaient tous, d'une façon ou d'une autre, liés à la mafia, qu'elle soit russe ou italienne. Ils étaient trop jeunes, avaient trop de choses à prouver pour penser un instant qu'on peut prendre une femme sans la malmener. Les quelques très rares étreintes hors-mariage qu'elle s'est accordé, et qui n'étaient pas dans les bras du slave, étaient bien trop brèves pour lui offrir la moindre délicatesse. Toute sa vie n'est qu'urgence, constamment, même dans le sexe, aussi triste que ce soit.

C'est une fois de plus l'urgence qui gronde dans ses veines, quand elle se hisse sur lui, lui livrant le passage à son intimité déjà brûlante. Le râle de plaisir qui lui échappe meurt étouffé contre la bouche du Serbe, son souffle happé par le sien, ses dents mordant les lèvres masculines qui s'offrent à elle. Le plaisir rush brutalement dans ses veines, électrisant sa chair, décuplant les sensations du moindre frôlement de sa peau sur la sienne. Sa main libre cherche la sienne pour y nouer ses doigts, accrocher leurs mains jointes contre le matelas et s'en servir comme appui. Les vagues bouillonnantes qui viennent se fracasser dans le creux de ses reins, dans le bas de son ventre, lui font perdre toute notion de lieu et de temps.

Jusqu'à ce qu'une douleur vive, sous un coup de rein plus fort, ne la ramène brutalement à la réalité. Un couinement s'échappe de sa bouche entrouverte, son corps une fraction de seconde paralysé par la décharge électrique qui parcourt sa cage thoracique. La souffrance est supportable, ce n'est que la surprise d'être ainsi coupée dans l'élan de plaisir qui s'emparait d'elle qui l'a fait tressaillir. Elle se ressaisit pourtant très vite, pose son front contre celui de son amant, secoue la tête en anticipation parce qu'elle sait pertinemment qu'il a compris.

« Encore. »

L'idée qu'il puisse s'éloigner d'elle, la repousser sous prétexte de ne pas lui faire de mal la tétanise. Encore. Il n'aurait jamais dû la voir dans cette chambre d'hôpital. L'image de son amante flottant dans une chemise de papier trop grande pour elle, les yeux cernés, reliée par des fils à ces pompes qui la shootaient d'antidouleurs doit rester gravée dans l'esprit de Camenko. Mais elle ne veut pas qu'il y pense quand il pose les yeux sur elle, quand ses mains parcourent sa peau, quand sa bouche dévale les courbes de ses seins. Elle refuse de lire dans son regard la moindre trace de pitié. Si elle abhorre la violence gratuite dont il a fait preuve à son égard, elle ne veut pas pour autant qu'il la ménage, la traite soudain comme une statue de verre prête à se briser si on la serre un peu trop fort. Cette nuit hors du temps est la première, mais elle pourrait aussi être la seule. La brune refuse d'en gâcher un seul instant à cause de blessures infligées par d'autres. Le spectre de Vadim Bukovski ne planera pas au-dessus de leurs têtes ce soir.

Inhabituellement docile, dans le seul désir de ne pas attiser inutilement son inquiétude, elle consent à lui rendre les rênes. Qu'importe la position tant qu'il reste près d'elle. Son bassin plaqué contre le sien, ses doigts toujours noués à sa main, elle l'attire à elle, l'incitant à basculer.

« Viens. »

Aidée par la prise ferme de son amant, la noiraude se laisse entraîner sur le dos, reprenant sa position initiale sans plus déclencher la moindre douleur. Son corps, soulagé d'avoir enfin une surface stable sur laquelle se reposer, se détend perceptiblement. Sa jambe s'est refermée autour des hanches masculines, dans la volonté constante de ne pas laisser entendre une seule seconde qu'il serait préférable pour lui de s'éloigner d'elle. Leurs regards assombris de désirs se croisent un instant, se jaugent, celui de l'Italienne essayant à tout prix de ne pas flancher, pour ne laisser entrevoir aucune faille. Sa main valide se pose sur la nuque masculine, enveloppe la peau chaude de ses doigts. Sa voix est basse, frémissante de ce désir encore inassouvi lorsqu'elle répète, bien plus doucement cette fois, sur un ton qui n'est empreint d'aucune trace d'autorité.

« Encore... »
Camenko Drazavic
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Ven 2 Aoû - 2:40



Le souvenir de l’état de Margherita lui revint en mémoire quand un sifflement strident fila entre ses lèvres. Elle s’immobilisa, comme crucifiée sur place par une décharge de douleur lassée qu’on ait daigné l’oublier. Camenko cessa tout mouvement, se crispant sur les hanches de son amante, entre ses doigts emmêlés au sien. Il retint son souffle, le cœur en suspens, le regard braqué sur le visage de l’Italienne à la recherche d’un quelconque indice sur la violence du mal qui lui ravageait les côtes. Ses yeux clairs tombèrent sur le ventre de la jeune femme, recherchant sur la peau claire un signe de la violence de son coup de reins. Mais rien, rien qu’un derme lisse, légèrement violacé, qui ne semblait pas craqueler de la présence d’une côte brisée pour de bon. Malgré cette vision rassurante, il ne put s’empêcher de glisser sa main sur sa joue quand elle se pencha sur lui, inquiet de l’avoir heurtée, inquiet d’avoir réveillé la brûlure lancinante de ses os endoloris, qu’elle se niche pour de bon dans chaque parcelle de son être et ne parte plus jamais.

« Encore.
- Tu es sûre … ? »

Il y avait toujours dans leurs relations une précipitation qui rendait leurs gestes un peu brusques. Le besoin animal de retrouver l’autre, d’assouvir, pressés, la frustration causée par le manque, leur faisait oublier la douceur dont ils auraient été capables s’ils avaient eu le temps. Maggy, pour la première fois, lui rappela les filles au corps frêle qui défilaient dans son lit. Elles paraissaient s’ébrécher sous ses assauts parfois rauques, à peine retenus puisqu’elles ne lui demandaient pas de les ménager pour autant. L’Italienne avait emprunté un peu de leur fragilité qui la rendit étonnamment belle, nouvelle aux yeux de l’amant qui la découvrait sous un autre jour. Il ne l’avait jamais connue que forte, enserrée dans une dignité à toute épreuve qu’elle claquait au visage de qui voulait s’en assurer de près. La voir ainsi, sensible, humaine, lui fit réaliser qu’il ne connaissait que les masques qu’elle avait bien voulu lui offrir, et qu’il lui restait bien des choses à découvrir. Une seconde seulement, Camenko se sentit l’âme d’un explorateur qui foulait pour la première fois une terre inconnue et se rendait compte de l’étendue des merveilles qui se trouvaient au-delà de sa ligne d’horizon.

Ses doigts sur ses traits fins, il embrassa doucement la commissure de ses lèvres pour s’assurer qu’elle était bien consciente de réclamer encore la présence de son amant quand il risquait à tout instant de la blesser. Il n'osa lui demander à nouveau si elle était certaine de sa décision, craignant que les mots froissent la corde éméchée sur laquelle ils avançaient. Les propos du trentenaire, ce soir comme sept jours plus tôt, avaient des parfums assassins qui lui passaient l’envie d’ouvrir la bouche. Il aimait mieux se taire pour préserver leur nuit d’un nouvel éclat auquel ils ne survivraient pas.

« Viens. »

Camenko ne se fit pas prier. Il enroula ses bras autour de l’Italienne, la maintint fermement contre lui pour ne pas perdre une seconde de sa chaleur. Doucement, il se retourna, imposant à nouveau aux omoplates féminines le tissu riche des couvertures. Il s’allongea sur elle, prenant précautionneusement place entre ses cuisses, comme s’il s’inquiétait qu’elle tombe en poussière au moment où il rescellerait leur étreinte. Ses paumes glissèrent sur ses jambes qu’il replaça autour de ses propres hanches. Il embrassa furtivement le cou de la jeune femme avant de croiser ses grands yeux verts. Le Serbe frissonna presque de ce qu’il y trouva, du désir qui le frappa, de l’appréhension, mais aussi de l’impératif qu’il y avait à lier à nouveau leurs sexes.

« Encore… »

L’esprit abruti par les émotions brûlantes dans le regard de son amante, Camenko hocha la tête. Il se suspendit à ses lèvres, replongea dans la fournaise de son bas-ventre, échappant un râle de satisfaction en retrouvant l’humidité qu’il y avait laissée. Son palpitant, soulevé par le vide délicieux dans lequel il tomba, frappa plus fort encore contre ses côtes. Il avait la sensation de n’entendre plus que lui - à moins que ce ne fut celui de Maggy -, assourdissant, témoin trop bavard de l’affolement qui s’inscrivit dans ses nerfs, déferlant en un frisson de sa colonne vertébrale à chaque parcelle de son être. Il prit appui sur ses avant-bras, le nez perdu dans le parfum envoûtant de sa gorge, de son cou. Ses muscles se contractèrent dans un roulis lent, précautionneux, qu’il imposa doucement au bassin féminin pour ne pas le violenter. Il se fit languide dans ses mouvements, ondulant lascivement chaque fois qu’il se rapprochait. Il apprécia en silence le calme de cet échange, si rare dans leurs moments ensemble, les sensations multiples que les chairs toujours dociles de l’Italienne imprimaient sur son membre gorgé de vigueur chaque fois qu’il s’enfonçait en elle pour la faire gémir. Il savoura la danse, suave, intense, qui faisait lentement enfler le plaisir. Le soulèvement lourd de sa poitrine offerte oppressée par le torse masculin. La respiration calme qui se brisait doucement dès qu’il s’enfouissait dans l’abîme bouillonnant de ses cuisses. Ses lippes redécouvrirent sa gorge déchirée par ses soupirs, son menton, sa bouche étourdissante, ses joues rougies, la morsure de ses orbes verts embués de plaisir qui le transpercèrent. Elle était belle. Bien trop pour qu’il se lasse un jour de la contempler, de la désirer, de l’aimer.

« Maggy ... »

Il l'appela dans un murmure, son souffle chaud se brisant contre ses lèvres, galvanisé par ce nom qu'il n'avait jamais invoqué jusqu'alors dans leurs étreintes.
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Maggy Bukovski
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Ven 2 Aoû - 11:53



Si Margherita craint qu'il s'éloigne d'elle par peur de la blesser, elle ne peut réfréner l'onde de chaleur, douce et réconfortante, qui se déploie dans sa poitrine quand Camenko passe une main tendre sur sa joue, le regard tourmenté par l'inquiétude. Elle réalise que c'est exactement ce qu'elle aurait eu besoin de lire dans ses yeux, lorsqu'il est venu la rejoindre à l'hôpital. Ce qu'elle a cru voir au fond de son regard, l'espace de ces quelques secondes durant lesquelles il s'est approché d'elle, sa bouche pressée contre sa tempe. Personne ne s'inquiète jamais pour elle, à l'exception de sa mère lorsqu'elle était enfant, mais son inquiétude n'aura pas été suffisante pour l'empêcher de déserter le foyer, abandonnant sa fille derrière elle. Son père s'inquiète de ses blessures seulement parce qu'elles l'empêchent de tenir ses obligations vis-à-vis de la Bratva, mais il n'a jamais semblé réellement concerné par son état. L'Italienne a de toute façon toujours fait en sorte que personne ne se préoccupe de son sort, refusant de lire ces sentiments-là dans les regards qu'on pouvait poser sur elle. Aujourd'hui pourtant, elle réalise que de la part de son amant, l'absence d'inquiétude s'apparenterait à de l'indifférence, et elle ne supporterait plus qu'il en fasse preuve à son égard. La lueur anxieuse qui passe dans le regard azuré du slave, c'est la preuve évidente qu'elle compte pour lui.

Comme souvent elle use des gestes plutôt que des mots pour lui faire comprendre qu'il ne doit pas s'écarter de sa peau malgré la douleur, cette dernière est gérable, et elle peut même s'effacer tout à fait sous la tendresse dont il fait soudain preuve, l'aidant à changer de position. La certitude l'étreint soudain, déstabilisante au possible, qu'elle aurait pu s'effondrer s'il avait refusé. Si par prudence il l'avait relâchée, si son désir avait été soufflé par la plainte échappée des lippes féminines, elle n'aurait pas supporté d'être rejetée à nouveau. Sans doute se serait-elle drapée une fois de plus dans une carapace factice de sarcasme et d'indifférence, mais son cœur n'en aurait pas moins été piétiné une nouvelle fois. Alors elle s'accroche à lui de son bras libre, scelle sa supplique -car il faut bien admettre que c'en était une- d'un nouveau baiser, d'une volupté à se damner.

Les deux syllabes qui échappent au Serbe suffisent à la faire basculer tout à fait dans le plaisir. Accrochée à ses lèvres, elle rend les armes dans un feulement, la vague de l'orgasme se fracassant contre sa chair, son corps extatique secoué par les spasmes de plaisir qui la transpercent de part en part telle une lame de fond. Les contractions de son ventre enserrent un peu plus fort le membre qui la possède, et la brune s'enroule autour de son amant, jusqu'à ce qu'il la rejoigne dans l'extase.

Et pour la première fois, depuis le premier jour, elle n'est pas la première à s'éloigner. Margherita ne se lève pas pour abandonner les draps, elle ne passe pas se rafraîchir et se rhabiller dans la salle de bain, elle ne dépose pas sur la joue du slave un baiser au goût amer qui scelle leur séparation. Non, pas cette fois. Lorsque Camenko se déprend d'elle, et se laisse retomber à ses côtés, elle peut tourner la tête vers lui, et laisse à son cœur le temps de s'apaiser. Du pied elle repousse leurs vêtements abandonnés sur le lit, pour qu'ils échouent par terre sans qu'elle ait besoin de s'écarter du Serbe. Elle bascule sur le flanc, du côté de son épaule valide, pour faire face à Camenko. Jamais encore elle n'a pu prendre le temps de contempler ainsi son visage après l'amour, ses joues légèrement rougies par l'effort, son regard brillant, la moue de ses lèvres entrouvertes quand il tente de reprendre son souffle. Elle tend la main vers lui, effleure du bout des doigts le derme frissonnant de son torse qui se soulève encore sur le rythme saccadé de sa respiration. Les mots se bousculent dans son esprit, mais elle reste incapable de les laisser passer la barrière de ses lèvres. Alors elle s'approche encore, lie sa bouche à la sienne dans un baiser brûlant qui charrie encore le plaisir de leur étreinte.

Dehors, le jour ne s'est pas encore levé, mais la noiraude accuse le coup de cette longue nuit qui les aura privés de sommeil. L'adrénaline et l'angoisse sont retombés, la douleur de ses côtes s'est tué. Il ne reste rien d'autre que cet apaisement jusqu'alors inconnu, la douce certitude de s'éveiller aux côtés de son amant dans quelques heures, le soulagement de ne pas être seule cette nuit... Mêlé à l'appréhension de dormir aux côtés d'un homme autre que Vadim, pour la première fois depuis des années.

Camenko Drazavic
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Ven 2 Aoû - 18:06



L’appréhension de rendre les choses réelles lui nouait d’ordinaire la gorge, gardant jalousement derrière ses lèvres ce prénom qu’il ne prononçait jamais. C’était donner trop d’influence à Maggy que de prononcer ces cinq lettres qui sonnaient comme une prière dans la bouche du Slave. C’était lui faire entendre toutes ces fois où il aurait souhaité l’appeler mais où il était resté muet. C’était lui laisser entrevoir, surtout, à quel point elle importait, qu’elle le rendait fou, qu’il perdait le contrôle quand il était contre elle. Pour une fois, pourtant, pour la première fois, il acceptait de s’avouer vaincu, rendait les armes pour accorder à l’Italienne une autorité toute particulière.

Lentement, le grondement sourd qu’il sentait grandir dans le ventre de Maggy prit plus d’ampleur. Ses mouvements devinrent fiévreux, sa respiration fébrile contre le torse du brun. Il la sentit défaillir, atteindre ses limites, s’abandonner finalement au plaisir qui l’usait. Ses lippes échappèrent un râle lascif alors qu’il les reprenait pour mieux profiter de l’extase dans laquelle elle tombait, comme si ce contact grisant pouvait mieux transmettre la myriade de sensations qui l’assaillaient. Son corps entier se tendit, ses muscles tressaillant sous l’onde de chaleur qui implosa. L’étau de ses chairs brûlantes se fit plus présentes autour de Camenko. Sa virilité, plus sensible que jamais, accueillit avec satisfaction la pression qui l’étreignit. Un frisson remonta l’épine dorsale du trentenaire, un écho délicieux déferla dans ses nerfs, électrisant ses sens engourdis de plaisir. Il la suivit à son tour dans un coup de reins libérateur, son membre palpitant une dernière fois entres les cuisses de la brune, l’orgasme ravageant tout sur son passage.

Camenko prolongea un instant leur étreinte, déposant un baiser dans le cou de son amante, sentant contre sa bouche le rythme cardiaque défait de la jeune femme. Il se retira lentement, retomba sur les draps, le souffle encore court, le sang battant à ses tempes. Son cœur se serra dans un automatisme douloureux, trop habitué à encaisser le choc de la séparation qui n’arriva pourtant pas. Il s’attendit, l’espace d’un instant, à la voir se redresser, rassembler dans un silence pesant ses affaires, imposer entre leurs corps une distance insupportable, une solitude amère qui les heurtait tous deux. Mais Maggy ne se déroba pas. Sa peau encore brûlante, au contraire, se rapprocha de celui du Serbe après qu’elle eut repoussé les vêtements qui les éloignaient encore. Il passa une main dans son dos, s’attardant sur la chute de ses reins, sur les fossettes au dessus de ses fesses. Doucement, il rapprocha un peu plus la silhouette de l’Italienne contre lui.

Les paupières closes, il profita d’un baiser à la saveur nouvelle, loin de celle affreusement âcre des moments trop nombreux où il fallait se séparer, retourner à leur monde sans l’autre. Camenko n’avait pas besoin de la voir fuir, de la rendre à sa vie imparfaite, de sentir s’éloigner son parfum ensorcelant. Il soupira, profitant du silence qui les enveloppait peu à peu, son oreille attentive au sifflement difficile de la respiration incomplète de Margherita. Il rouvrit les yeux, braqua ses prunelles claires dans les orbes verts, espérant y trouver un rien de confusion qui répondrait à la sienne. Ses doigts glissèrent sur la tempe de la brune, éloignant de son visage les quelques mèches noires qui le barraient. Son palpitant s’apaisait, ses poumons retrouvaient un rythme régulier quand son esprit, encore déboussolé, peinait à assimiler la présence féminine dans ses bras. Lentement, la tension des sept derniers jours retombait, alourdissant ses pensées et ses gestes. Elle lui semblait loin, la colère qui vrillait encore ses muscles quelques heures auparavant. Seul restait un sentiment étrange de calme et de plénitude qu’il n’aurait jamais pensé goûter dans les bras de la jeune femme.

La menace du jour ne lui parut jamais si grande, mais son âme apaisée n’eut pas la force de se battre à nouveau pour éloigner l’inévitable dans une guerre perdue d’avance. Il faudrait bientôt renoncer à la fuite, retourner dans une ville où leur histoire n’avait pas le droit d’exister. S’il capitulait aujourd’hui face au soleil, il ne baisserait cependant pas les bras lorsqu’ils rentreraient. Il s’acharnerait pour ne pas retomber dans les travers d’une relation insuffisante, pour quelques heures de plus, quelques instants de pure folie ravis à la raison. Il repoussa quelques instants encore le sommeil qui pressait, laissant sa main tracer sur l’épiderme sensible de l’Italienne des volutes indistincts. Il embrassa ses lèvres, son épaule libre, l’attirant encore un peu plus contre lui si c'était possible, pour étouffer l’air qui se faisait déjà trop rare entre eux. Il s’abandonna finalement aux caresses suaves de ce qu'il restait de la nuit.
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Sam 3 Aoû - 8:17


L'instant, irréel, se passe de mots. Et le silence qui lentement envahit l'espace n'a jamais été aussi reposant que cette nuit-là. La brume de plaisir qui les enveloppe encore est seulement percée des battements irréguliers de leurs cœurs, ​et un peu plus loin du roulis des vagues qui viennent s'écraser contre les rochers, au pied de ce refuge miraculeux. Un profond sentiment d'apaisement recouvre ses craintes et les restes de douleur. Même le bois défraîchi du lit trop étroit dans lequel ils se trouvent lui paraît chaleureux, aussi chaleureux que le drap qu'elle rabat sur eux, pourtant bien moins soyeux que ceux qui habillent leurs lits respectifs. Sa raison s'est perdue, quelque part dans les lambeaux de plaisir que Camenko a décroché de sa peau, et l'Italienne refuse d'avoir la moindre pensée qui la raccrocherait à l'avenir incertain qui les attend. Seul compte l'ici et maintenant, les bras mâles qui l'emprisonnent, le torse ferme contre lequel elle se laisse aller, le souffle bouillant qui réchauffe son épaule et chasse les spectres qui d'ordinaire planent au-dessus de sa tête.

Le sommeil la fauche avec une facilité déconcertante. La lieutenant serait en temps normal sur ses gardes, à l'affût des bruits extérieurs dans ce lieu étranger, inconnu, mais cette dernière aussi semble s'être enfuie, laissant pour la première fois depuis des années la place à cette partie d'elle qui n'est pas enchaînée à la Bratva. Si la nuit est courte, au moins Maggy dort-elle d'une traite, sans être secouée de ces images oppressantes qui d'ordinaire la tirent du sommeil.

Ce n'est, quelques heures plus tard, que la lumière qui perce à travers la seule fenêtre de la chambre qui l'arrache à ses songes. L'ouverture n'est pas bien grande, mais dépourvue de rideaux et de volets, elle invite à bras ouverts le soleil enfin levé à baigner la pièce de rayons chauds. Un soupir, comme une plainte d'être déjà enlevée à la nuit, soulève la poitrine féminine. Son esprit, habitué aux situations d'urgence, replace rapidement les événements dans leur contexte. Elle se souvient, en quelques secondes, de l'endroit où elle se trouve, de la personne qui l'accompagne et de ce qui les a menés ici. La noiraude se tourne, cherche le corps masculin contre lequel s'enfouir pour échapper à la lumière vive qui crève ses paupières closes. Mais son visage ne rencontre pas le moindre obstacle, et sa main qui se tend n'accroche que du vent. Un vague sentiment d'angoisse, encore maîtrisé, enfle dans son ventre, et elle ouvre les yeux.

Camenko est probablement parti pisser. C'est la phrase qu'elle retourne dans son esprit à présent parfaitement réveillé, pour ne pas céder à la panique. Mais le silence règne toujours autour d'elle, et son ouïe pourtant aiguisée ne perçoit pas le moindre bruit dans la maison. Elle ramasse son écharpe sur la table de chevet, la repositionne maladroitement sur son bras à nouveau douloureux, tout en réfléchissant. Il fait un temps magnifique, et le lieu en-dehors de sa décoration douteuse est absolument paradisiaque. Il ne serait pas improbable que le slave ait seulement voulu goûter à l'immense étendue d'eau qui ondule devant la maison, comme une invitation à s'y baigner. Si elle n'était pas à ce point blessée, elle aurait probablement eu la même idée. Mais il y a fort à parier qu'elle n'ait même pas pied à cet endroit, et avec son épaule et ses côtes endolories, elle serait bien incapable de nager sans que ce soit catastrophique.

Rassérénée par cette idée, qui lui semble être la plus plausible, Maggy abandonne la chambre. Elle passe rapidement par les toilettes, cherche ensuite sa valise pour y récupérer les anti-douleurs soudain grandement désirés, et part en quête d'eau pour les prendre. Le bruit de ses pas sur le carrelage brun est presque inaudible, et le silence total des lieux s'avère presque angoissant lorsqu'on n'y est pas habitués. Si elle a déjà évolué dans des lieux paradisiaques de ce genre en Italie, les maisons n'étaient jamais vides, bien au contraire. A toute heure, on peut y entendre des rires, des éclats de voix, le son d'une bouilloire qui chauffe, d'une télé qui tourne en fond sonore, d'un chat qui gratte les murs et la vie, partout. Ce matin, elle entend seulement quelques oiseaux piailler dehors. C'est en les cherchant, jetant un regard par la fenêtre de la cuisine, que son cœur manque un battement.

La Porsche a disparu.

Un voile blanc passe brièvement devant ses yeux, sa poitrine se soulève dans un haut-le-cœur clairement dû à l'angoisse qui gronde, passant brusquement en premier plan. Seule, elle n'a pas besoin de prétendre que rien ne l'atteint, il est inutile d'enfiler un masque d'indifférence que personne ne verra. La peau pourtant hâlée de l'Italienne blêmit soudain, et elle se précipite vers le salon. Le sac de voyage de Camenko est toujours là, ce qui n'a aucun sens. Pourquoi serait-il parti sans ses affaires ? Les théories les plus improbables défilent à toute vitesse dans son esprit. Est-ce que quelqu'un aurait pu entrer ici, et le kidnapper sans qu'elle s'en rende compte, sans même qu'un bruit la tire du sommeil ?! Comment les aurait-on retrouvés ? Est-ce qu'ils ont été suffisamment idiots pour ne pas imaginer que Vadim avait pu placer des hommes en surveillance en bas de son immeuble ? On les a peut-être suivis ici, dès la première seconde.

Affolée à présent, elle retourne dans la chambre, ramasse ses affaires pour s'habiller à la hâte, jurant dans le mouvement qui lui tord l'épaule au passage. Sa respiration sifflante lui brûle les poumons, soulève sa cage thoracique sur un rythme chaotique et douloureux qui l'empêche de réfléchir efficacement.
Camenko Drazavic
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Sam 3 Aoû - 19:22



Ce fut d’abord un frémissement, un froissement imperceptible de draps, un plissement du nez pour lutter quelques secondes encore contre le sommeil qui s’échappait lentement. Le soleil s’était levé. Camenko n’avait pas besoin d’ouvrir les yeux pour se rendre compte de la morsure de l’astre sur son visage, des rayons trop clairs qui réchauffaient son corps et l’aveuglaient déjà malgré ses paupières closes. Il n’avait pas envie de connaître l’heure ni de se risquer à la lire sur la montre dont il ne s’était pas défait avant de se perdre entre les cuisses de Margherita. Se réveiller, c’était s’exposer à sortir de la bulle de mensonges dans laquelle ils s’étaient blottis pour fuir une réalité décevante. Il refusait de donner raison au jour.
Le murmure des mouvements de Maggy s’éleva à nouveau, et le Serbe passa son bras autour des hanches féminines pour la ramener doucement contre lui et l’empêcher de s’échapper davantage. Le lit, bien que petit, lui paraissait beaucoup trop grand quand elle s’éloignait. La nuit durant, il s’était rassuré en la trouvant dans ses bras, si proche, si calme malgré les tressaillements légers qui la secouaient parfois. Il enfouit son nez dans la cascade de ses ondulations noires, retenant l’obscurité pour quelques secondes encore, si factices qu’elles étaient. Il avait trop attendu ce moment ravi au monde des rêves pour abandonner si facilement, pour s’arracher à la douceur de la peau de son amante. Il voulait profiter encore de sa chaleur, sentir contre lui sa respiration, s’amuser des frissons inconscients que ses baisers sur son cou provoquaient.

Camenko s’extirpa du lit à contrecœur, se glissant discrètement hors des draps pour ne pas réveiller l’Italienne. Il ramassa son caleçon et l’enfila maladroitement, manquant perdre l’équilibre tant ses gestes semblaient léthargiques. La nuit avait été courte, bien trop pour lui permettre de récupérer des heures d’insomnies des jours passés. Son repos avait été fragmenté par la présence de Maggy. Quand bien même son inconscient avait longuement réclamé cet unique réveil à ses côtés, dormir dans un lieu étranger, auprès d’une femme dont il ne connaissait pas le sommeil, n’avait rien de reposant. Il s’était trop de fois tendu au moindre tressautement musculaire de la jeune femme, et son souffle, erratique, rayé, l'avait réveillé chaque fois qu’il se taisait, faisant manquer un battement à son palpitant.

Il passa une main sur son visage en atteignant le salon, se frotta la nuque, s’étirant silencieusement. Ses cervicales craquèrent, sa colonne vertébrale suivit le mouvement ; bientôt, son corps entier se libéra des engourdissements de la nuit, réveillant les réflexes ancrés dans ses os depuis des années. Le trentenaire aurait allumé la télévision s’il avait été chez lui, écouté sans réellement y prêter attention la voix parfaitement placée d’un présentateur de journal quotidien aux accents de prédicateur des temps modernes. Il se serait recueilli aux pieds du dieu-information, pris des nouvelles du pays, du monde, comparant les différentes sources médiatiques dont il s’abreuvait chaque matin comme on faisait la prière. Il aurait aligné ses trois Bibles téléphoniques pour lire les messages qui les avaient fait vibrer toute la nuit, recoupé les agendas, probablement soupiré en se rendant compte que le temps lui manquerait irrémédiablement. Tout ce chemin de croix avant même la première gorgée de café.
Pour la première fois depuis longtemps, Camenko fit taire ces automatismes qui lui mordaient la nuque et lui brûlaient les doigts. Il fouilla plutôt son sac de voyage pour en sortir un paquet de cigarettes dont il glissa une dose de cancer à ses lèvres. Il attendit que l’expresso coule pour rejoindre la terrasse en front de mer et offrir enfin à ses poumons le nuage de goudron dont ils avaient besoin.

Le paysage, même à travers l’épaisse fumée de sa Lucky Strike, se passait de mots. Le roulis lent des vagues qui se brisaient en contrebas de la maison sortit peu à peu ses pensées du brouillard dans lequel elles étaient restées. Il songea un instant à toutes les choses qui l’empêchaient de rester ici quelques jours de plus, mais surtout à toutes les raisons qu’il avait de rester. Le brun jeta un œil par dessus son épaule en entendant un grincement léger venir de l’intérieur. Ses pensées coururent vers la chambre, vers la silhouette de Maggy qu’il avait eu tant de mal à quitter. Il leur aurait été si simple de s’éterniser, de profiter encore un peu. Juste un peu. Jusqu’à ce que leur vie les rattrape, qu’elle le fauche à grands coups de balles.

Son café et sa cigarette terminés, Camenko se leva dans un craquement d’articulations. Il s’arracha à la simplicité prenante du panorama, retourna dans le salon pour se préparer à sortir. Si ses calculs étaient bons, il serait de retour dans une demi-heure. Margherita n’aurait pas même le temps de se rendre compte de son absence.

Ses prévisions furent tangibles. Trente-trois minutes ne s’étaient pas écoulées quand il claqua la portière de la voiture, les gravillons crissant sous ses semelles jusqu’à l’entrée. Il referma doucement le panneau de bois derrière lui, sifflant entre ses dents quand le cliquetis métallique du pêne qui s’enclenchait se répercuta en écho dans l’entrée. Le trentenaire se raidit, silencieux, écoutant les bruits alentours en quête d’un signe de réveil de l’Italienne. Il se maudit en entendant un bruissement empressé s’élever de la chambre, rapidement suivi d’un grincement de voix. En une fraction de seconde seulement, Camenko se débarrassa du carton de provisions qu’il avait entre les mains, l’abandonnant dans la cuisine pour se précipiter dans la pièce attenante. Il trouva Maggy habillée et accusa difficilement la vision de son teint blême, son regard teinté d’inquiétude, la précipitation de ses gestes. Les battements de son palpitant se suspendirent dans sa cage thoracique, et un nœud coulant serra sa gorge.

Elle venait de réaliser l’erreur qu’elle avait faite en le suivant ici. Elle venait de se rendre compte de la folie que ça avait été, des répercussions que cette fuite aurait sur sa propre vie. Et lui avait été suffisamment con pour penser qu’elle ne regretterait pas.

Le Slave ne put dissimuler l’inflexion brisée dans sa voix quand il demanda :

« Tout va bien ... ? »
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Maggy Bukovski
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Dim 4 Aoû - 9:37


La scène se passe en une fraction de seconde. Le crissement des pneus dans l'allée est le premier à l'alerter, suivi de près par le claquement de la porte d'entrée. La douleur n'empêche pas l'adrénaline, et la force de l'habitude, de rendre ses gestes fluides. La seconde d'après, la noiraude est déjà près de la commode, la main refermée sur la crosse de l'arme qu'elle y a abandonné la veille, en faisant le tour du propriétaire. Toujours avoir une arme dans la pièce où l'on dort, c'est une règle primordiale de survie. L'idéal aurait bien-sûr été que cette dernière soit plus proche du lit, mais dans la précipitation qui les a poussés l'un vers l'autre la veille au soir, Maggy n'a plus pensé à la déplacer. Elle était trop bien, contre le corps chaud du slave, pour risquer de l'abandonner, ne serait-ce que l'espace de quelques secondes. Ce n'est qu'une preuve supplémentaire de la facilité avec laquelle il abat ses barrières, anéantissant même les réflexes ancrés en-elle depuis de trop nombreuses années. Heureusement, ces derniers reviennent instantanément à l'approche de ce qu'elle perçoit comme un danger.

C'est la seconde fois, en trop peu de temps, qu'elle accueille Camenko avec une arme à la main. L'apparition de sa grande carcasse impose à la brune un mouvement de recul sous le coup de la surprise. Elle cille, songe presque aussitôt à reposer son arme pour ne pas risquer un mouvement malencontreux. Sa peau laiteuse ne retrouve pas encore ses couleurs, l'angoisse qui s'est emparée d'elle est encore trop présente, elle fait pulser le sang dans ses veines, accélère les battements de son cœur. La question qu'il pose, trop banale pour ne pas sembler irréelle dans cette situation, la sort de sa torpeur.

« Si tout va bien ? » Elle secoue la tête, s'avance d'un pas vers lui. « Bon sang mais qu'est-ce que tu foutais ?! J'ai cru que tu t'étais barré ou qu'ils étaient venus te chercher ! »

Elle aussi a eu le temps d'imaginer le pire, et si elle a surtout eu peur pour la sécurité du slave, l'idée l'a effleurée qu'il ait pu regretter la nuit passée à ses côtés. Elle ne le pensait pas suffisamment lâche, cela dit, pour l'abandonner dans son état au milieu de la cambrousse dans un pays inconnu, sans véhicule pour se tirer de là. Mais il a déjà prouvé par deux fois qu'il était capable du pire, même avec elle. Cette possibilité ne pesait presque rien, pourtant, en regard de l'idée qu'il puisse lui être arrivé quelque chose. Non, ça n'avait pas de sens. Pourquoi auraient-ils pris sa voiture ? Pourquoi auraient-ils laissé Margherita dormir ? Mais dans l'état de panique dans lequel elle était, les pensées rationnelles ne semblaient pas vouloir se former dans son esprit. Le soulagement de le voir sauf n'est que de courte durée.

Viennent ensuite la colère et la déception de constater ce qu'il leur a volé. Ils n'ont pas passé une nuit ensemble, pas une seule en neuf mois de relation. Elle ne s'était jamais endormie près de lui auparavant, ils n'avaient jamais pu profiter de la peau de l'autre après leurs étreintes, elle n'avait jamais pu chercher sa chaleur au cœur de la nuit. Ils auraient pu, pour la première fois, affronter ensemble le lever du jour. Elle aurait pu ouvrir les yeux sur son visage, regarder les rayons du soleil danser sur sa peau, se nicher contre lui jusqu'à ce qu'il vienne se fondre en elle à nouveau. Quel désir obscur a pu être suffisamment important aux yeux du slave pour qu'il les prive de la seule occasion qu'ils avaient peut-être de le faire un jour ? Ils ne sont pas sûrs d'être encore en vie demain. Sans doute était-ce encore une fois plus symbolique pour elle que pour lui. Il serait décidément temps qu'elle arrête de se laisser amadouer par les grands yeux clairs qui la scrutent en ce moment même.

« Où est-ce que t'étais ? »

Elle répète, un ton plus bas, pour chasser la rancœur qui s'insinue lentement sous sa peau. Elle a cru que la situation était grave, qu'il allait lui falloir partir seule en guerre, pour le retrouver ou bien pour le venger. De toute évidence il ne se rend pas compte des pensées qui ont pu traverser son esprit, pourtant elle est persuadée qu'il aurait eu les mêmes s'il s'était réveillé seul.
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Re: Les promesses de l'aube. | Maggy Dim 4 Aoû - 13:13



Les orbes pâles du trentenaire se figèrent sur l’arme au poing de Margherita, et un froid mordant glaça son sang, le crucifiant sur place. Il ne chercha pas à comprendre. Son esprit trop habitué aux situations urgences, aux possibilités les plus sombres, n’analysa pas davantage ce qu’il voyait. Il remit tout en question. Tout. Leur relation, les lèvres voluptueuses qui lui demandaient de partir avec elle, cette escapade bien trop risquée, l’amour qu’ils faisaient encore quelques heures plus tôt. Les mots trop doux prononcés par la voix de velours de l’Italienne prenaient une saveur acide, et ses gestes fiévreux, désespérés, laissaient sur la peau masculine une sensation désagréable. Les restes de la veille n’eurent soudain plus rien de beau, et leur petite idylle lui parut bien ridicule.
Comment avait-il pu se tromper à ce point ? Penser une seule seconde qu’il parviendrait à fragiliser le masque derrière lequel la brune s’enfermait ? Suffisamment pour pouvoir entrevoir à travers les failles son vrai visage. L’évidence le frappa brusquement, enfonçant un peu plus la paranoïa dans son être : il n’y avait jamais eu que la lieutenant russe. Le reste n’avait jamais existé. Eux, n’avaient jamais existé. Leur relation n’aurait plus lieu d’être demain. Elle se terminerait dans un crachat dégueulasse de flingue.

C’était trop parfait pour que Maggy ne saisisse pas l’occasion. Ils n’étaient que trois à les savoir ici ; Camenko n’avait pas pris la peine d’indiquer à son frère les raisons qui repoussaient leur entrevue. Il n’avait prévenu personne de leur destination, n’avait laissé aucune instruction à ses hommes en cas d’imprévu. Il était parti au beau milieu de la nuit comme un voleur, il allait crever comme un malpropre sur le carrelage kitsch d’une maison de campagne croate, abattu par une femme qu’il avait été assez stupide pour aimer.

Le regard du Slave s’assombrit, son instinct de survie rampa jusqu’au Jericho qu’il avait laissé dans le salon. Il lui faudrait un miracle pour l’atteindre avant que son amante ne refroidisse ses ardeurs, et un autre encore pour trouver la force de la calmer d’une balle entre les deux yeux. Le temps s’allongea affreusement ; le palpitant du trentenaire, éclaté, expectora plus de litres de sang en une seconde qu’en une heure. Il s’arrêta brusquement quand la main de l’Italienne se desserra sur la crosse de l’automatique et qu’elle le posa. Les tremblements de son monde qui menaçait de s’écrouler cessèrent aussitôt. Un flot brutal d’incompréhension teintée de rancœur frappa Camenko. Il fixa Maggy, interdit, alors qu’elle amorçait un mouvement vers lui.

« Si tout va bien ? Bon sang mais qu'est-ce que tu foutais ?! J'ai cru que tu t'étais barré ou qu'ils étaient venus te chercher ! »

Ses mots avaient l’accent caractéristique de la colère réfrénée qu’il lui connaissait un peu trop maintenant. Le Slave se raidit pour contrebalancer l’effet de l’adrénaline qui retombait violemment, ses nerfs tordus d’agacement. Il n’était pas un enfant à qui on demandait des comptes, encore moins un adolescent devant justifier sa conduite.

« Où est-ce que t’étais ?
- En ville, claqua-t-il sèchement. Chercher de quoi déjeuner correctement. »

Rien de tout cela n’était dans ses habitudes. Avoir à fuir pour profiter des bras d’une femme, vouloir à ce point rester contre sa peau au réveil, s’inquiéter de son corps endolori, de son souffle défait, de la blesser dans ses caresses. Prier pour se soustraire silencieusement à sa chaleur sans la réveiller de peur d’avancer le moment où il faudrait se séparer quand il crevait d’envie de la garder encore auprès de lui. Pour une nuit, une autre, et toutes celles ensuite.

Le cœur encore à cran, il franchit la distance qui les séparait, ce foutu vide qui ne cessait de s’agrandir entre eux chaque fois qu’il avait la sensation de le combler un peu. Tout était beaucoup plus simple quand elle était contre lui, quand les mains du Serbe parvenaient à écrire sur sa peau tout ce que ses lèvres refusaient de dire. Il glissa une main sur sa hanche, ses doigts dextres venant retrouver sa joue, glissant jusqu’à sa nuque qu’il pressa doucement.

« Je ne pensais pas que tu serais debout avant mon retour. Tu avais besoin de repos, je ne voulais pas te réveiller. Il effleura son front de ses lèvres. Regarde-moi … Je n’ai pas franchement le physique d’une adolescente qu’on arrive à sortir de son lit sans bruit. Je me serais au moins débattu un peu si on avait essayé de m’éloigner de toi pour me faire passer l’envie de te kidnapper à nouveau. »

Il eut un soupir amusé, le palpitant pourtant lourd. Ce n’était pas tant de savoir qu’elle s’était inquiétée de son sort qui lui nouait encore la gorge. C’était de penser qu’elle l’avait cru suffisamment traître pour l’abandonner.

« Tu penses sincèrement que je t’aurais laissée ici ? Son ton était calme, plus qu’il ne l’avait jamais été en sept jours. Maggy, j’étais sérieux hier soir. Tout ce que je t’ai dit ... De quelle preuve de plus est-ce que tu as besoin ? »
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