Elle s'appelait Ileana. Petit rayon de soleil qui a grandi trop vite, meurtri par le manque d'attention, endurci par une violence silencieuse. Une enfant qui passait bien plus de temps en compagnie d’une gouvernante pour créer son éducation et d'un oncle cynique sans pour autant dénuer d'amour à son égard. Dans cette grande villa ou chaque mur comportait au moins une porte, la solitude était souvent sa meilleure amie. Pourtant, cela ne l'avait jamais protégé du danger qui rodait dans sa propre maison. Ileana, n'était pas le genre d'enfant qu'on pouvait qualifier de pourri-gâté. Elle ne demandait jamais rien. Elle ne quémandait à personne. Et elle n'espérait rien. Elle était cette enfant qui répondait oui à une question et qui restait muette quand les adultes parlaient entre eux. Pas un millimètre de ses robes sur mesure – comme ses mots – ne dépassaient pas les lignes infranchissables des règles inscrites. La petite fille rêvée de tous parents d'un milieu aisé. Mais sous son sourire de princesses aux bonnes manières se cachait une fille apeurée.
* Ivan Romanov, père de famille, haut dirigeant en politique avait toujours mené sa vie d'une main de fers. Depuis son plus jeune âge, il le savait, il était venu au monde pour diriger, pour ordonner et pour s'asseoir dans un fauteuil en cuir orné de velours autour d'une grande table en verre ou seul ses fidèles collaborateur pouvaient siéger. Il était cet homme brillant, calculateur, manipulateur au charme si séduisant qu'il était presque difficile de lui dire non. Il jouait aussi bien avec les mots qu'il découpait un tendre filet de bœuf. Il avait suivi avec fierté les traces de son père, comme lui, il voyait que la brèche en politique pouvait être exploitable à qui savait tirer les bonnes cartes. Mais, à comparaison de son paternel, il s'agissait d'un homme qui voyait plus grand, plus ambitieux et plus subtil. L'envers du décor, le filon à prendre. La tentation du diable. Les hommes étaient, tous, prévisibles. À chacun il connaissait les vices, les envies et en tirait profit. Si l'un désirait un convoi de prostitués contre une signature augmentant les taxes, à un autre, il offrait cette poudre blanchâtre immaculée dont le prix stagnait tragiquement, pour un peu plus de liberté. Ivan un homme désireux de régner en maître, gardant un contrôle absolu sur les réseaux sombres qui pourrissaient dans les bas fond de la ville, effaçant la concurrence sans jamais entacher sa propre image. Auprès du peuple, il savait y faire, comme une femme dans son lit, il touchait le point sensible et tirer sur la corde à créer une explosion de bonheur pour tous. Ils les avaient dans sa poche. Qui avait l'audace de ternir un homme qui apportait autant de bien ?
Si quelques femmes pouvaient l'imaginer comme le héros qui débarrassait le fléau de crapule, fantasmant sur les traits qui le constituaient, une seule pourtant pouvait se vanter d'être sa femme. Tasha. Sous ses airs indomptable, dominatrice de surcroit par son travail d'avocate, elle n'en restait pas moins une mariée aimante qui aimait son époux tout aussi profondément que le premier jour. Quelque peu naïve sur les bords pour ne pas avoir compris l'entourloupe de ce dernier. Cet amour, il ne le lui rendait pas de la même façon. Il l'envoyait au septième ciel entre deux rendez-vous, profitait de la beauté de ses robes moulantes aux galas, laissait sa carte bleue s'enflammer pour calmer une dispute et s'assurait que son héritage soit entre de bonnes mains. Mettre au monde un enfant ne faisait qu'agrandir le portrait de la famille parfaite.
Cette femme, n'était pas venue sur son chemin par un simple concours de circonstance, une avocate n'avait jamais été aussi précieuse que proche de ses propres affaires.
Des deux, Tasha restait celle qui avait le plus d'affection pour sa fille. Elle portait le nom de sa mère, emporté par la maladie bien trop tôt et le deuxième prénom de sa grand-mère dont la force de caractère n'était plus à contredire. Le troisième – et non des moindres – faisaient honneur à sa belle-mère qui, bien proche d'une garce en sa compagnie faisait un effort devant la petite. Mais le travail, son travail qu'elle aimait tant, ne lui permettait pas de profiter pleinement des joies d'être mère. Un sentiment qui la fit culpabiliser au plus elle voyait sa progéniture grandir loin de ses yeux. Mais elle espérait tout au fond que cette dernière ne lui en tienne pas rigueur, comprenant un jour que tous ses efforts et son acharnement, été fait pour lui offrir une vie meilleure. Elle se battait corps et âme souvent qualifié comme la « sauveuse de la veuve et de l'orphelin ». Les plus opprimés étaient ceux qui le méritaient. Dans ce domaine elle était imbattable. Et même à terre, elle savait se relever et renverser la vapeur. Une notion à transmettre à sa fille. Mais fréquemment le bon karma ramenait ses mauvaises ondes ; parce que tous les clients n'étaient pas saints, parce que tous les contrats n'étaient pas un choix. Ceux qui étaient sur le fil rouge et dont le procès finissait par gagner, ne faisait que lui rappeler à quel point le monde était envahi de vermine qui avait bien trop de facilité à s'en sortir.
II «
Ce sera ça. Ne discute pas. » Ileana n’avait que six quand son père décida qu’elle apprendrait à jouer de la harpe. Elle aurait préféré se mettre au piano, au violon ou pourquoi pas à la guitare, mais le regard strict qui s’était échappé à cette tentative de négociation verrouilla toutes les portes. Pourtant, elle s’appliqua à la tâche avec soin. Suivant les cours dans l’optique de ne jamais décevoir son professeur et encore moins ses parents. Comme tout ce qu’elle entreprenait, elle y mettait tout son cœur à l’ouvrage pour atteindre la perfection. Elle connaissait le revers de la déception, la marque rouge et douloureuse qui gravait sa chair. Le silence comme simple plainte. Et une mère toujours trop absente pour s’en rendre compte.
La demoiselle baigna rapidement dans les hautes sphères, son école primaire prestigieuse et privé, ne pouvait que ravir son paternel, les résultats excellents et la compétition ne lui faisait pas peur. Pour ça, elle avait hérité des points de ce dernier. Une passion pour les langues naquit durant son apprentissage, elle prenait plaisir à ajouter des mots à son arc et l’histoire du monde ne faisait que renforcer un besoin nouveau d’aventure, de découverte. Kosovo à sa manière était fascinant, mais tous ce qui l’entourait le devenait plus encore. Cependant, une princesse dans une cage dorée ne pouvait que rêver d’évasion. Tout était toujours encadré, le moindre de ses déplacements calculés. Ses amies elle n’arrivait jamais à les compter sur les doigts d’une main tant ils étaient inexistants.
Mais, dans ses méandres de solitudes, elle trouva un éclat de bonheur auprès de son oncle Qrow. Oncle du côté de sa mère, comparé à celle-ci, il trouvait toujours un moyen de lui consacrer du temps. Il avait cette dégaine typique du seul parent qu’on adore tant il ne se prend au sérieux. Un peu porté sur la boisson, la langue bien pendue, le cynisme faisant son charme et le regard mystérieux, « bad-boys » devenait le terme qui convenait parfaitement. Un flic. Il n’aimait pas son père, il n’avait jamais pu l’encadrer. Mais puisque sa petite sœur l’aimait sincèrement, il faisait un effort, bien qu’il ne fût pas du genre à se taire quant à l’éducation trop stricte de sa nièce.
Qrow n’ayant jamais eu la chance d’avoir un jour un enfant, bien avide des plaisirs charnels pour créer une relation stable de plus de trois mois, prenait Ileana comme sa propre fille. Il lui apprit bien assez tôt à se défendre contre les garçons qui ne savait se tenir en présence d’une demoiselle. Prenant souvent sa compagnie durant les parties de chasses – au grand désarroi de sa mère. À l’ancienne elle avait appris à visé correctement les bouteilles de bière vides posés les unes auprès des autres sur les ronds de bois en pleine nature. Des tentatives peu fructueuses, qui avec le temps firent d’elle une bonne tireuse. Bien qu’elle pût trouver cela amusant, son oncle espérait sincèrement qu’un coup de téléphone criant désespérément a l’aide serait la première chose qui lui viendrait en tête en guise de défense, avant de se mettre en quête d’une arme à feu. Une nouvelle passion que sa mère concéda à autoriser tant l’arme était remplacé par un arc et que l’activité restait encadrée. Mais cela n’empêcha ni l’un ni l’autre de continuer leur sorti en pleine nature une fois par mois.
III «
Chut, ne dit rien. » Une enfant dont les formes engendrées par mère nature arrivèrent bien trop tôt. Une enfant dont les caresses volées furent enterrées dans un secret. L'incompréhension, le doute, la peur et le silence l'enfermèrent à double tour alors que sa propre vertu disparue. Le rouge entre ses jambes l'avait effrayé, mais pas autant que la menace voilée si le moindre couinement avait l'audace de sortir d'entre ses lèvres rosées.
Cela avait commencé par un regard insistant sur les rondeurs que laissait transparaitre son buste. Sur la chute de ses reines au moment de ramasser un stylo malencontreusement tomber par terre. Et du fantasme que suscitait l'interdiction. Elle était précieuse, qu'elle en devenait désirable. Une bourde, une erreur qui aurait dû se produire qu'une fois connu une répétition sans fin dès qu'une brèche s'ouvrait. Et Ileana, pauvre fille bien élevée, trop faible pour s'armer, laissa son père s'aventurer.
Ivan n’avait jamais autant aimé sa fille que dans un plaisir malsain.
IV Amen. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle avait toujours détesté la pluie. Le ciel sombre, les nuages grondant de toute leurs puissances et l'eau s'abattant avec virulence sur le monde. L'odeur de la terre fraiche mouillée prenait un chemin plus appréciable, faisant fondre les tas de neiges restant aux alentours, mais il s'agissait bien du seul point favorable à un temps orageux. Cela ne l'empêchait pas de le haïr pour autant, car à chaque fois que les gouttes éclatèrent sur les petits monticules d'herbes, sa vie s'assombrissait davantage.
Certains ravalaient difficilement la bile qui se nouait dans un creux des plus profonds, tandis que d'autres, moins discrets, se battaient avec les larmes qui restaient coincés dans le coin de leurs yeux.
L’émotion. Vêtue de noir, une petite cape légèrement fleurie sur les épaules et un petit assistant à côtés qui maintenait un parapluie au-dessus de la tête, le prêtre prêchait ses bonnes paroles à quelque centimètre du cercueil. La mémoire de la défunte restant à tout jamais gravé, gardant d'elle un souvenir des plus intactes, bercés par de nombreux vices dont la plupart des membres présents ce jour-là se contentait d'enterrer. Il était temps d'oublier, de tourner la page et d'avancer.
Amen. Ce fut ce que l'on répéta sans cesse à la blonde dont l'épreuve été marquée d'une croix rouge. Sa mère avait rendu l'âme et elle était la seule avec une possibilité d'expliquer les circonstances tragiques de son décès. Cependant, à chaque fois qu'elle tentait d'ouvrir la bouche, à chaque fois qu'elle désirait mettre un mot sur les évènements, le son de voix se terrait dans un silence artificiel. La psychologue en avait conclu que la situation avait été trop traumatisante pour qu'il lui soit possible de répondre aux questions des inspecteurs. S'attendant à devoir prendre du temps et envisager une éventualité ou le souvenir serait trop violent pour la laisser un jour en parler. Mais la réalité était différente. Elle le savait. Toutes ces années à observer le monde dans lequel elle vivait avait fini par lui apprendre une chose essentielle ; les coupables prenaient l'apparence d'ange et se fondaient dans la masse.
Ileana a continué à grandir en gardant un souvenir précieux de sa mère, une femme forte et combattante, des traces qu'elle souhaitait suivre au mieux. Ce n'était sans compter les plans déjà tout tracés de son paternel. Cet homme qu'elle pouvait autrefois respecter, avait perdu bien des honneurs à son égard. Le dégoût et l'amertume profondément animé dans ses veines ne faisait que brûler sa vengeance. Elle encaissait en silence toute sa souffrance prête à le décupler au centuple pour le voir s'effondrer. Il avait ruiné toute une enfance, ôté toute insouciance en la rendant plus sale que jamais et ça, jamais elle ne comptait le lui pardonner. Elle avait compris qui il était vraiment. Elle avait entendu à quel point il n'était que mensonge. Plus d'une fois, elle avait eu envie de hurler, de fuir, de tout avouer à son oncle. Et plus d'une fois elle s'était retenue. De peur qu'il ne la regarde plus comme son petit oisillon si fragile. De peur qu'il se heurte, se brise, s'éclate contre plus dur que lui. Un risque qu'elle n'était pas prête à lui faire courir.
V Adieu liberté. Pour ses dix-huit ans, l'âge où elle pensait que la liberté n'était plus qu'à quelques mètres, prêt à prendre à son envol le nez perdu dans ses études de médecine, son père lui annonça qu'elle était promise à un homme dont le mariage était déjà tout planifié. Une bombe éclatante qui brisa tout espoir de vivre en millier de petits morceaux vides. Ivan avait trouvé cet arrangement si parfait qui lui permettait de gagner des galons qu'il était impossible de laisser une telle chance s'évaporer. Sa fille n'était qu'un pion parmi tant d'autres sur son échiquier qu'il était prêt à déplacer depuis le jour de sa naissance.
Elle croisa alors la route de Lars.
Lars. Le brun au regard de braise, ne laissa pas la jeune femme indifférente. Faible demoiselle animée par les pulsions, l'appel effréné du plaisir humain. Un inconnu qu'elle laissa entrer dans ses draps de soi fraîchement repassé. Un inconnu qui l'amena à connaître pour la première fois la vraie signification du mot « orgasme ». Un inconnu qui restait beau que diablement aussi fourbe que ses congénères.
Lars. Ce nom elle l’avait murmuré tant fois, un nom qui avait à sa manière brisée tant de choses. Elle l’avait cru, elle avait imaginé que lui aussi n’était rien de plus qu’un pion en déplacement, pris au piège sans avoir la possibilité de faire entendre ses propres choix. Ce n’était qu’une illusion qu’il lui avait laissé croire pour la rendre que plus vulnérable. Un menteur, comme tous ceux qui l’entouraient. Et, la haine qu’elle développa chez lui était aussi vicieuse que le glissement d’un serpent.
Avec le temps, l'amour n'est jamais devenu un attrait possible entre eux. L'entende se basait sur un plan sexuel qui n'était que trop plaisant. En ce qui concernait le reste, pour une fois, elle tenait tête à quelqu'un sans sentir cinq doigts d'une main s'écraser contre sa peau, sans perdre la face. Elle se fondait dans ce monde où tous voulaient la voir évoluer contre son gré. Elle suivait les codes, les connaissaient et en trouvait même les failles à exploiter minutieusement. Son futur époux, on l'avait éduqué d'une telle façon qu'il haïssait entendre un "non". Faire face à la demoiselle n'était pas de tout repos. Elle le rendait aussi dingue qu'elle l'attirait dangereusement. Et, bien qu'il n'eût jamais peur de hausser le ton plus fort pour obtenir son dernier mot, jamais il n'avait osé lever la main sur celle qui devait porter son nom. La mésentente était une chose, mais le respect faisait le fondement de tout. Il avait de bien nombreux défauts, mais celui-là n'était pas à nier. Pour lui, s'en prendre à une femme revenait n'être qu'un homme faible sans la moindre éthique.
Ileana, participait souvent à ces galas de « bienfaisance » masqué sous une coupe de champagne. Tous ces hommes politiques vêtue de leur plus beau costume, laissant voler de l'argent dans la salle contribuant à de bonnes causes. Dix pourcents pour le peuple, quatre-vingt-dix pour les poches en contons synthétiques. Elle était cette femme dans cette sublime robe rouge au dos dénudé, charmeuse avec les invités sans jamais de vulgarité, celle qui s'assurait que les billets flambes avec sérénité.
* Le plus dur n'était pas le mensonge sur lequel était fondé toute une famille et un avenir. Mais bien de vivre le plus normalement possible. Ileana affichait chaque jour son plus beau sourire dans les couloirs de l'hôpital, elle entretenait des relations amicales comme toutes personnes normales et présentait son futur époux – qu'elle précisait aimait éperdument – comme un entrepreneur logistique en voie de prendre la succession de son père et dont leur avenir formerait une belle famille. Alors qu'il n'était rien plus qu'un trafiquant d'arme.
Quant à son oncle, elle cachait avec précaution sa détresse derrière un compliment.
Ivan prenait toujours soin qu'aucune fausse note ne dépasse.
La douceur qu'elle exprimait au fil des années n'étaient qu'un voile surfait. Sous la couche la demoiselle devenait aussi cruelle et sans peine que les verrues aux alentours, parce qu'ils en avaient pris soin. Elle ne serait pas cette simple épouse qui se contenterait de sourire au bras de son mari. Lars, avait tenue à ce qu'elle sache se défendre convenablement en cas d'imprévu, qu'elle sache remettre à sa place un homme aux idées tordus et, avec précaution, il avait fait attention à ce que le sang mis volontairement sur ses mains ne soient qu'une simple tâche insignifiante, presque banale. Elle était souvent celle appelée pour soigner les blessées aux actions impromptus. Un fait qu'elle même n'avait pu imaginer, ni nier, l'aspect dangereux qui lui plaisait. L'adrénaline puissante à chaque nouveau pas en avant. Elle détestait cet environnement qui n'était pas le sien. L'odeur amer de poudre qui se dégageait du sous-sol d'un bâtiment abandonné. Cependant, elle aimait ce risque permanent qui gravitait tout autour, un sentiment en contradiction au plus profond...
VI KOSOVA SOT
LE 27/07/2018IL EST 21H55 QUAND LA POLICE ARRIVE SUR LA NATIONALE A SIX KILOMÈTRES DU BOYANA LAKE EN BULGARIE. UN TERRIBLE ACCIDENT AYANT EU LIEU ENTRE UNE VOITURE ET UN CAMION TRANSPORTANT DE L'ESSENCE, PROVOQUANT UNE EXPLOSION QUI A COMMENCÉ A CONSUMER UNE PARTIE DE LA FORÊT AUX ALENTOURS.
D'APRÈS LES ENQUÊTEURS, MALGRÉ L'ÉTAT DU CORPS DÉPLORABLE, LA VICTIME SERAIT IDENTIFIÉE COMME ÉTANT ILEANA ROMANOV. EN VOYAGE DE NOCE AVEC SON ÉPOUX LARS WOLANOWSKI TROIS JOURS APRÈS LEURS MARIAGES.
LE TÉMOIGNAGE DE MONSIEUR WOLANOWSKI, AFFIRME QUE SA FEMME SOUHAITAIT FAIRE UN ACHAT DE DERNIÈRES MINUTES AU COMMERÇANT LE PLUS PROCHE. PERSONNE NE S'ATTENDAIT A CE QUE LE DRAME SURVIENNE SUR UNE ROUTE D'ORDINAIRE SI PAISIBLE.
LE POLITICIEN IVAN ROMANOV NE S’EST PAS PLUS ATTARDÉ SUR L’ÉVÉNEMENT QUI FRAPPE SA FAMILLE. UN MESSAGE DE REMERCIEMENT POUR LE SOUTIENT A ÉTÉ LAISSE EN COMMUNIQUÉ A LA PRESSE. CE POLITICIEN SI CONNUE POUR SA FORCE DE CARACTÈRE ET SON ENTRAIN NE SE LAISSANT PAS ABATTRE, PREND DU RECUL SUR SA VIE ACTUELLE. BEAUCOUP SE DEMANDE CE QU'IL ADVIENDRA DE CET HOMME QUI A DÉJÀ TANT PERDU […]
Ce jour-là fut gravé à jamais dans de nombreux esprits. Cette jeune femme pleine de vie, à peine âgé de vingt-six années qui avaient quitté ce monde de manière si tragique, n'en laissa pas un seul indemne.
Qrow en fut le plus dévasté, l'alcool devenant sa meilleure amie et l'idée de rejoindre sa sœur et sa nièce ne semblaient pas une si mauvaise chose. Il avait accusé son père d'être responsable de toutes ses pertes, mais son état si déplorable avait simplement fini par le conduire sur le banc de touches.
Ivan perdant sa poule aux œufs d'or n'en était pas moins abattu. Les chiffres qu'il voyait descendre dangereusement n'améliorait pas ses affaires et, bien qu'au vu de la presse il paraissait tel le père de famille au bord du gouffre, il réfléchissait prudemment aux prochaines actions qui lui étaient possible de jouer. Les priorités seraient en aucun cas changé.
Quant à Lars, il n'avait pu croire au décès de son épouse qu'une fois le corps examiné sous toutes ses coutures. Une fois que les résultats entre ses mains ne purent que transmettre la stricte vérité. Un coup d'éclat dans sa poitrine l'avait envahi. Sa disparition amena un certain vide qu'il haïssait ressentir.
Tout cela n'était qu'une vie brisée pour une vie sauvée. Et, Ileana ne s'était jamais sentie aussi libre qu'après sa mort.
Leur voyage de noce n'était qu'un voile de glace pour les spectateurs qui se délectaient de la presse. Comme le mariage sous les projecteurs, devant le maire et les journalistes qui s'impatientaient du premier faux pas de la fille du politicien, Ileana avait répondu « oui » à la question du prêtre. Elle avait souri, enfilé sa bague, pourtant elle n'avait pensé qu'à une seule chose ; fuir.
Une victoire si magnifiquement orchestré qu'il fut difficile de croire à son exploit. Tout avait si minutieusement était préparé dans les moindres détails ; du corps qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eaux, à la mise en scène spectaculaire. Elle savait qu'elle n'aurait pu prendre la route à aucun moment de son plein gré, alors la jeune femme avait fait éclater une scène de ménage qui justifiait un départ soudain. Il était peu étonnant que la presse n'en sache rien. Qu'ils continuent à les voir comme un couple parfait. Cette histoire d'achat de dernière minute l'avait fait rire en lisant le journal, mais ce n'était pas plus mal. Au moins tous garder d'elle une belle image.
Elle n'aurait pu s'en sortir si
@camenko drazavic n'avait pas fait irruption dans sa vie. Cet homme qui parmi tant d'autre surveiller les agissements plus que douteux de son paternel. Si jusqu'à présent il s'en était toujours bien sorti, Ivan était loin de s'imaginer les manigancent que pouvait faire sa propre fille dans son dos. Contre une liberté elle n'avait eu aucun regret de pactiser avec l'ennemi. L'échange était équitable, tout le monde y trouvait compte. Ce n'était qu'une simple question de temps.
VII Sarajevo. Cette ville qui ne devait qu’être qu’une étape à franchir, qu’un endroit de repli pour un temps.
Il, lui avait assuré que ce ne serait pas long. Qu’une fois que les choses se seraient calmés, elle serait libre de partir aussi loin qu’elle le souhaitait. Mais un mois s’était écoulé à son arrivée, puis deux, trois et sans même s’en rendre compte elle était prise aux jeux. Sans même vouloir se mêler à la foule, elle était déjà impliquée.
Sous ses nouveaux traits, son nouveau nom, Maxyne voyait Sarajevo aussi misérable que Kosovo. Sept mois à se fondre dans les rues, à sourire aux inconnus et à vivre prudemment.
Mais elle le sent depuis quelques temps.
Un regard insistant qui se promène non loin derrière...