Following the map that leads to you - Yusie

Je ne retrouve rien en Serbie de ce que j’avais aux Etats-Unis et ce changement me fait un bien fou. Non seulement ça me permet d’oublier mon passé mais ça m’oblige aussi à m’ouvrir à une autre culture et ma vision du monde, de ce fait, a beaucoup changé. J’vois ça, t’es vraiment accueillante. J’esquisse un léger sourire en coin et jette un oeil à la rousse en faisant des allers-retours sur sa peau à l’aide de mes doigts.

Un bras derrière la nuque, je réfléchis un instant à toutes ces choses qui me distancent de la personne que j’étais auparavant en essayant d’en faire tout un résumé. J’étais… Pas fréquentable. En tout cas, je pense que je t’aurais éloignée de moi si on s’était rencontrés à ce moment-là. Je dealais, je prenais beaucoup de drogues et j’arrivais pas du tout à m’en sortir… Ce serait trop long à tout te détailler, sache juste que c’est fini et que je traîne plus là-dedans. Ma voix s’est faite plus fébrile, ma gorge plus serrée et il y avait des années que je ne m’étais plus confié comme je viens de le faire.

J’approche mon visage de celui de la jeune femme et dépose un baiser lourd de sens sur son front en fronçant les sourcils. Quand tu fréquentes trop longtemps ce milieu, t’en gardes forcément des séquelles… Je dors souvent très mal et j’ai besoin de somnifère pour éviter les cauchemars. A part ça, je suis pas chiant pour la couette, ni pour la place, alors tu viens dormir quand tu veux, ok ? J’ai un sourire dans la voix et j’approche ma main gauche du menton d’Elsie pour finalement l’embrasser avec tendresse en relevant son visage vers moi.

Je ne préssens rien de mauvais avec Elsie et les déclarations que je lui fais, dans la nuit noire et le silence absolu, ne me font pas peur pour une fois. J’ai la certitude naïve que ça ne la fera pas fuir et qu’au contraire, elle prendra mes peines pour les faire siennes et ne plus jamais s’en défaire pour que moi-même je me sente un peu moins lourd. Je la perçois avec une clairvoyance dont je ne me pare jamais et si la sincérité que je prône est si lourde avec la rousse, c’est uniquement parce que je crois commencer à m’y attacher. Contrairement à tout ce que j’ai vécu et à tout ce que j’ai vu en matière de filles, la relation que j’entretiens avec l’étudiante me paraît simple, sans fioritures ni déguisements, ce qui me rassure dans un sens.

Après le baiser, nos lèvres se frôlent sans vraiment plus s’unir et je souris contre elle, expire de soulagement en serrant Elsie contre mon corps toujours nu. Mais tu seras pas là, les soirs suivants. Comment j’ferais sans toi ? Je suis affligeant et je ne m’en rends compte qu’après avoir parlé. Être si mièvre n’a jamais été dans ma personnalité mais j’ai l’impression que la rousse fait ressortir ce qu’il y’a de bon en moi et putain, ça fait du bien en réalité ! Je plaisante, je dis ça juste parce que ça me plairait qu’on se voie plus souvent. Et j’ai bien conscience de toute la difficulté que ça peut comporter, je tâcherai de me montrer patient.

Alors, tu reviens demain ? J’esquisse un sourire léger, la voix rauque et emplie d’une chose qui ne m’était que rarement arrivé, l’envie profonde de continuer avec la même personne, l’envie de partager mes nuits plus d’une fois avec elle et je crois qu’en prendre conscience me coupe le souffle. Merci, je tâcherai de pas t’emmerder trop. Ma main se faufile dans le creux de son dos en mouvant mes doigts de manière à la caresser avec une délicatesse qui ne m’était pas apparue depuis longtemps.

En revanche, je ne m’attendais pas à ce que la rousse se hisse sur moi pour m’embrasser et un frisson parcourt mon corps entièrement jusqu’à se stopper au bas de mon ventre que je contracte pour retenir l’excitation qui revient déjà. J’accompagne sa bouche, joue de ma langue avec la sienne et mes mains, libres jusque maintenant, viennent se glisser au creux de ses reins, exerçant une légère pression pour mieux la sentir contre moi. Mon sexe se durcit inévitablement et une de mes mains descend sur ses fesses pour finalement en presser la chair. Mon souffle est court et le fait que mon corps en redemande me surprendrait presque après avoir jouit comme je l’ai fait. Je n’arrive pas à déloger mes doigts de son corps et je suis complètement abasourdi par tous les sentiments qui commencent à se mélanger au fond de ma poitrine. Je remonte ma seconde main, attrape ses cheveux dans mon poing en veillant à ne pas lui faire mal et appuie sur son crâne, une envie viscérale de prolonger ce baiser fougueux.

La simple idée que cette soirée ait forcément une fin me tire un soupir intérieur et le fait qu’on ne puisse pas réitérer cette dernière demain m’ennuie plus que je ne l'aurais voulu. La réflexion de la rousse m’arrache un sourire: Évidemment que je veux de toi…Ma voix se fait rocailleuse et basse, douée des sentiments dégoulinants que je commence à ressentir. En quelques heures, ça m'a littéralement fauché, mes neurones disjoints ont fini par céder aux signaux envoyés par mon corps et plus particulièrement mon cœur qui ne cesse de s'alarmer en présence d'Elsie.

Ma main serrée dans ses cheveux l'invite à fondre sa bouche contre la mienne et nos langues démarrent une valse échaudée faisant bouillir mon sang jusqu'au bas de mon ventre. Mes tripes se tordent, leur mouvement me heurte comme une vague violente contre la paroi de mon abdomen quand l'étudiante souffle contre ma bouche et pris d'une montée d'adrénaline, je dévore ses lèvres avec une avidité qui ne m'avait plus étreint depuis une éternité. Une de mes mains glisse contre la peau de ses fesses et le cœur tambourinant contre mes côtes, je cale Elsie sur mon corps de manière à ce que nos intimités se confondent tandis que mes doigts se pressent contre ses hanches. Il ne me faut pas davantage de temps pour être complètement excité par le simple fait de laisser faire la rousse et ma queue durcie en témoigne largement.

Nos peaux chauffées à l’allure où nos envies s’étendent me rendent fébrile et il me semble qu’il en est de même pour la rousse qui épouse parfaitement les courbes de mon corps, les jambes de part et d’autres de moi. Il est indéniable qu’à ce train, nous allons nous unir une seconde fois et cette idée me pousse à embrasser Elsie de la plus pure et appuyée des manières, le sang battant et brûlant dans mes veines. Je tends finalement le bras avant qu’on n’en oublie la capote et déroule sur mon sexe le morceau de latex nécessaire à l’acte, mon souffle devenu court et sulfureux contre la bouche entrouverte de la jeune femme. Ses mains sur ma chair me font l’effet d’un million de court-circuits qui m’électrisent et qui mettent en éveil mon esprit. J’accompagne le mouvement de mes hanches avec les doigts crispés sur les hanches épineuses de la rousse, la pénètre avec douceur mais assez profondément, déroulant dans mon ventre l’excitation la plus absolue créant une grenade prête à exploser dans le creux de mes viscères. La position nous permet de nous embrasser avec une avidité imperturbable, ma bouche dévore la sienne avec ardeur et ma langue cherche la sienne dans des mouvements furtifs. Mes reins s’actionnent, vont et viennent vers Elsie, ma queue se badigeonnant de sa mouille pour me permettre d’aller et venir en elle plus rapidement encore. Je ne cherche pas à reprendre mon souffle, ressens plutôt le besoin de m’unir entièrement avec l’étudiante, mes doigts accrochés à sa peau comme si ma vie en dépendait.

Sentir la peau de la rousse contre moi est quelque chose qui m’électrise, qui fait monter en moi l’excitation la plus pure et si je suis habitué à m’unir avec n’importe qui, je fais rarement l’amour comme nous venons de le faire maintenant.

Le plaisir nous fauche pratiquement en même temps et je resserre mon étreinte lorsque le rousse s’affale sur moi, jouant de mes doigts sur son dos frissonnant. Un énième baiser me coupe le souffle et nous basculons sur le flanc tandis que je ne défais pas mes bras, voulant à tout prix garder le contact qui nous unis depuis un bon moment. Un rictus s’actionne sur mes lèvres pour lui donner un baiser plus tendre que passionné alors que mes doigts se nichent au creux de sa nuque.

Je romps finalement le baiser, reprends quelque peu mon souffle puis rouvre les yeux pour chercher le regard de la rousse, ébranlé par ce qu’il vient de se passer. Un tas d’émotions se bousculent en moi et je me sens tout à coup merveilleusement bien à ses côtés.

Après m’être débarrassé de l’encombrant serré autour de ma queue, m’être débarbouillé aussi, nous nous retrouvons sous les couvertures, serrés l’un contre l’autre pour que petit à petit, le sommeil nous empêche à tous les deux de faire quoi que ce soit de plus.

Je me réveille cependant quelques fois durant la nuit, gigote sans réveiller Elsie puis me rendors avec une facilité déconcertante que je n’avais plus mérité depuis des lustres.