Shooting stars || Levine
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Shooting stars || Levine

Elsie Ivanovic
Elsie Ivanovic
Messages : 207
Date de naissance (rp) : 07/04/1996
Localisation (rp) : Aux alentours du quartier étudiant, principalement, ou dans le quartier de nuit.
Emploi (rp) : Etudiante en médecine la journée, elle enchaîne les petits boulots le reste du temps, en plus d'actions bénévoles quand il lui reste quelques heures de libre.
Statut civil (rp) : Trop occupée
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Shooting stars || Levine Dim 25 Aoû - 19:27

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Shooting stars

Levine & Elsie


25 août ; 17h03


Il est rare, en ce moment, que je ne sois pas occupée l'après-midi. En temps normal, je suis toujours de garde le dimanche, parce que ça dépanne les autres et que je me porte régulièrement volontaire pour prendre la place de celles et ceux qui doivent s'occuper de leur famille. Je suis seule à Sarajevo, ou presque parce que je ne vois pas Cvetko très souvent contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, et être libre un jour de semaine ou de week-end revient au même pour moi. La rentrée approche et je n'avais pas le coeur à sombrer une soirée de plus dans des révisions qui, vu mon état de fatigue, ne s'imprimeront pas dans mon crâne. J'aurais voulu profiter de la fin de l'été pour prendre le train et me rendre en bord de mer, profiter un peu de la plage, me baigner puisque je n'ai jamais l'occasion de le faire... Mais cette année n'a pas fait exception, j'ai été débordée, et ce matin encore, j'étais occupée au sein du refuge animalier. A défaut d'avoir pu voir la mer, je me repais de la vision de la rivière qui s'écoule paisiblement sous mes pieds.

La fin de l'été approchant, les rues commencent à se vider des touristes qui les emplissent au mois d'août, et de ce côté-ci de la ville, les parcs sont surtout pris d'assaut par les familles de locaux qui veulent profiter des derniers rayons de soleil. La température est, je trouve, idéale, la chaleur ne nous étouffe pas au point qu'on en suffoque, et si je supporte sans trop de mal le jean qui couvre mes jambes, je peux laisser mes bras nus et espérer qu'ils prennent un peu de ce teint hâlé qui me donnera l'illusion d'être partie en vacances. Taz, qui marche à mes côtés, semble du même avis que moi. La chaleur de l'été est toujours difficile à supporter pour lui et je crois qu'il se languit de l'hiver, et même des journées de pluie qui lui permettront de pourrir l'appartement à coups de traces de pattes boueuses comme il ne manque jamais de le faire.

A l'angle de la rue, alors que je tourne pour m'éloigner de la grande avenue, je les aperçois. Ils sont trois, deux mecs et une fille, scotchés sur un mur de béton comme s'ils avaient toujours vécu là. Je reconnais la crinière rousse sans aucun mal, ce n'est pas la première fois que mon regard l'accroche, avant de se perdre sur la fresque qui prend vie sur le béton. Je me penche en tendant le bras pour caresser la tête de Taz, l'incitant par ce geste à se tenir tranquille, tandis que j'approche du trio d'artistes. Silencieuse, par crainte de les déranger ou de perturber leur inspiration, je me place non loin d'eux, immobile, le nez en l'air. Les arabesques de couleurs qu'ils tracent sur le mur me subjuguent, attisent ma curiosité parce que je ne peux m'empêcher de me demander quel dessin s'élèvera ici. Aujourd'hui encore, je ne suis pas capable de dessiner beaucoup plus qu'un soleil enfantin et un bonhomme en bâtons sur une feuille de papier. Je n'ai jamais eu la main artistique, jouer avec moi au pictionary relève de la punition pure et simple. Pourtant l'art me fascine, et quelle plus belle forme d'art que celle qui prend vie dans les rues de la ville, à la vue de tous ?
Levine Filipovic
Levine Filipovic
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Date de naissance (rp) : 22/11/1992
Localisation (rp) : Au fond d'un verre et du trou, bien souvent. Trop souvent.
Emploi (rp) : Barmaid constamment confondue avec une stripteaseuse ou une pute. Elle se rêve artiste, graffeuse. Coursière pour les Yilan.
Statut civil (rp) : En couple (PNJ).
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I'm a mess and I will always be
Do you want to stick around and see me drown?


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Re: Shooting stars || Levine Mar 12 Nov - 23:54



Un pétard coincé entre les lèvres, les sourcils froncés de concentration, la joue barrée d’une trace de couleur cyan, je contemplais avec force critique les contours encore sommaires de la prochaine œuvre de street art signée MARS Crew. Derrière moi, le tintement caractéristique d’une bombe qu’on secouait. Devant, le bruissement de la peinture qui sifflait à travers la caps, s’écrasant lentement sur le mur encore trop blanc qui nous faisait face. Et le soleil pour réchauffer nos peaux, faire brûler la mienne.

Si nous avions vaguement couché sur papier un premier jet de notre composition en nous accordant sur un choix de teintes, j’ignorais précisément à quoi ressemblerait ma partie du travail. Les formes informes du dessin s’entremêlaient dans mes pensées. Comme souvent sur ce type de création, je ne me fixais pas de ligne réelle de conduite, aimant mieux y aller à l’instinct, au feeling. Me laisser porter par mon imagination immédiate. Je n’avais de toute manière jamais été de ceux qui prévoyaient tout à l’avance. L’impulsivité coulait avec trop de vigueur dans mes veines pour prétendre qu’il puisse en être autrement dans le graff.

Myrtle pesta dans mon dos, se plaignant avec un langage coloré d’avoir oublié l’une des bombes cruciales à l’avancée de son esquisse. Il lança un petit capuchon de plastique dans ma direction pour me sortir de ma rêverie et me demander de le dépanner. Un sourire aux lèvres, j’inspirai une longue bouffée d’herbe et levai le majeur en direction de mon comparse. Une manière polie de lui dire d’aller se servir dans le carton qui traînait à quelques mètres de là et renfermait mes trésors. Le connaissant, il risquait de vider la bouteille sans jamais la remplacer. Myrtle avait ce défaut-là : celui d’être un gratteur invétéré. Mais la malice dans son regard et la douceur de ses lèvres quand elles s’étiraient avec un air innocent faisaient volontiers oublier ce petit trait de caractère.

L’enceinte que nous avions apportée avec nous se tut le temps de charger un autre son. Les premières notes d’une instrumentale composée par l’un des membres du crew depuis sa chambre d’hôpital s’élevèrent. Ivre, il se prend pour un grand chercheur et tente de défier les lois de la physique. Gravité : un ; Jiro : zéro. On s’était inquiétés une fraction de seconde en apprenant son hospitalisation avant de chialer de rire lorsqu’on nous avait énoncé les raisons. Nous étions tous immortels, à notre manière. On le pensait, en tous cas. On y croyait dur comme fer depuis presque vingt ans ! depuis la création de MARS. Rien ne pouvait nous effrayer sur notre petite planète. Ni l’âge, ni la distance, ni la mort, encore moins la connerie. Pas même les schmitts dont nous n’avions pas encore vu la couleur de l’uniforme depuis que nous avions commencé à faire claquer nos bombes aujourd’hui.

Les condés se montraient plus cléments à l'été, les beaux jours coïncidant avec leurs congés. Ils étaient moins susceptibles de venir nous souffler dans les bronches vu le manque de personnel. Les bas-fonds de la ville occupaient suffisamment les gars en poste pour qu’ils n’aient pas envie de faire un détour par les berges pour aller coffrer trois jeunes qui repeignaient un mur bien connu pour être un spot de graff’ privilégié de tous les petits vandales qui courraient les rues de Sarajevo.
Cette souplesse m’arrangeait quelque peu, je devais bien l’avouer. Les tours au poste n’étaient jamais une partie de plaisir ; d’une part parce qu'il y avait toujours un Yilan pour me récupérer à la sortie et s’assurer de manière plus ou moins subtile que je n’avais rien dit de gênant pour la famille ; d’autre part car ma situation toute particulière d’être humain fantôme était difficile à avaler. Allez donc expliquer au flic qui vous coffrait que votre pièce d’identité était fausse pour la simple et bonne raison que vous n’en aviez pas de réelle à fournir puisqu’on n’avait aucune trace de votre naissance et que l’État refusait de vous accorder un certificat, même après avoir passé la majeure partie de votre vie le cul vissé à un banc d’école en plein centre de la capitale.

Zulu se recula à son tour, laissant place à Myrtle sur le mur. Il se posta à mes côtés, les bras croisés pour observer le rendu jusqu’à présent. Il s’étira dans un craquement d’articulations, s’ébroua lentement, puis se laissa tomber sur le plancher des vaches. Un claquement de langue plus tard, il tapota sur sa cuisse, hêlant un chien qui passait là. Je tournai aussitôt le nez, remarquant qu’un bestiau à quatre pattes s’avançait l’air pataud quand sa propriétaire l’appelait pour qu’il revienne, à défaut se tienne sage.

« Putain Lev, tu nous as caché que t’avais une sœur ! »

J’accordai un coup de pied amical à Zulu qui n’y prêta pas attention, son être déjà tourné vers le sac-à-puces qui nous rejoignait, une rouquine au visage constellé de taches sur les talons.

Une impression de déjà-vu fit bugger la matrice.

« Mais oui t’es beau, complimentai-je le chien quand il vint s'appuyer sur mes jambes. Il s’appelle comment ? »

Je relevai les yeux vers cet étonnant reflet qui ne me ressemblait cependant pas assez pour être la sœur perdue dont je rêvais, gamine. Les rousses au visage peint comme le sien restaient somme toute rare à Sarajevo.
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