Hit me with your best shot || Cam, Leo
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Hit me with your best shot || Cam, Leo

Maggy Bukovski
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Maggy Bukovski
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Date de naissance (rp) : 09/03/1983
Localisation (rp) : Le plus souvent dans le quartier de nuit
Emploi (rp) : Lieutenant au sein de la mafia russe
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Hit me with your best shot || Cam, Leo Lun 2 Sep - 21:40

Hit me with your best shot

Camenko - Leo - Maggy


7 septembre ; 20h48


Si les portes de la salle de réception de l'hôtel Europe se sont ouvertes il y a presque une heure déjà, toutes les personnalités conviées au gala de charité ne sont pas encore arrivées. Qu'on se le dise pourtant, si tout le gratin de Bosnie-Herzégovine s'est précipité ici ce soir, ce n'est que rarement par bonté d'âme. Les associations qui opèrent en ville servent malheureusement trop souvent de couverture au blanchiment d'argent, et les chèques qui seront signés dans la soirée iront pour la plupart se perdre dans des poches déjà pleines à craquer. Les longues tables débordantes de mets raffinés dégueulent d'opulence, dans une hypocrisie si évidente qu'elle vous donnerait la nausée. Si on employait l'argent utilisé pour l'organisation du gala à loger les sans-abris de Sarajevo, les rues de la ville seraient bien plus sûres. Pourtant, tandis que les convives se gaveront de caviar et de champagne hors de prix, la plèbe continuera à crever de faim à quelques mètres de là. 

Et Margherita Bukovski, perchée sur des talons aiguilles de douze centimètres, n'en a que trop conscience. Son regard clair parcourt la salle, détaillant avec soin les personnes présentes alors même qu'elle n'en cherche qu'une seule. Elle sait, depuis plusieurs jours déjà, qu'il sera là, accompagné puisqu'il l'est toujours. Et si son mari lui avait laissé le choix, elle se serait abstenue de s'aventurer ici ce soir, ne serait-ce que pour ne pas avoir à le croiser au bras d'une autre. Mais Vadim a trop d'orgueil pour s'afficher à de tels événements sans sa femme, et les amantes qui partagent ses nuits lorsqu'il déserte le lit conjugal n'auront jamais la place à laquelle elles aspirent, sous le feu des projecteurs. Si elles savaient, toutes, ce que l'Italienne donnerait pour céder la sienne. 

Elle a craint, en quittant leur appartement, que le rouge de sa robe, pourtant profond plutôt que vif, n'attire trop les regards sur elle. Mais à côté de celles qui se sont vêtues comme pour défiler à la cérémonie de remise des Oscars, elle ne dénote finalement pas dans le décor. La noiraude passerait même inaperçue, si les regards indiscrets ne s'attardaient pas si régulièrement sur le galbe de sa jambe laissée nue par la fente de la robe longue. Ce soir, seuls quelques lieutenants de la Bratva, suffisamment hauts placés pour attiser l'intérêt, ont été conviés. Et aucun d'entre eux ne l'a jamais vue dans une tenue semblable à celle-ci. Mais personne ne se risquerait au moindre commentaire. Au-delà de la présence de Vadim qui les en dissuade, tous savent pertinemment que même juchée sur ces échasses, l'Italienne est capable de les envoyer au tapis sans même s'essouffler. Ses blessures se sont résorbées, et plus rien sur sa peau ne témoigne de la violence subie quelques semaines plus tôt. 

Une serveuse, fort charmante au demeurant, s'approche d'eux, plateau en équilibre sur la paume de sa main. La brune s'empare d'une coupe de champagne dans un sourire poli, réprimant la question qui lui brûle les lèvres, à savoir est-ce qu'ils comptent servir quelque chose de plus fort ce soir bordel ?! C'est en reportant son attention sur le député européen qui leur fait face qu'elle surprend, quelques pas derrière lui, la silhouette masculine tant espérée... Tant redoutée, aussi. Le sang se glace dans ses veines, mais le blush léger appliqué sur ses joues devrait suffire à dissimuler leur pâleur soudaine.
Camenko Drazavic
Camenko Drazavic
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Re: Hit me with your best shot || Cam, Leo Mer 4 Sep - 2:57



Le sourire morgue et plein de dents du quinquagénaire qui lui tenait la jambe prit des airs de grimace particulièrement laide quand il abandonna finalement les banalités de convenance pour s’attarder sur la seule question qui importait réellement : qu’en était-il de son frère ? Il y avait plus de dix jours que la rumeur de sa disparition courait les couloirs du Pussynight, amplifiant à chaque seconde. La nouvelle avait quitté le QG pour se répandre lentement dans les boyaux de Sarajevo. Camenko n’entendait plus que cela quand il tendait l’oreille pour écouter les vibrations de sa toile : la compassion dégoulinante et déplacée des politiques qui se fichaient éperdument, au fond, du sort d’un gamin du pays. Slavenko n’était qu’un sujet de conversation comme un autre, une petite histoire sur laquelle s’appitoyer quelques secondes avant qu’elle ne disparaisse dans les méandres de l’indifférence d’usage. On plaignait Jelenko, cependant. Quelle difficulté pour un père de perdre son premier né. Et comme ce devait être terrible pour le Tigrovi de composer sans un si bon élément. Le plus âgé des fils Drazavic, entre les lippes du gotha bosniaque, perdait quatre décennies et regagnait sa peau de bébé. On le considérait comme un bambin qui se serait égaré et qu’on condamnait immédiatement, par principe, pour le plaisir de la tragédie dramatique. Slavenko, aux yeux du monde, était déjà mort. Et le brun l’aimait mieux ainsi. Il se serait passé, en revanche, de la sympathie papelarde qui accompagnait sa disparition.

Le trentenaire esquissa un rictus circonspect pour ne rien laisser paraître de l’aigreur qui lui transperçait les veines chaque fois qu’il entendait un politicard hypocrite le congratuler du pathos qui seyait au mieux la situation. Il remercia son interlocuteur d’une franche poignée de main, lui promettant qu’il ne manquerait pas de le tenir informé de la situation - c’était dire des derniers potins sur l’affaire. L’homme tourna les talons, retournant aux conversations quelconques d’une soirée qui l’était tout autant, sous le regard assassin de Camenko qui entreprit d’adoucir sa mauvaise humeur de la nuit en avalant une gorgée de whisky.

Il pivota sur ses talons, enfouit son poing dans la poche de son pantalon de costume quand sa main droite, crispée, menaçait de faire éclater le verre qu’il tenait un peu trop fermement. Le Serbe échappa un long râle discret, grinçant à voix basse entre ses dents serrées :

« Je vais faire un massacre si on me sort encore une fois ce discours insupportable. »

Ce n’était pas que sa patience s’égrisait, ce soir, c’était qu’on l’avait tant usée au cours des trois dernières semaines qu’il n’en restait absolument rien, qu’un petit fond qui le retenait d’aller directement en prison pour multiples meurtres avec préméditation. Sourire était difficile, avoir bonne mine plus encore. C’était un petit miracle en soi qu’il fasse acte de présence compte-tenu des circonstances, on ne pouvait pas en prime lui imposer d’être rayonnant comme à l’accoutumée. Par chance, on le pardonnait volontiers, d’abord par hypocrisie, mais surtout parce que le charme de Leonella suffisait à balancer sa mauvaise tête. Elle était ravissante, enserrée dans une simplicité d’une belle élégance qui jurait avec les apparats pompeux des autres femmes. Elle aussi croyait que Slavenko avait disparu, qu’il était probablement mort, la gueule fendue en deux au fond d’un caniveau, croupissant dans une eau crasse et stagnante. Camenko lui avait annoncé la nouvelle sur un ton monotone dans la voiture en arrivant.

« Excuse-moi, souffla-t-il en se tournant vers elle. On va essayer d’abréger les souffrances au plus tôt. »

Les minutes étaient longues, à croire que l’Hôtel Europe avait déréglé toutes ses horloges pour que les aiguilles sautent plus lentement que dans le vrai monde. Même la trotteuse qui courait au poignet du Slave lui semblait allonger volontairement les secondes. Il se serait bien passé d’un gala de charité. Tout le contrariait : du choix de lieu aux slogans des associations qui levaient les fonds, en passant par les invités, jusqu’à la robe bien trop ostentatoire que cette fausse rousse accrochée au bras d’un des membres du Parti portait particulièrement mal.
Camenko balaya la salle d’un regard noir. Quelle était belle l’assemblée : couverte de costumes sur-mesures, d’or et de diamants, les sourires faux et les rires forcés. Les femmes s’agrippaient fermement aux pochettes dans lesquelles se trouvait le chéquier lourd comme une brique que leur mari ou amant se ferait une joie de dégainer à la première occasion. Ici, on achetait sa place au paradis. Le commerce des indulgences n’avait finalement jamais disparu. On l’avait simplement grimé d’un autre visage, et on en faisait tout un simulacre pour mieux légitimer le faste de soirées comme celles-ci.

Les yeux clairs du trentenaire s’apprêtaient à retomber dans son verre quand son attention fut violemment happée par une silhouette qu’il aurait reconnue entre mille. Son corps entier se glaça. Son sang palpita difficilement dans ses veines. Son cœur tomba dans ses talons. La gorge nouée, un sentiment de déception sans nom lui agrippant les entrailles, il se crispa davantage. Il avait espéré qu’elle ne serait pas là. Que Vadim n’aurait pas le culot de l’exhiber quand ses bleus venaient à peine de disparaître. Il avait nourri l’illusion qu’il ne la croiserait pas ; et elle lui sautait au visage à présent, le crucifiait sur place, rendant douloureuse chaque respiration, chaque seconde à la regarder, chacun des jours écoulés depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus.

Leurs regards se croisèrent une fraction de seconde, achevant d’abattre le Serbe, déjà à terre. Camenko la jaugea de haut en bas, décrivant mauvaisement sa tenue parfaite. Il pouvait sentir d’ici son parfum, rendu nauséabond par celui de Bukovski. Il pouvait dire le temps qu’elle avait passé à se faire belle pour un autre quand il n’avait jamais eu ce privilège. Et tout ça lui donnait la nausée.

Son cœur à l’arrêt repartit douloureusement quand il détourna son regard glacial d’elle. Le brun reporta son attention sur les yeux sombres de Leo auxquels il se raccrocha comme à une bouée de sauvetage. Il buvait la tasse à grandes gorgées, se sentait soudain étouffer, le nœud de son papillon lui comprimant la trachée au point de lui faire perdre le souffle. Camenko, en détresse, ravala son haut-le-cœur et avala son eau-de-vie, l’éthanol lui brûlant la gorge. Il troqua prestement son verre vide contre un verre plein, y trempant immédiatement les lèvres par crainte que le palpitant qui se tenait au bord ne tombe définitivement, qu’il s’écrase au sol dans un clapotis écœurant et soit transpercé par les talons sur lesquels l’Italienne s’était juchée.

Retrouvant un rien de contenance, il clappa sa langue contre son palais, arqua les sourcils et demanda à sa compagne de la soirée :

« Tu sais conduire une boîte manuelle … ? »
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Leo Jovanovic
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Re: Hit me with your best shot || Cam, Leo Jeu 5 Sep - 21:19

Un voile blanc tombait sur les flancs serrés de la brune qui opta, cette fois, pour une robe longue et blanche. Elle aurait pu s’apparenter à une robe de mariée si on ne lui avait pas octroyé des perles roses en forme de fleurs qui ornaient son bustier. Leonella avait mis un temps monumental avant de choisir sa tenue, désireuse de rivaliser suffisamment avec la gente féminine qui allait grouiller à ce gala de charité. Elle s’était lassée du noir dont elle se parait d’accoutumée, qui marquait sa signature et cette fois, l’événement qui se voulait caritatif lui donnait l’envie d’arborer ces couleurs qui accordaient à l’été quelques temps supplémentaires. La brune aurait eu des airs de Déesse grecque si elle avait daigné relever ses cheveux en son chignon habituel mais le changement lui avait dicté de laisser sa tignasse retomber dans le milieu de son dos, mimant une cascade ondulée qui lui donnait des airs de jeune demoiselle.

La soirée avait débuté comme à l’accoutumée; Camenko était arrivé avec une belle voiture, s’était garé devant l’immeuble et avait complimenté Leonella des mots les plus doucereux à entendre. Elle avait hoché la tête, gênée sans vraiment l’être et s’était assise silencieusement dans l’habitacle aux odeurs de cuirs nouveaux. L’escort n’avait de cesse de penser à son policier, de la tête qu’il ferait s’il avait vu avec qui elle s’en allait et s’était rendu compte de la douleur que cela aurait pu lui causer. Elle se sentit soudainement mal à l’aise, gênée par quelque chose qu’elle s’était imaginé et les yeux sur l’horizon, elle essaya tant bien que mal d’effacer de son esprit la désagréable impression qu’elle avait de tromper son blond.

Leo n’avait pas osé poser plus de questions lorsque son client lui avait annoncé la nouvelle vis-à-vis de Slavenko qu’elle avait eu l’occasion de croiser quelques fois, était simplement passé dans ses yeux une lueur triste qu’elle coupla avec quelques mots polis qui aboutirent à un silence de mort.

La soirée était semblable à de nombreuses autres que la jeune femme avait déjà vécue et souvent avec ce même serbe qui tenait actuellement son bras. Elle reconnaissait quelques visages déjà aperçus auparavant et se permettait quelques signes de tête doublé d’un sourire quand cela lui permettait de gagner quelques points auprès de la société qui constituait le gala. Ses lèvres, elles, avaient la joie de côtoyer de temps à autres le champagne qualitatif qu’on s’évertuait à leur servir sans cesse.

Une boîte manuelle…? Demanda la jeune femme, un temps soit peu décontenancée par la question quelque peu soudaine du brun. Elle fronça les sourcils, avisa le verre qu’il venait de descendre à une vitesse telle qu’elle n’avait rien vu, et décolla ses lèvres empourprée d’un rouge à lèvre bas de gamme. Je n’ai pas le permis… Elle avait expérimenté la conduite quelques fois, quand son oncle lui passait le volant de son tracteur lorsque les années ne l’avaient pas encore assaillie mais jamais elle n’avait conduit de voiture de sa vie. Je ne sais pas vraiment conduire. Leonella analysa longuement le visage de Camenko, décomposé par quelque chose qui n’avait visiblement pas marqué la jeune femme et elle finit par déposer une main rassurante sur le bras de son interlocuteur. J’appellerai un taxi si besoin... Souffla-t-elle gracieusement, le visage penché vers lui, les lippes étirées par un sourire rassérénant qui lui signifia qu’elle avait compris, qu’il ne devait pas être effrayé à l’idée de boire autant qu’il l’aurait voulu. Elle avait bien senti la tension soudaine qui venait tout juste de lui tomber sur le coin du nez, l’émotion torturée qui logea subitement au fond de ses pupilles parce qu’elle connaissait bien le serbe et qu’à travers leurs rendez-vous, il ne pouvait plus -ou presque- lui mentir.



Maggy Bukovski
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Re: Hit me with your best shot || Cam, Leo Dim 8 Sep - 14:45

Ce n'est pas tant la vision du brun que celle de la femme qui l'accompagne qui la paralyse. Elle l'a déjà vue plusieurs fois, cette fille-là, environ dix ans plus jeune qu'elle, à la taille bien plus fine encore, à la peau plus claire et aux cheveux plus longs. L'Italienne a déjà vu la douceur de son regard sombre, la même qui perçait dans le sien autrefois mais qui s'est envolée depuis des années à présent. Elle possède une grâce surannée, presque céleste qui se marie parfaitement à son visage angélique, aux traits empreints d'une innocence que cette fois, Margherita n'a jamais pu avoir. Les prunelles émeraudes accrochent les doigts fins qui se posent sur le bras du slave. Ce bras qui l'enserrait encore, possessif, il y a maintenant plus d'un mois. Trente-quatre jours. Ça fait trente-quatre jours qu'il ne l'a pas serrée contre lui, qu'elle n'a plus senti son souffle chaud sur sa peau, qu'elle n'a pas eu droit à la caresse de ses lèvres sur les siennes. Elle en a compté chaque heure, chaque minute, avec un désespoir douloureux. Tout ça pour le surprendre, finalement, au bras d'une autre. 

La promiscuité entre eux, la douceur du regard que la jeune-femme pose sur Camenko, et celui, trop profond, que le slave lui offre en réponse. Tout ça lui soulève sa poitrine, et son être entier lui hurle de fuir pour ne pas perdre pied. Mais tous les hommes importants présents ce soir savent que Camenko Drazavic est une personne dont il vaut mieux être proche pour parvenir au sommet. Et Vadim Bukovski, rasé de près, parfaitement apprêté dans son costume impeccable et hors de prix, en a bien conscience. Son regard d'aigle s'illumine d'une lueur intéressée, et il pose une main possessive sur les reins de sa femme pour l'entraîner vers le couple formé par le serbe et celle que Margherita sait être une escort. 

« Camenko, je suis heureux de vous voir ! Et en si charmante compagnie. »

Le Russe se penche, sourire enjôleur aux lèvres, et dérobe la main de Leonella pour la frôler de ses lèvres en une salutation pompeuse. Nul ne devrait sous-estimer le talent de Vadim pour la comédie et le mensonge. Il sait, sans doute aussi bien que Camenko, s'adapter à tous les environnements. Les politiques l'adorent, les femmes se traînent à ses pieds en espérant obtenir ses faveurs, ses hommes le respectent et le craignent plus que quiconque... Mais l'on devine aisément ce dont il est capable une fois que le masque tombe, et personne n'a envie de se frotter à lui. Il se tourne vers Margherita, sa main remontant le long de son dos, enveloppant sa nuque, la couvant d'un regard sombre et pourtant étonnamment fier. 

« Je ne vous présente pas ma femme. »
Camenko Drazavic
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Re: Hit me with your best shot || Cam, Leo Dim 8 Sep - 17:02



L’éclair de stupeur qui traversa les yeux sombres de Leo face à cette question noua la gorge du trentenaire. Il se cramponna à son verre par crainte de ce qui arriverait, à juste titre. La jolie brune, lorsqu’elle lui répondit, manqua le faire tomber à la renverse.

« Je n’ai pas le permis… Je ne sais pas vraiment conduire. »

Camenko écarquilla les yeux d’incompréhension. Il répéta, incrédule :

« Tu ne sais pas vraiment conduire …? »

Il avait sélectionné Leo avec soin pour qu’elle puisse être utile en toutes circonstances. Il avait analysé son profil, son expérience, ses relations, sa vie, pour qu’elle soit parfaite. La compagne idéale. Comment avait-il pu omettre la possibilité qu’il lui faudrait hypothétiquement passer derrière le volant d’une voiture un jour ? Comment avait-il pu passer à côté du fait qu’elle n’avait pas le permis ? Camenko cligna des yeux, conscient de son erreur, mais surtout des raisons qui l’avaient poussé à passer outre ce petit détail. Il n’aurait jamais cru un seul instant avoir besoin de noyer sa nervosité dans l’alcool. Sans doute parce qu’il savait toujours se contrôler. Qu’il ne buvait jamais plus que nécessaire durant ces soirées pour ne pas embrumer son esprit et rester concentré en toutes circonstances ; alerte, à l’affût de la moindre information à conserver minutieusement dans un coin de sa mémoire pour la ressortir, à l’occasion, si nécessaire. C’était qu’il n’avait probablement pas prévu, un an plus tôt, de se retrouver coincé dans une pièce pourtant immense en présence de Vadim Bukovski. Comme il n’avait pas songé, alors, qu’il ne supporterait pas de voir Margherita pendue au bras de son mari.

Un tressaillement fit sauter le biceps de Camenko quand son accompagnatrice y posa la main. Si le geste se voulut rassérénant, le brun eut la désagréable impression qu’elle s’adressait à lui comme à un enfant terrorisé. Au fond, c’était peut-être bien ce qu’il était à cet instant précis. Un gamin apeuré et jaloux qui voyait sa Cendrillon danser au bal dans les bras d’un autre homme. Il ne savait pas comment digérer les sentiments qui s’abattaient sur lui avec véhémence.

« J’appellerai un taxi si besoin… »

Le trentenaire manqua s’étouffer dans la gorgée de whisky qu’il aurait voulu salvatrice. Il ouvrit davantage les yeux, comme outré par l’indécence de la proposition de sa compagne de la soirée. Il lui fallut s’éclaircir la voix pour ne pas couiner sa supplique :

« Tu veux que je laisse ma voiture ici ? Ah non. Oublie ça. On rentre avec, et tu conduiras. Je devrais être assez sobre pour pouvoir t’apprendre. Il hocha la tête. Ça va aller. »

Le Serbe aurait été bien incapable de dire qui, de Leo ou de lui-même, il cherchait à convaincre dans ces derniers mots. D’une manière ou d’une autre, ils repartiraient ensemble. Il préférait mille fois laisser l’une de ses merveilles à une conductrice inexpérimentée plutôt que d’avoir à imaginer la vieille Jaguar de la fin des années cinquante dormir à la belle étoile.

Un soupir las franchit ses lèvres. Il secoua son visage décomposé, passa une main dans ses cheveux déjà impeccables pour leur redonner un peu d’ordre à défaut de pouvoir faire de même avec ses émotions. Ses yeux bleus fuyèrent une fraction de seconde vers le lieu où se tenait Maggy, une minute auparavant. Il se raidit en voyant approcher le couple Bukovski. Le Slave aurait aimé penser qu’ils ne se dirigeaient pas vers eux, qu’ils visaient un quelconque autre homme politique venu racheter sa conscience et blanchir un peu d’argent pour s’éviter une taxe trop salée en fin d’année, mais il était trop perspicace pour pouvoir se mentir à ce point. Le regard du Russe, braqué sur lui, en disait long sur sa pensée.

« On peut-être qu’il nous faudra tout de même un taxi, présagea-t-il les dents serrées. »

Camenko s’empressa de composer un masque plus digne avant que le duo n’arrive à leur hauteur. Il oublia ses tracas automobiles, son cœur qui manquait flancher, et le venin qui parcourait ses veines pour s’enserrer dans un sang-froid qu’il espérait à toute épreuve.

« Camenko, je suis heureux de vous voir ! Et en si charmante compagnie. »

Un sourire solaire aux lèvres, il réprima un frisson quand le Russe frôla la main de Leonella pour y déposer un baiser. L’homme dégageait un charisme écœurant, étouffant, qui lui souleva l’estomac au moins autant que les mots qu’il prononça avec tant d’assurance ensuite.

« Je ne vous présente pas ma femme. »

Ce fut comme une lame en plein cœur. Camenko sentit son monde s’écrouler, l’abîme s’ouvrir sous ses pieds, une guerre éclater en lui une fraction de seconde à peine. Un rien de temps, pourtant beaucoup trop long tant il lui parut douloureux. Une chape de plomb lui lesta l’estomac. Il lui sembla que toute la chaleur de son corps venait de le  quitter, que ses forces l'abandonnaient, et s'il n'avait pas été si bon à masquer son vrai visage à un tel moment, on aurait parfaitement pu y lire la pâleur qui le frappait. Son palpitant, déjà bien malmené, vola une bonne fois pour toutes en éclats. Il n’était pas certain d’avoir la force de le ramasser cette fois.
Il posa à peine son regard sur Maggy, priant pour que l’indifférence qu’il tentait d’y concentrer suffise à étouffer le torrent qui défaisait absolument tout en lui, de sa réflexion à son âme. Le Serbe, dans ce millième de seconde où ses yeux croisèrent les siens avant de se détourner pour se ficher à nouveau sur le visage de Vadim, eut amplement le temps d’apprécier le soin qu’elle avait mis à s’apprêter : sa robe rouge qui sublimait sa taille, l’échancrure qui dévoilait une jambe galbée, la finesse de son décolleté, la grâce de son cou souligné par un bijou superbe, qui ne portait plus aucune trace de leur escapade. Il ne restait rien de lui sur la peau de son amante ce soir. Elle appartenait corps et âme au Russe qui s’assurait avec une fierté arrogante que le monde entier comprenne cela. Il avait vomi son statut, remonté avec une assurance détestable la colonne vertébrale de l’Italienne pour ficher sa main sur sa nuque. La brune arborait même, pour enfoncer le clou, le caillou immense, affreusement ostentatoire, faisant office de bague de fiançailles, qu’elle ne portait jamais en temps normal.

Est-ce qu’il savait que sa femme, qui lui raccrochait au nez, lui donnait la sensation d’être le plus odieux des hommes pour lui demander ensuite de le voir au QG, lui disait encore quelques jours plus tôt qu’il lui manquait ? Vadim s’était-il imaginé, en s’allongeant dans son lit, qu’il la faisait frémir, gémir, un mois plus tôt dans les draps conjugaux après qu’elle l’ait harangué avec une photo bien trop équivoque pour qu’il ait envie de résister ?

La gorge du Slave se noua brusquement. Un rai de lucidité franchit ses pensées. Mirko l’avait-il déjà vendu ?

Camenko passa une main légèrement tremblante entre les épaules de Leonella. Il frôla à peine sa peau claire de peur qu'elle ne sente le tressaillement qui animait ses doigts

« Je ne crois pas que vous ayez déjà été présentés. Ana, Vadim et Margherita Bukovski. »

Son regard ne quittait pas le visage de son ennemi tandis qu’il disait cela. Il voyait Margherita mais ne voulait pas la regarder. Ne pouvait pas la regarder.

« On ne vous a pas vu depuis un moment. Vous comptez rester un peu ? Ou est-ce que Moscou ne tient pas plus de quelques semaines sans vous, demanda-t-il dans une raillerie amicale. »
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Leo Jovanovic
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Re: Hit me with your best shot || Cam, Leo Mar 17 Sep - 11:10

L’escort entendit le déception dans la voix de son client lorsqu’elle avoua son manque d’expérience en ce qui concernaient les automobiles et instinctivement ses sourcils se froncèrent en écho avec son cœur qui rata un battement. Elle analysa le regard du brun, jaugea les différentes expressions qui passèrent en un éclair sur son visage et pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, elle retrouva quelque chose qu’elle n’appréciait pas en lui. Si elle se sentait toujours en sécurité et en bonne compagnie avec Camenko, ce soir-là venait de prendre un tournant vraiment différent, teinté d’une atmosphère étrange qui la rendait plus que mal-à-l’aise.

Leonella ne répondit rien à la surprise qui passa sur les lippes masculines et avala simplement sa salive qui commençait à s’assécher au fond de sa gorge tout en la faisant passer avec une gorgée de champagne. Loin de se laisser abattre par cette légère mésentente, l’escort garda la tête froide tout en grommelant tout bas dans sa barbe inexistante.

« Si on a un accident… » La brune serra les dents en même temps que ses doigts contre ses paumes et elle inspira avant de se raviser et regarder Camenko qui daigna suggérer un taxi finalement.

Elle ne répondit rien, laissa passer en essayant de calmer ses nerfs tout en regardant autour d’elle, songeant un instant à quitter ce lieu dans lequel elle se trouvait légèrement de trop.

Soudain, un couple s’approcha d’eux et Leo se concentra surtout sur la femme qui accompagnait un homme d’un certain âge mais qui paraissait toujours assez séduisant malgré les années ancrées sur son visage. Elle fit bonne figure, ravala les mots durs qui se coinçaient dans sa gorge et afficha un sourire florissant sur ses lèvres pincées alors que l’homme attrapa sa main pour y déposer un baiser comme salutation sortie d’une autre époque.

« Enchantée. » Souffla-t-elle, les yeux plantés dans ceux de l’homme qui s’appelait visiblement Vadim et dans un éclair de lucidité, se rapprocha instinctivement de Camenko, se rappelant finalement que la comédie n’était jamais réellement finie, qu’il fallait bien jouer le jeu jusqu’au bout, même ébranlée, même dérangée par le comportement étrange de son client.
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Re: Hit me with your best shot || Cam, Leo Mar 17 Sep - 20:41


Sous la poigne de son mari, la nuque féminine se hérisse en chair de poule, frisson de dégoût que le Russe pourra interpréter à sa guise comme les prémices d'un désir naissant. L'Italienne s'est toujours attachée à tenir son rôle aussi sérieusement que possible, mais ce soir au-delà de la crainte du courroux de Vadim, elle ressent le besoin de montrer au Serbe qu'il n'est pas seul à pouvoir blesser l'autre. Parce que c'est ainsi que son ego blessé prend la présence de l'escort, comme une attaque personnelle. Il ne pouvait pas ignorer qu'elle serait présente ce soir, lui qui se targue de toujours tout savoir, d'avoir des yeux partout. C'est quelque chose qui la dépasse, depuis toujours, ce besoin qu'il a de s'afficher avec la même femme, constamment, de s'inventer une relation stable, idyllique aux yeux du monde quand personne n'est dupe. Tout le monde sait, pertinemment, qu'il passe son temps à enchaîner les conquêtes. Alors pourquoi offrir à une autre l'honneur de se pendre à son bras, chaque fois qu'il lui faut se montrer en public ? Il pourrait, comme la plupart des hommes ici présents, présenter une nouvelle femme à ses côtés, personne ne lui en ferait jamais la remarque. 

Si Margherita ne peut se soustraire aux doigts du slave qui courent sur sa nuque, Camenko lui n'est en rien forcé de toucher celle qui l'accompagne. Le sang se glace dans les veines de l'Italienne, son regard se voile un peu plus tandis qu'elle arbore l'un de ces sourires de circonstances dont elle a le secret. 

« Non, en effet, nous n'avons pas eu cet honneur. Enchantée, Ana. »

Aucune remarque ne passe la barrière de ses lèvres, aucune pique acerbe, aucun sous-entendu, aucune répartie cinglante et sarcastiques qu'elle manie pourtant à merveille. Ce sont le genre de choses qui attirerait bien trop l'attention de Vadim sur le Serbe, et elle ne peut pas prendre ce risque. Il est loin d'être stupide, et bien plus observateur qu'on voudrait le croire. Il n'est d'ailleurs pas dupe de l'intérêt que lui porte Camenko, et s'il ne se doute pas que la question posée pourrait être liée à sa femme, il devine en revanche qu'elle n'est pas anodine. Les Tigrovi, s'ils sont alliés de la Bratva, s'en méfient toujours, et savoir quand leur chef est dans le coin est toujours indispensable. 

« Non je vais rester quelques temps, Sarajevo a besoin de moi également. »

Il esquisse un sourire et, poli, se tourne vers la jeune-femme qui accompagne Camenko. Les galas de charité ne sont pas le lieu adéquat pour parler travail, du moins pas en première intention. Lorsque, plus tard, les hommes s'isoleront, Bukovski se hasardera à aborder des sujets plus fâcheux.

« Et vous, Ana, est-ce seulement votre ami qui vous retient à Sarajevo ? »
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Re: Hit me with your best shot || Cam, Leo Mer 18 Sep - 11:30

Il y avait peu de fois où Leonella se sentait aussi étrangement mal-à-l’aise, peu de fois où l’ambiance qui régnait dans ce genre de réception la rendait soudainement gênée et où respirer devenait un acte presque difficile. Son ventre se serra au contact de la main de l’homme sur la sienne et l’escort tentait tant bien que mal de tenir sa tête au froid, gardant toujours sur le visage ce même air faussement radieux. Camenko venait de l’agacer pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient et elle avait sentit l’homme se tendre à l’approche du couple, bien que le serbe restait stoïque.

Leo ne connaissait ni la brune, ni l’homme qui l’accompagnait mais ils avaient l’air tous deux bien plus haut placés qu’elle-même et il était toujours difficile pour elle de garder sa couverture quand son esprit lui criait qu’elle n’était en fait rien.

Un sourire de convenance se plaça sur ses lippes empourprées et elle prit un air faussement adorable pour remuer la tête de gauche à droite. D’une voix mielleuse, gracieuse et doucereuse, elle répondit:

« Non, non. L’escort tourna le visage vers son cavalier, toute sourire. Toute ma famille est ici. » Puis son regard se refixa dans les orbes sombres de son interlocuteur.  Elle déposa ensuite une main soigneusement vernie sur le torse de Camenko, feignant un amour inconditionnel qu’ils ne partageaient pas le moins du monde et gardait sur son visage le sourire florissant de ceux que l’on a quand le bonheur nous enveloppe complètement.

Son regard se risqua à dévier sur Mme Bukovski tout en restant silencieuse, gardait cet air d’escort qu’on empruntait aux plantes vertes en essayant tant bien que mal de singer le couple qu’ils n’étaient pas.

Leo se demandait si les gens le savaient, s’ils remarquaient qu’elle n’avait rien de la compagne qu’elle prétendait être mais restaient poliment silencieux ou si au contraire, ils étaient si dupes qu’ils n’y voyaient que du feu. Jusque là, Camenko n’avait jamais rien dit, n’avait jamais rien fait non plus pour changer les choses, alors la brune faisait comme il lui semblait bon de le faire, un peu hasardement parfois et si elle était là à ce gala, c’est qu’elle ne travaillait pas si mal.
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Re: Hit me with your best shot || Cam, Leo Dim 22 Sep - 21:41



La simple présence de Vadim Bukovski à Sarajevo rendait l’air de la ville irrespirable ; et ce n’était pas une mince affaire quand on considérait le nuage permanent de pollution qui alourdissait l’atmosphère. Ce n’était pas tant qu’il arpente librement les rues de la capitale bosniaque qui gênait le trentenaire, c’était plutôt qu’il s’imposait tout naturellement dans la vie de Margherita en le repoussant automatiquement. Il mourrait d’envie de la retrouver, de sentir son corps réchauffer ses draps trop froids, de se réveiller avec sa voix au creux de son oreille, sa respiration pour bercer les premiers instants de la matinée. Camenko ne comprenait pas que le Russe se sente encore le droit de disposer de sa femme comme il l’entendait. Ne se doutait-il pas qu’elle ne le supportait plus ? Qu’elle le haïssait sans doute plus que tout au monde, surtout après ce qu’il lui avait fait ?

« Non je vais rester quelques temps, Sarajevo a besoin de moi également. »

Les lèvres du Slave s’étirèrent en un sourire vaporeux. Là était toujours le problème avec Vadim : il était déjà assez compliqué de prévoir ses arrivées, c’était plus dur encore de savoir quand il partirait. L’attente de son départ ne lui avait jamais paru si longue.

Le parrain de la Bratva s’adressa à nouveau à Leonella, lui témoignant un intérêt presque déplacé. On n’incluait que rarement les femmes qui servaient de cavalières, d’autant qu’on savait généralement qu’elles étaient grassement payées pour être là, jolies, muettes, et que leur visage changerait à la prochaine soirée. Camenko regretta subitement d’entretenir avec tant de fidélité sa relation avec Anastasija. Il aurait mieux aimé s’afficher avec quelqu’un d’autre, à cet instant précis, avec une parfaite inconnue dont l’Italienne n’aurait jamais vu le visage.

Camenko n’avait pas pris le parti d’inventer une relation durable à la va-vite. Il avait amplement réfléchi la décision, pesé longtemps le pour et le contre avant de chercher la partenaire idéale. A bien des égards, il aurait sans doute été plus apprécié de ses congénères mâles s’il avait exposé chaque soir à son bras une conquête différente ; mais ce n’était pas eux qu’il cherchait à séduire avec Ana. Il y avait d’autres moyens de s’attirer les grâces et la sympathie des hommes influents - l’alcool, l’argent, le pouvoir n’en étaient que quelques exemples. C’était leurs épouses qu’il courtisait grâce à Leo. Il arrivait parfois à ces messieurs de devoir sortir leur femme plutôt qu’une demoiselle de vingt ans à peine. Et ces vieilles carnes-là appréciaient dans ce genre de cas de retrouver un visage familier aux côtés du Serbe plutôt qu’une putain qui se pendait certainement de temps à autres au bras de leur mari et leur offrait un petit extra en fin de soirée.
Peu de fréquentations étaient dupes sur un point : tout le monde savait le trentenaire volage. Mais tous ses collègues savaient également qu’en fin de compte, malgré les histoires d’un soir qu’il collectionnait avidement, il y avait toujours sa jolie petite brune qui devait compter suffisamment pour qu’il ne s’en lasse pas après un an. Cette jeune femme sublime qui le regardait amoureusement et qu’il considérait de la même manière. Dans la tête de quelques uns, ils étaient même faits l’un pour l’autre, et on ne se serait pas étonné que le fils Drazavic prenne finalement son courage à deux mains pour passer la bague au doigt de la demoiselle en même temps que la corde à son cou.

La technique, quoi qu’il ait eu des doutes au début de l’aventure, portait finalement ses fruits.

« Non, non. Toute ma famille est ici. »

Un vent d’inconfort souffla dans la nuque de Camenko quand les doigts de Leonella échouèrent sur son buste dans un mouvement amoureux. S’il ne laissa rien transparaître du trouble qui l’agitait, son esprit comme son âme semblaient abandonner le navire. Il sentit une vague de tension naître en son for intérieur et dû faire un effort extrême pour ne pas la laisser exploser au visage du monde. C’était une question d’ego comme de fierté. Il refusait de se décomposer ou de perdre la face devant le Russe, comme il refusait de laisser l’opportunité à Maggy d’entrevoir toute la jalousie et la déception qui lui rongeaient le cœur.
Pour la première fois en un an, le brun aurait tout donné pour que Leonella fasse preuve d’un peu plus de retenue. Leur faux couple ne versait pas dans les élans d’affection dérangeant qui mettaient mal à l’aise un public. Leur complicité était palpable, les sentiments composés de toutes pièces qu’ils nourrissaient se voyaient et s’appréciaient à leur juste valeur, mais pour autant, jamais Camenko ne s’était laissé aller à prouver ce qu’il était supposé ressentir à grands renforts de baisers, de mains baladeuses, ou de corps serrés au point de frôler l’indécence. Il y avait une certaine discrétion dans leurs démonstrations, comme une pudeur qui correspondait idéalement au personnage d’Anastasija - un trait qui lui venait clairement de Leo - et leur permettait de sonner juste. Certes, il lui tenait fréquemment la main, elle s’accrochait à son bras, ses doigts glissaient le long de son dos, il terminait la soirée en posant sa veste sur ses épaules nues lorsqu’il faisait froid. Mais rien ne paraissait jamais disproportionné.
Cette main sur son torse, loin d'être inhabituelle, encore moins disproportionnée, le brûla pourtant plus vivement que le feu d’un bûcher. Et il pria le ciel qu’elle la retire bien vite, qu’elle efface ce geste déplacé par son naturel charmant et que Maggy se souvienne, surtout, qu’elle n’était qu’une actrice.

« Je n’ai pas assez d’emprise pour la garder éternellement avec moi. Elle m’abandonnera le jour où sa famille déménagera, plaisanta-t-il avant de se noyer dans une gorgée d’eau-de-vie. »

Il lança un regard furtif à Margherita avant de reporter son attention sur Leonella, les yeux soudain plus doux.
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Re: Hit me with your best shot || Cam, Leo Dim 6 Oct - 13:31

  Si Vadim accorde tant d'intérêt à la brune, c'est parce qu'il croit savoir, comme tous les autres, qu'elle est la régulière de Camenko Drazavic, et non pas une fille dégotée dans un bar pour lui servir de passe-droit le temps d'une soirée. Comme tout le monde ici présent, il est convaincu qu'un jour le fils de Jelenko passera la bague au doigt de la jeune-femme, et Dieu sait comme les épouses parlent et influencent leur mari, quoi que ces derniers en disent. Se faire apprécier d’Anastasija, entrer dans ses bonnes grâces, n'est qu'une manœuvre politique comme une autre. Loin de lui l'idée, affreusement déplacée, de courtiser la femme d'un allié. Il y a bien assez de demoiselles en ville prêtes à ouvrir les cuisses pour qu'il n'ait pas à s'abaisser à de telles pulsions. 

Le sourire de la brune, solaire, contagieux, se déploya en miroir sur le visage de Vadim, et sur celui de sa femme qui devait, elle aussi, feindre l'enchantement. Un rire discret, de convenance, s'échappe des lèvres du Russe à la plaisanterie polie de Camenko. 

« Peut-être réussirez-vous à la convaincre de vous suivre comme je l'ai fait. »

Une vague nauséeuse remonte jusque dans la gorge de la brune, qui fait de son mieux pour ne pas perdre la face et défaillir, tant à cause des mains du Russe posées sur elle, qu'à cause de celles de l'escort posées sur Camenko. Heureusement, le Destin peut parfois s'avérer clément, parce qu'un homme politique passant juste à côté d'eux s'arrête pour saluer chaleureusement Vadim. Ce dernier, large sourire aux lèvres, s'excuse auprès du jeune couple pour s'éloigner, sa main nichée dans le creux des reins de sa femme. 
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Re: Hit me with your best shot || Cam, Leo Dim 20 Oct - 14:17

Leonella était restée silencieuse, le sourire aux lèvres qui s’y était accroché finement et voluptueusement comme une caresse légère déposée avec douceur. Ses yeux noirs, eux, restaient fixés sur l’homme à la main possessive dont l’aura créait une atmosphère étrange que Leo associait toujours à ce genre de soirée et dont elle avait trop l’habitude pour s’en tourmenter.

L’escort sentit néanmoins un certain soulagement quand ils prirent congé du couple et en jetant un dernier regard à la femme qu’elle trouvait absolument radieuse, se fit la réflexion que sa vie réelle ne ressemblerait jamais à la leur. En se mouvant avec le serbe, Leo se dégagea de son bras uniquement pour reposer son verre vide sur le plateau maintenu par un serveur sillonnant les allées créées par la foule et s’y raccrocha immédiatement pour entretenir leur couple fictif qu’ils s’étaient imaginé depuis longtemps.

Les lippes féminines ne s’ouvrirent que lorsqu’elles s’étaient assez embrassées et que le silence commençait à devenir lourd pour l’esprit de la brune.

« Tout va bien ? Demanda l’escort qui s’enquit de l’étrange comportement qu’avait Camenko qui enchaînait les flûtes comme Leo enchaînait les hommes à sa condition. J’ai l’impression que quelque chose ne va pas… » Si elle ne connaissait pas Camenko aussi bien qu’elle connaissait Malic, ils s’étaient néanmoins assez fréquentés pour reconnaître les signes d’un comportement inhabituel.

La brune releva un visage déformé par les traits de l’inquiétude et doucement, elle avait stoppé leur ascension dont elle ne connaissait pas l’aboutissant. Face à face, elle jaugea d’un regard les sourcils froncés du brun, ses mâchoires serrées et ses yeux d’un noir plus profond qu’à l’accoutumée. Le temps s’était arrêté en même temps qu’eux et le brouhaha environnant passait sur les oreilles de la jeune femme sans qu’elle n’y prenne plus garde.
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Re: Hit me with your best shot || Cam, Leo Mar 29 Oct - 20:20



L’expression calme et solaire de sa cavalière ne le rassura qu’en surface. Camenko esquissa un vague sourire qu’il espéra suffisamment vendeur pour masquer la nausée qui le mettait affreusement mal à l’aise.

« Peut-être réussirez-vous à la convaincre de vous suivre comme je l'ai fait. »

Son cœur, son estomac, son âme. Chaque partie de son être se retourna à ces mots. Il se figea, le souffle coupé, le palpitant en suspens, paralysé par ce dernier coup de marteau qui enfonçait tant le clou qu’il n’était pas sûr de parvenir à le récupérer. Crucifié au sol de marbre impeccable de ce lieu criant de faste et d’opulence, Camenko ne put que ciller. Les doigts de Leonella sur son corps lui parurent glacés quand ils le brûlaient encore quelques secondes auparavant, le sourire de Maggy affreusement déplacé, le rictus goguenard de Vadim immonde. Il se figura, l’espace d’un instant, éclater son poing dans les dents parfaitement alignées du Russe, lui souffler par besoin de vengeance puérile que sa chère épouse passait son temps à prier qu’il s’en aille à Moscou pour ne pas avoir à subir sa présence, qu’elle mettait plus de ferveur à tenter de le fuir qu’à vouloir le suivre. Mais la scène qui se déroula clairement dans son esprit ne resta qu’un fantasme. L’arrivée salvatrice d’un politicard bosnien aux allures de dieu sorti de la machine fut une décharge électrique qui remit le temps en branle. Le couple Bukovski disparut dans un sourire poli, et le trentenaire put enfin respirer à nouveau.

Il noya immédiatement ses poumons dans les vapeurs d’alcool, descendant d’une traite ce qui restait dans son verre quand Leo se penchait vers lui pour s’enquérir de son état.

« Tout va bien ? J’ai l’impression que quelque chose ne va pas… »

Camenko déglutit difficilement, ravalant le commentaire sur la perspicacité de l’escort qui lui démangea la langue. Il aimât mieux se taire que de se passer inutilement les nerfs sur la mauvaise personne. Les choses avaient tendance à dégénérer rapidement quand il perdait son sang froid pour vider son sac sur les épaules d’une femme dont le prénom terminait en -a. Plutôt que de siffler une réponse cinglante qui n’aurait fait qu’empirer les choses, le Serbe inspira lourdement, tentant de calmer son rythme cardiaque déchaîné.

« Non. Mais je vais tenter d’être suffisamment saoul pour ne pas me rappeler de tout ça au réveil. »

Et pour appuyer ses propos, il harangua le premier serveur venu pour échanger son verre, repartant sur une eau-de-vie qu’il espéra suffisamment corsée pour effacer ses souvenirs dès la première gorgée.

« Ça va passer, s'encouragea-t-il. »

Mais le temps ne passa pas. Ou avec tant de lenteur qu’il crut perdre dix ans de sa vie durant cette soirée interminable. Sa vision légèrement trouble tomba avec joie sur le cadran de sa montre trois heures plus tard, et il glissa une main le long de la colonne vertébrale de sa compagne pour lui annoncer qu’il était grand temps de rentrer.

Camenko descendit un dernier verre sur le chemin de la sortie. Qu’importe la volonté qu’il mettait à être saoul, il n’avait jamais l’attitude titubante de l’homme ivre. Il parlait un peu plus vite qu’à l’accoutumée lorsque son sang se chargeait à outrance, d’une voix plus grave encore - ce qui finissait par s’apparenter à des infrabasses plus qu’à un timbre humain. Mais le Slave n’avait plus décoché suffisamment de mots suite au départ des Bukovski pour qu’on remarque qu’il n’était pas dans son état normal. Les yeux rougis d’alcool et embrumés d’éthanol lui donnaient un air fatigué plus que saoul, et on l’excusait volontiers d’être éreinté au vu du drame familial. Il s’en satisfaisait pleinement, pourvu que ses prunelles ne trahissent pas l’attirance mêlée d’aigreur qu’il avait ressentie chaque fois que son regard s’était furtivement posé sur la silhouette de l’Italienne.

L’air frais du milieu de la nuit ne dégrisa pas suffisamment le trentenaire pour qu’il se sente en état de prendre la route. Leur carrosse avancé, arrivé devant, Camenko secoua la clé de la voiture, la faisant tinter contre le petit logo métallique qui y pendait en pampille. Il ouvrit la portière conducteur, désignant d’un signe de main à Leonella la place derrière le volant. La soirée avait été trop longue, trop décevante pour qu’il ait envie d’y songer encore au réveil en traversant la ville pour aller récupérer la Jaguar. Il n’en démordrait pas : ils resteraient ici aussi longtemps qu’il le faudrait mais repartiraient ensemble, leur postérieur vissé aux sièges de cuir de la vieille auto.

« Je vais t’apprendre. Il ajouta avant qu’elle n’émette la moindre objection, la voix légèrement brisée : s’il-te-plaît, Leo. J’ai juste besoin de rentrer chez moi pour oublier ... cette putain de catastrophe. Je t’appellerai un taxi quand on y sera. »
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Re: Hit me with your best shot || Cam, Leo Mar 5 Nov - 19:26

Après s’être enquise de l’état mental de son client, Leonella avait immédiatement stoppé leur ascension vers elle ne savait où pour attraper son regard fuyant et inviter Camenko à délier sa langue pour lui avouer la raison de ce soudain comportement étrange. Elle ne constata qu’une lueur terne de celles qui veulent bien sortir de l’ombre quand l’esprit se tourmente et l’escort n’en connaissait pas réellement la raison mais son coeur se comprima douloureusement. Camenko était un client avant tout mais une sorte de complicité était née entre eux deux et Leo n’avait pas pu éviter de tomber dans ses filets de sympathie.

« Non. Mais je vais tenter d’être suffisamment saoul pour ne pas me rappeler de tout ça au réveil. » Dit-il, les mâchoires serrées comme pour s’empêcher de déverser le contenu de son âme, ici, au beau milieu de cette salle emplie d’un monde aux oreilles trop pendues pour ouvrir son cœur honnêtement.

Un soupir se dégagea de la gorge féminine de Leo et elle n’avait pu s’en empêcher. Elle savait pertinemment que si Camenko était grisé, elle n’avait pas d’autre choix que de conduire sa voiture étant donné qu’il était formellement proscrit par le brun de la laisser dormir sur le parking de l’hôtel Europe. Bien que ce fait aiguisait largement ses nerfs, la jeune femme s’était plus ou moins tue et avait accepté, à contre cœur.

« Ça va passer. » Ajouta-t-il tandis que la brune n’y croyait pas du tout et qu’elle observait le comportement décadent qu’il commençait à avoir.

Leonella rassembla ses pensées, sa conscience et son courage pour déposer une main chaleureuse au creux du coude de son ami avant d’aligner quelques mots.

« Bien sûr que ça va passer. Tout passe. » Les mots furent moins rassurants que ce qu’elle avait imaginé dans sa tête et finalement, l’alcool faisait oublier mais le temps lui faisait clairement concurrence.

La main pressante de Camenko était le signe qu’ils devaient partir et bien que Leonella se satisfaisait toujours des soirées passées en compagnie du serbe, ce soir-là avait été bien différent puisqu’elle ne se sentait certainement pas aussi
à l’aise qu’à l’accoutumée, révélant une attitude plus fermée et moins cordiale.

Si le brun était saoul, c’était loin d’être le cas pour l’escort qui avait décuvé des quelques verres qu’elle avait pris en début de soirée rien qu’en sachant qu’elle devrait jouer aux automobilistes alors qu’elle n’avait en sa possession aucun permis lui indiquant une quelconque capacité à conduire !

« Je vais t’apprendre. S’il-te-plaît, Leo. J’ai juste besoin de rentrer chez moi pour oublier ... cette putain de catastrophe. Je t’appellerai un taxi quand on y sera. » Dit-il, clairement désespéré.

Elle était excédée et angoissée par la situation et n’en démordait pas; si elle le faisait c’était uniquement parce qu’elle avait croisé la tristesse dans les yeux de Camenko et qu’elle ne pouvait décemment pas le décevoir plus qu’il ne l’était déjà. Les bras croisés sous sa poitrine, un voile mis en écharpe lui recouvrant le menton, elle remonta ses orbes vers Drazavic, soupirant tout ce qu’elle pouvait en voyant les clefs s’agiter devant son nez. Elle les attrapa néanmoins et serra les mâchoires tout en se postant face à son client.

« C’est une faveur d’ami que je te fais là, tâche de t’en souvenir même bourré comme tu es. » Dit-elle, le ton se voulant autoritaire mais pas cinglante pour autant.

Leo se posta derrière le volant et commença d’ores et déjà à chercher les manettes pour s’installer à la bonne distance et à la bonne hauteur. Elle ne connaissait rien des voitures, si ce n’était comment régler un rétroviseur et l’ordre des pédales, le reste était pour elle un néant aussi noir qu’épais.

Elle attendit que son coéquipier grimpe à son tour pour démarrer l’engin. Si elle n’y connaissait rien, allumer le moteur n’était pas quelque chose d’assez compliqué pour qu’elle n’y arrive pas et la vieille automobile cracha sa fumée dans la nuit noire et le froid quasi automnal.

« Bon, maintenant je m’en remets à toi... Dit-elle, les deux mains à dix heures dix empoignées au volant. Attends, tiens moi ça. »  La jeune femme se courba, tendit les bras vers ses pieds et sortit d’en dessous sa paire d’escarpins aux talons vertigineux qu’elle remit à l’homme à ses côtés.

Elle n’avait de toute façon plus de prestance à démontrer, et Camenko n’avait plus besoin de ses services d’escort à partir de maintenant. Leo finit par tourner la tête vers le brun et le regarda d’un air grave, emplit d’un sérieux hors du commun.

« Camenko, si on a un accident, je te jure que je te tue, si tu ne l’es pas déjà. » Elle se permettait un écart, une attitude que le serbe ne lui connaissait pas, mais c’était uniquement parce qu’il n’était pas non plus dans son état normal.
Camenko Drazavic
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Re: Hit me with your best shot || Cam, Leo Lun 11 Nov - 2:12



La vue légèrement trouble du trentenaire ne suffit pas à filtrer le regard noir dont Leo le congratula à l’instant où il termina sa phrase. Il lut sans mal les éclairs qu’elle lui servit mais n’y prêta guère attention. Ils ricochèrent sur la tête-de-mule qu’il faisait à cet instant précis, allant se perdre quelque part dans son dos tandis qu’il se disait qu’elle pouvait bien lui pardonner. Depuis le temps qu’elle le supportait, la jeune femme avait amplement pu vérifier qu’il savait se comporter correctement, du moins d’ordinaire. Camenko n’avait, jusqu’à présent, jamais fait le moindre écart de conduite en sa présence, s’arrêtant toujours au bon moment, avant ce verre de trop qui lançait les hostilités dont les Serbes étaient particulièrement friands. Il ne se permettait pas l’ivresse en public et attendait généralement de l’escort qu’elle ne soit pas saoule au point qu’il ait à la porter pour la ramener chez elle. Mais cette nuit méritait bien un pied-de-nez à ses habitudes et bonnes manières.

La brune, dont les yeux lançaient toujours des poignards, attrapa sèchement la clé de la voiture. Galant, le Serbe eut tout de même le réflexe d’ouvrir la portière pour qu’elle puisse se glisser avec plus de facilité derrière le volant.

« C’est une faveur d’ami que je te fais là, tâche de t’en souvenir même bourré comme tu es.
- Je n’oublie jamais mes dettes, ne t’en fais pas, marmonna-t-il en contournant le nez de l’auto tandis qu’elle prenait place. »

Camenko se laissa choir plus qu’il ne s’assit sur le siège passager, découvrant pour la première fois le monde sous cet angle de vue-là. Six ans maintenant qu’il avait acheté la Jaguar, et jamais encore il ne l’avait confiée à quelqu’un d’autre. Ses voitures, comme ses montres, avaient quelque chose de particulièrement personnel ; il les avait choisies avec trop de soin pour laisser qui que ce soit en prendre les commandes et les planter dans le mur le plus proche. Étonnamment, malgré l’inexpérience de Leo - et c’était peut-être l’alcool qui endormait ses réflexes les plus psychorigides -, le trentenaire se sentait à l’aise à l’idée de la laisser conduire.

Le Slave cala son crâne contre le repose-tête et ferma les yeux pour mieux profiter du ronronnement du moteur qu’on ramenait à la vie. Il rouvrit brusquement les paupières quand l’escort s’agita. Les contorsions auxquelles elle se plia difficilement vu la position du volant lui permirent malgré tout de se défaire de ses escarpins, qu’elle tendit presque sèchement à son passager. Camenko les récupéra d’un air indolent, les disposant finalement sur son côté du plancher.

Il arqua un sourcil inquisiteur quand Leonella braqua un regard sombre et sérieux sur lui, tentant de réfréner le sourire vaporeux qui naissait sur ses lèvres. Le brun s’éclaircit la gorge, porta ses mains à son cou pour dénouer le nœud papillon qu’il laissa pendre contre ses clavicules avant de tâtonner ses poches à la recherche d’une Lucky Strike qu’il pinça entre ses lèvres pour l’allumer.

« Ne pars pas pessimiste, c’est en pensant ainsi que tu vas nous planter dans le premier arbre venu, lâcha-t-il en même temps qu’un nuage de fumée blanche. Quand tu te sentiras prête, passe tranquillement la première : pied gauche, pédale gauche. Tu peux y aller franchement, elle est plutôt raide. Ensuite relâche doucement et appuie en même temps sur la pédale droite avec ton pied droit pour avancer. »

Peu croyant, Camenko pria tout de même une fraction de seconde pour que l’auto ne cale pas, et qu’ils ne passent pas dix minutes à tenter de démarrer correctement. Il se réinstalla plus confortablement dans son assise, le coude planté contre la portière, la cigarette coincée entre les lippes. Son regard dériva un instant vers l’entrée de l’hôtel Europe, et il songea qu’il serait particulièrement désagréable de voir le couple Bukovski sortir au même moment. Par chance, le dieu qui lui avait laissé la vie quand il était enfant fut clément, et la gueule du bâtiment resta close.

Le Slave poussa un soupir de dépit, fatigué par ses propres pensées. Il reporta son attention sur Leo qui semblait plus concentrée que jamais. Son expression fermée et ses sourcils froncés le firent légèrement rire, et il ajouta pour enfoncer le clou, dans un sourire franchement amusé :

« Je te préviens, la direction assistée n’existe pas sur ce modèle. »

Il passa une main dans son dos pour lui frotter gentiment les omoplates.

« Ça va aller, ronronna-t-il la bouche en cœur. »
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Re: Hit me with your best shot || Cam, Leo Ven 22 Nov - 22:37

Le soupir bruyant de la brune finit par s’effacer dans l’air que Camenko Drazavic s’empressa de polluer avec sa sèche. La brune eut un regard mauvais à son encontre, non seulement monsieur était rond mais en plus il avait perdu toute forme de galanterie qui l’aurait poussé d’accoutumée à servir l’escort d’une cigarette qui la réchauffait toujours plus que l’alcool. Elle tendit une main vers lui, déchaussée, prête à affronter leur destinée; sous forme d’arbre ou de ravin précédé d’une chaussée glissante. Finalement, Leo eut un air renfrogné à l’encontre du brun et lécha ses lippes avant de conclure:

« Allume m’en une, tu veux bien ? »

Elle avait bien besoin de ça tant son courage avait pris la fuite en voyant le tableau de bord et le levier de vitesse qui comprenait quatre vitesses. L’escort n’avait jamais conduit réellement, avait essayé l’auto de son oncle quand petite, elle rêvait de monter les mêmes cylindrés que les hommes mais il y avait toujours cet oncle pour appuyer à sa place sur les pédales et c’était finalement ce qu’il y avait de plus compliqué.

« Tu penses me rassurer en me disant qu’elle est plutôt raide ? » Elle soupira de nouveau en actionnant ses pieds, concentrée comme jamais elle ne l’avait été.

La tire lâcha un vieux bruit de moteur essoufflé avant de s’éteindre complètement, laissant le loisir aux deux concernés de sursauter sous le calage peu harmonieux de la Jaguar.

« Ok. Elle est raide. » Elle ne savait même pas ce que ça signifiait pour une voiture mais avait le sentiment d’avoir compris en ces quelques gestuelles qu’elle avait eu.

Elle relâcha la fumée de la cigarette que le brun lui avait offert et la retira de ses lèvres pour la tendre finalement à Camenko, la trace de son rouge-à-lèvre qui tirait plutôt sur les tons violacés bien encré sur le filtre.

« Réessayons. La jeune femme remonta les manches de son manteau, s’arma du courage qui lui restait et recommença l’opération. La voiture ronfla, puissamment, sans jamais avancer. Mais attends, je suis pas censée faire un truc avec ça ?! » Elle agrippa le frein à main qu’elle redescendit sans précaution et la tire démarra finalement dans un tintement saccadé.

L’escort n’était ni à l’aise, ni enthousiaste à l’idée de conduire Camenko. Non seulement il y avait plus de chance qu’ils attrapent un accident qu’ils n’arrivent à destination mais elle s’était surtout jurée de ne pas abîmer la carrosserie qui paraissait chère au slave.

« Je ne crois pas qu’il y avait la direction assistée non plus sur la voiture de mon oncle. Oui, parce que j’ai conduit la voiture de mon oncle, une fois. » Elle se mordit les lèvres alors que sa main passa la deuxième vitesse sans qu’il ne lui dise quoi que ce soit.

L’auto se mit en route et la jeune femme resta silencieuse jusqu’à ce que les quatre roues furent sur l’asphalte. Elle finit par tendre une main avisée à son client. « Cigarette. » Dit-elle, sans un regard pour lui, l’autre main bien agrippée sur le volant qui tournait parfois un peu hasardement.
La nuit était particulièrement noire et la route particulièrement calme, dégagée de toutes autres voitures pour le plus grand bonheur de la brune. Il lui fallut les conseils de Camenko pour passer les autres prochaines vitesses mais l’expérience n’était pas totalement un échec, semblait plutôt être un bon commencement.

« Et que feras-tu si nous nous faisons arrêter par la police ? Je ne suis pas sûre de pouvoir jouer de mes charmes en ta présence. »
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Re: Hit me with your best shot || Cam, Leo

Hit me with your best shot || Cam, Leo
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