Matvei Nejdan - TERMINE

De Saint-Pétersbourg à Moscou

Matvei naît dans une famille de garçons. Il a plusieurs oncles, beaucoup de cousins et trois frère. Testostérones et virilité forment la majeure partie de la famille Nejdan à quelques rares mais précieuses exceptions près.

Matvei est proche de ses parents durant sa petite enfance. Présents et aimants, ils tentent d'élever leur tribu de mecs du mieux qu'ils peuvent dans un contexte social compliqué. Les revenus sont insuffisants, le travail envahissant et les disputes courantes. L'équilibre du couple ne tient qu'une dizaine d'années après la naissance des garçons. Bien vite, l'alcool remplace le dialogue et les coups finissent par devenir les seuls contacts.

Attiré par la violence pour pouvoir s'exprimer et évacuer ses frustrations, Matvei sèche les cours très tôt et passe son temps à chercher le conflit. Après quelques castagnes bien méritées, le gamin devenu adolescent prend du volume musculaire et surtout du caractère.
Une fois majeur, il fuit le domicile familial avec deux de ses frères en direction de Moscou. Il aurait préféré les États-Unis et devenir un de ces héros de cinéma, mais leurs modestes moyens ne leurs permettent d'atteindre que la capitale.

Les trois Nejdan tentent de s'impliquer dans des études de lettres, en vain. Malgré le goût de Matvei pour les mots et le théâtre, son besoin de brutalité est plus fort que jamais et l'arrivée des femmes dans sa vie augmente les prétextes pour se battre.

Pour survivre, la fratrie organise des combats de rue. Leur petit manège marche un temps, ils parviennent à se faire une réputation et un peu d'argent. Bientôt à la tête d'une communauté d’excentriques paumés, ils entrent dans un cycle dangereux et sans limites.
Imprudents, hautains, trop jeunes, ils négligent les risques liés à leur mode de vie malsain et le frère aîné décède suite à overdose. Matvei à 23 ans et devient responsable de ses cadets.

Plus tard, Matvei s'installe avec la belle Anja, fille du libraire chez qui il travaille quelques heures par semaine. Leur relation lui apporte une stabilité nouvelle, lui permet de prendre des distances avec ses démons.
Il a 27 ans quand le second frère meurt, tué par balle, par Anja elle-même alors qu'il essayait de la violer. Ravagé par ce double drame, Matvei quitte celle qu'il aime et sombre plus que jamais dans ses tourments de jeunesse.

Son charisme et ses qualités stratégiques le maintiennent en vie. Il officialise le club de combat sous couverture d'une mafia récente et influente. Ces rencontres sanglantes le mènent petit à petit jusqu'au cercle de la Bratva.
Il a un peu plus de 30 ans lorsqu'il s'engage à servir la fameuse mafia, à prendre pour elle tous les risques nécessaires, à mourir plutôt que trahir. Les ambitions des dirigeants le trimballent à travers les pires quartiers pour le sale boulot d'abord, puis, lorsqu'il parvient à convaincre et grimper dans leur estime, on lui confie son boulot actuel.

De Moscou à Sarajevo

Voilà 10 ans que Matvei est installé ici en tant que proxénète de la Bratva. Il veille sur son trafic avec possessivité et fermeté. Son réseau s'étend sur plusieurs quartiers et les bénéfices gonflés lui confèrent une influence certaine. Son expérience du combat, sa célèbre répartie et ses qualités de dirigeants font de lui un mafieux redoutable.

Jamais célibataire toujours disponible, Matvei ne sait se passer des femmes. Paradoxalement, il ne saurait s'offrir à l'une d'elle. Les lointains souvenirs d'Anja le hantent parfois mais il a vite fait de les occulter grâce à de nouvelles conquêtes.

Ambitieux, possessif, nerveux, impatient, joueur, bavard, charmeur et éloquent, le russe aime se présenter comme un personnage que l'on ne peut atteindre. Officiellement sans faiblesses, intouchable, indifférent, Matvei a plus d'un talon d'Achille.
C'est d'abord un fils perdu, un frère honteux. Sa famille lui manque autant qu'il lui en veut. C'est aussi un ami fidèle qui saura se mettre en danger pour la cause. Ses affinités avec quelques femmes le rendent inévitablement vulnérable. Et puis il y a son business. Son affaire, confiée par la Bratva : c'est sa vie.