I found the devil, I found him in a lover

J'ai rendez vous avec Nina après le taf, directement à la boite de nuit parce qu'elle m'a expliqué un truc sur Addison que je suis pas sur d'avoir compris. Je pense que l'escort veut se trouver un régulier de chez nous, enfin c'est comme ça que j'ai compris et j'aurais même proposé Camenko s'il était pas aussi entiché de sa russe en ce moment. Enfin je le connais, c'est l'histoire que quelques semaines, tout feu tout flamme avant que la fille ne le saoule. Il aurait du essayer une américaine !

Dans la bagnole, je tapote nerveusement le volant en matant l'heure jusqu'à ce que Ljubo ouvre sa portière pour entrer sa grande carcasse dedans "jebote mais qu'est-ce que tu foutais ? Je suis à la bourre maintenant." "Hé c'est bon, t'énerve pas Svenko, c'est que dix minutes" "tu fais chier. Ça fait vingt minutes " Et ma femme m'attend ! Pour compenser, je démarre sur les chapeaux de roues et je tape un nouveau record pour rentrer. Je suis de mauvaise humeur et j'en veux à Ljubo d'avoir mis si longtemps mais il m'explique que le ministre bla bla bla...comme si je l'écoutais ! Je large la caisse en bas du Pussynight, en vrac comme d'hab, dans le quartier tout le monde sait que c'est ma caisse !

J'arrive au bar mais je ne vois pas Nina, il n'y a pas foule sur la piste de danse mais avec la pénombre et les stromboscope, je ne distingue que des silhouettes mouvantes. Je tire sur mon nœud de cravate qui m'étouffe tandis que je cherche. J'ai du mettre un costard ce soir, vu que je bossais comme garde du corps d'un ministre RS. Au bar, je vois Addison en train de discuter avec un des lieutenants des Tigrovi, il a l'air fasciné par son décolleté. Je vais vers " 'Scuze Stefan, j'en ai pour une seconde. Addison, tu sais si Nina est encore là" "Elle est partie par là, vers chez vous c'est ça ?" Cette fille n'est pas bête et elle a bien vu que la porte derrière le bar ,'est emprunté que par des Tigrovi ou assimilés. Impatient de voir Nina, je bondis déjà en les saluant à la volée, ce qui fait sourire Stefan qui est plutôt un gars sympa même si je le connais pas trop, on a rarement bossé ensemble. "Merci ! Bonne soirée !" Je m'engouffre dans la partie Tigrovi, surpris que Nina y soit allée seule, c'est plutôt bon signe non ? C'est qu'elle se sent chez elle ! Je suis tout guilleret soudain.

Le type est plutôt bien bâti, la plupart des Tigrovi le sont, je ne crois pas avoir vraiment repéré de crevettes dans leurs rangs mais je suis loin de tous les avoir rencontrés, je le sais. En tout cas il est suffisamment massif pour me bloquer complètement le passage, et je ne peux pas sortir à moins qu'il s'écarte... Ce qu'il ne semble pas vraiment prêt à faire. Je fronce les sourcils, l'anxiété montant d'un cran parce que je crois comprendre que je ne suis pas supposée me trouver ici. Je vais... Il doit être arrivé... Je marmonne, absolument pas sûre de mon coup parce que le type fronce les sourcils. Est-ce que Slavenko aurait oublié de me dire que cette chambre est interdite d'accès ? Est-ce qu'ils ont des affaires personnelles qu'ils craignent que je vole ? Peut-être que ce type est gradé et que je suis malheureusement tombée dans la piaule qui lui est attitrée ? Je crois que je n'aurais jamais la réponse à cette question parce qu'il me cause en serbe et que je ne pige pas un mot de ce qu'il raconte. Soit il ne parle pas anglais, mais ça m'étonne, soit il ne veut pas faire l'effort de me répondre dans une langue que je comprenne.

Je fais un pas sur le côté pour m'écarter de la porte, comme pour lui montrer que je le laisse passer mais il referme la porte derrière lui en m'attrapant le bras. Sa main se referme sur moi assez fort pour me faire un bleu et il gronde encore quelque chose qui m'apparaît comme une insulte, ou une mise en garde je ne saurais dire ! Eh lâche-moi je t'ai dit que je me barrais ! Il obéit aussi sec, signe qu'il comprend bien ce que je dis, mais agrippe violemment mes cheveux pourtant courts pour me faire reculer contre le mur. Je gronde d'inconfort, la colère grimpant aussi fort que la peur, et j'ai comme la sensation qu'il a plus l'intention de me coller une raclée que de me violer. Je ne réfléchis pas, lève la jambe pour envoyer mon genou entre ses cuisses. Un gémissement rauque de douleur lui échappe, quelques secondes avant qu'il ne me retourne une baffe à me décoller la mâchoire. Le goût du sang envahit ma bouche et je cille, sonnée.

Nina n'est pas en bas où se trouve la salle avec les jeux et les divans, ni dans la cuisine ouverte que j'aperçois d'ici. Je poursuis donc vers la salle de sport en passant devant l'escalier quand j'entends un bruit sourd qui vient de l'étage. D'instinct, je monde rapidement, pas lourd sur les marches en métal qui résonnent. En arrivant en haut, j'entends la voix de Nina et encore des bruits caractéristiques de lutte. Je cours et entre juste après un claquement sec qui ne laisse pas de doute sur le fait que Stanislav vient de retourner une baffe à ma femme ! D'ailleurs la marque livide et rouge qui orne le visage de Nina est très explicite. Mon sang ne fait qu'un tour dans un rush brutal de colère qui annihile toute retenue et raison. Sans même émettre un son, j'écarte Stanislav de Nina et mon front trouve son nez dans un craquement sourd et une gerbe de sang.

Je ne m'arrête pas là pour autant, un coup de genou cueille Stan alors qu'il se penche sous le coup de la douleur dans un malheureux réflexe pour se protéger la tête. Une fois qu'il est au sol, je le choppe et je le traine en dehors de la chambre. Je suis déchainé, je brule d'une rage froide comme je n'en ai que rarement connu et qui me rend impitoyable. Je connais bien Stan, c'est même quelqu'un qui fait parti de mon cercle de proches, de ceux avec qui je sortais avant que Nina ne revienne dans ma vie (Aujourd'hui, je préfère rentrer à la maison que trainer pour occuper mon temps libre) On a fait pas mal de missions et de conneries ensemble et pourtant plus rien ne compte que le fait qu'il a touché Nina. Je le traine dans les escaliers, balançant ma proie en la frappant sans relâche. Je suis largement hors de contrôle, dans une rage aveugle et sourde.

Le raffut que nous faisons ameute d'autres Tigrovi qui trainent dans le coin. Ça déclenche un attroupement, mais je suis sourd aux questions, aux exclamations et les premières tentatives pour m'arrêter sont infructueuses tant je suis acharné sur Stan que je traine dehors pour ne pas le tuer dans le bâtiment. Je crois que c'est ça, je suis parti le tuer dehors. Au final on me saute dessus pour m'immobiliser mais je me débats comme un beau diable, entêté et acharné, refusant de lâcher ma proie même quand Damir m'en donne l'ordre.

Ma tête heurte le mur et un bourdonnement sourd résonne dans mes oreilles. Je ne crois pas avoir émis la moindre plainte, le gémissement reste bloqué dans ma gorge, me coupe le souffle et ma vision se brouille un moment. Je vacille sur mes talons, reprends mon souffle dans un hoquet avant de relever la tête, prête à riposter... Ou plus sûrement à encaisser un autre coup. Mais j'ai à peine le temps de cligner des yeux que sa poigne se resserre sur moi, m'attire violemment à lui parce qu'on le tire lui-même vers l'arrière. Il me relâche finalement et je cille avant d'apercevoir Slavenko. Je n'ai pas le temps de me demander d'où il est sorti, depuis quand il est là, il entraîne déjà le Tigrovi à l'extérieur.

J'ai dû faire une connerie. J'ai forcément dû faire une connerie pour déclencher la colère de ce type que je ne connais pas. Peut-être que c'est ça, que je n'ai pas le droit d'être là, qu'il me prend pour une voleuse, pour une nouvelle pute, j'en sais rien... En tout cas j'ai cette certitude d'être en tort d'une façon ou d'une autre et la touille me serre violemment la poitrine. Il me faut quelques instants pour reprendre suffisamment mes esprits et être capable de les suivre, les bruits de chocs que j'entends me font trembler, l'attroupement autour d'eux aussi. L'autre ne riposte même pas, je crois qu'il n'est déjà plus vraiment conscient, et je me fraye difficilement un chemin entre les Tigrovi qui se sont amassés autour d'eux. La tête me tourne encore, c'est sans doute la raison qui me pousse à attraper Slavenko par le bras pour tenter de le tirer à moi. Je sais qu'il me défend, mais s'il le bute il aura de sérieux ennuis et je préfère ne pas y être confrontée. Slavo ! Slavenko s'il te plaît !

C'est parce que Nina m'appelle que je me tourne - personne ici ne m'appelle Slavo ou Slavenko vers elle - "Srce ! " Après un dernier regard à Stan et comme il a l'intelligence de ne pas bouger, je le lâche et je me dégage de mes camarades pour brusquement envelopper Nina de mes bras. Je gronde, malheureux et furieux à la fois "srce, ça va ?" La marque des doigts sur sa joues ravive ma colère, assombrit mon regard. Pour une fois qu'elle vient seule au QG elle se fait agresser, plus jamais elle n'osera venir alors que je voudrais qu'ici ce soit autant chez elle que chez moi. Une bouffée de rage me fait trembler, je vais tuer Stan, je veux tuer Stan. Les autres Tigrovi l'emmènent vers l'infirmerie et la voix de Damir claque en serbe "DRAZAVIC, dans le bureau !"

Sans lâcher Nina à qui je suis littéralement accroché, je tourne la tête pour gronder comme un tigre furieux qui crache, le défiant du regard, le corps vouté, tendu, comme prêt à bondir "va te faire foutre". Damir en reste bouchée bée parce que je n'ai jamais, jamais désobéi à un ordre direct jusqu'ici. Jamais. Je m'écarte de Nina en gardant un bras autour de ses épaules pour l'entrainer hors d'ici. "On y va" Étrangement tout le monde s'écarte, peut-être est-ce mon air à vouloir tuer quelqu'un, je ne sais pas trop ou le sang sur mes mains mais toujours est-il qu'on ne cherche pas à me retenir. Dehors l'air frais me frappe et je tremble de pression qui se relâche. Je m'arrête pour prendre le visage de Nina doucement en coupe "ça va zlato ?"

​J'admets que l'idée de me prendre une droite par erreur me traverse l'esprit, mais ce n'est pas une crainte suffisante pour m'éloigner de lui. Ma seule pensée consciente, c'est que je dois l'arrêter avant qu'il aille trop loin. Dieu merci il se tourne, croise mon regard et je vois les traits de son visage changer aussitôt, signe qu'il m'a reconnue. Ce n'est pas si évident vu son état de rage. Il relâche sa proie pour m'envelopper de ses bras, m'attirer contre lui et je reprends mon souffle contre son torse, un hoquet de soulagement me soulevant la poitrine. Je tente d'accrocher son regard pour faire abstraction des hommes, tous furieux autour de nous, mais la voix de Damir dans mon dos me fait trembler. Bordel de merde qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je me crispe toute entière, accroche son tee-shirt en serrant les poings, retenant mon souffle parce qu'à la façon dont Slavenko lui répond, je crains le gros dérapage. Je baisse les yeux, nez rivé sur le sol parce que ce n'est pas du tout le moment de faire la fière ou de la ramener, et j'essaie de disparaître quand il m'entraîne vers la sortie. Ma respiration se fait plus courte, mes mains moites à mesure que la trouille grandit dans mon ventre parce que j'ai soudain une conscience aiguë que c'est de ma faute. Ce qu'il vient de se passer, c'est encore de ma faute. Et c'est exactement la preuve qu'attendait sa famille pour lui balancer que je ne peux pas rester ici. Il a pris ma défense mais maintenant je suis pétrifiée de trouille à l'idée qu'il me renvoie à NY. Je lève sur lui un regard complètement désemparé quand il prend mon visage entre ses mains, secoue doucement la tête. Je suis désolée... Je sais pas ce qu'il s'est passé...
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J'examine son visage avec inquiétude, a priori elle n'aura pas de marque et si elle est choquée, physiquement je crois qu'elle va bien. Elle s'est pris une grosse baffe mais je ne sais pas ce qui se serait passé si je n'étais pas arrivé. Je secoue la tête, parce que je ne comprends pas non plus. Stanilas était plutôt de mes amis et il était là quand j'ai présenté Nina comme étant ma femme, du coup je ne comprends pas du tout et ma rage n'en est que plus grande "C'est rien, t'inquiète pas, on rentre" Je ne veux pas trainer ici et j'entraine rapidement Nina vers la bagnole. Je suis sombre le temps qu'on rentre, parce que je suis toujours en colère contre Stan. En conduisant, je pose régulièrement ma main sur la cuisse ou le bras de Nina, dans un besoin de contact, pour la rassurer ou je ne sais pas en fait... je sais juste que j'ai besoin de la toucher.

Dès qu'on rentre et que la porte est refermée sur nous, je m'arrête en prenant le poignet de Nina pour l'attirer vers moi doucement mais inexorablement "Pardon srce" Je me sens responsable, et même coupable. D'avoir été en retard, de ne pas avoir été là pour l'accueillir, d'avoir des gros cons comme amis, de l'obliger à rester dans cette ville pour être avec moi alors que je suis persuadé qu'elle préfèrerait être à NY et ça se comprend vu ce qui se passe dans cette ville de tarés ! Quoiqu'il en soit je l'aime et je ne laisserais personne lui faire du mal, se permettre de la toucher ou de la traiter mal. Je n'ai d'ailleurs pas encore renoncé à tuer Stan.

Je fronce les sourcils sans trop me soucier de mon état, si le choc contre le mur avait été trop violent je serais tombée dans les vapes non ? ​Dans tous les cas je m'inquiète moins des blessures physiques que de la suite des événements, pour lui autant que pour nous deux... Je me tasse sur mon siège dans la voiture, sans oser aller vers lui alors qu'il ne cesse pourtant pas de me toucher. Je ressasse les événements, essaie de comprendre ce qui a foiré, ce que j'ai fait que je n'aurais pas dû faire... Je ne crois pas qu'il ait eu l'intention d'abuser de moi, j'ai vraiment eu l'impression qu'il était... Je ne sais pas, furieux ? Comme si j'avais mal agi, et je ne sais pas pourquoi !

Je me repasse la scène en boucle durant tout le trajet, effleurant ma joue du bout des doigts pour tenter d'évaluer l'ampleur des dégâts. Je réalise que j'ai laissé Addison au Pussynight et comme nous sommes arrivées ensemble, j'ai peur qu'elle ait des ennuis par ma faute. Je referme la porte derrière nous, lève un regard incrédule sur Slavenko. Perturbée, j'essaie de comprendre. ​J'ai cru... Je voulais t'attendre dans une des chambres... Est-ce que c'était la sienne ? J'avais pas le droit de monter sans toi ? Il ne m'a pas expliqué les règles, s'il y a des choses que je ne pouvais faire qu'en sa présence, je ne suis pas au courant !

"Mais non, les chambres sont pas attribuées, je ne vois pas du tout ce qu'il lui a pris." Je crispe les mâchoires pour contenir la nouvelle bouffée de rage qui me tord violemment les tripes. Seule la présence de Nina et le fait qu'elle ait besoin de moi m'empêche de péter violemment les plombs, je sens bien que je suis au bord de la rupture, ce pas juste avant de franchir la ligne rouge. Je répète d'une voix blanche ce que je pense comme un leitmotiv depuis les 15mn qui se sont passées "Je vais le tuer." C'est une certitude imprimée au fer rouge dans mon crâne. Ce gars là, cet ami, il peut pas rester à marcher sur la surface de la terre après avoir osé touché Nina.

​Je fronce les sourcils sans comprendre. Si je parlais serbe, j'aurais peut-être pu avoir une idée de ce qu'il s'est passé, puisqu'il m'a causé avant de me cogner. Il avait peut-être seulement l'intention de me faire peur avant que je lui envoie mon genoux dans les couilles, j'en sais rien. Putain, moi non plus je ne comprends pas ! Mais quelque chose me dit qu'on aura sa version des faits très rapidement et qu'on va vite savoir pourquoi il s'en est pris à moi. Il y a forcément une raison, un motif, ça ne peut pas avoir dérapé si vite, si fort autrement.

Je secoue la tête, ose enfin le toucher en posant mes mains sur ses bras. Tu sais bien que tu peux pas faire ça. Déjà parce que je pense encore aujourd'hui qu'on ne mérite pas la mort pour une gifle (peut-être après tout qu'il n'avait pas l'intention d'aller plus loin, n'est-ce pas ?). Ensuite parce que les Tigrovi ne le laisseraient pas faire, et je crois que s'il butait l'un des leurs pour une nana, sa tête serait rapidement mise à prix. Je soupire, baisse les yeux sur ses bras, ses fringues. T'es plein de sang... On devrait aller prendre une douche.​

​Je baisse les yeux vers mes mains et mon pull sans comprendre avant de voir les traces de sang qui n'est pas le mien. Je soupire tout bas, déphasé parce que la colère retombe sans que j'ai réellement eu d'exutoire ce qui me laisse frustré et malheureux avec un sentiment d'inachevé. "Oui mais tu viens avec moi..." Ma voix est basse, pas vraiment autoritaire, plutôt comme une supplique. Je n'aime pas - je n'aime plus - me doucher seul et je ne veux pas la laisser. J'ai peur qu'elle m'en veuille, j'ai peur de la laisser seule et qu'elle réalise les problèmes que je lui amène, qu'elle se rappelle que je suis un Tigrovi moi aussi et qu'elle pense qu'on est tous comme ça. On est tous comme ça, moi comme les autres.

Je cherche à nouer mes doigts aux siens avant d'aller dans la salle de bain, l’entraînant avec moi comme un gosse qui ne veut pas se séparer de sa mère ! Une fois là, j'allume les chauffages à fond, habitude ancrée quand Nina est avec moi mais brusquement je reviens vers elle pour l'enlacer et l'enfouir contre moi ou m'enfouir contre elle "Je suis désolé mon cœur. Tu es sure que ça va ?" Je demande parce que moi ça va pas du tout. Mon téléphone a du vibrer trois fois au moins depuis qu'on est parti du Pussynight et je me refuse à répondre maintenant. Je hais tout le monde sauf Nina en cet instant précis.

​Une bouffée d'émotion m'étreint quand il me demande d'aller me doucher avec lui. Depuis notre conversation lors de mon retour de New-York, on a pris absolument toutes nos douches (ou tous nos bains) ensemble, du moins quand on était tous les deux à l'appartement. C'est long, douloureux, fastidieux mais je crois qu'on essaie vraiment de faire des efforts pour aller de nouveau l'un vers l'autre, et en ce qui me concerne j'essaie de ne plus réfréner les élans qui me portent vers lui. Je n'y parviens pas toujours, mais ça va beaucoup mieux. ​Seulement ce soir je suis complètement déphasée et je pensais qu'il préférerait se doucher seul. J'acquiesce, la gorge nouée, et je le suis silencieusement jusqu'à la salle de bain, pièce que je trouve toujours trop froide parce que si ça ne tenait qu'à moi, on n'éteindrait absolument jamais les chauffages !

Moi aussi je me fais l'impression d'être une enfant, mais parce que j'ai le sentiment d'avoir fait une connerie. J'enfouis mon visage contre son torse, inspire brusquement son odeur en le serrant contre moi, la tête me tournant toujours dangereusement. Il m'a quand même pas loupée l'enculé. Puisqu'il s'obstine à poser la question, je change subtilement la réponse, d'une voix un peu trop basse : Je sais pas trop... Je l'enlace plus étroitement, passe mes mains sous son tee-shirt, dans son dos, en quête de sa chaleur quand je frissonne constamment. J'ai peur de ce qu'il va se passer maintenant...

​Je suis rassuré qu'elle se blottisse contre moi, me serre, se réfugie vers moi. Elle ne m'assimile pas à celui qui lui a fait du mal et j'ai une bouffée de gratitude et d'amour violent qui explose par surprise au milieu des restes de ma rage. A coup de montagnes russes émotionnelles, je suis quelque peu déphasé mais Nina est avec moi et c'est bien tout ce qui compte. "Quoi ? Mais rien mon ange, ça va aller, ne t'en fais." Je sens sa détresse au plus profond de mon être, dans chaque fibre, et j'ai soudain un but, la réconforter, faire en sorte que ça aille. Je passe doucement mes mains dans ses cheveux, caresse l'ovale de son visage avant de le relever vers moi pour cueillir un baiser qui se veut doux. Pourtant à peine ses lèvres effleurent-elle les miennes que le désir rugit et un arc électrique fait tressaillir ma peau sous les paumes de Nina. J'émets un son entre hoquet de surprise et grognement avide.

La frénésie saisit et ça se traduit par un revirement drastique de la situation quand j'attire Nina brutalement plus fort contre moi en passant une main sous sa robe pour empoigner sa fesse et la soulever vers moi. La retenue vole en éclat dans un baiser passionné et exigeant, d'une rare possessivité.

Je voudrais sincèrement le croire, mais j'ai beaucoup de mal. Damir ne laissera pas passer sa désobéissance, et la nouvelle de ce qu'il s'est passé doit déjà être remontée jusqu'à Jelenko, ou peut-être Mirko. Je ne suis pas sûre que le fait que j'ai été agressée compte dans la balance, il a pris la défense d'une nana contre un Tigrovi, qu'il a salement amoché... Je ne vois pas comment ses actes pourraient rester impunis. Et moi, je doute forcément de sa capacité à tenir tête à sa famille, surtout en ce qui me concerne. Après tout la dernière fois il est parti sans même se retourner. Je tremble entre ses bras, désespérée parce qu'une petite voix pernicieuse me souffle qu'il m'enlace peut-être pour la dernière fois. Demain son père l'appelera et je retrouverai mes affaires sur le palier, un billet d'avion pour NY posé sur ma valise. Je suis à deux doigts de suffoquer tant l'angoisse me coupe le souffle.

Je me jette à corps perdu dans ce baiser comme s'il était le dernier, mes mains tremblantes se crispent sur sa peau, mon corps heurtant le sien avec violence. J'oublie la douleur lancinante sur ma mâchoire, la marque violacée des doigts masculins sur mon bras, la seule chose qui importe c'est que Slavenko veuille encore de moi, ne serait-ce que pour cette nuit. J'étouffe un hoquet contre sa bouche, me hisse plus haut vers lui avant de le relâcher pour le déshabiller. Le sang qui le macule n'est pas le sien, je ne crois même pas déceler d'hématome sur son torse que je dévoile à ma vue. Je presse sa chair entre mes doigts tout en me débarrassant de mes escarpins du bout des pieds. Il grogne, me serre plus fort et les larmes embuent ma vision. Je tire fébrilement sur la fermeture de son treillis, tente de l'en débarrasser avant que ses rangers ne m'en empêchent, putains de chaussures ! Je n'ai pas la force de m'éloigner de sa peau pour les lui ôter alors je reviens m'enfouir contre lui.

Tout de suite, je m'embrase et je ne réalise déjà plus nos gestes fébriles pour nous déshabiller. Seul compte le résultat de nous foutre à poil, ce qui se traduit par mon tee-shirt dans un coin, sa robe qui suit, mon futal baissé sur mes genoux parce que moi non plus je ne perds pas mon temps avec mes rangers. Je mords la bouche de Nina, mes doigts s'incrustent dans la chair de Nina, elle aura d'autres bleus sur sa peau blanche mais les miens. Je la soulève pour la poser à moitié contre le meuble de la salle de bain tout en la portant. Sa culotte a craqué à je ne sais quel moment et d'une poussée brève et sèche, je la pénètre ex expirant dans un grondement. J'ai une main sur sa nuque pour maintenir sa bouche sur la mienne - même si on ne s'embrasse pas vraiment, on halète plutôt l'un contre l'autre on se lèche, se mord parfois et l'autre est sous ses fesses pour la soulever et éviter de casser le meuble si c'est possible ! Je crois bien que le robinet lui cogne les reins, et le rebord du meuble me tranche les cuisses mais je m'en fiche complètement.

Nos corps s'accordent dans la frénésie, se poussant l'un l'autre vers le rush de plaisir brutal. Elle se soulève contre moi et je me porte vers elle dans des coups de boutoir exigeants, sans douceur. La montée violente de l'orgasme se fait d'un coup, sans crescendo, parce que l'adrénaline coule encore en moi. Le plaisir annihile la peur et les doutes et je baise avec toute la violence de nos angoisses qui se contaminent. Je jouis brusquement en m'écrasant sur Nina, m'enfonçant une dernière fois plus fort dans son ventre palpitant et je viens aussitôt chercher sa bouche dans un baiser passionné et gémissant.

Je m'accroche à lui avec toute la frénésie née du désespoir, de la peur de le perdre, de la douleur de l'avoir perdu aussi. Mes reins heurtent violemment le robinet et je geins de douleur avant qu'elle ne se dissolve dans le plaisir, fulgurant dès que nos corps s'unissent enfin. Mes ongles s'incrustent dans sa chair dans un élan désespéré pour le marquer encore, peut-être pour la dernière fois. Mon corps se contracte brusquement autour du sien, vient chercher son bassin avec fureur, les décharges de chaleur cramant mes nerfs à chaque coup de rein. L'orgasme me fauche sur une ultime poussée et sa bouche vient boire le cri qui meurt sur la mienne. Mes muscles tremblent spasmodiquement alors que je m'effondre entre ses bras encore maculés de sang séché. Je l'enlace plus fort, m'enfouis contre son épaule en haletant, à bout de souffle et de résistance.

Je ne sais pas par quel miracle je parviens encore à contenir mes larmes après cette brutale décharge de sensations, mais je ravale mes sanglots en le serrant contre moi. Pourtant je sais qu'il ne faudrait pas grand chose pour que je craque. Je me déprends de ses bras quand il faut qu'il me relâche pour éviter qu'on ne pète le meuble de salle de bain, et mes jambes tremblent violemment lorsque je repose les pieds au sol. On se glisse tous les deux sous la douche, d'abord fraîche avant de se réchauffer, et je réclame de nouveau le secours de ses bras. Quand j'ai repris mon souffle, je me risque à demander d'une voix clairement mal assurée : Je vais devoir m'en aller...?

Il faut quelques secondes pour récupérer, d'autres pour avoir la lucidité de finir de me déshabiller avant de me retrouver avec Nina, collé à elle sous l'eau brûlante que pour une fois j'apprécie. Je picore sa peau de baisers tendres et doux, sur le coté de son visage, sa tempe allant jusqu'à me voûter pour embrasser ses épaules. Je la câline dans un besoin d'avoir moi-même des câlins, une façon de s'auto-rassurer mutuellement. Sa question me choque profondément parce que je ne m'y attendais pas. "Quoi ?" J'en suis à me demander si j'ai bien saisis le ton interrogatif ou si c'est une affirmation ! Mais comme je baisse les yeux sur son visage je lis bel et bien la question sur ses traits. "Mais non ! Pourquoi tu devrais partir ?" Je me penche vers elle, pose mon front sur le sien, mes mains sur sa peau blanche rougit par la chaleur de l'eau. "Ti si moj andjeo Nina et tu vas nulle part ailleurs que dans mes bras, hum ? " Mon regard s'adoucit sur elle. "T'inquiète pas srce, c'est pas si grave que ça en a l'air. J'aurais surement une amende et une punition mais qu'est-ce que tu veux qu'ils fassent d'autres ? Hum ?

Sous l'eau qui nous dégouline dessus, je repousse ses cheveux en arrière pour examiner son visage. "On va quand même mettre du contrecoup, t'as encore la marque." Je soupire "Je suis désolé srce. Je sais pas ce qui s'est passé mais t'as le droit d'être là-bas, t'es ma femme et les femmes des Tigrovi ont le droit d'être là. Je veux pas que tu crois que t'es indésirable, c'est faux." Je me penche pour embrasser ses lèvres mouillées "moi je te veux."

Je ferme à demi les yeux sous ses baisers bien trop doux qui me font perdre tout contrôle, bien plus encore que le sexe c'est toujours sa tendresse qui abat mes défenses. Je tremble encore dans ses bras, toujours trop vulnérable et je baisse les yeux, confuse. Parce que c'était de ma faute... Je ne parle certainement pas du coup que j'ai pris, pour ça je ne me sens pas coupable du comportement de l'autre Tigrovi. En revanche le débordement de Slavenko, j'en suis entièrement responsable, je le sais bien. D'ailleurs maintenant que l'adrénaline retombe, je réalise que je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il prenne si violemment ma défense. À New-York, bien-sûr c'était toujours le cas, mais les choses ont changé depuis et c'était sur son territoire, face à l'un des siens. Je lève le nez, presque incrédule qu'il m'affirme que ça ne posera pas de problème parce que je n'y crois pas vraiment. Je veux aller nulle part ailleurs... Mais je doute d'avoir la force de lutter contre eux. Je fronce les sourcils en répétant : Une amende ? Ils ont le droit de lui mettre une amende ? Je ne comprendrais décidément jamais leur fonctionnement.

Je secoue doucement la tête en enroulant mes bras autour de son torse. Je crois pas que je sois très désirée non plus... Je pense que la plupart des Tigrovi s'en foutent (ou du moins s'en foutaient), mais pour ceux qui ont une réelle opinion sur le sujet, elle ne doit pas être en ma faveur. Je me hisse sur la pointe des pieds, noue ma langue à la sienne dans un baiser langoureux. Moi aussi je te veux... Je tends le bras pour attraper le gel douche dans son dos, et je le lui tends pour une requête silencieuse mais explicite. Je voulais pas te causer d'ennuis. Je fronce le nez, esquisse un sourire en tentant de détendre l'atmosphère. J'avais oublié comme t'es sexy quand tu te bats. Surtout quand tu te bats pour moi.

Je grogne, m'autorisant finalement à être amusé "bien sur que non tu vas nulle part zlato. Je te garde avec moi" Elle m'a dit que je ne devais pas hésiter à lui répéter mille fois que je la voulais pour moi, à moi et j'essaye de ne plus retenir mes élans de possession maladive. "Et en plus j'vois pas en quoi c'est ta faute ?!"  J'embrasse son nez qu'elle lève vers moi, enveloppe ses épaules d'une caresse."Une amende pour les frais médicaux et autre chose... des heures supp' j'imagine, des corvées... et une soufflante de Damir ou de Jelenko... Mais c'est tout. Si tu crois qu'on peut tenir une centaine de gars sans qu'il y a des bastons, tu te goures srce. C'est pas la première et ce sera pas la dernière. "

"Ils te connaissent pas mais ça va venir, tu es adorable, ils vont forcément t'accepter moj andjeo. Camenko t'aime bien hum ? Et mon père ça va. Il est juste comme ça avec tout le monde tu sais. Et moi je t'aime."   Je mets tout mon amour dans le baiser langoureux qui me fait frémir, vibrer, amoureux, possessif. C'est fou comme je suis à nouveau dépendant de ça, j'ai replongé direct dans l'addiction à Nina, à la seconde où je l'ai vue. Je m'empare du gel douche pour en mettre dans mes mains avant de passer d'un mouvement de prédateur dans le dos de Nina. Je pose mes mains sur ses épaules en me collant à son dos, je les laisse lentement glisser vers ses seins, le mouvement dépose des bulles sur sa peau. J'ai un léger rire. "Sexy ? Sexy genre...ça t'excite ?" On allait en rave autrefois et je me battais pour elle, pour lui plaire.

​Je ne parviens toujours pas à le croire sans hésitation lorsqu'il me dit ce genre de choses, pourtant je sais que ça me fait du bien de les entendre, j'en ai sincèrement besoin. Si j'ai toujours été plutôt avare de mots d'amour, je me suis très rapidement habituée aux siens et la dépendance est revenue au galop depuis que nous nous sommes retrouvés. Je ne sais pas quoi lui répondre, parce que je me doute bien qu'ils doivent se battre régulièrement... Mais je sais aussi -ou plutôt j'ai l'impression- que je suis sur la sellette et que Mirko attend le moindre faux pas me concernant de la part de Slavenko pour sévir. Alors oui, forcément je flippe. Des heures supp'...? On va moins se voir, c'est double peine. Je soupire, caresse son dos du plat de mes mains.

​J'arque un sourcil, pas franchement convaincue. Je suis adorable avec toi, je suis pas sûre de l'être en général. Et avec les Tigrovi encore moins, forcément. Quant à Camenko... Je ne l'ai vu qu'une fois et il a tenté de faire la conversation, de là à dire qu'il m'aime bien, je trouve qu'il va un peu vite. En tout cas il ne me déteste pas alors c'est déjà ça ! Je ferme les yeux, soupire longuement sous ses paumes délicieusement possessives qui parcourent ma peau. Je pose un instant mon front contre son torse en sentant mes défenses vaciller encore, avant d'esquisser un sourire amusé en glissant mes mains jusqu'à ses fesses que j'empaume possessivement. Mmh mmh, sexy genre ça m'excite.​​ Je relève le visage vers lui, une nouvelle onde de chaleur me traversant le corps, viens chercher sa bouche pour mordiller ses lèvres. Ça m'excite grave.

Je grogne, en haussant les épaules, un peu fataliste, un peu boudeur, parce que ce n'est pas de ma faute en fait si ce connard a dérapé mais c'est quand même nous qui allons payer les pots cassés (les pots ou les tibia) "Quelques heures oui, je sais, le temps que Stan passera à pas pouvoir bosser. Je l'ai pas tant amoché que ça. t'en fait pas, ça durera pas longtemps moj andjeo"

Moi je suis convaincue qu'elle est adorable, j'aime autant que ce ne soit qu'avec moi à tout dire ! Mais j'ai bon espoir qu'avec ma famille, ça s'arrange ! Camenko est de mon côté, mon père a l'air d'accepter - je ne vais pas dire approuver mais accepter c'est déjà bien - et mon oncle est un con. Et je souris comme une grosse guimauve quand elle s'approche, toute frétillante et sexy sous l'eau de la douche. Ma bouche rejoint la sienne avec cette avidité qui est la nôtre, mes mains savonneuses glissant sur ses épaules, ses flancs. Ma langue se mêle à la sienne dans un grondement possessif qui m'échappe.

​Comme à chaque fois, ou plutôt comme autrefois, il y a cet espèce de nœud douloureux qui se crée dans mon estomac ​quand il me fait comprendre qu'on se verra forcément moins dans les jours à venir. Non seulement parce qu'il va devoir remplacer Stan, mais aussi parce que si vous voulez mon avis son oncle ou son père vont le réclamer bien plus souvent, histoire de lui donner une leçon. Je me plaignais dans le Bronx de ne pas le voir suffisamment, aujourd'hui je n'oserais pas lui faire ce genre de reproches, il a choisi cette vie-là, et j'ai le sentiment de devoir composer avec tout ce que ça implique sans avoir mon mot à dire. J'aviserai le jour où ça deviendra trop difficile à supporter, comme je sais que ça arrive toujours. 

En attendant il me distrait de ces pensées délétères en pressant sa bouche contre la mienne, et je presse mon corps plus fort contre le sien en réponse, mes mains remontant de ses fesses à ses omoplates en une caresse appuyée. Le désir qui s'éveille dans mon bas-ventre me fait oublier un instant les tourments de la soirée, même si je sais qu'ils se rappelleront à moi demain matin lorsque je verrais mon visage dans le miroir. En attendant l'eau brûlante qui nous dégouline dessus m'échauffe suffisamment et je susurre, tentatrice, contre sa bouche : T'as pas fini de me savonner, moja duša...

Je hausse un sourcil, toujours surpris par sa façon de me donner si subtilement des ordres avec son air de ne pas y toucher. J'ai surement changé durant ces quatorze mois mais elle encore plus que moi, c'est certain. Pour l'instant on expérimente nos nouvelles relations dans le sexe, elle qui commande, moi qui obéit. On oscille entre qui se soumet, qui se rebelle et je dois dire que j'aime ce nouveau mélange de genres, quand les rôles se confondent, s'échangent.

Pour le moment, je suis ravi d'obéir et je hoche la tête silencieusement, soudain très sérieux quand à la tâche qui m'est confiée. Je remets du gel douche sur mes mains avant de les poser à nouveau sur les épaules. Je descends les paumes dans un mouvement soyeux et doux pour les poser sur ses seins. je frotte lentement mes pouces sur les pointes rosées qui se dressent, avant d'empaumer les jolis globes crémeux plein de mousse, je les presse, frotte à nouveau les pointes, cesse avant de nouveau d'insister jusqu'à ce que le souffle de Nina s'alourdisse de désir. Je me penche pour bécoter ses lèvres, les mordiller, les sucer alors que mes mains glissent avec une lenteur qui est exaspérante même pour moi.

Mes mains se figent sur son ventre. Alors que je me colle d'avantage à Nina pour presser ses seins contre mon tors -, oh délicieuse sensation - l'une entreprend de faire le tour pour caresser une fesse et la loger gentiment. L'autre main poursuit sa progression, caresse la toison mouillée alors que ma langue caresse son palais, joue avec la sienne avec sensualité. J'imprime un mouvement plus marqué sur son sexe, glisse entre les lèvres pour me faire plus précis avant de chercher l'humidité entre ses cuisses, l'incitant à me livrer passage alors que jusqu'ici elle pressait ses cuisses l'une contre l'autre comme lorsque je la sais trop excitée. Je ronronne amoureusement, le souffle court "mets tes mains autour de mon cou mon ange."

​Je ne m'attends pas à ce qu'il se refuse ou conteste, ce n'est pas une option dans mon esprit, et je ne suis pas surprise de le voir enduire ses mains de savon à nouveau. Rien n'a jamais été plus excitant que de me soumettre à lui, mais ma docilité s'achète, et avec les quatorze mois que je viens de passer, j'aime autant vous dire qu'elle coûte particulièrement cher. Chaque jour est un nouveau défi, une nouvelle occasion pour lui de prouver que je suis à lui et qu'il veut être à moi, et inversement. Je crois qu'on va hésiter ainsi encore longtemps, le temps de panser nos plaies si tant est qu'une telle chose soit réellement possible.

Je clos à demi les yeux, échappe un soupir au passage de ses paumes calleuses sur mes seins et, déjà, mon corps s'alanguit contre le sien. Ses doigts savonneux font courir des vagues de désir sous ma peau, qui se hérisse en réponse à la moindre de ses caresses. Je me mords la langue pour ne pas gémir, pas encore, pas déjà, mais sa bouche qui trouve la mienne me fait perdre le contrôle et je pousse un couinement à peine étouffé contre ses lèvres. Je plaque mon bassin contre le sien dans un nouveau geignement, écarte légèrement les jambes pour laisser ses doigts glisser entre les lèvres brûlantes de mon sexe. Je pose mon front contre son épaule, crispe mes doigts sur sa peau pour ne pas onduler contre sa main qui pourtant me rend folle. Son ordre est si tentateur, sa voix ronronnante si douce que je ne songe pas à lutter et j'enroule mes bras autour de son cou, me presse un peu mieux contre lui en soufflant : Encore... Mais ma voix est trop rauque, mon souffle trop court pour qu'il ne discerne pas la supplique dissimulée par mon ordre.
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