The natural law of Karma - Slavina

"Malheureusement pas la bonne, srce moje, sinon ça ne me poserait pas problème d'y acheter un logement. Mais Istocno Sarajevo, c'est quasiment Sarajevo, juste du bon coté de la frontière, c'est tout."
Je n'arrive pas lui faire comprendre le but de nos combats, le désir qui nous anime de récupérer nos droits, notre héritage volé. Je crois qu'elle ne pourra jamais comprendre mais ça m'est égal, ce n'est pas pour ça que je l'aime. Au contraire, je crois que le fait qu'elle soit étrangère à tout ça me donne un équilibre indispensable.

Je me fends d'un grand sourire en me redressant. Elle a presque l'air offusqué et ouvre des grands yeux, ce qui ne m'amuse que plus. J'essuie ma bouche d'un revers de main que j'essuie ensuite sur mon treillis avant de descendre les marches et de poser les mains sur les hanches de Nina. L'endroit est assez touristique pour me le permettre surtout que nous parlons en anglais. "J'ai envie de tout ça à la fois. Mais il faut bien choisir parce qu'on ne peut pas tout faire en une soirée. Alors... Ciné ? T'inquiète pas, les films sont en anglais sous titrés la plupart, ou parfois en russe" Je ris, un peu moqueur encore. Mon choix est réfléchi. Le cinéma c'est deux heures, deux heures trente, c'est gérable et elle pourra se blottir contre moi dans le noir. "Qui choisit le film ?"

"D'accord, je te donnerais des cours particuliers. Il faut quand même que tu comprennes un peu le pays où tu vis mon ange. Je t'expliquerais les subtilités. C'est pas si compliqué."

Mon regard s'adoucit, se teinte aussi d'une nouvelle lueur d'amusement "Tu m'as percé à jour." Elle lit en moi comme dans un livre ouvert ma parole ! J'ai un gloussement rentré avant de caresser le bas de son visage d'un geste taquin, qui chatouille sa peau. "D'accord je choisi le film. Je vais regarder les séances et les horaires et on devrait pouvoir trouver des sushi. On va s'arrêter au Sushi San en rentrant. C'est sur la route. " je me penche pour poser mes lèvres sur les siennes, le cœur brusquement battant follement et je caresse sa tempe du bout des doigts avant de m'écarter. J'esquisse un sourire ému. Je récupère une clope et mon téléphone pour commencer à regarder les horaires des séances. "On y va ? On rentre manger d'abord ou on va d’abord au Ciné ? "

Les subtilités ? Vous êtes les types les moins subtiles au monde et votre pays est plein de subtilités incompréhensibles, c'est dingue quand même ! Je me moque gentiment de lui moi aussi, je crois qu'il est suffisamment serein aujourd'hui pour que je puisse me le permettre. Et puis ça a un peu changé avec le temps mais au départ notre mode de communication fonctionnait beaucoup sur des réparties moqueuses, piquantes. Je me suis beaucoup adoucie à son contact, je passe bien plus de temps à l'embrasser, à le chauffer (ou accessoirement à pleurer et me mettre en colère) qu'à le titiller.

Je lui rends son baiser dans un sourire et hausse les épaules. On peut manger d'abord, je sens bien que tu meurs de faim. Comme si le friand à la viande qu'il vient de manger avait pu lui suffire ! Moi, je termine enfin ma pâtisserie, et je m'essuie les mains avant de nouer mes doigts aux siens. Autant dire que ça l'emmerde plus qu'autre chose parce qu'il est obligé de tenir sa clope et son téléphone dans une seule main mais... Je suis irrécupérable. Alors, y a quoi en ce moment ?

J'ai un éclat de rire très bref. "on compense que veux-tu. Si on était aussi complexe que le pays, je ne sais pas comment vous feriez vous autres petits américains et occidentaux pour nous comprendre. Déjà comme ça c'est pas fameux. "

Je lui abandonne tant bien que mal ma main approuvant le choix de manger d'abord. Se goinfrer de pop corn aurait été la solution de rechange ceci dit. "Ha ha ! Tu aimerais bien savoir ! J'ai choisi Overlord. Un film où tu vas avoir tellement peur que tu te serreras contre moi, c'est sur." J'ai un faux air rusé et fiérot tandis que nous rejoignons la voiture. "Tu sais quoi zlato ? On devrait manger vite fait au Sushi San et aller à la séance de 17h50. Comme ça, ça finit pas trop tard. Parce que là si on mange à la maison, tu sais qu'on va pas ressortir ? " Non c'est certain, on finira forcément par céder à notre besoin charnel et ensuite je ne parviendrais pas à m'éloigner de sa peau, je le sais déjà.

Je papillonne des cils. Je ne me sens pas visée, je suis croate maintenant. Et je ponctue ma phrase d'un sourire radieux, parce que ça me fait toujours drôle de me dire que nos racines se trouvent, finalement, plus ou moins dans le même coin du globe. Cela dit ce n'est qu'une plaisanterie, je ne me sens absolument pas croate, je ne connais rien de ce pays, et encore moins de ma mère qui en est pourtant originaire. C'est aux USA que je suis née et que j'ai grandi, je suis l'exemple typique de la petite américaine, comme il dit.

J'arque un sourcil. Peur ? Il en faut beaucoup pour me faire peur, Slavenko. La réalité est bien souvent suffisamment terrifiante pour que je n'ai pas, en prime, peur de ce qui n'est que mise en scène pour plaire au spectateur. T'aurais dû choisir un film ennuyeux, pour que je veuille m'occuper autrement. Je souris, mutine avant de dodeliner de la tête. Tu sais quoi ? Ca fait quand même une heure étrange pour bouffer des sushis. On est en plein milieu d'après-midi et on a beau avoir sauté le repas de midi, je ne me sens pas d'humeur pour un vrai repas si tôt, alors je propose : On prendra des trucs à grignoter au ciné et on verra en sortant si on a toujours faim, ok ?

"Je te préfère en sorcière vaudou de Louisiane mais si tu y tiens, j'ajouterais des leçons de géographie croate pour que tu saches au moins où ça se trouve srce." Je me moque aussi gentiment. Mon ton est tendre parce que je sais que la question de ses origines, savoir qui est sa mère, son père, est important pour elle. Ce qui me frappe soudain, c'est qu'elle est né en 92, en pleine guerre d'indépendance croate. Alors je me demande si sa mère a fuit son pays à cause de ça, si elle était déjà enceinte, qui est le père de Nina, quelle histoire se cache derrière tout ça. J'espère que quand Nina la découvrira, elle ne sera pas si sordide que je l'imagine.

"Humm...ça peut faire peur et être quand même ennuyeux. Moi je m'occuperais pour deux t'en fais pas zlato." Je n'ai jamais été très tv, ni ciné, et l'intérêt est d'être avec elle, de faire des choses avec elle, toutes sortes de choses !! "Tu n'as pas faim c'est ça ?Ah, ok, allons au ciné et in verra après. On va être un peu en avance mais tu auras le temps de choisir des friandises comme ça..." On grimpe en bagnole et je nous emmène au cinéma où je prends les billets avant qu'on aille choisir un stock pour la séance. Je prends un coca et je cède à l'appel d'un de ces petits paquets de chips absolument divins. Comme il n'y a pas de séance dans la salle avant nous, on peut s'installer en avance, les pubs passant sur le grand écran. Une fois dans le fauteuil, je me tourne vers Nina pour aller chercher un baiser sur ses lèvres de velours. Le dernière fois que je suis allé au cinéma c'était avec elle. Dans le Bronx. Je ne me souviens pas ce qu'on était allé voir.

Je roule des yeux. Te moque pas, je connais de vraies sorcières vaudou qui te jetteront un sort si tu fais trop le malin ! Ce qui est absolument faux, je vous rassure. Je tique soudain et demande : J'y suis retournée, tu sais ? En Louisiane. Je ne sais pas si je te l'avais dit... Je crois que j'ai un peu perdu le fil de ce qu'il sait ou non de mon année sans lui. Il ne pose que très peu de questions à ce sujet, et je n'ose pas lui en parler si ce n'est pas lui qui s'y intéresse le premier. Parce que je sais que moi, j'ai beaucoup de mal à accepter les choses qu'il a pu faire pendant qu'il était ici. Je suis dans le déni total concernant sa vie loin de moi... Quant à moi, la reconstruction sans lui a été longue, douloureuse et j'ai dû passer par des étapes pas franchement drôles pour découvrir qui j'étais sans lui. Et c'est, entre autre, passé par un séjour à la Nouvelle-Orléans.

Je suis curieuse d'aller voir un film à Sarajevo, ce qui est ridicule puisqu'il m'a dit que le film serait en anglais ! Je crois que ça m'aurait plu de voir un film en serbe, sous-titré bien-sûr... Mais pour me familiariser avec la langue. Je choisis un énorme pot de pop-corn sucrés, et une bouteille d'eau pour aller avec. Non pas pour me donner bonne conscience, mais parce que le sucre donne super soif ! On choisit stratégiquement non pas une place pour bien voir l'écran, mais deux sièges tout au fond de la salle, dans un coin en espérant y rester isolés. Je me mets contre le mur, et Slavenko, comme avant, entre le reste du monde et moi. Son baiser me fait sourire et je souffle : Tu vois, on est presque un couple normal.

"moi je fais le malin ? han, c'est pas mon genre." je hoche la tête "pas explicitement mais j'ai cru comprendre que t'y étais allée pour le dossier pour ta mère. C'est ça non ? " J'aurais voulu y aller avec elle, être à ses côtés pour la soutenir, mais j'avais fait un autre choix et je ne peux avoir que des regrets. Je ne pose pas beaucoup de questions parce que ça ne suscite que ça, des regrets et des remords. Et quand j'apprends les bribes de sa vie, j'ai mal parce qu'elle a souffert. Bien plus que je n'aurais imaginé.

Je me colle au plus près d'elle contre le siège. Il n'y a que peu de doublage des films étrangers, seuls les films pour enfant sont doublés. Pour accéder à son désir, il faudrait un film serbe "Bien sur qu'on est un couple normal mon amour. " Je prends sa main et j'embrasse le doigt qui porte l'alliance qu'elle a accepté de remettre à ma demande. Ça compte énormément à mes yeux. Ça veut dire qu'elle me donne une vraie nouvelle chance (je ne vais pas dire seconde, j'en avais déjà eu des secondes chances, à NY) Je lui chipe un pop corn avec un sourire joueur et je lui tends pour qu'elle vienne le manger près de ma bouche et lui voler un baiser en même temps. "tu sais que je t'aime, pas vrai ?"

J'acquiesce. Oui, c'est ça. Pour récupérer le dossier me concernant... Et si j'ai fait cette démarche, ce n'est pas parce que j'ai brusquement décidé un matin de me confronter à ce que j'évitais depuis plus de vingt ans. Non, c'est parce que mon psy m'a fait comprendre que je ne pourrais jamais me construire réellement tant que je ne saurais pas d'où je viens. J'ai trop longtemps fait semblant que mon manque de racines, de famille ne me touchait pas. On sait bien que c'est un mensonge et qu'à cause de ça, l'essence même de ce que je suis ne peut qu'être incomplète. Il ne demande pas de détails, alors je n'en donne pas.

Je me serre contre lui en maudissant l'accoudoir entre les sièges qui m'empêche de me glisser comme je voudrais sous son bras. C'est possible, mais inconfortable. Je me tends vers lui dans un sourire mutin pour venir récupérer le grain de maïs soufflé qu'il m'a volé, et je prends sa bouche au passage. Je réponds sur le ton de la plaisanterie amoureuse : Mmh... Tu pourrais le dire plus souvent. Je l'embrasse encore avant de soupirer, quelle idée d'avoir voulu sortir, maintenant que je nous sais coincés ici pour les deux prochaines heures j'ai envie de rentrer pour goûter à sa peau ! Je frotte mon nez au sien et demande tout bas : Et toi, tu sais que je t'aime ?

"Oh... je te le dis pas assez souvent ? Je t'aime Nina, je t'aime." Son baiser me fait réchauffe le ventre, répand le désir et l'amour dans mon corps. Son geste tendre me fait frémir un peu plus. Amoureux, je suis amoureux. Je plisse les yeux en frottant mon nez contre le sien. Et quand c'est comme ça je sais qu'elle m'aime, je le sens. "Je sais." Je souris doucement "mais tu pourrais me le dire plus souvent." Le film commence et je me colle le plus possible, le flanc au dessus de l'accoudoir qui me rentre dans les côtes pour qu'elle puisse venir contre moi.

Il n'y a pas grand monde dans la salle et on est tranquille, au fond, dans le coin le plus sombre, ce qui me va bien parce que je n'ai pas l'intention de regarder le film. J'ai l'intention de peloter ma femme gentiment, de l'embrasser et la câliner. Presque deux heures à se chauffer, ça va être torride alors je commence très très sagement, mes doigts seulement posés sur sa hanche par dessus ses vêtements. Je souffle sous son oreille. "C'est des collants ou des bas que tu portes ?"

Je secoue doucement la tête. C'est jamais assez souvent... J'ai besoin de l'entendre tous les jours, à chaque fois que je le vois. Je n'arrive pas à me souvenir... Est-ce qu'il m'a dit je t'aime le jour où il est parti ? Est-ce qu'il m'aimait encore quand il est parti ? J'essaie tous les jours de lire dans son regard l'assurance que ses sentiments sont réels, qu'ils ne s'étiolent pas avec le temps, qu'il n'est pas en train de se lasser de moi. Le fait de savoir que tout est éphémère me rend malade, avant, je nous croyais éternels. Je caresse sa joue du bout des doigts. Je t'aime, Slavenko. Et je me promets de le lui dire plus souvent.

J'essaie de me serrer contre lui autant que les sièges me le permettent, parce que j'ai besoin de son contact, de sa chaleur. J'ai envie de fermer les yeux en me nichant contre sa peau, c'est dire si le film m'intéresse ! Sa question me fait sourire dans la pénombre et je tourne la tête vers lui pour murmurer à mon tour contre son oreille, mon souffle chaud chatouillant sa peau : Pourquoi tu ne vérifies pas par toi-même...? Et si je le propose, c'est bien entendu parce que j'ai mis des bas.

"Bien sur que je vais vérifier zlato, tu me prends pour qui ? mais j'ai prévu ça pour la douzième minute du film. Et je suis sur que tu portes des bas. " Je bécote la peau sous son oreille avant de grignoter son lobe, jouant avec du bout de la langue et des dents. Elle a une robe, je ne peux même pas caresser un coin de peau au niveau du ventre à moins de la trousser sévèrement ! On va éviter de le faire ici, ou maintenant, j'ai pas encore décidé de la bonne formulation.

Je tourne son visage vers moi pour m'attarder sur sa bouche. Les petits baisers sensuels s’enchaînent. De ceux qui vous filent des frissons jusque dans le bas ventre, de ceux qui me font bander, de ceux qui la font mouiller j'espère bien. J'ai remonté ma main disponible (l'autre est écrasée contre nos corps et l'accoudoir) pour caresser son cou et sa gorge, juste sous la menton et jusqu'au col de sa robe. "J'ai envie que tu sois très très sage et p'tre bien que j'irais vérifier si t'as des bas. Mais tu sais qu'on a deux heures pour ça. Deux srce. Deux longues heures." Heureusement que la BO de ce film est hyper forte, je peux susurrer ce que je veux contre son cou et sa bouche. "Tu devrais écarter les jambes,tu sais que tu les serres toujours quand t'es excitée ? "

Je plisse le regard en me retenant de rire, je ne voudrais pas attirer l'attention sur nous trop tôt. Et de préférence, j'aimerais ne pas l'attirer sur nous du tout ! La douzième minute ? Tout un planning, ça, il se passe quoi à la quarantième ? Nous ne sommes pas réputés pour notre patience, l'un comme l'autre, et moi j'ai bien envie de parier qu'on se barrera avant même la fin du film. Parce qu'une fois qu'il aura commencé à me toucher, on sait tous les deux que j'aurais envie, besoin même, de plus que ça.

Ses agaceries amoureuses me chatouillent, me font sourire, attisent mon désir aussi. J'embrasse ses lèvres avec envie, suçotant doucement sa langue sans trop m'attarder parce que je sais très bien quel genre d'images ça fait naître chez lui, et comme il le dit, on a deux longues heures à tuer... Je ne crois pas que je pourrais m'agenouiller pour le sucer sans que ça se voit. Je soupire contre sa bouche, secoue doucement la tête. Tu sais bien que je suis pas douée pour être sage... Pas dans ces conditions-là, en tout cas. C'est typiquement le genre de contexte qui me donne juste envie de l'allumer à mort pour lui faire perdre ses moyens. Je passe ma langue sur ses lèvres, glisse une main dans sa nuque. Si j'écarte les jambes, tu glisseras ta main entre mes cuisses ?

"A la quarantième minute, j'écarte ta culotte... je dois tenir deux heures. TU dois tenir deux heures. " C'est plus facile pour moi de la toucher discrètement que elle me branler ou de s'occuper de moi. C'est moins salissant aussi ha ha ! J'adore quand elle suçote ma bouche, ma langue, de cette même façon qu'elle fait avec ma queue quand elle joue avec moi pour me rendre dingue. Elle suçote seulement le gland et ça me rend vraiment dingue de désir.

J'étouffe un rire en me contentant d'u sourire aigu "Je sais que t'es pas douée pour ça, et j'aime bien ça chez toi tu le sais. Mais justement, c'est tout l'intérêt. Si tu es très très sage, tu seras récompensée. C'est bien non ?" Je pose ma main plus franchement sur son cou, le caresse pleinement, voluptueusement "non si tu écartes les jambes, je mettrais pas déjà ma main entre tes cuisses mais je te dirais quelque chose... t'as pas envie que je te dise des trucs ?"

J'écarquille les yeux, faussement horrifiée. Quarante minutes avant que tu écartes ma culotte ?! Tu veux ma mort ou quoi ? A ce rythme-là je vais être obligée de m'intéresser au film. D'ailleurs je ne sais même pas de quoi il parle ! Il a commencé depuis quelques instants et j'ai à peine regardé les images sans les voir vraiment, sans y prêter attention en tout cas. Je dodeline de la tête en embrassant ses lèvres, encore, je ne me lasse pas de sa bouche sur la mienne. Tout dépend de la récompense... Il faut que ça en vaille la peine. Parce que me tenir tranquille risque de me demander un effort surhumain. Et ça dépend aussi de ce que tu entends par sage...

Je souris contre ses lèvres et acquiesce en écartant les jambes. Si, j'ai très envie que tu me dises des trucs La formulation me fait rire mais je me moquerais de lui un autre jour, quand il ne sera pas sur le point de me torturer par exemple. C'est facile pour l'instant de ne pas serrer mes cuisses l'une contre l'autre parce que le désir ne me tenaille pas encore trop fort... Mais ça ne saurait tarder, je le sais.

"Oui quarante minutes parce que j'aurais encore une heure vingt à occuper après ça et je t'accorde que dix minutes de répit à la fin. Peut-être que je serais obligé de te faire jouir deux fois, je sais pas encore. Ça dépendra de ta résistance."
Parce que potentiellement ça peut aller bien plus vite que quarante minutes on le sait bien ! Je souris en chuchotant "enfin srce, tu sais bien que sage ça veut dire bien obéissante. Tu le sais ça pourtant ? Tu devrais le savoir, comme tu sais que je t'aime."

Elle finit par obéir en souriant et je fonds d'amour pour elle. "humm c'est très bien ça. Moi j'imagine que tu mouilles ta culotte là. Tu la mouilles ou pas et non, je vérifierais pas. Je préfère imaginer." Je lui fais plein de petits bisous sur ses lèvres, ses joues, son menton, sous son oreille, sur sa tempe. "Je vais te dire. Tu es sexy, t'es supra bandante et j'ai très très envie de te toucher. J'ai envie devoir ta peau de lait et de la mordre, de la rougir de baiser. Et je lécherais la pointe de tes seins, je mordrais ton ventre, et je descendrais encore..."

Je secoue la tête, un air faussement repentant sur le visage. Je suis désolée, mon amour, mais je crois pas que je te laisserais rester ici jusqu'à la fin du film... Non, son programme est bien trop long. Quarante minutes, une heure vingt encore ensuite, je ne tiendrais jamais jusque là, je le sais déjà. Tu peux me faire jouir dix fois ça ne changera rien au fait que j'aurais trop besoin de ta peau contre la mienne. Enfin dix orgasmes de suite, vu leur intensité quand je suis avec lui, je ne suis honnêtement pas sûre d'y survivre ! Mais je crois qu'au moins je me suis fait comprendre. J'ai déjà envie de toi... Je ronronne doucement contre son oreille, le souffle un peu plus court rien que d'anticiper la suite. Obéissante ? Moi j'aime te désobéir, parce que tu me baises vite et fort quand je désobéis... Comme s'il me punissait alors que c'est tout ce que je recherche au fond. Constamment.

Sa question me fait sourire, moi aussi je peux jouer... Un peu en tout cas. Toujours aussi bas pour que personne ne m'entende, je susurre : C'est vrai, tu préfères imaginer...? Tu voudrais pas passer ta main sous ma robe, glisser entre mes cuisses... Sentir sous tes doigts que je suis déjà chaude, mouillée pour toi...? En parlant, j'ai posé ma main sur son ventre, par dessus le tee-shirt pour l'instant. Ses mots allument des brasiers dans mon bide et je mords sa bouche en représailles de la torture qu'il me réserve. Et après...? Tu descendras encore, et après quoi, moja dusa...?

"Non ? Le film est si nul que ça ? Laisse lui une chance zlato, il vient juste de commencer." On vient juste de commencer. Mais ses aveux m'électrisent surtout quand elle parle de désobéissance et de baiser fort, des images, des souvenirs me viennent en tête : ma main claquant sur ses fesses, mes doigts enfoncés dans la chair pâle de ses hanche alors que je l'attire à moi pour mieux la baiser très fort. Une vague de chaleur me rougit le cou. Je gronde entre contrariété et ravissement "Tu es une diablesse et tu arrives toujours à tes fins pas vrai ?"

Elle me chauffe et un sursaut me trahit quand elle pose sa main sur mon ventre. En représailles je glisse une main sur son genou. Ses bas de laine sont plus épais et moins doux que les autres en lycra ou en soie qu'elle met en soirée mais je sais que c'est parce qu'elle est frileuse. Je remonte jusqu'à la lisière pour trouver enfin un coin de peau que je caresse avidement. Puis je pose ma paume de main largement pour lui maintenir la cuisse écartée, mon pouce s'incruste dans sa chair chaude. "Je sais, je sais que tu mouilles pour moi, t'es chaude."

J'expire contre sa bouche qui me mord, je suis en train de perdre pied, je me ressaisis, je suis censé mener le jeu pas le subir ! "Je tournerais autour de ton sexe avec une myriades de baiser avant que tu me supplies de te toucher. Je poserais ma bouche sur toi, je glisserais ma langue sur toi, je te gouterais chérie, je te sentirais palpiter doucement contre ma langue. Et la question c'est est-ce que je te laisserais jouir ? Tu voudrais peut-être mieux que je te baise ? Parce que j'adore te baiser. Fort." Je remonte ma main sous sa robe, en appuyant sur sa chair jusqu'à ce qu'elle effleure sa culotte en dentelle fendue dont je sens la chaleur et l'humidité. Je me fige et j'esquisse un sourire avant de faire mine de regarder le film. "Reste tranquille"

Je hausse les épaules. C'est pas le film le problème, c'est toi. Tu sais bien que je te résiste pas mon amour... Est-ce que je le flatte pour l'amadouer ? Tout à fait, il n'en reste pas moins que c'est la vérité. Je tends le cou vers lui, grignote ses lèvres avec envie, les sons du film couvrant parfaitement les bruits de nos baisers. Je regrette presque déjà le choix du cinéma, c'est l'occasion de jouer c'est vrai mais ça me prive aussi de l'accès direct à sa peau, qui m'a été refusé trop longtemps. Je tire sur sa lèvre inférieure avant de hausser, de nouveau, négligemment les épaules. À toi de me le dire, Slavenko, est-ce que j'arrive toujours à mes fins ? Je n'en suis pas convaincue, contrairement à ce qu'il pense. Il a toujours été beaucoup plus résistant que je ne le voudrais, et je ne sais pas si je suis encore capable de lui faire perdre ses moyens.

Mon front posé contre le sien, je ferme les yeux quand la chaleur de ses doigts irradie contre ma peau. Ne me dis pas que tu ne crèves pas d'envie de me toucher Slavo, je te croirais pas... Je sens bien ses gestes trop possessifs, son souffle un peu trop lourd sur ma peau. Moi je continue ma progression, passe ma main sous son haut pour la poser, immobile, sur son ventre. Ses paroles imposent dans mon esprit des images d'une précision affolante et je rate une inspiration en écartant les jambes un peu plus encore. Dieu que j'aimerais qu'il me touche. Il a raison, je suis déjà chaude, et le tissu de ma lingerie fendue commence déjà à être humide. Je susurre d'une voix soudain suppliante : Putain oui, j'ai envie que tu me baises fort. Tellement fort Slavo. Ses doigts glissent plus haut et je retiens mon souffle quand je crois qu'il va les enfoncer entre mes cuisses. Mais il s'arrête à la lisière de ma culotte et j'expire un soupir de frustration. Touche-moi Slavenko... Touche-moi.

"Tu ne me résistes pas ?" J'ai un rire amusé parce que rien n'est plus faux. Elle me résiste sans cesse. Elle ne cède que pour arriver à ses fins, me manipulant divinement et je ne demande que ça en fait. "Humm je crois bien oui srce. Je suis très à l'étroit dans mon futal là ! " A nouveau le rire passe sur mon visage, mêlé au désir. Je me sens bien là tout de suite. Pour une fois que l'envie d'elle n'est pas mortellement grave ! Pour une fois que j'ai très très envie d'elle et que ça peut rester encore un jeu - pour le moment ! Je ne suis pas sur que ce soit déjà arrivé depuis qu'on est de nouveau ensemble ! Même à la soirée à l'hôtel, ce n'était pas le même feeling.

"Bien sur que je crève d'envie de te toucher mon ange, je crève surtout d'envie de t'entendre gémir, je crève d'envie que tu me veuilles." C'est ça l'enjeu, qu'elle me veuille, me désire encore, qu'elle renoue avec moi, se donne malgré mes conneries passées et celles que je ferais encore, indéniablement. Elle me demande de la toucher et moi je fonds. Il y a cette sorte de brouillard qui m'isole du monde avec elle, je n'ai d'yeux que pour elle, oublieux du lieu et du film, je n'entends plus que les battements de notre cœur, je ne sens plus que la chaleur de sa main sur mon ventre. J'inspire doucement pour respirer son parfum. "je t'aime, et j'ai envie de toi srce moje. J'ai très envie de toi."

Je caresse l'intérieur de sa cuisse doucement, voluptueusement. Mon pouce vient s'appuyer contre son sexe, au niveau de l'ouverture du slip fendu. J'imprime un léger mouvement pour écarter le tissu et pénétrer à peine les chairs juste pour sentir la cyprine me mouiller ma peau.

Je secoue la tête et répète : Non, je ne te résiste pas... Je joue les rebelles, revendique la désobéissance mais je finis toujours par céder parce que nos désirs sont les mêmes. Si je lutte, ce n'est finalement que pour l'enrager, lui donner encore plus envie de m'avoir... Peut-être parce que je n'aime pas que ce soit trop facile, sans doute parce que j'ai toujours peur qu'il me prenne pour acquise aussi. Je mords ma lèvre dans un sourire amusé. Me dis pas des trucs pareils, ça me donne envie d'aller vérifier... Mais je ne veux pas lui faire déjà ce plaisir. Après tout il l'a dit lui-même, on a plus de deux heures à tuer et si on cède tout de suite, à quoi bon jouer ?

Mon regard brille, de désir, d'une lueur mutine aussi, de défi surtout, qu'il ne verra pas dans la pénombre... Je ne gémirais pas ici, moja duša, j'ai l'intention d'être la discrétion incarnée. On sait bien, pourtant, que ce n'est pas mon fort. J'ai toujours tendance à perdre mes moyens quand il me touche ou quand on baise, et je finis toujours par oublier que je suis censée me taire. Mais aujourd'hui je veux me prêter au jeu... C'est aussi parce que je sais que Sarajevo n'est pas New-York et que si on se fait choper, ça risque de ne pas se passer aussi bien. Mon nez se frotte au sien dans un geste câlin. Moi aussi, j'ai envie de toi. Mais il le sait, il peut déjà le sentir, sans même m'avoir touchée encore.

Je ferme les yeux une fois de plus, serre les dents pour réprimer un gémissement de contentement quand il m'effleure enfin. C'est trop léger, et malgré tous mes efforts mon sexe palpite furieusement, se contractant pour tenter de retenir son doigt. Mais il est trop tôt pour supplier, je veux croire que ma résistance n'est pas si basse... Ma main est toujours parfaitement immobile pour le moment, mais ma langue vient jouer avec la sienne, exactement comme je le fais quand j'ai envie de le sucer. Je ronronne d'une voix tentatrice : Tu sens comme j'ai envie de toi...?

Je ferme un instant les yeux, imaginant sa main descendant sur sexe par dessus mon treillis mais elle reste diablement sage - heureusement pour moi même si c'est à l'encontre de ce que je désire. "Ça m'excite comme un fou quand t'es discrète, ça me donne envie de te faire crier." Je l'avoue sans honte, elle le sait déjà de toute façon. A chaque fois je la baise plus fort si elle joue les rebelles, si elle essaye de rester sur la réserve, elle sait bien que ça me rend fou de désir.

J'adore sa façon de m'embrasser, on pense tous les deux à la même chose, aux mêmes délices. "Humhum je le sens mon ange. Ça fait pas quarante minutes mais comme tu dis, on va rentrer avant la fin du film. Détend toi mon cœur, je vais te toucher mais essaye de pas jouir, d'accord ? On va doucement." Je m'emploie à ce jeu, repousser ses limites, lui donner du plaisir sans qu'elle jouisse. J'effleure son sexe à nouveau, du bout de l'index et du majeur cette fois. "écarte un peu les jambes." Je récupère la cyprine qui la mouille pour l'étaler lentement sur le périnée et aller jouer du coté de son anus. Souvent, si je cède à mes pulsions et qu'on baise dans les chiottes d'un lieu public, je la prends dans cette possession totale parce que j'aime bien ce sentiment de l'avoir complètement à ma merci, c'est encore meilleur. Je sais qu'elle aime aussi. Mais l'intérêt cette fois c'est que la caresse est moins puissante que si je la masturbais. La montée est forcément plus lente, même si intense. Donc plutôt que de titiller son clitoris, je descends pour caresser et détendre ses muscles. J'oscille entre les deux entrées, à peine intrusif et jamais très longtemps. "dis moi si c'est trop fort, guide moi srce."

Son aveu me fait jubiler intérieurement et j'abandonne sa bouche pour glisser mes lèvres près de son oreille. Je mordille son lobe doucement avant de susurrer : Je ne crierais pas ici... Mais tu pourras me baiser bien fort quand on sera rentrés... Et on sait tous les deux que je finirais par huler son prénom en me tordant de plaisir. Rien que d'y penser, j'en ai des frissons sur tout le corps, et mon ventre se contracte en anticipation des plaisirs à venir. Lui est encore bien trop calme, il se maîtrise toujours trop bien mais ça ne fait rien. Parce que j'ai l'intention de le pousser à me faire jouir, et une fois que je serais soulagée de la tension qui me tiraille, je pourrais m'occuper de lui faire perdre ses moyens. Il a raison, je suis une diablesse.

Je retiens mon souffle parce qu'il accepte de me toucher, et je hoche la tête sans pour autant promettre de rester sage... Une décharge brûlante me parcourt quand il passe ses doigts sur mon sexe et je me mords la lèvre pour ne pas gémir. Dieu que j'ai envie de le sentir s'enfoncer en moi, profondément, fort... J'en tremble de désir contenu. Je ferme les yeux sous la vague de chaleur qui me submerge quand il glisse entre mes fesses, des images d'une brutalité presque malsaine s'imposant à mon esprit. Je pose mon front sur son épaule, crispe mes doigts sur son ventre en soulevant les fesses, cherchant sa main, déjà. Ma voix est bien trop rauque quand je murmure en griffant sa peau : C'est pas trop fort... C'est jamais trop fort Slavenko... Je mords son épaule par dessus le tee-shirt, me crispe toute entière parce que je suis en train de tremper la dentelle de ma culotte fendue. Joue avec moi... J'ai envie de gémir, de trembler... Je veux te supplier de me faire jouir, de me ramener à la maison pour me baiser fort... Je pose ma main libre sur son poignet, sans le contraindre pourtant. Enfonce tes doigts en moi Slavo... Juste une fois... Molim te... Je veux que tu sentes comme je brûle pour toi... Juste une fois...

"Doucement srce, doucement, je joue avec toi, détends-toi, laisse-moi faire chérie." Je ne cède pas tout de suite à sa volonté que je la pénètre de mes doigts. Je joue avec elle, je caresse les chairs brulantes, je les fais palpiter en glissant dessus, en étalant la cyprine, en froissant entre deux doigts les petites lèvres gonflées. Je m'attarde sur des points moins érogènes pour repousser les limites du plaisir, la forcer à se concentrer, devenant de plus en plus sensible. J'attends qu'elle se fasse réellement haletante, que je sente qu'elle se bat vraiment contre son propre corps, qu'elle s'accroche à moi. C'est seulement là que j'enfonce avec lenteur un doigt en elle.

Je me fige dès que je la sens prête à jouir. Je la gronde d'une voix rauque et autoritaire. "non, non je t'autorise pas à jouir. Sois sage ou j'arrête." Je viens poser ma bouche sur la sienne. Lentement je suce ses lèvres et je joue avec sa langue, mon doigts toujours enfoncé dans son corps. Je le retire avec douceur pour recommencer entre ses fesses, forçant gentiment les muscles qui s'affolent, se crispent avant de me céder facilement le passage. "Jebote, qu'est-ce que j'ai envie de ton cul zlato. " Je mords ses lèvres "j'ai aussi envie de ta bouche... Supplie moi, supplie moi de te faire jouir, dis moi ce que tu me donneras en échange..."