Whatever it takes - Slavina

Mon regard s'adoucit, yeux dans les yeux, et je lève la main pour caresser l'orée de son visage. Je l'aime à l'infini, ce petit bout de femme qui sans cesse me tient tête et qui fait battre mon cœur follement. Je réprime un frémissement d'amour pur quand elle pose ses mains sur mes flancs et un sourire éclaire mon visage. "Je crois que tu me l'as déjà dit une fois ou deux..." ça m'amuse et me fascine tout à la fois, sa façon de me complimenter, de me trouver beau ou sexy. Au début je n'aimais pas du tout ça, maintenant je suis heureux de lui plaire. Je me voute à peine, la laissant retirer les pans de ma chemise, glisses ses mains dessous pour m'effleurer. Un rush de désir dilate mes pupilles.

Je mords ma lèvre inférieure, avant de reprendre une respiration discrète, mon souffle bloqué à cause de l'érotisme naturel de ses gestes, de son ton, de sa seule présence. C'est elle qui est hyper sexy, à hérisser les poils de mes bras. Elle me parle en serbe avec son air à faire fondre un iceberg (et je suis loin d'en être un ! ) Je me penche encore en glissant ma main dans ses cheveux, la laissant s'accrocher à mes flancs pour me tire à elle. Mes lèvres se joignent aux siennes avec cette sensation délicieuse de vertige. Ma langue cherche la sienne d'abord doucement avant que le baiser ne prenne de l'ampleur. Ma main se referme sur sa nuque, fermement pour l'attirer plus près de moi, je mange sa bouche, laisse mon souffle se mêler au sien avant de dire entre grondement et ronronnement "ti si divna."


D'un geste, je m'écarte et la fait pivoter, sans échappatoire. Je me colle à son dos, ses mains sur la vitre, face à la vue de Brooklyn qui s'étend sous à nos pieds. Ma bouche se pose sur son cou nu, mes doigts accrochant la fermeture éclair de sa robe. J'hésite mais finalement je laisse la tirette pour venir remonter le tissu directement des cuisses aux hanches, dans un crissement de tissu sur la soie de ses bas. Mes pouces se promènent sous ses fesses, appréciant la douceur de la peau. Mon souffle est rauque sur sa nuque "srce, volim te."

Je hausse les épaules. Je le dis encore... T'es beau en costume... T'es beau constamment. Je ne peux pas concevoir qu'il n'en ait pas conscience, je ne peux pas être la première à le lui avoir dit, encore moins la première à le lui faire sentir. Il y a quelque chose en lui qui m'attire irrésistiblement, quoiqu'il fasse. Tout chez lui me plaît, son regard noir et grave, les fossettes qui se creusent sur ses joues lorsqu'il sourit (il deviendrait fou si j'osais lui dire qu'il a des fossettes !), le timbre rauque de sa voix, sa carrure imposante, enveloppante contre laquelle je disparais toute entière quand il referme ses bras sur moi. Il ne me croirait jamais, mais même au-delà de la passion qui m'attache à lui, je n'ai jamais trouvé un homme qui me plaise autant. D'autres seraient sans doute considérés comme plus beaux aux yeux du monde, mais ils ne le sont pas aux miens.

Une vibration brûlante ondoie le long de mon corps quand il se penche pour happer mes lèvres des siennes, et je crois frôler la tachycardie comme une ado qu'on embrasserait pour la première fois. Subjuguée, je me demande pour la millième fois comment il peut encore me faire un tel effet après tout ce temps, et je me hisse sur la pointe de mes escarpins pour mouler mon corps contre le sien.

Comme très souvent, je ne saurais dire à quel moment le jeu entre nous s'est transformé en désir urgent, mais le fait est que ma peau se hérisse et tremble de trop vouloir la sienne. A tel point que je couine d'affolement en me retrouvant face à la baie vitrée, qui bien qu'elle m'offre une vue magnifique me prive de la chaleur de sa bouche. La tête penchée sur le côté pour offrir ma nuque à ses lèvres, je soupire d'une voix bien plus implorante qu'autoritaire : Skini me, moja duša, molim te... Je veux bien qu'il me prenne là, debout contre la vitre, mais j'ai besoin d'être nue dans ses bras pour ne plus avoir la sensation que ce n'est qu'un instant volé au temps et qu'on va devoir se séparer de nouveau.

Je souris dans son dos, flatte ses hanches, malaxe ses fesses avec une lente volupté qui me fait bander. Je lèche son cou, le mords tendrement en faisant remarquer "Mnogo si napredovao. Da, da moj andjeo, skinuću vas" J'ai d'abord remonté sa robe sur ses hanches, pour pouvoir caresser ses cuisses, ses fesses, passant sur le tissu et surtout me repaissant de la peau accessible entre les bas et la culotte de dentelle qui souligne si joliment son cul. Assez docilement, j'obtempère pour baisser la fermeture éclair. Son échine serpentine se dévoile entre les pans que j'écarte. Je la jalonne de baisers en faisant tomber le vêtement. J'accompagne ce dernier jusqu'à être penché sur elle, tomber à genoux pour être à hauteur et mordre dans la chair.

Je presse puis écarte les globes crémeux de ses fesses qu'elle cambre sous ma bouche. Doucement, je glisse ma langue tout le long avant d'aspirer la chair sensible pour tenter de la mordiller. Je goûte Nina, avec délectation. Durant ces longs mois c'est quelque chose qui m'a énormément manqué, son goût, son odeur, la toucher. Mes sens étaient devenus aveugles, inutiles, amputés. Je ne me hâte pas, je sais qu'on est à l'abri, que cette chambre est nôtre pour la nuit et ça me donne assez de self-contrôle pour me maîtriser.

Je rougis légèrement à son compliment qui me flatte, je n'ose encore me risquer à parler serbe que pour des phrases très courtes, de crainte qu'il ne se moque de mon accent, de peur de me tromper sur les mots aussi... Je ne voudrais pas gâcher l'instant en lui demandant n'importe quoi ! Ma peau se hérisse au passage de sa langue et je retiens mon souffle en fermant les yeux, tentant d'apprivoiser l'arc électrique qui se propage dans mes nerfs. Mais il se laisse tomber à genoux derrière moi et je rate une inspiration, reprends mon souffle dans un couinement d'anticipation fébrile. Je pose mes mains à plat sur la vitre, froide sous mes paumes, creuse le dos pour m'offrir indécemment à ses baisers.

A sa façon de me toucher, à la vitesse à laquelle son souffle se fracasse sur ma peau aussi, je devine qu'il veut prendre son temps, et mes muscles se bandent de tension contenue. Physiquement, je ne suis pourtant pas en manque, je devrais même être amplement rassasiée pour la journée. C'est mon esprit qui, lui, n'en a jamais assez. Le désir que j'ai de lui est sans cesse renouvelé, toujours plus fort, toujours plus impérieux. Mais aujourd'hui je me sens plus sereine, sans doute grâce à notre conversation difficile, et l'envie de jouer persiste en toile de fond. Je me tends plus fort vers lui, mords ma lèvre avant de souffler : Encore. Je n'ai pas nécessairement envie de prendre le contrôle ou de lui donner des ordres, en revanche je veux savoir s'il me laissera faire...