something to prove - Solo contre adversaire aléatoire.

Je pense être bien remis de ma blessure, c'est ce que dit le médecin et j'ai pu reprendre un peu de sport. Je reprends le boulot demain après des vacances et je me sens globalement bien. Seulement, si physiquement tout semble rentrer dans l'ordre, je crois que j'ai besoin de me rassurer sur ma capacité à me battre. C'est pour ça que je suis ici. Je n'ai rien dit à Nina, je ne veux pas me taper la honte devant elle si je me prends une branlée, ce sera déjà assez compliqué de justifier les bleus que je vais inévitablement me ramasser à mois d'être vraiment brillant. A dire vrai, je sens bien que je ne suis pas au top de ma combativité et ça me fait un peu peur, ou chier, ou les deux. Est-ce que mes projets de fonder une famille - une vraie avec femme, bébé, maison, chien, m'a rendu ramollo ? J'angoisse. Un rail de coke et de goulées de vodka plus tard, j'angoisse moins, ha ha.

L'endroit est le même que d'habitude, cet immeuble désert en dehors de la ville. Il caille, et le froid s'insinue sous mon pull noir à l'écusson des Tigrovi. Je ne l'avais pas mis depuis des semaines, je suis bizarrement heureux de l'arborer à nouveau, malgré les déboires avec mon père. Nous sommes toujours un peu en froid et les rares fois où je suis allé au QG, il n'était pas là ou m'a évité. Il faudra quand même que j'aille lui parler de notre projet de mariage, ça pourrait l'apaiser. Il faut juste qu'il avale la pilule de mon choix de vie, et franchement, je crois que me voir fonder une famille va lui faire plaisir finalement.

Je vais voir l'organisateur des combats pour lui demander de me foutre dans la liste. Je ne veux pas un minet pour combattre mais je ne demande pas non plus le champion d'arène, je vais pas avoir les yeux plus gros que le ventre pour ce test. Je suis à présent impatient, fébrile sous des dehors qui se veulent calmes. Il me désigne mon adversaire et mon regard se pose sur lui pour le jauger.