The smokes got the club all hazy. | Zarko
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The smokes got the club all hazy. | Zarko

Levine Filipovic
Levine Filipovic
Messages : 58
Date de naissance (rp) : 22/11/1992
Localisation (rp) : Au fond d'un verre et du trou, bien souvent. Trop souvent.
Emploi (rp) : Barmaid constamment confondue avec une stripteaseuse ou une pute. Elle se rêve artiste, graffeuse. Coursière pour les Yilan.
Statut civil (rp) : En couple (PNJ).
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The smokes got the club all hazy. | Zarko Dim 4 Aoû - 11:23



3 août, 23h15
Une épaisse fumée plombait l’atmosphère, crevée par le jeu incessant des lumières rouges et bleues, si caractéristiques du club, qui dansaient au rythme d’une musique électronique particulièrement lascive. Il y avait foule ce soir, plus qu’à l’accoutumée. Les habitués avaient leur table, les membres de l’organisation leur loge privative, mais la clientèle nouvelle, elle, se faisait plutôt rare. L’annonce de la résidence d’un DJ berlinois en vogue, par contre, avait fait mouche. J’ignorais quelle ficelle Zahir avait tirée, ou quelle fille il lui avait promis en fin de nuit pour l’attirer, mais son nom suffisait à remplir les lieux et à créer à l’extérieur une file d’attente longue comme le monde.

Le Terminal était un nom plutôt quelconque à Sarajevo. Il ne rayonnait ni une réputation d’excellence ou de haut-de-gamme, ni ne sonnait comme ces vieux bouges crasseux aux allures de coupe-gorge dont on mettait en garde les touristes. Il était vieux comme ses propriétaires, avait connu ses instants de gloire comme l’oubli dans un cercle qui n’en finissait jamais. Si petit autrefois, Zahir avait racheté l’intégralité des murs du bâtiment pour construire sur deux étages une petite institution servant avant tout de façade à Yilan. Certains grands hommes d’affaires et politiciens venaient parfois perdre de précieuses heures et marks en spiritueux hors de prix et danses privatives qui finissaient par écorcher les genoux des danseuses, mais c’était surtout les Turcs et les Perzi qui pouvaient se targuer de fréquenter les lieux quotidiennement.

De mon comptoir, j’observais les nouveaux visages s’ébahir des prouesses des danseuses, plus belles les unes que les autres, enserrées dans leur dignité mise à mal et le peu de vêtements qui recouvraient leur corps parfait. Elles ne soupçonnaient pas la chance qu’elles avaient d’être ici, de pouvoir donner libre court à l’expression de leur art dans une institution qui restait sécurisée quand certaines de leurs collègues se faisaient crever à coups de reins et de surin dans les rues mal fréquentées des quartiers malfamés. Elles n’étaient ici que parce qu’elles étaient jolies, bien trop pour le trottoir, bien trop pour qu’on ne les garde pas sagement à l’œil. Elles ignoraient que c’était plus simple au Terminal, malgré leurs genoux griffés et leur volontée brisée, malgré les crasses qu’elles gardaient en mémoire sans broncher de peur des représailles de leur Dieu. De notre Dieu à tous. Zahir était maître en son royaume, et bien qu’il répondait à Tahar, notre parrain n’avait qu’un droit de regard restreint sur la manière dont le Diable traitait sa marchandise.

Du coin de l’œil, je vis la lourde porte dérobée qui séparait le club du reste de l’immeuble vomir la silhouette massive de l’un des hommes de main des Aydemir. Il serpenta entre les tables des clients et les serveuses qui venaient assurer un taux d’ébriété suffisant. Je voulais croire qu’il ne se dirigeait pas vers le bar, que son regard vide d’armoire à glace décérébrée ne cherchait pas à agripper le mien. Les chiens du maître avaient l’air rêche des pitbulls qu’on entraînait à mordre sans jamais lâcher prise. Je me détournai, faisant mine de m’intéresser au cocktail que je préparais pour une table privilégiée, jusqu’à ce que sa main de géant m’attrape l’épaule, déclenchant immédiatement l’envie-réflexe de lui carrer mon poing dans les dents. Il se pencha sur le zinc, s’allongeant presque de tout son immense long sur le comptoir pour m’aboyer dessus.

« Eh Picasso. »

Ce peintre-là construisait des tableaux déconstruits comme mon cœur.

Je plantai un regard mauvais dans celui de mon interlocuteur, espérant le dissuader de poursuivre la quelconque demande qu’il avait à formuler et qui venait de plus haut, en vain. Pas un bonjour, pas un sourire, il claqua trois mots, pourtant courts, qui eurent le chic de lester mon estomac d’une chape de plomb :

« Zahir t’attend. »

Le Diable, quand il s’adressait à ses sujets, n’avait pas de temps à perdre en formules de politesse hypocrites. Ses désirs étaient toujours d’une clarté affolante.

Le gorille s’en retourna à ses occupations, me laissant le ventre en vrac, avec l’envie cuisante de prendre mes jambes à mon cou. Je tentai tant bien que mal de remettre en place mes entrailles et mon courage en avalant d’une traite le negroni qui s’apprêtait tout juste à partir. Je grimaçai. Si le moindre doute subsistait encore quant à mes aptitudes de barmaid, il venait d’être réduit à néant par le short drink infect qui acheva de me nouer la gorge.

Je rassemblai le peu de contenance dont j’étais capable, contournai le bar et fendis la foule pour grimper les étages jusqu’aux coulisses. Coincés entre le club et l’appartement de mon enfance, le niveau alloué à l’administration des affaires plus ou moins légales de la Famille s’apparentait à des boyaux immondes où régnaient constamment une odeur de cigare et un froid de canard. Je ne fis pas plus de trois pas dans les couloirs que l’ombre menaçante du Diable se profila au loin, filant dans ma direction avec un calme malsain. Moi, je me fis instinctivement petite, croisai les bras sous ma poitrine, retenant mon souffle. J’entendis mon âme, cette connasse lâche, se carapater dans la direction opposée.
Zahir passa à ma hauteur sans m’accorder un seul regard. Il s’immobilisa quelques pas plus loin, tourna sur ses talons pour me jauger de haut en bas, puis de bas en haut, son regard traînant sur mes jambes nues.

« J’ai plus le temps, Aşkım. Son accent me fila la nausée. Sois là demain avant l’ouverture, faudra qu’on cause. »

Simple et tranchant. Redoutablement efficace. Il disparut aussi vite qu’il était arrivé, se mêlant aux ténèbres dont il était né.

La gorgée d’air glacé qui inonda mes poumons lorsqu’il se fut éloigné manqua me noyer. Je baissai les yeux vers mes bras tremblants, vers mes genoux qui jouaient les percussions en s’entrechoquant. L’envie de respirer autre chose que l’oxygène vicié par la présence de Zahir me prit davantage aux tripes que le besoin de boire un verre pour faire passer la pilule douloureuse du surnom affectueux par lequel il se permettait toujours et encore de m’appeler, même après tant d’années. Je courus presque pour me sortir de là, pour échapper aux souvenirs qui menaçaient de me revenir à la gueule, faisant un détour par les vestiaires pour attraper la veste de fausse fourrure rose et rouge dans laquelle je me réfugiai, comme si la coupe courte du vêtement suffirait à masquer toutes les parcelles de peau tatouée que le body échancré faisant office de tenue de travail dévoilait …

Il ne me fallut pas une minute de plus pour trouver l’issue de secours qui donnait sur une ruelle tranquille à l’arrière du Terminal où nous avions un peu tous l’habitude de fumer. J’appuyai un peu trop violemment contre la barre d'ouverture, si bien que la porte s'ouvrit brusquement, s'écrasant avec fracas contre le mur extérieur du bâtiment sans que je n'aie le temps de l'intercepter. Je grimaçai, jurai dans ma barbe, comme inquiète pour le panneau de métal qui en avait pourtant vu d'autres. L’air frais du dehors enserra mon corps d’un frisson libérateur, et je m’effondrai le long de la façade, ramenai mes jambes contre ma poitrine. Je fermai les yeux, tâtonnai les poches de ma veste à la recherche du paquet de cigarettes abandonné là avant le début du service. La bouffée de nicotine fut salvatrice, et le goudron qui englua mes poumons eut au moins l’avantage de soulager mon cœur d’un poids.
Je restai plusieurs minutes dans le silence, enchaînant sans m’en rendre compte deux ou trois doses de cancer, dont la dernière resta coincée entre mes lippes maquillées alors que je me relevai pour reprendre le travail. Je me sentis con, plus con que jamais, en constatant la porte close. Comment aurait-elle pu rester ouverte si je n’avais pas eu le réflexe de coincer la cale permettant d’éviter ce genre d’embarras ? J’échappai un juron, manquant faire tomber la Philip Morris qui me pendait aux lèvres. Un coup de poing dans le métal plus tard, je remontai la rue pour gagner le trottoir, mes phalanges endolories et mon égo mis à mal. Mes talons beaucoup trop hauts claquèrent sur le bitume alors que je franchissais les nombreux mètres qui me séparaient de l’entrée du club. Les mains enfoncées dans les poches, l’air sombre, je priais pour qu’aucune voiture de flics n’ait l’idée de passer à cet instant précis. Mon élégance de pute, les fesses à l’air, m’aurait certainement valu un bel aller simple pour la geôle la plus proche.

Je remontai la façade avant du bâtiment, ravalant les injures qui me venaient quand les regards lourds des personnes faisant la queue pour espérer passer une bonne soirée s’appesantissaient sur mes jambes encrées.

« Tu t’es encore enfermée, ricana le physionomiste en ouvrant grand l’entrée du Terminal.
- Oh ta gueule.
- Putain Picasso, file-moi ça. »

Il me confisqua ma cigarette, coinçant le filtre marqué de rouge entre ses lèvres avant de refermer la porte derrière moi. L’ambiance écrasante du sas bondé ajouta à mon humeur massacrante. Je jouai des coudes pour m’extirper de cette foule agglutinée, passai la sécurité et descendis les marches jusqu’à l’étage inférieur où m’attendait mon zinc. Dans mon empressement, je bousculai l’épaule d’un grand gars auquel je n’accordai qu’un mot empressé.

« Pardon. »
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Zarko Hodzic
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Re: The smokes got the club all hazy. | Zarko Dim 4 Aoû - 11:56

L’immense lassitude que Zarko ressentait était pénible mais somme toute habituelle, condamné à effectuer encore des choses inintéressantes à ses yeux simplement pour obtenir bonne grâce de tous les hommes grouillant dans ce bureau trop petit. Il n’était bon que sur le terrain et tout le monde le savait, essuyant sans mal son manque d’investissement au sein des quatre murs interférant avec sa liberté. Il n’avait eu aucune difficulté à imposer sa personnalité dès qu’il était arrivé quelques années plus tôt, jouant de son honnêteté et son infatigable franc-parlé. Ca avait fait jacasser certaines vieilles carnes croulantes du poids de leur expérience mais Zarko n’en avait jamais été touché ni même interloqué, habitué à ce qu’on le prenne pour ce qu’il était, tout bonnement. Il avait quelques vrais amis au sein de la police et étrangement, son grade évolué n’avait pas du tout interféré avec ces relations, l’homme restant immuablement ce qu’il était sans jamais avoir la prétention d’être plus important que d’autres. Parmi eux, Emil, préféré à son véritable patronyme Emilijan. C’était un grand gaillard, dont la voix grave et cireuse résonnait toujours quand sa quiétude qui faisait de lui uniquement ce qu’on connaissait était ébranlée. Il avait des airs du Che quand sa barbe qu’il s’évertuait à raser sans cesse repoussait et Zarko s’amusait de ça comme un gosse. Emil connaissait pratiquement tout de la vie du sergent, des déboires que ses débuts avaient connus jusqu’aux simples changements de décoration qu’il faisait dans son appartement. C’était donc tout naturellement que sortaient ces deux célibataires endurcis, cherchant pour leur âme en peine un peu de réconfort temporaire.

C’était donc le Che qui avait proposé cette soirée, taisant le nom du lieu afin que Zarko ne s’apperçoive pas de la supercherie que son ami était en train de ficeler mais sa confiance inflexible l’empêchait de se rétracter, au plaisir du collègue. En contrepartie, ce dernier devait jouer les taxis et c’était loin de le déranger puisque le gaillard ne touchait pas à l’alcool, contrairement à Hodzic qui s’était remis à boire modérément. Son ami ne comprenait d’ailleurs pas par quel miracle il était parvenu à se limiter comme il le faisait et comment il pouvait éviter de retourner dans ses travers. Néanmoins, il savait pertinemment que le brun était quelqu’un de persévérant avec une volonté de fer et ne s’en souciait donc pas davantage.

Comme à chaque fois qu’il sortait, Zarko s’apprêtait avec une attention toute particulière de ceux qui cherchaient à plaire sans doute dans la volonté de trouver une fille ou deux qui pourraient soulager la pression sourde qui grandissait au fond de son ventre et au creux de ses reins. Bien sûr, il se retrouvait rarement seul à un comptoir et à en juger le succès qu’il avait auprès de la gente féminine, cela ne risquait pas de s’affaiblir, bien au contraire. Ce fût seulement quand il se regarda dans le miroir qu’il se rendit compte que si Emil avait été si insistant pour ce club, c’était sans doute qu’il y avait anguille sous roche et il réfléchit un instant. Si c’était bien une boîte de strip-tease, comme il le présentait, il y aurait certainement beaucoup plus d’hommes que de femme et donc, les espoirs du policier furent bien vite assommés. On sonna à la porte et il finit par se parfumer avant d’aller ouvrir. Emil apparut. Zarko lui confia une accolade amicale avant de le laisser entrer et prendre la parole.

« Mec, c’est pas clair ton histoire. Il attrapa une canette de soda fraîche qu’il glissa entre les mains de son ami et se servit une bière.
- Sérieux Hodzic, me dit pas que t’a jamais mis les pieds dans un club de strip-tease !
- Tu veux la vérité ? Sûrement plus que toi ! »

Leur rire résonnèrent en écho parce qu’Emilijian avait une dizaine d’années de plus et qu’automatiquement, ça faisait du sergent un jeune homme moins expérimenté bien qu’en vérité, les nombreuses escapades inavouables de Zarko faisaient de lui un homme accompli. Ils se mirent en route pour le club et comme prévu, le grand gaillard qu’était son ami était aux commandes et dans une habitude loin d’être prête à s’essouffler, ils chantonnèrent à tue-tête une musique des années soixante-dix qu’ils repassaient en boucle.

Les sourcils du sergent se froncèrent dans un questionnement tout à fait valable: Où, putain, avaient-ils posés les pieds ? L’enseigne lumineuse du club gardait son air des années quatre-vingt et quand il y réfléchissait, cela semblait être loin des goûts de Zarko. Dans un soupir, le trentenaire fit volte-face et se rendit compte du plaisir coupable qu’ils allaient commettre puisqu’il croyait connaître ce lieu en le nom du Terminal. Seulement, à Sarajevo, rien n’était vraiment interdit, ni même leur présence ici et pas non plus les choses qui se passaient entre ces quatre murs. Une chose était certaine: l’argent payait tout, aussi bien le silence que les corps qu’ils allaient toucher.

« Je suis pas sûr qu’on soit les bienvenus ici, Em’.
- Fais moi confiance pour une fois, sergent. »

Zarko haussa les épaules en acquiesçant puis suivit son ami sortant de la voiture pour se diriger vers la foule presque essentiellement composé d’hommes dont les effluves de testostérones se sentaient à des mètres à la ronde. Il fallut de longues minutes avant que les policiers ne puissent entrer pour arriver finalement à la sécurité qu’ils passèrent sans encombres. Le Che s’enfonça immédiatement dans la salle arrière, se frayant un chemin dans l’agglutination de corps embrumés que formait la population du Terminal et Zarko ne le suivit pas instantanément, fut d’abord plus réservé et plus observateur. Il descendait les marches une par une, instantanément enveloppé de l’ambiance lascive qui régnait au sein du club et fut tout d’un coup heurté par une boule de poils rouge ou rose; il ne savait pas exactement avec la lumière tamisée et les néons colorés. Il fronça immédiatement les sourcils, jetant un oeil quelque peu pervers aux jambes nues et tatouées de la fille qui venait vraisemblablement de le bousculer. C’était seulement après son inspection intrusive qu’il posa les yeux sur le visage tâché d’une nuée d’éphélides d’une rousse dont les yeux ne lui étaient pas inconnus.

« Putain ! Filipovic ! » Qu’il s’exprima, désarçonné par la tenue affriolante de sa filleul.

Il eut un nouveau coup d’oeil sur son corps quasiment nu avant de déglutir et revenir sur son regard, infiniment troublé par la situation qui se présentait à eux.

« Qu’est-ce que tu fous là ? » Ajouta-t-il, s’imaginant sans mal Lev danser sur l’un des podiums érigés au fond de la pièce où des nanas en tenue d’Eve se trémoussaient déjà.
Levine Filipovic
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Re: The smokes got the club all hazy. | Zarko Dim 4 Aoû - 19:34



Ce ne serait qu’un bleu de plus à ajouter au compteur. Avec mon éternelle maladresse, ce n’était plus les ecchymoses qui me faisaient peur. J’appartenais à cette partie bien particulière de l’humanité qui n’était pas foutue de vous éviter un meuble, et cela même en faisant un détour d’un mètre pour ne pas se cogner le petit orteil ou toute autre partie sensible du corps. Je m’étais fait une raison avec le temps : qu’importe le nombre de centimètres entre un coin de table et mes cuisses, il y aurait toujours la table basse quatre pas plus loin pour me rappeler que la vie était une chienne en me croquant le mollet. Le coup d’épaule, j’allais donc y survivre sans mal. Le poing dans le cœur, en revanche, je n’étais pas persuadée de l’encaisser aussi facilement. Je me figeai sur place en entendant mon nom, me tendant de tout mon petit être sur mes talons vertigineux, manquant vaciller sous l’émotion. Certaines personnes appréciaient recevoir la visite d’amis sur leur lieu de travail, et je ne doutais pas que ce devait être agréable pour un barman de pouvoir souffler entre deux clients agaçants en profitant d’un verre avec les copains. Mais ils avaient généralement l’avantage de porter un pantalon pour les protéger des regards, ce dont j’étais cruellement dépourvue à cet instant précis.

La musique assourdissante du club ne suffit pas à couvrir les mots qui me parvenaient ; j’aurais reconnu la voix de la raison même les tympans collés aux baffles d’un concert de brutal death metal. Je l’entendais trop souvent me souffler dans les bronches durant mes moments de perdition pour se pas savoir l’identifier entre mille ... Je tournai des yeux ronds de merlan frit vers mon Jiminy Cricket rien qu’à moi. My own fucking personal Jesus, en chair et en os. Tellement réel que Saint Thomas lui-même en aurait bouffé ses sandales d’apôtre. Elle était belle, ma conscience, avec ses grands orbes verts qui me fixaient comme si je venais d’un autre monde, et sa tenue sélectionnée pour plaire à la gent féminine. Elle était plus belle que moi, qui perdais toutes mes couleurs et me faisais l’effet d’une petite souris désireuse de retourner dans son trou.

« Hey, mumurai-je à peine, la voix restée coincée derrière la glotte. »

Le compte des trop nombreux verres avalés depuis le début de la soirée me sauta à la gueule. Et celui des jours depuis la dernière fois que j’avais fait acte de présence à une réunion des Alcooliques Anonymes également. Je blêmis encore un peu plus en voyant les yeux de mon parrain faire le tour du propriétaire. Je ne criais jamais ma profession bancale sur les toits. Hodzic savait pertinemment que je passais mes soirées derrière un bar quand je n’étais pas affalée dessus à entretenir ma cirrhose. Y avait aucun mal à travailler comme serveuse, chacun gagnait sa croûte comme il le pouvait. Mais bosser en tenue presque inexistante derrière le comptoir d’un club de strip-tease où les danseuses étaient connues pour ouvrir grand leurs cuisses et leur bouche pour peu qu’on les paie suffisamment, ça, je me gardais bien de le dire. Ca faisait tout de suite plus tache. Ca faisait moche, même. Et je n’avais pas besoin de la pitié des gens. Je n’avais pas besoin qu’on me considère comme une gosse en manque d’estime qui se faisait troncher sur son radeau en échange de quelques marks coincés dans le string qu’on ne prenait même pas la peine de lui enlever.

« Qu’est-ce que tu fous là ? »

Je jaugeai mon interlocuteur de haut en bas, interdite. Comme si ma tenue ne suffisait pas à éclairer toutes les lanternes du monde quant à ce sujet. Ca paraissait plutôt évident qu’une fille à moitié nue en plateformes de quinze centimètres ne faisait pas partie de la clientèle. Une fraction de seconde seulement, le fait qu’il me prenne pour une pute me traversa l’esprit, et je ravalai le haut-le-cœur qui me ravagea le palpitant.

« J’t’avais dis que je bossais dans un bar, nan ? »

Ca sonnait faux comme un violon désaccordé d’avoir passé trop de temps au soleil. Je nouais mes bras sous ma poitrine, rapprochant les pans de ma veste beaucoup trop courte, me poussant contre le mur pour laisser passer deux hommes qui descendaient les escaliers dont nous gênions clairement le passage. Je dévalai les dernières marches, Zarko sur les talons, et fis quelques pas dans le club, mes prunelles paniquées cherchant un quelconque échappatoire.

« J’te pensais pas du genre à fréquenter une enseigne comme la nôtre. »

Je le piquai par simple mécanisme de défense, à défaut de trouver autre chose. La pompe derrière ma cage thoracique me brûlait, et mes poumons n’avalaient qu’un air glacial quand le reste de mon corps crevait de chaud comme de honte. C’était douloureux d’être mal vue. Ça vous fracassait l’égo en deux avec une facilité déconcertante.

« Ça va être compliqué ce soir mec, il y a plus une seule table libre. »

Mon attention se fixa immédiatement vers l’homme aux allures de commandant révolutionnaire d’une guerre passée qui s’adressait à Hodzic. Sautant sur l’occasion, je me redressai, balayai le premier niveau du regard et repérai immédiatement trois fauteuils réservés non loin d’une scène.

« Suivez-moi, on devrait pouvoir trouver quelque chose. »

Les mains tremblantes, j’accompagnai les deux hommes jusqu’à la table que je débarrassai du petit encart supposé découragé toute âme aventureuse de s’installer ici. Je leur accordai un sourire factice, leur assurant qu’une serveuse viendrait rapidement prendre leur commande, et tournai les talons. Il me fallut un effort considérable pour ne pas courir me réfugier derrière le bar et, sur le chemin du retour, je fus alpaguée par l’une des filles en charge du service ce soir. Elle me pressa le biceps, ses yeux noirs lançant des poignards.

« Qu’est-ce que tu fous ?
- C’est des types importants, d’accord ? Mets-les bien. Et passe leurs consos sur ma note.
- De quelle note tu parles, grinça-t-elle.
- J’en sais rien, crées-en une ! Mais me casse pas les couilles. »

La collègue me lâcha dans un sifflement agacé de vipère avant d’aller serpenter jusqu’à la table de mes invités. Pourvu que le Diable ne se mette pas en tête de descendre de sa tour d’ivoire maintenant. Je priais en regagnant mon radeau, jetai ma veste dans un coin, l’envoyant valser dans une rangée de pintes qui menacèrent s’éclater au sol comme le peu de contenance qu’il me restait ce soir. Dans un réflexe idiot, j’attrapai une bouteille de raki et un verre. Mes doigts tremblants renversèrent plus d’alcool sur le comptoir que dans le shooter, et il fallut un miracle pour parvenir à le porter à mes lèvres sans le renverser.
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Re: The smokes got the club all hazy. | Zarko Mar 6 Aoû - 10:24

C’était un maelstrom d’incompréhension et de sons assourdissants qui s’agitaient dans l’esprit du flic en analysant la situation qui se présentait à eux. Levine n’était pas particulièrement bavarde mais elle avait lâché, un jour dont Zarko ne se souvenait de rien, qu’elle était barmaid mais cette information n’était pas réellement remontée à ses neurones à l’instant où la masse rosâtre de sa veste en fausse fourrure lui avait frappé l’épaule tout en lui agitant les poils près de sa bouche interloquée. La première idée qui lui vint à l’esprit quand ses prunelles clairs s’arrêtèrent sur ses jambes interminables et parsemées de tatouages, c’était que Lev arrondissait certainement ses fins de mois par quelques danses suaves et volages de celles qui se jouent devant eux, un peu plus loin lorsque l’on passait la salle. Hodzic appréciait Levine comme on apprécierait sa petite cousine et son besoin de protection envers elle passait la barre des dix sur dix puisqu’elle était sa filleul et que son devoir était bien évidemment de l’aider à atteindre les objectifs que lui même avait atteint quelques temps auparavant. Pour la première fois depuis longtemps, la grande toquante qu’était le coeur du grand brun s’agitait devant la rouquine, il balbutia puis se ravisa en se taisant, essayant de comprendre tant bien que mal dans le brouhaha que le club donnait, les paroles mélangées de la jeune femme.

Il remarqua sans mal le malaise qui faisait l’effet d’une bombe entre eux. La rouquine, d’ordinaire déjà pâle, le semblait encore plus lorsque les néons rétablissait pendant quelques secondes la véritable lumière de la pièce et encore plus quand ces derniers se mettaient à éclairer le tout en bleu. Lui, ressemblait plutôt à la surprise matérialisée, les yeux ronds, les lèvres entrouvertes dont le souffle était en train de faire perler l’humidité contre ses joues et puis ses sourcils se froncèrent doucement, s’imaginant petit à petit la véritable cause de leur rencontre ici. D’ailleurs, Zarko n’était pas tout blanc non plus, il n’avait pas grand chose à faire ici. Tout le monde savait ce que ce club renfermait et lui, représentant de la justice, se retrouvait là comme un cheveu dans la soupe, comme une dent de lait dans une bouche d’adulte. Le fait qu’elle puisse faire partie de ces filles qui se donnent pour quelques billets lui traversa l’esprit et c’est une tout autre émotion qui miroitait sur son visage. Il en devint peiné, dégoûté et presque triste. Le sergent adorait les femmes et leur corps plus que tout, donnait cher pour avoir la compagnie d’une d’entre elles mais n’avait jamais réellement donné d’argent pour passer la nuit avec une de ces créatures, observant toujours des valeurs qui lui étaient propres. Il aimait les club de strip-tease et jouait de ça pour se faire passer pour un tombeur mais là, sachant que ça toucherait Lev, il se ravisa et ravala sa peine dans le trou serré de son oesophage.

« Je le savais oui. Mais je savais pas que c’était dans ce genre de bar. »

Il n’était pas là pour lui faire la morale ni même juger sa filleul, d’ailleurs, c’était bien la première chose qu’il assurait à tous les AA qu’il croisait. Le jugement était banni, quelque chose de imprononçable et ce encore plus que le nom de Voldemort. Alors, petit à petit ses neurones remis en action, il défroissa son visage pour ne plus rien transparaître, pour ne regarder plus que les yeux féminins et uniquement ses yeux. Il la suivit lorsque ses talons vertigineux se mirent à arpenter les escaliers tout en traversant la foule qui leur bloquait le passage. Il se fit d’ailleurs la réflexion qu’il devait être plus qu’inconfortable de se trouver en haut de ces échasses gigantesques. Le commentaire de la rouquine sonna aux oreilles slaves de Zarko comme un reproche, une réflexion de plus pour qu’il se mette à culpabiliser pendant que les rôles commençaient à s’échanger. C’était à lui de lui faire des leçons et pas le contraire, l’âge donnait à Zarko ce droit-ci et ne manquait jamais de le faire savoir à la jeune femme, pourtant tout semblait différent à cet instant.

« Ben tu vois, on en apprend tous les jours. » Dit-il, la langue pointue de celle des vipères qui veulent bien le montrer.


Il disait ça par pure ricoche, parce qu’elle avait voulu le piquer et qu’en retour, Zarko avait la volonté de le faire aussi, comme si leur relation était basée sur quelque chose de donnant/donnant. Emil les interrompit et il devint comme un ange gardien au dessus de la tête du sergent. Les yeux de Zarko dévièrent de la rousse au décolleté plongeant et aux jambes nues, préférant maintenant regarder son ami qui ne connaissait rien de leur relation.

« Merde. » Qu’il lâcha, presque déçu mais soulagé d’un autre côté, le cœur difficile à convaincre de rester ici sachant Levine dans les parages et à moitié nue.

Malheureusement, ils étaient contraints de suivre de nouveau la rouquine qui leur indiqua immédiatement une table et ils s’y installèrent sans attendre pendant que Lev se retourna pour partir rapidement, certainement mal à l’aise de cette situation. Zarko ne put s’empêcher de l’observer retourner à ses affaires, détaillant chacun de ses dessins épidermiques jusqu’à la lisière du body qu’elle portait en réalité à merveille. -Il s’en fit d’ailleurs la réflexion.- Il n’était plus concentré que sur elle ne voyait plus les créatures mythiques qui s’adonnaient à des danses quasiment sexuelles juste devant le nez des agents de police et c’était bel et bien perturbé qu’il se fit tirer de ses pensées par Emil.

« Tu la connais ? Demanda son ami, perspicace, devinant les regards que le slave lançaient à la serveuse à la fourrure rose.
- Non, j’la connais pas. » Répondit-il, froidement, les sourcils froncés avec la conviction que définitivement, il ne connaissait rien d’elle.

Zarko soupira en s’enfonçant dans le siège moelleux qui le retenait et ils passèrent commande à une autre femme aussi peu vêtue. Étrangement, il ne profitait en rien de la soirée comparé à Emilijan qui semblait, à contrario, dans son milieu. Son esprit n’était tourné que vers Lev et c’est seulement quand il se décida à porter son regard vers elle qu’il se rendit compte de l’alcool qu’elle venait d’ingurgiter à une vitesse royale.

« Emil, j’reviens. » Cria-t-il en se levant et marchant d’un pied lourd vers la femme qui soulevait tout un tas de questionnements en lui.

Il claqua son coude sur le comptoir alors qu’elle avait la tête baissée et quand leur regard se croisèrent, il ouvrit la bouche, les paroles cinglantes aux bords des lèvres.

« Que tu bosses ici en tant que strip-teaseuse ou quoi que ce soit d’autre est une chose et tu fais bien ce que tu veux. Mais que tu t’enfiles ça -Il désigna la bouteille restée sur le côté- presque sous mon nez, c’est pire qu’un putain de coup de pied dans les couilles pour m’envoyer chier. T’es sérieuse Lev ? » Il soupira, le regard noir et la nausée qui lui soulevait l’estomac. Il n’était pas parrain pour rien, prenait son rôle extrêmement à cœur et souhaitait plus que tout que la jeune femme s’en sorte comme il avait pu s’en sortir.
Levine Filipovic
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Re: The smokes got the club all hazy. | Zarko Mer 7 Aoû - 2:39



Le goût rassérénant du tord-boyau, s'il me ravagea l'œsophage, eut au moins le don d'apaiser un peu le feu qui me brûlait le palpitant. J'essuyai mes lèvres tremblantes de colère d'un revers de main. Il n'avait rien à foutre ici, Zarko. C'était pas son monde. Le Terminal, Yilan, le dieu-Aydemir, c'était mon culte, ma religion. Pas la sienne. Il n'avait pas à venir se recueillir dans un temple comme celui-là. Je n'avais pas le droit de lui en vouloir, et pourtant je le conchiais d'avoir posé les pieds dans ce bouge de merde. Mais plus que tout, je m'en voulais de l'avoir laissé me voir ainsi. C'était déjà suffisamment humiliant qu'il me figure en victime pathétique de l'alcool, c'était plus dégradant encore qu'il puisse me penser prisonnière de la prostitution. L'orgueil en prenait un coup. Et ce connard était déjà à terre, rien ne servait de lui enfoncer davantage le nez dans la boue.

Ça devait prendre tout son sens maintenant, en tous cas. La jolie petite Lev, avec ses grands yeux ternes et son foie décati, qui ne pouvait pas sortir le nez de l'éthanol parce qu'elle en respirait les vapeurs à longueur de soirée pour s'abrutir avant qu'on la tringle.

J'éloignai rageusement la bouteille d'eau-de-vie, avec dans l'âme une rancune crasse. J'en voulais souvent à la Terre entière, mais la plupart du temps, c'était ma propre personne qui me filait la nausée. Le cœur au bord des lèvres, je relevai les yeux vers la salle pour me retrouver nez-à-nez avec mon cauchemar. À trois centimètres près, c'était du bouche-à-bouche qu'il me faisait - ce qui aurait sans doute été plus opportun vu la compression de mes poumons en le voyant si proche. Je manquai d'air et tourner de l'œil. Et, à défaut d'en trouver à cette altitude, un sursaut du diable me fit sauter sur place, comme si je pouvais grappiller un peu d'oxygène en m'éloignant du sol. Si petits que nous étions, mon mètre soixante-et-un et moi, on faillit tout de même s'encastrer dans le faux-plafond. Zeb se serait bien gaussé s'il m'avait vu. Toute gosse, il me répétait qu'on ne sursautait que parce qu'on avait pas la conscience tranquille. Il me disait aussi qu'on ne frissonnait que quand un djinn nous frôlait d'un peu trop près. Tout ce que j'en retenais c'était que ma conscience était tellement coupable qu'elle me faisait faire des bonds de cabri effarouché. Ça devait me donner l'air ridicule.

Le regard émeraude de mon croquemitaine me transperça de part en part, comme une lame. Ça pissait le sang dans mon esprit, et le cerveau foutait le camp en voyant le désastre. Les mauvais capitaines ne s'attardaient pas quand ils voyaient leur navire couler. Ils abandonnaient la barre, et c'était chacun pour sa gueule. L'encéphale était de ces pleutres-là. Je l'entendis enfiler son gilet de sauvetage et sauter à l'eau pour sauver sa peau. Tant pis pour l'épave que ça faisait de moi !

« Que tu bosses ici en tant que strip-teaseuse ou quoi que ce soit d’autre est une chose et tu fais bien ce que tu veux. Mais que tu t’enfiles ça presque sous mon nez, c’est pire qu’un putain de coup de pied dans les couilles pour m’envoyer chier. T’es sérieuse Lev ? »

Il y avait du dédain dans sa voix, du venin dans ses mots. Ses brûlots me cramèrent plus la peau que toute l'encre qu'on avait pu injecter en dessous. Ses propos coururent dans toutes les couches de l'épiderme, je les sentis s'enfoncer vicieusement jusqu'à poignarder mes os.
Ou quoi que ce soit d’autre. Ça résonnait déjà dans le néant qui séparait mes deux oreilles. Ça piquait plus qu'une aiguille enfoncée sous l'ongle, en tous cas. Parce qu'on savait bien ce qu'il voulait dire par là, et que la seule raison d'avoir contourné le problème, c'était son incapacité à prévoir si oui ou non la bouteille qu'il désignait rageusement allait lui éclater dans et à la gueule.

« Qu'est-ce que tu veux qu'j'te dise, que je crachai. Si tu te mêlais de tes affaires et du cul de la nana devant toi sur le podium t'aurais pas à supporter mon manque de respect. »

C'était plus bas que tout. La réplique cinglante d'un enfant qu'on réprimandait et qui se sentait l'envie de faire mal en vomissant sur l'aide, le soutien, et même l'amour reçus d'un proche. C'était torve, même pas digne des chiens qu'on trafiquait avec les Yilan.

J'accordai un sourire hypocrite à mon interlocuteur puis tournai le regard vers un visage inconnu accoudé au bar. Mes lèvres maquillées s'étirèrent en un rictus commercial qui sonnait faux, mais le type était déjà trop imbibé pour se rendre compte de ça. Il me confia sa commande, articulant avec grand peine quelques syllabes que je traduisis du mieux possible, appréciant cette excuse qui me permettait de m'éloigner un peu de mon parrain. Le lieu était mal choisi pour se foutre joyeusement sur la gueule à coups de joutes verbales. On s’était déjà trop souvent pris le bec avec Hodzic sur mon incapacité à tenir mes engagements dans le programme de sobriété qui me collait aux fesses depuis sept ans maintenant, mais là, c'était loin d'être le bon endroit pour se crêper une nouvelle fois le chignon. Je n’avais pas forcément envie de mettre en désordre ses cheveux impeccable ; il avait sans doute passé trop de temps à leur donner cet air négligé qui devait remuer pas mal de choses dans le ventre de certaines gonzesses. Mais plus que tout, je voulais éviter d'attirer davantage l'attention.
S'il se faisait foutre dehors, s’il jouait les héros en sortant son badge rutilant, on était crevés dans l'heure tous les deux. Je donnais pas bien cher de ma carcasse si les Très-Hauts apprenaient que mes incartades me valaient la surveillance d'un condé. Ça me dérangeait pas de passer l'arme à gauche, mais je voulais pas emmener quelqu'un d'autre dans la tombe. C'était un coup à vous envoyer directement dans une geôle infernale sans passer par la case départ et rafler les deux-cent euros d'usage.

Je claquai sous les yeux ronds d'alcool du client la boisson commandée, encaissai les quelques marks dus et lui souhaitai bon vent. Il s'en alla titubant rejoindre ses compagnons de beuverie quand je revins à mon ange-gardien.

« Tu devrais retourner à ta table. Ton pote risque de s’ennuyer sans toi. J’voudrais pas l'priver de ta charmante compagnie. »
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Re: The smokes got the club all hazy. | Zarko Jeu 15 Aoû - 16:11

La colère lui sciait l’estomac et faisait de son sang une espèce de bouillie échaudée qui lui transperçait les tempes à chaque fois que ses artères voulaient bien propulser ce liquide vital jusqu’à son cerveau tiraillé. Il avait craché sans réflexion préalable, dégueulé une masse de mots pas tout à fait correcte mais il espérait justement qu’ils déclenchent à la rouquine un véritable électrochoc. Seulement, il savait que la situation n’allait pas tourner à son avantage, que Lev, aussi gentille pouvait-elle être parfois, compensait bien ce trait de caractère par le parfait inverse quand on n’allait pas dans son sens et il s’attendait effectivement à tout. Son corps devint alors une armure de plomb, s’armant de patience pour ne pas éclater au beau milieu des corps dévêtus, des culs apparents et des hommes bourrés envieux de s’en approprier quelques uns. Levine n’était pas une filleule facile, bien au contraire et il s’y était attendu, elle faisait partie de ceux qui avaient beaucoup trop de noirceur en eux pour oublier le nectar sucré et éthanolé de l’alcool devenu quasiment vital.

Ses mâchoires se serrèrent dans un crissement de dents alors que ses poumons se remplissaient à la vitesse de l’éclair pour en relâcher le carbone une seconde plus tard. Il prit sur lui pour ne pas faire exploser la bombe qui avait remplacé son coeur, serrant ses poings jusqu’à faire fourmiller ses doigts et son regard s’assombrit soudainement en regardant celui de Lev. Il était capable de la plus grande terreur à l’instant mais se résolut à faire taire les monstres qui agitaient ses entrailles. Il ferma les yeux, inspira et relarga:

« Tu sais, moi j’en ai rien à foutre si t’as envie de te gâcher la vie mais tu viendras pas pleurer quand t’auras plus personne pour t’aider. »

Sa voix était posée, calme et ne reflétait en rien ce que représentait le cirque qui se déroulait sous sa cage d’os. Il avait pris sur lui, calmé les ardeurs que sa gorge voulait régurgiter et ça se matérialisait sur son visage en déception qu’elle n’aurait certainement pas pu changer. Il soupira de nouveau quand la belle l’acheva et il se décida à se retourner sans plus la regarder pour retrouver Emil, ne considérant plus la rousse qui était devenu la bête à abattre ce soir-là.

« Ca va, vieux ? » Demanda son collègue, forcément inquiété de l’image que renvoyait la gueule d’Hodzic à ce moment précis.

Rien ne sortit de sa bouche, ni même de ses narines. Il était en pleine réflexion et jouait des yeux sur le corps dénudé de la strip-teaseuse qu’était devant eux avant d’attraper son verre pour l’enfiler d’un seul coup. Il était fort Zarko, pouvait boire sans jamais retourner dans ses travers mais elle, savait très bien qu’il lui en fallait peu avant de retrouver le goût appâtant des boissons alcoolisées et agir de la sorte était comme une trahison pour le sergent qui ne supportait en rien ce genre de comportement grotesque. Il mettait parfois leurs engueulades sur le coup de la jeunesse et de l’idiotie des femmes de l’âge de la rouquine mais souvent, il ne tolérait pas les flirts qu’elle se permettait avec le paroxysme de la bêtise.

Zarko finit par grommeler: « Cette gosse me saoule plus qu’une bouteille de Jack, putain. Quelle petite conne ! »

Il s’enferma de nouveau dans un mutisme, lequel Emil ne pouvait plus l’en sortir. Il ressassait sans arrêt les paroles de la barmaid et se répétait la scène à maintes reprises nerveusement dans ses méninges. Ce ne fut que lorsqu’il avala son troisième shot d’une vodka à peu près buvable qu’il se décida à se relever et à aller alpaguer Levine en l’attrapant par le bras.

« Viens, faut qu’j’te parle. » Qu’il finit par lui crier en l’amenant jusqu’à l’extérieur, ne lui laissant nul choix.

Ils s’isolèrent sur le côté de la boîte et Zarko considéra la jeune femme en analysant une fois de plus sa tenue sans vraiment se poser la question du froid qu’elle doit bien ressentir ou non.

« Qu’est-ce qui te prend Lev’ ? J’veux juste t’aider, moi. » Dit-il en plaçant ses mains dans les poches de son pantalon.

Il savait très bien qu’elle était comme un lion blessé, s’attaquant à quiconque l’approcherait et sans conscientiser réellement la personne qu’elle avait en face d’elle. Ils n’avaient rien à voir l’un avec l’autre, c’était certain, mais Zarko appréciait Lev et il s’était imaginé la réciprocité de ces sentiments tout à fait amicaux.
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Re: The smokes got the club all hazy. | Zarko Dim 18 Aoû - 12:25



Je ne voulais surtout pas qu'il s'éternise, qu'il se permette encore une réflexion déplacée, un regard trop lourd, une vérité dont je me serais passée. Une partie de moi ne songeait qu'à s'enfuir, quitter immédiatement le bar, se soustraire aux yeux verts du condé et aller cuver cette nuit de merde au fond d'un bouge de merde. J'avais besoin d'alcool pour m'abrutir, d'éthanol pour laver de mes veines l'acide qui les remplissait. C'était facile d'oublier quand on ne tenait plus debout et qu'on ne savait même plus qui on était. J'étais à deux doses, peut-être trois, de retrouver ce bien-être soulageant. Le silence rassérénant de l'ivresse était bien trop doux pour pouvoir y résister. Et je m'y plongeai à l'instant où Zarko tourna les talons, sa patience usée par mon ingratitude.

« C'était qui, s'inquiéta une collègue.
- Personne. »

Et je ponctuai ma phrase d'un shot, gardant bien le nez au fond du verre pour ne pas le voir s'allonger comme celui de Pinocchio.

Mes talents tout relatifs de serveuse se couplèrent difficilement à la colère qui me cramait la gueule et raidissait ma nuque. La première pinte éclatée au sol tant mes mains tremblaient fut un prétexte supplémentaire pour boire encore, et encore, jusqu'à ce que les tressautements qui électrisaient mes muscles se calment. Jusqu'à ce que la terre tourne, que les visages deviennent flous et les paroles confuses.

Je ne compris pas tout de suite quand on passa derrière le zinc pour m'attraper par le bras et me tirer à travers le club sans que je ne puisse protester. Les mots de Zarko, assourdis par le bruit ambiant ne me parvinrent qu'à moitié. Ce ne fut qu'une fois dehors, quand l'air froid me frappa, que je dégrisai. J'écarquillai des yeux ronds alors que le brun me traînait à l'écart des regards indiscrets.

« Qu’est-ce qui te prend Lev’ ? J’veux juste t’aider, moi. »

J'eus un mouvement de recul. M'aider ? En m'empêchant de faire mon boulot de merde ? En m'embarquant de force vers la sortie ? En laissant sur mon bras nu la sensation désagréable de sa grippe ? En me jugeant ? En se rinçant l'œil ? J'échappai un rire jaune. Ma sobriété inexistante devait jouer sur mon audition. Je voulus rétorquer quand j’entendis derrière nous les pas pressés de quelques hommes du club qui avaient pour ordre de refaire le portrait façon Guernica aux types qui se pensaient tout permis avec les employées. C’était déjà bien con de sortir du Terminal en tenant fermement par le bras une gonzesse quelconque des Yilan, ça relevait carrément du suicide si c’était moi qu’on traînait dehors. Le Vieux avait toujours été clair sur ce point : me toucher, c’était risquer de se faire expédier bien rapidement chez le Créateur. Les habitués le savaient, les gars de la Famille aussi. Il n’y avait vraiment que Zarko pour être aussi stupide et se permettre un tel geste.

Je contournai mon ravisseur, me précipitai à la rencontre du trio de chiens de garde qui approchaient, toutes dents dehors, les poings déjà serrés, prêts à laisser s’exprimer leurs talents d’artistes sur le visage de mon parrain. Le physionomiste me héla dans notre langue natale, et je me postai devant lui pour l’empêcher d’avancer.

« C’est rien. C’est un ami.
- Mens pas, claqua-t-il en m’écartant du chemin. »

Je l’attrapai par la manche pour le retenir, m’agrippant de toutes mes maigres forces à son bras de la taille d’un tronc d’arbre. Les deux armoires à glace du même acabit s’immobilisèrent, en attente d’instructions.

« Non, j’t’assure. On a juste besoin d’une petite mise au point, d’accord ? Il partira après ça.
- Lev …
- S’il-te-plaît. J’rentre dans une minute, c’est promis. »

Le regard de mon protecteur ne se radoucit pas, au contraire, mais son poing se décontracta, et il ne tira plus vers l’avant comme le faisaient les cabots réprimés par une laisse. Il grogna sourdement, hocha la tête et signala à ses compatriotes de regagner leur niche. Le videur accorda une grimace menaçante à Zarko, un peu plus loin, avant de reporter son attention sur moi. Il passa une main sur ma joue sans imaginer comme ce geste - pourtant fraternel - pouvait me donner la nausée. Je fis un pas en arrière pour me dégager de ses doigts, nouai mes bras sous ma poitrine et baissai les yeux en attendant qu’il parte. Il fallut attendre qu’il bifurque à l’intersection pour que je revienne enfin sur mes pas, prête à crucifier Hodzic sur place.

« Putain mais t’es complètement malade. Ton sourire te plaît plus, tu veux t’faire péter les dents ou quoi ? »

J’aurais été bien infoutue de dire si je m’inquiétais pour lui ou pas. La colère me vrillait l’estomac, les alcools bus au cours de la soirée s’y mélangeaient comme dans une machine à laver. Ca me rendait malade et me donnait le tournis.

« J’ai pas besoin d’ton aide, Zarko. Surtout si c’est pour me foutre dans la merde comme tu le fais dans l’instant. J’ai jamais demandé à c’que tu t’occupes de moi, d’accord ? »

C’était moche, tous ces mensonges. Il n’avait sans doute pas idée, mon ange-gardien, d’à quel point j’avais besoin de lui. C’était la seule personne à laquelle je pensais quand j’avais la tête dans une cuvette. Je voyais son sourire rassérénant, et ses regards encourageant. J’entendais sa voix grave qui me tirait vers le haut quand ma propre conscience cherchait à me garder au sol. J’avais besoin de lui comme d’aucun autre. Qu’il ramasse les morceaux de mon âme en miettes et les remette au mieux. Tant pis si me résultat était un peu bancal, tant pis si ça me laissait de travers. C’était toujours mieux que de se sentir constamment plus bas que terre.
Il n’y aurait plus personne pour croire en moi s’il n’était plus là. J’avais jamais eu la force ou le courage de le faire. Zeb avait abandonné, lui. Il s’était dédouané en me collant le cul sur une chaise des Alcooliques Anonymes, comme il me refourguait à Mag, à l’époque, pour ne pas avoir à s’occuper de moi.

Ces pensées-là ne sortaient pas, pourtant. Elles restaient coincées entre ma gorge et le peu d'égo qui suffisait à me rendre mauvaise ce soir.

« T’es bien, t’es beau, t’as réussi à affronter tes démons, t’arrives à picoler de temps en temps sans retomber dans tes travers, c’est génial pour toi. Mais on est pas tous comme ça. Y a des gens qu’on peut pas récupérer. Y a des cas désespérés, c’est tout. Moi ça fait dix ans qu’j’ai compris ça. Pourquoi est-ce que t’arrives pas à t’en rendre compte ? T’es pas un superhéros, Zark. T’as un badge, t’as une arme, mais t’as pas de super pouvoirs. Tout l’monde peut pas être sauvé. »

Un frisson me parcourut l'échine, gondolant mon derme d'une chair de poule détestable. Il faisait trop chaud dans l'enfer du Terminal pour ne pas avoir froid maintenant. Et l'alcool n'y faisait rien. Le souffle glacé de la nuit finissait toujours par passer la barrière de l'éthanol. Il s'installait dans la peau, dans les entrailles, dans la moelle.
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Re: The smokes got the club all hazy. | Zarko Ven 30 Aoû - 23:26

Le regard froid et dur de Zarko se repportait sur Lev puis sur les trois types qui approchaient plutôt dangereusement de lui. Il savait que ça n’avait rien d’un bon signe, la gueule caillassée de chacun d’entre eux décrivait parfaitement leur passif, le tout proportionnel à la taille de leurs biceps. Il s’était préparé, les pieds vissés au sol, les poings déjà fermés dans ses poches et Hodzic les défiait du regard, de toute façon préparé depuis des années à ce genre de situation. Il s’attendait au pire, jouait mentalement la scène qui allait suivre et la manière dont il allait se défaire des phalanges déjà usées de ces bonhommes en trop grand nombre pour lui seul.

Ils finirent par se retourner et laisser Levine en compagnie de Zarko qui essayait encore de remettre ses idées au clair. Ses orbes pâles se mirent à fixer ceux de la rousses instantanément dès qu’ils se retrouvèrent seuls. Il soupira longuement, comme pour se repentir d’avoir suivit son collègue, d’avoir été assez con pour venir dans ce bouge qui ne possédait que les allures d’une boîte de strip-tease. Le flic n’était pas dupe, savait pertinemment que sous ces airs de club un peu aphrodisiaque, le Terminal devait cacher des dizaines de choses que lui, en bon sergent, était censé défaire et pourtant, sous les paroles de la jeune femme, sa mâchoire crispée se mit à saillir sur son visage, plutôt préoccupée par elle que par les activités certainement illégales de la boîte.

Il la laissa parler en hochant la tête de temps à autres, observant dans les moindre détails le visage de Lev, détaillant chaque ephélide qui parsemaient ce dernier. Le sien se décomposait au fur et à mesure qu’elle débitait ses paroles acides, retombant sur l’homme comme une pluie qui avait vraisemblablement pour but de l’enterrer six pieds sous terre. Une sorte de chaleur désagréable lui prit les tripes, liquidifiant son corps complètement et il pâlit, la déception qui lui assénait en même temps un coup de poignard dans la poitrine.

Zarko espérait seulement que son interlocutrice, qui parlait toute seule pour l’instant, était complètement saoule et que ses paroles étaient bonnes à jeter en l’air. Le policier passa une langue rugueuse sur ses lèvres, déglutit avec difficulté, des épines jonchant irrémédiablement son oesophage et il ouvrit les lèvres pour commencer à parler.

« T’as trop bu Lev’. » Dit-il, le regard s’échappant doucement dans la marée noire qu’était le sien. Un pli inquiet traversait son front, ses sourcils retombaient lamentablement sur le coin externe de ses yeux et il soupira de nouveau, résigné.

« Tu sais, je suis pas là pour te faire la morale. Pas là non plus pour te dire ce que t’as à faire. T’es grande, tu peux te gérer seule. J’étais là uniquement pour te donner un coup de pouce, un peu de soutien. Seulement, t’es en train de me dire que t’as plus besoin de ça ? Alors très bien, si tu penses qu’y’a plus rien à tirer de toi, je tire ma révérence et je te laisse te débrouiller toute seule Lev’. J’ai peut-être pas de super-pouvoirs, comme tu dis, mais je sais qu’tu vaux mieux que ça, mieux que ce que tu me montres là. » Une main fatiguée passa dans sa crinière décoiffée et il se mit à mordre frénétiquement l’intérieur de ses lèvres, anxieux, perplexe quant à cette situation qui commençait à le dévorer. Il reprit après une inspiration:

« T’inquiète pas, j’te fouterai pas plus longtemps dans la merde. » Claqua-t-il.

Bien conscient qu’il ne pourrait certainement plus remettre les pieds à l’intérieur, il réfréna son envie de se rapprocher de nouveau du videur alors qu’il venait de se retourner, il revint sur ses pas en regardant Levine qui n’avait, elle, pas bougé.

« Quand tu y retourneras, s’il te plaît, dis à mon collègue que je suis rentré. Dit-il en commençant à s’éloigner mais prit d’un élan de peine, Zarko se tourna de nouveau et conseilla: Et puis tarde pas, tu vas attraper froid. » Il venait de remarquer ses genoux qui commençaient à claquer entre eux et il savait qu’il s’en voudrait, si elle crevait d’une pneumonie !

Ses mâchoires bougeaient à force de serrer les dents. Il contenait sa colère, voulait éviter une esclandre et ça se matérialisait dans sa posture par les tensions qui l’empêchaient d’agir normalement. Il avait tourné les talons, mains dans les poches, les paroles de la rouquine toujours en boucle dans son esprit et il marcha jusqu’atteindre le bord de la route, ses pas gravillonnant le trottoir comme le ferait une pute.

Cette conversation venait littéralement de l’achever. La relation qu’il entretenait avec Levine était complexe, tumultueuse et parsemée d’embûches qu’ils essayaient de surmonter à chaque fois ensemble. Seulement, cette fois, tout était différent. C’était comme s’il venait de découvrir quelque chose en plus chez elle, le côté obscur de son existence et il était d’ores et déjà fatigué de se battre avec ce côté-là d’elle.  

Il était finalement rentré en taxi et s’était couché avec la drôle d’impression d’avoir loupé quelque chose et quelque chose d’important. Il s’en voulait d’avoir porté l’égo plus haut que la considération qu’il avait pour la rousse et il se mordit les lèvres à nouveau, torturé par la situation dans laquelle ils étaient alors que ses doigts finirent par taper sur l’écran de son téléphone:

On peut pas en rester là. J’vais trouver une solution pour te sauver, même sans super-pouvoirs. Il faut que tu me fasses confiance, Ok ? Tu vas t’en sortir Lev’, je crois en toi.
Demain 16h au parc du centre-ville, j’aimerai t’y voir, sobre si possible. Prend soin de toi stp!
 
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Emploi (rp) : Barmaid constamment confondue avec une stripteaseuse ou une pute. Elle se rêve artiste, graffeuse. Coursière pour les Yilan.
Statut civil (rp) : En couple (PNJ).
Life : The smokes got the club all hazy. | Zarko Tumblr_inline_pdrkm3SyVB1uzl60b_400

I'm a mess and I will always be
Do you want to stick around and see me drown?


Feuille de personnage
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Re: The smokes got the club all hazy. | Zarko Mer 2 Oct - 10:57



Les yeux verts du trentenaire se teintèrent d’une lueur que j’eus du mal à distinguer, mais qui me retourna l’estomac et me noua l’âme plus qu’aucun des cocktails foireux que j’avais jamais servis. Ce ne fut soudain plus la température extérieure qui me fit frissonner mais son regard déplaisant. J’aurais voulu disparaître pour qu’il ne me considère plus jamais avec ces orbes-là. J’aurais voulu m’effacer pour oublier ce que mon esprit n’arrivait même pas à traduire. Instinctivement, je baissai mes prunelles pour ne pas avoir à soutenir les siennes plus longtemps.

« T’as trop bu Lev’. »

Coup de grâce. Mais coup facile. C’était tellement simple de blâmer la quantité d’alcool dans mes veines. T’as trop bu. Le même refrain depuis dix ans. Dix putain d’années. C’était long. C’était presque la moitié de ma vie. On me l’avait sorti à toutes les sauces : quand je faisais une bêtise, quand je me pointais au taff en retard, quand j’étais incapable de marcher droit, quand je confondais mes bombes de peinture entre elles, quand j’éclatais de rire, quand je faisais une blague quand j’allais bien, quand j’allais mal aussi. Quand je finissais à genoux, le nez dans une cuvette, quand je me réveillais, le ventre en feu, les cuisses limées, un goût de bile dans la gorge.

« Tu sais, je suis pas là pour te faire la morale. Pas là non plus pour te dire ce que t’as à faire. T’es grande, tu peux te gérer seule. J’étais là uniquement pour te donner un coup de pouce, un peu de soutien. Seulement, t’es en train de me dire que t’as plus besoin de ça ? Alors très bien, si tu penses qu’y’a plus rien à tirer de toi, je tire ma révérence et je te laisse te débrouiller toute seule Lev’. J’ai peut-être pas de super-pouvoirs, comme tu dis, mais je sais qu’tu vaux mieux que ça, mieux que ce que tu me montres là. »

Je désapprouvai d’un signe de tête. Il avait tort, je ne valais pas grand chose. Mais il ne me connaissait pas suffisamment pour s’en rendre compte, là était tout le problème. Il aurait abandonné bien avant s’il savait qui j’étais réellement, ce que j’étais réellement : un ramassis de rêves éclatés.

« T’inquiète pas, j’te fouterai pas plus longtemps dans la merde. »

Je relevai le nez subitement, plantant un regard désemparé dans celui de mon interlocuteur. Ma bouche s’entrouvrit, mais rien ne sortit. Je restai muette alors qu’il m’assenait le coup de grâce en se détachant de moi :

« Quand tu y retourneras, s’il te plaît, dis à mon collègue que je suis rentré. Et puis tarde pas, tu vas attraper froid. »

Je vis rouge, puis trouble, l’écran de mes larmes ne me permettant plus de discerner les couleurs correctement. J’aurais voulu lui gueuler que j’allais certainement crever d’une pneumonie dans peu de temps par sa faute. Parce qu’il m’avait traînée dehors comme une merde, comme un jouet, comme une poupée de chiffons, comme une pute qu’on attrapait par le bras sans lui laisser le temps de se rhabiller pour ne pas avoir froid. J’aurais voulu lui dire qu’il n’était qu’un connard d’abandonner comme ça, de m’abandonner moi, quand ça sautait aux yeux que j’avais besoin de lui. J’aurais voulu lui reprocher son manque de perspicacité pour un putain de flic, parce qu’il fallait être foutrement aveugle pour ne pas voir qu’une personne avait besoin d’aide, même quand elle criait le contraire. J’aurais voulu lui courir après sur mes talons trop hauts, l’attraper par la manche, le retenir, le frapper, éclater mon poing dans son visage parfait et demander pardon juste après, me réfugier contre lui et chialer comme une gamine, jusqu’à ce que je m’endorme de fatigue ou que je disparaisse, tout simplement. J’aurais voulu un contact, un seul contact qui ne me filerait pas la nausée ce soir. Me retrouver pour une fois, une unique fois, dans les bras d’un homme qui ne pensait pas à me troncher, qui ne me voyait pas juste comme un putain de déchet.

Mais il était déjà trop tard.

J’avais froid, mes dents claquaient, et lui ... il partait. Il était déjà loin. J’entendais le martèlement de ses chaussures sur l’asphalte s’éloigner, me laisser seule avec ma connerie, mon alcoolisme, mon dégoût de moi.

J’essuyai mes larmes d’un revers de main rageur sans savoir combien de secondes ou de minutes s’étaient envolées depuis que Zarko m’avait tourné le dos. Mes pas me ramenèrent automatiquement vers le Terminal, comme ils le faisaient toujours. J’avais grandi là, j’allais crever là. Je pouvais m’éloigner autant que je le voulais, m’acheter un appartement minable, crasher sur le canapé d’amis, m’abriter dans les draps de mes ex ou des filles qui me tapaient dans l’œil, je finissais toujours par revenir à mon point de départ. Cette foutue boite de strip-tease de merde.

« Lev, ça va, murmura le physionomiste en m’attrapant le bras pour me garder non loin.
- Lâche-moi. Me touche pas putain, beuglais-je d’une voix étranglée avant de me défaire de sa grippe pour foncer me réfugier à l’intérieur. »

Il ne me courut pas après, ne chercha pas à m’arrêter de force pour me faire à nouveau prendre l’air et me calmer. Rien n’arrêta ma progression vers le collègue de mon parrain qui profitait visiblement bien de sa soirée, une jolie brune sur les genoux.

« Zarko s’est tiré. Il s’excuse. »

Est-ce qu’il s’était excusé ? Ses paroles s’évaporaient déjà derrière le nuage d’alcool dans mon esprit. Je tournai les talons prestement après mon annonce pour ne pas laisser au flic le loisir de me poser des questions sur la nature de ma relation avec son ami. La salle principale du club ne m’apparut jamais si petite, il ne me fallut pas plus de deux pas pour rejoindre mon zinc et une bouteille d’eau-de-vie que je vidai un peu plus pour aider mes pensées et ma colère à se taire.

Je ne verrais, double, trouble, le message envoyé par Zarko qu’à la fin de mon service.
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