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I like large parties. They’re so intimate. At small parties there isn’t any privacy. | Leo

Camenko Drazavic
Camenko Drazavic
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Date de naissance (rp) : 23/08/1981
Localisation (rp) : dans l'ombre du renseignement, dans celle du Premier ministre, ou dans les boyaux du Pussynight.
Emploi (rp) : Officier traitant à l'OSA, conseiller rattaché au Cabinet du Premier ministre.
Statut civil (rp) : marié à son travail. Du reste, fidèle à une femme qu'il ne peut pas avoir, du moins pour le moment.

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I like large parties. They’re so intimate. At small parties there isn’t any privacy. | Leo Mer 5 Juin - 22:01



31 mai, 20h45
La porte de la voiture claqua sourdement. Camenko ajusta machinalement les manches de sa veste, en tâtonna les poches à la recherche d’un paquet de Lucky Strike dont il sortit une dose de cancer des poumons sitôt qu’il l’eût trouvé. Il coinça la cigarette entre ses lèvres, fit claquer son zippo et inspira une longue bouffée de nicotine alors qu’il contournait la Bentley pour gagner le trottoir. Doucement, il s’adossa à la portière, laissa échapper un filet de fumée, profitant de l’instant pour balayer du regard la rue peu animée. Il leva le nez vers les étages, vers l’envolée de fenêtres derrière lesquelles s’agitait peu à peu la vie nocturne. Un rapide coup d’œil à son poignet lui indiqua qu’il était temps de signifier sa présence à sa compagnie du soir.
Le trentenaire avait ce défaut insupportable d’être terriblement ponctuel, ce qui n’arrangeait que peu ses fréquentations qui, lorsqu’elles l’invitaient et se trouvaient à se battre contre la montre, auraient préféré la politesse conventionnelle du retard. S’il n’était que rarement en avance, il s’arrangeait toujours pour être présent à l’heure convenue sans jamais s’autoriser le moindre dépassement. Dans son monde, la précision avait autant d’importance que celle d’une montre suisse pour l’horloger qui s’éreintait à la régler de la manière la plus subtile possible. Exigeant comme il l’était, il attendait des personnes avec lesquelles il traitait qu’elles se plient à cette règle simple mais n’obtenait que rarement satisfaction.

Camenko attrapa son téléphone et pianota quelques mots à l’attention de la jeune femme qui devait l’accompagner. Il appréciait étrangement Leo, pour ce qu’elle était, et non pour le masque qu’il lui demandait d’adopter lorsqu’il sollicitait ses services – quoi qu’il n’eût jamais trouvé à y redire. Elle avait dans le sourire une douceur un peu nostalgique, terriblement belle, qui avait la saveur d’une soirée d’été indien et lui rappelait parfois celui de Nives. Elle jurait un peu dans le paysage trop dur de Sarajevo, avec sa silhouette frêle qui donnait l’impression qu’un rien pouvait la renverser, un coup de vent la faire s’envoler, une étreinte trop brusque la briser. Et malgré cela, elle avait des airs de chêne campé sur ses racines millénaires qui refusait de bouger, même quand elle se juchait sur des talons beaucoup trop hauts. Elle était un contraste ambulant, déchiré entre la délicatesse de femme adulte qu’elle irradiait et ses obstinations candides comme celles d’une enfant, dont sa manie de s’empoisonner à grand renfort de tabac quand le monde entier lui assurait qu’elle n’y risquerait rien si ce n’était sa santé. S’il avait été photographe, il aurait cherché à mettre en avant la dualité constante qui divisait Leonella : il aurait capturé la violence de ses os qui perçaient sa peau et la fragilité qui semblait pourtant les caractériser, il aurait gravé l’inquiétude fréquente dans le regard et les lèvres grimées de sérénité et de confiance qui disaient sans rien prononcer que tout allait bien, qu’il ne fallait pas s’en faire. Mais plus que tout, il aurait saisi ces instants terribles où elle perdait son beau visage pour devenir celle qu’on lui demandait d’être. En d’autres temps, dans une autre vie, elle avait sans doute été une grande actrice, un petit bijou sur ses planches, la coqueluche de toute une génération.

Il quitta son écran en voyant la lumière s’allumer à l’entrée de l’immeuble. Camenko eut à peine le temps de braquer ses prunelles claires sur la porte que déjà elle s’ouvrait grand pour laisser passer Leo, enserrée dans l’écrin d’élégance dont elle se paraît chaque fois qu’il faisait appel à elle. Il se redressa pour l’accueillir convenablement, jeta sa cigarette au loin, enfouit son téléphone dans la poche intérieure de sa veste, esquissa un sourire franc et ouvrit la portière passager pour la laisser entrer.

Etrangement, le brun n’avait jamais été si fidèle que dans sa relation avec la jeune femme. S’il avait plus d’une fois fait appel aux escorts de l’agence tenue par Nina pour l’accompagner dans les instants où il était mal vu d’être seul, il avait peiné à trouver un profil suffisamment intéressant pour valoir d’être fréquemment sollicité. Leo, en ce sens, était toute particulière. Ce n’était pas uniquement son physique qui jouait dans l’appréciation que s’en faisait Camenko, c’était toutes ces choses simples, pourtant si rares, qui allaient avec : la conversation facile, l’anglais impeccable, le caractère doux et agréable à vivre, l’intelligence certaine. Il avait trouvé en elle une complice idéale, une jolie plante qui passait idéalement pour ce qu’elle n’était pas : sa compagne.
Dans l’inconscient collectif, on tolérait mal qu’un homme approchant lentement la quatrième décennie puisse être toujours et encore célibataire, sans projet de femme à marier ou d’enfants à élever. Aussi Camenko, à défaut de trouver chaussure à son pied, s’était-il entêté à embaucher quelqu’un de suffisamment convainquant pour jouer le rôle de petite-amie aimante et dévouée. Il n’avait pas envie de justifier le célibat qui lui collait à la peau depuis si longtemps, moins encore d’avoir à sourire aux remarques acerbes qu’il rêvait de faire taire d’un coup de poing bien placé. Leo était son excuse idéale, la petite perle qu’il sortait chaque fois qu’il avait un événement lié de près ou de loin à la politique. Et elle plaisait bien, avec ses grands yeux sombres, sa jeunesse insolente, et sa voix suave, sucrée. Ils faisaient un bon duo, quand bien même le trentenaire en avait orchestré chaque détail.

Camenko attendit que son invitée soit confortablement installée pour claquer la porte et la rejoindre à l’intérieur de l’habitacle. Il braqua ses orbes glacés vers elle, décrivit rapidement sa tenue impeccable et la complimenta :

« Tu es ravissante. »

Il n’y avait rien de lubrique dans cette constatation, rien d’insolent ou de crasse, qu’une vérité qui mettrait sans aucun doute au diapason tous les convives présents à l’événement où ils se rendaient, et ferait crever de jalousie leur compagne. Le trentenaire fit vrombir le moteur de la Continental GT et s’élança sur la route qui devait les mener à l’écart de Sarajevo, dans un lieu au charme hors du temps où se réunirait le gotha bosniaque pour une soirée comme il y en avait tant d’autres : rythmée de rires opulents, de sourires hypocrites, de champagnes et spiritueux hors de prix, d’hommes gras se voulant raffinés, et de femmes qui croulaient tant sous les bijoux qu’on s’étonnait qu’elles puissent encore garder le nez si loin du plancher des vaches. L’un de ces éternels instants où s’entremêlaient la politique, le vice, et les jeux d’ombres.

Il fronça les sourcils alors qu’il accélérait, les yeux rivés sur l’aiguille du tachymètre qui s’emballait quand bien même ils n’avaient pas encore quitté le paysage urbain.

« Dis-moi, tu te sens à l’aise avec la littérature américaine ? »

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Leo Jovanovic
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Re: I like large parties. They’re so intimate. At small parties there isn’t any privacy. | Leo Jeu 6 Juin - 13:48

Il n’en faut pas beaucoup plus pour que l’astre du jour finisse par retomber, créant dans cet infinie étendue bleutée l’esquisse d’un tapis doux et voluptueux de nuée à la fois rose et blanche. Se mêle à ce tableau harmonieux les immeubles et la crasse de Sarajevo, éloignant définitivement la ville des idéaux rêvés par la belle à sa fenêtre. Et c’est cette dualité qui la charme indéniablement toujours, l’industriel se corrélant à la splendeur de l’horizon, perchée à ce quatrième et dernier étage. Les pensées de la jeune femme se dessinent à l’encre de son incommensurable lassitude alors que l’attend, d’ici quelques minutes, le prince de ses tourments et le sauveur de son âme abattue. C’est un échec et mat qu’elle vit à chaque seconde de son existence, l’intime impossibilité de quitter cette profession qui met son destin en équilibre sur ses envies bafouées. La cancéreuse au bout des lèvres, la mort entre ses doigts parfaitement manucurés détonne avec la douceur de ses traits, l’immuable jeunesse satirisée par la toxicité de la fumée qu’elle inhale, exhale chaque jour et chaque heure de sa vie mise à prix.

Les dernières retouches à sa prestance sonnent le glas en même temps que l’aiguille de l’horloge tambourinante affiche 8h45 et c’est avec une certaine délicatesse qu’elle abbat les marches de ses talons aiguille, faisant résonner dans l’immeuble entier le début de sa soirée. C’est le mensonge qui persiste et se prolonge, faisant de son existence un tapis inconfortable et la distançant de toute la société, intensifiant ses angoisses de solitude dans l’infinie impossibilité de dévoiler ce qu’elle est réellement.
La brune distingue la silhouette de Camenko au travers de la porte vitrée et cette vision créé dans sa poitrine l’épée à double tranchant des émotions qui la tiraillent. Leo apprécie cet homme dont la réputation n’est plus à faire et de sa gentillesse naît cette affection nouée au fil des demandes. Son sourire s’illumine d’ores et déjà quand Leo passe le seuil et c’est dans un bonsoir qu’elle le salue, les prunelles marronnes dans les siennes, plus claires, plus envoûtantes et charmeuses aussi. La doucereuse suit les instructions silencieuses de l’homme en s’installant dans l’habitacle ouvert devant ses pieds, le remerciant d’un simple hochement de tête. Ses doigts graciles, toujours soucieuse d’être parfaitement vêtue et ce, dans le moindre détail, époussetent le jupon de sa robe noire à fente vertigineuse. La brune finit par toiser légèrement Camenko, souriante en déesse observatrice aux lèvres vermeilles et surajoute au compliment agréable fait précédemment, de manière mutine  : Merci. Tu n’es pas mal non plus.

Leur relation ne possède rien d’ambigu; chacun consciencieux de l’atout que l’un et l’autre engendre dans leur quotidien mutuel, ils filent seulement une irréprochable harmonie consentante de services rendus l’un pour l’autre. Au-delà, le serbe est vu comme du pain béni pour la jeune femme, plutôt habituée aux bougres et autres mâles trop hautains et orgueilleux pour se dénicher de vraies femmes. Soudainement, le visage tourné vers l’homme et interloquée par sa question, Elle mime une légère moue qui se rappelle à son côté infantile, souvent dissimulé. Mhh oui, je l’ai étudié à New-york, pourquoi ? La question l’interpelle alors que Leo se demande si elle devra faire appel à ses vieux souvenirs de faculté, faisant naître en son intérieur une légère pression qui augmentera certainement au cours de la soirée. Leonella est loin d’être farouche, parle ouvertement avec n’importe qui, souvent obligée de s’ouvrir aux autres dans le souci d’être impeccable pour ses clients, la femme que tout le monde veut, la femme que tous les hommes rêvent d’avoir; polie, charmante, intelligente et doté d’un humour dissimulé absolument toujours jouissif à entendre dans des moments inopportuns mais bien choisis. Elle finit par observer la route, attendant curieusement les instructions de Camenko, concentré sur le goudron qui se déroule devant eux, le pied au plancher sans se soucier de l’allure à laquelle il fait défiler le paysage.
Camenko Drazavic
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Re: I like large parties. They’re so intimate. At small parties there isn’t any privacy. | Leo Ven 14 Juin - 1:25



Camenko sentit le regard interrogatif de Leo se braquer sur lui, ses prunelles sombres le dévisager quelques secondes sous ses sourcils froncés. Il l’observa du coin de l’œil, esquissant simplement un sourire vaporeux. Il connaissait pertinemment la réponse à sa question, ils en avaient déjà discuté de temps à autres ; mais il espérait que les souvenirs estudiantins de son interlocutrice soient encore suffisamment vivaces pour être mis à bon escient. Ce soir, il aurait besoin de son intelligence plus que de n’importe quelle autre de ses qualités – et Dieu savait qu’il y en avait quelques-unes.

« Mhh oui, je l’ai étudié à New-York, pourquoi ?
- Tu risques d’avoir à aborder le sujet. »

L’escort avait cela de sublime, comparée à la prostituée, qu’on la choisissait pour sa beauté autant que pour son esprit. Bien qu’on l’aimât la plupart du temps muette, il fallait qu’elle soit intelligente ; que se cache, derrières les sourires faux et les regards admiratifs qu’elle lançait à son cavalier, une facilité à converser dans l’hypothèse où on viendrait l’inclure dans une conversation. Cela flattait terriblement l’ego de se dire que le petit bijou qu’on s’offrait le temps d’une nuit pouvait disputer sur l’économie, les peintres flamands, ou le nombre de dents du dernier ours polaire rachitique cramponné à son morceau de banquise bancale. Mais on ne l’interrogeait pas. Jamais. On se contentait de l’observer, agrippée au biceps du portefeuilles qui la payait, en se disant qu’elle serait d’autant plus intéressante si elle était nue. L’escort, finalement, était un peu comme une belle montre à complications qu’on suspendait à son poignet et dont on vantait les mérites, sans jamais les utiliser, dans l’unique but de paraître mieux, de s’attirer la jalousie des collègues, amis ou ennemis, qui n'avaient pas eu la chance d'acquérir ce modèle et se contentait d'une version moins performante, lentement obsolète, se couvrant de rides que les injections peinaient de plus en plus à masquer.
Camenko n’avait jamais considéré Leonella comme un simple accessoire. Il faisait appel à elle pour l’excuse parfaite qu’elle était, mais également pour les inflexions qu’elle avait dans la voix, celles qui trahissaient l’intelligence et la culture, celles qui venaient d’ailleurs, qui frappaient toutes les personnes qui avaient vu au-delà des limites de Sarajevo et de ce qu’il restait de la Yougoslavie. Pour autant, il ne lui avait jamais demandé de s’impliquer plus que nécessaire ; pour la protéger, mais également pour se protéger lui.

« J’ai une faveur à te demander, en réalité. »

Le monde ne tournait rond que par les services que les uns devaient aux autres. Le brun s’arrangeait toujours pour qu’on lui soit redevable, qu’on ait une faveur à lui rendre, un ascenseur à lui retourner ou une dette à payer.

« Stefan Ordanov est l’un des hommes de confiance du nouvel ambassadeur macédonien. Il sera là ce soir, en compagnie de sa récente acquisition, Milena Ordanova. C'est une jeune femme plutôt cultivée, en dépit des apparences. Elle a étudié la littérature à Londres puis à Los Angeles avant de tomber sur Ordanov et de se marier il y a un peu plus d’un an. J’ai besoin que tu t’approches d’elle, que tu fasses en sorte qu’elle t’apprécie, suffisamment pour nous inviter à une soirée que son cher époux organise le mois prochain. »

Pour une raison qui lui échappait, Ordanov était loin d’apprécier le Serbe. Et la méfiance doublée de dédain dont il faisait preuve à son égard était loin d’enchanter Camenko, moins encore d’arranger ses affaires. Il s’usait les dents depuis plusieurs semaines sur ce cas, ne parvenant jamais, malgré ses nombreuses tentatives, à s’attirer les bonnes grâces du Macédonien. Il avait essuyé un nombre incalculable d’échecs en tentant de courtiser l’homme. Et, face à son absence de considération, le trentenaire avait préféré passer par des chemins détournés pour obtenir ce qu’il voulait. Milena, avec ses yeux bleus criant de désespoir et sa jeunesse insolente qui se fanait à mesure que les jours en compagnie de son mari passaient, était l’un de ces chemins.

« Elle est un peu plus jeune que toi, ce qui la rend automatiquement sensible au venin des vieilles carnes qui servent de femmes aux politiciens de la ville. Autant dire qu’elle ne s’épanouit pas dans les hautes sphères. »

De ce qu'il avait pu apprendre, la jeune épouse ne s'épanouissait pas non plus dans son mariage, du moins pas comme elle se l'était figuré enfant, lorsqu'elle songeait encore au prince charmant. Camenko poussa un soupir dépité. Combien de femmes avaient vu leurs espoirs de gamine s’envoler, leur chevalier en armure et son canasson à la robe blanche s'éloigner à mesure qu'elles grandissaient ? Qu’elles se rendaient compte qu’il ne faisait pas bon être née avec deux chromosomes x ?
Il jaugea Leo du coin de l'œil, se demandant si elle avait jamais imaginé, dans ses rêves de petite fille, terminer dans sa situation : apprêtée pour un homme qui ne l’aimait pas, qu’elle n’aimait pas non plus, à faire pourtant semblant de filer le parfait amour. Elle faisait un métier comme un autre – chacun gagnait son pain comme il le pouvait –, certes, mais quelle enfant se figurait un avenir comme celui-là ? Toute jeune, elle devait rêver de danse, d’opéra, d’être vétérinaire, fleuriste, infirmière, archéologue, mais certainement pas escort.

La voiture quitta finalement les rues de Sarajevo, s'engouffrant sur les larges routes qui rejoignaient les montagnes à l’est de la ville. Le brun accéléra davantage, faisant s’affoler les indicateurs du tableau de bord. Camenko, habituellement prudent à chaque heure de sa vie, ne se souciait que peu des limitations dès lors qu’il se trouvait derrière un volant. C'était une sensation particulière, la vitesse. Ou plutôt l'accélération ; le corps qui se collait au siège, le palpitant qui pulsait à un rythme différent pour s’adapter à cet étrange sentiment, le rien d’adrénaline qui déferlait dans chaque muscle et dilatait la pupille sous l’effort de concentration pour ne pas s’enfoncer dans le premier obstacle venu. Il n’en était pas moins bon conducteur pour autant, sa vigilance lui ayant évité tout accident ou arrestation jusqu’à maintenant. Par mesure de sécurité, ou peut-être par superstition, il avait somme toute le don de choisir l’intérieur de ses voitures en bois, savait-on jamais.
Il observait les règles à sa manière, décidant de celles qu’il se ferait une joie de respecter et des autres, qu’il fallait contourner pour obtenir ce que l’on voulait. C’était une tare familiale que de s’accorder le droit d'enfreindre les lois comme bon lui semblait. Son géniteur en avait fait les frais, et il ne doutait pas une seule seconde que Mirko se trouverait sur la sellette un jour ou l’autre. Il se demandait simplement quand son propre tour viendrait. A en juger par l’absence de gyrophares dans le rétroviseur, ce n’était pas pour ce soir, ou en tous cas pas pour une bête histoire d’excès de vitesse.

« Ça ira ? Et presque automatiquement, il se sentit le besoin d’ajouter : tu ne risqueras rien, je te le promets. »

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Leo Jovanovic
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Re: I like large parties. They’re so intimate. At small parties there isn’t any privacy. | Leo Sam 22 Juin - 11:09

Dire que Leonella est parfaitement sereine concernant cette soirée et ce que Camenko en fera, serait mentir. La jeune femme, aussi intelligente et débrouillarde soit-elle, n’est clairement pas des plus à l’aise avec l’idée de devoir étaler sa science pour parvenir aux fins du serbe et c’est certainement le manque de confiance en elle qui répond de lui même en faisant grimacer les traits de son visage angélique. Néanmoins loin de se laisser démonter par la crainte qui s’installe en elle, Leo inspire quelque peu avant de répondre, laissant transparaître dans sa voix le côté le plus calme de sa personnalité. Très bien. Ça ne pose aucun problème. Désireuse de satisfaire les besoins du brun et de parfaire son image, elle assure ce calme et cette tranquillité dans son attitude et ses gestes, mimant une assurance fictive afin de donner l’impression à son client de gérer la situation. Elle sait qu’elle n’aura pas droit à l’erreur et se joue en son for intérieur une pression supplémentaire qui accroît le rythme des battements de son coeur tambourinant douloureusement contre ses côtés frêles et apparentes.
Leonella ne s’est jamais méfiée de Camenko, ni ne la jamais craint. Il a dans la voix quelque chose de fort réconfortant, de chaleureux aussi et immédiatement les syllabes sortant de ses lèvres, la confiance s’installe pour ne plus jamais se déloger. Il est de ceux qui savent parler, qui savent jouer et manipuler les mots pour lover ses interlocuteurs dans une sécurité absolue. Aussi, il y a ce sourire charmeur qui donne au visage masculin cette candeur des plus délicieuse donnant l’impression qu’il est en toute circonstance maître de la situation.

La belle s’enfonce un peu plus dans son siège alors que la vitesse fraye dans sa poitrine le chemin de la sécurité ébranlée, la main posée sur l’accoudoir central en enfonçant sans vraiment en abîmer le cuir, ses ongles fraîchement vernis d’une couleur prune rappelant l’ombre sombre qui entoure ses paupières en un halo fumé. Son nez se fronçant à l’écoute des paroles de Camenko, toujours très concentré sur le bitume qui se déroule sous leurs yeux, Leo se met à réfléchir un instant à la tournure que pourrait prendre cette soirée et de visuel eloigné, cette dernière ne semble pas vraiment être des plus compliquées. Accoutumée à rendre service, à faire ce qu’on lui demande de faire, Leo prétend, fait semblant, amuse et distrait sans réel considération de sa part, projetant l’affect à des milliers de lieues sous terre pour éviter la souffrance et le dur retour à la réalité quand la cloche sonne la fin de sa transformation en la princesse que l’on rêve d’avoir.

Elle avise d’un regard l’expression dure de Camenko lorsqu’il parle de ce Stefan et il est clair que les chances sont infimes ce soir et que la marge d’erreur qu’ils se donnent ressemblerait plutôt à la lame d’un rasoir aiguisé. Milena sera en proie à la brune et dans la finalité, la petite aux yeux bleus aura le choix d’apprécier ou non Leo, de lui donner ou pas la clef du succès que le serbe attend avec une envie certaine.

Se retrouver avec un serbe dans une voiture au prix faramineux était l’un des rêves de Leo. Seulement, ce serbe aurait dû être son cher et tendre et la direction qu’ils auraient pris n’aurait certainement pas été une soirée mondaine où les faux-semblants de chacun se mélangeaient pour donner une bouillie d’irréalité aveuglante mais plutôt la bâtisse charmante et modeste d’un restaurant adoré par les deux amoureux. Avant d’être femme et comme toutes, la brune était enfant et c’est devant quelques dessins-animés que se plongeait son imagination à songer au prince charmant qui aurait dû normalement la délivrer de son quotidien d’enfer. La vie a été toute autre mais il y a dans ce quotidien quelque chose la retenant, accrochée fortement à ce métier qui lui permet entre autre de payer certaines factures qu’elle n’aurait jamais pu rembourser avec un autre. Elle sourit discrètement aux derniers mots de l’homme, projetant ses prunelles sombres sur son visage toujours aussi tiré par la concentration. Ça ira, oui. Et je sais. Qu’elle ne risque rien. Elle n’a jamais rien risqué avec Camenko. Parce qu’il a ce don de mettre en confiance peu importe la situation et c’est très réconfortant pour la brune de savoir que sa soirée se passera sans encombre, sans qu’il ne mette en péril sa vie ou sa dignité -Bien qu’affaiblie avec le temps et les constatations qu’elle se fait régulièrement-. Je ferais de mon mieux mais je devrais y parvenir sans trop de difficulté. Leo sait qu’elle obtient toujours ce qu’elle veut, du moins dans le milieu dans lequel elle évolue dans l’escorting, le destin en a voulu autrement pour sa vie quotidienne, décidant certainement de contrebalancer cette étrange réussite en la privant des choses essentielles.

Ils quittent Sarajevo et se retrouvent à traverser les routes qui bordent les sommets et la couleur du ciel, qui lentement se peint de bleu foncé, détonne avec la noirceur des ombres qu’offrent les montagnes, faisant du paysage une toile agréable à regarder. C’est alors la vitre que Leo se met à observer, ne sachant pas vraiment où se trouvent-ils et sans réellement non plus s’y intéresser. Ce n’est que lorsque le moteur arrête de vrombir que la jeune femme relève le nez et observe les alentours avec une attention particulière, découvrant l’endroit où se déroule la comédie. La bâtisse ressemble à celles que l’on voit dans les films, décor d’une fête qui dégueule d’argent et de diamants que peu pourraient s’offrir, Leonella la première. Ses talons claquent sur les carreaux extérieurs alors que son bras se pend immédiatement à celui de Camenko, sa main se lovant autour de ce dernier pour feindre un amour passionné. Allons-y ? Un sourire se loge sur ses lippes colorées tandis que la belle suit avec distinction son cavalier du soir, l’air frais venant frapper ses omoplates dénudées par sa robe dont le dos inexistant laisse apparaître une échine épineuse créée par sa maigreur. Ils finissent par entrer en même temps que Leo prend une inspiration pour se donner une contenance, peut-être même un peu de courage et l’effervescence déborde, les gens parlent bruyamment, boivent, mangent et les dorures qui ornent les lieux donnent un sentiment de chaleur à la pièce gigantesque. Un serveur s’approche d’eux et tend silencieusement une coupe de champagne à chacun dont l’alcool servira à la brune afin de séduire méticuleusement la jeune Milena en supprimant les barrières constituant sa discrète timidité. Nous trinquerons tout à l’heure. La brune lance un sourire espiègle au serbe avant de laisser la trace d’un rouge à lèvre vermeille contre le crystal.
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Re: I like large parties. They’re so intimate. At small parties there isn’t any privacy. | Leo Sam 6 Juil - 0:36



Camenko ne cachait jamais les risques aux personnes qu’il employait lorsqu'il y en avait, tout au plus les minimisait-il. On manipulait plus facilement les avertis que les aveugles, ces derniers ayant la sale manie de vous ruer dans les brancards dès que leur situation dégénérait ; et s’il avait retenu une leçon de ses années d'officier-traitant, c'était qu'on tenait mieux en laisse un homme envoyé au casse-pipe se pensant en sécurité. Qui avait-il de plus rassurant, après tout, que de croire qu'on pouvait contrôler le danger menaçant en en ayant simplement conscience ?
Leonella, cependant, n'avait rien de l'un des pantins du gouvernement ou du renseignement. Jamais le trentenaire ne se serait-il permis de placer sa compagne de la nuit dans une situation délicate, quand il n’avait aucun scrupule à en condamner d’autres. Il savait pertinemment que Nina ne lui aurait pas pardonné d’avoir mis en péril l’une de ses filles, et s’il était bien une chose qu’il voulait éviter, c’était l’ire d’une Américaine en proie aux hormones de grossesse. Mais plus que tout, il n’aurait pas pris la peine de mentir à la jeune femme si réel danger il y avait eu. Dieu savait pourtant qu’il aurait pu le faire avec une facilité déconcertante ; mais la brune était trop intelligente, ç’aurait été l’insulter que de croire qu’elle se serait laissée leurrer un seul instant par un mensonge mielleux

« Ça ira, oui. Et je sais. Je ferais de mon mieux mais je devrais y parvenir sans trop de difficulté. »

Le Slave lui accorda un regard en coin, satisfait. Il ne doutait pas un seul instant que la jeune femme serait parfaitement en mesure de remplir ses obligations. Si douce qu’elle était lorsque son masque ne lui collait pas à la peau, Leo pouvait sans mal devenir redoutable dès qu’elle s’en grimait. La métamorphose avait toujours quelque chose d’impressionnant.

En bout de route se profila finalement la façade de l’immense bâtisse supposée les accueillir le temps de quelques heures : l’un de ces lieux dont on ne soupçonnait pas même l’existence à quelques kilomètres de Sarajevo, perdu entre deux coins de nature, sous un ciel d’encre que la pollution lumineuse de la fête venait crever. Ils franchirent les hautes grilles du domaine et s’immobilisèrent enfin à quelques mètres de l’entrée, se joignant bien involontairement à la compétition des dernières autos à la mode que les voituriers s’empressaient d’aller parquer convenablement pour laisser aux convives le loisir de découvrir les lieux.

Camenko, dans un réflexe, épousseta sa veste en sortant de la voiture. De l’autre côté de la Bentley, il entendit les talons de Leonella claquer doucement sur les immenses dalles qui conduisaient à l’intérieur. Le brun la rejoignit immédiatement, glissant ses doigts sur la main qu’elle noua à son bras. Tout chez elle avait changé ; de sa posture à son regard, en passant par l’expression que prenait son sourire, la femme à ses côtés n’avait plus rien de celle qu’il connaissait. Elle dégageait en temps normal l’une de ces chaleurs froides, une clarté un peu terne, d’une douceur terrible, qui trahissait le poids qui lestait ses épaules, et dont il ne restait plus une seule trace à cet instant précis. S’il ne l’avait pas connue avant, il n’aurait jamais pu se douter du personnage derrière l’assurance dont elle faisait maintenant preuve.

« Allons-y ?
- Allons-y ! »

Leur duo fut immédiatement accueilli par une coupe de champagne. Le trentenaire jaugea le fond de sa flûte, se rappelant à regret que la ville était loin, et qu’il faudrait que l’un d’eux soit sobre pour les ramener à bon port. A défaut de laisser qui que ce soit conduire l’un de ses bébés, Camenko se résolut intérieurement à ne pas savourer plus de verres que nécessaires. Ils pourraient célébrer le juste déroulement de la soirée lorsqu’ils seraient de retour à Sarajevo. Comme pour faire écho à ses pensées, la voix de Leo s’éleva, mutine :

« Nous trinquerons tout à l’heure. »

Il lui répondit dans un sourire avant de l’entraîner un peu plus avant, traversant l’immense hall d’entrée pour rejoindre l’un des salons, d’une taille tout aussi démesurée, où la fête battait déjà son plein. Le cœur de la réception tambourinait entre les murs richement décorés de la pièce, la soirée empestait un faste étouffant dont les hommes trop riches avaient le secret. La scène, somptueuse dans son décor, avait somme toute quelque chose de dérangeant quand on prenait la peine de se souvenir que les convives portaient sur eux une griffe de créateur dépassant à elle-seule le salaire annuel moyen dans le pays. Et c’était sans compter le reste de la tenue : ces accessoires et bijoux luxueux, complétés d’un verre de champagne ou de spiritueux aux prix indécent. Camenko jurait presque dans le tableau, son élégante sobriété balançant avec le caractère ostentatoire des Serbes et Bosniens, au moins tout autant que Leonella dont la tenue raffinée n’avait rien à envier à la compétition de pierres précieuses si lourdes qu’elles en devenaient grossières que se livraient les femmes de politiques.

Le brun balaya l’immense salle du regard, repérant sans mal certains visages familiers qu’il salua brièvement d’un signe de tête. La nuit risquait d’être longue, il aurait amplement le loisir de les rencontrer plus tard. Pour l’instant, toutes ses pensées étaient tournées vers Ordanov qu’il reconnut enfin, engoncé dans un costume gris, semblant pris dans une conversation animée. Pendait à son bras la jolie Milena, avec son sourire de fleur fanée.

Il se pencha vers Leo pour siffler :

« Près de la porte qui donne sur l’extérieur, son menton suivit très rapidement son regard, la brune en robe beige.
- Il est de mauvaise humeur ce soir, marmonna une voix à leur gauche, mais tu devrais pouvoir lui adresser la parole dans quelques verres. »

Camenko sursauta légèrement, manquant renverser quelques gouttes de bulles. Il braqua ses prunelles glaciales vers le sourire franc qui barrait les traits de l’un de ses collègues au Cabinet, un grand blond doublé d’une commère, dont l’air naturellement espiègle et le tempérament mutin laissaient planer le doute quant à la possibilité qu’il travaille au sein du gouvernement.

« Rends-nous service, va donc lui mettre une chope de whisky entre les mains, railla le Slave.
- Personne n’a envie de voir ça, crois-moi. Il fait mine de se tenir en public, surtout en présence de l’ambassadeur. Mais à la dernière soirée en petit comité … ? Un carnage. »

Le trentenaire haussa les sourcils, imaginant sans mal la carcasse d’Ordanov se transformer en outre à éthanol. Il noya le dégoût que lui inspirait cette vision dans une lampée de champagne avant de porter son attention vers Leonella. Sa main glissa sur le dos de sa fausse compagne, tombant sur le haut de ses reins qu’il pressa légèrement.

« Ana, je te présente Arkady, nous travaillons ensemble.
- C’est donc vous la fameuse femme ? »

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Re: I like large parties. They’re so intimate. At small parties there isn’t any privacy. | Leo Lun 8 Juil - 17:09

La peau blême de la jeune femme se surélève en un tapis d’un million de petites boules de chair quand les doigts masculins de Camenko se calent sur les siens. Et c’est le contact entre leurs yeux qui font frémir Leo, non sans être insensible au charme du serbe et pourtant longtemps maîtresse de ses émotions, la demoiselle plie parfois sous l’attention que l’on veut bien lui accorder le temps d’une soirée ou le temps d’un échange. Il a dans l’attitude tout ce dont une femme rêve et c’est naturellement que l’escort se met à songer de temps à autres à ce que leur relation pourrait sembler si elle n’était pas ce qu’elle est. Malgré tout, il lui faut une armure aussi grosse qu’épaisse pour pouvoir faire barrière aux émotions qui pourraient l’assaillir, bloquant avec témérité chaque battements sanguins qui fait naître l’attraction. Ses instincts sont toujours présents, femme objet à temps partiel mais femme tout court à temps plein, Leo semble toujours attirée par l’idée qu’un jour un homme la sortira de là pour laisser derrière elle les démons dorés qui la retiennent depuis bientôt trois ans.

Les yeux de la belle se mettent à observer absolument tout autour d’elle, de la tenue de chaque femme présente en ces lieux jusqu’aux détails somptueux des moulures du plafond. Bien entendu et dans un souci de discrétion, c’est avec retenue qu’elle laisse glisser son regard noir en même temps qu’ils s’avancent en divisant la foule en deux. Elle pourrait presque entendre les battements de son coeur tant il s’est soulevé pour être proche de ses oreilles et bien que son calme ne puisse pas trahir cette angoisse enfouie, Leo déglutit difficilement sa salive serrée par une gorge nouée. La serbe est pourtant habituée à arpenter les carreaux de marbre de ces grandes réceptions loin d’être pittoresques. Seulement, il y a toujours dans son esprit une bribe de crainte qui lui permet d’assurer ses prestations, entre autre grâce à l’adrénaline qui en découle, se demandant souvent si elle ne fera pas tâche dans ce genre de décor, si elle est assez belle pour concourir avec les autres et si quelqu’un remarquera le pot-aux-roses qu’elle s’efforce d’alimenter.

Elle finit par faire retomber ses yeux sur sa robe longue dont elle prend grand soin. Robe de créateur offerte lorsqu’elle était à New-York, dévoilant à la fois une jambe par une fine ouverture sur le devant mais également son échine laiteuse avec, noué sous sa nuque, un cordon doré retombant lascivement jusqu’aux creux de ses reins. L’habit se suffit en lui même; alors, la jeune femme ne l’a agrémenté que de quelques bijoux qui ne détonnent pas vraiment avec l’allure élégante qu’elle porte. C’est dans ce simple regard qu’elle se gorge de confiance, se disant finalement qu’elle n’est pas si mal et que si elle n’avait pas été suffisante, Camenko ne l’aurait jamais choisie.

Leonella sent tout d’un coup le souffle de l’homme contre son oreille et ses yeux finissent par suivre le chemin de ses indications vers une jeune femme vêtue d’une robe claire dont l’air enfantin se mêle étrangement avec la maturité du regard qu’elle porte à son compagnon. Elle n’a malheureusement pas le temps de rétorquer puisqu’une voix masculine et non familière pour la brune vient s’entrechoquer avec leur conversation à peine commencée. Les prunelles sombres de Leo se posent sur un homme à la carrure presque aussi large que Camenko et elle comprend rapidement que les deux hommes se connaissent. Visiblement, l’interruption du blond ne paraît pas de très bonne augure lorsque Leo s'aperçoit de l’air que son client porte sur le visage. Néanmoins, ses lèvres s’habillent d’un sourire chaleureux et aussi doux que la main que le slave presse contre ses lombaires lorsqu’il la présente. C’est dans une voix mielleuse et sucrée qu’elle se confond après avoir laissé échapper un discret et léger rire. Il semblerait, oui, que je sois cette fameuse. C’est ultimement une main gracieuse qu’elle lui tend, le sourire perché aux lèvres toujours dans un souci de séduction et ajoute: Anastasija Mihailovic, enchantée. Elle avise ensuite la jeune femme se trouvant aux côtés d’Arkady en gardant toujours sur le visage cette même expression ravie, s’attendant à ce que l’homme présente à son tour sa compagne.
Camenko Drazavic
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Re: I like large parties. They’re so intimate. At small parties there isn’t any privacy. | Leo Mar 9 Juil - 21:05



L’envie mordante de corriger son collègue quant à son choix de terme lui traversa l’esprit. Camenko, par diplomatie, se contenta pourtant de masquer le tic d’agacement qui déforma ses lèvres derrière une nouvelle gorgée de bulles. Arkady savait pertinemment qu’ils n’étaient pas mariés - le doigt nu de Leonella suffisait d’ailleurs à rappeler ce fait. Mais en d’autres temps, dans une autre vie, le blond et sa langue de vipère naïve auraient très bien pu jeter de l’huile sur le feu, créer une scène de ménage entre une jeune femme rêvant d’engagement et un homme vieillissant lentement qui refusait d’y entendre quoi que ce soit. Le Serbe se faisait discret sur sa relation fictive avec une Anastasija qui l’était tout autant. Par souci de simplicité, il préférait rester évasif lorsqu’on lui posait des questions, aimant mieux se réfugier dans le secret qu’on lui collait volontiers à la peau du fait de sa profession première plutôt que de s’embourber dans une mer de mensonges qui risqueraient de se contredire, jusqu’à lui exploser au visage. Lorsqu’on lui demandait donc pourquoi il n’avait pas encore franchi le pas avec sa compagne, il se contentait de répondre qu’ils ne s’intéressaient pas au mariage. Ni elle, ni lui.
En réalité, Camenko n’avait jamais eu le courage d’investir dans un solitaire pour signer de fausses fiançailles, moins encore de passer la bague au doigt d’une femme qu’il payait pour être à ses côtés. S’il n’était pas un grand sentimental et ne ressentait pas le besoin de marier qui que ce soit pour être heureux, il ne comptait pas désacraliser cette union pour autant en faisant mine d’épouser une promise fabriquée de toutes pièces. Sans être superstitieux, il craignait s’attirer les foudres d’un quelconque dieu en offrant un diamant auquel on accordait une telle symbolique et une telle importance à quelqu’un qu’il n’aimait pas. Pas réellement. Quel intérêt si ce n’était d’enfouir un peu plus la solitude sous sa peau, l’enfoncer jusqu’à ses os ? Après tout, la soirée terminée, Anastasija disparaîtrait inévitablement, au même titre que l'anneau scellant leur faux engagement. Il raccompagnerait Leo chez elle pour qu’elle retrouve son nom, son identité, jusqu’à son intégrité. Et lui, morose, triste comme un saule, retournerait à son foutu château où il aurait tout le loisir de ruminer son aversion d’une certaine alliance. La seule à laquelle il faisait réellement attention, et qui lui inspirait chaque jour un peu plus de dégoût.

Leo, bien plus charmante, se contenta d’échapper un rire fluet qui emplit immédiatement l’espace autour d’eux. Son visage s'illumina de l'un de ces sourires beaux, presque séducteurs, qu'elle savait composer à la perfection.

« Il semblerait, oui, que je sois cette fameuse. Et elle ajouta : Anastasija Mihailovic, enchantée. »

La brune tendit avec douceur sa main à Arkady dont la grimace s'accentua en la saisissant, visiblement enchanté également. Se tenait à ses côtés une grande blonde aux talons aussi vertigineux que son décolleté, et au visage s'avérant familier lorsqu'on parvenait à y poser les yeux. Son nom lui échappait soudainement, mais il la connaissait pour l’avoir déjà vue agrippée au costume de nombreux Serbes idéalement placés dans les hautes sphères. Tatiana - le pseudonyme dont elle faisait usage lui revint finalement - était l’une de ces utopistes qui espéraient pouvoir vivre la grand’ vie en attirant dans leurs filets des hommes comme son collègue, ou même comme lui, quand le monde entier savait qu’il n’était rien de plus infidèle qu’un politicien. Si Camenko s’attendit à des présentations en bonne et due forme, le discours que le blond servait à peine à Leonella dévia vers d’autres horizons sans accorder un seul regard à sa compagne de la nuit. Elle ne s’en offusqua pas plus que cela, habituée, sans doute, à ce qu’on ne la considère pas. Les femmes-objets ne servaient finalement qu’à habiller le bras auquel on les suspendaient, elles n’avaient pas d’existence propre.
Le brun épingla ses orbes bleus, se faisant la réflexion qu’elle pourrait lui être utile, s’il payait suffisamment pour qu’elle soit loyale. Tatiana - ou quel que fut son nom - lui claqua un sourire faux avant de laisser une nouvelle marque de rouge-à-lèvres sur sa flûte en cristal. Ses grands yeux clairs dévièrent sur Leo qu’elle jaugea de haut en bas avec une indiscrétion presque provocatrice. Mais elle se lassa rapidement de ce jeu, scruta la salle, et se hissa finalement jusqu’au cou de son chevalier servant pour lui susurrer quelques mots à l’oreille. Elle s’esquiva, s’excusant d’une voix de velours aux notes grinçantes de poison. Camenko suivit sa marche un instant avant de retourner à ses affaires.

Il vida sa coupe, considéra quelques secondes Arkady qui ne faisait absolument plus attention à lui tant il se concentrait sur Anastasija, et se résolut à la sauver des griffes du blond. Le Slave congratula son confrère d’une tape sur l’épaule, pointant d’un signe de menton Ordanov qui s’agitait.

« Je vais tenter ma chance ! On se voit la semaine prochaine. »

Et il glissa ses doigts à ceux de Leo pour l’entraîner avec lui avant que leur interlocuteur ne se mette en tête de tomber amoureux d’elle. Camenko soupira, abandonna son verre vide sur le plateau d’un serveur et le troqua contre un blended qui traînait là.

Ils prirent enfin la direction de leur cible, entourée d’un petit quatuor d’hommes que le trentenaire avait déjà eu le plaisir de côtoyer par le passé. Il profita de la présence d’un personnage bien connu pour inscrire leur duo au tableau, serrant immédiatement la main de son tremplin.

« Nils, je te pensais en Russie ! »

Il mentait. Camenko n’aurait jamais fait acte de présence sans avoir au préalable étudié le terrain. Sa toile, ainsi, lui avait permis d’obtenir le nom de toutes les personnes qui se montreraient à cette soirée, qu’elles aient confirmé leur venue deux mois plus tôt ou deux minutes.

« Ana, Nils Ergorov. Il désigna les deux autres hommes : Ibro Hodzic, Nedim … Mujic, c’est bien ça ? Et il serra la main de ce dernier, faussement navré de l’hésitation, avant de présenter l’objet de son intérêt. Stefan Ordanov, et Milena Ordanova. »

L’interpellée haussa un sourcil dans une expression de franche surprise, visiblement peu habituée à ce qu’on s’adresse à elle par son prénom.

« On parlait justement de vous il y a quoi … Il se tourna vers Leo, deux semaines ? Nous sommes tombés sur une édition de The Token qui incluait plusieurs travaux d’Hawthorne. Publiée en dix-huit cent trente-deux. Une merveille ! Ana a eu un véritable coup de cœur, vous adoreriez. »

Le regard de Milena, terne jusqu’alors, s’adoucit, devenant plus chaleureux. Elle jeta un coup d’œil à son époux, plus occupé à se poivroter qu’à témoigner un quelconque intérêt à la littérature américaine, avant de sourire à Leonella.

« Vous vous y connaissez un peu ? »

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Re: I like large parties. They’re so intimate. At small parties there isn’t any privacy. | Leo Dim 14 Juil - 14:31


Leo ne relève pas, ne souhaite pas contredire ni contrarier ce collègue à la curiosité un peu trop indélicate et souffle simplement un rire avant de répondre avec discipline. Les mots semblent naturels dans sa bouche, bien choisis avec une intonation toute faite des femmes qui se veulent gracieuses malgré elles et il n’y a pas un monde entre cette réalité et sa disposition habituelle. La brune a été bien élevée, d’abord par une mère pieuse puis par une grand-mère soucieuse des moindre détails concernant l’éducation de ses petits-enfants. La vie de la slave est régie par nombres de valeurs morales et éthiques, prônant toutes sortes de causes alors que le temps lui manque pour s’affranchir des actions qu’elle voudrait mener. Elle a longtemps rythmé sa vie au train des prières et des sorties à l’église, récitant la bible en pensant aux êtres chers qui se sont en allés. Mais les événements récents et la maladie de Miroslav se sont entrechoqués à cette habitude de vie, faisant de Leo une jeune femme convaincue de l’inexistance d’un Dieu suprême qui ne souhaiterait que le bien pour les pauvres humains qu’ils sont.

La brune n’est pas très au clair avec la relation fictive que Camenko veut bien leur octroyer, ne sait pas réellement les récits de l’homme les concernant et c’est dans un souci de bien faire qu’elle ne s’expanse pas sur le sujet bien plus longtemps. Elle finit par s’intéresser davantage à la femme pendue au bras du blond et ce, certainement dans un souci de retrouver chez sa comparse un certain soutien psychologique. Malheureusement, aucun ne lui laisse la parole et elle ne semble pas s’en soucier, plutôt muette se fait-elle avec l’intention certaine de s’effacer le plus vite possible. Il n’y a que son regard déstabilisant qui marque l’escort, de ceux qui vous déshabillent presque tellement ils vous semblent vous mettre à nu. La brune détourne le regard et ce dernier se dépose simplement sur Camenko qui prend congé d’Arkady avec rapidité, liant ses doigts à ceux de la demoiselle, désarçonnée malgré-elle par ce geste.
Elle sait que ça ne signifie rien, qu’il n’y a que ce jeu qui veut bien donner une raison à cette partie de poker, mais la serbe ne peut décemment pas être indifférente à cette attention bien que fictive. Leo est dépourvue d’attention, de véritables attentions. Manque cruellement de chaleur humaine, oublie souvent qu’elle est nécessaire à sa vie quand elle donne la sienne pour les autres. Ça a créé un trou béant derrière la cage d’os de sa poitrine, une profonde noirceur qui finit par la bouffer littéralement évacuant seulement cette anxiété par la nicotine bienfaitrice qu’elle prend outre mesure. Elle se convainc souvent elle-même que la vie qu’elle mène lui est bien assez, qu’elle n’a besoin que de l’amour de son frère pour pouvoir survivre mais la flamme incandescente de ce petit être réduit à mesure que le temps avance et ça l'effraie plus que tout au monde.

La brune suit son cavalier comme une ombre enchantée, un parfum qu’il laisserait derrière lui et elle lâche des sourires en même temps que des hochements de tête quand son regard croise celui des grands hommes de cette réception. Ils finissent par s’arrêter devant un petit attroupement dans lequel se cache Milena et l’escort se contente de serrer les mains à la suite de Camenko, toujours dans un souci de bienséance. Les prunelles foncées de la brune s’arrêtent finalement sur sa consoeur et c’est alors que le sourire de Leo se fait plus tendre, plus sincère aussi. Une fois les paroles de Camenko finies, c’est au tour de la comédienne d’amadouer la jeune femme, avec toujours dans l’esprit ce même objectif de la séduire jusqu’à ce que l’invitation tombe. Oui, j’ai étudié la littérature à New-York. Camenko m’a dit que vous aviez fait vos études à Los Angeles ? Les deux jeunes femmes finissent par se retirer légèrement du groupe, certainement désireuses de s’entendre plus qu’elles ne le pouvaient entourées d’homme visiblement enchantés de discuter bruyamment entre eux. Oui c’est exact, mais j’ai commencé par étudier à Londres parce que j’étais fascinée par les auteurs anglais. Leo hoche la tête en signe de compréhension et sourit davantage avant de déposer sa coupe de champagne vide pour la troquer contre deux pleines, dont une qu’elle tend à Milena. Vous vous êtes dit qu’il n’y avait rien de mieux que d’étudier la littérature anglaise en Angleterre… Je comprends parfaitement, c’est ce que je me suis dit quand je suis partie pour les Etats-Unis. Mais dites-moi, quel est votre auteur anglais préféré ? La jeune femme fixe les yeux de sa proie tout en buvant quelques fines gorgées du liquide doré pétillant dans sa coupe. Milena marque un arrêt en réfléchissant, le nez retroussé et le sourire aux lèvres en réponse à sa compagne. Très franchement et si je devais être honnête, j’adore les soeurs Brontë mais je me suis plus amusée à lire du J.K. Rowling que Jane Eyre ! Elle plaisante tout en se mordillant frénétiquement la lèvre inférieure, peut-être un peu honteuse de sa révélation mais Leo, attendrie par Milena, répond en riant à son tour, voulant la déculpabiliser. On est d’accord pour dire qu’il n’y a rien de mieux qu’Harry Potter. On dira aux autres que notre discussion n’a tourné qu’autour de Charles Dickens et Lewis Caroll. Promis. Elle rit de nouveau mais cette fois c’est sincère, il n’y a pas de faux-semblants dans le fond de sa gorge et quand ses yeux retombent sur Milena, elle se rend soudainement compte qu’elle est une jeune femme tout à fait comme les autres et qu’au fond, elle n’envie pas vraiment sa situation, devant certainement jouer un rôle elle aussi, mais quotidiennement. Milena regarde finalement Camenko et directement, son regard se teinte de la même noirceur qu’il y a quelques minutes. Cela fait longtemps que vous êtes ensemble ? Leonella rejoint les orbes de sa compagne et inspire pour se donner contenance, directement un peu plus anxieuse à l’idée de devoir raconter un baratin dont Camenko et elle n’ont pas discuté auparavant. Bientôt un an mais… Pourquoi ? Elle ne sait pas réellement si c’est une bonne réponse mais Milena semble s’en contenter lorsqu’elle pose les yeux sur son mari. Eh bien, je me faisais la réflexion que ça faisait bien longtemps que mon mari ne m’avait pas regardé comme Camenko vous regarde. Son sourire lorsqu’elle finit de parler se casse en tristesse qu’elle essaie de camoufler et Leo ne peut s’empêcher d’être abasourdie par ce constat. Elle aurait bien envie de dire à la jeune Milena que ce n’est qu’un jeu, qu’ils ne sont pas réellement amoureux et qu’il n’y a que du bluff dans leur regard mais c’est impossible. Alors, elle garde cette couverture sous laquelle elle s’est ensevelie et dépose une main amicale contre le bras de la demoiselle. L’amour est toujours plus beau au début, c’est ainsi, on ne peut pas interagir avec le temps qui passe. Leo frissonne par cette constatation et finit par retrouver un sourire chatoyant. Allons… Ne vous inquiétez pas, profitez de la soirée.

Les heures tournent et les deux jeunes femmes n’ont toujours pas retrouvé leur homme respectif, trop occupée à discuter de choses et d’autres dont certaines futilités s’éloignant bien évidemment de la littérature. Milena est une jeune femme comme une autre, avec des préoccupations identiques à celle de Leo et c’est en ce sens qu’elles finissent par nouer un certain lien. Malheureusement, Ordanov finit par récupérer sa femme dans un geste ivre en l’éloignant de la serbe qui termine sa course, elle, au bras de son client. Leo redresse le visage vers le brun et monte sur la pointe des pieds pour lui susurrer à l’oreille: C’est bon. Elle lui adresse un ultime sourire avant d’observer le petit groupe d’hommes se trouvant face à eux et c’est en se mordillant la lèvre inférieure qu’elle attrape une énième coupe de champagne qu’elle tend instinctivement à son faux compagnon. здравље !
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Re: I like large parties. They’re so intimate. At small parties there isn’t any privacy. | Leo Ven 19 Juil - 23:10



Camenko aurait eu bien du mal à entrer dans les bonnes grâces d’Ordanov si Milena n’avait pas eu la grandeur d’esprit de vouloir étudier ailleurs qu’en territoire slave. Vingt ans après la guerre, et malgré toute la volonté des Balkans à redorer leur blason en misant sur l’éducation de gamins qui n’avaient presque rien connu des années quatre-vingt-dix, malgré la richesse culturelle des pays, la qualité d’enseignement manquait. En tous cas, elle ne rivalisait guère avec les monstres qu’étaient certaines institutions universitaires d’Europe de l’ouest.
Ils avaient échangé quelques mots par le passé, ressassé leurs souvenirs d’une vie londonienne qui manquait, de ces petites habitudes propres aux Britanniques qui leur avaient paru si détonnantes mais étaient devenues une seconde nature, au point qu’ils en aient emporté avec eux en retrouvant leurs contrées natales. Bien qu’il arrivât fréquemment au trentenaire de retourner à Londres pour rendre visite à certaines vieilles connaissances, il s’y sentait de plus en plus étranger. En contrepartie, il s’enlisait chaque jour un peu plus dans la crasse de Sarajevo. Il avait cru, il y avait quelques années encore, espéré, en réalité, pouvoir s’extirper du piège, terminer ses jours ailleurs, loin de la Bosnie, loin des Tigrovis, loin de la pression familiale et de la nausée que le nom Drazavic provoquait automatiquement ici. Mais le Serbe se résignait lentement. S’il lui était permis de vivre vieux, il crèverait tout de même dans cette fichue ville.

Le brun accorda un regard en coin à sa compagne, constatant avec satisfaction qu’elle avait réussi à attirer l’attention de leur cible. Leur conversation se détournait au même titre que leur corps, et les deux femmes s’éloignèrent de quelques pas, non sans avoir préalablement vérifié que leur cavalier respectif s’en accommoderait.

« J’ignorais votre intérêt pour la littérature anglaise, Drazavic. »

Camenko s’était habitué à ce patronyme. Dieu savait pourtant comme on le lui avait refusé, comme on avait exigé qu’il le taise, des années durant, jusqu’à ce que son géniteur décèle finalement en lui un petit rien qui pourrait le rendre fier. On ne le connaissait plus que sous ce nom à présent, celui de sa mère, celui qu’il portait enfant, s’étant effacé des mémoires, au point qu’il sonnait faux lorsqu’on se référait à lui ainsi. La manière dont Ordanov prononça les huit petites lettres lui fit cependant l’effet d’une aiguille trempée d’acide enfoncée sous l’ongle. L’interpellé composa l’un de ses habituels sourires vaporeux qui sonnaient francs comme hypocrites selon l’interlocuteur auquel il le servait. Il but une gorgée de whisky pour ravaler le venin qui noya sa bouche, et étouffa tant bien que mal l’aversion qu’il portait au Macédonien et la rougeur alcoolique immonde de son visage porcin.

« J’imagine qu’il y a plus d’une chose que vous ignorez à mon sujet, Stefan. »

Son interlocuteur faillit tomber à la renverse en l’entendant répliquer avec tant de familiarité. Sentant la conversation tourner au vinaigre, Nils intervint immédiatement, désignant du menton le duo féminin dont la conversation s’était tant éloignée qu’on ne les entendait plus.

« Jolie fille. Tu l’as trouvée où, celle-la ? »

Le trentenaire tiqua sur la fin de phrase. Le Russe et lui avaient passé plus d’une soirée ensemble, arrosé ces moments d’une pluie d’éthanol, parfois d’un peu de neige pour Ergorov qui ne tenait plus sans cela et s’agitait à la moindre occasion sous le manque psychologique. Camenko connaissait ses goûts en matière de femmes autant que lui le savait volage, incapable de tenir une couche plus de quelques nuits sans se lasser. Mais il avait été suffisamment prudent pour mentionner une fois ou deux le nom d’Anastasija, et passer ainsi pour un homme infidèle, un salaud qui se fichait bien de briser le cœur d’une créature aussi douce que Leo.

« C’est une amie commune qui nous a présentés. »

Il ne mentait qu’à moitié. Après tout, Nina avait bien joué les intermédiaires, répondant avec brio à la demande ô combien complexe de Camenko qui avait toujours eu en tête le profil de la pseudo-compagne idéale. Il ne saurait dire combien de filles il avait éliminées, malgré leurs grands yeux clairs, leur corps aux courbes affolantes, leurs gestes sensuels et la perfection de leur jeu. Mais Leo s’était imposée parmi elles, évinçant la concurrence avec ses prunelles noires, sa silhouette maigre et le sourire plein d’un soleil tiède qu’elle arborait parfois, rarement en réalité, quand son masque tombait.

« Tu te fais vraiment pas chier. »

On le congratula d’une claque virile, presque stéréotypée sur l’épaule, à laquelle il répondit d’un sourire goguenard avant de se plonger dans son verre autant que dans la conversation qui reprenait autour d’eux.

Le monde des grands hommes de Bosnie était régi de quelques règles ataviques qui ne s’oubliaient pourtant pas. Les traditions s’enfreignaient volontiers en privé mais se respectaient avec une dévotion toute particulière dès lors que les regards se faisaient juges, que les réputations se ruinaient au moindre geste de travers. S’il fallait surveiller son attitude, c’était avant tout à ses paroles qu’on faisait attention. Tous les sujets s’abordaient ouvertement, si ce n’était pour la politique. En société, ces choses-là se traitaient insidieusement. Comment aurait-il pu en être autrement dans un monde de serpents ?
La conversation et le ton de la soirée, quoiqu’il en fût, furent légers. Hodzic se soucia un temps de l’environnement après que Mujic se soit plaint des chaleurs cuisantes qui étouffaient le pays. Et les heures passèrent ainsi : en échanges de banalités ponctuées de temps à autres par un hoquet d’ivresse d’Ordanov, lorsqu’il n’était pas occupé à remettre en cause l’habileté des serveurs à remplir le verre dont il voyait constamment le fond. Il fallut attendre deux heures du matin pour que l’air cesse enfin d’empester. Stefan, titubant, lent tant il était lesté d’alcool, s’en alla attraper la femme qui lui avait échappé plusieurs heures auparavant. Le Macédonien agrippa le bras frêle de son épouse qui eut bien de la peine à soutenir ce poids mort alors qu’il s’éloignait, et l’homme de confiance de l’ambassadeur dut se faire raccompagner par quelque bonne âme ayant pris pitié de Milena.

Leonella, la démarche légère, retrouva le bras de son cavalier. Elle se hissa un peu plus haut que ses talons le lui permettaient déjà, et sa voix claire chuchota trois mots triomphants à l’oreille de Camenko. Les lèvres du Slave s’étirèrent en un sourire ravi, et il attrapa volontiers la flûte tendue à son attention.

« здравље !
- здравље, répondit-il. »

Il savoura cette victoire dans une gorgée de bulles sucrées à l’arrière-goût typiquement russe, ses orbes clairs considérant Leonella avec une lueur mutine. Son regard tomba sur la montre automatique qui ornait son poignet, et il clapa sa langue contre son palais, relevant les yeux vers ses compagnons de la nuit.

« Messieurs ! navrés, mais il se fait tard. Il termina son verre d’une traite, s’enquit du niveau dans celui de son accompagnatrice, et poursuivit, une belle fin de soirée à vous ! »

Camenko attrapa une nouvelle fois la main de Leo pour l’entraîner loin de la foule déchaînée. Ils repassèrent le faste du hall d’entrée, retrouvèrent les dalles froides, et l’air frais des montagnes bosniennes. Le brun fouilla ses poches à la recherche d’une cigarette qu’il coinça entre ses lippes, faisant claquer le clapet de son éternel zippo pour l’allumer. La bouffée salvatrice de nicotine qui embourba ses poumons sembla immédiatement libérer son esprit de la pression de la soirée. Il considéra l’actrice à ses côtés, et se défit rapidement de sa veste pour la passer sur ses épaules nues. La fraîcheur de la nuit à travers sa chemise lui tira un frisson.

Il plaisanta, sa voix de contrebasse rendue plus grave encore par la fumée qui s’échappait de ses lèvres :

« Ne meurs pas d’une pneumonie, je ne survivrai pas sans toi. »

Il lui tendit le paquet de Lucky Strike avant de faire quelques pas en avant, constatant qu’à quelques mètres, le voiturier avait déjà avancé leur carrosse.

Camenko, à peine la porte claquée, poussa un long râle. Ses doigts de portèrent à sa cravate dont il défit le nœud avant de s’étouffer. Il enroula précautionneusement le précieux tissu et l’abandonna dans la boîte à gants, le troquant contre une enveloppe qu’il tendit à Leo. S’il ne la payait habituellement pas en espèces, préférant de loin le confort d’un virement fait à l’agence, les dernières heures avaient nécessité de la jeune femme qu’elle use certains talents qui sortaient du cadre habituel de ses fonctions. Parce qu’elle avait pu s’ennuyer, parce qu’elle n’avait pas eu le choix, parce qu’elle n’aurait pas pu refuser, et parce qu’il avait l’étrange sensation d’en faire un pantin qu’il manipulait à sa guise, comme il le faisait avec tant d’autres, le Serbe refusait de la laisser repartir sans pourboire.

« Nina n’a pas besoin de le savoir. »

Il fit tourner la clé dans le contact, appréciant plus que jamais le ronronnement du moteur.

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Leo Jovanovic
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Re: I like large parties. They’re so intimate. At small parties there isn’t any privacy. | Leo Lun 29 Juil - 10:36

Les paroles, les attitudes et les gestes sont répétitifs et plus que jamais ce soir. Entourée de ce cocktails de têtes hautes placées dont la modestie déserte sans doute complètement la soirée, Leonella s’acharne à obéir aux semi-ordres de Camenko dans l’envie furieuse de réussir à gagner sa vie de la manière la plus triste du monde. Même si elle ne donne jamais son corps contre quelques billets, donner sa personnalité semble plus funeste encore et faire d’elle un jouet que l’on articule à sa guise donne l’impression à son coeur d’être complètement dépersonnalisée, arrachée à toute humanité possible.
La brune ne se fait cette constatation que lorsqu’ils quittent enfin la soirée et l’air frais qui tape sa gorge en premier lui claque une bouffée de réalité qui fait le chemin jusqu’à ses neurones tout en l’obligeant à abandonner son sourire à l’intérieur du coeur des festivités. Ce n’est que lorsqu’elle sent le tissus un peu épais de la veste du slave qu’elle revient à elle, sonnée également par toutes ces coupes de champagne avalées gracieusement plus tôt. Merci… L’escort relève ses prunelles foncées contre celles de Camenko, avise le paquet de cigarettes qu’il lui tend et s’empresse d’enfoncer entre ses lèvres toujours empourprées un rouleau toxique qu’elle allume à l’aide du zippo de son compagnon. La fumée immédiatement avalée lui donne l’impression de revivre et de se retrouver, comme si le temps de cette soirée elle avait fait appel à son double pour conquérir le coeur de ces messieurs plus riches les uns que les autres. Ne dis pas de bêtises, tu survivrais certainement sans moi. Tu ruserais simplement autrement pour obtenir ce que tu veux, je suis juste une solution de facilité. Les mots sont presque tranchants sans être particulièrement méchants, Leo sait qu’elle n’est pas indispensable et que les hommes qui choisissent de faire appel à ses services la jugent comme un plaisir supplémentaire, comme une friandise qu’on donnerait à un chien pour le récompenser ou comme ce soir, un trophée joli à regarder afin d’impressionner ses autres semblables. Ici, les hommes se récompensent eux-mêmes de leur réussite, s’auto-congratulant d’avoir assez d’argent pour avoir les services d’une femme comme Leonella.

Égarée dans ses pensées, la jeune femme se contente d’apprécier le contenu salvateur de la nicotine et elle finit par écraser son mégot dans le cendrier prévu à cet effet quand le voiturier arrivé devant eux quelques secondes auparavant lui tient la portière, l’invitant à s’installer dans l’habitacle luxueux de la voiture de Camenko.
Les jambes serrées, l’attention de la brune se porte instinctivement contre les doigts masculins affairés à ranger une cravate reboulée dans la boite à gant et ses yeux ne captent ceux de Camenko que lorsque l’enveloppe qu’il tient en main lui est tendue. Elle est de premier abord surprise, puis honteusement attirée par les billets qui doivent se trouver dans le papier immaculé et ses doigts frêles finissent par attraper méticuleusement l’objet de ses désirs tandis que son attention se porte sur l’homme articulant que Nina n’est pas obligée d’être au courant. Elle comprend instantanément que c’est un supplément, habituée à recevoir de Drazavic seulement des virements dont elle ne voit pas vraiment la couleur tant les factures arrivent rapidement. Tu n’es pas obligé. Qu’elle répond, la voix déraillée, presque fendue à l’idée de recevoir quelque chose de plus, une émotion qu’elle ne comprend pas tant l’argent n’a jamais été sa priorité avant que Miro ne tombe malade.

Le paysage se met à se dérouler sous les yeux de la brune et un soupir s’arrache à ses lèvres quand le silence se fait pesant. Milena est une gentille fille. Elle est adorable en plus d’être brillante, c’est vraiment du gachi quand on voit son mari. Elle m’a d’ailleurs invitée à prendre un café avec elle la semaine prochaine. Je n’irais pas, bien sûr, mais l’attention m’a touchée. Et elle se demande d’ailleurs comment la jeune femme aurait réagit si elle avait su que Leo n’était pas celle qu’elle croyait, si Milena savait que Leo n’avait rien de la femme presque mondaine qu’elle s’est efforcée de jouer ce soir. Ses prunelles se perdent à nouveau contre le ciel marine et dégagé de cette nuit troublée d’étoiles qui semblent clignoter à leur passage expéditif. Le chemin paraît plus long qu’à l’aller et c’est seulement quand le serbe s’arrête devant l’immeuble détonnant de la brune qu’elle relève le nez et se tourne machinalement vers le conducteur. Ses doigts défont l’emprise de la veste dont la chaleur lui arrachait un sentiment de bien-être et pliée en deux contre ses genoux, l’escort décide d’en prendre congé pour la tendre finalement à son client. Je te souhaite une bonne nuit Camenko. A bientôt. Elle n’oublie pas l’enveloppe et sort de la voiture avant de s’éloigner et de disparaître dans cette tour grisâtre qui ne colle pas du tout avec le personnage d’Ana. Héroïne d’un conte de fée inventé de toute pièce, vivant dans un château avec son mari bienveillant, jalousée par les épouses des autres.

Et c’est dans un sentiment de frustration qu’elle se couche, malheureuse comme la mort de devoir jouer avec les vérités et devoir faire semblant pour gagner sa vie quand petite, elle rêvait de devenir professeur ou traductrice, idée se correllant parfaitement avec ce qui semblerait être une vie des plus simples.
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