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I'm not alone

Maxyne Milovan
Maxyne Milovan
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Date de naissance (rp) : 23/09/1991
Localisation (rp) : Sarajevo
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Statut civil (rp) : Célibataire, officieusement mariée

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Silence profond ◊ 15 Août

@camenko drazavic

◊ ◊ ◊

      Le tic-tac de la montre s'arrêta d'un coup net quand le regard glissa à sa rencontre. La grande aiguille bloqua sa course avec peine sur le milieu du cadran, tandis que la petite recula de deux crans en arrière. Dix-neuf heures et des poussières s'afficha sur la pendule en quartz orné d'un bracelet en cuir, sonnant la fin d'une journée bien remplie et d'un départ pour la nuit. Elle était morte, elle avait fait son temps et bien que la pile eue déjà droit à un coup de fraîcheur, il était temps pour cette dernière de reposer en paix, laissant place à une nouveauté à installer autour du poignet.

« Merci beaucoup Mademoiselle Milovan, vraiment. Et, désolée de vous avoir demandé de venir si tard ! »

Deux yeux bleus pétillants brillèrent en accord à un sourire qui fendit un visage soulagé. Le remerciement n'en était pas foncièrement nécessaire, le travail avait été simplement fait, proprement et sans plainte, comme toute personne aimant son métier. Mais, cette mère de famille y tenait plus que tout, elle attrapa les mains légèrement tièdes de la Danoise en les serrant fortement contre son cœur. Une fois encore, un milliard de merci s'échappa de ses lèvres bien trop teintés de rouges pour que l'image en soit raisonnable.

« Ce n'est rien. C'est normal. Répondit-elle en récupérant doucement ses mains. N'oubliez pas de vous rendre à la pharmacie à la première heure demain pour les antibiotiques. Ce que vous avez-là n'est qu'à titre de secours provisoire. Et surtout, Miss Frei, prenez soin de bien vous reposer. Tous les deux. Insista-t-elle. »

Miss Frei, comme elle aimait à ce qu'elle soit appelée ainsi rappelant un côté de haute société qui paraissait lointain, hocha vivement la tête. La Danoise jeta un regard par-dessus son épaule, observant le petit garçon affalé non loin sur le canapé fleuris du salon. Enroulé dans un plaid, le sommeil profond, avec ce qu'elle lui avait donné il n'était pas près de rouvrir les yeux avant que le premier coq du matin ne se fasse entendre. Pour le plus grand bonheur de tous. Il était paisible est adorable vue d'ici. Elle s'attela ensuite à prendre congé auprès de sa patiente, sans prendre la peine de lui prévenir que son téléphone restait joignable en cas de problèmes, tant elle le savait que cette indicative serait prise bien avant de prendre la peine de composer le numéro d'urgence. Voilà ce qui arrivait quand l'infirmière devenait plus préférable que le médecin général. De quoi lui faire de l'ombre, alors que le seul but n'était autre qu'une simple satisfaction d'un travail bien fait. La seule chose dont elle ne s'était pas encore habitué depuis son commencement en tant qu'infirmière libéral, était bien la liberté de certain patient à faire vibrer son téléphone a toute heure du jour et de la nuit et cela malgré les horaires et les restrictions déjà mises en place. Mais il fallait dire que la jeune femme avait un tempérament et un fond particulièrement gentil pour céder facilement à leurs appels. Le bon point à tout cela n'était autre qu'elle n'avait jamais personne qui l'attendait pour ajouter des contraintes à sa vie déjà bien rempli.

      Il fallut environ une dizaine de minute à la brune pour quitter le petit quartier à pied qui longeait la Berge de la Miljacka. Un temps précieux lui aurait été gagné si sa voiture n'était pas encore au garage. Un pare-brise bêtement fissuré par un oiseau volant trop bas, le garagiste en avait profité pour remettre en état quelques problèmes finement décelé. Au fond, elle le soupçonnait à chercher à rentabiliser les caisses vides depuis un moment. Jusqu'à présent cela ne l'avait pas dérangé outre mesure, après tout, cela ne faisait que deux jours qu'elle se contentait de traverser la ville à pied ou par le biais de transport. Plus qu'un et chaque chose pourra revenir à la normal. Pensa-t-elle fortement.
      Elle s'engouffra à nouveau à l'intérieur des rues en quittant le long de la rivière, le bruissement de l'eau apaisant et les quelques bruits d'insectes. L'esprit vaguement ailleurs l'espace d'un instant, hésitant sur le repas qui devait être composé ce soir, son pied se pris dans une fissure causée par une dalle, provoquant une chute mémorable qui fit voler la moitié de ses affaires. Un juron agacé s'échappa, maudissant mère nature à reprendre ses droits sur la terre. Ses dents grincèrent quand elle sentie la vague douleur parcourir ses orteils, mais elle pris son courage deux mains pour en faire abstraction. Lentement elle rassembla tous ses biens, le regard perdu droit devant, peut-être un soulagement à ce que personne n'ai assisté à ce spectacle lamentable. Mais quand elle observa derrière elle, son sang ne fit qu'un tour dans ses veines.

      Au loin, sagement dressé comme un piquet, le regard perçant qui l’observait rendait la scène malaisante. Il aurait été difficile de dire ce qui l’inquiétait le plus à ce moment précis, était-ce le fait d’être soudainement seul en compagnie d’un inconnu qui ne la quittait pas des yeux, ou la sensation désagréable qu’il ne lui était pas totalement méconnu ? Un stress monta dangereusement.
Sans plus attendre, elle balança le reste de ses affaires dans le fond de son sac, se redressa vivement sur ses jambes et traversa le reste de la rue d’un pas rapide. Le doute et la crainte l’habitant, Maxyne dévala les marches de la bibliothèque deux à deux a avant de s’engouffrait à l’intérieur, comme si le messie avait positionné le bâtiment sur son chemin pour lui venir en aide. Le temps de la réflexion ne lui avait pas été possible. Un maigre soulagement à y trouver quelques mordus de lectures, quoi que bien rassuré de l’ouverture encore présente de l’établissement. La bibliothécaire lui offrir un regard en coin désapprobateur quant à l’irruption bruyant dans son antre. Deux mains se levèrent innocemment en guise d’excuse, alors qu’elle se faufila discrètement entre les rayons.

Son téléphone entre les doigts, elle fit défiler les conversations récentes jusqu’à atteindre le bon numéro, tapotant sur le clavier comme si sa vie en dépendait.  

Un problème. Faut je te parle. Pose pas de questions, rejoins-moi à la bibliothèque. Stp...

 

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Camenko Drazavic
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Re: I'm not alone Lun 19 Aoû - 0:45

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Camenko Drazavic
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Re: I'm not alone Lun 19 Aoû - 18:13



15 août
Camenko interrompit le claquement incessant du clavier qu’on martelait sans douceur aucune pour griffonner quelques mots sur des feuilles libres à portée de main. Il fixa son écran, ses notes, s’adossa dans son fauteuil et expira longuement. Ses yeux le brûlaient d’avoir tant subi l’éclairage agressif de son ordinateur depuis le début de la journée. Il n’avait daigné quitter son assise que pour se restaurer, aller aux toilettes et remplir machinalement sa tasse de café qu’il avait un instant crue percée tant elle se vidait vite. Mais malgré cela, malgré l’assiduité presque zélée dont il faisait preuve, il avait la sensation écrasante de n’avoir pas raboté d’un micron la montagne de paperasse qu’il avait à traiter depuis son retour de Moscou.

Il s’étira, échappa un bâillement caverneux, claqua ses coudes sur son bureau et joignit ses mains derrière sa nuque pour presser ses cervicales raides, espérant forcer un peu de concentration dans son esprit trop obnubilé par les petites querelles des Drazavic pour parvenir à se concentrer pleinement sur quoi que ce fût d’autre. Chaque instant de répit l’enfonçait un peu plus dans la mauvaise humeur et l’inquiétude qui lui collaient à la peau depuis la veille. Un mauvais pressentiment lui dévorait les entrailles, et pour une fois, il ne songeait pas uniquement à lui dans ses moments d’appréhension.

Une minute passa avant qu’il ne se décide à attaquer à nouveau la trop longue liste de tâches à accomplir. Mais l’officier traitant n’eut pas le temps de reposer ses doigts sur son clavier que son téléphone professionnel vibrait bruyamment, se déplaçant de quelques millimètres sur la surface du bureau. L’écran noir afficha brièvement le pseudonyme d’une jeune femme dont il n’avait pas pris de nouvelles depuis quelques semaines déjà.


Un problème. Faut je te parle. Pose pas de questions, rejoins-moi à la bibliothèque. Stp...


Camenko arqua les sourcils, verrouilla la session de son outil de travail avant de se redresser dans un craquement d’articulations. Il sortit de son bureau, enfouit ses mains dans ses poches et parcourut les étages de l’agence de renseignement gouvernementale jusqu’à arriver au niveau réservé aux analystes. Il poussa la porte de l’antre où officiait le trio avec lequel il avait l’habitude de travailler et fut étonné de n’en trouver qu’un ; le seul, en l’occurrence, à n’avoir pas traité directement l’affaire qui l’intéressait. Le Bosniaque, arrivé dans son équipe quatre mois plus tôt, leva le nez vers l’intrus.

« Pavlovski n’est pas là ?
- Repos.
- Tant pis. Ressors-moi les dernières informations sur Romanov, Kosovo.
- Euh … Donne-moi quelques secondes, il va falloir que je fasse des fouilles, c’est pas moi qui m’en charge en général.
- Vous ne vous tenez par informés de ce qu’il se passe sur les différents dossiers ?
- C’est un des rares sur lesquels j’ai pas encore planché. T’as besoin de quoi ?
- Les cinq dernières semaines. »

Le jeune homme pianota à toute vitesse sur les touches noires aux lettres effacées, jusqu’à trouver le dossier recherché. Il en parcourut rapidement les pages, s’arrêtant aux rapports de renseignements enregistrés depuis le milieu du mois de juillet. Il tourna l’écran de son ordinateur vers Camenko dont les yeux isolèrent immédiatement les informations dont il avait besoin.

« On devait pas la faire quitter le territoire ? »

Le trentenaire haussa les épaules dans un mouvement signifiant vaguement que son interlocuteur n’était pas payé à poser des questions quand il pouvait trouver la réponse en remontant un tout petit peu les comptes-rendus sur les Romanov. Il se redressa, attrapa son téléphone et répondit enfin au dernier message.


Là dans une heure, pas avant. Thème et rayon ?

Camenko sortit de la pièce en remerciant l’analyste qui plongea le nez sur son écran pour essayer de comprendre les raisons qui avaient retenu Ileana Romanov, devenue Maxyne Milovan, en saintes terres bosniennes. Le brun retrouva son bureau à une vitesse déconcertante, se laissa choir sur son fauteuil et entame de terminer enfin l’une des besognes sur lesquelles il avait tant de mal à se concentrer.

Il ne fut pas en retard en passant les larges portes de la bibliothèque, ni en avance non plus. Il arriva précisément une heure après avoir envoyé son message, comme s’il avait calculé le moindre de ses mouvements et déplacements pour s’assurer d’être présent à la minute exacte. Étonnamment, si papivore qu’il était, Camenko ne se sentait jamais à sa place dans cet immense édifice. Son nom de famille, trop rattaché aux horreurs des guerres, lui ôtait toute légitimité à se tenir fièrement dans un lieu qui s’était vu partiellement détruit par l’obscurantisme serbe de la fin du siècle. Les flammes d’un incendie causé par son peuple avaient ravagé une trop lourde partie du patrimoine écrit du pays pour qu’il n’en déplore pas la perte et n’en éprouve pas une forme de culpabilité atavique. Peu croyant, encore moins pratiquant, il se sentait tout de même superstitieux chaque fois qu’il errait entre les murs de ce bâtiment exceptionnel. Ce n’était pas un quelconque dieu en colère qui le jugeait ici - ces diables-là s’étaient depuis longtemps détournés de son cas -, mais le poids des livres partis en fumée. Ce regard était bien plus dur à supporter que celui d’une déité rancunière.

Camenko, les mains enfoncées dans les poches comme pour s’effacer et se faire le plus discret possible, trouva sans mal l’endroit où Maxyne lui avait donné rendez-vous. Il s’arrêta à la hauteur de la brune, balayant les rangées de livres du regard. Il attrapa du bout des doigts un exemplaire plutôt récent d’un ouvrage de Keynes qu’il lui semblait avoir lu dans une ancienne vie, lorsqu’il était encore étudiant à Oxford.

« Tant qu’à faire, j’aurais préféré un autre rayon que celui-ci. Les économistes du début du vingtième siècle ont tendance à me donner des migraines ces derniers temps. Non, la littérature ouzbek pré-conquête russe, ça ! ça aurait pu être intéressant. »

Il reposa le livre à sa place et souffla :

« Quel est ton problème ? »
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Maxyne Milovan
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Re: I'm not alone Ven 23 Aoû - 21:01



Silence profond ◊ 15 Août

@camenko drazavic

◊ ◊ ◊

      Le message en cours de route, son cœur loupa un battement de vie suivit d’une bouffé d’air manquant qui lui pris à la gorge, tandis que ses doigts se crispèrent sur son téléphone dans une tentative bien vaine de s’y accrocher. Un juron frôla la commissure de ses lèvres, rattrapé bien vite avant de s’échapper et d’offusquer un lecteur traînant paisiblement dans le rayon bande dessiné. Une solution de replis paraissait inaccessible alors qu’elle bifurqua dans la section suivante.
Quelque chose n’allait pas. Il était impossible qu’elle se sente aussi oppressé malgré toutes les précautions du monde qu’elle ne cessait de prendre. Depuis la mort d’Ileana, tous ses déplacements devenaient entièrement calculés, toutes ses actions été réfléchis et même ses mots ne dépassaient pas l’entendement. Elle n’avait encore jamais pris autant de précaution pour le simple fait de protéger ses arrières. Son travail semblait le seul point mis en doute quant à toute cette situation. Mais il fallait bien payer l’électricité, le loyer et vivre autant que possible. « Vivre », une pensée ironique qui lui traversa l’esprit alors qu’elle s’arrêta dans le rayon économique et historique du passé de Sarajevo. Elle déposa son sac sur le petit fauteuil vert recouvert d’un tissu fleuri gentiment installé, un regard entre les livres lui donna une petite vue sur la porte d’entrer qu’elle guetta avec une fervente attention.

      Maxyne ne vivait que parce qu’Ileana n’était plus de ce monde. Elle pouvait autant se remercier de cette brillante idée que de la regretter au fur et à mesure que le temps s’écoulait. La différence était énorme, la liberté étant presque aussi douce que dans ses rêves. C’était tout bonnement ce « presque » qui faisait l’effet d’une bombe à retardement. Une bombe qui aurait pu se briser, là, à l’extérieur de cette bibliothèque, ruinant tous ses efforts en un simple claquement de doigts. Elle n’était qu’une traitresse qui avait pris la décision de fuir comme solution. Impossible de revenir en arrière, improbable d’effacer ses erreurs.
Quand son téléphone vibra dans sa poche, elle l’attrapa vivement pour en lire la réponse tant attendue. Un soupir las après répondu pour finalement le jeter sur le sac. Une heure. Une heure à trouver une occupation. Elle aimait lire mais, dans des situations où son esprit était suffisamment reposé pour s’imaginer se plonger entre les feuilles rêches d’un bouquin ayant trop vécut, une tasse brûlante d’un chocolat et des gâteaux en guise d’accompagnent. Soit, elle patienterait.
      Ses doigts glissèrent sur les reliures de livres soigneusement rangé. L’odeur de certain lui rappela l’immense bibliothèque situé dans l’aile ouest d’une ancienne maison d’enfance, où il était simple d’avoir un temps encore si insouciant. Là où les cours de harpes furent apprises, souvent devenue son échappatoire avec la gouvernante qui prenait plaisir à lui lire toute sorte d’histoire. Ces moment paisible et si rare faisait des souvenirs précieux. Jude avait tendance à lui manquait. Sous ses airs de vieille femme aigrie, trop strict et achevale sur les bonnes manières, elle n’en restait pas moins dotée d’une attention particulièrement doucement envers la demoiselle. L’alliance à ce mélange lui avait toujours siée. Ce n’était qu’une désolation de ne pas avoir pu assister à ses funérailles, en lui souhaitant un aurevoir amplement mérité. Pour avoir bien vécut, le mot était faible.


      L’infirmière sur son petit fauteuil claqua son livre d’un geste trop brusque et le « chute » d’un rayon voisin fit hausser ses sourcils de surprises. L’attente était longue. Trop longue. Quoi que rassuré de n’avoir compté que trois nouveau arrivant depuis que l’aiguille avait fait le tour du cadran accroché au mur. Parmi eux, le vieil homme de l’autre côté n’était pas aussi commode que le sourire joyeux offert à la bibliothécaire. Le silence était sacré, tout comme sa patience qui dévalait la pente. Elle aurait pu courir plus vite, monter dans le premier bus et se rendre directement à son poste pour lui faire part de ses nouvelles, cependant, elle mettait grandement en doute la possibilité d’attraper au vol le conducteur avant qu’elle-même ne soit entre de mauvaises griffes.
Un soulagement notable la transperça quand elle déposa son ouvrage à sa place, la silhouette de Camenko se dessinant entre les portes ouvertes du bâtiment. Ses nerfs pouvaient se relâcher, sa tension redescendre et sursauter au moindre bruit étrange n’était plus de mises. Un peu plus et elle lui aurait sauté au cou pour si peu.

« Je me demande quelle est la chose qui ne déclenche pas chez toi une migraine. »

Même ses plaintes en devenaient presque réconfortantes.

« Je pense être suivis. »

Lâcha-t-elle dans un murmure après que papi-ronchon n’ait rejoins l’accueil d’un pas beaucoup trop lent.

« À vrai, ce n’est pas la première fois que je remarque quelqu’un m’observer ou me suivre sur quelque pâté de maison. J’ai cru que je n’étais qu’un peu paranoïaque. Mais pas cette fois. »

Maxyne marqua une pause comme s’il fallait qu’elle encaisse le coup. Envisager être suivis n’entrait pas dans les plans qu’elle avait au préalable établis. Et les raisons n’en restaient pas moins rassurante.

« Celui que j’ai vu tout à l’heure… Il… Ce n’est pas qu’un simple gars lambda que tu croises dans la rue, un peu pervers à te reluquer. Il était vraiment plus que ça. »

Sans passer par sa dégaine qui se voulait passe partout, l’insistance dans son regard n’était pas celui qui vous laisse indifférent. Le problème résidait à la coïncidence à le recroiser dans un angle de rue. Aux traits peu populaires qu’on ne croise que dans un milieu plus que malfamé ou auprès de personnes trop haut placé. Le genre croisé dans une vie passée, oublié, mais dont l’inverse avait déjà mémorisé son visage.

« Camenko… »

Maxyne souffla son nom dans un murmure ébranlé. La réalité de la situation était bien plus grave que quiconque ne pouvait l’imaginer. Au plus profond, une détresse l’habitait et la pourrissait lentement. Le pire qui pouvait se produire ne relevait pas d’un simple mensonge masqué. Le regard posé sur son homologue traduisait toute la peur qu’elle pouvait ressentir.

« Si je suis à découvert ici, je suis morte. »

 

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Camenko Drazavic
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Re: I'm not alone Mar 17 Sep - 18:31



Maxyne avait manqué sursauter en le voyant tourner au coin de la rangée. Ses mouvements trahissaient une hâte nerveuse, presque craintive ; ses yeux, quand elle ne le fixait pas, balayaient les environs et s’attardaient sur des détails fantomatiques qu’elle semblait seule à voir. Camenko, même en suivant son regard, ne percevait rien des spectres qui hantaient les prunelles émeraudes de la jeune femme, et Dieu savait pourtant qu’il était suffisamment observateur pour repérer la moindre fausse note dans le paysage. Il comprenait néanmoins ce que ressentait la brune, à défaut croyait comprendre. Cet élan de paranoïa, cette sensation étouffante que quelque chose ne tournait pas, l’énergie caractéristique ressentie face à la certitude de se trouver confronté à un événement sur lequel il était impossible d’agir, ils les avaient ressentis par le passé. Le Slave les avait surtout vu naître chez nombre d’agents recrutés par l’OSA. Les informateurs n’avaient jamais la conscience tranquille. Trahir son pays, ses idéaux ou sa famille laissait sur l’âme une marque indélébile. Qu’importe si la cause était juste, qu’importe de savoir qu’on faisait bien, la conscience n’était plus sereine. Restait à savoir ce qui irritait tant celle de la fausse Danoise.

« Je pense être suivis. »

Camenko la considéra gravement. Devait-il lui avouer qu’elle avait toujours l’un des hommes de l’Agence dans son ombre ? Qu’elle pouvait à peine faire deux mètres en dehors de son appartement sans qu’un analyste du renseignement note avec exactitude la tenue qu’elle portait, l’amplitude de ses mouvements, le nombre de fois où elle passait ses doigts dans ses cheveux, jusqu’au nombre de cailloux glissé sous la semelle de ses chaussures à chaque pas ? Elle le savait certainement déjà, ou en tous cas devait s’en douter. Maxyne était une jeune femme d’une belle intelligence, et il aurait mis sa main à couper que la peur ne suffisait à flouer son jugement.

Précautionneusement, une certaine anxiété dans la voix, l’infirmière livra la cause de ses suspicions. Rien dans son récit ne semblait indiquer un réel danger. Les mots lus dans le dossier d’Ileana Romanov, devenue Maxyne Milovan, étaient encore frais dans l’esprit du Serbe. Il pouvait les voir s’il fermer les yeux, trouver noir sur blanc sur l’écran de son ordinateur que rien ne se révélait alarmant quant à cette affaire. La brune suivait tranquillement le cours de sa fausse vie tandis que son père, au Kosovo, continuait d’intriguer le Renseignement et le gouvernement bosniaque.

« Camenko… »

L’intéressé retint son souffle. Il ne craignait pas que quelqu’un entende son nom en passant au même moment, il avait après tout le droit de s’accorder quelques minutes pour profiter de l’odeur de papier et d’encre qui flottait dans l’air ; mais il s’inquiétait en revanche que les livres l’entendent. Qu’ils le répètent aux murs, que ces derniers comprennent qui il était, et ce que les idéaux tordus de sa nation - qu’il soutenait d’ailleurs encore aux yeux du monde - avaient engendrés dans ces lieux. Il n’était pas à l’abri qu’une rangée d’étagères s’effondre soudain sur lui pour lui faire payer les horreurs de la guerre.

« Si je suis à découvert ici, je suis morte. »

Le trentenaire hocha la tête, puisant dans ses différents masques pour adopter une figure rassérénante et dédramatiser une situation qui n’avait clairement pas besoin d’être compliquée. Il s’approcha, posa ses mains de part et d’autre des épaules de Maxyne et se pencha légèrement pour ancrer son regard dans le sien.

« Je t’assure que tu ne risques rien. »

Il baissa tant la voix pour qu’elle soit seule à entendre que ses paroles prirent davantage des airs de murmures à déchiffrer sur ses lèvres que de sons réellement audibles.

« Personne ne sait que tu es ici. Tu sais qu’on fait étroitement surveiller ton père et ses hommes, aucun d’entre eux n’a jamais laissé planer le moindre doute quant au fait que tu sois toujours en vie. Tu es enterrée depuis suffisamment longtemps maintenant, ne va pas te hanter seule. »

Des vies torpillées par un passé devenu asphyxiant, Camenko en avait déjà trop vu. Maxyne était un atout trop important dans la manche de l’OSA pour qu’il accepte de la voir sombrer dans la paranoïa jusqu’à devenir un danger. Les gens commettaient des erreurs lorsqu’ils se sentaient acculés ; il ne pouvait se permettre de la laisser faire le moindre faux pas. D’autant que la jeune femme était plus en sécurité à Sarajevo qu’ailleurs. Nouvelle identité, nouveaux comptes bancaires, un emploi passe-partout, rien ne saurait la trahir.
S’ils s’étaient trouvés dans un film, Ileana aurait eu droit à un ravalement de façade en bonne et due forme pour supprimer définitivement toute trace de celle qu’elle était jusqu’alors. Allongée sur la table d’un chirurgien esthétique payé grassement pour ne jamais dévoiler ce qu’il savait - Hollywood se serait contenté de le supprimer -, on aurait déformé ses pommettes saillantes, donné un angle différent à son nez si fin, retravaillé la pulpe de ses lèvres, abîmé ses yeux à grands renforts de colorants et de lasers. On aurait tout changé, tout détruit pour recommencer à zéro, créer une nouvelle personne pour la protéger des dangers de son passé. Mais la réalité était différente, et ç’aurait été dommage de toucher un visage si bien équilibré.

« Tu dis que ce n’est pas la première fois que tu penses être observée ? L’homme de tout à l’heure, tu l’avais déjà vu ? Ou est-ce que tu remarques chaque fois quelqu’un d’autre ? »
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Re: I'm not alone Lun 23 Sep - 16:43



Silence profond ◊ 15 Août

@camenko drazavic

◊ ◊ ◊

      Silence.
      Morte elle l’était déjà. Mais elle n'avait pourtant aucune idée de ce que c’était de perdre la vie, d’avoir plus aucun souffle qui s'insinue au plus profond de ses poumons, de se voir partir loin et sans retour, d’être enfermé dans une boîte six pied sous terres jusqu’à ce que les verres la dévorent. Non elle ne savait pas ce que cela faisait de mourir. Pourtant elle le redoutait plus que tout au monde. Une appréhension qui ne cessait de s’agrandir tant les doutes étaient présents dernièrement. Plusieurs fois elle s’était imaginé cette situation, confronté à la réalité de son mensonge, la haine probable dans le regard de son père et certainement le désarroi de son mari, peu sûre de savoir qui la détesterait le plus à ce moment précis. Tout comme elle était loin d’être certaine de revendiquer un droit quelconque et justifier quant à son choix. Ce jour-là, elle prierait tous les Dieu possibles et existant pour qu’elle n’est jamais à vivre ça. Mais au fond, ce n’était comme un compte à rebours.
La jeune femme ressenti un mal fou à faire descendre son appréhension, la tension dans sa peau était si forte qu’il était possible de la pressentir sous les vêtements. Un peu plus et il lui serait probable de s’en rendre malade. Le regard et les mots de son acolyte ne semblait en rien y changer quoi que ce soit. Bien au contraire, elle avait cette désagréable sensation d’être prise pour une folle qui s’imaginait que tous les hommes au coin de rue devenaient l’incarnation du mal, parce que sa culpabilité la rongeait. Elle ne l’était pas, elle le savait. Et lui n’était pas qu’un type banal. Son cerveau avait pris son temps mais il n’était pas ceux qu’on oublie facilement.

« Crois-moi il était bien différent du type que tu as engagé pour ma pseudo protection. Affirma-t-elle, deux doigts en guise de guillemet pour son mot. Tu devrais lui conseiller de se teindre les cheveux, il a un blond un peu trop voyant. Et de faire de la musculation, il est aussi fin qu’une crevette. Franchement question discrétion de ce gars on repassera. »

Le fond de sa pensée avait filé. Elle voulait prouver que ce n’était pas lui, ni un autre de ces chiens de gardes qui lui était apparus. Tout comme elle avait besoin de se rassurer. Il était impossible de l’inventer, ou même de l’imaginer. Maxyne se mordis la lèvre, puis s’excusa. Plus tendu qu’il ne le fallait, ce n’était pas à ce pauvre homme qui ne faisait que son boulot à qui elle en voulait. Il n’était qu’un grain de cailloux supplémentaire dans lequel elle aurait aimé cogner. L’infirmière souffla un bon coup, une main passant négligemment dans ses cheveux. Le décrire était bien plus facile.

« Il est similaire au premier que j’avais croisé. Grand châtain, les yeux légèrement bleus gris. Il ne passe pas vraiment inaperçu avec une cicatrice qui coupe son œil. Je pense qu’il portait une arme sous son grand manteau. Ce n’est pas le plus discret de tous les hommes présents. À vrai dire, il me faisait plus penser à celui qui est envoyé pour faire le ménage... »

Difficile de savoir si elle entrait réellement dans cette catégorie. Une monnaie d’échange autrefois trop précieuse, peu probable de sa validité actuelle.

« Si c’est bel et bien un homme à Wolanowski, il doit porter un tatouage particulier sur l’avant de son bras. Qu’est-ce que c’était déjà... l’infirmière ferma les yeux quelques secondes pour se remémorer les souvenirs enterrés. Les nombreux bras tatoués qu’elle avait vu l’avait laissé de marbre, pourtant l’un faisait l’unanimité au point de la rendre curieuse à ce sujet. En détournant la tête, cela lui revint un mémoire comme une évidence, mais son attention avait disparu pour que ses mots en soient découpés morceau par morceau. Bouc... ils portent tous... un bouc. »

Entre deux livres à la parure écorché, elle voyait de l’autre coté la silhouette imposante de sa peur. Ses doigts s’accrochèrent à la veste de son voisin, obnubiler par le regard pesant qu’il exerçait sur l’ensemble de la salle, tandis que du menton elle le désigna sans vouloir le perdre de vue.

« Cam, c’est lui. C’est vraiment lui. »

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Camenko Drazavic
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Re: I'm not alone Mar 1 Oct - 23:29



Être suivie par un homme ou douze différents n’était pas la même chose ; il était bien plus simple d’intercepter une personne un peu trop pressante que de réfréner les ardeurs d’une dizaine d’autres. S’il y avait effectivement quelqu’un dans l’ombre de Maxyne, Camenko aimait mieux se dire que le marionnettiste qui la faisait observer n’avait qu’un seul et unique pantin plutôt qu’une armada qu’il pouvait envoyer remplacer ceux qui se faisaient arrêter avant d’avoir récolté toutes les informations pour lesquelles on les avait mandatés.

La jeune femme ne dissimula pas son agacement, et le filet de peur qui semblait infuser dans ses veines ne suffit pas à masquer que les propos rassérénants de son interlocuteur ne faisaient que jouer davantage avec ses nerfs. Camenko, cependant, ne voulait pas paraître alarmiste et donner des inquiétudes inutiles à la brune qui parvenait déjà seule à se ronger les sangs.

« Crois-moi il était bien différent du type que tu as engagé pour ma pseudo protection. Tu devrais lui conseiller de se teindre les cheveux, il a un blond un peu trop voyant. Et de faire de la musculation, il est aussi fin qu’une crevette. Franchement question discrétion de ce gars on repassera. »

Camenko ne releva pas ouvertement les reproches que lui faisait la brune, il se mordit cependant la langue pour ne pas lui répliquer que son homme était là pour la surveiller, non pour jouer les armoires à glace. D’autant qu’il n’était pas nécessaire d’avoir des airs de montagne pour être efficace en cas de besoin. Quant à sa capacité à se fondre dans le décor, il n’avait malheureusement pas grand chose à dire sur ce point. S’il était des comptes à régler, le trentenaire préférait le faire entre quatre yeux, son employé et lui, plutôt que de siffler aux oreilles de son interlocutrice que certaines personnes travaillant à l’OSA devaient revoir leur efficience. Le Renseignement bosniaque souffrait déjà assez pour que ses propres ressortissants ne se mettent pas en tête de le déprécier.

« Il est similaire au premier que j’avais croisé. Grand châtain, les yeux légèrement bleus gris. Il ne passe pas vraiment inaperçu avec une cicatrice qui coupe son œil. Je pense qu’il portait une arme sous son grand manteau. Ce n’est pas le plus discret de tous les hommes présents. À vrai dire, il me faisait plus penser à celui qui est envoyé pour faire le ménage... »

Camenko haussa les sourcils, se figurant soudain le nettoyeur empoté au fort accent slave dont les Américains raffolaient pour leurs films mêlant action et espionnage. Un homme comme celui-ci dans le décor ne pouvait passer inaperçu, et il doutait franchement que les membres de l’Agence qu’il avait placés dans les alentours de Maxyne aient pu manquer un telle blague sur pattes.

« Si c’est bel et bien un homme à Wolanowski, il doit porter un tatouage particulier sur l’avant de son bras. Qu’est-ce que c’était déjà… Bouc... ils portent tous... un bouc. »

Il échappa un ricanement déconcerté, à la limite du pouffement tant il trouva l’image ridicule. S’il était le premier à penser que le Kosovo méritait d’être reconnu par la Commission européenne et les Nations Unies, il avait presque envie de leur jeter la pierre et de diviser lui-même leur territoire pour le rendre à la Serbie et à l’Albanie quand il voyait que certains extrémistes du pays se permettaient de tels clichés. Dieu savait pourtant que le monde dans lequel ils vivaient était fait de stéréotypes, mais qu’on puisse s’enliser à ce point dans le vice lui donnait presque envie de pleurer de désespoir et de nervosité.

Maxyne agrippa soudain la manche du trentenaire qui la dévisagea, interloqué, tandis que son regard soudain troublé fixait un point derrière eux. Il l’imita avant qu’elle ne reprenne la parole, cherchant dans leur dos ce qui pouvait à ce point la faire pâlir. La représentation exacte de l’homme dont elle avait dressé le portrait se trouvait non loin, ses yeux clairs balayant l’espace, probablement à la recherche de la figure féminine que Camenko avait devant lui.

« Cam, c’est lui. C’est vraiment lui. »

Le sang de l’officier traitant ne fit qu’un tour. Il considéra quelques secondes encore l’inconnu qui ne les avait pas vus pour le moment, sa rétine ancrant son image dans son esprit pour espérer s’en souvenir s’il devait le croiser à nouveau à l’avenir.

« Ne panique pas. Viens-là. »

Il attrapa doucement l’infirmière par le bras pour la traîner avec lui au travers des rayons. La carcasse immense de l’épieur leur bloquait l’entrée principale de la bibliothèque, mais il existait deux autres portes pour accéder au bâtiment, c’était dire également deux sorties toutes indiquées, respectivement à l’ouest et au nord. Camenko pressa un peu le pas sans pour autant que sa démarche n’attire l’attention. Sa grippe se détendit sur le biceps de la jeune femme, et il préféra la tenir par le poignet pour ne pas donner l’impression qu’il la forçait à le suivre et déclencher des regards suspicieux sur leur passage. Le duo bifurqua à droite au détour d’une allée, s’immobilisant un instant pour jauger de l’avancée de leur poursuivant.
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Maxyne Milovan
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Re: I'm not alone Ven 4 Oct - 23:49



Silence profond ◊ 15 Août

@camenko drazavic

◊ ◊ ◊

       Un cauchemar éveillé, voilà la sensation qu'elle avait. Qui la hantait dans le plus profond de ses boyaux. Finalement, entrer dans la bibliothèque n'était peut-être pas la meilleure idée qui soit. Elle s'était sentie en sécurité avec le monde restant aux alentours, mais peu suffisant en fin de compte pour l'empêchait d'entrer. Tout de même, il s'était fait désirer avant de passer la porte. Un temps précieux qu'elle aurait pu prendre pour s'enfermer à double tour chez elle. Néanmoins, il était trop tard pour les regrets. Son corps était paralysé à l'idée de devoir lui faire face, sachant pertinemment que le taux de chance contre cette carrure frôlait l'absurdité dans son cas. Et au vu du regard qu'il lui avait lancé la première fois, il était impossible qu'elle passe inaperçu en se faufilant telle une petite souris. Un doute traversa son esprit alors qu'elle ne chercha pas à protester quand la poigne de Camenko l'emmena, était-il réellement possible que cet homme eut fait tout ce chemin pour la mettre six-pieds sous terre ? Un problème à régler que son père aurait tôt fait d'exterminer sans aucun scrupule, en y voyant d'autre avantage si la brune n'était définitivement plus de ce monde. Pourtant, s'il provenait de son soi-disant mari, elle n'en mettrait pas sa main à couper pour la réponse. Il avait forcément dû perdre gros et la retrouver semblait bien plus avantageux. Sans mesure de s'avancer sur la question, beaucoup de choses avaient changé avec autant de mois écoulés.
       Maxyne ravala difficilement la boule nouée au creux de sa gorge. Elle maintenait le rythme que lui imposait son protecteur, tout en s'efforçant d'éviter des regards interdits. Se maudissant de ne pas avoir pensé à prendre un couteau à glisser dans son sac. À défaut de pouvoir prendre une arme enregistrée à son nom. Quelque chose qu'elle penserait à rectifier s'il lui est possible de s'en sortir entière.

« Oublie la porte de secours. »

Son murmure était purement réfléchi quand il s'arrêta. Il fallait exclure la première porte de secours à proximité notifié d'un accès interdit et d'un verrou. Des travaux, avaient-ils inscrits sur la porte. Et l'autre paraissait bien trop loin par rapport à la distance qui les séparaient du mastodonte. À moins d'une partie de cache-cache grandeur nature, mieux valait éviter de tenter un risque aussi grand. Elle désigna alors la porte menant à la réserve comme solution palliant temporairement au problème. Et le temps de la réflexion était vraiment trop court pour peser le pour et le contre. Ni une, ni deux la jeune femme lui emboîta le pas, se glissant à l'intérieur. Elle partit se fondre dans les coins les plus sombres en jouant de préférence la carte de la prudence. Bien que son palpitant tambourinât à vive allure dans sa poitrine et que la respiration s'accéléra à grands pas, elle fit au mieux pour ce faire tout aussi discrète qu'un cheveu virevoltant dans l'air. Ce qui ne l'empêcha pas d'attraper le manche à balais poser contre le mur à ses côtés en guise de protection. Bien plus avantageux qu'un livre sur « Raspoutine » prenant la poussière.

Dix-sept secondes s'échappèrent exactement avant que la porte s'ouvre avec une grande délicatesse, se refermant tout aussi doucement. Seule la lumière d'une vieille ampoule éclairait bien difficilement la pièce aux trois rangés de livres central. Elle ne pensait pas lui échappait en venant ici, c'était peine perdue, mais peut-être espérait-elle, que quelque chose de plus constructif en ressortirait. Plus encore s'il pouvait ne pas s'assurer de son état post-mortem.

« Je veux simplement discuter. обећан. »

Sa voix rauque et posé raisonna contre les murs, tout comme le cliquetis d'une arme soigneusement prise en main. Une façon bien particulière de vouloir engager la conversation. Elle n'avait strictement aucune idée d'où se situait Camenko, elle s'efforça de rester en place tant qu'il n'avait pas détecté sa présence.


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Camenko Drazavic
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Re: I'm not alone Sam 5 Oct - 1:37



Camenko balaya l’espace autour d’eux du regard, cherchant un point de repli quand leur poursuivant avançait précautionneusement pour ne pas perturber le calme et la langueur latente, commune à toute bibliothèque. La première sortie à laquelle il avait songé était condamnée ; quelques affichettes signalaient l’impossibilité de l’emprunter quand d’autres indiquaient d’une flèche la seconde issue, à plusieurs longs mètres de là. Maxyne murmura doucement qu’il valait mieux laisser tomber la fuite en extérieur, ce qu’il confirma en opinant du chef, se disant qu’ils pouvaient très bien échapper à un homme de main pour se jeter tout droit dans la gueule du loup si d’autres les attendaient de pied ferme au dehors.

De l’autre côté d’une allée où se succédaient les tables de travail, une porte normalement réservée aux employés apparut comme une solution adéquate à leur problème. Il y aurait forcément là-bas une manière de rejoindre d’autres pièces dans les coulisses, et de là une sortie. Sans plus réfléchir, Camenko traversa lentement le couloir découvert, la jeune femme sur ses talons. Il fit grincer sur ses gonds le panneau de bois qu’aucune serrure ne venait verrouiller - signe apparent du peu d’importance de ce qui se trouverait derrière - et laissa Maxyne entrer la première. Un regard par-dessus son épaule lui confirma que la manœuvre n’avait pas suffi à semer le malabar qui cheminait encore dans leur direction.

Le brun referma prestement derrière lui, se retournant aussi vivement pour analyser le lieu dans lequel ils venaient d’entrer. L’arrière-salle avait des airs de réserve, mais bien peu d’ouvrages se trouvaient là. Le peu de poussière qui s’accumulait sur les livres des premières rangées témoignait davantage d’un lieu de stockage temporaire, mais des éditions plus anciennes, marquées par le temps autant que par des semaines d’entreposage dans cette pièce étroite mais profonde, se trouvaient sur les étages supérieurs des hautes bibliothèques.
Les yeux clairs de Camenko sillonnèrent les alentours sans plus trouver la moindre trace de Maxyne. Ils tombèrent néanmoins sur une porte au fond de la salle, un ticket de sortie qu’ils s’empresseraient de saisir si la Kosovar daignait remontrer le bout de son nez. Il l’appela brièvement mais n’eut droit à aucune réponse. Derrière lui, cependant, l’entrée par laquelle ils s’étaient faufilés geignait qu’on l’ouvrit, et le Slave fila se mêler aux ombres du mobilier pour ne pas se faire repérer immédiatement.

« Je veux simplement discuter. обећан. »

Une voix posée, une démarche lourde mais assurée. Camenko y aurait cru s’il n’y avait eu un claquement métallique léger pour le faire douter des bonnes intentions de leur nouvel interlocuteur - quoiqu’on s’adressait à Maxyne, et qu’il importait visiblement peu.

L’homme chemina lentement, passant devant les ténèbres dans lesquelles se fondait l’officier traitant. Il sortit doucement de sa cachette quand l’armoire à glace l’eut dépassé, serpentant derrière lui pour tenter un coup de folie qui pourrait renverser la donne s’il s’y prenait correctement. Marchant à pas feutrés dans son ombre, Camenko put détailler plus amplement leur poursuivant. S’il n’était pas nécessairement plus grand que lui, il faisait en revanche le double de sa carrure, ce qui devait le rendre plus lent mais devait aussi alourdir ses coups.

Qu’il sembla loin le temps des vingt ans où on le formait à réagir physiquement en cas d’urgence. Le trentenaire en avait tiré quelques belles cicatrices depuis longtemps estompées mais surtout des réflexes qui, bien que peu sollicités, n’en restaient pas moins instinctifs. A l’aube de sa quatrième décennie, Camenko se sentait malgré tout rouillé. L’exercice régulier qu’il forçait dans son emploi du temps n’effaçait pas le fait qu’il n’avait plus la rapidité ou l’efficacité de ses premières années à l’OSA. Il avait passé trop de temps derrière un bureau - sans jamais s'en plaindre - pour espérer avoir l’expérience d’un homme évoluant exclusivement sur le terrain. L’étiquette de l’agent secret tel que dessiné par Ian Fleming, en tous cas, ne lui seyait guère. Son travail premier, celui pour lequel il s’était exilé durant cinq ans en Angleterre, était fantasmé à tort ; le quotidien de l’officier traitant n’avait rien de si excitant que ce que l’imaginaire collectif se figurait. Ses tâches consistaient avant tout en beaucoup d’observation et d’analyse, énormément de manipulation et des montagnes immenses de paperasse. Le Slave tenait du bureaucrate plus que de l’espion qu’on s’imaginait dans les films : celui qui sautait sur des trains en marche et poursuivait généralement un gangster russe, le tout en costume hors de prix étonnamment taillé pour l’action, avec au poignet une montre Omega qui, si résistante qu’elle fût, ne pouvait décemment plus fonctionner après tant de chocs et de coups.

Soudain, d’un geste précis et sec plus que vif, Camenko se jeta sur l’armoire à glace et lui attrapa fermement le poignet pour lui faire lâcher prise. La torsion qu’il exerça sur l’articulation de l’homme fut telle que ses propres nerfs se vrillèrent en songeant à la douleur. Le grondement de stupeur et de souffrance qu’échappa l’inconnu suffit à signaler la franche réussite de l’attaque. En une fraction de seconde seulement, le brun récupérait l’arme tandis que leur poursuivant pliait le bras pour accuser le choc et apaiser la brûlure des muscles tordus.

Il recula de plusieurs pas pour empêcher un drame si le mafieux se mettait en tête de récupérer son jouet. Le canon de l’arme braqué sur lui devait déjà le dissuader de tenter tout geste stupide, mais Camenko aimait mieux la prudence à une forme d’arrogance peu sécuritaire. Il n’avait pas envie de finir ses jours à se vider de son sang dans l’une des réserves mal éclairées de la bibliothèque, quand bien même l’ironie aurait été superbe. Le karma avait ses combines, le Serbe les siennes. Elles l’avaient maintenu en vie jusqu’alors, il ne se voyait pas leur faire faux bond maintenant.

« Très bien, discutons. Qu’est-ce que tu lui veux ? »

Il jeta un coup d’œil en arrière pour tenter d’apercevoir Maxyne qu’il trouva dans un coin, cramponnée à un manche à balais comme un exorciste à son crucifix. Camenko lui lança un regard dubitatif, plus étonné par son choix d’arme qu’amusé.

Il reporta son attention sur leur nouvel ami et continua :

« Reprenons les bases de la politesse, et donc les présentations : prénom, nom, employeur. »
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Re: I'm not alone Dim 6 Oct - 19:06



Silence profond ◊ 15 Août

@camenko drazavic

◊ ◊ ◊

      Maxyne s'était souvent demandé la façon dont elle allait mourir. Si cette fin aurait lieu entre les bras d'une personne qui avait bien plus de valeur que sa propre vie, seule dans une rue abandonnée, ou au contraire de manière la plus banale qui soit dans un lit fleuris installé en maison de retraite hors de prix, à repenser à tout ce temps qui s'était échappé. Quelque chose de simple mais qui paraissait parfait, si toutefois il était sûr que survivre après quarante ans restaient à portée. En revanche, la réserve poussiéreuse poursuivit par un homme armé ne faisait pas partie de ses tableaux. Et au fond, c'était bien une mort de merde qu'elle n'avait aucunement envie de connaitre. Alors, oui, elle s'accrocha à son balai comme s'il était la dernière chose possible lui évitant de partir dans l'au-delà. Impossible d'arrêter les balles mais, qui sait, elle aimait croire qu'il pouvait lui être utile au moment venu.

      Pratiquement une année entière venait de s'achever à vivre ici et pourtant, pour la première fois il fallait faire face à cette situation redoutée depuis son pied hors de la tombe. Tout fut presque trop parfait pour croire qu'un rabaissement de garde devenait possible. Et maintenant il fallait valser avec la mort. Les choses auraient pu être différente si elle était restée « en vie », même si en fin de compte elle aurait fini par la perdre tôt ou tard. Dans tous les cas, revenir en arrière n'était plus accessible.
La jeune femme s'agrippa davantage à son balai quand les bruits de coups lui arrivèrent aux oreilles. Si l'autre porte présente menait à une échappatoire et que la fuite était de mise, sans aucune hésitation elle tenterait le tout pour le tout. Appellerai un taxi – ou volerai la première voiture disponible – prenant la route en direction du poste, là où, jusqu'à preuve du contraire, la sécurité prime sur les civiles affolés. L'idée même de laisser son acolyte derrière ne lui plaisait pas néanmoins, il y avait fort à parier que mourir auprès de lui ne saurait lui plaire pour autant. Alors, quand elle entendit sa voix, un soulagement l'envahit si promptement que, si elle n'avait pas un appui contre le mur, ses jambes lui auraient probablement fait faux-bon.

      Maxyne pris son courage a deux mains, comme si soudainement tout danger venait d'être écarté. Elle avança doucement vers les deux hommes dont la question restait sans réponse. Cette fois-ci, elle eue tout le loisir d'observer son assaillant, quelque chose qui au-delà de son regard pesant sur sa personne ne lui plaisait pas. Difficile a dire s'il s'agissait de sa dureté ou de la fausse importance qu'elle pouvait représenter à ses yeux.
Elle resta là en silence durant des secondes qui paressèrent interminables. Ses yeux se plongèrent dans les siens avec la même fermeté qui fut prise jusqu'à présent. Et d'un coup sec le manche à balais s'écrasa sur le visage Russe. Une gifle n'aurait pas pu être plus violente que cette portée-là. Un plaisir pour son acte dont elle pris soin de ne pas montrer ouvertement. Une fine entailla traversa une partie de sa joue et, s'il n'était pas maintenu sur place par une arme, il n'y avait aucun doute que ce geste lui aurait été rendu au centuple. Mais, le moment n'était plus à la rigolade et sa patience n'allait pas tenir bien longtemps.

« Répond. Nom, prénoms, employeur. »

L'homme observa la jeune femme comme si ce n'était rien plus qu'une demi-portion qu'il aurait pu balayer de son chemin d'un revers de main, peu loin de la vérité, il hésita tout de même avant d'accéder à sa requête, très certainement en train d'évaluer les possibilités présentes. Mais, à moins qu'il ne cache un Beretta dans ses chaussures, la coopération temporaire semblait le mieux.

« Nicholas Lief. Souffla-t-il, deux doigts essuyant le filet rougeâtre contre sa peau. Romanov et Wolanowski sont mes employeurs. Un seul est mon patron.
- Lequel des deux ? »

L'un d'eux profitait de ce cher Nicholas avec plus d'emprise. Voilà qui pouvait changer grandement les termes de leur accord la concernant. S'il n'était pas l'un des hommes personnels de Lars, alors, sa vie ne valait pas plus qu'une miche de pain. Sauf qu'à cela, le mafieux se garda bien de répondre, ce qui en plus d'une peur, amena la jeune femme à bouillir gentiment d'impatience, alors que lui restait aussi impassible.

« Tu n'es pas là pour discuter, alors quel est l'ordre convenu ?
- Te ramener à la maison une fois trouvée.
- Quelqu'un sait que tu m'as déjà trouvée ?
- Non.

Et le déclic frappa à sa porte. Mensonge ou vérité. Une réponse trop facile pour lui convenir. Il n'y avait pas que ça, il ne pouvait y avoir « que ça ». Retrouver une simple fille soi-disant morte depuis un an et la ramener au bercail comme si cela n'était qu'une fugue enfantine ? La jeune femme n'y croyait pas un traitre mot. Elle s'avança brusquement vers lui, si proche elle put sentir son parfum amer qui l’aurait écœuré si les circonstances le permettaient, plus dur devenait les traits de son visage et plus tremblante fut sa main. Là quelque part, elle voulait entendre un fait dont la vérité était déjà présente.

- Qu'est-ce que Ivan veut ?
- Je viens de le dire.
- Non. Qu'est-ce que lui t'a ordonné de faire personnellement ? »

Le silence fut sa réponse, mais ses yeux ternes et pétillants le trahissaient déjà. Pourtant, cela ne l'empêcha pas de rester campé sur ses positions tel un barrage sur le point de déborder.


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Camenko Drazavic
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Re: I'm not alone Mar 12 Nov - 3:56



Les questions fusaient avec un naturel déconcertant dans l’esprit du trentenaire. Il pouvait dérouler mentalement la liste des interrogations qui accompagnait les situations de ce genre, les lettres noires s’inscrivant sur un papier blanc dans son crâne. Camenko était rodé à l’exercice. Récolter des informations, les soutirer à l’usure ou par la force des choses, avait des airs de loisirs dans son monde. Patient, il avait cependant toujours eu un faible pour les méthodes psychologiques plus que physiques. C’était qu’on reconstruisait plus difficilement le mental que les os brisés. Malheureusement pour lui, fort heureusement pour l’homme qui se trouvait de l’autre côté du canon, le temps leur manquait. En matière de rapidité, on faisait difficilement mieux que les balles, persuasives dans une situation comme celle-ci.

Le malabar lança un regard en coin à Maxyne qui sortait de sa cachette, se traînant à pas de loups jusqu’à Camenko. Il esquissa un sourire mauvais, braqua ses prunelles sur le Slave et resta muet. Les lèvres closes malgré le rictus satisfait qui les déformait. Il déchanta vite, cependant, sa grimace prenant des airs douloureux quand l’arme improbable que la jeune femme tenait se transforma en batte de baseball. Le manche à balais s’écrasa sur le visage de leur poursuivant qui fit un pas en arrière, sonné et surpris par cette attaque pour le moins incongrue. Ce qu’il devait lui rester de fierté après s’être fait désarmer avec tant de facilité dû probablement fuir les lieux du crime. C’était une chose de se voir confisquer son arme par un homme d’une stature semblable ; c’en était une autre de tituber face au coup d’une crevette d’un mètre dix et de trente kilos tout au plus.

« Répond. Nom, prénoms, employeur. »

L’homme retrouva sa morgue, se reconstituant un visage impassible. Ses yeux lancèrent des éclairs en direction de Maxyne, puis du Serbe qui le tenait toujours en joue. Camenko ne douta pas une seconde des idées vengeresses qui devaient assombrir les pensées de leur poursuivant. Nul doute qu’il sentait poindre l’envie de faire ravaler sa témérité à la jolie brune qui lui faisait face.

Les orbes clairs de l’officier traitant dérivèrent de l’inconnu à la Kosovar qui nourrissait de bien beaux espoirs à croire qu’il parlerait en échange d’un simple coup de manche à balais. Il s’apprêta à réitérer une dernière fois la question lorsque, contre toute attente, les lippes de l’armoire à glace se desserrèrent pour répondre :

« Nicholas Lief. Romanov et Wolanowski sont mes employeurs. Un seul est mon patron. »

Camenko écarquilla des yeux ronds, quelque peu blessé dans sa fierté. Quel homme était-ce pour cracher si facilement le nom de ses commanditaires, non parce qu’il tremblait face à une arme à feu, mais parce qu’une gamine haute comme trois pommes lui avait à peine refait le portrait avec un foutu morceau de bois ? L’espace d’un instant, le brun balaya les environs du regard, se demandant si une caméra cachée ne se trouvait pas coincée entre deux livres poussiéreux.

« Lequel des deux ? »

Dans un élan d’égo masculin mal placé, Camenko fut soulagé que la dernière question de la jeune femme ne trouva pas de réponse. Outre le fait qu’on ait sappé son autorité naturelle avec un tel manque de considération, il s’interrogea sur les méthodes de recrutement des proches de Maxyne. On n’avait pas idée d’engager un homme si bavard. Le Slave se sentait presque le besoin de lui offrir des cours de discrétion.
La brune, elle, ne considéra pas le silence de leur interlocuteur du même œil. Elle bouillonna soudain, tant et si bien que le trentenaire put sentir sa patience foutre le camp par la porte de devant.

« Tu n’es pas là pour discuter, alors quel est l’ordre convenu ?
- Te ramener à la maison une fois trouvée.
- Quelqu’un sait que tu m’as déjà trouvée ?
- Non. »

Les entrailles de l’officier-traitant se tordirent comme un détecteur de mensonge qui se réveillait brusquement en hurlant quand on essayait de lui faire croire que la Terre était plate. Il resserra instantanément sa prise sur la crosse de l’arme, toujours braquée sur l’interrogé.

Camenko sentit son palpitant manquer un battement quand Maxyne anéantit la distance de sécurité qui la séparait du malabar. Elle se tint proche de lui, si proche qu’elle pouvait probablement sentir la respiration bovine de l’homme s’écraser sur sa peau claire. Trop proche, en d’autres termes.

« Qu’est-ce que Ivan veut ?
- Je viens de le dire.
- Non. Qu’est-ce que lui t’a ordonné de faire personnellement ? »

A nouveau un silence de mort pesa dans la réserve, et le Slave profita de cette occasion pour faire un pas en avant et récupérer Maxyne par le bras. Mais Lief s’anima brusquement, attrapant l’arme de la Kosovar qu’elle n’eut pas le réflexe de lâcher à temps. Il suffit d’une fraction de seconde pour qu’il referme ses bras immenses autour de sa proie, son biceps gauche maintenant fermement sa cage thoracique, l’autre lui comprimant la gorge, le bâton protecteur terminant sa course sur le sol, rebondissant dans un claquement de bois.

« Madame Wolanowski et moi devrions y aller. »

Camenko cligna des paupières, désabusé. Il fallut un instant à son cerveau pour que ses neurones s’alignent et qu’il abandonne avec un naturel déconcertant :

« Non. Enfin, c’est ridicule ! La porte est derrière moi, et j’ai ton arme. Il lui lança un regard interloqué. Mais ils vous recrutent où vos employeurs ? Tu sais que le but est de faire pression sur la personne en position de force ? Et parlant de pression, il va sérieusement falloir y aller un peu plus fort pour espérer lui couper la respiration, commenta-t-il en pointant Maxyne dont la trachée n’était pas assez comprimée pour la faire tourner de l’œil. »
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