Pour échapper à la justice, un avocat conseille à son client de se présenter à l'élection présidentielle [Eliza]

C'est extrêmement nerveux que Clint entre dans le cabinet d'avocats que Lukas lui a recommandé. Putain, ça a l'air chicos quand même. Il se demande comment ça se fait qu'il connaisse d'ailleurs un cabinet de droit international. Il est « simplement » le directeur des études à l'université de Sarajevo, pour le département de chimie. Y a rien d'international là dedans. Et il n'a pas pensé, déboussolé comme il est en ce moment, à poser la question. Faudra qu'il se penche sur la question à un moment donné.
Il s'arrête, interdit, réalisant que jusque là en vrai, il ne lui avait pas tellement posé de questions. Il n'a jamais eu besoin que Lukas se justifie en quoique ce soit. Aussi Clint décide d'abandonner sa quête et sa subite crise de curiosité. Ça ne le regarde pas après tout.

Il avance lentement, l'air perdu, dans le cabinet, jusqu'à la réceptionniste, détaillant minutieusement le décor avant de se présenter.

Bonjour. Mr Westwood. J'ai rendez vous avez Madame Darkovic.

Il dit le tout en serbe, lentement, décomposant bien les mots comme il faut. Ça a beau être international, il préfère la jouer couleur locale pour l'instant car c'est terriblement inquiet qu'il vient pour régler son problème.

La réceptionniste adresse à Clint le sourire de courtoisie réservée a tout client du cabinet.

Bonjour Monsieur Westwood.

En prenant son poste ce matin, elle avait retenu les noms des clients qui ont rendez-vous en matinée. Mais elle vérifie au cas où sur le planning des rendez-vous mit à jour en temps réel par les secrétaires.

Je vais prévenir Maitre Markovic.

Elle insiste sur le nom de famille de l'avocate. Elle a bien remarqué le soin qu'il a mis à bien formuler sa phrase en Serbe et son nom de famille ne fait pas locale. Donc elle met l'erreur du nom de famille de l'avocate sur le fait de difficulté linguistique.

Je vous voulais bien patienter.

Elle lui montre des fauteuils pour patienter. A l'aide de son oreillette, elle contacte la secrétaire de l'avocate. Georgina apparait rapidement et invite Clint à la suivre afin de le guider à travers le Cabinet jusqu'au au bureau de sa patronne.

Pendant ce temps, après que ma secrétaire m'est prévenue de l'arrivée de mon client, je range le dossier sur lequel je travaillais. Je me lève lorsque j'entends les coups frappés à la porte. Georgina n'attend pas que je réponds pour ouvrir et faire entrer l'homme.

Bonjour Mr Westwood
Je m'avance vers lui et lui tend la main pour le saluer.

Si vous voulez bien vous asseoir et m'expliquer la raison qui vous amène dans mon bureau.

Je lui montre d'un geste les fauteuils qui font face à mon bureau avant d'ajouter

Mais avant souhaitez-vous un café ou thé ?

Maître Markovic ou Darkovic ça va. C'est jamais qu'une lettre. Clint hausse rapidement les épaules. C'est pas ça qui l'inquiète le plus. Nerveux, il s'assoit sur le siège qu'on lui désigne, n'imaginant même pas qu'il puisse s'asseoir sur l'un des autres, avant de bondir comme un diable de sa boite quand on annonce son nom.
Et il est marche sur des œufs en suivant la secrétaire. D'un regard inquiet, il fixe ses pieds, histoire de ne croiser celui de personne. On n'est jamais trop prudent. Lukas l'a prévenu et Clint tient compte de ses avertissements. Y a du « beau » monde. À se demander comment il connait le lieu.

Dans le bureau désigné, Clint fixe nerveusement le décor avant de réaliser que son... Avocate est déjà là. Il a un petit bruit de gorge, difficile à interpréter. Il s'assoit, tout aussi vite que la première fois.
Il croise les jambes dans un sens. Puis dans l'autre. Puis encore dans l'autre sens. Il essaye de s'installer confortablement mais le stress a raison de ses nerfs.

Je... Dites. C'est bien confidentiel ce qu'on va se dire ?
Ah oui. Pardon.

Clint sort son portefeuille et en dégage un billet. Une coupure quelconque.

Voilà. Je vous ai versé quelque chose. Donc c'est bien confidentiel ?

Il est pas naïf au point d'ignorer qu'il n'a pas réellement payé d'honoraires. Ça sera l'une des questions à aborder. Lukas a promis qu'il l'aiderait au besoin mais Clint n'a pas très envie d'être en dette avec Lukas alors qu'il lui cache des choses quand même sacrément importantes. Et qui pourraient bien briser le cœur de sa fille.

Mr Westwood semble bien nerveux comme client. Je croise le regard de Georgina ma secrétaire qui a remarqué aussi l'attitude de l'autre. Cela attise ma curiosité sur le motif de ce rendez-vous. Je finis par faire un signe à Georgina de nous laisser et je gagne mon bureau. Mr Westwood me la joue série d'avocat américaine en me sortant un billet. Je décide de jouer le jeu et tend pour me saisir du billet.

Oui à présent la suite de notre conversation restera confidentielle si vous le souhaitez. Dis-je en m'installant dans mon fauteuil.

Mais si je dois effectuer des démarches pour votre compte. Ma secrétaire et mes collaborateurs en seront informés. Tous comme moi, ils sont soumis à la confidentialité.

Vu sa nervosité, je préférais préciser que je travaillais en équipe.

Maintenant que nous avons réglé ce problème de confidentialité. Je réitère ma question. Expliquez-moi la raison de votre venue ?

Clint s'agite toujours sur sa chaise, avant de se décider à faire semblant de gérer l'excédent de stress qu'il est en train de vivre depuis quelques semaines.
Alors, aussi posément que possible, avec tous les détails qu'il est en mesure d'apporter, il raconte.
Il raconte son agression sur les berges, un soir. Son amnésie et son long séjour en hôpital et en rééducation. Sa nouvelle vie aussi. Son ami Lukas, qui lui a recommandé le cabinet et puis sa fille, Julia, avec qui il a tissé des liens plutôt intimes.
Avec une hésitation, il arrive au cœur de son problème.
Ce passeport trouvé cette nuit-là sur lui : Clint Westwood. Un passeport américain que les Etats Unis n'ont absolument pas pu identifier comme étant le leur. Malgré son excellente qualité, ça ne correspondait à rien dans leurs fichiers, et le nom était totalement inconnu. Son titre de séjour provisoire, renouvelé tous les six mois du coup, à défaut de trouver d'où il venait.
Il raconte alors sa rencontre fortuite – passant sur l'épisode : le type était là pour me cambrioler – avec une personne du passé, un ami – ex fiancé était encore un terme déplacé à ses yeux et il a beaucoup trop de mal à catégoriser Legence – dont il ne se souvient pas mais qui lui a donné son vrai nom.

Enfin, gêné comme pas possible, il finit par annoncer son problème majeur :

Il se trouve que... hummm... Wyatt, enfin moi... Il semblerait que je me sois enfui de Rikkers.

Clint pose sur le bureau une coupure de presse qu'il a trouvé sur internet et imprimé, mentionnant une « évasion très mystérieuse » et son nom mentionné dedans.

Le fait est que... J'aimerais quand même récupérer mon nom officiellement et aussi mon passeport.

À défaut de s'identifier comme Wyatt Bell, Clint veut absolument faire un lien avec son passé.

Mon problème est aussi que je n'ai pas envie que la police vienne m'arrêter. Je n'ai rien à voir avec ma vie passée. Je ne m'en souviens même pas.
Alors Lukas m'a conseillé de venir ici pour voir ce que vous pourriez faire pour moi.

J'écoute son histoire tout en gardant un air détaché. Je comprends mieux pourquoi il est aussi nerveux. Je note mentalement d'avoir une discussion avec la personne qui me l'adressée de me prévenir quand il m'adresse ce “genre” de cas. Je me penche au-dessus du bureau pour lire la coupure de presse internet et la survole. Je décide de m'adresser à lui dans un anglais à consonance européenne, mais plus facile à comprendre pour mon interlocuteur.

Votre affaire semble délicate.

Je note sur bloc-note son véritable nom et des informations trouvées dans l'article de presse. Il faudrait que je demande à l'un de nos enquêteurs de faire une recherche plus poussée sur cette affaire d'évasion et sur le Client.

Je vais devoir me renseigner plus en détail sur le sujet des traitées d'extractions entre les Etats-Unis et notre pays.

Je sais que les pays membres de l'Union Européenne ont des conditions d'extractions de criminels dans certaines conditions, mais avec la Bosnie-Herzégovine, il me semble que c'est cas par cas.

Avez-vous a tous hasard des personnes qui pourraient se porter garant de votre personne ?

Des contacts avec un ou deux politiques bien placés pourrait aider à éviter son extradition du pays.

Vous n'avez vraiment aucun souvenir ? Tout ce que vous me direz restera entre nous.

Comment êtes-vous arrivé dans le pays ?