O Sister, Where Art Thou ? | Ivana
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O Sister, Where Art Thou ? | Ivana

Camenko Drazavic
Camenko Drazavic
Messages : 2047
Date de naissance (rp) : 23/08/1981
Localisation (rp) : dans l'ombre du renseignement, dans celle du Premier ministre, ou dans les boyaux du Pussynight.
Emploi (rp) : Officier traitant à l'OSA, conseiller rattaché au Cabinet du Premier ministre.
Statut civil (rp) : marié à son travail. Du reste, fidèle à une femme qu'il ne peut pas avoir, du moins pour le moment.

Feuille de personnage
Réputation:
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Objets: GSM Hackeur + Hacking Lvl 2 + Éden + Samsam + Ofélia
O Sister, Where Art Thou ? | Ivana Mer 4 Sep - 23:38



24 août, 17h34
Camenko saisissait les gens en les observant, en les écoutant. En scrutant chaque détail de leur vie jusqu’à ce qu’il les connaisse sur le bout des doigts, qu’il soit capable de réciter leur passé, leurs pensées, leurs plaisirs coupables, comme un enfant réciterait une poésie malsaine. Irrémédiablement, il finissait par comprendre les autres mieux qu’il ne se comprenait lui-même. Les personnes qu’il ne parvenait à lire étaient rares ; et seuls les artistes lui donnaient du fil à retordre.

Il y avait l’homme, il y avait l’art. Le trentenaire avait longtemps cru que le travail d’un plasticien était un livre ouvert sur sa personnalité, une gueule béante sur son âme. Mais il n’y avait pourtant plus grand arnaqueur que le peintre qui se donnait un visage, un genre, pour dissimuler ce qu’il était réellement.

S’il fallait observer l’œuvre pour entrevoir qui l’artiste était, sa manière d’appréhender le monde, le Slave se sentit floué en passant la porte de la galerie. Ce n’était pas qu’il manquait de goût, que sa sensibilité ne correspondait pas à l’exposition actuelle, ou que cette dernière fût vide de sens ; c’était ses pensées, trop ancrées à la réalité et à l’urgence de la situation, qui le tenaient éloigné d’une quelconque interprétation de ce qu’il voyait. Camenko, lorsqu’il entra, n’entendit donc rien à la pensée de sa demi-sœur. Qu’importe le nombre de fois où ses yeux clairs balayaient les toiles suspendues aux murs, l’univers de Saskia lui paraissait impénétrable.

Le Serbe fit quelques pas dans la salle d’exposition vide de visiteurs, répondant dans un sourire au bienvenue enjoué lancé par une jolie brune qui veillait au grain. Trois hommes de main sans écusson ou signe distinctif sur leur uniforme se présentèrent à sa suite, arborant fièrement un air renfrogné et des holsters trop évidents pour ne serait-ce que prétendre vouloir faire preuve de discrétion. Sur leurs talons, Cvetko, l’insigne Tigrovi lui crevant la poitrine, referma soigneusement la porte. Traître repentant, utilisé sans être pardonné, il avait parfaitement saisi qu'une épée de Damoclès pendait dangereusement au-dessus de sa tête, et que le maigre fil qui la retenait romprait au prochain coup bas. Pourtant, Cvetko ne s'inquiétait pas de cela. Il se fichait bien de son sort quand on lui avait fait comprendre que celui de sa sœur était en jeu. Camenko lui avait profondément enfoncé dans le crâne qu’il faudrait plus pour racheter sa conduite et son honneur. Et puisqu’il était plus simple de tenir en laisse un homme agrippé par les sentiments, il avait clairement statué qu’Elsie finirait au fond de la Miljacka si sa loyauté se perdait à nouveau en chemin. Vaterlili pourrait bien s’amuser à repêcher son joli corps.

La scène, pourtant triviale à Sarajevo, foudroya la brune qui suspendit son geste, soudain blême. Elle considéra le quatuor d’hommes armés, et celui qui semblait faire figure d'autorité, les lèvres tremblantes. Camenko s’avança immédiatement pour la rassurer quant à ses intentions, promettre qu’elle ne risquait rien, qu’il lui faudrait simplement leur dire où se trouvait l’artiste. Il se fendit d’un remerciement poli lorsqu’elle lui répondit d’une voix blanche qu’Ivana était à l’arrière, qu’elle ne tarderait plus à revenir. Grand prince, il l’accompagna même jusqu’à la sortie, non sans promettre qu’il lui ferait signe lorsqu’elle pourrait reprendre son travail sans que la mafia serbe ne vienne l’interrompre.

L’officier traitant retourna à sa contemplation tandis que Cvetko et les trois mercenaires se dispersaient dans la galerie. Il s’arrêta devant une toile qui lui parla étrangement. En d’autres circonstances, il aurait pu l’imaginer à l’un des murs de son appartement.

Des bruits de pas attirèrent son attention, et ses yeux se braquèrent immédiatement vers celle qui s’avérait être sa demi-sœur. Il la jaugea de haut en bas, puis de bas en haut, s’attardant sur son visage, son port de tête qui lui rappela celui d’Iren. Camenko esquissa un sourire nostalgique en songeant à la mère de son aîné. Gamin, il rougissait jusqu’aux oreilles chaque fois qu’elle lui adressait la parole. Ce détail ne manquait jamais de faire naître une lueur triste dans les grands yeux souriant de Nives. Sa génitrice, suffisamment blessée d’avoir à subir l’épouse de l’homme qu’elle aimait, se serait certainement passée de savoir que son fils trouvait belle et intimidante sa rivale. Mais Camenko était trop jeune pour comprendre cela. Il ne saisissait pas, alors, les affres de la jalousie. Comme un juste retour de flammes, cette dernière était devenue une maîtresse omniprésente depuis quelques semaines, lui vrillant l’âme chaque fois qu’il pensait à Maggy et aux bras dans lesquels elle étouffait.

« Ivana Milosevic ? »

Le sourire charmant et solaire qu'il offrit fut aux antipodes de l’expression glaciale et affreusement fermée qu’il arborait depuis plusieurs jours. Au QG, on commençait à penser qu’il s’inquiétait tant pour la disparition de son frère qu’il en avait oublié quels muscles contracter pour esquisser l’ébauche d’un rictus, franc ou forcé. Camenko avait même surpris plusieurs hommes à tourner les talons et fuir dans la direction opposée quand il apparaissait à l’autre bout d’un couloir. Si les Tigrovi se faisaient habituellement discrets en sa présence de peur qu’il ne fasse un peu trop attention à eux et à leurs petits secrets, ils l’évitaient à présent pour ne pas avoir à subir la colère propre aux Drazavic qu’ils sentaient poindre tant l’humeur du responsable du renseignement était orageuse ces derniers temps.

Il s’avança, la paume tendue pour se présenter correctement.

« Camenko Drazavic. Il attrapa sa main, l'écrasant d'une poigne ferme. Il me semble que ce nom vous est familier. »
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