Il faut toujours profiter du malheur des autres parce que c'est gratuit || Sasha

C’était à peine la veille que Nina l’avait enfin contacté après ce long silence radio. Jamais de sa vie la serbe n’avait été si heureuse d’entendre ce petit « ding » venant de son téléphone. Savoir son amie et son bébé en vie, en sécurité, bon dieu elle se sentait mieux. Alors quand celle-ci lui avait proposé de venir la voir, elle accepta immédiatement et la journée lui parut infiniment longue à l’hôpital. Les heures ne passaient pas assez vite à son goût, elle ne voulait qu’une chose filer voir son canard et s’assurer de ses propres yeux qu’elle allait bien. Elle ressembla d’ailleurs à une tornade en filant hors du boulot cueillir son fils à la garderie avant de prendre un taxi direction chez Nina. Tellement préoccupée par toute la situation, la jeune entendait à peine les babillages incessant de son garçon qui lui ne semblait pas dérangé une seconde par ce changement de routine. Il faisait une balade en voiture! Que de joie en ce monde.

Enfin, enfin Sasha arriva chez son amie et elle paya le chauffeur en trombe, tirant presque son rejeton tant elle était impatiente. La porte fut son seul objectif dans l’histoire alors qu’elle cogna aussi doucement qu’elle le pouvait, pensant au bébé à l’intérieur. S’il dormait, valait mieux éviter de le réveiller. Elle se souvenait encore des nuits blanches que son Teo lui avait imposé.

Nina eut à peine le temps d’ouvrir la porte que Sasha l’attira immédiatement dans ses bras, la serrant avec cette infinie tendresse qu’elle cachait sous ses airs de princesse. Un soupir soulagé lui échappa alors qu’elle reconnaissait bien cette chevelure noir et cette frêle allure. « Va falloir que t’arrête de me faire des frayeurs pareilles. » Fut tout ce qu’elle pu sortir en remontrance à son amie. Elle s’inquiétait déjà bien assez toute seule à propos des moindres faits et gestes de son fils, si en plus elle s’y mettait, elle n’y survivrait pas. Finalement elle relâcha l’américaine, venant rapidement essuyer une toute petite larme fugace qui perlait au coin de son œil. Déformation de son caractère pompeux. Les apparences c’était important. « Maman ça sent les biscuits! » Lança joyeusement le petit Teodor qui tira le bas du chandail de l’adulte, qui elle huma l’air à son tour avant d’arborer une mine surprise. « Depuis quand tu fais des cookies toi? » Une Nina aux fourneaux? Mouais, il y avait de quoi s’inquiéter après tout.