Syrup is still syrup in a sippy cup || Matvei

Date de naissance (rp) : 07/04/1996

Syrup is still syrup in a sippy cup

Matvei & Elsie

30 septembre , 20h18

Demain, c'est le grand jour.

C'est ce que je me répète, perdue au milieu des cartons et valises qui jonchent le sol et les meubles de mon appartement. J'étais pourtant persuadée de n'avoir pas grand chose à emporter, mais il s'avère que les livres de médecine et tous les classeurs de cours accumulés au cours des cinq dernières années prennent une place monstrueuse. Je ne suis pas du genre à jeter, de base, mais c'est encore moins le cas quand je ne suis pas sûre de ne plus avoir besoin de ces papiers-là. Il m'est déjà arrivé d'avoir à me replonger dans les cours de l'année dernière, ou de celle d'avant, pour vérifier des informations. Je ne me fie que peu à ce que je trouve sur internet, et c'est encore le meilleur moyen de ne pas se tromper. Seulement voilà, je n'ai pas la moindre idée d'où je vais ranger tout ça une fois que j'aurais déménagé. Ici, j'étais seule, et je pouvais m'étaler dans l'appartement comme bon me semblait. Là, j'emménage avec une colocataire, et aussi gentille soit-elle je ne vais pas pouvoir m'étaler dans les pièces communes. Je n'aurais pas non plus les moyens de louer un garde-meuble, alors il va falloir que je fasse du tri, que j'envoie des cartons chez mes parents en espérant qu'ils ne finissent pas par s'en débarrasser sans m'en parler !

J'en suis là de mes réflexions lorsque la sonnette de la porte d'entrée retentit. Je baisse le nez sur la montre accrochée à mon poignet et vérifie l'heure. Le patient que j'attend est légèrement en retard, mais en même temps il faut s'y attendre quand on fait des consultations clandestines à domicile. Je me lève du canapé, jonché lui aussi de fringues et de papiers, et tire sur ma robe pour la remettre en place avant d'aller ouvrir à Matvei. J'ai un sourire d'excuse en le laissant entrer.

« Salut. Désolée pour le bordel, fais pas attention. »

Je vérifie, machinalement, que personne ne l'a suivi, et je referme la porte derrière lui. Avisant le salon, je réalise qu'il va avoir du mal à trouver un endroit où s'asseoir, et je vais donc virer les affaires qui traînent sur le canapé. Le tout se retrouve à moitié sur la table à manger, à moitié au sol, dans un capharnaüm absolument infernal. Il faudra pourtant faire avec aujourd'hui.

« Alors, qu'est-ce qu'il t'arrive cette fois ? »

Awful

Date de naissance (rp) : 04/10/1973

Bordel de merde.
Appuyé contre la foule de spectateurs éméchés, comme un boxeur renvoyé dans les filets, je me redresse et essuie d'un geste négligeant la trace de sang sur ma lèvre. L'adversaire est amoché mais je suis moins sûr de ma victoire ce soir. Le coup reçu a la tempe m'a ouvert l'arcade sourcilière et totalement déboussolé pendant plusieurs secondes. Le jeune asiatique en a profité pour m'asséner différentes frappes - peu précises ni judicieuses mais - blessantes. J'ai bien peur d'avoir une ou deux côtes fêlées.

Les encouragements hurlés du public me permettent de rassembler énergie et courage. J'inspire profondément, tire une latte proposée par une jolie rousse à ma droite et lui rend son mégot en me replaçant face à l'ennemi.

J'ai reçu deux nouveaux assauts sur le flanc gauche, la fracture n'est plus une hypothèse, j'ai un mal de chien. Cependant j'ai pu encercler l'autre et proposer une technique d'étranglement qui l'a poussé à l'abandon.
Au moment où je quitte la cave étouffante de monde, de bruit et d'alcool, l'adversaire est encore rouge, au sol.

Il me suffit de quelques pas pour prendre ma décision : je dois passer voir Elsie. Je prends le temps d'une douche et enfile des vêtements propres. Je constate les dégâts dans la glace, grimaçant sous le contact du blouson. Il faudra sans aucun doute cesser les combats pendant plusieurs jours. Voire plusieurs semaines.
Pour ce qui est de mes exercices nocturnes en coopération avec la gente féminine, je ne ferai aucune concession - il ne faut pas exagérer.

Après avoir reçu le feu vert de la demoiselle, je me dirige jusque chez elle.

« Salut. Désolée pour le bordel, fais pas attention. »

Je souris avec amusement en jetant un œil sur le bordel environnant. Effectivement, j'ai à peine la place de circuler sans risquer de renverser une pile de livres ou je ne sais quel carton. C'est surement plus pratique pour Elsie et sa frêle stature.
Lorsqu'elle me libère une place sur le canapé je m'assois - en dissimulant ma peine comme je peux.

« Alors, qu'est-ce qu'il t'arrive cette fois ? »

« Hm je pense qu'il faut rafistoler ça ; » dis-je en lui montrant la plaie fraîche en haut de mon visage avant de me palper le côté gauche du buste. « Et si tu as de quoi calmer la douleur, j'ai pris de sales coups ici. »

Ah, Elsie.
Ingénue, gentille, jolie, serviable, souriante... Certaines personnes n'ont donc aucun défaut ? Depuis la première aide fournie, la miss a toujours été discrète avec ma situation, toujours disponible pour rendre un service - rémunéré bien sûr - et son travail n'en est pas moins professionnel.
J'ai de l'estime pour cette jeune femme, je serai prêts à l'aider si besoin mais je préfère espérer que les ennuis auxquels j'ai l'habitude restent éloignés d'elle.

« Ça va toi ? »

Date de naissance (rp) : 07/04/1996

Mon appartement a toujours été vivant, en mouvement comme je peux l'être. Je ne suis pas de celles qui offrent à leurs visiteurs un environnement froid, impeccable, sans aucun vêtement qui traîne, aucun objet personnel en vue. Ce n'est pas dans mon caractère. Si je n'ai jamais vraiment eu le temps, ou l'envie, de m'occuper de la décoration des lieux, n'importe qui entrant dans mon appartement a toujours pu deviner que c'était le mien. A cause des livres de médecine qui ont toujours traîné un peu partout, des bocaux remplis de bonbons dans ma cuisine, des trois ou quatre théières différentes exposées sur le buffet aussi, ou des quelques fringues échouées dans le salon. Je ne suis pas une maniaque du rangement, en revanche c'est toujours parfaitement propre. Mais jamais ça n'a été un tel foutoir, au point qu'on ne puisse pas se déplacer sans risquer de poser le pied sur quelque chose de fragile. Matvei n'est définitivement pas habitué à ça, mais les cartons éventrés donnent un bon indice de ce qui est en train de se passer.

Machinalement, tandis qu'il m'explique ce qu'il a, je m'en vais chercher ma trousse de soins, des linges propres, et un verre de vodka parce que ça aide à faire passer la douleur. J'apporte le tout sur la table basse, sur laquelle je trouve la place de poser mes fesses, et je me tourne vers le Russe.

« Avec qui tu t'es battu cette fois ? »

Je demande dans un sourire amusé, à peine moqueur tandis que je sors de quoi désinfecter son arcade éclatée. C'est toujours chiant ces blessures-là parce que ce n'est pas grave, mais ça pisse le sang, ce qui rend la chose assez impressionnante. Et c'est, aussi, une blessure assez courante, je ne compte plus le nombre d'arcades que j'ai recousues. Je prépare d'ailleurs de quoi refermer la plaie, et je désigne ses côtes.

« Sur une échelle de un à dix, c'est douloureux comment ? Faudrait peut-être voir à faire des radios... »

Awful

Date de naissance (rp) : 04/10/1973

La demoiselle récupère son matériel médical avant de commencer son interrogatoire. Ici je suis juste le patient face à son infirmière, mais j'ai parfois l'impression d'être le prévenu en cellule au commissariat, devant la nouvelle flic. Ca m'amuse. Car la comparaison s'arrête là ;
Je ne regrette pas l'époque où je fréquentais les barreaux plusieurs fois par mois, en Russie. J'étais jeune et naïf, désormais je laisse bien ma place aux novices en matière de criminalité.

Elsie ferait une inspectrice amusante. Mignonne, curieuse sans être impertinente, elle pourrait être flic infiltrée je serai à moitié surpris. Pourvu qu'elle soit simplement cette sympathique frimousse qui me rend service.

« Qui te dit que je me suis battu? J'ai peut être été victime d'une agression. »

Dis-je sans savoir empêcher un sourire ironique de barrer mon visage. Moi ? Agressé ? Bah il y a bien quelques fous qui osent se mesurer à mon envergure. Tant physique que réputée. Mais ça reste en général des tentatives.

Puisque la miss n'est pas dupe je hausse les épaules :

« Disons que, l'entraînement a un peu dérapé. »

Pas totalement faux, les combats organisés sont un bon moyen de rester en forme.

À sa question suivante j'essaye d'être le plus juste et soulève mon t-shirt comme si la vue de la blessure m'aidait à mesurer son niveau de gravité, à mieux jauger les dégâts.

« Six. »

Sept quand je bouge.
Tandis qu'elle s'approche pour mon arcade, je me réinstalle sur le canapé. Pas sûr qu'elle atteigne le haut de mon visage autrement et puis je suis mieux assis - malgré la douleur des côtes.

« Beaucoup de clients officieux ces derniers temps ? »

On ne sait jamais je me renseigne et fais la conversation. Ça peut toujours apporter quelques informations intéressantes. Je n'attends pas d'Elsie qu'elle balance tous les noms des autres visites nocturnes, disons plutôt que je vérifie à quel point elle peut et veut bavarder ce soir.

Date de naissance (rp) : 07/04/1996

Je cille un instant, avant d'éclater franchement de rire à sa répartie surprenante, en secouant doucement la tête, les yeux plissés, l'air franchement amusé. Non pas que personne ne lui cherche jamais de noises, en revanche j'imagine très mal Matvei être victime d'une agression. Comme si quelqu'un pouvait vouloir s'en prendre à lui sans raison ! Il faudrait être aveugle, ou fou, pour ne pas réaliser au premier regard qu'il n'est pas le genre d'homme avec lequel on veut être en mauvais termes, et c'est un euphémisme. Par-delà ses sourires enjôleurs, j'ai aperçu très vite le danger potentiel qu'il pouvait représenter.

« Bien-sûr, on a voulu te voler ton goûter, c'est ça ? » Je secoue la tête, dépitée et amusée. « Si c'était seulement un entraînement, ça va... » Je ne sais pas si je peux le croire ou non, mais je suis habituée à ce que mes patients mentent. En fait, je ne suis pas sûre de vouloir toujours connaître la vérité, étant donné leurs activités ça pourrait me mettre dans des situations très embarrassantes, moins j'en sais, moins je m'expose au danger.

Je note son seuil de douleur, et j'ajoute un par principe, parce que la plupart des hommes minimisent toujours la douleur réelle qu'ils ressentent, question d'ego encore une fois. J'ôte le sang séché de sa plaie, et je sors des sutures adhésives.

« Ce n'est pas très profond, ça devrait suffire... Et oui, j'ai été... assez occupée. » Puisque j'ai été débauchée comme infirmière personnelle de Slavenko Drazavic, après que mon propre frère ait participé à son passage à tabac. Vous voyez un peu le bordel ou pas ?

Awful

Date de naissance (rp) : 04/10/1973

Elle se fout de moi, démontrant à quel point les explications que je lui ai donné n'étaient pas crédibles. Je lève les yeux au ciel face à l'histoire du goûter et me contente d'insister sur l'entraînement. Si elle accepte cette version, nous serons satisfaits tous les deux.

La professionnelle s'occupe de mon arcade tandis que je l'interroge sur ses autres patients. Elsie n'a pas vraiment eu besoin que je sois hyper convaincant pour accepter de s'occuper de mes blessures de manière officieuse. Cela m'a toujours laissé penser qu'elle fait ça depuis un certain temps, avec de nombreux délinquants.
Après tout, chacun sa méthode pour arrondir les fins de mois ! Et puis la belle a peut être des dettes, des charges que je n'imagine pas... Cette activité lucrative lui est peut être indispensable. Ou cherche-t-elle seulement l'adrénaline ? Le risque ? L'excitation ? Est-ce un jeu ?

À sa réponse plus qu'évasive, je hausse un sourcil curieux.

" Occupée hein ? T'es bien mystérieuse jolie Elsie, je vais croire que toute la racaille de la ville se bouscule à ta porte. Pour réparer les bobos, ou autre. "

Dis-je avec un sous-entendu volontairement tendancieux. J'ai simplement besoin d'une conversation légère et détendue, les derniers soucis m'ont pris trop de temps, d'énergie.
Les visites chez la miss sont comme des parenthèses fraîches et reposantes.

" Aïe! "

Je serre les dents pendant qu'elle resserre la plaie et crains de devoir souffrir davantage lorsqu'elle regardera la blessure de mes côtes.

" Enfin, je suis sûr d'être le plus sympa. "

Je la gratifie d'un sourire espiègle avant d'anticiper les soins suivants en relevant mon vêtement.

Si je n'obtiens d'elle aucune information, j'aurai au moins arrangé ma santé. En revanche, si l'infirmière se fait bavarde, je n'hésiterai pas à creuser. Sait-on jamais. Quelques noms de grands convalescents, les dernières bastons, leur localisation, les raisons... Toutes ces informations peuvent intéresser la Bratva, de près ou de loin, je n'arrête jamais de penser dans l'intérêt de la Famille.

Date de naissance (rp) : 07/04/1996

Je le trouve gentil, Matvei, légèrement flatteur dans ses paroles sans pourtant jamais avoir le moindre mot, le moindre geste déplacé. Sans doute a-t-il envers moi une attitude plus paternelle que réellement séductrice. Je crois que ses sourires enjôleurs font partie de sa personnalité, je ne l’imagine pas se comporter autrement. Le fait est, néanmoins, que ça rend sa présence agréable, et je me surprends parfois à me languir de ses visites. Je me demande, quand nous ne nous voyons pas depuis longtemps, s’il va bien, s’il passera me voir bientôt. C’est sans doute très étrange, que je me sois attachée à lui de cette façon, mais je m’attache toujours bien trop vite aux gens, constamment… Pour finir par être déçue, mais c’est une autre histoire.

Sans doute me qualifiera-t-on de naïve, mais je ne me tiens pas au courant des différents business illégaux qui ont lieu en ville. J’essaie, au contraire, de m’en tenir la plus éloignée possible, mon frère bossant pour les Tigrovi, je préfère me méfier de tout le monde, de crainte d’être prise pour cible. Mais j’ai, étrangement, confiance en Matvei, et je ne pense pas à mal lorsque je me confie à lui, éprouvant le besoin certain de me décharger un peu de la pression qui a pesé sur mes épaules. Je ne peux pas en parler avec n’importe qui, mais lui évolue dans ce milieu-là, et j’imagine qu’il comprendra.

« Mon frère a fait n’importe quoi je crois… Et je me suis retrouvée à jouer les garde-malade d’un mafieux serbe particulièrement mal luné, pendant plusieurs semaines… » Les Drazavic n’ont pas exactement été tendres avec moi.

Je hausse les épaules, l’air de dire que ce n’est rien. Ils ne m’ont pas violentée, pourtant, mais j’ai senti les menaces sous-entendues dans leurs phrases, et j’avais sans cesse peur de finir par payer pour les erreurs de mon frère.

Une grimace d’excuse fend mes lèvres quand Matvei ronchonne, douillet, et je m’efforce d’être plus douce pour ne pas lui faire mal. L’arcade, ça reste toujours sensible, mais ça se soigne rapidement.

« L’un des plus sympas, oui. » Je corrige dans un sourire mutin, en pensant bien-sûr à Yulian. Je dois dire que le Russe occupe la plupart de mes pensées depuis que je l’ai rencontré, et je ne pensais pas qu’un jour les consultations que je fais à domicile prendraient une telle tournure !

Awful

Date de naissance (rp) : 04/10/1973

L'histoire du mafieux serbe m'interpelle, mais je reste muet sur le sujet. Pour l'instant. Elsie semble me faire suffisamment confiance pour évoquer ces faits brûlants sans craindre mes réactions, mon parti pris, les conséquences. C'est une jolie preuve d'amitié non ? Je souris discrètement en triant cette information, je ne veux pas que les serbes gâchent ma visite - déjà physiquement assez douloureuse.

Avant de clôturer définitivement l'affaire il me faut cependant une unique certitude :

" ... Ils ne t'ont rien fait ? "

Difficile de reste impassible face aux potentielles menaces qui planent sur la gente féminine. Mon avis sur la question peut paraître déplacée, étant donné mon activité...mais je suis sérieux. Les horreurs sont quotidiennes, les viols et les meurtres réguliers, tristement "normaux" et ça me révolte.

Elsie paraît en bonne santé cependant les atteintes psychologiques qu'engendrent les agressions sont souvent les pires ;

Son sourire me rassure vite.
Ouf. Ils n'ont pas osé.

Je m'amuse de notre relation en me vantant d'être le patient le plus agréable qui soit mais il semblerait que la belle ait un autre favori. Je ne suis pas surpris. Je lève les yeux au ciel, faussement vexé.
Lorsqu'elle a terminé avec mon arcade, je me lève en grimaçant.

" Je suppose qu'il n'y a pas grand-chose à faire pour les côtes ? Tu aurais de la glace au moins ? "

Mes compétences médicales sont modestes, mais puisque aucun organe n'a été abîmé - sinon je serai dans un bien pire état - j'en déduis qu'il faut du repos et de la patience essentiellement.
Enfin, la pro : c'est elle. J'attends donc le diagnostic le plus patiemment possible en prenant sur moi pour ne pas gesticuler et la taquine pour patienter :

" Bon alors, il s'appelle comment le prince charmant ? "

Les princes peuvent exister, en revanche ils n'ont rien de charmant. Loin de moi l'idée d'être indiscret, je lui fais un coin d'oeil et continue d'apprécier cette conversation légère.

Date de naissance (rp) : 07/04/1996

L'inquiétude, presque querelleuse, qu'il me semble percevoir dans la voix de Matvei me fait relever le nez, et hausser un sourcil. Je crois que je suis touchée, décidément trop sensible, qu'il se soucie de mon sort, et j'ai à coeur de le rassurer. Il ne s'agit pas là de mentir, en réalité les Drazavic ne m'ont pas touchée, physiquement je n'ai pas été blessée ou malmenée.

« Non, ils ne m'ont rien fait... J'espère seulement qu'ils m'effaceront très vite de leurs mémoires. »

J'ai eu droit néanmoins à quelques menaces bien senties, et je ne suis pas assez naïve pour ne pas comprendre qu'elles sont à prendre très au sérieux. Je sais pertinemment qu'il me suffirait d'un faux-pas, un mot déplacé pour que la mafia serbe entière me tombe dessus. Malheureusement, ça inclut également mon frère, puisqu'ils ont déjà tenté de m'utiliser pour lui donner une leçon. Une partie de moi songe d'ailleurs, soudain, que parler à Matvei de ce genre de choses n'est peut-être pas une excellente idée. Je n'ai pas donné de noms, mais il traîne dans le milieu et il aura peut-être fait tout seul le rapprochement. J'espère seulement qu'il tient suffisamment à notre amitié pour ne pas me jeter en pâture aux loups pour servir ses propres intérêts.

Je hausse finalement les épaules, comme pour balayer le sujet, et je termine de m'occupe de son arcade, chose aisée en ce qui me concerne.

« Non, pour les côtes malheureusement à part attendre... Mais oui, j'ai de la glace, et je vais te filer des anti-douleurs, aussi. N'abuse pas sur les doses, si tu ne veux pas passer ton temps à dormir. »

Quelque chose me dit qu'il doit avoir trop de choses à gérer pour se permettre somnolent vu son activité. Je fronce le museau, légèrement gênée parce que je n'ai encore parlé du Russe à personne, pourtant je suis bien consciente d'avoir moi-même tendu une perche à Matvei.

« Il s'appelle Yulian. »

Awful

Date de naissance (rp) : 04/10/1973

« Non, ils ne m'ont rien fait... J'espère seulement qu'ils m'effaceront très vite de leurs mémoires. »

Je n'aime pas cette réponse. Elle aurait pu être pire et sous-entendre des horreurs que je n'ose pas imaginer. N'empêche qu'elle est criante d'une vérité dont Elsie ne semble pas avoir conscience. Ils ne s'en sont apparemment pas pris à elle, physiquement, mais l'inquiétude que trahissent sa voix et son regard prouve le contraire. Ils lui ont fait peur. Ils ont créé de l'angoisse et elle en est à espérer qu'ils l'oublient.
Ça me dérange. Ça me contrarie. Mais il n'y a rien que je puisse faire à cet instant.

Je pousse un soupir difficilement contenu et essaye de lui sourire pour la rassurer.

" Ok. T'en fais pas, ils ont heureusement autre chose à faire. "

Oui et non. Des tas d'occupations illicites remplissent leur emploi du temps mais ces cons trouvent toujours le moyen d'emmerder les jeunes femmes. C'est une réalité depuis la nuit des temps, je ne pourrai jamais veiller sur toutes ces innocentes.
Je n'ai pas ce temps non plus. Ni ce but.

Après avoir terminé de s'occuper de ma plaie au visage, Elsie me parle d'anti-douleurs que j'attends impatiemment. Ce faisant, je la taquine sur cet inconnu, on dirait qu'il occupe pas mal de ses pensées.
Yulian.

L'information est enregistrée. Toujours pas par indiscrétion, vraiment, plutôt parce que je suis une éponge d'informations. J'ai une bonne mémoire - pour tout ce qui peut concerner de près ou de loin la Bratva, du coup, je retiens les faits potentiellement intéressants. Des tas de détails inutiles, que j'oublierai avec le temps, et quelques données précieuses à un moment ou un autre.
Yulian. C'est important, ne serait-ce que pour cerner l'animal, pour avoir son identité en tête au cas où mon infirmière aurait des ennuis. Par exemple.

" Bon, mademoiselle, je te remercie pour le nouveau ravalement de façade. " Dis-je en désignant ma pomme encore une fois malmenée. " File moi juste les médoc - promis je n'abuserai pas sur les quantités - je dois aller bosser. Un peu. Prends soin de toi d'accord ? "

Je me sens déjà mieux, ça ne vient pas seulement des soins procurés, mais aussi de la sympathie que dégage chacune de nos rencontres. Une bonne nuit de sommeil et demain, grâce aux traitements de la belle Ivanovic : je serai flambant neuf.

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