Désolé pour les blagues de merde, c'est enterrement de ma faute. [Topic commun]

Zoella venait d'arriver dans la pièce principale de la cérémonie, accompagnée de ses parents et de son grand frère. Elle n'était pas à l'aise. Déjà, la mort, c'est toujours quelque chose qui lui avait fait peur et c'est pour cela qu'elle essayait de s'en éloigner le plus possible. Elle se bouchait fermement les oreilles quand on commençait à lui parler de maladie et d’hôpital. Il y avait aussi le fait qu'il ne semblait y avoir personne de sa connaissance ici. Cependant, son père avait tenu à ce qu'elle vienne. Comme toute la famille. Il disait que c'était important pour lui, son travail, son image et tout un tas d'autres explications que Zoella n'avait pas comprise. La métisse aimait son père et elle voulait lui faire plaisir. C'est pour cette raison qu'elle avait accepté de venir.

Maintenant, elle était là, perdue au milieu d'une foule de visages inconnus. Son père et sa mère discutaient avec des connaissances, Aleksander était parti Dieu ne sait où et Zoella se tenait prêt de la porte, toute sage. Son regard se posa sur le buffet, son ventre gargouilla et elle se dirigea aussitôt vers celui-ci. Finalement, elle pouvait rester près du buffet, ça semblait être un emplacement stratégique. Elle prit un petit four, avant d'en gober aussitôt un deuxième... Oui, elle avait bien choisi sa place

      Le Pussynight.
      L’ambiance vagabonde. La population diverse et variée. Les étreintes serrées. Les effluves d’alcool tombant à flot. Les rires à gorges déployés. Les regards salivant. Tout cela fut inexistant une fois glissé entre les murs. Il n’y avait que la tristesse pour certain et des sentiments méconnaissables pour d’autres.
Perché sur ses talons hauts à avancer avec prudence, elle avait sensation de faire tâche au milieu de la foule. Perdus parmi ces visages d’inconnu, elle tenta de rejoindre le comptoir, balisé comme étant un terrain neutre et, permettant d’obtenir une vue plus dégagée sur les alentours et peut-être trouver le principal concerner à ce jour de deuil.

      Maxyne ne pouvait en aucun cas se vanter d’avoir connus le défunt, de prétendre connaitre ses goûts en matière d’alcool, ou tout simplement un attrait banal de sa personnalité. Peut-être était-il un homme riant, ou au contraire trop épris de son travail. Elle ne connaissait que les rumeurs qui couraient la ville de Sarajevo, sans pouvoir démentir le vrai du faux. Quoiqu’il en soit, si elle n’avait pas vu l’article écris en gros et gras dans le journal, jamais elle n’aurait fait l’effort de se déplacer dans un tel lieu. Jamais elle n’aurait franchi les barrières de sécurités qui trônaient à la devanture du club. Ceci n’aurait été rien de plus qu’un établissement parmi tant d’autres, peu attirant.
Mais les circonstances étaient aujourd’hui différentes.
Elle était là pour Camenko. Tout bonnement et simplement pour lui, même si les condoléances allaient à toute une famille elle ne pouvait les dire en personne qu’à un seul de ces membres. Impossible de dire lui qu’il était un grand ami, mais la compassion était suffisamment présente pour la lui témoigner. Elle voulait simplement faire acte de présente, comme ce qu’il avait pu faire pour elle ces derniers temps. Ce n’était que la moindre des choses.

Mais, perdu dans le fil de ses pensées, à rassembler les mots dans l’ordre pour les lui présenter, elle n’évita que trop tard la collision sur son chemin. S’empressant de s’en excuser pour ne pas s’attirer les foudres involontaires, elle ne voulait pas faire un scandale pour avoir écrasé le pied d’une personne de choix.

« Désolée. C’est ma faute. »

La journée n'avait jamais été aussi longue qu'aujourd'hui. D'abord l'enterrement de mon oncle, à huis-clos, puis cette mascarade à jouer à l'enterrement très public de mon père. J'ai les nerfs à vif sous une apparence sombre et patibulaire, une attitude si proche de la tristesse qu'elle en devient adéquate. Ma tête bourdonne des condoléances qu'on m'a asséné toute la journée, longue file ininterrompue venue rendre hommage au personnage controversé qu'était Jelenko Drazavic. Héros de guerre pour une partie de la population de la Bosnie, criminel de guerre pour tous les autres. La cérémonie a d'ailleurs été fortement surveillée par la police locale pour éviter tout débordement.

Je suis soulagé quand on rejoint le Pussynight même si la partie est loin d'être finie. Malgré moi je ressens - outre le poids de mes actes - une étrange tristesse qui me semble interdite. Je porte mon uniforme - bien sur - comme tous ceux qui ont servi l'armée du temps de la guerre, certains sous les ordres de mon père. Je crois que ça me donne une allure encore plus austère. En entrant, je discute une minute avec Stefan chargé de coordonner la sécurité du Pussynight. Ce faisant mon regard balaye la foule. J'aperçois Eliza dans des canapé et je lui adresse un petit geste de reconnaissance. Je fends la foule comme je peux sans me laisser happer et je la rejoins. "Salut Liz. Tu me fais une place ?"

      Simple, banal et concis. Il n’y avait pas besoin de plus de formalité pour si peu, quand bien même elle aurait voulu sen assurer davantage. Le temps lui manquait pour ce genre de manière, à peine avait-elle vu la tête de son blessé que l’attention en fut détourné autrement. Cette main finement glissé sur son épaule qui l’obligea a inspecter qui en était à son extrémité, illumina son visage en brève instant quand elle en reconnu qui restait accroché au bout. Mais, le sentiment n’en semblait pas aussi réciproque.
Elle aurait soudainement préféré se terrer dans un trou de souris que de voir cet air posé sur son faciès. Marcher en silence, prendre une flûte de champagne entre les doigts n’ôta aucunement se sentiment déplaisant de gêne. Elle n’aurait pu dire si les mots l’agaçait réellement ou non. Ces yeux se baissèrent presque de honte, comme une enfant à qui le dessert venait d’être supprimé. Diable qu’elle ne pensait pas à mal. La jeune femme fronça légèrement les sourcils avant de reposer les yeux sur son homologue.

« Faire preuve de compassion, tu connais ?  Lança-t-elle sans trop élever la voix. Fin merde quoi Camenko. »

Et puis plus rien. Comme si cette phrase pouvait aussi bien tout résumer et tout expliquer à la fois. Pourquoi vouloir faire les choses bien quand de toute évidence elles n’étaient ni attendu, ni désiré. Pourquoi se préoccuper des autres avec un minimum de gentillesse ? Oui, elle n’avait pas omis cette possibilité monstrueuse de croiser un regard familier C’était le risque. Cependant, elle aussi, comme les autres, elle voulait s’assurer des bruits qui couraient été fondé. Ce qui s’était produit à la bibliothèque auparavant, prouvé bien que présente ou non, une majorité connaissait déjà la vérité.

« Je voulais juste… tenta-t-elle dans un soupire, abandonnant la lutte, plutôt morose. Ce n’était ni le jour, ni le lieu et moins encore le moment de se battre avec lui. Il aurait était mal venu de lui offrir une scène ici bas. La conclusion en était toute tracé d’avance. Laisse tomber. Toutes mes condoléances. Je ne t’embête pas plus. »

Elle déposa son champagne hors de prix pour elle sur le rebord à ses côtés et pris la peine de tourner les talons, prête à rentrer chez elle.


@Camenko Drazavic

A côté du buffet, Zoella se sentait perdue. Elle regardait les gens autour d'elle discuter entre eux. Elle se sentait un peu mise de côté. Elle n'avait personne avec qui échanger. Elle aurait bien aimé retrouvé Aleksander, mais elle n'osait pas s'aventurer dans cet endroit qu'elle ne connaissait pas vraiment. Au moins, elle se consolait avec la nourriture.

Elle était un peu entrée dans sa bulle, si bien qu'elle sursauta quand quelqu'un s'adressa à elle. Elle se retourna pour se retrouver face à une très belle femme avec un enfant autour d'elle. "Che veux bien" dit-elle la bouche pleine avant de finir d'avaler son petit four. "Vous avez du thé ?" Elle regarda le petit enfant qui dormait en foulard, avec des yeux tout pétillant. Zoella adorait les enfants et mourrait d'envie de leur faire des papouilles. "Votre bébé est vraiment adorable !" dit-elle avec un grand sourire.