Playing with fire - Slavina

La réponse me fait consommer la coupe jusqu'à la lie, et le baiser d'adieu, trop doux, pire encore. Je la regarde sortir de la voiture comme de ma vie, encore une fois et mon ventre se tord douloureusement. Tout mon être hurle silencieusement, proteste, me crie de la retenir et pourtant je me tais en la laissant partir. Ce n'est pas de la lâcheté, c'est plus de la fatalité je crois. Le choix a été fait il y a longtemps, mon choix, nos regrets. Qu'est-ce que je pourrais de toute façon espérer? Dans trois semaines, elle rentre à NY et moi ma vie est ici.

Je crispe mes mains sur le volant en détournant la tête, inspire à fond pour étouffer la douleur qui m'oppresse la poitrine. Je reste comme ça une petite minute avant de relever la tête et redémarrer la voiture. Je roule au hasard, peu désireux de rentrer chez moi où les draps imprégnés de son odeur sont froids. Je vais faire un tour, gare la voiture, marche dans un parc désert, près d'un squat. Il me faut un long moment jusqu'au lever du soleil avant de trouver le courage de rentrer chez moi. Je vais me coucher où on a fait l'amour, ce qui ravive ma nostalgie mais je suis tellement crevé que je m'endors, cherchant des rêves plus cléments que la réalité.