Take some time to - Maxyne

Date de naissance (rp) : 22/06/1939

Une certitude que personne n’aurait osé démentir était bel et bien le fait que Bill était vieux. A quatre-vingt ans, le vieillard en avait vu plus que dans la combinaison de certaines vies entières et cette accumulation de choses faisaient que son esprit bouillant d’informations contredisait parfois son corps qui se mettait à le lâcher petit à petit. Ses articulations étaient douloureuses, sa démarche plus aussi certaine qu’avant et bien que Bill était un octogénaire très actif, il fut le premier à s’octroyer quelques pauses pour reposer sa carcasse.

Médecin à la retraite, il n’avait aucun mal à se soigner lui-même et si la médecine traditionnelle perdait petit à petit de son intérêt, la médecine parallèle quant à elle devenait la meilleure alliée de Bill. Cependant, toujours accroché à ses valeurs apprises au décours de sa carrière, Bill gardait sous le coude les moyens nécessaires à son confort articulaires.

Il ne lui fallut pas longtemps avant de tomber sur le contact de Maxyne, une jeune infirmière qui lui était nécessaire à l’administration de ses piqûres d’anti-inflammatoire.
Accueillir la soignante était une chose agréable pour le vieillard qui manquait cruellement de présence bien que la colocation avec Reina se passait étonnamment bien et recevoir la visite de Maxyne lui plaisait particulièrement.

Le café était prêt dans une cruche et maintenu au chaud jusqu’à l’arrivée de la demoiselle puis quelques gâteaux secs étaient installés sur la table de la salle à manger pour l’accompagner. S’il était souvent renfrogné et de mauvaise humeur, c’était tout autre chose lorsque l’infirmière frappait à sa porte et étrangement, un sourire fleurissait automatiquement sur ses lèvres à mesure qu’ils se voyaient.

Il se leva seulement quand on frappa à la porte et instinctivement son regard s’était éclairci d’une lueur attendrissante du grand-père attendant ses petits-enfants. La porte ouverte, il laissa entrer la jeune femme à qui il fit un passage. Bonjour, tu vas bien ? Le vouvoiement était quelque chose qu’il ne connaissait pas et il se demandait bien pourquoi il fallait être si distingué avec les gens qui faisaient partis de sa vie.

Date de naissance (rp) : 23/09/1991

arôme de café

@bill benett

◊ ◊ ◊

Les doigts fins et long de l'infirmière tapotèrent le volant en rythme à la musique de fond. Running Up That Hill envahissait tout l'habitacle accompagné d'une touche de nostalgie. Cette chanson elle pouvait toujours autant l'aimer et l'apprécier malgré les années qui s'étaient écoulées. Loin d'être si âgé que ça, tout le monde ne connaissait pas ce genre de classique-là. Bien plus envoûtantes que les musiques qui passaient sans cesse à la radio dernièrement. Plus elle les entendait et plus l'irritation semblait palpable, ce fut comme prendre un coup de vieux en plein visage de façon drastique bien trop tôt, tant le rythme et les lyrics ne convenait pas à son ouïe. Du charabia en compote, voilà ce qu'écoutait les générations désormais sur pied. Drôle de goût. À tue-tête les paroles du refrain s'échappèrent de ses lèvres, un concert mémorable offert à ses oreilles tant il était peu probable d'affirmer que toutes les notes furent exactes. Mais qu'importe, personne d'autre ne pouvait l'entendre enfermer à double tour dans sa voiture.
Maxyne aimait les journées comme celle-ci, celles qui ne donnaient pas l'obligation de courir dans toute la ville pour atteindre un patient A puis un B à l'autre extrémité. Rare fut le sentiment d'un planning non chargé et, précieux le devenait-il quand la possibilité se présentait. Mais aujourd'hui le temps ne lui était pas compté. Si aucun appel supplémentaire ne survenait entre son trajet et la fin de sa visite, elle pouvait se déclarer en repos pour le reste des heures venants. Une occasion d'en profiter. Il y avait bien longtemps qu'elle ne s'était guère accordée une pause méritée. Un moment pour souffler loin de ses tracas habituels. Peut-être pour une fois y penserait-elle.

La jeune femme trouva rapidement une place derrière un gros 4x4 rouge. Sa petite voiture faisait presque tache en comparaison, mais elle estimait que si celui-ci devait être si imposante, c'est que le conducteur avait besoin d'une grande compensation. Et elle ria de sa propre bêtise, marchant d'un pas rapide une fois descendu, son sac en main, en espérant éviter la pluie qui semblait guetter. Il fallut peu de temps pour qu'elle atteigne la porte d'entrée et sonne pour prévenir de sa présence. Quelques secondes à peine s'écoulèrent avant que celle-ci ne s'ouvre. Et Maxyne afficha un large sourire. Celui qui était sincère et plein d'envie. Ce n'était que sa troisième visite et pourtant, elle aimait penser que Monsieur Benett faisait partie de ses patients les plus plaisants à voir, donnant l'image même du papy-gâteau, ce qui allait lui à merveille. Et Dieu sait à quel point ils étaient loin d'être nombreux à être apprécié de la sorte.

« Bien, merci. Répondit-elle à l'intérieur, commençant à retirer sa veste. J'ai eu peur d'arriver en retard, il y avait un petit accident en chemin malheureusement. »

La route n'était pas bien longue depuis son précédent patient situé du côté de la Berge, toutefois, personne ne s'attendait à ce que le ralentissement soit aussi important. Si elle avait bien compris les faits en passant, une moto avait cru bon qu'emporter le panneau stop serait plus utile que de le laisser à sa place. L'avantage été qu'à première vue, il n'y avait pas eu plus de dégât à déclarer. Et par chance, ce fut à l'heure qu'elle passa le seuil.

« Alors, comment vous vous sentez aujourd'hui ? Vous n'avez pas trop forcé j'espère, mmh, ou je vais encore être obligé de vous faire un sermon ? »

(c) oxymort

Date de naissance (rp) : 22/06/1939

Le vieillard observait la brune qui pénétra dans son appartement avec habitude, comme si elle était déjà venue des centaines de fois alors qu’il n’en était rien, qu’ils en étaient à leur troisième rencontre seulement. Pourtant, du côté de Bill aussi régnait cette attitude décontractée et c’était sûrement leur métier respectif qui les rapprochait autant. Bill était un ancien médecin et rien n’était plus vrai au monde que le fait que chaque bon médecin avait besoin d’une bonne infirmière et il en avait tellement vu, tellement apprécié qu’il ne pouvait en être autrement avec Maxyne. Sa propre épouse avait eu ce métier et il la retrouvait en sa nouvelle rencontre, indéniablement.

Un accident ? Répéta-t-il, secouant la tête de gauche à droite. Les gens roulent comme des fous, ça ne m’étonne même pas. Il avait pu constater au cours de sa carrière et des différents pays qu’il avait visité, les différences énormes qu’il y avait sur la route et la Bosnie n’était pas véritablement une bonne élève sur ce point-là. Et puis si vous étiez arrivée en retard, il n’y aurait eu qu’une seule chose de grave et pas des moindres: Le café froid. Il se mit en marche vers la petite cuisine pour récupérer la cruche encore fumante qui dégageait une bonne odeur de café chaud. Je n’ai rien fait de spécial, je me suis occupé de mes plantes et je t'ai attendu. Autant dire que tu n’auras pas besoin de me sermonner aujourd’hui. Il versa le café bouillant dans la tasse prévue pour l’infirmière et déposa le contenant au centre de la table. Je te sers le café, le temps que tu me fasses l’injection, il pourra refroidir un peu, il est imbuvable sinon. Il commença à déboutonner son pantalon après avoir défait les bretelles qui s’y trouvaient. C’est la fesse gauche aujourd’hui, c’est ça ? Il n’avait pas besoin de pudeur et laissait ça aux jeunes qui avaient encore un corps attirant. Lui, savait très bien qu’il ressemblait à toutes ces vieilles carnes fripées et moins belles à voir. Je crois que ma mémoire commence à me jouer des tours.... Mais il faut dire aussi que tu piques tellement bien que je ne sens pas grand chose alors… Il attendit que la jeune femme soit prête pour descendre complètement son pantalon et lui laisser la vue de son royal fessier.

Date de naissance (rp) : 23/09/1991

arôme de café

@bill benett

◊ ◊ ◊

Sa voix fut douce, à connotation mélodieuse et pourtant taquin. À comparaison de ses autres patients, le ton n’était généralement pas aussi harmonieux. Elle prenait soin d’eux, veiller aux petites attentions même les plus futiles pour rendre les visites le plus agréable possible, loin du fait qu’ils n’étaient que du « gagne-pain » elle y mettait beaucoup de sa personne pour répondre à leurs besoins, mais d’aucun l’ambiance s’apparentait à quelque chose de presque familial. Depuis la première fois où Maxyne avait franchit la porte, c’était comme si tout cela était normal. Comme si, les choses avaient toujours été ainsi. Une évidence, Bill avait l’art de la détendre et cela en rendait la situation bien plus plaisante. Peut-être était-ce le métier en commun qui amenait sur cette voie, ou tout bonnement une compatibilité comme on en trouve quelquefois.
Maxyne déposa son sac son sur le rebord de la table et en sorti délicatement ses petits instruments. Soucieuse du détail et respective des bonnes normes, elle se faufila rapidement à l’évier se levant les mains, profitant au passage de l’arôme fumant d’un café tout prêt. Plutôt heureuse de ne pas être arrivé trop tard, un café froid aurait eu une bien mauvaise mine et une odeur moins alléchante. Elle attrapa ensuite la seringue remplit de la potion dite-magique pour le bien de tout homme qui devait en bénéficier et en vérifia la dose avec le plus grand soin.

« C’est toujours un plaisir de vous sermonner, vous le savez. Ce serait bien moins drôle sinon. Et je sais que vous adorez que je vous gronde. »

Le plaisir d’une petite vanne au détour d’une conversation des plus sérieuses pour le bien de sa santé. Oui, étrangement elle avait vraiment aimé le sermonner pour ne pas avoir pris soin de prendre en compte les conseils et restriction prescrite. Loin d’être une peine perdue, c’était bien plus amusant avec des arguments qui se défendaient bien. L’infirmière opina du chef quand elle vit le vêtement descendre légèrement le long de sa jambe. Aujourd’hui la gauche allait souvenir ce que c’était de se faire pincer les fesses, involontairement cela-dit.

« ...Mais il faut dire aussi que tu piques tellement bien que je ne sens pas grand-chose alors.

Et, Maxyne sentit un fou-rire remontait, elle se mordit la langue avec force et garda au mieux son calme. Ce genre de compliment ne tombait pas du ciel tous les jours et, bien que spéciale, il avait de quoi être très plaisant à entendre.

- J’en suis flattée, lâcha-t-elle un sourire de lune sur le visage, je fais en sorte d’utiliser mes meilleures aiguilles spécialement pour vous. »

Parce que certain patient avait tout de même quelques privilèges en termes de douleurs. Ou simplement parce que la poigne de la peau n’était pas la même. Quoiqu’il en soit, la jeune femme repris son sérieux le temps de s’atteler à la tâche. La vue de son corps eut pour effet d’être sans importance. Sans pour autant affirmer qu’elle avait déjà vue pire ou moins pire, elle savait déjà à quoi s’apparentait la majorité de ses visites. Et autant, l’expérience passé en hôpital avait déjà bien anesthésier ses yeux pour n’y voir plus aucune différence. Le temps faisait simplement son œuvre. À partir du moment où le médicale devenait une vraie vocation, le nombre de rides inscrites sur le corps n’avait plus aucune ampleur. Elle préférait raisonner ainsi que comme la plupart de ses confrères prenant un plaisir malsain à les rabaisser plus bas que de terre. Sans pour autant se rendre compte que bientôt eux prendraient leurs places.

« Si cela peut vous rassurer, reprit-elle en nettoyant la peau avec délicatesse, n’ayez crainte, je me ferais un plaisir de veiller sur votre mémoire. Elle est précieuse, il faut en prendre soin. »

Maxyne le savait, il ne fallait s’attacher de trop à un patient. Une dure réalité qui donna une maigre grimace à son visage alors que l’aiguille se plantait peu à peu dans la chair. Du jour au lendemain tout pouvait basculer et, cette jeune femme qui prenait soin de cet homme avec dévotion, pouvait devenir une parfaite inconnue qu’on laisse seule sur le paillasson. Il en était encore loin – du moins l’espérait-elle – cependant, la précaution n’en était pas plus mal.

« Voilà pour la piqure c’est bon, affirma-t-elle en collant le petit pensement. Vous avez été très sage, je vous accorde le droit de prendre votre café. Mais, j’aimerais tout de même m’assurer de votre tension. Nous ne l’avons pas prise la dernière fois. »

La brune rangea sa seringue et les petits détritus lui appartenant. Elle a pour habitude de jeter tout ce qui se devait d’aller à la poubelle à l’extérieur de celle de ses patients. Plus particulièrement depuis qu’un chiot c’était dit que mette son nez à l’intérieur pour en lécher le contenue serait une idée bien plus amusante que de continuer à ronger son os. Rien de bien alarmant forte heureusement, cela dit, ce n’était pas bien loin de la catastrophe. Elle attendit que tous ses vêtements soient de nouveau en place pour lui tendre la main.

« Si ce jeune homme veut bien m’accorder son bras. »

(c) oxymort

Date de naissance (rp) : 22/06/1939

Un rire franc et rauque sortit tout droit de l’antre vieillarde de Bill et non sans imaginer un jeu sexuel qui aurait pu lui faire dire cela, il finit par opiner de la tête dans un sourire collaborateur.

« Maxyne, tu sais que j’ai quatre-vingt balais mais dans ma tête j’en ai toujours trente, fais attention à ce que tu dis, avec quelqu’un d’autre ça pourrait être mal interprété. »

Il lui adressa un sourire qui tirait son visage de manière à accentuer ses rides déjà bien installées et avec confiance, l’homme se déshabilla sans pudeur avant qu’elle ne puisse ajouter quoi que ce soit.

Quand on était vieux comme Bill, montrer son corps n’avait plus aucun effet, ou était devenu une chose banale qui ne sortait pas vraiment de l’ordinaire. La peau était fripée, s’était colorée d’une teinte qu’on n’aurait jamais pu décrire et plus ou moins souvent, elle pelait de la sécheresse que la vie lui avait passé dessus.

Le vieux cilla en écoutant la brune. Il savait qu’il n’y avait pas de plus ou moins douloureuses aiguilles et il avait eu tellement d’expérience, qu’il savait que la douleur ressentie résidait seulement dans l’action du geste.

« Arrête donc ton char ! Il rit sans délicatesse et s’appuya contre la table de la salle à manger. Si y’avait de meilleures aiguilles, j’le saurais ! » Rien n’avait de secret pour Bill, surtout en terme de médecine. Bien que sa profession stoppée depuis un bon bout de temps, il se mettait toujours à jour, lisait des revues médicales et pharmaceutiques afin d’être toujours à la page et aussi parce que la médecine restait sa plus grande passion.

« Vaut mieux, oui. D’ailleurs quand les anti-inflammatoires seront finis, il faudra que tu viennes pour me faire travailler cérébralement. Hein ? » Malgré le peu qu’il connaissait d’elle, Bill avait au fond de lui la certitude que Maxyne était quelqu’un de très bien et sa compagnie, dès lors qu’elle était absente, lui manquait presque comme lui manquerait désormais sa défunte épouse. Le sentiment était le même, n’avait pas autant d’ampleur dans sa vie mais restait quelque chose qu’il traînait en boulet derrière lui.

Il grimaça à l’enfoncement de l’aiguille dans le muscle de sa fesse et bien que l’infirmière avait un don pour ce genre de soin, l’aiguille, elle, n’avait pas le don de ne pas être douloureuse pour autant. Un « Merci » s’échappa d’entre ses lèvres et il se rhabilla dès qu’il eut l’autorisation pour le faire.

« Ma tension ? Je crois qu’elle est un peu élevée là. » Il eut un sourire pour la jeune femme avant de s’asseoir, sentant toujours le picotement dans sa fesse gauche. « Elle ne peut pas être basse quand je te vois. » Loin d’être charmeur, Bill aimait plaisanter et jouer de son charisme d'antan, Maxyne devait commencer à avoir l’habitude. Il tendit finalement le bras pour la jeune femme.

« Tu as des vacances bientôt ? T’as l’air un peu fatiguée. » Il connaissait et savait que son métier n’était pas du tout de tout repos et il s’en excusa avec un grimace sur le visage, comme s’il y pouvait quelque chose.

Date de naissance (rp) : 23/09/1991

arôme de café

@bill benett

◊ ◊ ◊

L’infirmière leva les yeux au ciel sans pour autant se débâtir du petit sourire joncher au coin de ses lèvres. Elle le savait parfaitement que de temps à autres et selon qui était présent pour lui tenir compagnies, il valait mieux penser à réfléchir, tourner sept fois sa langue avant de parler, mais quand les choses étaient aussi simples, prendre le temps de mettre des filtres sur les mots paraissaient bien vain. La jeune femme s’empara de son tensiomètre qu’elle appliqua avec précaution autour de son bras. Elle compta les secondes qui s’écoulèrent entre le moment où la pression augmenta et celle ou cette dernière se relâcha lentement. Bien heureuse de constater que les normes restaient encore présentes.

« Il falloir que je vienne plus souvent dans ce cas, elle est très bien ainsi. »

S’il n’y avait que sa pour le maintenir à un bon rythme, Maxyne voulait bien sacrifier un peu de son temps pour franchir le seuil de la porte au moins une fois par jour. De quoi être certaine que celle-ci n’allait pas redescendre trop vite. Une exception loin d’être donné à tout patient. Elle rangea précieusement ses affaires dans le fond de son sac et s’accorda enfin une pause en s’asseyant sur la chaise.

« Ouais... murmura-t-elle faiblement comme réponse. Enfin peut-être. C’est, compliqué d’imaginer des vacances à vrai dire. »

Les épaules de la brune s’affaissèrent comme vaincu à cette idée absolument insensée néanmoins vrai. Elle ne pouvait en aucun cas nier le manque qui doucement commençait à se faire sentir. Pourtant, incapable était-elle à faire le pas pour y remédier. Ses doigts glissèrent lentement vers la tasse qu’elle rapprocha jusqu’au bord de la table. Le regard plongé dans la marre noire, elle se sentait comme l’amertume de se café, pris au piège dans une tasse en porcelaine à connaitre la même boucle routinière sans pouvoir en sortir à moins que quelqu’un le désir.

« Je travaille beaucoup, je le sais, mais... je ne sais pas vraiment lever le pied. Et même quand j’essaie, je n’y arrive pas. Ce n’est pas que le fait d’être constamment le nez dans le boulot, il y a plusieurs facteurs à prendre en compte. »

Au fond de la tasse, parmi les petits grains restants dont personne n’avait l’intention de boire, il y avait la peur. Celle qui ne la quittait jamais et qui la forçait à rester dans sa routine sans jamais en sortir. Pas une fausse note pour son propre bien. Pas un écart. Pas un plaisir. Des facteurs, ou des excuses. L’un comme l’autre en fin de compte cela l’empêchait sans cesse de profiter pleinement de sa pseudo vie. Ou ne serait-ce que le minimum syndical pour ne pas virer chèvre. Elle releva la tête de sa tasse, le sourire avec un peu moins d’entrain mais toujours présent. Elle haussa finalement les épaules, résigner à savoir que ce serait ainsi et non autrement, tentant de montrer qu’il n’y avait pas de quoi s’en faire. Après tout, cela faisait déjà une bonne année.

« La actuellement je suis en plein repos, de mon point de vue ce qui est plutôt un bel exploit ! Et j’en profite. C’pas mal comme vacance non ? »

(c) oxymort

Date de naissance (rp) : 22/06/1939

L’idée que la brune vienne plus souvent ne lui ôta pas le sourire que le vieillard avait déjà sur sa figure ridée. Loin de lui les idées malsaines, il appréciait Maxyne pour son côté très franc et optimiste. Discuter avec la jeune femme redorait souvent les esprits de Bill et comme le ferait une fille, lui donnait l’impression de jeunesse fréquemment oubliée par les douleurs lombaires et autres arthroses qui l’incommodaient toujours.

« Ma porte est toujours ouverte pour toi. Tu viens quand tu veux. » Articula le vieil homme, bien décidé à attirer la brunette pour quelques séances de parlotte en compagnie d’un bon café fumant.

Des vacances, même courtes, étaient bienfaisantes pour tout le monde et Bill le savait, avait toujours repoussé ces dernières jusqu’à ce qu’une femme entre dans sa vie et lui fasse voir la vie d’un autre côté. Alors, il comprenait Maxyne, profondément et sincèrement. Il eu un sourire un peu cassé à l’évocation de tout cela et mordilla l’intérieur de ses lèvres avant de relever les yeux vers l’infirmière.

« Il faut prendre le temps de se reposer, même un jour ou deux. Tu n’as personne pour te remplacer ? Ca te ferait du bien, il ne faut pas que tu te tues à la tâche parce que j’ai encore besoin de toi. » Souffla-t-il, conscient de ce qu’elle pouvait bien ressentir.

Un léger rire glissa de la barrière des lèvres de Bill et il posa une main délicate contre celle de Maxyne avant d’ajouter: « Si tu trouves que c’est des vacances que de venir ici, tu n’as qu’à passer plus souvent. Qu’est-ce que tu en dis ? Bon, ton copain va sûrement râler, mais bon… » Il sourit à Maxyne en retirant ses doigts des siens pour finir son café à son tour. « Tu en reveux ? »

Date de naissance (rp) : 23/09/1991

arôme de café

@bill benett

◊ ◊ ◊

Entre ces murs, bien plus chaleureux que ne l’étaient ceux de son appartement, la brune s’y sentait bien, suffisamment bien pour imaginer que prendre soin de ce cher Bill équivalait à des vacances. Il ne fallait pas grand-chose à la demoiselle pour la satisfaire. Ses doigts restèrent accrochés à la hanse alors que le mouvement fut porté aux lèvres. Lentement elle profita d’une longue gorgée qui coula avec délectation au fond de son gossier. Le problème résidait peut-être dans le fait que rester à Sarajevo n’était la meilleure idée qui soit. Mais elle était cramponnée à cette ville comme une bouée de sauvetage, balayé par une mer prête à tout pou la noyer.
Elle reposa sa tasse sur la table, un doigt jouant sur la bordure en crème blanche, un fin sourire s’afficha sur le visage de la Russe, il fut doux, léger et sincère. Bill procura en elle un sentiment apaisant plus qu’appréciable à ressentir. Il n’y avait rien de mieux que de se savoir utile, un peu plus et ce dernier aurait pu lui réchauffer le cœur si froid depuis bien longtemps. Sa main glissa en retour sur celle de son voisin, tout aussi compatissante.

« Il ne faut pas s’en faire pour moi. J’ai bien plus d’énergie que ça, ce n’est qu’un petit coup de mou. Et puis, si vous êtes prêt à me supporter des heures supplémentaires, le repos sera tout planifié. Surtout que j’aurais bien besoin de votre secret pour les plantes. »

Un petit rire s’échappa de ses lèvres vermeilles. Ses pauvres plantes avaient du mal à connaitre le succès dans son petit cocon, et ce n’était pas le manque d’amour pour celle-ci. La main verte ne devait pas faire partie de ses qualités premières. Néanmoins, son sourire s’estompa doucement, laissant place à un hochement d’épaule comme de tête nonchalante. Le plaisir de reprendre une tasse de café fut bien là, ce qui n’était pas le cas pour le reste.

« Oh, râleur serait presque faible comme mot, répondit-elle dans un murmure, les yeux soudainement perdus dans le vague, enfin je dis ça mais je n’en sais trop rien. »

Râleur, il l’avait été, peut-être l’était-il encore aujourd’hui. Sauf qu’il n’était pas celui qui se ramenait devant la porte pour remettre les pendules à l’heure. Il était même tout sauf ça. Maxyne n’était même pas certaine que la jalousie été un très qui le constituait réellement.
Elle se racla la gorge pour retrouver un peu de contenance et oublier. Oublier ce qui devait restait dans le passé et ne pas être déterré. Pourtant, le réflexe était-là, elle ne pu s’empêcher de se frotter son annuaire entre deux doigts. La bague en argent surplombé d’un diamant n’était plus qu’un souvenir qui s’éloignait de plus en plus.

« Désolée, il y a bien longtemps que le terme « petit-copain » n’est plus ce que j’emploie. Et, je ne veux pas vous ennuyez avec ces histoires-là. Sachez simplement que vous vous ne risquez pas de voir un homme fou de rage débarquer sur le palier, et que vous n’aurez pas à montrer vos talents pour le faire déguerpir. »

La brune tenta vainement de retrouver son sourire, de remettre une pointe de joie dans sa voix, mais celle-ci restait entravé par la réalité.

(c) oxymort

Date de naissance (rp) : 22/06/1939

Savait-elle au moins à quel point Bill la considérait ? Savait-elle qu’il pensait bien plus à elle qu’à sa propre épouse parfois ? Les réponses lui semblaient bien plus négatives qu’autre chose et ce constat ébranla ce qui lui restait au fond de la poitrine. Cependant, si ce qu’il ressentait pour la jeune femme ne ressemblait en rien à de l’amour, il était pertinent pour le vieillard qu’il s’agissait d’une affection particulière qui lui rappelait celui qu’il aurait du avoir quand il aurait dû devenir père. Ce rêve avorté le hantait bien plus que ce qu’il ne pensait et surtout, le heurtait bien trop également.

« J’ai pas vraiment d’impératif à mon âge… Alors, je suis libre, tu viens quand tu veux pour les plantes. »

Il s’arrêta un instant sur le visage de la brune et sourit en écho à ses lèvres étirées. Maxyne était de loin la personne dont il préférait la compagnie et bien que leur rencontre était toujours très brèves, elles n’en étaient que meilleures.

« Qu’il vienne me voir si ça ne lui plaît pas, j’ai des ressources, tu sais ! » Il échappa un rire, essaya tant bien que mal de ré-éclaircir le visage assombri depuis quelques secondes de l’infirmière. Bill ne savait rien de sa vie sentimentale, encore moins de son petit-ami mais il savait très bien lire entre les lignes et les regards enfouis, il savait donc que cet homme qu’il ne connaissait pas était une source de tristesse pour la jeune femme.

« Tu ne m’ennuies pas, si tu as envie d’en parler, vas-y. C’est pas bon de garder tout en soi, ça détruit même, parfois. » Il en savait quelque chose et avait toujours mis un point d’honneur à tout raconter à Maddie quand l’envie se faisait ressentir, quand les émotions étaient trop débordantes pour ne serait-ce que les garder à l’intérieur.

Il avait vu tellement de choses, jaugé tellement de gens, qu’il était certain de pouvoir comprendre la brune et lui donner les conseils nécessaire à l’élaboration d’une meilleure vie pour elle.

« S’il te pose le moindre souci, tu devrais mettre un terme à tout ça… T’as tout ce qu’il faut pour te trouver quelqu’un de bien, non ? Puis t’es jeune, t’as pas besoin de te faire de bile pour ce genre de truc, faudrait en profiter normalement. »

Le vieux s’y connaissait en profit, avait toujours mis en avant sa qualité de vie et celle de sa vie de famille bien que maigre. Même s’il avait passé son existence à sauver celle des autres, il avait toujours fait en fonction de ce que lui dictait son coeur et c’est ainsi qu’avec sa femme, ils avaient voyagé des années durant et qu’ils avaient toujours fait comme bon leur semblait.

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Tags
Recherche avancée