La Mort est de votre côté, profitez-en un max ! [Legyatt]

La vendeuse était sans doute alertée par le « bong » qu'avaient fait les épaules de Leg en frappant contre la paroi, épinglé par Clint comme il en avait l'habitude avant, accueillant d'ailleurs le mouvement sans peur et avec un pic d'excitation dans le ventre.
Ses mains se serrèrent sur les avant-bras de son ex dans un mouvement qui n'avait rien à voir avec un refus de la situation – et ce même s'il avait un vif souvenir de son agression due à un événement totalement anodin, et certainement pas un truc aussi risqué que baiser dans une cabine d'essayage.

« Hmhm », approuva-t-il sans être clair, réceptionnant le baiser suivant en glissant les doigts dans la nuque de Wyatt, qu'il n'arrivait plus vraiment à désigner comme étant Clint, l'attirant contre lui et profitant de son contact dur. « Pas très prudent », fit-il remarquer, essoufflé...

Mais ne pas être très prudent, c'était un peu leur signature à tous les deux, alors...

« Si c'est normal, t'étais toujours comme ça, sans... vouloir me vanter », fit-il dans un sourire qui se vantait totalement. « Non ne la déchire pas, je l'aime bien et je trouverais pas l'équivalent dans cette boutique. »

Il vira donc lui-même la chemise coupable.

Pas très prudent. Un petit rire moqueur monte dans sa gorge. Ce n’est absolument pas lui et pourtant, il trouve ça quasiment normal. Il se tait, laissant le loisir à Leg de se vanter.
Il le laisse virer la chemise, découvrant non sans un sincère étonnement un corps plus musculeux qu’il ne l’aurait cru. Ok. Donc avec la chemise, Leg avait l’air d’une parfaite crevette mais sans… Wyatt cille un peu, détaillant ce mec torse nu devant lui sans aucune fausse pudeur. Elle a disparu dans l’un des baisers probablement. A la place, il se lèche les lèvres, devenues très sèches.

C’est comme le vélo hein. Ça s’oublie pas.

Finalement, la main tremblant, il attrape la ceinture de Leg, la défaisant avec la maladresse et la précipitation d’un ado débutant. Avant de secouer ses mains, agacé et de se reprendre. La ceinture claque contre le mur, puis celle de Wyatt qui fait glisser son fut le long de ses jambes.
C’est vachement plus excitant qu’avec Julia. Un bref instant il pense à elle, émet un grognement de contrariété et chasse la meuf de sa tête. Sa main dégrafe le pantalon de Leg, se glisse dedans et…
Cette fois c’est lui qui a un sourire satisfait alors qu’il gratifie Legence de caresses de plus en plus appuyées.

Sans vouloir me vanter… J’ai l’air aussi de t’avoir manqué.

Et Wyatt rit. Il revient l’embrasser, avant de glisser dans son cou, sur l’épaule qu’il mord assez pour laisser une marque nette de dents. Il se colle et se frotte doucement à lui. C'est peut-être comme le vélo, mais de là à faire ça dans une cabine, il aurait peut-être pu attendre un lieu plus confortable et pratique.

Leg avait totalement l'impression d'être devant un château de cartes prêt à s'effondrer et donc il n'osait pas faire le moindre mouvement vers Wyatt pour l'aider ou l'encourager, ou quoi que ce soit de cet ordre, des fois qu'il « réveille » Clint et casse tout.
Il ne savait pas si ça marchait comme ça. Il n'en savait rien du tout, putain, mais ça le ferait chier de faire une connerie, alors il se laissait matter, traquant le regard de son ex, souriant alors qu'il s'approchait de lui pour le défringuer un peu plus.

« Oh, putain », grommela-t-il le plus bas possible, en espérant fort que son garde du corps ait capté qu'il convenait d'éloigner la vendeuse.

Vu qu'il n'entendait pas de voix, ça devait être le cas. Il rit tout bas, excité, contre les lèvres de Wyatt, et planta les doigts dans son épaule en sentant la morsure dans un sursaut entre la surprise et l'appréciation pure :

« Oui tu m'as manqué, oui, terriblement. »

Toi aussi tu m’as manqué.

C’est partiellement vrai. En tout cas, là, il a vraiment l’impression que tout est beaucoup plus naturel. Comme s’il était à la maison. Mais il le ressent vraiment. Il a ce sentiment qu’il a perdu deux ans comme un con. Alors qu’il était juste à côté.
Et puis, Wyatt ressent vraiment un soulagement ineffable à être là, à moitié à poil dans une boutique à caresser Legence qu’il ne l’a été depuis qu’il s’est réveillé sur ce putain de lit d’hosto.
Alors c’est pas trop comme ça que les choses sont supposées se passer, mais il s’en fout. Il prend probablement trop de temps, vu le lieu où ils se trouvent, à profiter du moment, à redécouvrir ce qui leur plait à tous les deux.
Mais il commence à comprendre ce que Legence a tenté de lui expliquer plusieurs fois. Il aime vraiment les marques qu’il laisse. Ses doigts qui s’agrippent un peu trop fort sur son bras ou les traces de morsure qu’il lui fait sur l’épaule dans le cou. Comme s’il voulait imprimer sa marque sur Leg. C’est franchement malsain et terriblement plaisant. Alors il continue, l’embrassant pour se faire pardonner d’y aller trop fort.
Wyatt ne se reconnait pas tellement mais c’est mille fois plus naturel que ce qu’il a fait jusque là.
D’un mouvement ferme, impatient, il retourne Leg, le plaquant contre le mur, à la limite de la violence, avant de caresser son dos nu pour se faire pardonner. Sa main descend un peu plus. Oh. Oui. Voilà. Il crache dans sa main, s’assure de lubrifier un minimum avant de le posséder un peu.
Et cette fois, il prend vraiment son temps. Déjà parce que c’est pas franchement commode vu le lieu. Et puis il redécouvre des sensations oubliées. Il étouffe soudain un sanglot en collant sa bouche sur la nuque de Leg, s’enfonçant profondément en lui. Il s’immobilise, avant de flanquer son poing dans le mur et de lâcher un gémissement de douleur et de plaisir à la fois. C’est juste parfait. Absolument parfait.

Legence se servit totalement de son amant pour ne pas risquer de tomber, lui faisant confiance pour ne pas avoir oublié ça, et il y fit bien ; dans un sursaut et un couinement étouffé il jouit, les paupières fermées tellement fort que les larmes perlaient, et il griffa le contreplaqué naze de la cabine pour tenter de revenir au monde réel.
Merde, vendeuse, pays homophobe, tout ça.
Oh, flûte, ils avaient survécu à Vegas et chacun à une agression c'était pas Sarajevo qui allait les tuer.
Souple comme un chat, il se glissa entre les bras de Wyatt, le mordit délicatement à la bouche en imprimant sa marque, plus légère, mais tout aussi présente :

« Je reconnais bien là ton esprit peu pratique. Habille-toi, je vais faire diversion j'te retrouve dehors. »

Il sourit, et ordonna l'air de rien avec son air agaçant bien à lui :

« Vite ! »

C'est déjà fini. Voilà la première pensée cohérente qu'il a alors que Leg se... Ah putain. Leg est déjà rhabillé et parti. Et lui il est debout dans la cabine, le pantalon aux chevilles et la queue à l'air. Normal.
Avec la précipitation doublée d'un sentiment de panique, il ramasse ses habits et les met comme il peut. Evidemment, ça prend beaucoup trop de temps parce qu'il a réussi à foutre la moitié des frusques à l'envers.
Le voilà qui détale de la boutique avec son manteau sous le bras alors que le froid le saisit. Mais il a les joues rouges, les cheveux plaqués sur le front et les tempes alors qu'il transpire encore.
Avec un rien de gêne, il se dit qu'il pue le sexe rien que dans son comportement et le regard du garde du corps ne fait que renforcer son malaise. Il met son manteau et...

Merde. Je reviens.

Le voilà qui repart dans la boutique pour récupérer ses affaires qu'il a oublié. Mais en revenant, cette fois, il a repris un visage plus... Composé et normal.
Simplement, il a une furieuse envie de sourire qu'il a bien du mal à contrôler, alors que ses yeux pétillent d'un contentement possessif.
Oui il est vraiment gêné. De s'être comporté comme un homme des cavernes, de pas avoir pris de gants, d'avoir sauté sur Leg comme si c'était sa propriété. Mais la marque de ses doigts sur son cou c'est juste un truc qui est en passe de le faire vriller. Ce mélange de honte absolue d'être violent mâtinée de fierté quasi animale.

Et évidemment, comme un mec maladroit qui ne sait absolument pas ce qu'il est supposé faire ou dire, il faut qu'il l'ouvre.

Je suppose que tu dois partir. à ton rendez vous ?

Il cligne des yeux, réalisant la maladresse affreuse de sa phrase.

Enfin sinon on peut aller diner ou un truc. Pas que je te chasse.

Une vague de panique retourne son ventre à l'idée que Leg se casse. Putain non.

Ou alors je t'accompagne si tu dois y aller. Je... Je sais pas trop là. C'est vraiment bizarre. Génial, sensationnel même. Mais juste... Pars pas.