[UA] Homme en retard, liaison dans le tiroir - Slavina

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Homme en retard, liaison dans le tiroir

18h05

Les coudes posés sur la table, le menton sur mes mains, je suis assise en tailleur au sol, devant la table basse recouverte de documents épars. Le jour a décliné depuis longtemps, et la lumière braquée sur la table pour me permettre d'y voir clair malgré tout me crame la rétine. Dehors désormais, les températures descendent allégrement dans les négatifs et je surchauffe l'appartement depuis un moment déjà. Ce sont d'ailleurs les chauffages allumés à bloc qui me permettent, en plein mois de décembre, d'être seulement en culotte et débardeur dans mon salon. Je lève le nez de ma paperasse, le regard attiré pour la millième fois par le minuscule sapin de Noël posé sur un tabouret, dans un coin de la pièce. Cette fête était importante chez moi lorsque j'étais enfant et même si cela fait aujourd'hui plusieurs années que je la passe seule, je décore toujours un sapin, aussi petit soit-il, par nostalgie. Pourtant, ça et le chocolat chaud à la cannelle que j'ai posé par terre à côté de moi sont les seuls témoins de la saison festive dans laquelle nous sommes.

J'ai du mal à me concentrer quand je bosse seule chez moi, mon esprit dérivant sans cesse, mais c'est pire encore au QG depuis quelques temps. Les préparatifs du mariage du fils Drazavic ont plongé les Tigrovi dans une euphorie ridicule, non pas qu'ils en aient quelque chose à foutre de qui il épouse, mais parce que c'est l'occasion de faire la fête, de boire à outrance, de bouffer à s'en faire éclater la panse et de se taper des nanas. La cérémonie étant demain, la plupart des conversations tournent autour de ça et je n'en peux plus des plaisanteries graveleuses qu'on assène au slave, à grands coups de tape virile dans le dos. Quant à sa future femme qui passe douze fois par jour pour l'emmerder avec des détails dont tout le monde se fout, j'étais obligée de m'éloigner pour ne pas la jeter sous une bagnole.

Déjà, lorsqu'il m'a dit après ce premier dîner, qu'il allait la revoir, j'ai trouvé ça étrange... Les premiers temps je ne me suis pas inquiétée, parce qu'il continuait à me rejoindre ensuite, parce qu'on passait un temps infini ensemble, dès qu'on avait une heure de libre... Et puis progressivement, ils se sont vus de plus en plus, et nous de moins en moins. J'ai encaissé, serré les dents tandis qu'il m'assurait que c'était pour qu'on lui foute la paix... Jusqu'à ce qu'il m'annonce qu'il allait l'épouser. Je ne lui ai plus adressé la parole depuis, autrement que pour le boulot, et encore même pour le taf je m'efforce de bosser avec lui le moins possible. Cette histoire me bouffe de l'intérieur et j'ai hâte, sérieusement, qu'il soit marié, parce qu'alors je pourrais tirer un trait définitif sur notre relation avortée. La sonnerie de la porte d'entrée me tire de mes pensées et, pas pudique pour un sou et franchement emmerdée qu'on vienne me déranger, je me lève pour aller ouvrir.

️ WINTER SOLDIER

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Rien ne s'est passé comme prévu, le premier diner, mon oncle si confiant ce soir là et mes obligations. Je me suis raccroché à l'idée que ça n'irait pas si loin, qu'on ne pouvait pas me forcer. Je me suis perdu dans les bras de Nina avant de la perdre elle aussi, et je me suis retrouvé non pas seul mais au prise avec ce cauchemar d'épouser une inconnue, une femme pour qui je n'éprouve rien si ce n'est une sourde colère que je sais en réalité contre moi-même. Demain. Demain je me marie devant ma famille, mes témoins, mes camarades, mes frères. Devant Nina. Encore que je doute qu'elle soit là. Je me marie aussi devant Dieu et bien que je ne sois pas très croyant, quelque chose en moi se révulse un peu plus comme si ça pouvait faire une différence.

Ce soir, je suis censé aller à mon enterrement de vie de garçon, à mon enterrement tout court de mon point de vue. La ville est à la fête, c'est bientôt Noël et moi j'ai envie de tout démolir, je ronge mon frein, et plus la date approche, plus j'ai ce sentiment d'être un animal piégé à qui la seule solution qui reste est de se ronger la patte. Je ne croise plus Nina que pour le boulot et encore, elle m'évite le plus possible. Pourtant, chaque seconde je suis avec elle tellement elle occupe mes pensées. J'ai des sensations kinesthésiques qui me hantent, ses mains sur ma peau, la chaleur de ses lèvres sur moi. A mesure que ma liberté se raccourcit ma consommation d'alcool augmente, je panique et la vodka m'assomme, m'aide à tenir le coup. Tout le monde me trouver nerveux mais quoi de plus normal pour qui va se marier ? Deux fois j'ai tenté de tout arrêter mais je me suis heurté à Mirko. Violemment.

Ce soir, je n'ai pas envie d'aller fêter ma mort, ce soir, je veux pas faire semblant de m'amuser, de rire, supporter les blagues et les conseils graveleux, les félicitations. J'ai envie de hurler, d'avoir physiquement mal, de faire mal aussi, mais par dessus tout j'ai envie de Nina. J'échoue devant sa porte avec une bouteille entamée dans une main et un air de chien battu sur le visage. Elle ouvre en culotte et en débardeur et un violent frisson de désir me parcoure. Je suis dans un noir désespoir et rien ne rit en moi malgré l'espèce de rictus qui est censé être un sourire. Je lève ma bouteille en demandant d'une voix rauque "tu trinques avec moi ?"

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Je reste figée devant la porte, parce que s'il y a bien un soir où je ne m'attendais pas à le voir débarquer, c'est aujourd'hui. Il aurait pu venir un millier de fois, m'appeler un millier de fois, et je me méfie grandement de la vague de colère qui monte en moi à cet instant précis. Je m'appuie contre le chambranle, faisant barrière de mon corps entre lui et l'intérieur de mon appartement. J'avise la bouteille de vodka qu'il brandit comme un trophée, ou plutôt comme s'il s'agissait de son ticket pour entrer chez moi. Je ne peux rien faire contre les ondulations de désir qui me traversent le corps à sa proximité, mais j'apprends depuis plusieurs semaines à les apprivoiser... Parce que je dois vivre avec tous les jours, le croiser au QG tous les jour et pourtant résister à l'envie d'aller vers lui. Il est le seul responsable de notre situation, il ne peut pas accepter d'en épouser une autre et être avec moi malgré tout. Il ne peut pas avoir les deux.

Si tu cherches les putes pour ta dernière soirée de liberté, tu t'es trompé d'adresse. D'ailleurs c'est vrai, je ne comprends pas ce qu'il fout ici. Après tous ses beaux discours sur le fait qu'on pouvait le forcer à rencontrer des femmes mais pas à faire sa vie avec l'une d'entre elles, s'il prépare son mariage demain c'est qu'il le veut bien. S'il est réellement tombé amoureux de cette fille, qu'est-ce qu'il fout chez moi, visiblement déjà ivre en plus, la veille de son mariage ? Il espère tirer un dernier coup avant qu'on lui passe les menottes au poignet ?

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Je ne pensais pas être accueilli à bras ouverts mais pas non plus aussi fraichement. En fait je ne sais pas. je n'ai pas réellement pensé en venant chez elle, sinon le bon sens m'en aurait empêché. Mais ce soir à quoi bon le bon sens, la raison. Demain je devrais me plier à la raison, mais pas ce soir. Je ne m'offusque même pas de son ton agressif, je secoue seulement la tête. "Non, t'as jamais été une pute." C'est mon lieutenant, ça reste mon lieutenant. Elle ne sera que ça, j'ai bien compris qu'elle ne partagerait pas. "S'te plait. J'ai pas envie d'aller à cette fête ce soir, je cherche un endroit où me planquer. S'te plait Nina."

Je chercher surtout à être avec elle - mais pas pour le sexe, pas que pour le sexe . Demain, je renonce à elle pour toujours, c'est en gros le deal et cette idée à la veille de l'échéance m'est insupportable. Alors il fallait que je la vois, que je sois avec elle autrement qu'au QG où je dois me policer. La main qui tient la bouteille retombe le long de mon corps. C'était ridicule de venir, elle ne me doit rien après tout. Je baisse la tête, regardant le sol et les mèches de mes cheveux retombent sur mon visage. Je passe une main fatiguée, épaules voûtés. "Humm pardon, t'as raison, j'aurais pas du venir. j'avais...j'avais juste envie de te voir, ... te voir autrement qu'au Pussynight. Je vais y aller, désolé du dérangement."

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Oh je ne me prends pas pour une pute, mais c'est visiblement son cas, sinon il ne chercherait pas le réconfort de mes bras la veille de son mariage. Je ne suis pas stupide, il n'est pas venu seulement pour boire de la vodka. Je préfère lui en vouloir, être en colère contre lui. C'est plus facile que de vivre avec les sentiments que je commençais tout juste à accepter quand il a décidé que c'était sérieux avec elle. Je lui ai dit que je l'aimais. Une seule fois. J'avais un peu bu, on venait de passer deux heures à faire l'amour, et je n'ai jamais eu l'occasion de le lui dire à nouveau... Mais je l'ai dit. Et il a choisi malgré tout d'être avec elle. Toutes ces conneries autour de la pression familiale m'indiffèrent, il a quarante balais, il a forcément le choix. Il opte pour la facilité, c'est tout. Et ça me tue, plus que je veux bien l'admettre, parce que je suis devenue accro à ce qu'on avait, a ce que je ressentais dans ses bras.

J'ai vraiment envie d'acquiscer, de lui dire qu'il a raison et qu'il n'aurait jamais dû venir... Mais je ne sais pas rester sourde à sa détresse. Entre. Mon ton est encore froid mais je m'écarte de la porte pour lui laisser la place de passer. Je referme soigneusement derrière lui en mettant le verrou, mon taf m'ayant rendue légèrement paranoïaque. Je retourne dans le salon en le laissant me suivre, et je retourne m'asseoir en tailleur devant la table basse. Je ne repousse pas les documents, il sait bien quelles opérations on mène ou pas en ce moment et je n'ai rien à lui cacher. Je récupère ma tasse de chocolat encore chaude, et toujours assise par terre je m'appuie contre le canapé avant de relever les yeux vers lui. Ne pas le toucher me demande un effort surhumain et je crispe mes doigts sur la tasse. Slavenko qu'est-ce que tu fais là ? Vouloir me voir est un motif égoïste et insuffisant.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

J'ai espéré cette phrase, je ne vais pas me mentir. Entre. Je voulais qu'elle me prenne en pitié. Finalement à mon ridicule niveau, je pratique assez bien la manipulation Drazavic. Le penser me file la nausée et j'échoue assis par terre, le dos appuyé contre le canapé. Les jambes pliées et écartées, je pose la bouteille entre, au sol. Je ferme les yeux un bref instant, humant l'odeur de Nina dans la pièce. Rien que ça m'a manqué. On se voyait plus chez elle que chez moi, par prudence et chaque meuble me rappelle nos étreintes mais aussi nos conversations, sur une mission, des souvenirs ou sur nos rêves parfois bien que je ne m'autorise pas à en avoir souvent.

Elle était en train de bosser et je sais combien son travail est important pour elle. Comme elle a lutté et lutte encore pour être la meilleure, pour faire ses épreuves constamment parce que c'est une femme. Je l'admire, mais c'est aussi pour ça que je ne peux pas laisser Mirko ruiner sa carrière. Un poids m'oppresse la poitrine soudain et j'ouvre la bouteille pour en boire une gorgée quand la question tombe. J'avale la gorgée d'alcool qui me brûle l’œsophage et un rictus déforme à nouveau mon visage. "j'espérais que tu sois magicienne. Pour arrêter le temps. "

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Il est visiblement désespéré et si tous les futurs mariés stressent à l'approche du jour J, je ne crois pas que tous affichent cet air de chien battu qui me fend le cœur autant qu'il m'enrage. De quoi est-ce que tu parles ? Tu vas avoir ce que tu voulais. Ce mariage ôte à jamais toute pression familiale de ses épaules, enfin jusqu'à ce qu'ils décident qu'il est temps pour lui d'avoir un héritier, ce qui ne devrait pas tarder. L'imaginer avec elle me donne la nausée. Je serre les dents, baisse les yeux sur mon chocolat. Je crois qu'elle est grave amoureuse de lui, il suffit de voir comme elle le bouffe des yeux quand elle se pointe au Pussynight, comme elle s'accroche à son bras partout où il va comme un chiot qui reste collé à son maître. Clair qu'il n'aura pas besoin de laisse avec cette nana là. Les premiers temps, il parlait vaguement de mariage forcé, mais elle est plus que consentante, j'en suis sûre aujourd'hui. Et je ne peux pas m'empêcher d'imaginer ses mains sur sa peau, leurs corps enlacés. Est-ce qu'elle glisse ses doigts dans ses cheveux comme je le faisais ? Est-ce que sa poitrine se marbre des mêmes morsures que celles qu'il gravait sur la mienne ? Est-ce qu'il expire son nom, le visage enfoui contre son ventre, après l'avoir fait jouir ? Ils se marient demain, personne ne me fera croire qu'ils n'ont pas couché ensemble. Ils se marient demain, et c'est dans son lit, dans ses bras qu'il s'endormira désormais toutes les nuits, pour toujours.

Au manque douloureux s'ajoute le sentiment d'avoir été trahie, manipulée. Je l'ai naïvement cru quand il m'a dit qu'il m'aimait, que la seule chose qui comptait étaient les moments qu'on passait ensemble, qu'il reviendrait toujours vers moi. J'ai passé ma vie à ériger une forteresse entre les hommes et moi parce que je ne pouvais pas me permettre d'être vulnérable, et je me hais d'avoir cédé à ses avances. J'abandonne le chocolat qui ne me fait plus envie et je tends la main pour lui prendre la vodka. Nos doigts se frôlent et un arc électrique remonte le long de mon bras, diffusant sa chaleur dans tout mon corps. Mon dieu, c'est pas humain de me faire un tel effet... J'avale deux longues rasades d'alcool pour tenter, vainement comme on s'en doute, de reprendre mes esprits. Tu vas aller vivre chez elle ? Ou elle vient chez toi ? L'idée m'effleure seulement maintenant qu'ils vivent peut-être déjà ensemble.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

J'ai un rire à la fois incrédule et désabusé. "Ce que je veux ? Tu crois que c'est ce que je veux ?" Je secoue la tête. Je ne veux pas de cette fille, ni de cette vie. Je n'ai pas envie d'être marié, d'aller aux fêtes de famille avec elle, ni de vivre avec elle. Je ne l'ai pas touchée si ce n'est quelques baisers où elle s'est jetée à ma tête. Je m'en suis dépêtré avec le "pas avant le mariage" ha ha, mon Dieu c’est pitoyable. Elle ne me fait pas rêver cette fille, ma fiancée, et je ne peux quand même pas la traiter en pute, c'est impossible avec son attitude. Elle est tellement faite pour le mariage traditionnel, être au foyer à s'occuper de son mari et de ses gosses, à diriger sa maison mais à courber l'échine devant son mari, à être parfaite qu'il n'y a rien en elle qui fasse bander. Le pire c'est qu'elle est gentille, plutôt jolie, si soumise que ça m'agace, que j'ai des bouffées de colère et de haine avec l'envie de la secouer. Et on vit pas encore ensemble ! Mon souffle se coupe une nouvelle fois à l'idée que demain soir je devrais consommer ce putain de mariage.

Je lève les yeux vers Nina quand nos mains se frôlent. Moi aussi je le sens, ce lien, ce truc qui me manque. Je suis mort dedans depuis qu'on s'évite, qu'on ne se rejoint plus le soir. J'expire de douleur chaque jour, je la désire elle, quand c'est une autre que je dois épouser. La question me heurte et je réponds mornement avec le ton du condamné à mort . "Ni l'un ni l'autre, elle vit chez ses parents pour l'instant. On emménage dans une maison que son père lui offre en cadeau de mariage" Elle passe dix fois par jour pour me demander la couleur des rideaux, si c'est mieux du champagne ou de la vodka pour le cocktail, si je suis bien passé essayer mon costume, si le canapé en angle me convient. J'ai envie de me trancher les veines avec une petite cuillère, histoire que ce soit bien douloureux.

Je secoue la tête avant de chuchoter, le souffle court "je peux pas faire ça. je peux pas..." Je ne vais pas y arriver ou alors avec un peu de chance la foudre me frappera quand je serais devant l'autel. Ou alors j'aurais un accident en me rendant à l'église. Je pose le regard sur le vodka. Si je bois assez c'est possible...

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Son rire, même mauvais, me surprend, et sa réponse encore plus tandis que je me braque en réponse. C'est forcément ce que tu veux, j'ai vu personne te coller un couteau sous la gorge pour te forcer à accepter. Et dans ma vision des choses, j'ai tendance à dire que même avec un couteau sous la gorge, on a encore le choix... Je préfère mourir que de vivre enfermée, je l'ai toujours su, et j'ai toujours fait mes choix en conséquence. Alors non, vraiment, je ne comprends pas la tête d'enterrement qu'il tire, quand c'est lui qui a finalement accepté tout ça. Je me demande si c'est lui qui l'a demandée en mariage... Elle a la tradition chevillée au corps, sa famille aussi, je le sais, je l'ai vu, et je peine à croire qu'elle se soit contentée d'une acceptation lancée à la va-vite. Je suis sûre qu'elle attendait plus que ça de sa part. Alors quoi, il l'a emmenée au restaurant, lui a offert une jolie bague en diamant et un bouquet de roses, et des musiciens se sont mis à jouer du violon tandis qu'elle acceptait en pleurant de joie ? Franchement ça m'étonnerait venant de lui... Mais je ne le connais sans doute pas si bien que j'aimerais le croire.

Une maison... Je répète sans y croire. Je ne l'imaginais pas comme ça, et je ne peux pas admettre que c'est le genre de vie à laquelle il aspire. Une femme obéissante, une baraque à la campagne, trois mômes et un labrador... Comment peut-il seulement l'envisager ? Ce n'est pas fait pour lui, je le sais, je le sens dans chaque fibre de mon être, il va devenir fou. Sa famille a peut-être l'impression qu'il avance enfin dans sa vie, qu'il s'apprête à construire quelque chose, mais en réalité il ne fait que creuser sa tombe. Je refuse d'y croire, il ne peut pas accepter si mollement son sort, je sais qu'il y a autre chose... J'ai vu la passion dont il faisait preuve dans nos ébats, la flamme enragée qui fait briller son regard, la possessivité, l'envie, la détermination, le besoin d'adrénaline... Il n'aura jamais ça avec elle... Et j'ai envie de hurler.

Je tourne la tête vers lui, mon rythme cardiaque s'emballant à ses mots, que je perçois comme une supplique. J'essaie d'étouffer l'espoir, de réfréner l'élan qui me pousserait vers lui. J'ai envie de m'installer sur lui, de glisser mes mains sous ses fringues, de trouver sa peau, de lui faire perdre la tête pour qu'il reste avec moi... Mais j'ai trop d'ego encore pour ça. Alors je hausse les épaules, parce que c'est très simple à mes yeux. Alors ne le fais pas.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Que répondre à ça ? J'ai quarante ans, on peut croire que je suis un grand garçon et que j'ai le choix. Rien n'est plus faux dans des familles comme la mienne. Tout est balisé. J'ai eu de la chance parce que mon père a longtemps été en taule et que moi j'étais exilé, mais aujourd'hui les choses rentrent simplement dans l'ordre avec 20 ans de retard. Sauf que j'ai pris goût à jouir d'une certaine liberté. Sauf que j'ai pris goût à Nina aussi. Ce serait arrivé l'année passée, j'aurais rechigner mais pas à e point. J'aurais pas fait la fine bouche, j'aurais baisé la fille, je l'aurais épousée et je serais parti comme d'hab' en mission. Mais j'ai découvert autre chose. Et c'est cette même chose qui aujourd'hui me force à épouser une autre.

La vodka retrouve le chemin de ma bouche et j'avale une longue rasade. Je serais si bourré que je vais m'endormir et rater la cérémonie. Mon esprit ne cesse de trouver des alternatives débiles pour contrer l'angoisse de demain. Ne le fais pas me dit-elle. Elle est bien bonne celle là ! "Parce que tu crois que j'ai le choix ? Tu crois qu'on a toujours le choix ?" Je mords ma lèvre inférieure, fronce les sourcils, secoue la tête "Ce serait que moi..." Je me tais brusquement mais après un long silence j'ajoute "y a pire qu'un couteau sous la gorge"

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Je fronce les sourcils avec méfiance parce que oui, je crois qu'on a toujours le choix. Il l'a, en l'occurrence. Au pire son oncle et son père tireront la tronche quelques temps, ça leur passera le jour où Camenko se mariera, parce qu'il semble plus enclin à suivre le chemin qu'on a tracé pour lui que son frère. Je ne comprends pas, mais à l'avoir là, si proche, ma colère commence à fondre, remplacée par autre chose... L'envie de lui faire confiance, de retrouver espoir, de lui laisser une chance... Je lui en ai déjà laissé une, j'ai demandé des explications, je ne me suis pas contentée de le renvoyer ! Mais il n'a rien voulu dire, rien de précis en tout cas, rien de concret et c'est sans doute pour ça que j'ai mis un terme à notre histoire si hâtivement.

Je lui reprends la bouteille des mains mais pas pour boire cette fois, je la pose au sol derrière moi et je me tourne vers lui, le regard grave. Qu'est-ce qui est pire ? Explique-moi, dis-moi... Comment pourrais-je l'aider s'il refuse de me parler ? Est-ce parce qu'il n'a pas confiance en moi ? Pour la première fois depuis des semaines, je baisse ma garde en tendant la main vers lui, les yeux noyés par la douleur et l'angoisse que je ressens à l'idée de le perdre, j'en ai parfaitement conscience aujourd'hui. Aide-moi à comprendre... J'ai joué mon rôle depuis qu'il m'a annoncé son mariage. J'ai mis toute la distance possible entre nous pour ne redevenir que son lieutenant et rien de plus. Mais ce soir je n'ai plus envie de l'être, je sais qu'on vivait quelque chose ensemble. Peut-être que c'était bancal, insuffisant, insatisfaisant, mais ce n'était pas uniquement charnel, ce ne serait pas si dur de m'en passer sinon. Je veux savoir pourquoi on y renonce. S'il ne l'aime pas, s'il ne veut pas être avec elle, pourquoi nous infliger ça ?

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Elle me retire le secours de la bouteille et m'interroge à nouveau mais je secoue la tête, désespéré mais pas encore assez saoul. "Qu'est-ce que ça change que je te le dise maintenant, Nina ? C'est trop tard..." Elle tend la main vers moi et je m'accroche à elle dans un geste brusque qui me décolle le dos du canapé. Je reste penché en avant, mon visage se collant à sa main prisonnière dans les miennes. Je sens sa chaleur, la douceur de sa peau aussi, des mains féminines, fragiles, mais fortes aussi. Elle se bat, tire mieux que moi au revolver. Elle n'aurait pas fait les mêmes choix que moi, j'en suis certain mais l'avoir un peu, la voir tous les jours, c'est mieux que plus jamais. En plus, j'ai cru un temps que ça ne changerait pas grand chose ce mariage, qu'on serait quand même ensemble, mais ça ne s'est pas passé du tout comme ça. Elle a préféré rompre que m'avoir à moitié, et je le comprends parce que je ne supporte pas l'idée qu'il puise y avoir un autre dans sa vie. Je ne crois pas que ce soit déjà le cas, mais le jour où ça arrivera, je crains que ça me brise.

Je presse mes lèvres sur sa peau, comme un camé en manque à qui on file une dose. Je refuse de lâcher sa main, de bouger, je refuse que le temps avance jusque demain. Parce que je ne peux pas me marier, je ne peux pas me marier, tout mon être crie et se rebelle contre mais je sais, je sais que je le dois. Pour la sauvegarde de celle que j'aime. Je relève la tête vers Nina "Je t'aime." Mon ton est farouche, comme si elle allait me contredire forcément et parce que j'ai peu de temps pour lui dire encore.

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Il s'agrippe à ma main, se tire vers moi tout en me tractant vers lui et les battements de mon cœur s'accélèrent furieusement. Il est trop proche de moi pour que je reste de marbre. Je sens la chaleur qui irradie de sa peau, son odeur enivrante qui perce sous celle de la vodka, sa mâchoire râpeuse sous mes doigts. Le désir que je m'évertue à étouffer depuis des semaines et qui m'empêche de trouver le sommeil flambe brusquement, et des images d'une précision affolante dansent dans sous mes paupières. Quelques secondes plus tôt, sa réponse m'aurait plongée dans une colère noire mais parce que nos corps se touchent enfin, c'est la tristesse qui prédomine sur le reste. Je serre sa main plus fort dans la mienne en secouant la tête. Dis pas ça, il est pas trop tard... T'es pas encore marié... Tu peux tout annuler, tu peux encore décider de ne pas y aller... Mon regard est empli de désespoir, la détresse se lit dans chacun de mes mots. Je ne veux pas qu'il l'épouse, je ne supporte pas l'idée qu'une autre que moi porte son nom, qu'une autre partage son lit chaque nuit, que ce soit auprès d'elle qu'il retourne après une mission. Je ne supporte pas l'idée de renoncer à lui.

Mon regard s'emplit de larmes contenues quand il me dit qu'il m'aime, je n'ai encore jamais pleuré devant lui et j'aimerais que ça n'arrive pas la veille de son mariage, je ne veux pas que ce soit l'image qu'il retienne de moi... Mais ma voix est tremblotante, mes yeux brillent un peu trop fort pour qu'il ne voit pas ma souffrance. Non, si tu m'aimais tu ne m'abandonnerais pas... Je me tends vers lui, fais ce que je brûle de faire depuis qu'il a passé ma porte, et je grimpe sur ses jambes, à califourchon sur ses cuisses. Ma main toujours nouée à la sienne, je pose mon front contre le sien, encadre son visage et murmure : Ne l'épouse pas... Ne m'abandonne pas, j't'en prie... C'est la première fois que je lui fais cette demande aussi clairement, et vous n'imaginez pas à quel point il me faut mettre ma fierté de côté pour le faire. Parce que je suis là à le supplier quand je sais déjà qu'il refusera, et ça me brise le cœur. Mon pouce caresse sa joue et je ferme les yeux pour réprimer mes larmes en répétant : Ne me laisse pas...

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Je ne suis pas marié mais annuler c'est juste un doux rêve. J'ai déjà un pied dans la tombe de ce mariage, c'est foutu, je ne suis pas optimiste comme elle, pas assez pour imaginer pouvoir faire marche arrière et ça me tue, parce que Nina est si près de moi que je meurs de devoir vivre avec une autre. Elle se hisse sur moi et je la récupère contre moi parce que je crève d'envie de la tenir, de la toucher quand le manque s'est fait sentir si fort, quand le désespoir ne plus jamais la toucher à nouveau. J'en rêve depuis des jours, des semaines, depuis qu'elle a déserté mes bras et encore plus à mesure que la date fatidique approchait, alors que dire de ce soir ?

Je l'enlace, une main sur ses reins, l'autre sur sa nuque, mon front sur le sien. Je sens son souffle, vibre de ce truc qui est bien plus que du désir. Je suis loin d'être indifférent parce que sa douleur est la même que la mienne. On pourrait croire que je m'en sort mieux - j'épouse cette fille ce qui aux yeux des gens est un bon mariage - mais rien n'est plus faux, je souffre d'être enchaîné, de devoir faire mon devoir pour le Klan. "Bien sur que je t'aime, je t'aime zlato" Je l'aime à en épouser une autre, à renoncer à une vie avec la femme que j'aime.
"Je te laisse pas. C'est pour toi, c'est pour toi. Te voir encore c'est...c'est mieux que plus te voir du tout. Je dois le faire c'est tout. Je ne t'abandonne pas parce que c'est toi que je veux, c'est toi, seulement toi." Non, on a pas toujours le choix. " Je glisse ma main de sa nuque à son cou, me tends pour chercher ses lèvres des miennes, dans cette sorte de baiser assez doux mais désespéré.

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Je lui en veux d'être venu ce soir, de m'infliger ça quand il sait déjà que sa décision est prise, qu'il ne changera pas d'avis. J'aurais préféré qu'il me mente, qu'il prétende ne rien ressentir pour moi, qu'il ne m'adresse plus la parole, qu'il ne me regarde même plus. J'aurais pu le ha¨r et, peu à peu, j'aurais fini par l'oublier. Mais il me bouffe du regard à chaque fois qu'on se croise, je sens son désir dans chaque fibre de mon être et ce soir, cette nuit c'est chez moi qu'il est, entre mes bras qu'il veut être. L'idée m'effleure que c'est seulement ce qu'il veut de moi, partager mes draps... Je suis seulement bonne à finir dans son pieu, pas assez bien pour l'épouser, ni aux yeux de sa famille, ni aux siens.

Je ne le comprends pas, chacune de ses phrases est d'une incohérence sans nom et je secoue la tête parce que ça dépasse clairement mes capacités d'imagination. Ce qu'il dit n'a aucun sens. En quoi le fait d'épouser cette femme serait me rendre service ? Il est en train de me tuer, comment ne le voit-il pas ? Sa bouche fond sur la mienne et j'étouffe un gémissement aigu contre ses lèvres. Mes doigts se crispent sur sa peau, mon souffle se fait trop court, et je tremble de larmes contenues parce qu'il me dit qu'il l'épousera quoiqu'il arrive, parce qu'il ne veut pas être avec moi. Je relâche sa bouche, murmure d'une voix chevrotante : Tu ne peux pas nous avoir toutes les deux... Qu'on se le dise, à mes yeux c'est clairement ce qu'il se passe. Il épouse une serbe, pour satisfaire sa famille, pour assurer sa descendance, et il veut continuer à me voir seulement pour satisfaire ses pulsions. Mais je ne suis pas une pute, je ne veux pas de cette vie-là.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Un sanglot meurt dans ma gorge. Ce n'est pas juste, ce n'est pas juste, pourquoi ne pourrais-je pas l'avoir, pourquoi ne pas réussir à combiner nos obligations. Ce n'est pas juste, ni pour elle, ni pour moi. Je ne veux pas la perdre, me marier, mais je dois et si elle m'aime et que je l'aime, qu'importe cette fille que j'épouse demain. Elle devrait être oubliée, effacée dans nos baisers, dans la flambée du désir que je sens entre nous. Cette force qui a tout balayée dans ma vie. "Mais je m'en fiche d'elle ! Tu ne comprends pas ? Tu ne comprends pas que c'est toi que je veux ? Que c'est toi qui compte ?" Sinon j'aurais envoyé bouler ce mariage, je m'en serais moqué comme avant, dans un éclat de rire, et une pirouette pas trop mal faite. J'aurais fait capoté le mariage comme j'ai expliqué à Nina un jour, en me montrant odieux au lieu de faire ma cour. Mais, Nina, Nina je l'aime.

Je pose mon front sur son épaule et mes mains se crispe sur son débardeur, dans son dos, pour la retenir, l'empêcher de fuir. Des sanglots angoissés, sans larme, me secoue. J'ai peur, je suis en pleine crise de panique à cause de demain. Comment faire demi-tour sans risquer pour vie ? Comment faire pour ne pas mettre la ville à feu et à sang dans une guerre entre les Tigrovi et le père de ma fiancé ? Mon oncle ne le pardonnera pas, et ce n'est pas moi qui trinquerait directement, mais bien Nina.

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Je secoue la tête en m'accrochant à lui comme il s'accroche à moi. Mes mains glissent sous son tee-shirt parce que j'ai besoin, viscéralement, de sentir la chaleur de sa peau sous mes doigts. Il a raison, je ne le comprends pas. Si c'est une telle évidence à ses yeux, si elle ne représente rien pour lui, alors pourquoi ? Bien-sûr il décevrait sa famille, et alors ? Ils lui en auraient voulu quelques temps et ça aurait fini par leur passer, comme à chaque fois. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'ils lui présentaient une nana alors pourquoi elle, pourquoi maintenant ?

Ma main gauche reste accrochée à son dos, celle que j'ai de libre remonte pour se glisser dans ses cheveux tandis que je presse son visage contre ma peau. Je suis désolée... Je suis désolée j'y arriverais pas... Je voudrais être capable de faire ce qu'il me demande, mais c'est impossible justement parce que je l'aime. Ce serait bien plus simple, je n'y réfléchirais même pas s'il n'y avait qu'une attraction physique entre nous, si ce n'était pas tellement plus fort que ça. Je supporterais pas de te voir en sachant que tu es avec elle... De te voir quitter mes bras toutes les nuits pour retourner dans ses draps... Je ferme les yeux, fort, enfouis mon visage dans ses cheveux. Je supporterais pas de t'imaginer avec elle, je peux pas faire ça... Un ton plus bas, j'admets dans un sanglot : Je t'aime trop pour te partager, ça me tuerait... Renoncer à lui est plus facile que de m'accrocher encore à sa peau, à quoi bon si on ne peut pas être ensemble, si c'est pour être condamnée à vivre dans l'ombre de cette fille-là ? Je resterais là, seule chez moi à attendre qu'il trouve une heure pour lui échapper, jusqu'à ce qu'il ait des mômes avec elle, jusqu'à ce qu'il ne vienne plus.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Une vague de douleur comme je n'en avais jamais connu me transperce la poitrine et j'encaisse mal. Je referme mes bras autour d'elle, l'enferme complètement dans le secret de mes bras comme si dans ce cocon, rien ne pouvait nous arriver, comme si le temps ne pouvait pas s'écouler. " je t'assure ce qui te tuerait c'est que je me marie pas mais je sais...je sais Nina." Je sais parce que je ne supporterais pas de la voir au coté d'un autre. A quel moment en choisira-t-elle un autre puisqu'on ne peut pas être ensemble. Pourtant, je ne peux pas renoncer à la voir. L''idée qu'elle s'en aille est insupportable et me déchire l'âme. "dis moi que tu resteras, dis-moi que je te verrais encore. je peux pas t'oublier, j'arrive pas à la toucher, parce que c'est toi que je veux. Tu me manques, je te veux, molim te, molim te Nina"

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

J'ai un hoquet de surprise et douleur tout à la fois au sentiment puissant de sécurité qui me submerge quand ses bras se referment sur moi. C'est ce qui m'a fait perdre le contrôle, je le sais parfaitement, c'est à cause de ça que je suis tombée amoureuse de lui au départ, que je suis devenue dépendante. Parce que je ressens entre ses bras ce que je n'ai jamais ressenti nulle part ailleurs. Cette sensation de ne pas avoir besoin de faire semblant, de pouvoir baisser ma garde, ce sentiment acquis lors des missions aussi que quelqu'un me protège, surveille mes arrières. C'est mon rôle normalement, depuis des années c'est à moi de protéger les autres, de penser à tout, de mener la barque, et c'est quelque chose que j'ai voulu, je ne m'en plains pas... Mais c'est reposant, rassurant, de savoir qu'aujourd'hui il veille sur moi aussi. Je ne l'ai encore jamais dit à voix haute, mais j'ose espérer qu'il le sent, ne serait-ce qu'à la façon dont j'ai pu m'abandonner entre ses bras.

Quelque chose brûle en moi à ses mots qui résonnent, cherchent à prendre sens dans mon esprit. Putain mais de quoi est-ce qu'il veut parler ? Je ressens, de plus en plus, qu'il y a trop de choses qu'il ne me dit pas, et je crois que je commence à comprendre que ça me concerne ! Mais je pressens déjà qu'il ne parlera pas, pas comme ça... Seulement je sais aujourd'hui comment faire pour qu'il baisse sa garde. Je me console en songeant que ce n'est pas tout à fait de la manipulation puisque j'en crève réellement d'envie. Je relève la tête, presse mes lèvres contre les siennes avec fureur. Je suis là, je suis là, moi aussi je te veux. Je mords sa bouche, mêle mes doigts aux siens pour poser sa main sur ma cuisse, brûlante. Je te veux.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

J'ai soudain la sensation qu'elle cède. Est-ce parce que j'ai mentionné le fait que je n'ai pas touché à ma fiancée ? Je le crois. C'est surement notre dernière nuit à Nina et moi parce que demain tout aura changé. Demain elle mettra de la distance à nouveau, je le sais déjà alors le fait qu'elle m'embrasse, réponde positivement à ma supplique embrase mon désir teinté de noir désespoir. Je rugis, entre grondement de souffrance et cri de victoire parce qu'elle se donne à moi cette fois encore. nos bouches se heurtent douloureusement, nos langues se mêlant avec fureur. J'incruste mes doigts dans la chair de ses cuisses, en me jetant vers elle avec cette fureur qui m'anime à chaque fois que nos corps parlent.

Je suis encore avec ma veste, tout habillé, quand elle ne porte que ce ridicule short et ce débardeur qui moule si avantageusement ses formes. Sa chaleur irradie vers moi, et je me bats pour réussir à me lever, me remettre sur pied en la portant pour l'emmener comme un trésor vers sa chambre. Comme je ne connais que trop bien son appartement, ça fait trois mois que je le hante. J'e m'y dirige quasiment les yeux fermés, trop occupé à l'embrasser passionnément. Ma veste choit sur le sol dans le couloir avant que soudainement, on rebondisse ensemble sur le matelas. Mon pull passe par dessus ma tête tandis que son débardeur craque sous ma furie. je plonge sur ses seins, les presse l'un contre l'autre, ma bouche avide sur eux, les dévorant avec passion.

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Outre le fait que je veuille le pousser à baisser sa garde pour qu'il se confie enfin à moi, évidemment que d'apprendre qu'il n'a pas touché à cette fille joue beaucoup dans mon comportement ! On ne s'est rien promis, on n'a jamais mentionné l'exclusivité, pas une seule fois, on ne s'est jamais interdits d'aller voir ailleurs... Mais c'était implicite, je crois, personne d'autre ne m'a touchée depuis qu'il m'a embrassée pour la première fois, et j'ai toujours fait en sorte de ne pas le savoir s'il couchait avec d'autres. L'idée même m'est insupportable. Alors l'imaginer avec cette nana que je vois pendue à son cou tous les jours, ça me rendait malade. D'autant que c'est elle qui aujourd'hui porte à son doigt l'alliance qui la lie à jamais à Slavenko. Je n'ai jamais eu envie de me marier, je n'ai jamais cru que je me marierais un jour... Et pourtant à la voir, j'éprouve une jalousie dévorante envers cette fille.

Mon coeur fait un bond dans ma poitrine quand il m'emporte dans la chambre et je passe mes bras autour de son cou pour mieux le tirer vers moi quand on échoue tous les deux sur le lits. Ma poitrine rougit rapidement sous ses baisers-morsures et je songe que ça fait des semaines que je n'ai plus la trace de son passage sur ma peau. Et quand il me dévore ainsi, je veux croire que c'est réellement moi qu'il veut, que cette femme-là ne compte pas, qu'elle ne pourra jamais compter. Brusquement j'inverse les rôles, le repousse pour qu'il bascule sur le dos, prenant place sur ses cuisses. Je me penche pour mordre sa bouche, fort, jusqu'à ce que le goût du sang envahisse la mienne. Les images de leur union à venir me rendent furieuse, enragée et je plonge sur son torse pour presser ma bouche contre sa clavicule. J'y plante mes dents, le sang battant mes tempes, et s'il me laisse le marquer, elle verra bien demain qu'il appartient déjà à une autre.

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Je lui offre mon cou sans protester, c'est à elle que je suis, je me moque bien que demain l'autre voit les marques. Avec un peu de chance ça la foutra suffisamment en colère pour qu'on fasse chambre à part dès le premier soir ! Mirko va me tuer. C'est la dernière pensée lucide et consciente qui me vient. J'oublie la peur et les regrets dans les sensations qui m'emportent sous sa bouche, sous ses mains. Je crois bien que je la supplie, l'appelle e, défaisant mon treillis, je crois bien que j'exulte dans un cri quand elle s'empale sur moi. Je me tends sous elle, réclame sa bouche sans cesse, réclame ses mains. Je suis d'une rare exigence, mais aussi d'une rare vulnérabilité quand ce flots d'émotion que je retiens depuis des semaines brisent le barrage que j'avais péniblement construit.

La passion assouvie, le cœur pulsant au rythme du flux et reflux du plaisir après l'orgasme, je me niche contre Nina, silencieusement. J'espère que la nuit ne finira jamais, que je pourrais rester le visage dans son giron. Pourtant chaque battement est comme un tic tac qui rappelle le temps qui s'écoule et m'inflige une souffrance sans nom. Je répète à voix basse, de ce ton résigné qui est le mien depuis trop longtemps déjà "Ja volim te Nina"

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Le doute disparaît, s'étiole tout à fait, comment pourrais-je douter quand il s'abandonne si fort ? Je le lis dans son regard, dans ses gémissements, dans la façon dont son corps se tend vers moi, réclame le mien désespérément. Ce n'est pas seulement charnel, il ne serait pas là ce soir si c'était purement physique, il n'aurait pas l'air si troublé, si fébrile aussi. Un instant sous le puissant rush de plaisir, j'oublie mon idée première, pourquoi j'ai fini par céder, quelles étaient mes réelles intentions quand je l'ai attiré entre mes cuisses. Je suis essoufflée, tremblante de plaisir, mais les endorphines finissent par refluer, et ses mots d'amour me ramènent à la réalité.

Je recule légèrement, prends son visage en coupe entre mes mains, laisse ma bouche fondre sur la sienne avec langueur. Ja volim te, ja volim te. Ces mots sont terriblement rares chez moi, il le sait bien, mais ce soir je les dis quand même. N'y va pas demain, n'y va pas, molim te... Mes doigts glissent dans ses cheveux, et comme il n'a pas encore glissé hors de moi, la position aidant, j'ondule doucement sur ses cuisses, me pressant contre lui. Je repense à ses mots, cette façon qu'il a eu de dire qu'il n'avait pas le choix. Dis-moi ce qu'il se passe, laisse-moi t'aider...

Awful

Date de naissance (rp) : 12/04/1978

Son plan marche à merveille, libéré des tensions, soulagé qu'elle m'aime encore malgré la situation inextricable, je me laisse aller à ce que je ne fais jamais, me confier. Je finis donc par lâcher le morceau. Je crois que dans mon esprit c'est de toute façon trop tard, on ne peut plus rien faire. "Je dois épouser cette fille pour ma famille, parce que ce serait lier deux organisations pro-serbes, enfin tu connais le topo..." Je soupire. "Je voulais pas...mais après le premier repas, mon oncle est venu me trouver... Il savait pour nous deux. " j'ai un geste de douceur inattendue vers elle, inattendue parce que la tendresse, c'est pas vraiment mon truc et à elle non plus. Mais cette fois je crois qu'on a besoin tous les deux de réconfort. "alors je l'épouse...parce que sinon tu resteras pas - ou p'tre pire - tu comprends ?" Mais en même temps, si j'épouse l'autre, je la perds aussi.

Awful

Date de naissance (rp) : 05/08/1992

Je n'ai absolument pas honte de le manipuler. Déjà, parce que vu ma position c'est malheureusement quelque chose que je dois faire assez quotidiennement, ensuite parce que vu ce que je subis à cause de lui et de ses décisions depuis plusieurs semaines, j'ai beaucoup moins de remords ! En temps normal, je ne l'aurais jamais utilisé de cette façon, pas lui, mais là c'est pour son bien, je crois, en tout cas c'est au moins pour ma sauvegarde mentale et j'ai besoin de ça. Et il parle, Dieu merci il parle, mais les mots qui s'échappent de sa bouche me font ciller dangereusement.

Au départ, je m'apprête vraiment à me mettre en colère parce que s'il l'épouse seulement pour lier leurs familles respectives, bordel on n'est plus au Moyen-Âge et il est grand temps qu'il grandisse et qu'il s'impose ! Mais il poursuit et je blêmis. Mirko te fait chanter ? Cette fois le fait d'être encore liée à lui devient gênant et je me laisse retomber à ses côtés, sans trop m'éloigner pourtant, mes mains toujours sur lui, mon corps contre le sien. Non, je comprends pas, qu'est-ce qu'il t'a dit ?

Awful

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