Are you happy now ? - Yu&Nina

Je passe la porte de bistrot qui fait le coin de la seule rue que je connaisse et les discussions bruyantes qui émanent de l’intérieur me rappelle qu’il y’a longtemps que je n’avais pas mis les pieds dans un bar seul, parce que contrairement à ce que je fume, l’alcool n’est encore qu’une option. Je me faufile entre les gens pour avoir dans ma ligne de mire le comptoir bondé et me tourne brusquement quand m’arrive dans les narines un parfum qui m’est familier. Je m’attarde alors sur la jeune femme assise et ne reconnais en rien Nina qui porte pourtant cette même fragrance que je pourrais reconnaître entre mille. Entre autre grâce à notre rapprochement de l’année dernière.

Je m’assois à l’autre bout du comptoir, commande une bière et rive mon regard sur mon téléphone, casquette vissée sur la tête, imperturbable. Je matte tinder, swipe à droite, puis à gauche sans vraiment m’intéresser réellement aux profils avec lesquels je matche et regarde finalement mon réseau social avant de taper dans la bar de recherche Ribica, parce que je me rappelle que Nina utilisait toujours ce pseudo. C’est avec surprise que je trouve son compte et surtout, m’aperçois qu’elle a bien changé. Le rapprochement entre le parfum et la coiffure se fait rapidement dans mon esprit avant que je ne relève la tête en la cherchant du regard. J’évite qu’elle ne me voie puisque je ne lui ai rien dit quant à mon arrivée ici et appelle finalement le serveur pour lui ordonner d’offrir un verre à la brune. Nos regards se croisent seulement quand le serveur lui indique que le verre vient de ma part. Je lève la main pour la saluer en souriant légèrement.

J’observe tout de Nina, de sa façon de me regarder à la manière dont ses vêtements retombent sur ses épaules et sur ses cuisses. J’ai trop l’habitude de m’inquiéter pour son poids, pour la pâleur de sa peau et des blessures qui peuvent s’y trouver, c’est juste instinctif. Ca fait que quatre jours. J’suis venu voir si t’allais bien. Je refoule l’idée selon laquelle je voulais garder un oeil sur Nina parce que justement c’est Nina et qu’autour d’elle gravite un tas de choses qui sont incompatibles avec moi, à commencer par Slavenko. Alors la vérité est que je suis venu rejoindre Maggy, ma cousine qui, je dois l’admettre, m’avait bien manqué.

Je lui souris et prends une gorgée de ma bière avant de passer ma main libre dans ses cheveux. C’est quoi cette coiffure ? Ca te vieilli. J’ai toujours préféré les femmes aux cheveux longs, surtout les brunes mais Nina reste belle à en crever malgré tout. J’imagine qu’elle l’ait fait sur un coup de tête, un jour d’engueulade avec son mec, c’est sûrement ça.

Mes yeux analysent les siens et je sais instantanément que j’ai blessé Nina. Certes, j’aurais pu la prévenir avant, c’est concevable, mais j’ai toujours préféré les surprises foireuses comme celles ci. “Franchement, j’ai voulu te prévenir, je t’assure. Mais je suis arrivé tard le premier jour, puis le lendemain j’ai passé ma journée à chercher un endroit où me loger… Enfin bref, j’ai seulement pas eu le temps.” Et les jours avant à New-York, j’étais trop défoncé pour faire quoi que ce soit. Je baisse les yeux sur mon verre que je ne lâche pas et soupire légèrement. Sois pas vexée Nina, ça aurait changé quoi de toute façon ? Dis-je en la regardant dans les yeux cette fois. Qu’elle le sache ou non, au final ça revient strictement au même. Tu m’aurais vraiment accueilli à l’aéroport avec une pancarte “Bienvenue à Sarajevo”, toute sourire avec des cadeaux ? Excuse-moi, mais de toute façon, je t’aurais pas reconnue ! Je la taquine encore et peut-être que ça l’énervera encore plus mais c’est pas grave parce qu’honnêtement, je préfère la voir énervée qu’au bout de sa vie comme je l’ai vue.

Eh oh, ça va détends toi ! J’ai pas dit que t’étais moche. T’aurais pu être chauve que tu serais toujours aussi belle. Elle sait que j’ai toujours été dingue d’elle et de son visage de poupée, Nina ne se rend juste pas compte de l’importance que j’attache à elle et à la première image qu’elle m’a offerte d’elle. C’est compliqué… Une fois que t’es partie, j’me suis retrouvé complètement seul à New-York et j’avais l’impression qu’il fallait que je m’en aille parce que… Ben parce que ça allait pas forcément. Puis en fait j’ai une cousine qui habite ici qui m’a recontacté quasiment au même moment. Tu la connais peut-être, Maggy Bukovski, ça te dit quelque chose ?

Rabat-joie cette Nina, elle changera jamais. Tu sais très bien que je me débrouille toujours tout seul, même si c’est un peu galère. J’observe la brune puis fronce légèrement les sourcils en descendant le regard vers ma bière tout en serrant les mâchoires. Nina, c’est bon, c’est pas grave. C’est pas parce que je t’ai pas appelée ou que je t’ai pas prévenue que ça veut dire que je m’en fous de toi. Je suis comme ça, je fais les choses comme ça, c’est tout. J’enlève ma casquette et la pose sur le côté avant de passer une main dans mes cheveux. Crois moi, je suis vraiment content de te voir et j’ai pas arrêté de me soucier de toi. Râle pas s’te plaît. Je la regarde, l’air désolé et lui attrape la main avant de la serrer légèrement puis la relâcher.

Ouais on peut dire ça comme ça mais j’pense rester. Je la regarde dans les yeux et esquisse un léger sourire. Tu vois, j’viens te faire chier jusqu’ici. Que je plaisante, pour détendre un peu l’atmosphère, sans vraiment être sûr que j’en suis encore capable maintenant. Tout va bien Nina ? On dirait peut-être pas, mais je me suis toujours inquiété pour elle, même dans les moments où il aurait fallu que je m’inquiète pour moi, c’était à elle que je pensais en premier.

Je pense savoir pourquoi Nina est si vexée; c’est plutôt une question de bienveillance qu’autre chose et cette idée me rassure et m'attendrit finalement. Non, c’est vrai que t’avais vraiment pas l’air de râler, là, à l’instant ! Je lui esquisse un sourire et un regard un peu taquin; je m’y fais à son caractère de cochon, franchement ! Côtoyer Nina est sûrement une des choses qui m’a été le plus bénéfique l’année dernière, non seulement j’ai réussi à la comprendre un peu mieux mais en plus je trouve qu’on s’est vachement rapproché -Et je ne parle pas de l’aspect physique-.

Je ne sais pas comment je dois réagir face à ses propos. Tout va bien. C’est assez unique dans sa bouche et je suis à la fois surpris -agréablement- et content pour elle. C’est génial, je suis vraiment content pour toi que tout s’arrange comme ça… Pour tout t’avouer, j’avais peur que ça n’aille pas… Je ne parle pas de Slavenko volontairement mais on a compris tous les deux où je voulais réellement en venir. Ouais -Je hoche la tête de bas en haut- J’ai déjà cherché un boulot et demain je vais voir le patron d’un restau, ils ont besoin d’un plongeur et comme je sais ni parler le croate, ni le serbe, ni rien du tout, ça m’laisse pas beaucoup de choix. Donc, j’crois que faire la plonge c’est sûrement le seul truc que je puisse faire et puis, mon business, lui, il est resté au Bronx. Je déclare avant de boire dans ma bière. Voir la brune me fait un bien fou parce que, pour tout avouer, je commençais réellement à me sentir seul à Sarajevo, bien que Maggy soit présente pour moi.

Une petite décharge électrique parcourt ma poitrine quand la brune me tire la langue parce que je nous revois l’année dernière à nous embrasser, à me dire à quel point c’est beau d’espérer mais la réalité m’est revenue à la gueule comme un boomerang quand elle est partie en choisissant encore et toujours le slave. Je reste con, puis me rends compte que ma bouche est restée ouverte, attrape mon verre et boit une grande gorgée du liquide doré. Je ne peux pas dire que je suis amoureux de Nina parce qu’elle provoque chez tout le monde cette sympathie qui pousse à l’adorer mais il est vrai que parfois je me laisserais bien tenter à casser son mariage. Bon, inutile d’essayer parce que je sais que c’est perdu d’avance, vu l’amour qu’il y a entre le serbe et elle, je fais pas le poids.

Je suis sincèrement heureux que tout aille bien pour Nina, même si je déteste Slavenko, le principal c’est que la brune soit heureuse, c’est vraiment tout ce qui m’importe. On en vient à parler de boulot et ça a toujours été un sujet sensible pour moi. Au Bronx, j’avais mon affaire, parfois fructueuse, parfois pas; mais ici, je n’ai plus rien et je ne suis pas sûr que je puisse remonter un business comme je l’avais fait à New-York. Alors je me suis mis dans la tête qu’il fallait que je me trouve un travail honnête pour éviter de me faire remarquer pour le moment. Sérieux ? Je reste un peu perplexe parce que franchement, même si j’ai déjà été garde du corps pour Ekat, je ne suis pas sûr de vouloir réitérer l’expérience étant donné la manière dont ça s’est terminé. Bah écoute… Pourquoi pas, faudrait que je sache où faire la formation et tout… Puis prendre un peu des biceps je pense ! Je suis pas sûr d’impressionner grand monde avec ma carrure; j’ai jamais été très sportif. Faut dire que fumer deux paquets de clopes par jour n’arrange rien, j’ai le même souffle qu’une vieille pantoufle. Je lui souris. Merci Nina, je te le revaudrais si ça arrive.

J’ai déjà du mal à me garder moi-même alors le faire pour d’autres personnes me semble être quelque chose de compliqué. Bien que je l’ai déjà fait auparavant pour une russe, j’ai l’impression que ce métier n’est pas quelque chose de fait pour moi, je suis beaucoup trop protecteur et impulsif. Malheureusement pour le dilemme cornélien que ça m’impose, je préfère largement faire ça que la plonge et j’imagine aussi la paie qui doit pouvoir se comparer largement. J’en sais rien… Je lui esquisse un sourire teinté du manque de confiance que j’ai en moi pour finalement soupirer. Ouais, ça me plairait de le faire Nina, vraiment. Je vais y réfléchir quand même et je te dirais. Je fais un signe au serveur en lui faisant comprendre qu’on reprendra les deux mêmes verres que précédemment et jette un oeil à la jeune femme. T’attendais quelqu’un au fait ou t’étais venue ici juste pour boire un coup en solo ? J’avance vers Nina l’un des deux verres qu’on vient de poser à côté de nous et boit une gorgée dans le mien. Peut-être qu’elle attend Slavenko et là ce serait la cerise sur le gâteau !

Ma fierté mise de côté pour une fois, je reconsidérerai l’offre de Nina quand l’alcool sera redescendue et évacuée de mon organisme. J’ai toujours eu du mal à accepter l’aide des autres parce que j’ai sans cesse eu dans ma tête une petite voix qui me disait que je n’avais besoin de personne et c’est cette même petite voix qui me faisait miroiter que j’étais quelqu’un de fort et d’indépendant. Seulement, il y a tant de failles qui font qu’aujourd’hui je ne suis plus sûr de rien, l’âge me faisant douter de mes capacités parfois et d’autres fois, la considération que j’ai pour moi-même étant aussi basse que terre. Seulement, avec Nina c’est différent, j’ai une confiance aveugle en elle et je crois que c’est réciproque maintenant. Tout a changé entre nous depuis l’année dernière, autant au niveau des sentiments que la vision que j’ai d’elle. Mais ce que je retiendrai, c’est que nous avons ce point commun qui nous accable, celui qui consiste à avoir besoin de quelqu’un pour se sentir fort; pour elle il s’agit de Slavenko et pour moi il s’agissait d’Eden. J’ai beaucoup pris cet exemple pour faire comprendre à la brune que je survis malgré l’absence de la danseuse et qu’elle peut en faire de même, bien que ce soit la chose la plus dure du monde.

Pourtant boire seul dans les bars c’est un truc super cool ! La plupart du temps je finis bourré et j’oublie bien souvent que ma vie est merdique, point supplémentaire si je ressors avec une nana. Je regarde Nina faire et quand elle prend son téléphone pour me dire que son amie ne viendra pas, ça me laisse de la marge pour qu’on puisse se retrouver comme il se doit. Ben écoute, ça nous donnera plus temps, c’est pas plus mal. Alors, ça te plaît ici ?

Je hoche la tête de bas en haut quand Nina me dit que ça se finit souvent mal et je sais de quoi elle veut parler. Je n’entre pas dans le sujet parce que c’est quelque chose qu’il vaut mieux éviter de toute façon et puis, on en a tellement parlé tous les deux que ça serait comme brailler dans le vent. Il est difficile de s’imaginer à quel point Slavo et Nina sont accrochés, à quel point ils s’aiment et évidemment que je ne peux pas me mettre à leur place, mais quand il s’agissait de devoir remonter le moral de la brune, tous les moyens que je pouvais trouver m’avaient l’air bons. Le principal est qu’elle a réussi à ne pas se laisser dépérir et je lui tire mon chapeau pour ça.

Et voilà, Slavenko revient sur le tapis. Je soupire intérieurement mais ne laisse rien transparaître. Je parlais de la ville, pas de lui. Bah… Ils savent pas que tu peux être un mignon gentil petit cafard des fois. Je ris puis lui souris en plaisantant, faut dédramatiser ! C’est bizarre qu’ils te considèrent comme ça, tu leur as fait quoi ? Rien j’imagine. Et puis tu les emmerdes, non ? Les filles n’ont pas cette capacité à se branler de tout, je l’oublie sûrement parfois trop. Vous remarquerez quand même le bel évitement que je fais en ce qui concerne son mec !

Bingo, elle a rit et ça fait du bien de la voir comme ça, sérieusement. Mhh ouais, j’vois le genre. Laisse couler, ça ira. Les belles-familles c’est toujours compliqué, en tout cas c’est ce que je remarque en parlant avec n’importe qui, alors ça m’étonne pas vraiment. J’ai eu cette chance de ne jamais rencontrer les familles de mes copines -Cela dit, y’en a pas eu beaucoup donc c’était pas forcément très compliqué…-.

Moi ? Bah, j’trouve ça cool. Y’a des endroits sympas, après, je me suis pas aventuré partout; j’ai évité les endroits qu’ils déconseillaient sur internet. C’est pas pire que le Bronx en fait, donc ça ne change pas grand chose, y’a juste des fois où la communication est un peu compliqué mais je m’en sors toujours. Là pour le moment je suis à l’hôtel mais hier j’ai visité un appart… Je lui souris un peu. Tu pensais pas que j’allais rester, hein ? Mais j’ai aucune raison de retourner à New-York… J’ai plus personne là-bas. Le seul bémol c’est mon affaire qui y est restée mais je crois que c’est pas plus mal, ça m’empêchera au moins d’avoir toujours sous le nez la tentation qui me détruit toujours un peu plus. L’appart est bien mais comme j’ai pas de boulot, le mec était un peu réticent. On verra bien. Et tu sais quoi ? Je me suis fait bouffer par un chien ! Cet enculé m’a attrapé le mollet et j’arrivais pas à le faire lâcher putain ! Je mime avec mes mains la manière dont il a eu d’enfoncer ses crocs dans la chair molle de ma jambe. La situation était plutôt cocasse puisqu’après j’ai rencontré Slavo, mais j’omets cette partie de la soirée.

Ouais, je dis jamais non à un apéro. Puis si en plus y’a des nanas, ça me va, tu le sais bien ! Je bois dans ma bière avant de lui sourire à nouveau. Je ne serais, je crois, jamais assez reconnaissant d’avoir Nina comme amie.

Un léger sourire s’esquisse sur mes lèvres fines parce que je suis agréablement surpris de toutes les attentions que Nina a à mon égard. Le fait qu’elle me propose autant son aide ne me fait en aucun cas douter de mon installation à Sarajevo et pourtant, c’était le cas quelques heures auparavant. Merci Nina, si j’ai besoin je te demanderai, pas de problème. Ca a un côté rassurant d’avoir Nina à mes côtés parce que je pense qu’y a pas mal de points sur lesquels j’aurais galéré si elle n’avait pas été là.

Nan, Maggy m’a fait un pansement… Si y’a un truc j’irais voir un médecin. Puis si j’ai la rage, tant pis, faut bien crever de quelque chose. On divague un peu vers un sujet un peu plus excitant pour moi parce que franchement, bien que je n’ai jamais de difficulté à trouver une nana pour faire mon affaire, y’a eu tellement de fois où j’aurais préféré me coucher à côté de quelqu’un. Ouais j’imagine ! Tu peux pas prendre de moches dans ton agence ! Je ris et bois un coup dans ma bière. J’me suis inscrit sur une appli de rencontre, comme ça, juste pour rire. Eh bah, j’dois dire que les slaves sont vachement canons, pas du tout frigides. Et même plutôt chaudes ! Vu tous les nudes que je reçois sans demander.

Quand je regarde Nina, je ne pense pas à la femme d’affaire qu’elle est devenue désormais mais j’ai plutôt tendance à la voir comme une jeune femme qu’il faut toujours protéger. Bon, je dois l’avouer, c’est ce que je fais toujours avec toutes les filles que je rencontre parce qu’il y a toujours cette part en moi qui pense qu’elles ne peuvent pas être leur propre garde du corps. Est-ce que je me prends pour un preux chevalier? Peut-être.

Honnêtement, je plains les filles qui doivent jouer de leur beauté pour faire un métier parce que quand on y pense, c’est assez dégradant. Les prostituées sont clairement des objets sexuels et les escorts seraient comme un trophée qu’on se trimbale pour faire joli et éviter d’être seul, c’est assez triste vu comme ça. Non j’ai pas encore pécho mais je discute avec deux filles et quand je leur ai demandé des photos d’elles, ben… Elles étaient peu couvertes quoi. Je ris un peu, déglutissant le liquide doré de mon verre par grandes gorgées comme si j’avais été assoiffé pendant des jours et regarde un peu autour de moi. Du coup… Maintenant que ta copine viendra pas, peut-être qu’on peut passer la soirée ensemble ? T’as mangé ? Sinon en bas de mon hôtel y’a un snack assez bon. Que je lui dis tout en lui faisant comprendre que je l'invitait, bien entendu. Je ne suis pas sûr que Nina accepte parce qu’elle a sûrement des contraintes ou des obligations peut-être vis-à-vis du boulot ou de Slavenko, mais sincèrement ça me ferait plaisir qu’on puisse refaire le monde comme on l’a déjà fait mille fois.

J’ai une petite moue de réflexion en me posant la question du pourquoi je me suis réellement inscrit sur ce site de rencontre mais je crois -non j’en suis sûr- que c’est l’absence de femme dans ma vie depuis des mois. Oui, on peut clairement dire que je suis en chien, c’est ça. Bah… Je recherche pas la femme de ma vie là dessus hein. C’est surtout pour faire des rencontres. Et tirer mon coup, pas besoin d’un dessin. Mais c’est surtout parce qu’il me semblerait tellement bizarre d’aborder des filles random dans un bar désormais, plus la foi pour ça et il faut bien avouer que ça m’a souvent attiré plus d’ennui qu’autre chose.

Ça marche. Je ne le montre pas mais je suis réellement content qu’on passe ce temps-là ensemble, comme un remake de ce qu’on a déjà vécu des dizaines de fois aux Etats-Unis et finalement, voir que Nina est disponible me rassure quant au fait d’être venu ici. Je termine ma bière rapidement et paye avant de me retirer du tabouret pour sortir avec la jeune femme. Le vent froid nous glace immédiatement le visage et je me raidis dans ma veste tout en enfonçant un peu plus ma casquette sur ma tête. T’es venue en voiture ? Je me doute bien que oui mais moi je suis à pieds et ça ne me dérange pas de marcher mais peut-être que pour Nina c’est différent.