Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy
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Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy

Maggy Bukovski
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Maggy Bukovski
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Date de naissance (rp) : 09/03/1983
Localisation (rp) : Le plus souvent dans le quartier de nuit
Emploi (rp) : Lieutenant au sein de la mafia russe
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Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Dim 8 Sep - 18:57

Is it better to burn out than to fade away ?

Camenko & Maggy


8 septembre ; 22h34


A cette heure, même un dimanche soir, c'est l'effervescence au Pussynight. Le club est déjà ouvert, pas encore bondé mais il sera plein d'ici deux ou trois heures, tout au plus. Les serveurs et barmaids s'affairent à préparer les lieux, à servir les clients déjà présents, le videur fume une énième clope en attendant d'avoir des gens à refouler, les filles du Klan se sont apprêtés, poitrine gonflée à bloc, prêtes à se pavaner sous le nez de tous les clients potentiels. Dans cet univers grimé de paillettes illusoires, l'Italienne dénote. Sans talons elle dépasse pourtant la plupart des filles, son mètre soixante-quinze lui permettant de se frayer un chemin facile entre les corps empressés. Les femmes sont toutes enserrées dans des robes bien trop courtes, qui dévoilent plus de chair qu'elles n'en dissimulent. La noiraude, elle, s'est contentée d'enfiler le premier jean noir qui lui tombait sous la main, complété d'un haut blanc qui peut néanmoins se targuer d'avoir de la dentelle. Elle ne pourrait même pas passer pour une employée, elles aussi sont habillées de façon plus sexy que ça. Mais ce soir, ce n'est pas le club qui l'intéresse, seulement ce qui se trouve derrière la porte arrière. 

La serrure n'en est pas verrouillée, ce n'est pas nécessaire à cette heure. Personne ne se risquerait dans le QG des Tigrovi sans être complètement suicidaire. Certains hommes reviennent de mission, d'autres se préparent à y partir, d'autres encore se contentent de traîner parce qu'ils ne veulent pas rentrer chez eux. Si le QG n'est pas bondé, il n'est pas désert pour autant, et le regard vert parcourt la salle pour jauger les risques qu'elle prend à se trouver ici. Ce n'est pas tant sa présence qui pose problème que la personne qu'elle est venue retrouver. Même lorsqu'ils travaillent ensemble sur une mission, ce qui est extrêmement rare, ils n'ont pas de raison de se retrouver seuls tous les deux. Leurs domaines de prédilection sont bien trop éloignés l'un de l'autre pour qu'un dialogue soit justifié. Et dès lors qu'elle pénètre au Pussynight, tous les regards se braquent sur l'Italienne, comme autant de caméras directement reliés au cerveau de Vadim Bukovski. Il faut que Camenko soit devenu fou pour lui avoir demandé de le rejoindre ici. D'autant qu'elle ne sait pas où il se cache. 
Elle salue rapidement les quelques hommes croisés, les quelques filles qui traînent dans leurs pattes aussi, et traverse la salle pour se diriger droit vers la cuisine, entièrement vide. Sur le comptoir restent les vestiges d'un repas interrompu trop abruptement, une bouteille de bière entamée, un cendrier plein. Assez, en tout cas, pour lui faire froncer les sourcils. Si le serbe était passé par ici, il n'aurait pu s'empêcher de ranger tout ça. D'ailleurs, l'envie la démange de faire de même, mais elle a d'autres chats à fouetter pour le moment. Elle se détourne donc du carnage laissé dans la cuisine pour rejoindre le bureau de Camenko Drazavic, l'un des rares Tigrovi à posséder le sien d'ailleurs. Si la porte est close lorsqu'elle s'y présente, elle prend malgré tout la peine de toquer avant d'entrer, plus pour la forme que par crainte de le déranger. Si d'aventure il était accompagné, le fait qu'elle fasse irruption sans s'annoncer serait très certainement mal vu. 
Camenko Drazavic
Camenko Drazavic
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Dim 8 Sep - 20:25



Elle ne viendrait pas. Tout son être le criait. Son esprit, sa raison, sa foutue pensée analytique. Tout en lui se rendait à l’évidence : elle ne viendrait pas. Il n’y avait que son cœur pour se rattacher désespérément à un petit espoir de la voir passer l’encadrement de porte, de sentir le téléphone crypté vibrer sous l’un de ses messages pour le prévenir qu’elle arrivait. Mais le reste avait abandonné. Arrêté les frais, même, pour reprendre les mots écœurants qui crevaient l’écran du portable. Camenko était trop pragmatique pour croire un seul instant qu’elle reviendrait sur sa décision et accepterait de le rejoindre. Il avait trop poussé, ou peut-être trop tiré sur la corde. Il attendait trop de cette relation. Il lui en avait trop demandé. Trop. Toujours trop. Ou pas assez ? Il aurait pu faire plus d’efforts. Il aurait dû la rassurer quand ses yeux lui demandaient d’exprimer haut et fort la jalousie qui le rongeait. Il aurait dû la laisser l’aider, la garder près de lui plutôt que de la repousser quand elle cherchait uniquement à l’épauler. Se mettre à sa place quand elle en avait besoin. Être là, et accepter qu’elle le soit en retour plutôt que de se murer dans son habituelle forteresse de solitude égoïste qui foutait visiblement tout en l’air.

Ses yeux couraient frénétiquement de son téléphone à son poignet, et inversement, dans un cercle incessant qui lui donnait presque le tournis. Il regardait l’heure à chaque minute sans la voir. Ses prunelles grises n’accrochaient pas la seconde au cadran, ni les chiffres à l’écran, et il était contraint de les regarder quinze fois pour savoir combien de minutes avaient passé depuis la dernière fois qu’il avait essayé vainement de lire le temps.

Elle lui aurait envoyé un message si elle n’avait pas voulu venir. Pour refuser. Pour l’envoyer paître, au moins. Pour enfoncer le clou, lui annoncer que tout était terminé, cette fois, et qu’il ne parviendrait pas à recoller les morceaux d’une relation déjà bancale vouée à l’échec depuis ses premiers balbutiements.

Nerveux, le Slave attrapa son téléphone pour s’assurer qu’il n’avait pas manqué une notification de sa part. Mais rien. Il se renfrogna, retrouva le dossier de son fauteuil et voulut s’y fondre pour oublier l’attente. L’écran d’ordinateur devant lui le narguait d’un travail suspendu, interminable, qu’il ne parviendrait probablement pas à finir ce soir. Ses pensées étaient ailleurs, son professionnalisme aux abonnés absents. Il n’y arrivait pas. Il n’y arriverait pas.

Il se leva dans un bond, joignit ses mains derrière sa nuque et pressa ses cervicales pour calmer le chaos qui grondait dans son crâne, entamant lentement la course silencieuse des cent pas déjà trop effectuée depuis le dernier message qui n’avait trouvé de réponse. L’air lui manquait dans le bureau sans fenêtre qu’il occupait. Les lumières artificielles, pourtant agréables en temps normal, amplifiaient une migraine déjà bien entamée par le casque à boulons qu’il portait depuis son réveil comme un stigmate de l’ivresse abusive de la veille. Il fallait beaucoup pour noyer dans l’alcool le chagrin d’un grand gars comme lui, la barre plantée au milieu du front était finalement proportionnelle au nombre indécent de verres descendus pour oublier la vision pyrogravée dans sa rétine de Maggy pendue au bras de Bukovski.

Le Serbe s’en voulait. Il ne parvenait pas à déterminer de quoi il devait culpabiliser, mais il le faisait suffisamment bien pour sentir une pointe de remords lui vriller les entrailles à chaque seconde que Dieu faisait. Et derrière, un rien de colère. Il s’en voulait, autant qu’il lui en voulait de ne pas comprendre. De lui cracher vouloir mettre un terme à leur relation quand il se raccrochait farouchement à l’idée de pouvoir la retrouver bientôt. Peut-être pas demain, mais prochainement. Quand Vadim quitterait Sarajevo. Quand ils parviendraient à neutraliser Mirko. Quand ils se déferaient de Jelenko.
Il la blâmait pour son impatience, de n’avoir su attendre quand tout ce qu’il réclamait était du temps. Quelques heures de plus. Des jours, voire des semaines qui lui coûtaient également, si ce n’était plus. Camenko s’agaçait de la nécessité immédiate de solution que tout le monde réclamait. Son géniteur avait besoin de réponses sur la disparition de son frère, Slavenko de vengeance, Nina d’agir, … Même leur enfant semblait pressé de rejoindre le monde de merde dans lequel ils évoluaient. Et lui, habituellement calme et patient, oubliait ses repères, commettait des erreurs qu’il ne pouvait se permettre, allait jusqu’à perdre la femme qu’il aimait parce qu’on refusait de lui laisser du temps.

Le cœur du trentenaire fit un bond dans sa poitrine quand il entendit un poing s’écraser brièvement sur le panneau de bois qui séparait la pièce du couloir. Ses yeux heurtèrent l’heure sans l’assimiler. Il suspendit son geste, retint son souffle, tenta de reprendre contenance. Ses traits crispés se détendirent, sa mâchoire serrée également. Il prit une lourde inspiration avant d’ouvrir la porte. Dansun réflexe inconscient, il revêtit un masque d’impassibilité.

Margherita entra en coup de vent, laissant dans son sillage un parfum qui n’était pas le sien et qui le prit à la gorge au moins autant qu’il lui retourna le cœur. Est-ce qu’il s’était serré contre elle la nuit dernière ? Est-ce qu’il avait pu retirer cette robe rubis, faire glisser le tissu soyeux sur ses courbes pour découvrir pleinement son corps ? Est-ce qu’il avait frôlé sa peau, effleuré son derme de ses lèvres, forcé son chemin entre ses cuisses ? Est-ce qu’elle s’était laissée faire, cette fois ?

Camenko referma doucement la porte pour ne pas attirer les regards et oreilles vers son bureau. C’était déjà suffisamment suspicieux ainsi. Ils ne travaillaient pas assez ensemble pour justifier d’avoir à discuter entre quatre yeux.

Il parcourut son visage, son cou, ses bras à la recherche de marques qui auraient pu témoigner sa récalcitrance face au devoir conjugal, mais il n’en trouva pas. Et l’image qu’il se fit de Vadim, profitant pleinement du corps de son amante, le rendit plus malade encore. Il avait tant espéré pouvoir la serrer contre lui lorsqu’ils se reverraient seul à seul. L’embrasser, retrouver le contact brûlant de sa peau qui lui manquait tant, la chaleur de ses bras, le fourreau de son sexe. Mais il n’osa pas amorcer le moindre mouvement à présent qu’elle était là.

Les pieds campés au sol, roide et droit, comme à son habitude, il épingla ses yeux verts et demanda d’une voix calme :

« Je comprends pas, Maggy. Qu’est-ce que tu veux ? Qu’est-ce que tu attends de moi ? »
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Dim 8 Sep - 21:03


Il lui apparaît soudain, aussi impassible et froid que la veille, ou que le jour de leur première rencontre. Son visage est grimé de ce masque insensible qui tient le reste du monde à distance et qui rappelle à la brune qu'elle n'a jamais été qu'une femme parmi les autres. Elle n'a jamais compris le besoin de Camenko de s'inventer une relation. Sa réputation de coureur de jupons l'a toujours précédé, et tout le monde connaît pertinemment son goût des belles choses et des belles femmes. Se présenter en célibataire à ce genre d'événements est compliqué, c'est vrai, mais pourquoi inviter toujours la même compagne ? Tout le monde se ficherait éperdument de le voir chaque jour au bras d'une nouvelle femme, la seule chose qui compte est de ne pas être vu seul. Mais il a fallu qu'il choisisse Leonella, Margherita n'a eu aucun mal à trouver son vrai prénom, et qu'il fasse d'elle sa compagne officielle. Et l'histoire qu'il leur invente au gré des soirées est si bien ficelée que Margherita se surprend à y croire elle aussi. C'est une chose que de savoir qu'il se console dans d'autres draps, c'en est une autre que de devoir affronter l'illusion d'une relation sérieuse qu'il entretient avec une autre. Elle n'en veut même pas à l'escorte, qui se contente sans doute de récupérer les billets qu'il lui tend. Mais elle a tous les droits qu'on lui refuse. Elle peut se montrer à son bras, l'accompagner au restaurant, se présenter comme étant avec lui, l'embrasser en public, enfiler sa veste lorsqu'il fait froid, monter dans sa voiture pour rentrer chez elle. Et ce sont ces détails qui lui font le plus de mal.

La raccompagne-t-il jusque chez elle, une fois la soirée terminée ? L'embrasse-t-il sur le pas de sa porte ? Peut être s'accroche-t-elle alors à son cou, hissée sur la pointe des pieds, avant de l'inviter à entrer. Peut être leurs soirées se terminent-elles toutes ainsi, entre les draps brûlants de cette femme que le monde entier perçoit comme étant la compagne de Camenko Drazavic. Et le soir même où elle s'est rendue compte que le serbe n'était pas à elle, Vadim s'est chargé de lui rappeler à qui elle appartenait. Elle n'a pas eu la force, cette fois, ni l'envie de lutter. Elle s'est offerte sans rébellion, comme elle le faisait déjà avant de rencontrer le slave, parce que Vadim Bukovski ne serait pas resté plus de dix ans marié à une femme entre les cuisses de laquelle il ne peut jamais se perdre. Ce n'est que sa relation avec Camenko qui l'avait rendue plus récalcitrante. Mais pas cette fois. Si rien n'est apparent, sa poitrine blanche s'orne d'une morsure violacée et son bas-ventre d'un suçon rouge sang. Ses flancs arborent la marque des doigts masculins incrustés dans sa chair. Et la douche longue et brûlante qu'elle a prise, la frénésie avec laquelle elle a frotté sa peau n'auront pas suffit à effacer de sa chair la mémoire de sa prise de possession brutale. Cette fois elle n'a pas eu le secours de son imagination. Elle n'a pas pu fermer les yeux et imaginer que les mains qui le tenaient étaient celles de son amant, que la bouche qui la dévorait était la sienne, que le corps qui la clouait aux draps était celui de Camenko. Parce qu'elle l'imaginait déjà avec Leonella, et que rêver son visage était encore trop douloureux.

La porte fermée derrière eux, il prend la parole de ce ton presque protocolaire qui lui donnerait la nausée. Si elle a cru apercevoir durant leurs moments d'intimité le vrai visage du slave, ce n'étaient que des éclats brefs, trop rares pour être suffisants. La question qui s'échappe des lippes masculines lui semble sortie de nulle part, dénuée de sens, à tel point qu'il lui faut quelques secondes pour trouver les mots pour y répondre. Elle pourrait, elle aussi, feindre l'indifférence, mentir encore. Mais elle a suffisamment joué, et le temps des faux-semblants est dépassé. Qu'il continue seul si ça l'amuse tant, elle n'a plus d'énergie à dépenser dans ces conneries. Alors elle est honnête, pour une fois, quitte à se ridiculiser encore.

Rien, je n'attends plus rien. Tu l'as dit toi-même, je ne peux pas me libérer de Vadim, ni toi de tes obligations. On ne pourra jamais être ensemble à la lumière du jour, il n'y a pas d'issue à notre histoire, si tant est que tu nous ai un jour considéré comme tels. Pas d'issue joyeuse, en tout cas. À quoi ça rime de se retrouver en cachette une fois par mois, le temps d'une heure ou deux ? Je ne peux plus me contenter de ça et ça ne nous mène nulle part.

L'aperçu, en Croatie, de ce qu'ils auraient pu être, est encore trop présent dans son esprit. Maintenant elle sait ce qu'ils perdent, ce à côté de quoi ils passent. Un jour, Camenko se mariera avec une autre, en accusant la bienséance, en prétextant devoir sauver sa réputation. Il emménagera avec une autre femme qu'elle, l'emmènera en voyage, lui fera des enfants, la présentera au monde entier, lui fera l'amour sans avoir à l'abandonner ensuite... Et elle ne veut plus être là pour voir ça, c'est trop douloureux à supporter, elle n'a finalement pas les épaules aussi solides qu'elle aurait bien voulu le croire. Son regard s'est voilé et elle secoue doucement la tête, la gorge nouée.

Je ne peux plus faire ça, je suis désolée...
Camenko Drazavic
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Lun 9 Sep - 0:33



Il retint son souffle, retint son cœur qui battait si fort qu’il ne se serait pas étonné de le voir percer sa prison d’os et s’en aller en claquant la porte. Il n’était pas fait pour ça. Son palpitant n’était pas habitué à tambouriner ainsi, son esprit à paniquer de la sorte à l’idée de perdre quelqu’un. Camenko savait tenir la pression, rester calme quand la situation dérapait, quand le contrôle lui échappait. Il était bon agent, bon amant, bon manipulateur, bon menteur, bon mafieux, bon élément, mais il faisait un bien piètre amoureux. Tout était trop compliqué lorsqu’il s’agissait de sa vie privée. Cette partie de lui, pourtant essentielle, n’avait jamais été entretenue correctement. Il y avait toujours eu d’autres impératifs : les études, la carrière, les manigances, l’ombre. On lui avait si souvent demandé de la mettre de côté qu’il n’était même plus certain de savoir comment s’en occuper. Atrophiée, elle trainait dans un coin de son monde. Il passait parfois devant, remuait un peu dedans, ôtait la poussière qui s’y accumulait, tentait de la remettre sur pieds, mais abandonnait dès que l’Agence, le gouvernement ou le Klan lui demandaient d’être présent. C’était finalement ce qui le rendait bon dans ce qu’il faisait : il gardait la tête froide parce qu’il n’avait rien à regretter. C’était plus simple de disposer d’un homme qui n’avait que sa vie que de chercher à négocier avec celui qui traînait sa famille comme un prisonnier ses chaînes.

Sa vie privée trop de fois négligée lui sautait pourtant à la gorge à présent. Elle lui comprimait la trachée, le privait d’air. Et il paniquait. Si froid et calme qu’il pouvait sembler d’un point de vue extérieur, c’était une tempête de désarroi et de crainte qui ravageait son esprit. L’hésitation de Maggy ne fit qu’amplifier son trouble. Son rythme cardiaque s’affola puis se tut, attendant douloureusement qu’elle répète qu’ils devaient arrêter les frais.

Il ne comprenait pas ce dont elle avait besoin. Il écoutait ses reproches, sentait la brûlure de ses mots, mais n’y entendait rien. Les pensées de Maggy lui paraissaient impénétrables, et plus il tentait de les saisir, moins elles lui semblaient claires. Il faisait mal chaque fois qu’il avait la sensation de bien faire, faisait de travers quand il ne faisait rien, mais ne faisait jamais correctement quoi qu’il arrive. Il ne pensait pourtant qu’à la satisfaire. A cet instant plus qu’à aucun autre moment. Il lui suffisait de lui expliquer, d’exprimer clairement ce qu’elle souhaitait. Quoi qu’elle demande, il s’éxécuterait. Si elle avait besoin qu’il soit là, qu’il parte à nouveau avec elle, qu’il confesse enfin qu’il ne supportait pas de la voir dans les bras d’un autre, qu’il lui écrive tous les soirs, peu lui importait !, il le ferait.

« Rien, je n'attends plus rien. Tu l'as dit toi-même, je ne peux pas me libérer de Vadim, ni toi de tes obligations. On ne pourra jamais être ensemble à la lumière du jour, il n'y a pas d'issue à notre histoire, si tant est que tu nous ai un jour considéré comme tels. Pas d'issue joyeuse, en tout cas. À quoi ça rime de se retrouver en cachette une fois par mois, le temps d'une heure ou deux ? Je ne peux plus me contenter de ça et ça ne nous mène nulle part. »

Son cœur repartit instantanément quand la voix d’alto de son amante emplit l’air, gonflant tant dans sa cage thoracique qu’il manqua briser quelques côtes. Mais le Slave regretta aussitôt ses pulsations cardiaques. Elles se firent lourdes, douloureuses à chaque mot, son palpitant crachant un sang acide qui lui troua la poitrine. La gorge nouée, les mâchoires crispées, il l’écouta tandis qu’elle décousait leur histoire, défaisait le fil de leur liaison en quelques phrases seulement. Il l'écouta, et il eut mal.

« Je ne peux plus faire ça, je suis désolée… »

A nouveau le vide le happa. Il se souvint avec amertume de cette sensation insupportable de vertige puis de chute qui l’avait déjà avalé hier soir quand il avait entendu Bukovski présenter Maggy comme sa femme. Il frissonna du froid qu’elle avait lancé sur eux, de cette solitude qu’elle avait réussi à lui rappeler en quelques secondes seulement.

Il la fixa, interdit, abasourdi par ce qu'il venait d'entendre. Ses prunelles se teintèrent de regret, d'amertume, de colère. Elle ne lui laissait même pas le temps de la faire changer d'avis. Ses mots trop durs étaient déjà gravés dans les os du trentenaire. Il la considéra longuement, détaillant l'expression de son visage désolé. Ses grands yeux verts faisaient écho aux siens.

« Non. »

Le brun secoua la tête, interloqué par l’écho de sa propre voix à ses tympans. Elle lui avait semblé plus blanche que jamais malgré la glace dont il avait vainement tenté de la masquer. Camenko ne put décrocher le regard de son amante. Il haussa les épaules impuissant, incapable de répondre autre chose que ce mot qu’il répéta avec plus de poids cette fois-ci :

« Non. Il s’interrompit. Tu as survécu trente-cinq ans sans moi, tu vas tenir quelques semaines de plus. Et ce n’est même pas discutable. »

Il fronça les sourcils, échappa un soupir décontenancé. Le Slave passa une main dans ses cheveux, pressa l’arrière de son crâne. Ses pensées confuses peinaient à s’aligner, son cœur lui soufflait des mots que son cerveau contredisait. Ce joyeux capharnaüm le rendait lentement sourd, et il lui fallut plusieurs longues secondes pour parvenir à forcer un peu d’ordre dans son esprit. Il expira lourdement, reporta son attention sur l’Italienne dont le visage défait acheva de lui fendre l’âme.

Camenko s’approcha d’elle avec une infime précaution. Margherita avait toujours été trop farouche pour se laisser faire. Aujourd’hui encore, il craignait qu’elle ne s’éloigne, qu’elle le fuit comme aux premiers temps de leur relation. Elle resta pourtant là alors qu’il réduisait considérablement l’espace entre eux. Les conversations étaient si faciles quand elle était proche de lui, lorsqu’elle était dans ses bras, que sa peau touchait la sienne. Il avait besoin de retrouver cette douceur dans leurs échanges, de lui faire comprendre qu’il refusait de la laisser filer. Il avait besoin d’elle. Besoin de s’attacher à l’idée - peut-être ridicule - qu’ils pourraient exister un jour. Quand il n’y aurait plus d’ombre au tableau, aucun homme pour le garder éloigné d’elle.
Il y avait tant pensé depuis leur retour de Croatie. Les yeux rivés sur son plafond durant ses heures d’insomnie, il n’avait eu que cette pensée en tête. Il avait besoin d’y croire, envie d’imaginer qu’elle porterait un jour une longue robe bordeau dont il pourrait la dévêtir après avoir passé une soirée à lutter contre l’envie de l’entraîner à l’écart pour la déshabiller immédiatement et lui faire l’amour. Il voulait se figurer à ses côtés sur les côtes adriatiques, louer une maison au sud de l’Italie, pourquoi pas en Dalmatie. Il voulait des nuits entières à la faire vibrer entre ses bras, se réveiller dans des draps qui auraient son odeur, laisser la sienne sur sa peau, ses cheveux, ses vêtements. Il voulait des jours, des semaines. Des mois, si elle le lui permettait. Ses pensées et désirs les plus fous brûlaient même en rêvant d’années. Il voulait croire qu’il pourrait un jour la présenter comme sa femme. Ou peut-être pas, si elle ne se sentait plus la force d’avoir un autre nom que celui de sa naissance. Mais il fallait qu’elle accepte de se battre encore un peu pour eux.

Un frisson parcourut l’échine du Serbe quand il retrouva la peau de l’Italienne. Ses mains autour de son visage, il caressa doucement ses joues de ses pouces, ses autres doigts retrouvant le chemin de ses cheveux sombres dans lesquels ils s’emmêlèrent. Le parfum nauséabond de Vadim l’agressa, mais il tenta d’en faire abstraction, convaincu que sa propre odeur finirait par l’avaler s’il se tenait contre Maggy suffisamment longtemps.

« Il est hors de question que je te laisse filer. Tu penses sincèrement que je vais te laisser retourner à ta vie ? A lui ? Non. Il posa son front sur le sien. Je ferai tout pour qu’on y arrive. Je ferai tout pour te décrocher une issue joyeuse, Maggy. Je t'en prie, je t'en supplie, ne me quitte pas. Je te l’avais dit quand on était en Croatie, je te l’ai dit plusieurs fois depuis, je te le dis encore : je ne veux pas te perdre. »

Il ferma les yeux, inspira doucement ce qu’il croyait lentement reconnaître comme son parfum. Son souffle brûlant se mêlait à celui de la brune. Mais il n'osait pas l'embrasser. Il avait peur qu'elle lui rende un baiser amer, que sa décision soit déjà prise.

« J’ai simplement besoin que tu sois patiente. Donne-moi du temps. S’il-te-plaît. Encore un tout petit peu. Je te promets d’être là après. De me concentrer sur toi. Sur nous. De faire en sorte que ça fonctionne. Mais j’ai besoin de régler certaines affaires avant. »
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Lun 9 Sep - 11:06


Rien n'a jamais été si dur à prononcer que ces mots-là. Son visage n'est pas aussi impassible qu'elle l'aurait voulu. Comment le pourrait-il quand elle s'arrache le cœur pour le jeter à ses pieds ? Ce n'est pas par manque d'amour qu'elle le repousse, bien au contraire. C'est pour tenter de sauver les restes de leurs âmes meurtries. La brune a fait de son mieux pour se préparer à la réponse du slave, qu'elle imagine froide et implacable, dénuée d'émotions comme il semble l'être trop souvent. La scène s'est déjà jouée mille fois dans son esprit tourmenté, et elle imagine sans mal l'indifférence dont il fera preuve, insensible à sa détresse comme il l'a été trop souvent. Elle s'attend à ce qu'il lui réponde qu'elle a raison, que c'est probablement mieux ainsi. Qu'elle en demande trop, qu'elle ne comprend rien, qu'elle est trop impatiente, trop immature dans ses émotions. Qu'il n'a pas le temps pour ses caprices, qu'elle n'a pas misé sur le bon cheval comme il le lui a si bien écrit, parce qu'il ne peut pas être celui qu'elle attend qu'il soit. Il n'y a pas d'avenir pour eux, ils l'ont toujours su. Pourtant dans ses bras, en Croatie, l'espace de quelques heures elle a cru que les choses pourraient être différentes cette fois.

Elle s'attend à tout de sa part, à la plus froide indifférence comme aux plus brûlantes insultes, au plus profond mépris. A tout sauf à ça.

« Non ? » Elle répète, incrédule.

Camenko n'est pourtant pas homme à refuser la fatalité. Il a toujours su se rendre à l'évidence, il est le premier à accepter platement ce qu'on ne peut de toute façon pas changer. Celui qui sait sans doute le mieux tenir la bride à ses émotions pour ne pas se laisser submerger. Alors elle cille, bien-sûr, quand il refuse si catégoriquement ses arguments pourtant imparables.

« Ce n'est pas ça... Ce n'est pas juste parce que ce sont quelques semaines difficiles... »

Bien-sûr le manque de lui la ronge chaque minute de chaque jour, mais elle n'est pas égoïste au point de ne pas comprendre qu'il a d'autres choses à faire en ce moment. Ce serait bien plus simple, bien plus facile à accepter s'il ne s'agissait que d'un contretemps. S'il pouvait lui promettre, maintenant, que ce ne sont que quelques semaines douloureuses à passer, mais qu'ensuite ils pourront se retrouver, être enfin ensemble, pleinement. Mais ce n'est pas le cas, et ça ne sera jamais le cas. Parce que même s'il règle les problèmes familiaux auxquels il est confronté en ce moment, quand tout cela sera derrière lui Margherita sera toujours enchaînée à Vadim Bukovski. Il n'est rien qu'il puisse faire pour la sauver des griffes du Russe sans les mettre en danger tous les deux. Il est trop puissant, trop influent et trop possessif surtout pour la laisser s'échapper.

La surprise est telle qu'elle ne songe même pas à s'écarter lorsqu'il approche. L'idée de le repousser ne lui effleure pas l'esprit, son attachement est tel qu'elle ne l'en empêcherait pas s'il voulait la blesser maintenant. Mourir de sa main serait sans doute moins douloureux que d'apprendre à vivre sans lui. Le regard vert de l'italienne se noie d'ombres désespérées quand les mains du slave encadrèrent son visage. Ses paumes étaient chaudes contre ses joues, ses doigts trop doux dans ses cheveux, et les battements de son cœur s'emballent douloureusement à son seul contact. Elle n'a jamais vu, auparavant, le désespoir que ses yeux clairs lui renvoient à cet instant. Il se voûte pour poser son front contre le sien, et la noiraude rate une inspiration, son souffle se bloquant dans sa gorge. Elle rêve de ses lèvres depuis plus d'un mois, apeurée par la sensation constante qu'elle a de ne plus savoir respirer loin de sa bouche. Sa gorge se noue douloureusement, sa poitrine se soulève dans un gémissement étranglé, comme un sanglot étouffé. Les supplications qu'il murmure contre ses lèvres achèvent de briser ses défenses, d'embuer son regard, de la tétaniser. Camenko Drazavic vient de l'implorer de rester avec lui. Et il n'y a pas une seule infime partie de son être qui parvient à s'en réjouir. Sa fierté s'est évanouie au contact de ses doigts, réduite en cendres à leurs pieds.

Il n'y a plus de réflexion, plus de retenue lorsqu'elle se tend vers lui. Ses mains se posent en miroir des siennes, contre la nuque masculine, ses doigts remontant dans ses cheveux, ses pouces ancrés contre sa mâchoire. Ses talons se décollent du sol et elle noue ses lèvres aux siennes, lui offrant enfin le baiser qui hante ses songes depuis des semaines. Ses lèvres s'ouvrent, sa langue part en quête de sa jumelle pour mêler leurs souffles en un baiser langoureux qui achève de détraquer son rythme cardiaque déjà chaotique. Tout son corps exulte soudain du contact retrouvé, son ventre se tord dans un sursaut de désir brûlant qui ne peut même pas la surprendre tant le visage du Serbe hante ses nuits. Il lui faut une éternité pour parvenir à relâcher ses lèvres, dans un gémissement douloureux d'animal blessé. Leurs corps ont bougé dans le mouvement qui l'a portée vers oui, et les cuisses de Camenko sont désormais appuyées contre le bureau, la poitrine de la noiraude pressée contre son torse. Des larmes perlent au coin de ses yeux quand elle croise à nouveau son regard.

Il n'y a pas d'issue heureuse, Camenko, tu le sais aussi bien que moi... Il n'y en a pas pour moi, Vadim ne me laissera jamais partir, et il te tuera si tu te mets en travers de sa route...

Du bout des doigts, elle retrace l'angle de sa a mâchoire, effleure sa joue, redessine les contours de son visage pâle et défait. Un sourire triste se peint sur les lèvres féminines, perçant les ombres de sa mine désespérée.

Mais il peut y en avoir une pour toi... Je suis prisonnière de cette vie-là mais pas toi, tu n'as pas à te sacrifier pour moi... Tu mérites d'être heureux, plus que n'importe qui au monde. Tu mérites une femme qui te fera sourire, que tu pourras emmener au restaurant ou en voyage, dans les bras de laquelle tu pourras te réfugier quand ça ne va pas. Tu mérites de vivre sans avoir à te cacher... Et tu ne pourras jamais le faire avec moi...
Camenko Drazavic
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Lun 9 Sep - 13:44



Elle devait lui accorder quelques semaines de plus. C’était tout ce dont il avait besoin pour résoudre les problèmes qui oppressaient sa poitrine depuis bientôt un mois, dessinaient des cernes si profondes qu’il craignait qu’elles ne disparaissent plus jamais. Il était usé, lassé de son rythme de vie, de ses obligations, de ses nuits trop courtes, parfois inexistantes, d’avoir à rafistoler les bribes d’un plan réfléchi tant d’années et qu’on avait démoli en une semaine à peine, de sourire quand il avait juste envie de hurler. Il en avait assez de composer avec les morceaux déconstruits d’une vie qui l’était tout autant, d’assembler pathétiquement les pièces de plusieurs puzzles différents en espérant que le résultat ne soit pas trop hideux. Il s’était furieusement accroché, ces trente derniers jours, à l’espoir qu’il pourrait la revoir, partager à nouveau quelques heures qui n’appartiendraient qu’à eux, se réveiller à ses côtés, s’abandonner en elle, la retenir jalousement dans le lit chaque fois qu’elle tenterait d’en sortir. Il avait affreusement besoin d’un moment hors du temps en sa compagnie, de retrouver la sensation fugace qu’elle lui appartenait. Il se retenait à cette pensée depuis qu’il lui avait dit qu’ils devaient prendre un peu de distance le temps que la tempête passe. Et elle venait de la démolir en neuf mots.

Il fallait qu’elle les ravale, qu’elle les regrette. Qu’elle lui pardonne d’être froid, détaché, protocolaire. Qu’elle passe outre ses défauts, ses obsessions de faire les choses correctement, indépendamment du bien ou du mal, son besoin pathologique de contrôler son environnement et sa vie, au détriment de ses sentiments. Qu’elle lui pardonne d’être lui, en réalité. Qu’elle lui laisse une dernière chance.

Camenko s’embrasa instantanément quand leurs lèvres se touchèrent. Ses mains tombèrent dans son dos, sur sa taille qu’il pressa pour la ramener contre lui. Son corps entier se tendit vers elle, son torse retrouva le contact rassérénant de sa poitrine, sa respiration affolée se cala sur la sienne. Son palpitant pantelant menaça d’imploser tant il battait vite. Il y avait trop longtemps qu’il ne s’était pas senti ainsi, une éternité qu’il n’avait pu l’embrasser, que sa langue n’avait pas retrouvé la sienne. Ses sens tourmentés s’enflammèrent, le laissèrent fiévreux face à son amante. Il crut mourir quand elle se détacha de lui et se sentit davantage défaillir quand ses yeux attrapèrent les siens, embués de larmes.

Le cœur du trentenaire se serra d’angoisse. Il voulut lui dire de se taire, son regard la suppliant de ne pas cracher les mots qui semblaient lui brûler les lippes, mais il n’osa rien faire. La gorge nouée, il resta figé quand elle lui asséna le coup de grâce.

« Il n'y a pas d'issue heureuse, Camenko, tu le sais aussi bien que moi... Il n'y en a pas pour moi, Vadim ne me laissera jamais partir, et il te tuera si tu te mets en travers de sa route... »

Ce fut pire encore qu’une douche froide. Rien n’aurait pu être plus éprouvant pour son âme qui se consumait de désir que l’évidence qu’elle répéta. Camenko se crispa. Quand bien même elle était contre lui, quand bien même sa peau touchait la sienne, elle lui filait entre les doigts. Les lèvres de l’Italienne contredisaient sa réflexion, son corps criait l’inverse de ses paroles. Il ne la comprenait pas.

Le Serbe n’avait que trop conscience de la réalité impossible de leur relation et de la difficulté de la situation. Il avait cru entrevoir une solution lorsqu’ils étaient à Makarska. Suicidaire, abruti par les lèvres de Margherita sur sa peau, il avait songé un instant à l’unique manière de la délester du poids de son alliance. Et il y avait réfléchi un peu plus après leur retour, analysant les risques, songeant au temps qu’il faudrait pour pouvoir la libérer de la grippe de son époux sans qu’on ne l’en tienne responsable. Il avait compté des semaines, des mois. Mais il était déjà en retard. Il l’avait été à l’instant même où Mirko avait implicitement condamné sa liaison, à la seconde où il avait compris que son oncle savait tout, et qu’il pourrait les détruire en un claquement de doigts lorsqu’il déciderait qu’il en avait assez de composer avec le bâtard de la famille. S’il n’avait aucunement mentionné Vadim, les mots du patriarche menaçaient de tout dévoiler au Russe. Qu’importe la ferveur avec laquelle Camenko s’engagerait dans la lutte, il jouait un contre la montre face auquel il ne pouvait pas lutter. Il ne s’écoulerait pas cinq minutes entre le moment où Bukovski apprendrait la nouvelle et celui où son crâne serait fendu d’une balle. Ironiquement, et cette pensée le tétanisait, il savait qu’on ne chercherait même pas à venger sa mort. Mirko parviendrait à convaincre son frère de ne pas plonger la ville dans une guerre de gangs pour un enfant idiot qui n’avait pas su garder ses mains dans ses poches et ses yeux droits devant plutôt que sur la femme d’un allié. Il l’aurait bien mérité, et il ne servirait à rien de perdre davantage d’hommes pour les caprices stupides d’un gamin incapable d’obéir au bon sens.

« Mais il peut y en avoir une pour toi... Je suis prisonnière de cette vie-là mais pas toi, tu n'as pas à te sacrifier pour moi... Tu mérites d'être heureux, plus que n'importe qui au monde. Tu mérites une femme qui te fera sourire, que tu pourras emmener au restaurant ou en voyage, dans les bras de laquelle tu pourras te réfugier quand ça ne va pas. Tu mérites de vivre sans avoir à te cacher... Et tu ne pourras jamais le faire avec moi... »

Margherita ne le connaissait pas. L’évidence le frappa en plein cœur. Elle lui avait tant de fois reproché de sons-estimer Vadim lorsqu’elle en faisait en réalité de même pour le brun. Mais elle ne savait pas qu'il obtenait toujours ce qu’il voulait, d’une manière ou d’une autre, et qu’importe le temps nécessaire à parvenir à ses fins. Il craignait simplement le venin de son oncle, l’unique motif qui puisse réduire à néant ses ambitions.

Les mains du Slave lui semblèrent lourdes, et il ne put les garder sur les hanches de l’Italienne plus longtemps. Ses paumes s’abattirent silencieusement sur le bois de son bureau qu’il pressa par peur de vaciller.

Sa voix vibra de colère et d’incompréhension :

« Tu penses que ça me rendra heureux de faire ma vie en sachant comment sera la tienne ? En sachant qu’il continuera à t’exhiber comme un trophée, que tu devras te forcer chaque fois qu’il aura envie de te rappeler que vous êtes mariés ? Tu penses sincèrement que ça me fera plaisir de trainer une autre femme au restaurant ou en voyage quand tu seras six pieds sous terre parce que tu lui auras tenu tête une fois de trop ? Il échappa un soupir dédaigneux et continua d’un ton froid : arrête, Maggy. Arrête. Tu ne sais pas ce qui est bien pour moi. Et ce n’est certainement pas à toi de juger ce que je mérite. »

Et elle dans cette histoire ? Est-ce qu’elle pensait sincèrement mériter ce mariage ?

Camenko la repoussa doucement pour s’éloigner d’elle. Il n’arrivait plus à penser, la brune contre lui. Il n’arrivait même plus à respirer. Il passa ses mains sur son visage fermé, fit quelques pas dans le bureau, tournant comme un lion en cage.

« Ça m’est parfaitement égal que tu n’arrives pas à voir la lumière au bout du tunnel pour le moment. Tu penses qu’on ne peut pas avoir de fin heureuse ? Navré que tu sois à ce point aveugle. Mais je ne vais pas te laisser tout saccager parce que tu as décrété que ça ne pouvait pas fonctionner sans même nous laisser une putain de chance. Que tu ne te sentes plus la force ou le courage de te battre pour nous c’est une chose, mais j’ai encore assez de cran et de patience pour deux. Et non, je ne me berce pas d’illusions. Je suis probablement la personne la plus réaliste dans ce foutu bâtiment. »

Il s’immobilisa, les nerfs vrillés de frustration plus que de rage. Les prunelles grises du trentenaire considérèrent la porte, l’absence de mouvement derrière, le silence qui semblait émaner du couloir. Il secoua la tête, retourna près de Margherita qu’il coinça contre le bureau. Son regard passa successivement de ses orbes verts à ses lèvres.

« On sait tous les deux qu’il y a un moyen, murmura-t-il. Ne me fais pas croire que tu n’y as jamais sérieusement pensé. »
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Lun 9 Sep - 15:07



Cette fois, elle ne s'est pas bercée d'illusions, et bien entendu elle ne s'attend pas à ce qu'il approuve ses paroles. Il ne peut qu'être en désaccord avec elle, c'est évident, mais ça ne l'empêche pas de vouloir le convaincre. S'il a d'abord répondu avec ardeur à son baiser, les mains du slave la relâchent, libèrent sa peau qui ne fait pourtant qu'appeler la sienne. Elle donnerait n'importe quoi pour qu'il vienne de ses lèvres effacer les marques que Vadim a apposé sur sa chair. Pour que son odeur balaye celle, trop âpre, que le russe est parvenu à accrocher à sa peau. Jamais elle n'a tant tremblé que cette nuit, enfermée dans le carcan destructeur des bras de son mari. Et jamais elle n'a si fort regretté ceux de son amant. Il fait trop froid, contre le corps de Vadim, même lorsque ce dernier tente de rentrer les crocs, d'enfiler un costume d'agneau pour faire oublier à sa femme qu'il n'est qu'un loup prêt à la dévorer. Leur mariage est trop marqué par la violence, physique comme psychologique, pour qu'il y ait encore quelque chose à sauver. Et toute l'empathie qu'elle a pu, les premiers mois, éprouver pour cet homme, s'est définitivement envolée.

« Je ne peux peut-être pas juger de ce qui est bien pour toi, en revanche je sais que tout ça, ça ne l'est pas. »

Malgré ses belles paroles, elle persiste à penser que ce ne sera douloureux qu'un temps. Dans quelques semaines, dans quelques mois, quand il en aura rencontré une autre, il cessera de penser à elle. Le temps passera et il arrêtera de s'inquiéter de son sort, de la faire surveiller pour obtenir les moindres informations sur sa vie décousue. Elle subit et supporte les assauts de Vadim depuis plus de dix ans, ce n'est pas à Camenko d'en faire les frais. Il apparaît toujours trop détaché, trop impassible à ses yeux pour qu'elle ait l'impression de compter réellement pour lui. Pas à ce point-là en tout cas. Pas suffisamment pour que ça vaille la peine de le mettre en danger. Il dépense trop d'énergie à parfaire sa réputation, à s'assurer que jamais rien ne vienne fendiller son masque, il ne peut pas tout foutre en l'air pour elle. Il ne le fera pas, et elle ne voudrait pas qu'il le fasse.

Elle encaisse sans ciller la colère qui lui éclate à la figure, poings serrés, mâchoire crispée pour ne pas ciller. Elle se plaint trop souvent de son insensibilité pour ne pas lui laisser le droit de se mettre en colère. Pour une fois que cette colère ne la couvre pas d'insultes et de reproches. Oh bien-sûr, il suppose une lâcheté, un manque de courage de sa part, mais ce sont des défauts qu'elle sait ne pas avoir, alors elle peut supporter ses accusations sans s'en sentir blessée. Les choses sont étrangement devenues plus claires dans son esprit lorsqu'elle l'a vu, hier soir, avec Leonella.

Sa peau frémit quand il revient vers elle, la pousse à reculer pour inverser les rôles, ses reins butant contre le rebord du bureau, le corps massif du slave l'emprisonnant. Elle n'a jamais demandé que ça. Mais il ne sera jamais assez grand, jamais assez fort pour l'effrayer. Il est trop proche d'elle pour qu'elle résiste encore. La noiraude se hisse une nouvelle fois sur la pointe des pieds, détail nécessaire pour atteindre le slave et prendre, une nouvelle fois, son visage en coupe entre ses mains.

« Regarde-moi, Camenko. »

Elle l'appelle d'une voix rauque, vibrante, attend de capter son regard pour poursuivre.

« J'y ai pensé. Tu sais bien que je l'ai fait. J'y pense chaque jour, chaque fois qu'il pose les mains sur moi, chaque fois que son souffle me brûle la peau... Mais tu sais bien qu'il est trop tard pour ça... Je préfère passer le reste de ma vie à ses côtés que de te savoir mort par ma faute ! »

Ses lèvres viennent frôler celles du slave, mêler leurs souffles erratiques. Et elle répète, sans lâcher son regard, les mots qu'il a eus pour elle.

« Je ne peux pas te perdre. »

Camenko Drazavic
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Lun 9 Sep - 18:16



Ils étaient bien trop proches pour que son corps n’ait pas envie de réduire encore le peu de distance qui restait entre eux. C’était chaque fois ainsi : la peau magnétique de la brune l’appelait, son cœur le poussait contre elle, ses lèvres réclamaient la morsure des siennes dans l’attente de plus. Ses poumons comprimés et sa gorge nouée le faisaient suffoquer, il avait besoin de son souffle, à cet instant précis, pour lui apprendre à respirer, pour lui rendre l’air dont il manquait affreusement. Son rythme cardiaque avait besoin d’un modèle pour battre, pour ne pas perdre pieds et défaillir, lui qui avait tant menacé de le faire depuis ce fameux message qui l’avait crucifié sur place. Il avait besoin d’aide, d’elle, qu’elle reste. Qu’elle ne s’enfuie plus. Qu’elle lui donne encore l’impression qu’il n’y avait qu’eux, et qu’ils pouvaient se contreficher du monde autour. Il avait besoin de la retrouver comme dans les draps de la maison à Makarska, qu’elle lui appartienne, qu’elle le retienne.

Si près qu’il se trouvait, Camenko ne s’était pourtant jamais senti plus étranger. Comment pouvait-elle penser un seul instant qu’il parviendrait à se satisfaire d’une vie dans laquelle elle n’était pas quand il avait exprimé haut et fort, à plusieurs reprises, l’importance qu’elle avait à ses yeux ? Comment pouvait-elle être si perspicace et aveugle à la fois ? Ses yeux verts le fixaient de toute leur profondeur, crevés d’une peine et d’une détresse qui lui soulevait l’âme et le cœur, mais elle ne voyait rien. Son masque d’impassibilité s’ébréchait, se fendait, éclatait ; il avait beau tenter d’en ramasser les morceaux pour les assembler à nouveau sur son vrai visage, il était déjà trop tard : ses sentiments avaient débordé. Ils coulaient entre les fissures, mais elle ne les voyait pas.

Le trentenaire ne voulait admettre le fond de vérité soulevé par les propos de la brune. Têtu comme il savait l’être, il refusait pertinemment de lui donner raison. Il ne pouvait baisser les bras et la laisser étouffer lentement dans ceux d’un homme si méprisable. C’était plus fort que lui - et qu’elle le veuille ou non -, il ne la laisserait pas asphyxier auprès de Vadim. Sa décision était prise depuis longtemps, gravée dans ses os, ancrée dans son crâne. Elle avait tourné en boucle la veille, de l’instant où il avait vu l’aura écœurante du Russe écraser Margherita au moment où il était tombé dans son lit, ivre d’alcool, d’épuisement et de jalousie.

« Regarde-moi, Camenko. »

Sa voix plus que ses mains sur sa peau lui tira un frisson. Toute la colère qui pouvait gronder en lui retomba brusquement. Il détesta qu’elle l’appelle par son prénom quand elle n’utilisait plus que son diminutif ces derniers temps. Il était annonciateur de mauvaises nouvelles chaque fois qu’il prenait forme sur les lippes féminines depuis plus d’un mois. Les prunelles désolées du Slave se figèrent dans celles de son amante. Son souffle se coupa, les entrailles soudain nouées par la crainte qu’elle répète encore qu’ils étaient condamnés, que leur relation n’aurait jamais d’avenir quand il crevait d’envie de leur en voir un.

« J'y ai pensé. Tu sais bien que je l'ai fait. J'y pense chaque jour, chaque fois qu'il pose les mains sur moi, chaque fois que son souffle me brûle la peau... Mais tu sais bien qu'il est trop tard pour ça... Je préfère passer le reste de ma vie à ses côtés que de te savoir mort par ma faute ! »

Les mots de l’Italienne trouvèrent leur public dans les pensées de Camenko. Il s’imagina bien malgré lui le sourire arrogant de Vadim lorsqu’il retenait Maggy par la taille pour se presser contre elle, la faire ployer, s’enfoncer entre ses cuisses. Comment pouvait-il encore poser les yeux sur elle sans ressentir de honte quand il avait manqué la tuer au début de l’été ? Une nausée grimpa l’œsophage du brun quand il se figura qu’elle avait probablement encaissé en silence les assauts de son mari en rentrant du gala. Elle était si belle hier soir, beaucoup trop pour qu’il ne se sente pas humilié par sa présence, et sans doute suffisamment pour que le Russe ait envie de planter ses griffes dans sa chair. De rappeler qu’il était maître de son corps, de ses désirs, de sa liberté.

Comme pour chasser de ses pensées les images trop vives de leurs corps enlacés, Margherita frôla les lèvres du trentenaire. Une décharge électrique parcouru chaque parcelle de son être, réveillant la douleur qui lui perçait le cœur et les souvenirs de leur dernière étreinte, bien trop lointaine.

« Je ne peux pas te perdre. »

Il tomba encore dans un abîme, se sentit chuter mais ne trouva pas d’impact. Ses os ressentaient le vertige, ses nerfs l’appréhension caractéristique éprouvée chaque fois qu’il se tenait trop près d’un précipice, mais il n’y eut pas de choc, pas de sol sur lequel s’écraser. Il tombait pourtant, irrémédiablement, dans l’incompréhension, dans le désarroi, dans le flot de sentiments qui se battaient pour exister. Maggy ne cessait de se contredire, et chaque phrase qu’elle prononçait achevait d’emmêler les idées déjà désordonnées qui s’entrechoquaient derrière le front plissé du Serbe. Il hocha la tête, ferma les yeux pour ne pas se perdre davantage dans ceux de son amante. Ses bras se nouèrent dans son dos, et il la ramena contre lui dans une étreinte dont il avait cruellement besoin. Il s'agrippa à elle pour ne pas qu’elle lui échappe, pour qu’elle ne mette pas à exécution cette menace de s’éloigner en pensant assurer sa sécurité. Les choses ne fonctionnaient pas ainsi entre eux : ils étaient incapables d’accepter qu’il fallait parfois se tenir à distance pour se protéger.

« Et j’aimerais mieux mourir que d’avoir à supporter l’idée que tu passes le restant de tes jours avec lui, souffla-t-il dans ses cheveux. Comment on fait maintenant ? Tu vas me forcer à t’oublier, à passer à autre chose ? Tu vas me trouver toi-même cette femme qui sera mieux pour moi ? Mieux que toi ? Il pouffa doucement. Bonne chance. J’ai essayé. J’ai eu dix mois pour essayer, et on sait tous les deux que c’est mon domaine de prédilection ça, pas le tien. »

Il inspira son odeur, froissa ses mèches noires entre ses doigts pour relever son visage vers le sien. Ses lèvres s’écrasèrent sur celles de l’Italienne, avides de lui faire oublier les mensonges qu’elle avait prononcés. Il effaça ses mots d’un baiser brûlant. Son torse sur sa poitrine, son bassin contre le sien, il arriverait peut-être à l’oppresser suffisamment pour qu’elle capitule, accepte de rester là, de rester sienne.

« Je sais qu’on peut y arriver. Laisse-nous une chance. »

D'exister, de s’en sortir, de se défaire de leurs entraves pour vivre leur liaison pleinement.
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Mar 10 Sep - 13:04



Bien-sûr elle ne fait que se contredire, parce que ses pensées, ses émotions se contredisent, parce que ses désirs sont en totale opposition avec ce que sa raison lui commande de faire. La seule chose à laquelle elle aspire aujourd’hui, c'est le retrouver. Leur fugue en Croatie n'a été que de trop courte durée, et les circonstances n'étaient pas vraiment celles de vacances. Ils étaient pris par le temps, venaient de se disputer méchamment mais surtout, l'Italienne était encore blessée et certainement pas libre de ses mouvements. Ces quelques heures auront été salutaires mais insuffisantes. Au contraire, elles ont créé d'autres désirs, d'autres fantasmes qui depuis ne cessent de danser derrière les paupières de la brune. Mais à ces envies nouvelles se disputent la peur, l'angoisse de le perdre, de le mettre en danger. Il serait forcément blessé de l'apprendre mais oui, elle craint bien plus Vadim que lui, et elle ne donne pas cher de la peau du serbe si son mari décide de mettre fin à ses jours. Camenko est d'une redoutable intelligence, terriblement rusé et malin, mais Vadim est cruel, déterminé et il n'a jamais eu peur de se salir les mains. Au-delà de ça la Bratva lui obéit au doigt et à l'œil, il n'aurait qu'un ordre à donner pour parvenir à ses fins. Le Serbe devrait le comprendre mieux que quiconque.

Son cœur fait un bond dans sa poitrine quand il l'enlace à nouveau, refermant ses bras autour d'elle. Son corps épouse instantanément le sien, comme aimanté. La possessivité avec laquelle il l'étreint lui noue la gorge, et la brune entoure elle aussi le corps masculin de ses bras, ses mains nouées dans le creux de ses reins. C'est la première fois, en dix mois, qu'ils se permettent une telle promiscuité au sein du Pussynight. Ils sont d'ordinaire beaucoup trop prudents pour ça. La porte n'est pas fermée à clé et même si les hommes savent qu'il vaut mieux toquer, ils ne sont pas à l'abri que quelqu'un entre sans s'annoncer. Pourtant elle ne peut pas s'éloigner de lui. Parce que sa chaleur l'enveloppe et que, peu à peu, le cœur prend le pas sur la raison.

« Non, mieux que moi ça n'existe pas... Mais mieux pour toi, ça existe sûrement... » Même dans cette plaisanterie, sa voix reste basse, trop sérieuse. « Je ne te force à rien, Cam', j'essaie seulement de te protéger... » Que ça lui plaise ou non.

Mais il est trop doué, la connaît trop bien pour ne pas la faire craquer. Sous son baiser les barrières de l'Italienne commencent à céder, et le désir si longtemps enfoui pour ne pas perdre la raison s'éveille à nouveau. Elle n'a pas goûté sa peau depuis trop longtemps, a rêvé cent fois de se perdre entre ses bras, de le perdre entre ses cuisses. Les mains fines se faufilent sous les vêtements agaçants, se pressent enfin contre le dos de Camenko, ses paumes épousant la chair chaude. Un soupir d'envie et de soulagement mêlés lui échappe. Elle sait déjà, avant même de parler, que c'est une erreur qu'ils paieront cher. Mais elle ne peut rien lui refuser, pas après qu'il se soit montré si vulnérable. Alors elle souffle du bout des lèvres, dans un soupir qui tient déjà presque du gémissement.

« D'accord... D'accord. »

Prenant appui sur ses flancs, elle se hisse sur le bureau, toujours si bien rangé qu'elle ne risque pas de faire tomber quoi que ce soit. Ses cuisses s'écartent pour laisser la place au slave de se glisser entre, et ses jambes se referment, possessives, autour des siennes. La bouche de la brune retrouve sa jumelle, et s'y lie pour un baiser bien plus voluptueux. Ses mains dérivent pour se glisser dans les poches arrières de son pantalon, possessives encore, toujours.

« D'accord. »
Camenko Drazavic
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Mer 11 Sep - 3:22



Camenko avait besoin de croire qu’ils pouvaient parvenir à cette fichue fin heureuse qui leur était refusée depuis bientôt un an. Ce n’était pas uniquement la frustration de ne pouvoir vivre une relation ou de n’oser expliciter clairement ses sentiments par crainte de rendre les choses plus douloureuses qu’elles ne l’étaient déjà qui pesait lourd ; c’était aussi celle cumulée des vingt dernières années, le compte des trop nombreux draps partagés sans jamais s’autoriser à s’y sentir bien, suffisamment pour vouloir y rester plus de quelques nuits. Maggy mentait lorsqu’elle disait qu’il existait une autre femme plus acceptable pour lui. Et elle le faisait mal.

« Je ne te force à rien, Cam’, j’essaie seulement de te protéger… »

Les paroles de l’Italienne frappèrent le Serbe en plein cœur. Il y avait bien longtemps qu’il ne comptait plus sur son prochain pour assurer sa protection, si bien qu’il n’était même plus certain d’avoir jamais laissé cette tâche ingrate à quelqu'un d'autre. Nives s’était longtemps donné cette peine - et sans doute le faisait-elle encore, peut-être demandait-elle toujours à son dieu de veiller sur son fils -, mais elle ignorait réellement toute la difficulté de la mission. Sans être aveugle, elle n’avait jamais vu du Klan que ce que Jelenko et Mirko avaient bien voulu lui laisser entrevoir. Slavenko s’inquiétait peut-être dans de rares moments dégoulinants de fraternité, mais ce réflexe nauséeux devait lui passer aussi vite qu’il n’était arrivé.

Elle n’abandonna contre ses lèvres :

« D'accord... D'accord. »

Et elle répéta ce mot d’une simplicité extrême qui lui vrilla le ventre et libéra ses épaules du poids incommensurable qui les lestait depuis qu’elle avait menacé l’abandonner. Le baiser fougueux dans lequel elle scella sa promesse acheva d’abattre les dernières craintes de Camenko qui ne se fit pas attendre lorsqu’elle se hissa sur le bureau pour l’inviter entre ses cuisses.

Un grognement de satisfaction franchit les lèvres du trentenaire quand les mains de la jeune femme passèrent la barrière de tissu qui lui tenait bien trop chaud à présent qu’elle était là. Il avait presque oublié la douceur de ses doigts, le frôlement caractéristique de ses caresses retrouvé chez aucune autre. Ses sens n’eurent pas besoin de plus s’embraser, dicter à son corps le désir oppressant qui déferla dans ses entrailles, son cœur, son bas-ventre. Chaque parcelle de son être irradia l’envie d’elle monstrueuse qu’il avait vainement tenté de museler depuis leur dernière nuit ensemble pour ne pas user ses nerfs et sa patience à ne pouvoir la retrouver. Ses gestes trahirent l’urgence qui le hantait, le besoin vital de se fondre en elle pour oublier tout le reste. Camenko tira sur les cuisses de la brune pour la faire avancer légèrement, pouvoir se glisser plus confortablement entre ses jambes, coller son bassin au sien.

« Qu’est-ce que tu fais, gronda-t-il contre ses lèvres. »

Quand bien même il râla, les actes du brun le portèrent davantage vers Margherita. Il ne se dégagea pas de son emprise, ne s’en éloigna pas, ne chercha pas même à réfréner ses ardeurs. Camenko ne voulait plus, ne pouvait plus se séparer d’elle après avoir eu si froid durant tant de jours. Trop loin de sa chaleur, il avait cru geler plus d’une fois dans des draps glacés qui imploraient la présence de l’Italienne. Aussi ne pouvait-il rompre le contact maintenant ; il avait peur de briser le charme qui clouait le corps féminin sur place quand sa raison semblait lui hurler de claquer la porte en sortant.

Sa conscience malade de paranoïa tenta bien de lui faire entendre raison, cette proximité étant plus dangereuse que bénéfique, mais il refusa de l’écouter. Peu lui importait la porte déverrouillée, l’activité qui grouillait dans les boyaux du quartier général, les oreilles indiscrètes qui pouvaient les surprendre. Que pouvait-il encore craindre quand Mirko connaissait déjà tout de leur relation ? Aucun Tigrovi n’aurait l’indécence d’entrer dans son bureau sans s’annoncer ; et même si on les surprenait, personne ne serait suffisamment fou pour aller susurrer à l’oreille du parrain de la Bratva que l’un des fils Drazavic se tapait impunément sa femme au beau milieu du Pussynight.
Les Russes, pourtant alliés, ne trouvaient pas réellement grâce aux yeux des hommes du Klan. Le xénophobisme latent qui courait dans les rangs était installé depuis bien trop longtemps pour ça. S’ils étaient nombreux à rendre encore des comptes à Mirko, leur loyauté et leur fierté les empêcherait pour la plupart d’aller susurrer des mots doux à Vadim. Il y avait des avantages à être un membre de la mafia serbe, mais il y avait surtout des inconvénients à la trahir. On ne se mettait pas le Tigrovi à dos sans s’exposer à une vague de répercussions plus ou moins sordides. On s’engageait, en y entrant, mais on engageait également son honneur, son nom, sa famille. Ces choses-là étaient trop importantes pour les Serbes pour vouloir les sacrifier pour une bête histoire d'infidélité.

Camenko ne pouvait nier avoir souvent fantasmé une étreinte volée dans les coulisses du club. Combien de fois il aurait voulu attraper le poignet de Maggy au détour d’un couloir pour l’attirer dans une pièce à l’écart ; la retenir avant une mission, la soustraire au regard des hommes qui devaient l’accompagner pour la coincer contre un mur, froisser ses cheveux, se glisser en elle, plaquer ses lèvres sur les siennes pour étouffer ses gémissements, et la voir repartir, fébrile, les jambes cotonneuses, encore vibrante de plaisir.

L’esprit brumeux de désir, le regard sombre, le Serbe ne cilla pas en entendant des bruits de pas hanter le couloir, ni ne s’immobilisa lorsque des voix s’élevèrent d’une pièce adjacente. Il n’y prêta pas réellement attention quand ses mains relevaient le tissu blanc du haut de son amante pour l’en séparer et qu’il ne percevait plus que le frôlement du coton sur sa peau dorée. Le vêtement échoua aux pieds du bureau, rapidement rejoint par son propre t-shirt qui l’étouffait, l’empêchait de retrouver la poitrine de la jeune femme.

« Tu n’imagines pas comme j’ai eu envie de ça. »

Il ne parlait pas uniquement de cette petite digression à toutes les règles qu’ils s’étaient imposées, mais également de ces retrouvailles jouées mille fois dans son imagination. Le goût de son derme sous sa bouche, la brûlure de ses chairs contre ses doigts, la douceur de son souffle sur sa gorge. Il eut l’impression de tout redécouvrir comme la première fois où il l’avait prise. Ses mains ne surent plus où donner de la tête, elles s’agrippèrent à ses hanches pour la ramener encore contre lui ; ses lippes affamées dévorèrent son cou, longèrent sa clavicule, se perdirent à la naissance d’un sein. Mais son regard percuta subitement la marque qui crevait la poitrine de son amante, et il se figea instantanément. Pourtant dissimulée par le tissu de son soutien-gorge, elle était déjà trop présente pour qu’il ne la remarque pas. Camenko connaissait trop les souvenirs qui clairsemaient la peau de l’Italienne pour ne pas que ce nouveau détail, affreusement récent, lui saute aux yeux.
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Mer 11 Sep - 16:40


 Il se glisse entre ses cuisses, l'attire plus près de lui, leurs bassins s'emboîtant, seulement empêchés de se retrouver par les vêtements qui les séparent encore. Et parce qu'il ne la repousse pas, le sang s'embrase brusquement dans ses veines, charriant un désir brûlant. Ce dernier pouvait rester en veille tant que leurs peaux n'étaient pas en contact, mais comment pourrait-il se taire à présent qu'il répond à son baiser, à son étreinte, quand il se serre contre elle de cette façon ? L'idée qu'elle ait souhaité, quelques secondes plus tôt, mettre un terme définitif à leur relation lui semble soudain aberrant. Ce serait le plus sage, le plus raisonnable, le moins dangereux aussi. Mais sa vie désormais lui semblerai si fade si Camenko n'en faisait plus partie. Il a ravivé en elle un espoir qu'elle pensait perdu à jamais, mais il a ranimé le désir aussi. Charnel mais pas seulement. Le désir de plaire, de vivre pleinement, de connaître autre chose que le quotidien tantôt morne tantôt violent qui est le sien depuis plus de dix ans maintenant. 

« Tu m'as manqué... »

Qu'est-ce qu'elle est en train de faire ? Elle est en train de reprendre ses droits sur ce corps resté loin d'elle trop longtemps, de se le réapproprier, d'effacer de sa mémoire le corps de Leonella pressé contre celui de son amant. Mais par dessus tout elle est en train de s'offrir à lui de nouveau, son corps pressé contre le sien comme une offrande, ou un gage de paix. En espérant que ce soit suffisant pour lui pardonner son manque de courage, puisque c'est ainsi qu'il a décidé de qualifier le fait qu'elle s'inquiète pour lui. Ces dernières semaines, l'Italienne a découvert des facettes de la personnalité du slave qu'elle ne connaissait pas. Son entêtement notamment, pour autre chose que ses ambitions professionnelles. Et la foi qu'il place en eux, contre toute attente. Les preuves d'attachement qu'il lui offre, quand il n'est pourtant pas foutu de mettre des mots clairs sur ce qu'il ressent. 

Le souffle plus court, elle lève les bras pour accompagner ses gestes qui la déshabillent, sa poitrine enserrée de dentelle s'offrant à sa bouche. Elle même a tout oublié des marques qui décorent sa peau, la morsure qui orne sa poitrine blanche, le suçon rougeâtre sur le bas de son ventre. La preuve tangible et humiliante du passage de Vadim sur son corps, de sa prise de possession, plus explicite encore que l'anneau qui, la veille, ceignait son annulaire. Elle cille, sans comprendre d'abord, quand le regard de Camenko s'assombrit, son souffle suspendu au-dessus de ses seins, ses gestes stoppés net. Il blêmit et il lui faut baisser les yeux pour voir ce qu'il voit, imaginer ce qu'il pense. Son cœur loupe un battement, sa respiration se bloque dans sa poitrine. Elle ne peut pourtant pas le laisser s'éloigner maintenant, pas sans s'arracher le cœur en même temps. 

Les doigts fins de la noiraude remontent le long de sa colonne vertébrale, se figent un instant sur sa nuque avant de glisser dans ses cheveux. Elle passe sa main sur l'angle de sa mâchoire, l'incite par ce geste à relever les yeux vers elle, son regard noyé d'inquiétude.

« Ce n'est rien... »

Que peut-elle lui dire d'autre ? Il sait déjà que ça ne compte pas à ses yeux, qu'elle ne fait que subir quand elle préférerait s'arracher la peau que de sentir encore le souffle de Bukovski sur son épiderme. Et s'il est capable une seule seconde de faire passer son attachement à elle avant sa jalousie, il sait aussi qu'elle ne l'a pas désiré, qu'elle n'a pas eu le choix, qu'elle serait peut-être étendue ce matin sur un lit d'hôpital si elle avait tenté de se refuser à nouveau. Mais il a plusieurs fois eu des mots qui laissaient entendre que non, il ne comprenait pas. Il se sent toujours bafoué, trahi, comme si elle choisissait cette vie-là, comme si l'issue se trouvait sous son nez et qu'elle se refusait seulement à ouvrir la porte. Il sait pourtant que c'est faux, qu'elle n'échappera jamais à Vadim autrement que dans la douleur et le sang, et qu'ils ne peuvent que prier pour que ce ne soit pas le sien qui coule.
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Jeu 12 Sep - 3:34



Le visage du Serbe perdit toutes ses couleurs, et il dut se raccrocher à la jeune femme pour ne pas se liquéfier sur place. Son cœur ne voulut pas voir la marque, mais son esprit avait déjà assimilé l’image sous ses yeux. Il pâlit davantage en se souvenant du sourire affreusement faux qui ornait les lèvres de Vadim la veille, ces mêmes lèvres qui n’avaient pas perdu de temps pour rappeler au monde entier que Margherita lui appartenait. C’était d’ailleurs étonnant qu’il n’ait pas imprimé une trace de lui à un endroit plus visible du corps de l’Italienne ; comme si l’alliance qu’elle portait ne suffisait pas à expliciter une évidence qui avait d’autant plus sauté aux yeux et à la gorge du brun quand il avait vu l’autorité avec laquelle le Russe promenait ses mains sur le corps de son amante.

Le regard tempétueux de Camenko sonda soudain le derme de la brune à la recherche d’autres signes du passage de Bukovski. L’ovale violacé qu’il trouva sur son ventre acheva de comprimer son cœur. Le temps avait peut-être effacé les restes de la dispute qui avait cloué Maggy à un lit d’hôpital, son corps s’était peut-être libéré des souvenirs qui hantaient la peau de l’Italienne la dernière fois qu’ils s’étaient vus, ces traces-là y faisaient affreusement écho. Le Slave pouvait encore parfaitement les voir s’il fermait les yeux : les marques dansaient sur la peau féminine, leurs couleurs criardes lui agressant la rétine.

Son palpitant pesant peinant à acheminer le sang dans ses veines, il eut froid de dégoût et de colère. Jamais encore le trentenaire n’avait subi tant d’émotions contraires en si peu de temps. Il lui sembla soudain avoir tout ressenti ce soir, de la hargne au désir, de la peur au soulagement. L’ascenseur émotionnel dans lequel le brun était enfermé ne cessait de se soulever, de chuter, de nouer son estomac, de vriller ses nerfs. L’esprit humain n’avait pas été dessiné pour de telles montagnes russes ; un peu plus et son cœur et sa raison lâcheraient prise.

Réprimant un frisson, Camenko se contrôla du mieux qu’il le put pour ne pas laisser ses émotions dicter sa conduite. Sa réaction en elle-même était déjà démesurée. Ce n’était pas lui, après tout, qui avait à s’endormir dans un lit qu’il cherchait à fuir. Ce n’était pas lui qui devait ravaler sa fierté et son égo pour ne pas mettre sa vie en jeu. Ce n’était pas son corps qu’on avait marqué comme on imprimait au fer blanc sur les flancs des bêtes d’élevage les lettres de leur propriétaire. Le spectacle dont il ne parvenait à détourner n’en était pas moins douloureux. A nouveau il se sentit impuissant, et ce sentiment désagréable acheva de lui donner une nausée. Dieu savait à quel point il aurait voulu arracher Maggy aux griffes qui ne pouvaient s’empêcher de laisser des cicatrices sur son derme ; mais il n’était rien qu’il puisse faire à cet instant précis. Il n’aurait pas la bêtise de s’éloigner de son amante pour aller planter une balle entre les yeux du Russe. Son instinct de survie, déjà bien muselé quand il était en présence de la jeune femme, ne lui permettrait jamais de franchir la porte armé de telles envies suicidaires. Le trentenaire était trop intelligent pour ne pas connaître les répercussions d’un acte désespéré. Il n’agissait jamais ainsi, ne réagissait pas au quart de tour de manière si stupide.

Sans parvenir à décrocher ses orbes clairs de la morsure qui broyait le sein de l’Italienne, Camenko se conforta dans l’idée qu’il lui faudrait intervenir plus rapidement qu’il n’avait d’abord cru pouvoir le faire lorsque l’idée de se débarrasser de Vadim lui était venue pour la première fois. Il ne supporterait plus longtemps l’anneau d’or qui nécrosait son annulaire. Ce n’était pas tant la jalousie de la partager qui parlait que le dégoût pur et simple engendré par l’image du souffle de Vadim s’écrasant sur la peau de sa femme. Le Serbe détestait Maggy telle qu’elle se dessinait dans ces pensées-là : la dignité brisée, à genoux face à un homme qui ne méritait certainement pas de pouvoir la toucher.

Les songes assassins qui tournaient en boucle dans le crâne de Camenko se firent plus présents ; il ne fallut pas plus d’une seconde pour qu’un millier de schémas s’y dresse. On faisait difficilement taire les hommes de la trempe de Vadim, mais il l’avait déjà fait suffisamment de fois par le passé pour ne pas croire qu’il avait au moins une chance de parvenir à ses fins. Ses journées étaient faites de cela : de trahisons et de coups bas. D’informations sournoisement récoltées pour savoir quand frapper, comment frapper, et qui accuser pour que la faute ne retombe jamais sur les vrais coupables. L’OSA se nourrissait d’assassinats pour lesquels d’autres tombaient, le Tigrovi s’était construit sur des meurtres épinglés sur le compte d’autres mafias, d’autres partis politiques.

Maggy le força à nouveau dans la réalité quand ses doigts coururent sur le dos du brun, sur sa nuque, ses cheveux, son visage qu’elle rappela à elle.

« Ce n’est rien… »

Camenko la dévisagea, déboussolé, partagé. Il ne savait pas s’il aimait mieux la savoir docile entre les bras de son mari ou s’il aurait préféré qu’elle s’en défende au risque de la trouver dans un état plus déplorable encore qu’à la fin de juillet. Devait-il être en colère ou se taire ? La plaindre ou ne pas lui accorder de pitié de peur de la vexer ? Fallait-il faire abstraction de ce qu’il voyait, oublier, prétendre qu’il n’avait rien remarqué ? C’était peut-être plus insultant encore pour Margherita que de dire quoi que ce soit.
Il hocha la tête pour ne pas s’aventurer sur une pente glissante, parce qu’il ne savait pas quoi dire, quoi répondre quand elle lui mentait ouvertement pour le rassurer, le protéger, comme elle avait tenté de le faire en mettant un terme à leur relation.

Délicatement, le Slave glissa ses mains sur la taille de son amante, frôlant ses flancs quand il les remonta pour se perdre dans son dos, la libérer de l’écrin de dentelle qui comprimait sa poitrine. Il joignit ses lèvres aux siennes dans un baiser langoureux, plus doux, moins empressés que les précédents. Il but son souffle, s’accrochant à sa nuque pour ne pas le perdre, la perdre. Il doutait que ses lippes suffiraient à effacer le fantôme de Bukovski, mais il ne put s’empêcher d’espérer qu’elles aideraient.

Sans décrocher sa bouche de celle de son amante, Camenko claqua l’écran d’ordinateur dans son dos, l’écartant au bord du meuble pour pouvoir renverser Margherita sur le bureau. Voûté au-dessus d’elle, il abandonna finalement ses lèvres et fondit sur sa poitrine, retrouvant la chaleur de sa peau, la sensibilité de ses mamelons tendus de désir qu’il happa successivement. Sa langue joua de leur réceptivité quand ses mains dérivaient vers son pantalon pour en faire céder la fermeture.

« Tu m’as manqué aussi, confessa-t-il dans un grondement contre son cœur. »
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Jeu 12 Sep - 17:47


Le temps se suspend dangereusement, les faisant vaciller au-dessus du vide, et l'Italienne retient son souffle, se demandant si elle va tomber ou non. Tout se joue maintenant, dans le regard devenu sombre de son amant, et dans son esprit se rejoue la scène de l'hôpital. Il n'est pas capable d'accepter qu'on lui fasse du mal, mais au lieu de s'en prendre à celui qui la blesse, il a retourné sa colère contre elle. Et elle sait, sans l'ombre d'une hésitation, qu'elle ne pourra pas accepter qu'il le fasse une nouvelle fois. Il y a bien assez d'un seul homme dans sa vie pour l'humilier, Camenko ne peut pas endosser ce rôle. S'il a le droit d'être surpris et déçu, il n'y aura plus d'avenir à leur histoire s'il s'emporte, pas cette fois. Mais la détermination qui anime Margherita ne l'empêche pas de frémir, anxieuse à l'idée d'affronter la suite. Que ferait-elle s'il l'abandonnait maintenant, après l'avoir suppliée de ne pas le laisser, de leur laisser une autre chance ? Il l'a laissée entrevoir trop fort l'espoir d'un avenir ensemble, elle ne se sent pas le courage d'y renoncer.

Elle ne reprend son souffle que lorsque les mains de son amant se déplacent à nouveau sur sa peau, et pas pour la fuir cette fois. Son cœur rate une inspiration au contact des doigts habiles qui défont les agrafes de son soutien-gorge et la libèrent du carcan de dentelle qui, seul, parvenait encore à dissimuler les preuves de la nuit passée. Et les battements reprennent, chaotiques, effrénés quand il l'embrasse malgré tout. La noiraude tend les mains, les presse contre les épaules masculines qu'elle enserre pour le rapprocher d'elle, toujours plus proche. Ses seins tendus fondent contre son torse, irradient de chaleur au contact de la peau du slave. Ses nerfs semblent s'animer soudain, ranimés après plusieurs semaines d'anesthésie, et le réveil est d'une violence qui lui tord les entrailles. 

Margherita se laisse entraîner, bascule sur le bureau, son corps se cambrant dès que la bouche de Camenko retrouve sa peau. Ainsi arc-boutée elle offre sa poitrine aux lèvres avides qui la dévorent, expire un couinement de plaisir au passage de sa langue brûlante. Un bref éclair de lucidité lui rappelle de rester discrète et elle se mord la lèvre, les yeux clos un instant, pour tenter de réprimer le gémissement de soulagement qui voudrait monter de sa gorge. Dieu qu'il lui a manqué, que le temps était long sans lui, les nuits froides et le monde sans saveur. Jamais un homme n'a su l'embraser avec la même violence presque douloureuse, à lui faire perdre la raison, jusqu'à la rendre imprudente et vulnérable. Il est le seul qui soit parvenu à briser le contrôle qu'elle a toujours exercé sur elle, parce qu'on n'obtient pas son statut sans savoir se maîtriser. 

Rouvrant les yeux, elle soulève le bassin pour lui laisser la place de faire glisser le jean sur ses jambes. L'idée de se lever pour enlever ses chaussures ne lui traverse pas l'esprit, l'impatience l'a déjà trop gagnée pour ça et surtout ils n'ont pas de temps à perdre. Au-delà du désir perce encore la crainte d'être surpris, et elle sait bien que ce n'est pas ici, une fois encore, qu'ils pourront prendre le temps pour des préliminaires dignes de ce nom, ni pour profiter l'un de l'autre après l'amour. Alors elle se contente de tendre les bras, passant ses mains entre eux pour s'attaquer à sa ceinture. Ses gestes, fébriles, sont pourtant rendus précis par la force de l'habitude, et la fermeture de son pantalon ne résiste pas longtemps à ses assauts.
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Sam 21 Sep - 16:07



Ce n'était pas uniquement son corps, ce n'était pas ce frisson devenu habituel qui poignait dans son ventre chaque fois qu'il se tenait près d'elle, contre elle, chaque fois qu'il la serrait dans ses bras ou que son esprit dérivait vers les souvenirs de leurs étreintes toujours trop brèves, vers les sensations dont sa peau, sa bouche, ses doigts ou son sexe se souvenaient. Ce n'était pas non plus seulement l'excitation de s'envoyer en l'air - il aurait pu la retrouver à n'importe quel moment avec quelqu'un d'autre. C'était Margherita toute entière qui lui avait manqué. Ses pas, sa voix, son parfum, sa simple présence ; cet étrange sentiment de se sentir exister différemment quand elle était à proximité.

L’ivresse de la revoir enfin électrisait les nerfs de Camenko. Il en oubliait presque où il se trouvait, à quel point cet instant volé avait une saveur de mise à mort volontaire. Le Slave enfreignait toutes ses règles et toutes les convenances ; ses habitudes protocolaires disparaissaient à mesure qu’il découvrait la peau de son amante. Il se rassurait en se disant que son bureau était l’une des seules pièces qui n’était pas surveillée par quelqu’un d’autre que lui. Il avait fait arracher les caméras et micros que certaines personnes - et il n’y en avait réellement qu’une - avaient fait installer lorsqu’il avait les yeux tournés. S’il avait toujours su que son espace de travail était scruté et écouté par les hommes de Mirko, il n’avait jamais daigné se débarrasser du matériel posé par le patriarche. C’aurait été lui donner une raison de se méfier, ce qu’il avait cherché à éviter toute sa vie.

Les quatre murs qui les entouraient semblèrent s’effacer également de l’esprit de Margherita qui échappa un gémissement. Elle se mordit les lèvres, se tendit brièvement avant de se radoucir sous les baisers que le Serbe imprima sur son flanc. Il n’aurait su dire si le couinement qu’elle n’avait pu retenir avait glissé sous la porte du bureau pour aller se fracasser contre les tympans qui traînaient dans le couloir, ou si c’était son imagination qui avait perçu le son amplifié, son corps bien trop réceptif aux feulements de la brune.

Camenko ne put masquer bien longtemps le désir qui lui vrillait les entrailles, celui-là même qui rendait la peau de son amante brûlante, indispensable. Il tressaillit en sentant les mains de l’Italienne sur son ventre, en entendant la boucle de sa ceinture cliqueter. Ses sens connaissaient la musique par cœur : le craquèlement du cuir, le grincement métallique de sa fermeture éclair, le froissement du jean sur les cuisses féminines. Il savait pertinemment qu’ils n’auraient pas le temps de s’attarder, ils jouaient déjà trop en ne passant que quelques minutes ensemble pour prendre le risque de prolonger l’instant. Ce n’était pourtant pas l’envie qui manquait, mais les pensées embrumées du brun ne parvenaient pas à lui imposer d’en profiter pleinement.

Il se décrocha difficilement de son amante pour pouvoir se confronter à son pantalon qu’il fit glisser le long de ses jambes fuselées, s’attardant à peine sur ses chaussures qu’il envoya valser plus loin. Elles s’écrasèrent sur le plancher dans un choc sourd, rapidement suivi du bruissement du jean qu’on éloignait à la hâte.
Glacé par son absence, le trentenaire retrouva le corps de l’Italienne avec précipitation. Ses mains s’agrippèrent à ses cuisses, remontèrent jusqu’à ses fesses encore recouvertes d’une dentelle légère. Il mordit son cou sans le marquer, un minimum conscient de la connerie monstrueuse dont il ferait preuve s’il s’amusait à laisser un souvenir de lui aujourd’hui. Doucement, ses doigts repoussèrent la fine barrière qui le séparait de l’intimité de Maggy avant d’y plonger. Un frisson de satisfaction remonta l’échine de Camenko en retrouvant la chaleur humide de son amante. Lentement, puis de manière plus appuyée, il imprima dans sa fournaise une série de caresses, s’inspirant des tressautements de son ventre et des sursauts de sa respiration pour la rendre plus sensible encore.

Le désir mordait sa nuque, l’urgence de la retrouver agrippait ses trapèzes. Il avait presque oublié cette sensation galvanisante, plus grisante encore qu’il ne s’était accordé aucun moment intime avec qui que ce soit depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Il n’en avait d’abord pas eu le temps, puis plus l’énergie, et c’était finalement l’envie elle-même qui s’était échappée puisqu’il ne pouvait pas avoir la seule chose qu’il voulait, la seule femme qu’il désirait réellement.

Ironiquement, il se rappelait constamment qu’il aurait pu trouver un moyen de la voir, qu’importe le regard de Mirko au-dessus de son épaule ou la présence de Bukovski en ville. S’il pouvait soustraire Slavenko aux yeux du monde, il aurait très bien pu en faire de même avec Maggy, ne serait-ce que pour une nuit. Mais il n’avait même pas pris la peine de le faire. Parce que sa vie privée n’importait pas réellement. Il avait eu d’autres inquiétudes : trop de vérités à cacher, d’autres à manipuler, des secrets à garder enterrés quand certains étaient à rapprocher de la surface pour pouvoir les utiliser au bon moment. Il avait entrevu, surtout, l’opportunité de régler enfin les problèmes qui nécrosaient l’arbre généalogique depuis si longtemps. L’Italienne n’était qu’un détail noyé dans cette masse, par ailleurs risible quand on le comparait au reste. Son esprit s’y était pourtant raccroché durant ces dernières semaines, au point qu’il avait passé ses rares instants de liberté à ne penser qu’à ça, à elle. Il aurait savouré différemment la dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés s’il avait su qu’il n’aurait plus le droit de l’approcher durant si longtemps. Un peu plus d’un mois ; c'était trente quatre jours de trop pour un homme qui prétendait réussir à dominer ses émotions et ses sentiments et était parvenu à prouver plus d'une fois qu'il était en mesure de se soucier de tout, si ce n’était d’entretenir une relation pérenne avec une femme.

Camenko se redressa brièvement pour se libérer du pantalon et du caleçon qui entravaient encore trop sa liberté de mouvements. Il se voûta à nouveau au-dessus de Maggy, cherchant ses lèvres pour boire son souffle, s’y accrocher alors qu’il guidait son sexe en elle, maintenant d’un doigt la dentelle de son sous-vêtements hors du passage. Sa bouche sur la sienne, il gronda de plaisir lorsqu'il s'enfonça enfin dans l’étuve de ses chairs.
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Dim 29 Sep - 11:11

  Leurs gestes sont marqués de la fébrilité, de l'empressement qui caractérise des retrouvailles trop longtemps attendues, et pourtant impossibles. Quelqu'un pourrait les surprendre, les entendre, les voir, la suivre lorsqu'elle devrait sortir du bureau du slave pour rentrer chez elle. Et pourtant, comme c'est le cas de plus en plus souvent, rien de tout ça n'a d'importance à cet instant. Parce que son dans son crâne est encore gravé le souvenir de Leonella, pendue au bras du slave. Et à cette image se superposent les autres, issues de sa seule imagination, de toutes les femmes qui se sont un jour, au cours des dix derniers mois, retrouvés entre les draps de Camenko. Jamais la question de la fidélité n'a été abordée entre eux. Elle était exclue, d'office, par l'alliance qui ceint l'annulaire de la brune, et l'empêcherait de toute façon d'avoir une relation exclusive avec celui qui, pour avoir la seule place importante à ses yeux, n'en restait pas moins aux yeux du monde qu'un amant, dans l'ombre d'un mari violent. Pourtant, à mesure que les jours et les semaines défilent, l'idée même de savoir son souffle brûlant la peau d'autres qu'elle lui devient intolérable. 

Un grondement rauque lui soulève la poitrine quand les doigts masculins se fraient un chemin entre ses cuisses, s'enfonçant dans la fournaise de son intimité déjà moite de désir si longtemps contenu. Sa bouche revient chercher celle de son amant, entêtée, enfiévrée, mordant ses lèvres, buvant son souffle jusqu'à perdre le sien. Elle soulève le bassin, couine d'impatience et d'anticipation quand il retire sa main pour se défaire, enfin, du carcan de tissu qui l'opprime encore. Bientôt, sa queue prend la place de ses doigts, et le slave s'enfonce en elle d'un seul mouvement, sa prise de possession facilitée par la chaleur qui irradie du ventre de l'Italienne. Elle s'accroche à ses bras, le presse contre elle dans un soupir de soulagement dont l'intensité la pousse à fermer les yeux pour poser son front contre l'épaule masculine. 

Ses jambes repliées s'enroulent autour des hanches du brun, l'enserrant dans cette prison de chair qu'il n'aurait jamais dû quitter. Rassemblant ses esprits, elle peut enfin relever la tête pour réclamer, encore, la bouche qui a tant manqué à la sienne. Leurs souffles rauques, erratiques se mêlent en un ballet désordonné et impatient, leurs corps s'accordant pourtant avec un naturel qui ne nécessite pas la moindre réflexion. Tout son être se tend, se déploie vers le sien pour le sentir dans chaque fibre de sa peau, dans chaque parcelle de son corps frissonnant. L'orgasme n'est pas loin, parce qu'il est toujours bien plus psychologique que physique et qu'il aura suffit d'un contact infime de la part du slave pour enflammer tous ses sens. Ce n'est qu'à force de retenue qu'elle le tient à distance, désireuse contre toute raison de prolonger l'instant de grâce qui les lie enfin. 

Il y a sans doute encore trop de rancœur, trop de non-dits entre eux pour qu'elle se risque à souffler le manque qu'elle a eu de lui, et le soulagement qu'elle ressent à le retrouver. Mais son corps, ses soupirs lourds, la crispation de ses doigts sur sa peau ou les battements effrénés de son cœur parlent pour elle, bien mieux que ne le feraient les mots.

Camenko Drazavic
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Dim 29 Sep - 14:54



Les trente quatre derniers jours n’eurent plus de sens. Son corps pressé contre le sien, les mains féminines sur sa peau, son sexe à sa place entre ses cuisses brûlantes, Camenko ne comprenait plus qu’il ait toléré si longtemps l’absence d’elle. Pire, qu’il l’ait volontairement éloignée en pensant leur rendre service à tous deux, de la même manière qu’elle croyait le protéger en mettant un terme à leur relation. Le filet froid, désagréable, détestable de peur qui s’était insinué dans ses veines quand Maggy l’avait crucifié sur place en menaçant d’abandonner là ce qu’ils avaient mis dix mois à construire disparut à l’instant où il retrouva en elle. La chaleur de la colère n’avait su l’effacer, mais il suffisait d’un contact charnel, d’un premier mouvement de va-et-vient pour tout atténuer. Pour oublier qu’elle l’aurait quitté sur-le-champ s’il ne l’avait suppliée de leur laisser encore une chance.

Galvanisé par les sensations impossibles à oublier, il avait la nette impression de revivre. Comme s’il reprenait son souffle après avoir gardé trop longtemps la tête sous l’eau, comme si son cœur battait justement après avoir été désaccordé durant tant de temps. C’était facile de vivre sans elle quand il arrivait encore à se persuader qu’elle n’était qu’une amante comme une autre, une femme dont il pourrait se détacher quand il en aurait envie ou assez. Le trentenaire aurait aimé retourner à ces moments-là, pouvoir passer quelques jours voire semaines sans ressentir ce besoin crevant d’être avec Maggy.

Il savait que ces retrouvailles n’étaient qu’une brève parenthèse dans leur vie, et qu’il faudrait y mettre un terme à peine l’orgasme atteint, mais il ne voulait pas y penser. Son corps, son esprit, son âme étaient tournés vers l’Italienne, suspendus à ses respirations, au soulèvement de sa poitrine, aux tressaillements de ses muscles et de sa peau qu’il malmenait entre ses doigts. Plus rien n’avait d’importance en dehors de cela : Bukovski, Mirko, son alliance, la pression sur ses épaules, … Chaque élément contraignant rencontré au cours du dernier mois disparaissait dans les coups de reins qui le liaient à Margherita. Le lieu lui-même, quand il aurait dû le freiner, rendait les retrouvailles plus excitantes.

Des vagues de plaisir successives déferlèrent dans les veines du Slave, électrisant l’intégralité de ses nerfs, le rendant plus que jamais réceptif à la brûlure des lèvres de la brune qui cherchaient les siennes en permanence, comme pour effacer leur absence. Une main perdue dans ses cheveux noirs, l’autre contre sa taille pour la ramener contre lui chaque fois qu’elle s’éloignait, Camenko s’enivrait de sa présence, de son odeur, des feulements silencieux qu’elle tentait de retenir quand il se fichait pertinemment qu’on les entende à présent. Il avait perdu le contrôle plus tôt dans la journée, il n’était pas certain d’avoir envie de lui courir après pour espérer le rattraper maintenant.

Son regard échoua une fois de plus sur la poitrine de l’Italienne, retrouvant avec déception la marque qui fendait son sein au moins autant que son propre cœur. Seul le désir qui embrumait son esprit empêcha son palpitant de se décrocher et de lui tomber dans l’estomac. Il se retira presque brusquement, attira la jeune femme vers lui pour la faire descendre du bureau et l’embrassa pour masquer son trouble. Les mains sur les flancs féminins, il la fit pivoter sur ses talons pour la placer dos à lui, la faire se pencher sur la table, se cambrer pour mieux l’accueillir. S’il ne pouvait pas gommer les traces que Bukovski laissaient sur la peau de son amante ni les effacer de sa mémoire, Camenko n’était en revanche pas contraint de les avoir sous le nez lorsqu’il couchait avec la seule femme qu’il ne supportait pas de savoir dans les bras d’un autre.

Le ressentiment qui guida ses gestes et intensifia ses coups de butoir trahit probablement l’orage dans ses pensées, l’obstination que le plaisir qui infusait dans ses muscles mettait à chasser les images du Russe. Maggy pensait-elle à  lui dans ces moments-là ? A d’autres, peut-être ? Il dut faire un effort pour ne pas sombrer vers des idées trop noires, se raccrochant à la brune pour conserver les sensations délicieuses qui le retenaient à elle et ne pas tout foutre en l’air comme il avait la facheuse manie de le faire ces derniers temps.

Son cœur tambourinait à ses tympans, rendu lourd par la jalousie comme par ses nerfs électrisés de plaisir, en contradiction avec son esprit. Son corps impatient, frustré par des semaines d’abstinence, perdait lentement pieds. Les tiraillements grimpant de son bas-ventre imposaient presque la reddition, lui refusant le droit d’accorder à nouveau ses pensées à ses sens. Son corps capitula plus vite qu’il ne l’aurait voulu ; l’orgasme, brutal, le happa tout entier en lui coupant le souffle. Camenko malmena de ses doigts les hanches de son amante, se pressant une dernière fois en elle, sa hampe pulsant dans la fournaise de son intimité. Il y avait trop longtemps qu’il n’avait pas ressenti ce sentiment de plénitude, et pourtant il ne parvint pas à en profiter comme il l’aurait aimé.

Toujours en elle pour ne pas la perdre, il se pencha pour embrasser sa nuque, son épaule, le palpitant battant d’amertume.

« Je pars en France demain, lâcha-t-il la voix presque tremblante, le ton saumâtre. Viens passer le week-end avec moi à Paris. »

Le Serbe se retira finalement, remontant dans un même mouvement ses vêtements. Il noua un bras autour de la taille fine de l’Italienne, appuyant son torse dans son dos. Il ajouta avec plus de douceur, refoulant l'aigreur :

« Quatre jours, trois nuits. Rien que nous. »
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Dim 29 Sep - 20:28

  Par-delà le désir, le plaisir qui se répondent pour enfler de concert dans le creux de ses reins, l'Italienne n'est pas dupe des regards qui échouent sur sa poitrine marquée. Une infime partie d'elle, représentée par son ego blessé sans doute, ne peut s'empêcher d'en ressentir une mince satisfaction. N'est-ce pas là justice, enfin, pour toutes les fois où il lui a imposé de le voir au bras d'une autre ? Pour toutes les fois où, clouée sous ses coups de reins, il lui a fallu supporter la vision de suçons violacés sur sa gorge, de griffures sur ses épaules ? Il a, chaque fois, pris du plaisir entre les cuisses de ces autres. Sans doute a-t-il murmuré leur nom au sommet de l'extase, embrassé leur gorge frémissante avant de se déprendre d'elles, peut-être même s'est-il réveillé à leurs côtés, quand il n'a jamais su le faire avec Margherita. Les stigmates laissées par Vadim sur sa peau ne sont que les preuves, tangibles et honteuses, de l'humiliation et de la douleur qui est la sienne depuis dix ans. Et comme pour la punir de ne savoir s'échapper de cette prison, il lui a imposé l'image, nette, du passage de ces autres sur sa peau. 

Alors sa gorge se noue, son cœur se serre quand il se déprend d'elle pour la faire descendre du bureau, la tourner dos à lui parce qu'il n'est pas capable d'affronter les marques avec lesquelles elle est pourtant obligée de vivre. Et l'espace d'un instant fugace, les gestes du slave se superposent à ceux du Russe. Ils ne sont pas empreints de violence, mais ils transpirent le même ressentiment, le même empressement qui soudain relègue le plaisir féminin au second plan. Elle n'y aurait pourtant pas fait attention, s'il n'avait voulu changer de position que pour s'enfoncer plus fort, plus loin en elle. Mais son geste n'est lié qu'au dégoût qu'il ressent, à la jalousie qui le mord sans doute, et l'Italienne ne peut s'empêcher de se sentir soudain comme un objet. Utilisée, manipulée pour ne surtout pas être vue. 

Son plaisir, son désir retombent tel un soufflé, écrasés sous le poids de l'humiliation qu'elle aurait préféré oublier, anéantis par la présence de Vadim qui, même absent, parvient à faire planer son aura au-dessus de leurs têtes. Lui revient à l'esprit l'évidence qu'elle n'a jamais été libre, et que même les parenthèses heureuses qu'elle a pu vivre entre les bras du Serbe ne dépendaient que du bon vouloir de ce dernier. Il pourrait, d'un claquement de doigts, d'un secret murmuré aux bonnes personnes, détruire sa vie comme on détruit un château de cartes. Et les mots assénés chez elle, ou à l'hôpital, pour marquer cette évidence, résonnent encore dans son crâne. Au moins dans cette position ne pouvait-il pas voir son visage déconfit pâlir, l'envie déserter ses traits. 

Il ne faut au brun que quelques coups de reins supplémentaires pour venir entre ses cuisses, et l'Italienne retient son souffle, les yeux clos, jusqu'à ce qu'il glisse hors d'elle, inévitablement rattrapé par les lois de la gravité. Alors seulement les mots qui s'échappent des lippes masculines se décident à faire sens dans son esprit. Elle cligne des yeux, déstabilisée par l'incohérence ridicule de la situation, la dissonance criante entre ses propres émotions et celles de son amant. Elle se redresse, pose une main sur le bras de Camenko qu'elle voudrait ôter de son ventre, sans y parvenir. 

« Je ne peux pas faire ça... Encore moins en ce moment. » 

Vadim étant à Sarajevo, rien ne serait plus dangereux que de quitter la ville maintenant. Pourtant, quelques minutes auparavant encore, elle aurait pris le risque sans l'ombre d'une hésitation, trop empressée d'avoir une chance de le retrouver. Un week-end ensemble, c'est une proposition inespérée, surtout de la part du slave, toujours si prudent. Seulement de ça non plus, elle n'a plus envie maintenant. 
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Lun 30 Sep - 16:19



Il avait besoin de la retrouver sans que rien n'entrave leurs gestes ou leurs paroles. De lui offrir des nuits entières pour rattraper le temps qui leur manquait constamment et ne lui paraissait jamais plus injuste que dans leur relation inachevée. Le désir criant de lui laisser entrevoir un aperçu de ce qu'ils pouvaient avoir, mais surtout de ce qu'ils pourraient être, lui mordait les trapèzes. Égoïstement, dans un réflexe affreusement masculin guidé par sa seule fierté, Camenko voulait lui donner un avant-goût d'une vie sans Vadim Bukovski pour les clouer tous deux au sol. Était-ce trop demandé que de pouvoir apprécier ce qu'un couple normal s'accordait plusieurs fois l'an pour fuir le quotidien ou la fatigue ? Le brun en avait lentement assez de courir, de serpenter pour éviter les regards indiscrets, de se cacher en permanence, de mentir sur ses envies, d'avoir à tendre des regards glacés à l'Italienne pour ne pas trahir le feu qui le consumait chaque fois qu'il la voyait. Il voulait plus. Plus que ce qu'ils s'autorisaient pour le moment.

Le contact des doigts féminins sur son bras fut froid. Quand bien même elle était contre lui, Camenko avait l'impression de la perdre. Ce n'était pas la première fois, ce ne serait certainement pas la dernière. La sensation désagréable de la sentir s'éloigner était constante dans leur liaison. Plus ils avançaient, plus la distance entre eux se creusait. Il avait cru changer les choses en Croatie, quand il avait murmuré contre son cœur toutes ces belles promesses qu'il était incapable de tenir en parfait roi du mensonge.

« Je ne peux pas faire ça... Encore moins en ce moment. »

La douche froide surprit tant son âme qu'elle fit un bond en lui. Le Serbe lâcha son amante, ses pensées se fracassant les unes aux autres. Il avait espéré, peut-être prématurément, qu'elle accepte, tout comme il l'avait fait un mois plus tôt quand elle avait réclamé une nuit en sa compagnie.

Camenko se détourna pour ne pas lui imposer la lassitude et la rancœur qu'il n'avait pas envie de dissimuler, filant vers les vêtements au sol qu'il ramassa dans un craquement d'articulations. Il posa ceux de l'Italienne sur le bureau pour qu'elle puisse se rhabiller s'il lui venait l'envie de s'en aller comme elle le faisait chaque fois après qu'ils aient couché ensemble. Le trentenaire, en attendant, se rhabilla. La déception lui brûlait la peau, et il n'avait pas envie de s'exposer davantage à sa morsure en restant à demi-nu.

« S'il reste durant six mois on arrêtera simplement de se voir ? Et on reprendra à son départ, c'est ça ? »

Fonctionneraient-ils ainsi à présent ? Fallait-il éviter l'autre durant des semaines, s'imposer sa présence au bras de quelqu'un durant une soirée, menacer de mettre un terme à leur liaison, tout ça pour tenter de vaines réconciliations dans une baise rapide et sans réel plaisir ? Son esprit ne réagissait pas de la même manière que son corps, et il s'était attelé à effacer immédiatement la dose d'endorphines que le sexe avait diffusé dans ses veines.

Camenko passa une main dans ses cheveux désordonnés. Il tourna en rond une seconde avant de fouiller ses poches à la recherche d'une dose de nicotine salvatrice. Lui qui ne fumait d'ordinaire pas à l'intérieur, encore moins dans son propre bureau, ressentait plus que jamais le besoin d'effacer à grands renforts de tabac brûlé le goût âcre et métallique de l'amertume qui lui restait sur la langue. Celui de Margherita, si cher à son cœur, n'avait pas tenu sur ses lèvres cette fois-ci. Il n'aurait pas besoin d'autres lippes pour l'oublier, le faire disparaître honteusement par peur qu'on découvre leur petit secret.
Le brun s'approcha de l'un des fauteuils disposés de l'autre côté de la pièce pour s'y laisser choir. Le contact des coussins molletonnés dans son dos, habituellement agréables après plusieurs heures sur sa chaise de bureau, ne suffit pas à le détendre. Il claqua son zippo et le fit disparaître dans son pantalon après avoir allumé sa cigarette. La fumée, à défaut de soulager le poids dans sa poitrine, ne fit qu'engluer un peu plus ses poumons.

Il releva le nez vers Maggy, la dévisagea de haut en bas, s'attardant sur son visage qui lui parut fermé, sur son regard qu'il ne fut pas sûr d'apprécier. Il ne lui en voulait pas. Il n'y avait rien à reprocher à la conduite de l'Italienne. Mais au-delà de l'amertume, au-delà de la colère qu'il dirigeait contre le monde entier, contre lui-même, mais certainement pas contre elle, il n'en restait pas moins écœuré. Parce qu'il avait cru que. Il avait cru trop de choses. Il l'avait cru elle quand elle disait leur laisser une chance. En fin de compte, elle n'avait dit ces mots que pour le faire taire et l'appaiser. Elle ne les avait pas pensés.

Le Serbe écarta les mains en signe d'impuissance et d'incompréhension.

« Qu'est-ce que tu fais là dans ce cas ? Pourquoi est-ce que tu es venue si ce n'est pas le moment ? Pour me dire qu'on arrêtait ? Tu aurais pu éviter le déplacement, ça m'aurait fait d'autant plus mal, et tu n'aurais pas attiré l'attention sur toi. Il ponctua son sermon d'une bouffée de cancer. Tu prends le risque de venir seule dans mon bureau, avec ton mari en ville, mais tu refuses un week-end dans un autre pays, où personne ne nous connaît, où personne n'aura l'idée de se demander si l'alliance que tu portes te lie à un autre, où personne n'en a rien à faire de savoir ce qu'on fait ensemble ? Il secoua la tête, un soupir franchissant la barrière de ses lèvres. Tu m'en veux quand je reste en retrait pour ne pas envenimer la situation, tu me demandes d'être plus présent, moins froid, moins distant, moins moi, d'être seul pour ne pas te punir, d'être avec toi, de me réveiller à tes côtés, de faire ma vie avec une autre, de ne pas t'attendre, de ne pas me faire tuer, … Maggy, j'en ai vu défiler des gens impossible à comprendre, mais je t'assure que tu me donnes plus de fil à retordre que tous les autres réunis. Même Mirko est plus simple à percer que toi, c'est dire. »
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Ven 4 Oct - 11:33

  Le froid qui s'est emparé d'elle aux gestes mécaniques, presque hargneux du brun, ne la quittera plus aujourd'hui, elle le sait. Ce ne sont certainement pas les bras de Vadim qui l'aideront à se sentir mieux, et à dire vrai l'Italienne se sent surtout idiote d'avoir pensé qu'elle trouverait le moindre réconfort dans les bras d'un homme. Trente-six années passées à ne compter que sur elle-même ne devraient pas être balayées par le seul regard d'un serbe aux mains un peu trop chaudes. Alors elle tente de se ressaisir, comme elle aurait déjà dû le faire, de rattraper le coup alors qu'elle n'aurait pas du céder à l'appel du slave, à l'attraction qu'a sa peau sur la sienne. Pourtant elle réalise, à cette seconde précise, qu'ils ne pourraient pas être plus éloignés qu'ils le sont maintenant. La proposition de Camenko semble tombée de nulle part, à des kilomètres du ressenti de la brune qui n'aspirait quelques secondes plus tôt qu'à s'éloigner de lui. Peut-être a-t-il senti son malaise. Serait-ce une tentative désespérée de rattraper le coup ?

Elle avise, amère, les vêtements qu'il pose sur le bureau pour l'inciter à se rhabiller, sans un mot, comme on incite une pute à récupérer ses affaires, une amante d'un soir à partir plus vite pour ne pas laisser son odeur sur les draps. Replaçant sur ses traits un masque impassible, la noiraude s'empare des fringues pour les remettre à la hâte, couvrant la peau marquée qu'il n'a pas supporté de voir. La répartie, ridicule, du brun, lui tire un soupir agacé, et elle claque sa langue contre son palais en secouant la tête.

« On n'est pas en train de se voir, là ? Il y a une différence entre se voir et partir en vacances ensemble ! »

Il devrait comprendre pourtant, mieux que personne, la dangerosité de sa proposition, et son incohérence au vu de la situation. N'a-t-il pas dit lui-même que Mirko savait pour eux ? Les soupçons sont déjà suffisamment grands sur leur relation pour ne pas tenter le Diable avec une nouvelle sortie du pays. Celle de la dernière fois était inconsidérée, mais surtout elle était moins risquée parce que Vadim n'était pas à Sarajevo, et après avoir envoyé sa femme aux urgences il avait plutôt intérêt à rester discret.

Baissée pour remettre ses chaussures, elle fronce les sourcils en le voyant prendre place dans son fauteuil, creusant encore un peu la distance entre eux. Elle pourrait prendre place sur ses genoux, mais sans doute ne se sentirait-elle pas différente d'une secrétaire minaudant pour les faveurs de son patron. Là, elle a simplement l'impression qu'il reprend sa place d'homme politique, la rejetant au rang d'étrangère. Il serai sans doute temps d'admettre que c'est ce qu'ils sont l'un pour l'autre, des étrangers. Et le laïus dont il la gratifie n'en est que plus dénué de sens encore.

« Bon sang mais de quoi tu parles ? Tu mélanges tout ! Oui, je suis venue te dire qu'on arrêtait, tu le sais puisque je l'ai dit, et désolée si j'estime qu'on méritait mieux qu'une rupture par téléphone, enfin pour rompre encore faudrait-il estimer qu'on est quelque chose, tous les deux. » Elle chasse cette idée d'un geste de la main. « Je prends le risque de venir te voir, en revanche mon mari n'est là que quelques semaines par an, tu devrais comprendre que me barrer dans un autre pays durant l'un de ses rares passages en ville attirerait forcément l'attention ! Tu me demandes de rester à distance et de disparaître de ta vie quand tu as des choses à régler, mais tu n'es pas foutu d'admettre que je ne peux pas quitter la ville quand Vadim s'y trouve ? T'as pas un peu l'impression de te foutre de ma gueule ? »

Son ton est monté d'un cran, et si elle ne parle pas beaucoup plus fort, pour ne pas attirer l'attention, la colère perce à présent très clairement dans sa voix.

« C'est moi, qui suis difficile à comprendre ? Quand tu ne supportes pas de me savoir avec un autre, même quand tu sais pertinemment que je n'ai pas le choix, mais que tu m'imposes les dizaines de conquêtes que tu te tapes tous les mois ? Quand tu me demandes de rester en retrait, de ne pas te voir durant des semaines parce que ce n'est pas le moment, mais que tu réclames un week-end entier alors que la personne même dont on veut se cacher est chez moi ? »

La conclusion amère, douloureuse, s'impose à nouveau à son esprit, la même que celle énoncée quelques instants plus tôt, pour des raisons différentes. Seulement à la seconde où elle s'apprête à l'énoncer, des coups retentissent contre la porte du bureau. Sourcils froncés, visage fermé, Margherita se retourne, lance un bref regard à Camenko, et pose sa main sur la poignée. Elle s'est rhabillée, et il ne faut que quelques secondes au slave pour remettre en ordre son bureau dérangé par leurs ébats. La porte s'ouvre sur un lieutenant Tigrovi, visiblement surpris de la trouver là, mais aux éclairs que lance le regard de la brune, il est impossible d'imaginer qu'ils étaient en train de s'embrasser quelques minutes plus tôt. L'air est chargé d'une tension électrique palpable, mais cette dernière n'a rien de charnel.
Camenko Drazavic
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Re: Is it better to burn out than to fade away ? || Camenggy Ven 4 Oct - 16:44



Il avait beau tenter de son mieux pour saisir la manière dont pensait Margherita, elle lui paraissait chaque fois plus opaque, impossible à percer, impossible à cerner. Camenko s’était rassuré jusqu’alors en se disant qu’il la comprenait mieux lorsqu’elle était dans ses bras, qu’ils arrivaient à s’accorder l’un contre l’autre, comme si le contact physique pouvait éclaircir tout ce que leurs lèvres refusaient obstinément de dévoiler. Mais cette certitude venait de s’effacer. Lui qui crevait toujours de froid quand elle s’éloignait s’était senti glacé, même en elle. Il n’était plus certain de pouvoir se débarrasser de cette sensation immonde à présent.

Était-ce qu’il avait passé trop de temps loin de son amante ? Était-ce Leonella qui avait creusé davantage, et bien malgré elle, le fossé entre eux ? Ou bien la jalousie qui étouffait Camenko obstruait à présent tant sa trachée qu’il n’était même plus en mesure d’apprécier correctement la présence de l’Italienne ? Il ne pouvait s’empêcher de voir les marques possessives que Vadim avait gravées sur sa peau ; et même lorsqu’elle se rhabilla, il crut voir le tissu de ses vêtements se creuser aux endroits marqués par le Russe. Le trentenaire réprima un frisson de dégoût qui ne fit qu’amplifier son mal-être et la déchirure entre eux.

« Bon sang mais de quoi tu parles ? Tu mélanges tout ! Oui, je suis venue te dire qu'on arrêtait, tu le sais puisque je l'ai dit, et désolée si j'estime qu'on méritait mieux qu'une rupture par téléphone, enfin pour rompre encore faudrait-il estimer qu'on est quelque chose, tous les deux. »

Camenko releva vers son amante un regard noir. Ils ne se comprenaient pas, s’entendaient sans s’écouter, c’était certain, mais qu’elle persiste à remettre la nature de leur relation en cause était plus douloureux que tout ce qu’elle pouvait dire. Et s’il ne pouvait la blâmer pour les erreurs qu’il commettait seul, il avait en revanche le droit de lui en vouloir tout son saoul de passer son temps à ruer de coups une liaison qui étouffait déjà, le nez dans la poussière.

« Je prends le risque de venir te voir, en revanche mon mari n'est là que quelques semaines par an, tu devrais comprendre que me barrer dans un autre pays durant l'un de ses rares passages en ville attirerait forcément l'attention ! Tu me demandes de rester à distance et de disparaître de ta vie quand tu as des choses à régler, mais tu n'es pas foutu d'admettre que je ne peux pas quitter la ville quand Vadim s'y trouve ? T'as pas un peu l'impression de te foutre de ma gueule ? »

Ils ne voulaient pas la même chose. L’évidence lui sauta aux yeux. Camenko n’était même pas certain, à bien y réfléchir, de ce qu’il attendait de cette relation, ce qu’il voulait réellement si ce n’était elle toute entière. Elle, à lui, à lui seul. Sans alliance pour l’empêcher de l’attraper par la taille et la serrer contre lui, sans attache à un homme bien trop violent pour le repousser chaque fois. Mais il sentait en revanche l’écart entre ses souhaits et ceux de la jeune femme. S'il aurait dû s'en sentir affligé, ce ne fut que la rage qui revint dans ses veines.

« Attends, c’est toi qui me dit ça, rétorqua-t-il sèchement. »

Son interlocutrice ne lui laissa cependant pas le temps de la contredire. Déjà elle s’emportait, son accent italien transperçant un peu plus dans sa voix. Il lui revenait avec un naturel déconcertant chaque fois qu’un sentiment trop fort l’animait. S’il l’avait trouvé simplement charmant aux premiers balbutiements de leur histoire, il l’entendait criard à présent, d’autant qu’il l’associait de plus en plus aux colères méditerranéennes qu’il ne savait plus éviter depuis deux mois.

« C'est moi, qui suis difficile à comprendre ? Quand tu ne supportes pas de me savoir avec un autre, même quand tu sais pertinemment que je n'ai pas le choix, mais que tu m'imposes les dizaines de conquêtes que tu te tapes tous les mois ? Quand tu me demandes de rester en retrait, de ne pas te voir durant des semaines parce que ce n'est pas le moment, mais que tu réclames un week-end entier alors que la personne même dont on veut se cacher est chez moi ? »

Moins amer qu’à cet instant précis, Camenko aurait certainement été en mesure de reconnaître ses torts. S’il n’avait eu tant de fierté, il aurait accordé à l’Italienne les maux dont elle l’accusait. Mais ses lèvres restèrent closes, pincées en réalité pour ravaler les propos venimeux qui lui traversaient l’esprit et qu’il s’était juré de garder pour lui depuis qu’il avait manqué la perdre en s’exprimant sans réfléchir.
Maggy avait frappé plus que touché les cordes sensibles de son amant. Il ne pouvait lui reprocher d’être mariée, mais elle avait le droit, en revanche, de pointer du doigt son comportement de célibataire. Camenko n’avait rien changé à son fonctionnement en dix mois d’une relation en pointillés avec son interlocutrice. Il avait persévéré dans ses travers et ses conquêtes pour ne pas attirer l’attention sur un quelconque changement chez lui quand il aurait pu freiner, faire preuve de plus de discrétion pour ne pas lancer au visage de la brune qu’il pouvait pleinement profiter de la vie quand elle était pieds et poings liés, à lutter pour ne pas se noyer dans un mariage immonde qu’elle supportait sans doute moins bien qu’en novembre dernier, quand il n’était pas encore entré dans sa vie. Il ne pouvait cependant lui donner raison. Pas maintenant en tous cas.

Les yeux verts de l’Italienne crachaient ce que ses lippes n’étaient pas assez rapides pour dicter, et Camenko s’attendit à ce qu’une pluie d’acide batte son visage quand des coups contre la porte du bureau les sortirent de la guerre qui s’annonçait. Le cœur du trentenaire se noua de surprise. Pris d’un rien de panique, il inspecta la tenue de Maggy, remit de l’ordre dans ses cheveux et sur son bureau, priant pour que la personne qui venait le déranger ne serait pas suffisamment perspicace pour comprendre ce qu’il venait de se passer. A en juger l’ambiance lourde et pesante qui régnait entre eux, il doutait cependant qu’on puisse croire une seule seconde qu’il la suppliait, un instant plus tôt, de lui laisser encore une chance.

L’Italienne lui lança un regard terne qui acheva de réveiller toute la colère et la hargne qu’il avait essayé d’enterrer en l’embrassant. Elle sortit sans lui adresser le moindre mot, bousculant presque Ivanovic qui ne s’attendait visiblement pas à croiser l’un des lieutenants de la Bratva. Camenko n’aurait pas pu lui courir après, même sans que rien ne les interrompe. Ou plutôt, il n’aurait pas pris le risque. Ç’avait déjà été trop demandé que de la faire venir ici. Il ne pouvait pas s’oublier au point de la poursuivre dans les couloirs pour lui demander d’entendre raison.

L’odeur de tabac que répandait la cigarette à moitié consumée sur Serbe avait effacé celle du sexe. Le Tigrovi, quand il referma derrière lui, ne fit pas la moindre réflexion sur l’éventuel lien adultère qui raccrochait son supérieur à l’Italienne. Il ne se priva pas, cependant, d’une remarque déplacée que Camenko lui fit ravaler immédiatement, masquant la colère personnelle derrière une excuse risible de respect entre organisations supposées alliées.

Il dut se faire violence durant plusieurs longues minutes pour paraître moins à cran qu’il ne l’était réellement. Son masque d’impassibilité tombé ne laissait place qu’à celui des mauvais jours qu’il revêtait depuis qu’on avait annoncé la disparition de Slavenko. Ce ne fut que lorsqu’Ivanovic s’en alla qu’il put à nouveau respirer pleinement. Cependant ses poumons encore gorgés de hargne s'emplissaient lentement de déception et de regret, et il lui sembla peiner à nouveau. Le Slave s’apaisa sur le chemin du retour et, lorsqu’il fut chez lui, attrapa son téléphone en espérant que Maggy se serait elle aussi calmée.
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