Dive or run, and I'm running | Slavina

J'ai un léger rire amoureux, comblé "c'est que tu as des arguments très convaincants srce moje..." Je veux bien me laisser convaincre mille fois de cette façon d'autant qu'en vérité, ça ne m'a pas coûté grand chose de lui donner ces informations et contacts. Et je sais qu'elle sait très bien que je lui aurais tout donner pour rien. Ce n'est qu'un jeu amoureux mais qui me fait fondre d'amour et de tendresse pour ma diablesse de femme d'affaires.

Je suis surpris qu'elle me parle du nom du club mais ses remerciements me touchent bien plus que je ne saurais dire. Ma gorge se noue à son baiser langoureux dans lequel elle me vole une nouvel fois mon âme et mon cœur. Je n'ai changé le nom que pour elle. Je n'ai rien dit par fierté, mais celle-ci éclate quand elle prend mp, visage dans ses mains. Je réponds à son baiser avec passion. Je chuchote contre sa bouche avec cet air trop enfantin pour un type comme moi "ça te faisait de la peine...Je ne veux pas que tu ais de la peine." J'ai digéré tout ce qu'elle m'a dit, tout ce qu'elle a pu me reprocher, mais surtout toute sa souffrance que je n'ai jamais voulu provoquer. Mon amour pour Nina est vrai, et si je suis maladroit, défaillant ou con tout simplement, je veux pourtant essayer de m'améliorer. Je voudrais qu'on arrive à cet idéal de famille heureuse qui souvent nous semble inaccessible. Je frotte mon nez à celui de Nina dans un geste câlin et tendre. J'explique à demi-mots soufflés bas "tu peux venir ici quand tu veux srce... Sonja n'est plus là. C'est Macha qui s'occupe de tout. Et ça te plait comme nom ? L'Elektro ?"

Aborder ce genre de sujets est toujours délicat. Le risque qu'il s'emporte, qu'on se comprenne mal, qu'on finisse par se déchirer, n'est jamais bien loin, et je sais qu'on a tous deux l'impression, trop souvent, de marcher sur des œufs. Alors l'appréhension que je ressentais à faire cette constatation à voix haute s'évapore, quand il me rend mon baiser, se pressant plus ardemment contre moi, y ajoutant ces explications qui me déchirent la poitrine. « Tu n'as pas idée de ce que ça représente pour moi... » J'ai bien conscience que nous étions séparés, lorsqu'il a nommé le Pussynight en l'honneur de Legence, mais avec tout ce qu'il s'est passé récemment, je ne supportais plus les lieux, et je suis soulagée qu'il en ait enfin pris conscience... Mais surtout, qu'il se soit enfin décidé à agir.

Je cille pourtant un peu plus fort, plus surprise encore je crois de la seconde décision que de la première. Il m'a toujours répété que Sonja était une amie, me faisant comprendre que je n'avais pas mon mot à dire sur sa présence dans sa vie, comme il le faisait pour Legence ou pour Eden par exemple. Dangereusement, mon regard s'embue de larmes, qui cette fois roulent sur mes joues, tant l'émotion me prend à la gorge. Je hoche la tête, d'abord silencieuse avant de parvenir à murmurer d'une voix étranglée. « L'Elektro, c'est très bien... »

Au contraire, j'ai une pleine conscience de ce que ça représente pour elle. Si j'avais pensé que c'était simplement un caprice, je n'aurais pas cédé comme ça. J'ai fini par réalisé qu'elle avait besoin d'assurances non pas verbales, mais bel et bien réelles. Des actes plutôt que des paroles. Pourtant, je n'ai pas pu me résoudre à lui dire. Outre ma fierté mal placée, j'avais peur que ce soit mal perçu si je le lui disais. Je ne voulais pas qu'elle voit ça comme une fanfaronnade ou au contraire comme si je m'offrais le beau rôle. Ça n'a rien à voir. J'ai juste essayé de rectifier le tir.

Je ne suis pas fier de ce que j'ai fais. Supprimer le téléphone de Legence de mon portable, et surtout renvoyer Sonja à Banja Luka. Cette pauvre fille n'avait rien fait de mal et depuis le retour de Nina, je n'ai jamais voulu coucher avec elle et je n'ai jamais eu de vue sur elle. Mais elle paye pour la tranquillité d'esprit de Nina. Mon sens de la loyauté en a pris un sacré coup dans l'aile depuis que j'ai tué mon père et je suis encore mal à l'aise avec ces changements chez moi. Mais je sais qu'aujourd'hui ma famille doit passer avant tout. Ma femme, mon fils, et mon frère. Mon cercle s'est drastiquement réduit et c'est à eux seuls que va ma loyauté. les larmes de Nina m'inquiètent et m'émeuvent tout à la fois. Je ne les comprends pas toujours ces larmes. J'essuie une joue du revers du pouce. "Ne pleure pas srce..."

J'embrasse gentiment la joue de Nina en lui chatouillant le cou avant de venir reposer ma main sur son ventre chaud. "J'ai eu du mal à trouver un nom...je ne suis pas très doué pour ça. On a fait quelques travaux pour le remettre à neuf aussi. Tu n'as pas du voir en traversant, c'est surtout les lumières de la boite, la peinture...le bar." Il est plus facile de me focaliser sur les détails pratiques, l'aspect physique des choses que de parler du côté émotionnel du changement, ou de ses raisons. Ma main qui caresse son ventre, se fige un peu plus bas sur le tissu de la jupe encore entortillée à sa taille. J'appuie un long baiser sur le cou de Nina. "Tu veux aller voir Macha maintenant ?"

Slavenko a passé beaucoup de temps à minimiser tout ce que je pouvais ressentir, jugeant mes réactions exagérées sans la moindre objectivité... Parce qu'en réalité, je suis convaincue que si les rôles avaient été inversés, il serait devenu fou. Jusque là, jamais je ne lui ai demandé de rayer qui que ce soit de sa vie, pas même Eden après qu'il m'ait pourtant avoué avoir, là encore, failli fauter. Depuis que nous nous sommes rencontrés, j'ai fini par perdre le compte des erreurs commises, et j'ai accepté de sa part plus qu'il est humainement possible d'encaisser, je crois. L'ultimatum n'est tombé que parce qu'il était désormais devenu vital, notre mariage déjà fragile n'aurait pas survécu. Les belles paroles n'ont en effet plus le moindre poids, parce qu'il rompt ses promesses aussi facilement qu'il les fait. Il a étiolé ma confiance en lui, fil par fil, et j'ai besoin d'actes et de preuves à présent, pour la lui accorder à nouveau. Seulement, si je suis tout à fait honnête... Je ne m'attendais pas à en avoir, c'est ce qui explique mon trouble.

Doucement, je secoue la tête, frottant ma joue contre ses doigts tandis qu'il essuie les larmes d'émotion qui m'échappent. Je ne cherche pas à les justifier, à les expliquer, certaines choses ne se disent pas, je crois. Je confesse dans un souffle. « Non, je n'ai pas fait attention, excuse-moi... Je te cherchais. » Et j'étais sincèrement impatiente de le retrouver. « Mais tu me montreras. » Si sa proposition me touche, je secoue néanmoins la tête à nouveau, en revenant enfouir mon visage dans le creux de son cou. « J'aimerais bien... Mais laisse-moi rester là encore un peu...  Molim te. » Je me sens bien, dans ses bras, contre son torse chaud, son souffle brûlant ma peau, et je ne me sens pas encore le courage d'y renoncer. 

 "Je te montrerais mais c'est normal si tu n'as rien remarqué, ce ne sont pas des gros changements, je ne voulais pas non plus tout chambouler en une fois." Les Tigrovi ont besoin de certains points de repères, des piliers dans leur vie et la boite avec les filles qui vont avec en est un. C'est le lieu où ils décompressent après avoir risqué leur vie pour le Klan. C'est important. La fermeture a été justifiée par les travaux et le deuil et a duré un bon mois. Il a aussi été dit que c'était pour éviter les attaques externes dans cette période fragile de passation.

Je souris parce que si je suis pourtant bien occupé au boulot, je n'ai pas envie d'écourter ce moment avec Nina. "Bon choix zlato." Je la soulève dans mes bras pour l'emmener dans la chambre. D'une taille raisonnable, son grand lit est plus confortable que le vieux canapé. empreinte de mon corps marque encore le dessus de la couette. Je m'octroie parfois une sieste quand la nuit est trop longue au boulot, ou dans l'après-midi pour recharger mes batteries entre deux problèmes à gérer. La pièce est devenue impersonnelle comme je les affectionne. J'ai rangé toutes les affaires de mon père, et il ne reste rien de son passage ici, ni cadre, ni objet intime. Seul un paquet de clopes de la marque que je fume préférentiellement traine avec son cendrier et son briquet en plastique jaune. la pièce sent d'ailleurs un peu le tabac bien que je l'aère régulièrement. Un coffre fort massif occupe tout un coin.

Je dépose Nina sur le lit avant de la surplomber pour l'embrasser brièvement. Comme souvent après l'amour, j'ai envie de sa peau contre la mienne et les vêtements sont source de frustration. J'ôte mon pull et mon tee-shirt débraillés avant d'ôter tout à fait le chemisier de Nina, en parsemant sa peau de baisers. Nina me rend fou avec sa peau de lait immaculée "Tu as un peu de temps non ? Les négociations auraient du durer bien plus longtemps ..."

L'idée qu'il puisse refuser me traverse brièvement l'esprit, il semblait occupé quand je suis arrivée au QG et à dire vrai, je crois qu'il est surbooké en ce moment... Un peu comme je le suis. On tente tous deux d'empêcher nos activités de se casser complètement la figure, bien que les enjeux ne soient pas les mêmes, et il est déjà miraculeux que nous arrivions à passer du temps ensemble. Je crois que c'est Tomas qui nous sauve, aucun de nous deux n'est prêt à renoncer au fait de passer du temps avec lui, et ça nous amène donc inexorablement à passer du temps l'un avec l'autre. 

Je suis cela dit soulagée qu'il accepte, et je souris, émerveillée qu'il me soulève dans ses bras comme il le faisait autrefois, pour m'emporter dans la chambre. Le fait que nous soyons dans l'appartement de Jelenko me perturbe tout de même quelques secondes, juste le temps pour Slavenko de nous débarrasser de nos vêtements respectifs. Ses baisers brûlants me font frémir, vibrer de ce désir sans cesse renouvelé, et je plonge à nouveau mes mains dans ses cheveux en attirant son corps vers le mien un instant. « Mmh, c'est vrai, beaucoup plus longtemps... » Doucement, j'écarte les cuisses, pour enrouler mes jambes autour de ses hanches, me cambrant lascivement. « Je crois que j'ai bien mérité que tu prennes un peu soin de moi, pourtant... »

Quant à moi, le lieu et le moment me donne l'illusion qu'on est revenu en arrière, quand nous n'étions pas des parents occupés et que mon temps se partageait entre le taf et Nina. Il nous arrivait régulièrement de faire l'école buissonnière pour traîner au pieu. J'ai du inventer un nombre incalculable d'excuses auprès d'Ivo quand nous étions à NY. Je retrouve ce sentiment de temps volé à d'autres pour nous l'octroyer.

J'ai un rire à son air de chatte exigeante, ce petit air de princesse qui me fait fondre systématiquement. "humm tu as raison. Mais laisse moi enlever ta jupe d'abord." Je défais le reste de nos vêtements avant qu'elle ne vienne s'enrouler à nouveau autour de moi. D'un geste possessif, je flatte les cuisses et les jambes de Nina, prenant le temps de l'admirer dans sa nudité lascive qui m'attire inexorablement. J'aime tout d'elle, absolument tout : ses seins fondants taillés pour mes paumes, son ventre doux à la chair crémeuse, les courbes de ses épaules, sa taille menue et son allure féline, et par dessus tout ce petit air propriétaire dont elle me regarde, attendant que je lui obéisse au doigt et à l’œil. Mon cœur s'emballe comme un torrent de montagne roulant des cailloux qui emportent tout sur leur passage. Je dévore Nina d'un regard amoureux qui l'enveloppe longuement alors que je pétris sa chair avec lenteur, m'en repaissant comme le tigre que je suis.

Je me penche pour venir humer nos odeurs mêlées sur son ventre et son sexe. Je la laisse me tirailler les cheveux, les mains agrippées dans les mèches les plus longues. J'aime quand elle fait ça. Je pose ma bouche sur la chair de sa cuisse, l'aspire jusqu'à faire un suçon rouge sur sa peau blanche. Sans hâte, j'attends patiemment qu'elle s'offre avant de m'aventure plus près dans un chemin de baisers et de coups de langue

Je balaie l'air de la main, l'air magnanime. « Fais donc. » Et plisse les lèvres pour ne pas rire. Je ne me souviens plus de la dernière fois que j'ai osé ainsi me montrer autoritaire avec lui, possessive, avec ces mines de princesse capricieuse pour lesquelles il me passe tout. Si je suis tout à fait honnête, ça fait de toute façon des mois que je n'ai plus été d'humeur joueuse, et à peu près tout aussi longtemps que je suis certaine d'avoir perdu tous les droits que je pensais avoir sur lui. J'essaie, maladroitement, de me les réapproprier peu à peu, de reconstruire ma confiance brisée en lui... Et je dois admettre que les découvertes du jour quant à ses récentes décisions m'y aident beaucoup.

Soulevant le bassin, je le laisse me débarrasser de l'ultime bout de tissu qui nous empêche de nous lier l'un à l'autre à nouveau. Une douce chaleur se diffuse déjà dans le creux de mon ventre, anticipation délicieuse des plaisirs à venir, dont les souvenirs ne se tarissent jamais tout à fait. Un instant je ferme les yeux, savourant pleinement le contact de sa bouche sur ma chair, frissonne en tirant plus fort sur ses cheveux quand il aspire la peau pour y imprimer son sceau. Il n'a guère besoin de plus pour que je me cambre dans un soupir, bassin tendu vers lui, invitation muette mais terriblement explicite. 

Sa main fine et blanche balaye l'air d'un air de princesse et je fonds, subjugué par son air capricieux, charmant. Elle se fait explicite dans sa posture et moi je ne me fais pas prier. J'obéis docilement à ses désirs qui sont aussi les miens. Rien ne me plait plus que de ces caresses où elle se donne sans hésitation. J'oublie mes obligations pour plonger une nouvel fois dans le plaisir qui scelle l'amour que je porte à Nina. Ma langue se fait doucement exploratrice sur ses chairs rendues plus sensibles par le premier l'orgasme. Je sais que dans ces cas là, je dois procéder avec plus de douceur, presque de la tendresse et j'aime bien ces seconds rounds auxquels on s'adonnait autrefois de façon quasi systématiques. Je prends plaisir à retrouver nos habitudes et nos marques pour panser nos blessures et combler le gouffre qu'il y a eu entre nous. Le plaisir y parvient toujours mieux que n'importe quels mots. Ça n'est pas nouveau, je suis plus doué avec son corps en me taisant qu'en cherchant à exprimer mes émotions.

Je goûte encore mon propre goût sur elle, qui se mêle à la sienne, saline et douce. J'entremêle des baisers doux à des glissements sur sa chair gonflée et mouillée, ma salive se mêlant à la cyprine. Je ne la fais pas languir mais je ne force pas du tout le rythme, la laissant profiter de la monter lente du plaisir, de ces moments délicieux où désir lutte avec plaisir, où on hésite à en vouloir plus ou à jouir tout de suite. Parfois je ralentis, murmurant un mot d'amour ou d'encouragement qu'elle devine plus qu'elle n'entend vraiment.

Quand l'orgasme la fauche, je me recule pour ne pas interférer dans les vagues qui la secouent. Je viens ensuite appuyer mon visage contre son ventre, mes mains autour de ses hanches pour humer son odeur et me repaître de l'amour qui a explosé dans ma poitrine au moment même où elle a lâché prise.