Playmobil, en avant les histoires ! - Slavina

Le courant l'éloigne de moi avant de le ramener vers ma peau, encore et encore. Sous le tissu du maillot de bain, les pointes de mes seins se sont dressées, durcies par le froid. Sa bouche fond sur ma poirine et j'imagine sa langue chaude enveloppant mes seins mouillés, cette seule image suffisant à me faire soupirer. Je suis comme souvent partagée entre le désir qu'il continue et l'envie de reprendre sa bouche qui me nargue pour y lier la mienne. Je le reprends d'une voix rauque. On pourra se baigner, moja dusa... Je crois que je t'attendrais dans la piscine, le soir, plutôt que dans le lit. C'est un rêve qui se réalise, ou même plutôt un fantasme tant je ne pensais pas avoir un jour droit à une telle vie, il aura fallu m'exiler à Sarajevo pour ça, sûr qu'à NY je n'aurais jamais eu les moyens d'une villa avec piscine ! Quel meilleur réveil que celui de ce matin, inaugurer la journée d'un plongeon ? Je ne pensais pas que notre nouvelle maison me plairait tant, mais depuis qu'on a fait les travaux je la trouve absolument parfaite, et j'imagine à merveille la vie de famille qu'on va pouvoir y mener. Un jardin immense, une piscine magnifique, isolés à la campagne et pourtant si proches de la ville...

Je gronde sous ses attouchements plus appuyés, ses paumes qui enveloppent mes fesses, ses doigts qui jouent avec la lisière du tissu. Je passe les mains sous son maillot en réponse, enveloppant ses fesses de la même manière dans un grognement appréciateur. Il est encore plus musclé ici qu'il ne l'était lorsqu'on s'est rencontrés à NY, son boulot est plus physique mais ses entrainements plus réguliers aussi. Le soleil qui a commencé à légèrement hâler sa peau avec le début des beaux jours fait ressortir ses muscles, et sur son ventre se dessinent divinement les abdominaux qui disparaissent peu à peu sur le mien. Mon premier réflexe serait de lui répondre que c'est de lui que j'ai envie et non pas d'un autre, mais je ne voudrais pas qu'il change d'avis. Je relève son visage, mordille ses lèvres doucement. T'as raison Slavenko, tu peux pas me laisser toute seule... Une semaine loin de lui, je n'ose même pas imaginer à quel point ça me rendrait folle. Tu pourras encore prendre quelques jours, tu crois...? Peut-être que ton père peut te trouver une mission sur NY... Histoire de faire d'une pierre deux coups, pour une fois.

"humm je sais bien que tu seras dans l'eau quand je rentrerais, tu es moja ribica." Nina est un poisson exotique qui se complaît dans l'eau chaude. Je ne doute pas qu'elle passera sa vie dans la piscine dès qu'elle en aura l'occasion. Moi, je n'aime l'eau que parce qu'elle s'y trouve. Comme les jacuzzi, ils n'ont d'intérêt que parce que Nina est dedans. "Et après le mariage, on s'occupera des travaux de l'étages et de ta baignoire." Step by step.

Je sursaute, surpris de son geste qui vient empaumer mes fesses. A ma propre réaction, j'ai un rire de loup silencieux avant de mordre juste un peu plus fort sa bouche puisqu'elle a voulu me priver de ses seins. Je soupire faussement désespéré. "Je sais, t'es déchaînée et j'peux pas te laisser, y a que moi qui te touche. Y a que moi qui te baise." Personne d'autre n'a droit à Nina. Je hausse un sourcil "Tu t'inquiètes ? T'en fais pas pour ça. Je t'ai dit que t'étais ma priorité et je lui ai dit aussi. Mais t'as raison, une mission à NY, ça pourrait être sympa..." Je n'aime pas l'inactivité, je m'ennuie très vite et attendre n'a jamais été mon fort surtout si je n'ai pas un objectif derrière.

A force d'agaceries mutuelles, j'ai envie d'elle mais j'ai l'avantage de l'eau froide qui a tendance à ralentir sévèrement non pas le désir mais simplement la manifestation de celui-ci, ce qui fait que je suis en position de force comparé à elle. Pourtant les mouvement des vagues combinés à ceux que je fais pour la ramener vers moi, frottant nos sexes par dessus le tissu me fait réagir gentiment et je commence à bander malgré le froid. L'idée de la baiser dans la mer me plait et surtout ce sentiment d'interdit à bafouer; c'est foutrement excitant de ne pas savoir si elle saura étouffer ses cris de plaisir. D'un autre coté jouer avec son désir me plait aussi. On pourrait rentrer à la maison et profiter de son état pour reprendre nos jeux. Après un long baiser appuyé, je choisis cette option. "Je crois que t'es assez pris le soleil pour qu'on rentre, tu crois pas ?"

J'ai du être sirène dans une autre vie, ou un animal aquatique bien moins glamour, mais je ne vois pas d'autres explications ! Je lui souris, bien plus confiante quant à la suite des événements que je ne l'étais au début de la grossesse. On a le temps pour ça, mon amour, le plus important c'est qu'on se marie. Pour la suite, le bébé est prévu en décembre, on aura le temps pour les travaux, regarde comme ils ont été rapides pour le rez-de-chaussée. Je sais que j'étais pressée au début, mais c'est surtout parce que j'étais terrifiée. Et sans doute cette peur refera-t-elle surface plus tard, mais pour l'heure j'ai surtout envie de profiter de notre vie à deux, tant qu'on est encore seuls. Je suis heureuse comme jamais de cet enfant à venir, mais depuis que les médecins m'ont certifié que tout allait bien se passer, je réalise à quel point il faut qu'on solidifie notre relation de couple avant d'envisager le reste. Ce week-end improvisé est d'ailleurs une occasion superbe de le faire. Et c'est notre baignoire, il me semble que tu aimes nos bains à deux autant que moi.

Le sursaut qui le secoue me fait rire à mon tour et je secoue la tête, amusée, avant qu'il ne fasse flamber le désir plus fort dans un baiser. En plus son affirmation grondante, possessive, fait brusquement rusher le sang dans mes veines. Je répète, la voix vibrante de ce désir de lui appartenir qui me fait trembler par sa puissance. Y a que toi. J'aimerais pouvoir assurer que l'inverse est vrai, j'aimerais avoir la certitude que personne ne le fait vibrer comme moi, mais je l'ai perdue il y a longtemps déjà et la seule chose que je sache faire est de tenter d'étouffer ces angoisses-là. Il m'assure une fois de plus que ses priorités ont changé et je sens mon cœur s'emballer une fois de plus. Mon regard sur lui, pourtant tourmenté de désir, s'adoucit. Je m'inquiète un peu, oui... C'est la première fois, depuis notre rencontre même, qu'il affirme que je suis sa priorité, et c'était loin d'être évident pour moi quand je l'ai rejoint à Sarajevo. Je crains beaucoup le retour de bâton, la dernière fois qu'il a voulu se positionner c'est quand je suis rentrée blessée, et il a fini par capituler et on s'est finalement vus encore moins qu'avant.

Mon corps s'est largement échauffé contre le sien, et étrangement mes envies de sexe brutal se sont diluées dans un besoin de calineries tendres. Je crois que c'est ce semblant de discussion, ou plutôt les craintes que ça éveillé en moi. Je fonds contre sa bouche, le souffle court, et je ne cherche pas à lutter quand il me propose de rentrer, je n'aurais jamais dû accepter de sortir ! On sait bien pourtant que la solitude est notre meilleure alliée le premier jour d'un voyage, on aurait dû attendre demain pour s'aventurer dehors. On devrait rentrer, oui... Je l'embrasse encore, soupire contre sa bouche parce que je vais devoir me déprendre de sa peau, et je dénoue mes jambes pour le libérer.

Je plisse le regard, à la fois amusé et perplexe. On m'a réellement changé ma femme. Jusqu'à il y a peu, elle était tellement angoissée par le moindre détail que j'ai tout mené de front jusqu'à ce que ça pète entre nous. Parce que je menais - forcé par les deadlines - notre planning d'une façon militaire qui occultait ses besoins non pas matériels mais émotionnels. "Oui ils ont été rapides c'est vrai." Parce que je passais tous les jours sur le chantier, parce que je les harcelais, parce que je payais bien aussi quand ils étaient en avance. J'ai mis les moyens en temps et en argent pour que tout soit prêt pour elle. "J'aime les bains avec toi, uniquement avec toi zlato..." Ce n'est pas la baignoire ou le bain qui me plaisent, c'est elle dans l'eau avec moi.

Je secoue la tête doucement, en caressant l'angle de sa mâchoire. Les pieds ancrés au sol, je suis notre stabilité dans l'eau mouvante. Je bécote tendrement sa bouche "ne t'inquiète pas srce" Avec notre dispute de l'autre jour, quand j'ai cru qu'elle partait, tout est devenu très clair dans ma tête. NINA s'est imprimée en lettres néons dans la nuit noire du désespoir. Il n'y a plus qu'elle et le bébé. Tout le reste - l'argent, le travail, les tigrovi - est accessoire. Je peux tout perdre sauf elle et le bébé. Je peux aller où elle voudra, faire ce qu'elle voudra, c'est tout ce qui importe.

On sort de l'eau et je donne mon tee-shirt à Nina pour qu'elle puisse s'essuyer avant de remettre sa robe. Je marche nus pieds le temps qu'ils sèchent et je remets mes chaussures juste avant d'aborder la côte qui nous ramènera à la maison. Je laisse Nina passer devant moi et les lunettes vissées sur le nez, je garde les yeux fixés sur le balancement de ses fesses. J'en profite pour fumer une petite clope, sachant bien qu'une fois à la maison, je serais trop occupé pour me soucier de ma dose de nicotine.

Je sais que j'ai toujours eu le goût du luxe, et que je suis anxieuse de nature. J'aime que les choses soient bien faites, aussi. Cela dit j'ai toujours pensé, et je le pense encore, que la seule chose qui importait réellement était qu'on soit ensemble, on pourrait vivre dans ce bungalow au bord du lac, j'en serais heureuse si on se voit aussi souvent que c'est le cas en ce moment. Je me fiche bien d'avoir une grande villa avec piscine si c'est pour y être seule. Je n'aspire à tout ça que parce que j'imagine ce qu'on pourra faire ensemble, Slavenko et moi. J'ai tenté, en achetant cet appartement à Brooklyn, de créer cet environnement luxueux que je pensais vouloir, mais il n'avait pour moi aucun attrait, jamais je ne me suis sentie si seule que là-bas, et j'étais finalement toujours fourrée chez les autres. Moi aussi, mon ange, je ne les aime qu'avec toi... Ou seule, je peux en profiter seule, mais définitivement pas avec un autre !

Je lis dans son regard la certitude que tout ira bien, et elle suffit à m'apaiser. Je lui souris, pose ma main sur la sienne en souriant. Je veux que tu sois bien... J'ai dit tout ce que j'avais à dire, vidé tout ce que j'avais sur le coeur et qui me rendait si triste depuis des semaines. Je suis soulagée, infiniment, qu'il ait accepté de m'écouter, qu'il ait su faire preuve d'assez d'empathie pour comprendre ce dont j'avais besoin. Mais je ne veux pas que les efforts que je réclame le rendent malheureux, je ne veux pas qu'il s'oublie en pensant prendre soin de moi.

On décide de rentrer, à la fois parce que le désir s'est fait trop présent et parce que notre conversation est devenue trop sérieuse. Et comme il me donne son tee-shirt, je l'enfile au détriment de ma robe, j'aime trop porter ses vêtements pour m'en priver. On remonte péniblement vers la villa, le retour étant plus sportif que l'aller, et j'ai beau avoir une bonne condition physique, je sens bien que je m'épuise plus rapidement qu'avant. Slavenko écrase sa cigarette quand on arrive en haut, quant à moi je suis essoufflée. J'avise la porte d'entrée en demandant : T'es sûr que je peux pas désactiver l'alarme moi-même...? Je papillonne des cils une seconde avant de capituler, et de le laisser s'en charger correctement... C'est-à-dire légalement !

J'esquisse un sourire véritable, sans répondre. Pour l'instant je suis bien. J'ai eu trop peur pour qu'il en soit autrement. Mais je suis un caractère lunatique et très changeant et je crois que j'aurais malheureusement toujours du mal à trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Les deux ont une limite floues dans mon esprit, et le temps se confond souvent. Et puis j'ai toujours eu du mal à être simplement heureux, je crains que mon équilibre ne soit précaire et de retomber dans mes travers. J'ai bien conscience d'être un poids négatif redoutable dans notre couple. Ça me peine et j'espère vraiment trouver le remède à mes démons intérieurs un de ces jours. Pour l'instant, bien calmé depuis l'engueulade, je suis sage comme une image et déterminé à m'occuper du bonheur de Nina. D'où ce voyage. Je savais que ça lui ferait plaisir et j'ai vraiment envie de lui faire plaisir.

Sauf s'il s'agit de désactiver l'alarme parce que ça voudrait dire qu'on ne pourrait sans doute plus revenir et j'aimerais avoir encore cette option à mon actif. "En tout cas tu me donnes une idée srce ! " Je ris sous cape sans lui en dire plus. Une fois à l'abri dans la maison, j'ôte à nouveau mes godasses du bout des pieds avant de bondir pour attraper Nina. J'embrasse follement son cou en grondant "hé, où tu crois filer zlato moje ?"

Bien évidemment, il ne me laisse pas m'occuper de l'alarme, et même si je m'y attendais, je reste déçue. Je ne suis pas sûre qu'il réalise à quel point les cambriolages me manquent. L'agence est -ou était, je ne sais plus à ce stade- importante pour moi, mais elle est la couverture légale de ma véritable activité. J'ai besoin d'adrénaline, de la prise de risque, de mettre mes talents à l'épreuve, et l'idée de devoir attendre l'année prochaine pour reprendre m'effraie parce que j'ai très peur de finir par tourner en rond. Seulement le temps joue contre moi, j'ai encore un mois, peut-être deux tout au plus pour continuer, ensuite je serais sans doute trop diminuée physiquement, si je peux le dire ainsi. En tout cas disons surtout qu'avec mon ventre je ne passerais pas inaperçue ! Mais Slavenko refuse de me laisser faire et je ne veux pas aller contre lui, on a bien vu ce que ça a donné lorsque j'ai mentionné la mission à NY pendant qu'il était lui-même parti.

Une idée ? Je répète en fronçant les sourcils, intriguée. Il sait bien comme je déteste ne pas savoir, je suis trop curieuse pour laisser couler ! On entre tout juste à l'intérieur qu'il revient vers moi, sa bouche fondant sur ma gorge. Je renverse la tête en arrière dans un couinement de surprise. Eh ! Je ne vais nulle part ! Ses lèvres me chatouillent la peau et je ris en me tortillant, jusqu'à ce qu'une morsure de sa part ne me fasse tenir tranquille... Non pas par crainte, mais parce que le désir refait surface. C'est aussi soudain et imprévisible que ça. Il est encore torse nu, légèrement humide contre moi et je tâte son torse de mes paumes. Dieu que j'ai envie de lui. Je me penche, le repousse pour pouvoir à mon tour le dévorer, ma bouche mordant d'abord sa gorge, puis sa clavicule.

"Une surprise moj andjeo. Et non, tu sauras rien à l'avance." J'ai un sourire. Il faut bien que je trouve des idées de surprise capables de lui plaire. Je m'en réserve une ou deux, pour plus tard. Ce qu'il y a de plus compliqué pour moi, c'est que nous n'avons plus de date officielle. Rien que pour ça j'ai encore plus hâte qu'on se marie. Cette raison futile s'ajoute bien sur au besoin d'appartenance et à la volonté que le bébé soit aussi mon bébé, légalement. Je ne serais rassuré qu'après le 6 juillet. 6 juillet ! J'ai tellement hâte !

Enserrée dans mes bras, je ris avec elle en la couvrant de baisers qui lui râpent le cou et la chatouille. Et brusquement, le jeu devient sérieux à me fouetter les sangs de désir. Elle pose les mains sur moi et je me laisse pousser contre le mur dans un grognement sourd. Je ne fais pas d'effort pour prendre le dessus, au contraire, je me laisse complètement faire, répondant seulement à son baiser avec passion. Elle a mon tee-shirt et j'effleure ses fesses facilement sous la lisière du tissu. Je suis époustouflé par l'élan qui porte Nina, et j'en reste furieusement excité, complètement subjugué aussi avec un million de désirs contradictoires qui rushent en moi, entre domination et soumission totale. Pour l'instant, je me contente de tous les accueillir, submergé d'images crues.

Il a le don pour me faire trépigner d'impatience alors que je déteste ça, mais je ne peux pas insister pour qu'il avoue. Je lui ai dit à quel point ses surprises me manquaient, je ne veux pas le couper dans son élan lorsqu'il décide de m'en faire à nouveau. La curiosité ne me ronge de toute façon pas longtemps, parce que sa peau se retrouve sous mes dents et qu'une nouvelle fois, le désir prend toute la place. Il est soudain tangible entre nous, comme une liane qui s'enroule autour de nos reins et nous lie l'un à l'autre.

Il se laisse faire, et je peux le pousser jusqu'à ce que son dos heurte le mur. Je mords sa peau plus fort, imprime un suçon rouge sur son torse, sans chercher à lui faire mal pourtant. Le sentir frémir sous mes doigts, entendre les battements de son cœur qui s'accélèrent, ou sentir ses mains se raffermir sur mes fesses, tout ça fait flamber mon envie de lui plus puissamment et je couine en me laissant brusquement tomber à genoux devant lui. Je n'en peux plus du désir qui me tenaille sans arrêt, à tel point que c'en est douloureux. J'ai besoin de le sentir s'abandonner à moi en retour, de sentir qu'il me veut, de lui faire rendre les armes parce que de nous deux, c'est moi qui suis trop vulnérable. Je tire sur son maillot de bain pour le faire tomber à ses pieds, et je me penche sur lui, enveloppant sa queue de ma bouche. Sa peau est encore fraîche, moite, mais je la réchauffe de mes lèvres, de ma langue en crochetant mes mains à ses cuisses.

Je couine de bonheur quand elle me fait un suçon, c'est assez rare qu'elle imprime des marques sur ma peau, mais de plus en plus souvent. Étrangement, j'aime assez ça. Je trouve ça plutôt érotique quand je les vois par la suite, ça me rappelle de délicieux moment de corps à corps avec elle.

Le moment où elle se laisse tomber à genoux devant s'imprime dans mon esprit, image à garder précieusement. Mes pupilles se dilatent sous le rush de désir, mais je n'ai pas le temps de languir, je me retrouve rapidement absorbé par sa bouche de velours brûlant. Je plaque une main contre le mur dans un bruit mat accompagné d'un juron "Jebote !" Je ne m'attendais pas du tout à ça. Au bout de dix secondes, je ferme les yeux, la respiration haletante. Je garde une main plaquée sur le mur tandis que l'autre agrippe les cheveux de Nina en les chiffonnant dans ma main. Elle me rend complètement fou, elle ne se rend pas compte de l'effet qu'elle me fait (oui bon, peut-être quand même vu la scène ! )

Son exclamation est un encouragement supplémentaire à la frénésie qui me gagne et que je ne veux plus réfréner. Sa queue durcit rapidement sous mes agaceries et je lève le regard vers lui pour ne rien perdre de la progression du plaisir sur son visage. Je me repais de ce spectacle qui m'aide mieux que n'importe quels mots à guérir mes angoisses. J'étire ma nuque en arrière, l'incite à venir chercher ma bouche, à accompagner mes mouvements qui se font plus saccadés. La position me donne cette sensation exquise de pouvoir illusoire, et je gémis contre sa queue avec la même avidité que s'il était en train de me baiser.

Si je le laisse augmenter la cadence, je ne suis pas résolue à lui accorder la jouissance, pas déjà, et quand je le sens qui tremble trop fort contre moi, je relâche sa queue pour me relever, chancelante. Je retire son tee-shirt dans le mouvement, viens chercher sa bouche avec ardeur en pressant mon ventre contre son sexe raide.

Je crois sincèrement qu'elle va aller au bout et si d'habitude (spécialement en ce moment à cause de son appétit féroce) je ne la laisse pas faire pour mieux lier nos corps de suite, cette fois ci je n'ai aucune volonté. Toute pensée consciente ou non s'est diluée dans le rush si brutal de plaisir qu'il en est presque douloureux de désir de jouir. Mes reins sont crispés dans les mouvements saccadés que j'imprime malgré moi, ma queue est dure dans la bouche soyeuse de Nina, mon cœur bat si fort qu'il va surement s'échapper de ma poitrine et j'ai l'impression de brûler tout entier. C'est divin !

Puis, elle s'arrache à moi et je gémis, fort démuni soudainement. Je rouvre les yeux pour la voir fondre sur moi, nue. Nos corps se heurtent avec violence dans le mouvement que je fais pour me porter en avant. Je la pivote pour que ce soit elle qui ait le dos au mur à présent. Elle enroule une jambe sur ma hanche tandis que je la soulève quasiment du sol, seul la pointe de son pied repose au sol tandis que je la cloue au mur d'un coup de boutoir brutal. Je m'écrase sur elle, incapable de parler, de penser, pris tout entier dans les griffes de ce plaisir fulgurant, exigeant son du. Mes coups de reins sont brutaux, furieux. Mon bras revient sur la gorge de Nina pour la tenir docile tandis que mon autre main est incrustée dans la chair de sa cuisse pour la tenir à ma hauteur et facilité ma prise.

L'orgasme surgit rapidement avec une violence qui me flashe la vue, me tire un cri rauque. Je l'accompagne les spasmes qui me vident délicieusement, de coups de reins persistants avant de cesser tout à fait, groggy et déboussolé, à bout de souffle aussi. Je desserre ma prise, me faisant instinctivement plus tendre mais tout aussi possessif.

Je veux qu'on jouisse à l'unisson, mais je n'ai plus non plus le courage de le faire languir ou de le repousser. Je le laisse me plaquer contre le mur, me soulever pour m'amener à lui et me prendre enfin. La vague de lave en fusion qui me coule dans les reins me donne l'impression qu'on ne s'est pas touchés depuis des semaines, et je perds le contrôle à la seconde même où il bute au fond de mon ventre. Le plaisir, l'excitation que j'ai ressentis à l'avoir dans ma bouche ont fait office de préliminaires, et je suis déjà bouillante quand il nous unit. J'ai les sens en ébullition, le cœur qui tambourine contre mes côtes et je suis à deux doigts de jouir au bout de trente secondes. Il ne m'en faut d'ailleurs pas beaucoup plus pour le rejoindre dans un couinement plaintif qui peine à s'élever tant j'ai la gorge nouée.

Les contractions de mon ventre accompagnent les spasmes de sa queue jusqu'à ce que, gravité oblige, il glisse hors de moi. Je m'accroche à son cou plus fort, écrase ma bouche sur la sienne avec fièvre, paralysée à l'idée qu'il nous faille nous déprendre l'un de l'autre. Reste, reste. Je supplie d'une voix basse, tremblante, refusant de le libérer de l'étreinte de mes bras. Il titube en arrière et je m'enfouis contre lui lorsqu'on échoue sur le canapé, emmêlés.

Je grogne à sa supplique, et je ne sais trop comment on réussit à tomber dans le canapé. Je la hisse sur moi en meurtrissant involontairement sa peau dans le geste saccadé. Je m'effondre le dos, le souffle court, Nina posée sur moi. Je murmure d'une voix basse et rauque, cassée "volim te" Ma main se promène lentement sur son échine, de la nuque jusqu'à la chute de reins, dans un sens puis l'autre. C'est agréable et je récupère mon souffle par degré. "ti si divna, zlato moje"

Le canapé est raide et pas du tout confortable et je finis par me redresser en grognant, le dos cassé. "viens zlato, on va dans la chambre." Une fois dans la chambre, le lit est plus accueillant. "Allonge-toi" Je reste debout le temps qu'elle obtempère et je vais au pied du lit, m'agenouiller pour prendre ses pieds dans mes mains. Je les caresse et les presse en demandant. "Tu avais dit que tu prendrais des jouets ? On en a ? " J'ai envie d'essayer maintenant. Je fouine dans le sac à la recherche d'un peu de matériel pour ce que j'ai en tête : des liens et des bandeaux, de l'huile de massage ou à défaut de la crème pour le corps.

Je ne souffre pas de l'inconfort du canapé, parce que c'est lui qui me sert de coussin, et qu'il ne pourrait y en avoir de plus confortable. Je ferme les yeux, la joue posée contre son torse, en écoutant les battements de son cœur qui peu à peu retrouvent un rythme normal. Je voudrais rester là pour toujours, mais comme il réclame de monter à l'étage, je ne résiste pas et j'obtempère. J'en profite pour récupérer une bouteille d'eau au passage, parce que je meurs de soif, et après en avoir bu plusieurs gorgées, je la pose sur la table de chevet.

D'abord, je ne sais pas si j'ai envie de dormir ou non, mais quand il me demande de m'allonger de cette voix rauque et doucement autoritaire, je suis soudain certaine de ne plus avoir sommeil. Mes sens s'éveillent à nouveau, lentement, sans que le désir me tenaille pour l'instant mais je reste à l'affût malgré tout. Je m'allonge, cale un coussin sous ma tête pour être confortablement installée. J'ai pris tous nos jouets. On en avait des tas, à New-York, mais c'est loin d'être le cas aujourd'hui. Un gode vibrant, des liens, de l'huile de massage et du lubrifiant. Ça fait des années qu'on n'est pas allés dans un sexshop tous les deux. Je me redresse, en appui sur mes avant-bras pour tenter de suivre, curieuse, ses mouvements. La voix légèrement vibrante, je demande : Tu veux jouer, moja duša...? Ma gorge se noue à cette idée, ma résistance est presque nulle ces derniers temps, je ne sais pas comment je réagirais s'il décide de me faire languir...

"oui, j'ai envie de jouer." J'ai envie de jouer depuis qu'elle en a exprimé le désir dans le flot de reproches. J'ai envie de lui plaire, de la reconquérir puisqu'elle avait oublié que je l'aimais, qu'elle n'en avait plus la sensation. Je veux effacer ses doutes en lui prouvant que je peux m'amender pour elle. Depuis quinze jours, je fais attention aux moindre détails pour qu'elle soit bien : l'heure à laquelle je rentre, lâcher prise sur les détails organisationnels pour pouvoir mieux m'occuper d'elle, passer du temps avec elle et essayer surtout de ne plus être aussi stressé par toutes les inconnues dans notre futur qui se profile. C'est un vrai exploit. La dernière chose qui m'échappe encore c'est de réussir à jouer avec elle. Je suis encore souvent bien trop fébrile, pas assez confiant en moi pour ne pas démarrer au quart de tour à chaque geste amoureux.

Aujourd'hui j'ai Nina à portée de main pour plusieurs jours. Je suis pas mal repu, je pense avoir toutes les cartes en main ! Je sors les liens et l'huile de massage, c'est tout ce que je voulais. Sans hâte, j'attache les pieds jolis de Nina, jambes écartées. Les nœuds sont assez lâches pour qu'elle puisse les défaire si elle le souhaite. Je n'ai jamais voulu que le jeu soit trop sérieux. Je viens en haut du lit pour attacher ses mains confortablement. Je pose ma bouche sur la bouche de Nina avant de sourire. "on peut essayer. Laisse-moi faire mon ange." Je verse de l'huile dans mes mains et je la chauffe avant d'empaumer gentiment les seins de Nina pour les huiler dans un mouvement circulaire légèrement appuyé. Après ce petit pétrissage, je ne m'attarde pas, retournant aux pieds mignons de Nina. Je les prends dans mes mains pour les masser, et parfois, faire jouer ses orteils dans ma bouche.

Je guette ses mouvements, le nez plissé en me demandant ce qu'il va sortir. J'ai beau savoir ce que j'ai emporté, je ne sais pas ce dont il a envie et mon ventre se serre douloureusement lorsque j'aperçois les liens. Je ne crains pas qu'il me blesse, depuis que je l'ai rejoint à Sarajevo je n'ai plus craint qu'il me fasse mal, il ne s'est pas montré violent avec moi, je dois admettre que son départ aura au moins changé ça chez lui. En revanche on n'a pas joué ces jeux-là depuis nos retrouvailles, et les liens ont chez moi une consonance particulière. Je suis tiraillée entre l'angoisse causée par de vieux souvenirs douloureux, et l'excitation grandissante dans mon ventre parce que c'est toujours différent lorsque c'est avec lui.

Docile, je n'aurais pas le cran je crois de me rebeller dans cette situation, je me rallonge, retenant mon souffle tandis qu'il noue les liens autour de mes chevilles. Il me maintient ainsi, offerte et vulnérable, dans une position qui empêche toute dérobade de ma part. Mon cœur se met à cogner sourdement contre mes côtes, et je suis en apnée lorsque Slavenko remonte vers moi, piquant sur mes lèvres un baiser aérien. Mon regard est noir, tourmenté de désir et d'une certaine appréhension que je ne cherche pas à dissimuler. Incapable de prononcer le moindre mot pour l'instant, je hoche doucement la tête quand il me demande de le laisser faire. Mon corps se tend, mes seins dressés vers lui quand il les prend dans ses mains, et la chaleur de l'huile de massage qu'il dépose sur ma peau semble se diffuser jusque dans le creux de mes cuisses. J'expire un glapissement plaintif quand il m'abandonne, s'agenouillant à mes pieds. Chacun de ses gestes m'électrise, mais je sais bien que c'est moi qui ai réclamé ces jeux, présumant de mes forces à l'époque, sans doute. Je dois me faire violence pour ne pas me soulever vers lui, l'appeler déjà quand il ne fait que commencer. Je mords ma lèvre, retenant son prénom qui pourtant voudrait s'échapper de ma bouche.

Je ne sais pas à quel point Nina a encore confiance en moi. Naturellement, j'imagine cette confiance assez faible à tout point de vue et cela malgré le fait qu'elle ait tout plaquer pour me rejoindre ici. Quel prenne ce risque ne signifie pas qu'elle ait confiance. Nina est une joueuse de casino même si elle compte souvent les cartes pour maximiser les chances. Quand je l'ai rencontré, je sortais de taule. Neuf années. Ca cumulé à mon passé me rendait explosif. Si je le suis encore, la discipline Tigrovi, aussi étrange que ça puisse paraître, me tempère. Elle me donne un cadre, des règles. Nina sait combien j'ai besoin de ça. Sans doute a-t-elle raison concernant le projet effleuré du bout des doigts. Ça ne marcherait pas. J'ai souvent des désirs incompatibles avec mes besoins, sans doute parce que j'aimerais pouvoir être différent de ce que je suis.

Les liens sont si peu serrés qu'elle peut se libérer comme elle veut. Dans nos jeux, je n'ai jamais aimé l'entraver pour "de vrai", l'aspect visuel mais surtout psychologique me plait bien plus. J'aime surtout sa soumission volontaire, elle qui a pourtant ce tempérament rebelle. C'est ça qui est est excitant, qu'elle le fasse pour moi, pas parce que je lui impose. Assagi depuis notre dernier clash, je suis à ses pieds et si c'est elle qui est entravée, je pense que je suis le plus soumis de nous deux en cet instant précis. Mon regard sombre est posé sur elle, gravement, alors que je dévore ses pieds menus avant de remonter en louvoyant le long de son corps. J'effleure son corps de mille baisers ardents, je parcoure sa peau de ces attouchements précis du bout des doigts, qui ne sont ni des caresses, ni des effleurements mais plutôt un parcours pour l'apprendre par coeur. Ses seins se dressent sous mes attentions, son ventre frissonne de mon passage, sa gorge s'offre avant que ma bouche ne trouve la sienne. Je ne sais pas comment, parce que ce n'était pas mon intention première, mais brusquement, nos corps ne font qu'un, se fondant l'un dans l'autre sans que rien ne soit calculé. Je ne cherche pas à lutter, mes mains se fixent sur les poignets de Nina tandis le mouvement de mes reins me poussent en elle, flux et reflux comme la marée. Je bois son souffle en gémissant de concert avec elle. Pour une fois l'étreinte dure, se prolonge sans heurts, intense et délicieuse, et l'orgasme en acquiert une plénitude rare qui ne me laisse pas démuni ni dépossédé de son corps. J'enfouis mon visage contre son cou, humant nos odeurs mêlées avec ce sentiment merveilleux de bonheur.