Love the way you hurt me - Slavina

Pour tout vous dire, moi aussi je suis mal à l'aise de la présence de Bran, et de son inquiétude à mon égard. J'en suis à un stade où je ne sais plus du tout à qui je peux accorder ma confiance ou non, et je me demande sincèrement s'il n'est pas là simplement par intérêt, pour prendre la température peut-être avant de transmettre les infos à son supérieur. Comment vous dire que les Tigrovi m'ont rendue excessivement paranoïaque ? Enfin ce n'est pas très grave, il est plutôt basé à Banja Luka et même s'il lui arrive de venir à Sarajevo, je sais que je ne vais pas le croiser tous les jours. Slavenko vient nous interrompre et je souris au lieutenant, reconnaissante malgré tout. Merci encore d'être passé. Il me sourit en retour et s'éloigne du lit, saluant Slavenko avant de sortir. J'entends la porte d'entrée qui claque, et je tourne la tête vers Slavenko, les sourcils froncés parce que je vois bien que quelque chose le chiffonne encore. Vous n'imaginez pas à quel point je regrette d'avoir fait cette mission, elle a définitivement brisé la complicité qui s'était installée entre nous après Bali et ça me tue.

Mon cœur se serre de savoir qu'il va devoir s'en aller, et je secoue la tête. Non, j'ai personne... Dimitri n'est pas là, je n'ai pas envie de déranger l'une des filles pour veiller sur moi, ni d'appeler Rauera ou Yulian qui ont suffisamment pris soin de moi par le passé, ils ont bien mérité que je leur fiche un peu la paix. Mais je peux rester seule, ça ira... Et puis il y a une petite voix qui me souffle que s'il me sait seule, sans surveillance, il ne pourra pas ne pas rentrer, il sera obligé de revenir près de moi, n'est-ce pas...?

Je secoue la tête, inquiet et entêté "non, je veux pas que tu restes seule. Tu peux faire un malaise et il n'y aurait personne... Si ça te gêne qu'Addison vienne, je peux demander à quelqu'un de passer, Cvetko ou... Camenko ou...ou ma cousine si tu préfères. Je n'en ai pas pour très longtemps, une ou deux heures à tout casser..." Ça ne va pas être une partie de plaisir, je n'aime pas vraiment me faire remonter les bretelles et ça arrive trop souvent ces derniers temps. Enfin, ce sera juste un mauvais moment à passer et finalement je préfère que ce soir avec Damir qu'avec Jelenko.

"Est-ce que tu veux prendre une douche ou bien que je te fasse à manger ? Tu ne me pas dit si tu te sens mieux srce... Le Doc avait l'air plutôt satisfait mais il repassera demain. "

​Il insiste, borné comme il sait si bien l'être, et je fronce les sourcils. Non, je veux pas que... Je n'ose le dire à voix haute mais je ne veux pas d'autres Tigrovi ici, je pense que j'ai eu ma dose pour les dix prochaines années là. Je vais appeler Addison. Et ça m'emmerde prodigieusement de le faire, entendons-nous bien, mais de toutes les filles c'est encore celle avec laquelle je m'entends le mieux. Et j'ose penser que c'est également la plus discrète, c'est-à-dire qu'elle n'ira pas balancer aux autres. Maintenant que j'y pense je risque d'être malgré tout bien emmerdée. J'ai enchaîné Bali et la mission de suite, et maintenant je suis bloquée ici, le boulot en retard commence à s'entasser et je vais moi aussi me faire remonter les bretelles si ça continue, Dimitri ne peut décemment pas tout gérer tout seul, d'autant que c'est moi qui ai insisté pour qu'on vienne à Sarajevo. Putain ça craint, il faut vraiment que je trouve un moyen d'aller bosser.

Comme je n'ai toujours pas faim, je secoue la tête. Non, merci, c'est pas la peine... Mais je veux bien prendre une douche, oui... J'ai cet espoir ridicule que le fait de me retrouver sous la douche avec lui déclenche chez lui de nouveaux instincts protecteurs, des élans de tendresse peut-être. Je désespère de cette distance entre nous, et c'est d'autant plus douloureux qu'on était terriblement proches avant mon départ.

Moi non plus je n'ai pas envie d'un Tigrovi pour veiller sur Nina, mais qui d'autres ... ? Tous mes amis ou presque sont Tigrovi - je ne me vois pas demander à Legence ou à Maggy ! C'est impensable. Je suis soulagé qu'elle accepte d'appeler Addison. Je ne serais pas sorti sans quelqu'un pour veiller sur Nina mais refuser d'aller à cette convocation m'attirerait encore plus d'ennuis. Je crois que j'en ai assez comme ça sans rajouter de l'huile sur le feu. Déjà quand Dimitri va savoir que Nina est encore blessée, je crois que ça va s'envenimer de ce côté là aussi. Je me sens comme un animal acculé et c'est dans ces moments là que je deviens imprévisible et dangereux. Je n'ai pourtant pas envie de péter un plomb, l'idée même de faire encore de travers m'angoisse.

Qu'elle accepte au moins une de mes propositions m'adoucit au milieu de mes soucis. "Ok, une douche mais il faudra quand même que tu manges zlato moje, tu sais ça ? Je ne vais pas te laisser dépérir moj andjeo. En rentrant j'irais faire quelques courses et je nous cuisinerais un truc. Tu vois, tu as bien fait d'installer la tv dans la chambre, on pourra se faire un plateau repas ce soir." Je l'aide à sortir du lit, la laisse marcher parce que le Doc a dit qu'il fallait quand même qu'elle marche un peu pour éviter les embolies et autres merdes, mais je lui offre le secours de mon bras autour de sa taille. Je suis tellement malheureux à la vue du pansement qui couvre une partie de son corps, de la douleur qu'elle doit ressentir, de la peur qu'on a eu une nouvelle fois. Je préférerais être encore blessé moi-même qu'elle ne le soit. Mon regard se fait nébuleux "Je suis désolé mon ange..." Elle n'aurait jamais du être blessée et je sais bien que c'est ma faute tout ça.

Je fronce le nez, réplique d'un ton boudeur. Je ne me laisse pas dépérir... Mais au fond je vois bien ce dont il veut parler et je me mens à moi-même en prétendant que je ne suis pas au bord d'une spirale néfaste comme c'est souvent le cas. J'ai une peur bleue de la suite, de ce qu'il va se passer entre nous, d'avoir une fois de plus brisé quelque chose. J'ai peur de la réaction des Tigrovi, qu'on ne lui pose un ultimatum, que les choses s'enveniment, et l'angoisse ne me quitte jamais tout à fait. Forcément, ça me coupe l'appétit, et ça me donne également envie de retomber dans ces vieux travers que j'essaie désespérément d'éviter. Dieu merci je ne suis pas tombée sur la moindre drogue hier lorsque j'ai fouillé la chambre, je crois que j'aurais pu en prendre jusqu'à l'overdose.

Marcher prudemment jusqu'à la salle de bain, sans gestes brusque, me demande un temps fou mais avec son aide j'y parviens sans me faire mal. Je secoue la tête à ses excuses. C'est pas d'ta faute... Si je suis allée là-bas, oui, mais pas si j'ai été blessée. Non, ça c'était la faute de Mirko. En fait quand j'y pense, je n'avais rien à faire dans ce cimetière à ce moment-là, mon taf de hacking était terminé, ma présence sur place n'était pas requise du tout. Il ne voulait juste pas me laisser sans surveillance. Je me tourne vers lui lorsqu'on se retrouve sous la douche, fronce les sourcils. Tu me manques... S'il te plaît... Prends-moi dans tes bras, molim te.

Je ne suis pas d'accord avec elle mais l'accabler de mon sentiment de culpabilité n'y changera rien et ne me fera pas sentir mieux alors j'esquisse seulement un sourire. A la salle de bain, Nina est déjà nue et je me déshabille en ôtant le pantalon de jogging et le tee-shirt que j'avais revêtus. Je suis en train de m'assurer que des serviettes sont à portée de main quand elle me demande de la prendre dans mes bras. Sa façon de le faire voile une nouvelle fois mon visage de sentiments forts et troubles. Je m'approche pour l'envelopper maladroitement dans un geste que je veux délicat pour ne pas lui faire mal. Le contact de sa peau contre la mienne me procure ce drôle de choc presque électrique. Ma peau se hérisse, frissonne et je ferme les yeux, mi-clos, pour mieux ressentir son contact. Je penche la tête, respire ses cheveux, étouffe la trouille monumentale qui a été la mienne quand je l'ai vue allongée, d'une blancheur de mort, dans la civière. J'essaye de plaisanter sur un fond de vérité "Je suis là srce...arrête de dire que je te manque, c'est...c'est vexant tu sais !" Et surtout ça sonne comme un reproche, hors je m'en fais déjà bien assez. Moi aussi j'ai besoin de digérer la situation et je ne comprends pas ce qu'elle attend d'autre de moi. Est-ce que je n'essaye pas de prendre soin d'elle ? De m'occuper d'elle ? Qu'est-ce que je devrais faire d'autre, de plus, de mieux ? "Laisse-moi te laver srce, je vais essayer de ne pas mouiller ton pansement tout neuf."

Dieu merci, il me prend dans ses bras, me ramène contre lui, même si c'est un geste trop doux, trop hésitant en comparaison de ce dont j'aurais besoin. Je fronce le nez quand il me demande d'arrêter, je suis sûre qu'au fond il sait bien ce que je veux dire. Je sais que t'es là... Tu me manques... Physiquement. Je parle de contact charnel, de sa peau contre la mienne, de ses lèvres qui embrassent les miennes, de son odeur sur moi. On pourrait croire que je parle de sexe mais ce n'est pas le cas, en tout cas pas uniquement, pas complètement, et je suis sûre qu'il fait seulement semblant de ne pas comprendre ! Je referme mon bras valide autour de lui, laissant l'autre pendre le long de mon corps parce que le bouger s'avère trop douloureux. Je passe ma main le long de son dos, immobilise mes doigts sur sa peau en inspirant à fond son odeur. Tu croyais quand même pas que j'allais me laver toute seule, si ? J'essaie de plaisanter moi aussi, d'alléger l'atmosphère toujours trop tendue. Je lève le visage, frotte doucement mon nez au sien. Tu ne m'as pas raconté ce que tu avais fait en mon absence... Dis-moi, mon amour.

Dieu merci, elle ne se braque pas et je crois que je me détends imperceptiblement, signe que j'étais sous tension avant. Je caresse son dos en réponse à sa plaisanterie et hausse un sourcil en rétorquant d'un ton sciemment graveleux "Si tu parles de ça, moi aussi je suis grave en manque srce..." Ce n'est pas faux, après une période de luxure débridée avec elle, ces quatre jours on été un sevrage brutal. A son retour, l'inquiétude m'a empêché d'avoir la moindre envie, mais à présent que son corps nu épouse le mien, que ses seins s'écrasent tout doucement contre mon torse, toute ma faim d'elle se réveille douloureusement. "Tu sais bien que j'ai peur de te faire mal quand tu es blessée."

"Non, c'était pas vraiment une question d'ailleurs..." Je souris, amusé de sa répartie. Je décroche le pommeau de douche pour allumer l'eau et la positionner seulement à partir de taille, comme ça je suis sur de ne pas tremper son pansement. Je la mets sur assez chaud sur Nina d'autant qu'elle m'a dit être gelée. Je reviens bécoter sa bouche avec cette sensualité qui réveille mes désirs étouffés. "Oh, et puis j'ai avalé du bromure trois fois par jour et fait beaucoup de sport. J'essayais de me remettre en forme tu vois... Sinon j'ai été de garde de Pussynight, rien de nouveau. J'ai dormi là-bas comme ça c'était plus simple, mais t'inquiète pas, je suis venu m'occuper de Tigar quand même. Tu vois, rien d'extraordinaire."

Non mais qu'on se le dise, ce n'était pas du tout une plaisanterie ! Il me manque vraiment physiquement. Je me serre un peu plus fort contre lui, une pointe de douleur me rappelant que oui, en effet je suis blessée. Humm... Et tu sais très bien que ça m'agace, et que tu finis toujours par céder... Ma main glisse le long de son dos, vient se loger, possessive, sur sa hanche. Mais tu as le choix, moja duša, tu peux attendre que je te fasse sortir de tes gonds, et prendre le risque de me faire vraiment mal... Ou bien rendre les armes tout de suite. Un sourire angélique ponctue mes propos, de même que quelques battements de cils volontairement enjôleurs. Il devrait le savoir, c'est toujours la même rengaine. D'abord je tente de l'amadouer gentiment, et puisqu'il résiste je finis par le provoquer bien plus brutalement, ce qui l'enrage toujours mais a le mérite de le faire céder.

L'eau chaude ne me réchauffe que le bas du corps, ce qui fait que j'ai encore plus froid au niveau du haut, mais je tente d'étouffer cette sensation en me blottissant un peu mieux entre ses bras. Je me doutais que tu n'avais pas dormi ici... Et l'idée qu'il ait passé ses nuits au Pussynight ne m'enchante pas, parce que ça me rappelle trop sa période de célibat... Et je suis sûre que les putes de là-bas, surtout Sonja, se sont fait exactement la même réflexion. D'un geste lascif, je glisse une main entre nous, passe mes doigts sur son ventre tout en descendant vers l'objet de ma convoitise. Tu as trouvé le temps de penser à moi...?

"Je sais bien chérie mais je peux pas m'empêcher. Tu ressemble à un verre en crystal tout prêt de te briser." Elle déjà pâle en temps normal mais là elle est livide et moi je m'inquiète toujours trop pour elle. Cette fois j'essaye de me détendre, de ne pas laisser mon angoisse galoper et ça me demande bien plus d'efforts qu'il n'y parait. Ceci dit, le sexe est en général un bon moyen pour moi d'évacuer l'anxiété, alors peut-être bien que Nina a raison. Rien à ses mains se promenant sur moi et la pensée du plaisir qu'elle peut me procurer, je réagis déjà. Troublé, j'embrasse son cou avant de soupirer et de me mordre la lèvre inférieure, déjà tout prêt de céder. Elle a raison pourquoi lutter contre l'évidence ? Mon cœur s'emballe sous l'afflux de sang qui pulse plus fort.

Gentiment obéissant malgré moi, ma queue se dresse comme voulant se loger dans la main de Nina. "J'ai bien envie de rendre les armes tout de suite...ça te parait pas trop lâche ? " Dans son dos, ma main se crispe, trace un sillon appuyé sur sa colonne vertébrale. "On devrait attendre d'être dans la chambre..." Sa question me fait grogner, entre désapprobation parce qu'elle croit que je l'oublie, et amusement de ma réponse. "Je pense toujours à toi zlato, et surtout qu'on avait parlé de faire du sport ensemble... J'ai essayé de deviner comment on pouvait baiser sur un vélo elliptique...ça a pas l'air si simple qu'il y parait."

Je fronce le nez, il me voit toujours plus fragile que je ne le suis, au final malgré le fait que je sois hyper émotive, toujours trop mince, avec un appétit de moineau... Je m'en suis toujours sortie, ça devrait être le signe que je suis plus solide qu'il n'y paraît, non ? Je secoue la tête, frotte doucement mon nez contre sa clavicule. Tu sais parfaitement comment me toucher pour ne pas me faire mal, Slavenko, tu connais ma peau par cœur... Il pourrait me dessiner les yeux fermés, j'en suis sûre, je le sens chaque fois qu'il me fait l'amour, chaque fois qu'il glisse entre mes cuisses, qu'il apaise mes cauchemars en pleine nuit en fondant son corps dans le mien. Je ne vais pas me briser... Il n'est plus en colère, en tout cas il est parvenu à maîtriser sa rage, et c'est justement pour ça qu'il devrait céder maintenant, parce qu'il est en mesure de se contrôler pour ne pas me blesser.

Je sens son sexe durcir, et il enfle contre ma paume quand j'enroule mes doigts autour de lui. Un soupir de satisfaction, de désir aussi, passe la barrière de mes lèvres. Lâche ? Mais qu'est-ce que tu racontes...? J'ai envie de toi... Pourquoi devrait-il résister ? C'est ridicule. Sa réponse, même sur le ton de la plaisanterie, me rassérène, et je secoue la tête tandis que mon poignet s'active entre ses jambes. Je veux pas attendre d'être dans la chambre, je te veux maintenant... J'ai pensé à toi tout le temps...

En temps normal, son aspect de moineau fragile me plait, elle sait jouer sur la game qui réveille mon coté à la fois protecteur et dominateur, entre femme rebelle et femme enfant, c'est un mélange qui me plait chez Nina, m'attire irrésistiblement. Dès la première seconde j'ai aimé son physique de princesse fragile au tempérament de feu. Je me souviens encore du premier regard qu'elle m'a jeté, défi, révolte, sans peur. J'ai tout de suite été pris au piège. Déjà ce soir là j'ai désobéi aux ordres pour ne pas m'aliéner Nina. C'est écrit dans notre histoire.

Je me retiens de pousser un gémissement quand elle m'enveloppe de sa main, que celle-ci va-et-vient avec cette possessivité qui me plait follement. J'exhale un soupir en sentant mon érection se durcir rapidement. Je ne peux de toute façon pas attendre ni faire marche arrière. Le désir brûle en moi déjà trop fort. Je saisis sa gorge de ma main, la reverse pour embrasser Nina avec un fond de brutalité maîtrisée. Ma langue plonge dans sa bouche, la fouille avec avidité. J'ai envie de sa bouche mais je crains encore de la blesser si elle devait se mettre à genoux alors je refrène cette envie en me contentant de sa langue jouant avec la mienne. Les images se bousculent furieusement dans ma tête, pornographiques et très brutales. Sans lâcher sa gorge, de ma main libre, je soulève sa cuisse haut sur ma hanche. J'essaye de ne pas m'appuyer contre elle, contre le haut de son corps, dans une drôle de posture puisque que je dois essayer de la soulever pour l'amener à ma hauteur. Je lui laisse le soin de me guider en elle quand elle le voudra, dévorant simplement sa bouche et sa gorge de baisers voraces ponctués de grognements animaux.

L'idée qu'il puisse me repousser ne m'effleure pas un seul instant, on a convenu qu'il était inutile d'être raisonnable, et je serais sincèrement vexée qu'il me repousse sous prétexte de vouloir m'emmener dans la chambre. J'ai toujours su lui appartenir sans concessions, peu importe le lieu, peu importe le moment, mais j'ai besoin que ce soit réciproque, et je supporte mal le rejet. Heureusement il n'en fait rien, sa bouche fond sur la mienne, sa main enveloppant ma gorge d'une caresse infiniment possessive. Un œil extérieur pourrait y voir un geste violent, moi je sens seulement tout son désir de me posséder, de m'avoir à lui seul, et ça me remplit d'une joie sans doute malsaine.

Malgré tout mon désir de lui, la position s'avère rapidement inconfortable, je ne peux pas me hisser sur la pointe des pieds sans que ce soit douloureux, tendre le cou vers lui me fait également tirer sur ma cicatrice et j'y renonce assez rapidement. Je sais que si le moindre signe de douleur passe sur mon visage, il s'éloignera de moi et ça ne peut pas arriver. Soulève-moi, molim te. Il enroule ses bras autour de ma taille pour me soulever du sol, et j'accroche mes jambes à ses hanches. Dans cette position, je n'ai qu'à avancer le bassin pour qu'il puisse plonger entre mes cuisses brûlantes, dans un mouvement qui me fait gémir de soulagement.

Comme elle je suis rapidement frustré que nos corps ne puissent se rejoindre quand elle trouve la solution. Je m'exécute sans protester, ni même avoir peur de lui faire mal, j'ai trop envie d'elle, elle a su me faire basculer au delà de la raison, comme à chaque fois. Je me loge avec bonheur dans sa chaleur, son sexe m'accueillant avec cette facilité qui témoigne de notre hyper-compatibilité. J'en suis à chaque fois étonné et émerveillé. J'ai à présent un bras fermement enroulé autour de sa taille pour la porter et l'autre main me sert à soulever ses fesses pour faciliter mes mouvements. Si ceux-ci sont restreints - normalement je me servirais du mur pour mieux la baiser mais je ne peux pas appuyer son épaule contre - ça n'a pas d'importance tant je suis déjà excité. Je n'ai pas besoin d'excès, de violence ou de faire durer, j'ai juste envie d'elle, de lier mon corps au sien dans une recherche de pur soulagement - non seulement physique mais aussi émotionnel, on doit s'appartenir, c'est un besoin vital. Mes coups de reins sont brefs, rapides, brusques pour compenser le manque d'amplitude et je n'ai pas besoin de plus que ça pour jouir en quelques minutes entre ses cuisses. Je plonge mes doigts entre ses fesses au moment où je jouis, force le passage intime pour sentir ses contractions encore. Je viens chercher sa bouche de la mienne pour prolonger l'instant, exhaler mon plaisir dans un balbutiement de jurons emmêlés de mots d'amour. La fulgurance de l'orgasme a brisé toutes mes défenses, me laissant écorché vif, émotionnellement à nu. Je souffle court, je chuchote en serbe un secrey "tu as hanté mes nuits...je ne pensais pas que tu pouvais être aussi torride sans être là. faut plus qu'on se laisse si longtemps..." Je suis furieusement devenu à accro à elle et c'est terrifiant. C'est terrifiant parce que si elle me laisse, je crois que je deviendrais fou.

Nos corps sont faits l'un pour l'autre, j'en suis intimement convaincue, et chaque fois que je suis blessée, ça me conforte un peu plus dans cette certitude. C'est parce que je suis légère et menue, quand lui est imposant et musclé, qu'il peut me soulever dans ses bras et mener tout seul notre étreinte sans que j'ai besoin de m'accrocher à lui. Je n'ai qu'un bras de libre pour le faire, bouger l'autre s'avérant trop douloureux, mais c'est amplement suffisant parce que son corps s'accorde toujours au mien, il parvient à nous unir, à me coller à lui sans pour autant me faire mal. Ma bouche cherche la sienne avec fièvre, je bois son souffle à mesure que je perds le mien, haletante. Le plaisir grimpe avec fulgurance et s'il jouit avant moi, il suffit qu'il glisse ses doigts entre mes fesses pour que je parte à mon tour dans un cri de pure libération.

Je mange ses lèvres en gémissant quand il me souffle ces mots d'amour, de passion qui me soulèvent la poitrine. Je n'ai jamais été aussi heureuse d'apprendre le serbe qu'en cet instant, qu'il aurait été triste de ne pas comprendre sa déclaration. Je plonge ma main dans ses cheveux, refuse de dénouer mes jambes pour regagner le sol. C'était la dernière fois, je ne m'en irais plus sans toi... C'est pour lui que je suis partie, et malgré ma blessure, malgré la situation qui est en train de sérieusement partir en couilles, je ne regrette pas de l'avoir fait... Parce que c'était une façon de lui prouver que je suis prête à tous les sacrifices pour être à ses côtés. Je suis à toi... Je vis pas vraiment quand t'es pas là.

J'ai toujours été déchiré entre mon amour pour Nina, mon besoin d'elle et ma vie de mercenaires. J'aime les mission par exemple, d'une certaine façon, elles sont nécessaires à mon équilibre. Mais d'avoir vécu de l'autre coté de la barrière, d'être celui qui attend, qui se ronge d'inquiétude, je n'en pouvais plus. Je me suis consumé dans cette angoisse qui s'est révélée justifiée, et c'est sans doute pour cela- la culpabilité s'ajoutant parce que je sais que c'est bien plus pour me plaire que plaire à mon père qu'elle a accepté cette mission - que j'étais fou de rage en voyant qu'elle avait été blessée. Je ne supporte pas l'idée qu'il puisse lui arriver quelque chose de mal, c'est bien trop douloureux que ce sentiment d'impuissance. Je manque cruellement de fatalisme quand il s'agit de Nina.

Je suis surpris qu'elle comprenne si bien mes mots, avant de me rappeler qu'outre ses cours, elle vient de passer quatre jours en immersion avec des serbes. De quoi améliorer son niveau ! Je fais un pas, nous glisse sous le jet d'eau qui n'a pas cessé de couler - désastre écologique dont je me fous bien. "Je ne veux pas te perdre, tu comprends ça ?" Je suis complètement sous son joug et entièrement consentant à l'être. Je la bécote, l'embrasse, la touche encore avec cette passion inextinguible avant qu'on ne se fasse plus câlin. Je glisse hors d'elle, mes muscles tremblent, me forçant à la reposer, mais je prends alors le gel douche pour la laver, changeant simplement le mode de sensualité. Dans une sorte de flow étrange, je lui scande, lui chantonne en serbe mon amour pour elle, à coup de volim te et de tu es à moi, de ti si divna et de mon petit ribica d'amour. Je la célèbre, sa beauté, son courage, sa force et sa douceur. Étalant la mousse sur son corps de déesse, je lui dis à quel point je l'aime et comme je suis fier d'elle. Je lui dis aussi qu'elle est la plus sexy du monde et qu'un seul regard sur elle me fait bander. Je raconte n'importe quoi mais rien qui ne soit que pure vérité dans un mélange de phrases romantiques et lubriques tout à la fois.

Il nous entraîne sous l'eau chaude, nos corps toujours enlacés, et le jet vient tremper mon pansement sans que je m'en soucie. J'ai toujours détesté être en convalescence, on parle souvent de son impatience mais de ce côté-là, nous sommes pareils tous les deux. Je finis par tendre mes deux mains pour encadrer son visage de mes doigts, le fait de lever le bras me fait un mal de chien mais ça m'est égal. Tu ne me perdras pas, tu ne m'as jamais perdue, je suis à toi, je serais toujours à toi. Il n'y a pas un seul instant où j'ai cessé de l'être. Même lorsqu'il est parti, dans les bras des autres c'est à lui que je pensais, c'est son odeur que je cherchais.

Il finit par me reposer au sol, ce qui me fait grimacer de désapprobation parce que j'étais trop bien dans ses bras, mais je me doute que ce doit être douloureux pour lui alors je ne proteste pas. Je viens pourtant me nicher contre lui, câline, en manque constant d'affection, insatiable. Ses mains glissent sur ma peau, me faisant frémir de plaisir à être ainsi cajolée de cette façon si particulière qui me donne l'impression de compter vraiment. Ses mots d'amour, de désir hérissent ma peau en chair de poule, font renaître l'envie au creux de mon ventre mais j'essaie de me tenir tranquille parce que je sais qu'étant blessée, il va vouloir me ménager. J'ai la gorge nouée et le cœur qui bat la chamade, dans un mélange douloureux d'amour, de passion, de soulagement à avoir encore droit à sa tendresse quand j'ai cru l'avoir perdu pour toujours. C'est sans doute ce qui embrume mes pensées au point que je souffle d'une voix tremblante, en serbe en plus : Slavo, Slavo je veux un bébé avec toi. Wait what ?

Si elle meurt, je la perdrais, ça reste assez évident pas vrai ? J'ai eu bien plus peur cette fois en la voyant revenir blessée que lorsqu'on s'est fait enlevé. Parce que je n'étais pas là, je n'avais pas cette illusion de contrôler les choses pour la protéger. Quand on a été emmené, je savais que je ferais tout pour qu'ils la laissent tranquille, quitte à me mettre en danger moi, je suis un soldat et un homme, et en plus je l'aime c'est normal que ce soit à moi d'encaisser. Malgré tout je ronronne de joie parce qu'elle est tout à moi en cet instant précis, et je retrouve la même félicité qu'à Bali.

Je me repais de sa peau, des sensations douces de sa chair sous mes doigts, de ces moments purement charnels et animaux. C'est délicieux. Et quand sa phrase tombe, je ressens un choc suivi d'une sensation de vertige et d'enivrement, comme quelqu'un qui saute à l'élastique. "srce ! oui, oui je veux." Très sincèrement après notre discussion à Bali, j'ai pensé qu'il nous faudrait dix ans au moins pour avoir ce même, si jamais elle voulait bien un jour. Pourtant, je n'ai pas eu le sentiment de renoncer, ni de douter bien elle ait dit que j'avais de mauvaises raisons. Je suis juste convaincu qu'il n'y a pas de bonnes raisons, juste une envie à saisir. D'ailleurs, je veux bien lui faire tout de suite ce bébé ! J'exulte de joie avec un drôle de sourire entre le niais et le radieux teinté d'un peu de terreur tout de même. On croirait que je viens de prendre un shoot d'adrénaline !

J'ai du mal à réaliser que ces mots-là viennent de passer ma bouche, je crois que le fait de les dire en serbe servait à me préserver encore un peu. Je n'ai pas eu de grande introspection à ce sujet, mais je sais que j'y ai pensé constamment, tous les jours depuis qu'il m'a confié cette envie. C'était seulement là, dans un coin de mon esprit, pas toujours au premier plan mais jamais totalement en sommeil pour autant. Mon inconscient a pris la décision à ma place, et je sais que c'est mon cœur qui parle et absolument pas ma raison. Si je réfléchissais réellement, si je me posais les bonnes questions, je refuserais catégoriquement d'avoir ce bébé. En plus le timing est hyper mal choisi avec les problèmes qu'on risque d'avoir sous peu avec sa famille, et les Tigrovi ! Mais justement, on a tous les deux failli crever à quelques semaines d'intervalle, et je ne veux plus attendre, je ne peux plus attendre.

Moi aussi je suis terrorisée, mais je sais aussi qu'il n'y a jamais de bon moment, que tout le monde a peur, et qu'un jour il faut juste sauter le pas. Je lui répète un million de fois que je l'aime à en mourir, je bécote ses lèvres jusqu'à en perdre le souffle, le cœur battant si fort que je crains l'implosion. Et puis, haletante, je finis quand même par interrompre ce moment de félicité pure. Moja duša... Moja duša je suis désolée mais tu veux bien me ramener dans la chambre...? J'ai l'impression d'être debout depuis une éternité, j'ai les jambes cotonneuses, la tête qui tourne un peu de ce trop-plein d'émotions et je crois qu'il faut que je m'allonge.

Je ne réfléchis pas comme Nina - d'aucuns diraient que je ne réfléchis pas tout court - mais en cet instant je crois que je ne saurais être plus heureux. Je veux plus que tout former une famille avec Nina, et il m’apparaît aujourd'hui qu'une vraie famille passe par le mariage et ce bébé. Sans doute ai-je une vision trop traditionaliste mais je suis serbe, on pourra difficilement me changer sur ce point.

"Bien sur srce !" Empressé et attentif, je la rince, puis je prends la chaise qui reste dans la salle de bain depuis que j'ai été blessé, et je fais asseoir Nina, dans la peur d'un malaise. "ça va zlato ?" Je prends les serviettes pour l'envelopper et l'essuyer avec tendresse. Puis à la façon des pompiers, je porte la chaise sur laquelle se trouve Nina et c'est ainsi que je l'emmène à la chambre. Au moins je suis sur de ne pas lui faire mal à l'épaule et elle ne risque pas de tomber dans les pommes par un effort inapproprié. Je l'aise ensuite à regagner le lit et je consulte l'heure. "Tu devrais appeler Addison, je dois aller régler cette histoire au QG et je reviens. t'en fais pas, il est probable que je sois mis à pied au moins une semaine, je pourrais m'occuper de toi à l'aise moj andjeo, comme quoi l'indiscipline est parfois avantageuse." C'est toute l'ironie de la chose.

Vous n'imaginez pas à quel point je m'en veux d'interrompre ce moment si particulier, mais je crois que si je fais encore un seul malaise, j'aurais droit à l'abstinence forcée pendant au moins dix jours. Je m'assieds sur la chaise qu'il place derrière moi, un peu blême sans doute mais mon sourire ne faiblit pas. Il veut toujours un bébé avec moi, et j'ai eu tellement peur qu'il ait changé d'avis que j'irradie de joie et d'amour pour lui. Je hoche la tête face à son inquiétude. Oui, pardon, j'ai juste eu un vertige. Ça va mon ange. Je ne regrette pas un seul instant notre étreinte dont je suis encore groggy d'ailleurs, mais disons que c'est beaucoup de sensations d'un coup, que c'était une position plutôt sportive et que maintenant je suis épuisée. Je pense que les cachets m'assomment aussi. Je le dévore d'un regard éperdu de reconnaissance et d'adoration quand il me sèche en douceur, patiemment pour ne pas me faire mal, et pouffe un rire quand il soulève la chaise pour me ramener dans la chambre.

​Mais mon regard se voile parce que je vois bien, avant même qu'il ne me le dise, qu'il ne s'allonge pas à côté de moi. Et ma gorge se noue lorsqu'il parle de mise à pied, je n'avais pas conscience que les choses étaient allées si loin, peut-être qu'il a minimisé en me disant s'être énervé ? Une mise à pied ? Mais... A cause de moi ? Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé, est-ce parce que je ne suis pas une Tigrovi et qu'il paie à ma place ? Est-ce qu'on peut être mis à pied parce qu'on a été blessé ? Ca me semble ridicule et rien ne fait sens dans mon esprit. Slavenko je suis désolée, j'ai jamais voulu t'attirer d'ennuis... Non en fait je suis partie justement pour faire exactement l'inverse, me faire accepter et qu'on lui fiche la paix. Je sais pas... Ce que je peux faire pour aider, est-ce que je peux faire quelque chose...?

Je ne m'inquiète pas trop, quand on est blessé et sous cachet il est fréquent d'avoir des vertiges, j'en ai eu aussi, rien de plus normal. Seulement il ne faut pas qu'elle force, il est trop tôt. Dans la chambre, je prends mes affaires dans l'armoire pour les poser sur le lit. C'est ma tenue officielle de Tigrovi : le treillis noir, le pull à l'écusson que je passe sur un simple tee-shirt. Qu'au moins j'ai une tenue impeccable pour passer en discipline, ça me semble indispensable. J'ai même mon béret de parade, je ne sais pas si Nina m'a déjà vu avec d'ailleurs, on ne le met pas souvent. Je crois que je l'avais à la soirée de l'ambassadeur, quand j'étais cantonné à la surveillance extérieure.

"Toi ? Non pas du tout mon ange, c'est à cause de mon père." Je pose mes chaussettes sur le tas et je contourne le lit pour venir rassurer Nina. Je m'assieds sur le matelas avant de prendre la main de Nina "T'inquiète pas, je sais bien srce... Ça va bien se passer." Je hausse les épaules, je commence à avoir l'habitude maintenant. "En plus j'ai rendez-vous avec Damir, au moins ce ne sera pas avec mon père." J'aime autant après notre affrontement houleux de la veille. "Oui tu peux m'aider, appelle Addison et repose-toi. Je te veux en forme. Ce sera une inquiétude de moins moj andjeo." Je joue sur la corde sensible sans aucun doute mais c'est aussi une vérité. Je ne peux pas me concentrer si je suis dévoré d'inquiétude pour elle. Je souris à Nina. Je me sens étrangement bien, la décision qu'elle a prise quelques minutes plus tôt me conforte dans mes choix et je n'ai plus peur. Je suis juste amoureux et sous son charme. Je me moque complètement de cette sanction qui me semble d'une futilité sans nom.

Je le couve d'un regard inquiet tandis qu'il prépare ses affaires, inquiet mais amoureux aussi. J'ai toujours beaucoup aimé sa tenue de Tigrovi, c'est étrange quand on sait que je ne les porte pas vraiment dans mon cœur pourtant, mais je le trouve beau habillé comme ça. Sans doute parce que je sais ce qu'elle représente, parce que je sais aussi quand il s'habille ainsi, c'est normalement parce qu'il part bosser, et que ça lui donne un côté dangereux qui m'a toujours fait un effet terrible. Je l'aime encore mieux nu, bien-sûr, mais malheureusement il ne peut pas rester à poil. Heureusement j'ai quand même le droit à ce qu'il vienne près de moi avant de s'habiller, prenant ma main dans la sienne. Je m'approche, pose mon front sur son épaule dans un geste infiniment câlin.

Je ne suis pas enchantée à l'idée d'appeler Addison mais il me prend par les sentiments alors je m'exécute. Il me faut pour ça m'écarter de lui, récupérer mon téléphone posé non loin -le Doc a rapporté mes affaires laissées au QG quand on l'a quitté précipitamment- et je compose le numéro de mon amie. Elle était occupée, bien-sûr, mais elle m'assure venir aussi vite que possible. Je raccroche dans un soupir. Elle sera là d'ici vingt minutes... Tu peux y aller mon ange, je te promets de me tenir tranquille jusqu'à ce qu'elle arrive. Je tends une main vers lui, effleure son visage du bout des doigts. Ne t'inquiète pas pour moi, je t'attends là... Je me mords la lèvre pour ne pas lui faire promettre de revenir, il faut que j'arrête de faire ça, je le sais.

J'ai un petit rire, signe que tout va vraiment bien. Je happe sa main dans un baiser et je la taquine même "tu me mets vraiment à la porte ? Je dois me brosser les dents, cirer mes pompes et m'habiller, Addison sera là avant que j'ai fini zlato !" Je me penche, l'embrasse en caressant son visage, rassurant, je sais lire l'inquiétude dans ses yeux mais pour ma part, je ne suis pas inquiet. "J'espère bien que tu m'attends là. " Mon regard se plisse d'amusement et je vaque à ma préparation, d'abord la salle de bain pour achever ma toilette, puis mes godasses - je ne peux pas y aller avec mes rangers dégueulasses donc je les nettoie - et enfin je reviens m'habiller dans la chambre. Addison débarque quand je suis en train d'enfiler ma ceinture et je vais lui ouvrir. Je l'accompagne à la chambre de Nina. Puis bérêt vissé sur le crâne, je viens encore embrasser Nina "Sois sage srce et je t'apporterais une surprise." Je salue la jeune femme qui reste avec Nina d'un "Merci Addi" et je file au QG

Je secoue la tête. Non, mais plus vite tu t'en vas, plus vite tu me reviens... Bon voilà, j'aurais quand même fini par le dire de façon détournée, mh ? Je soupire et me rallonge après son baiser pour le laisser se préparer, l'inquiétude commençant bien-sûr à enfler dans mon ventre, comme toujours, même si je m'efforce de la maîtriser. Je n'ai pas touché au plateau de petit-déjeuner qu'il m'a apporté tout à l'heure, alors je jette mon dévolu sur les céréales parce qu'il est vraiment temps que je mange, tous ces cachets commencent à me faire sérieusement mal au bide et le fait d'avoir l'estomac vide ne m'aide pas du tout.

J'ai réussi à manger la moitié du bol quand Addison arrive, et lui offre un sourire reconnaissant. Le baiser de Slavenko me donne envie de le retenir contre moi, et seule la présence de mon amie m'en empêche je crois. A plus tard. Je me raccroche à l'idée de la surprise, tente de deviner ce que ça pourrait être pour penser à autre chose qu'à son conseil de discipline. Dieu que je hais les fonctionnements militaires ! Bien-sûr, Addison me demande ce qu'il s'est passé, et je lui raconte seulement que j'ai fait un coup qui a mal tourné. Elle sait que je suis cambrioleuse, elle peut donc bien imaginer ce qu'elle veut, je ne donne pas plus de détails. On préfère parler d'autre chose, à savoir de la boîte, des clients, de Sarajevo... Bref, on tue le temps.