St Jergis et Ste Vodka - Slavina

La réponse de Slavenko me fait à la fois rire... Et vibrer de fierté et de désir mêlés. Il n'y a pas entre nous d'esprit de compétition déplacé, on ne joue clairement pas dans la même catégorie, et en réalité, il tire bien mieux que moi quand il est sobre et qu'il se concentre sur ce qu'il fait, il m'a d'ailleurs filé quelques leçons par le passé. Et puis je n'oublie pas qu'il a été sniper, c'est qu'il est très doué. Malgré tout, je suis ravie, heureuse aussi de la fierté que je lis dans son regard, j'aurais été dévastée de le décevoir ou de voir de la pitié dans ses yeux ! Je n'ai pas envie d'être vue comme une petite chose fragile, pas ici en tout cas, parce que bon j'admets que quand on est seuls tous les deux c'est autre chose...

Je pose mon arme et me glisse dans les bras du slave, esquisse un sourire mutin. Ah, c'est juste pour ça qu'tu m'épouses ? Mes mains désormais libres se glissent possessivement dans ses cheveux, et je réponds à son baiser en appréciant la sensation du sang qui rush brusquement dans mes veines. Je ne sais pas du tout comment je vais tenir jusque ce soir, mais je m'efforce de rester sage parce que je n'ai pas vraiment le choix. Je soupire d'envie et de frustration contre ses lèvres, sans me soucier des commentaires et sifflements qui fusent, quand il me touche nous sommes toujours seuls au monde. Tu rigoles? Je viens de les impressionner, je voudrais pas tout gâcher en me faisant retamer au baby... On peut aller regarder, par contre !

"entre autre mais le reste les regarde pas." soufflé-je à Nina dans le creux de son cou. Je prends sa main pour aller voir les match de baby foot, suivant le flot des Tigrovi qui sont intéressés tandis que d'autres prennent le relais au tir ou s'organisent un match de foot suivi par son lot de supporters. Il n'y a aucune contrainte.

Je trouve un tabouret haut où Nina peut s'asseoir pour mieux voir et reposer ses pieds. Moi, je mets derrière elle, mon menton calé contre son épaule et mes bras autour d'elle, ramené sur son ventre peut-être de façon trop possessive pour être honnête. L'alcool aidant, tout le monde se relâche et l'ambiance est bon enfant et joyeuse. Je crie et siffle mon soutien quand mon frère joue. Malheureusement lors de la demi-finale, il joue particulièrement mal et son équipe perd au profit d'une équipe pas du tout favorite mais qui remporte le championnat de cette année, je viens de perdre encore 10$ misé sur eux ! "Ah Jebote ! Tu aurais du jouer srce !"

Au buffet, les gâteaux sont apparus, fin d'après-midi, l'ambiance se calme un peu, les sucrerie arrivent avec du café bienvenu pour un peu dessaouler et tenir jusqu'au soir ! On échoue dans un canapé à discuter un peu avec tout le monde. Aleksandra nous rejoint tandis que mon père est sans doute en train de discuter avec Mirko et les plus anciens du groupe.

J'avais, dès le départ, un bon feeling avec cette journée, j'étais persuadée que tout se passerait bien, que ce serait important, et c'est pour ça que je tenais tant à venir. Seules ses réticences m'ont refroidie mais je ne suis pas surprise que les choses n'aient pas -encore- dégénéré. Il y a trop de monde, l'ambiance est trop bon enfant pour qu'il en soit autrement et surtout je n'ai pas de mal à éviter son père ou son oncle. Je passe vraiment un bon moment, sans avoir besoin de me forcer ou de faire semblant, et depuis que j'ai fait cette mission avec eux je connais même certains Tigrovi en-dehors de ma seule relation avec le slave. Malgré le fait que ça se soit mal fini, ça me permet d'avoir une place un peu différente, d'être vue différemment, même si je reste la femme de... Ou dans mon cas la future femme de. J'observe le tournoi de babyfoot avec intérêt, malgré la fatigue qui se fait sentir à présent que je suis assise. A vrai dire je suis presque contente que son frère ait perdu, il était trop sûr de lui !

C'est quand on s'installe dans les canapés que je commence à me sentir mal. Les pâtisseries me passent sous le nez, et j'en mange une remplie de crème qui me donne aussitôt envie de vomir. Je presse doucement la main du slave pour lui signifier que j'ai besoin d'aller aux toilettes, et je les abandonne en essayant de faire bonne figure. Je monte à l'étage, parce que les toilettes du bas sont assaillis de monde, et je ne veux pas attirer l'attention sur moi. En haut, Dieu merci c'est libre, et j'arrive juste à temps pour rendre le contenu de mon estomac.

Je ne peux m'empêcher de suivre Nina d'un regard inquiet, à l'affut d'un geste de sa part avant qu'elle ne disparaisse à l'étage. J'essaye de reprendre la conversation, ne voulant pas attirer l'attention sur nous, notre secret gardé au creux de son corps et qui me remplit d'une joie qui ne demande qu'à s'exprimer. C'est le plus dur secret que j'ai eu à garder de ma vie ! Je ne vois pas Aleksandra s’éclipser, femme-enfant insignifiante à mes yeux.

Je me lève pour aller fumer une clope dans le terrain vague, on évite de fumer à l'intérieur quand on est trop nombreux. L'air frais me fait du bien - j'ai un peu trop bu - il fait moins chaud que dans le bâtiment même si le soleil brille. Avec ma veste, je crève, mais mes nouveaux galons ne me donnent pas envie de l'ôter dans un petit accès de vanité. Je ne m'attarde pas, craignant que Nina me cherche. En rentrant, je me heurte à Camenko et on papote, il est déçu de sa défaite - comme un môme - et je le réconforte de sa défaite.

Penchée au-dessus des toilettes, je reste un instant ainsi pour être certaine que la nausée passe avant de seulement penser à me redresser. J'ai mal au ventre et, un léger mal de crâne aussi, mais j'ai bon espoir de pouvoir tenir la soirée malgré tout. Je n'ai pas envie de disparaître avant la fin, pour une fois que tout se passe bien ! Quand j'ouvre la porte des toilettes, je tombe nez à nez avec Aleksandra, et je ne m'attendais tellement pas à la voir que je cille en clignant des yeux, blêmis comme si j'étais prise en faute, ce qui est clairement le cas. Face à mon air anxieux, elle me tend un mouchoir et demande : Ça va ? De toute évidence, elle m'a entendue vomir, inutile de mentir. Je hoche la tête en tentant vaillamment de sourire. Oui, c'est rien. Elle baisse les yeux sur mon ventre et demande, un sourire éclairant son regard : Tu le sais depuis longtemps ? J'écarquille les yeux, complètement incrédule, comment est-ce qu'elle a pu deviner une chose pareille ? Je ne l'aurais jamais imaginée si perspicace. En plus de ça, il semblerait qu'elle lise dans mes pensées puisqu'elle ajoute : Tu te caches pour vomir mais il n'y a que du jus de fruits dans ton verre, et tu n'as pas l'air ivre, tu n'as pas touché au barbecue... Elle sourit un peu plus chaleureusement encore. Et puis tu rayonnes. Je rougis cette fois, balbutie maladroitement. C'est pas... Enfin on ne veut pas... Je comprends, t'en fais pas, je serais muette comme une tombe.

Je me suis subtilement positionné pour pouvoir intercepter Nina quand elle descendra de l'escalier, écoutant les plaintes bougonnes de Camenko qui accuse son partenaire d'avoir été fin saoul. "moi j'te trouvais surtout distrait. J'me demande par quoi tu étais déconcentré. Si je dis russe, jolie...j'ai bon ou pas ?" Il refuse de répondre à cette question ce qui me fait rire. En relevant le nez, je croise le regard de Sonja qui est dans les bras d'un Tigrovi. Une pointe de culpabilité me pique alors que son regard contient nostalgie et douleur. L'année passée, elle était accrochée à moi, et même si je ne lui ai jamais rien promis, je sens comme un reproche, ou plutôt un abandon. Oh je ne regrette rien, Nina est la seule femme que j'aime mais je m'en veux d'une autre conséquence de ma fuite ici. J'aurais du rester avec Nina, venir ici avec elle, tout aurait été plus clair pour tout le monde. Je détourne le regard, mal à l'aise.

Quand Nina redescend, je retrouve le sourire, la couvant d'un regard propriétaire mais aussi aspirant à lui appartenir. C'est elle que je veux. Je suis tellement amoureux que j'ai l'impression d'irradier d'un nuage sirupeux et rose. Nous ne sommes pas seuls, je n'ose pas lui demander si ça va pour ne pas mettre la puce à l'oreille de quelqu'un. J'attends qu'on s'éloigne et je prends un instant pour lui chuchoter, une main caressant sa joue d'un geste doux. "Tu veux rentrer et on revient plus tard pour la soirée ? Ou t'allonger en haut ? Je peux trouver une chambre. Tu es toute pâle mon ange."

Je ne réponds pas ouvertement à Aleksandra, mais on sait toutes les deux que mon silence est tout aussi éloquent qu'un aveu. Elle redescend la première, me laissant un peu d'intimité pour me rincer la bouche, me brosser les dents, me passer de l'eau sur le visage... Et je redescends les escaliers, où Slavenko m'attend, comme prêt à bondir. Je gagne ses bras comme un refuge, m'y blottissant dans un geste sans doute bien trop tendre par rapport à mon comportement provocateur de tout à l'heure. Dans son dos, Sonja nous fixe d'un regard noir qui me blesse profondément, et je niche mon nez contre l'épaule du slave pour y échapper, tandis qu'il m'entraîne juste un peu plus loin.

​J'ai un peu peur de gâcher la soirée en lui disant ce qu'il vient de se passer, mais je ne veux pas avoir l'impression de lui cacher quelque chose. Pas cette fois. Viens une minute... Je glisse ma main dans la sienne pour l'entraîner un peu plus à l'écart encore, surtout à l'abri des regards en fait. J'ai croisé la femme de ton père à l'étage... Je fronce le nez, mal à l'aise et surtout dépitée, désolée parce que j'ai l'impression d'avoir foiré quelque chose, de ne pas avoir été suffisamment discrète. Elle a deviné, pour le bébé... Elle a promis de ne rien dire mais...​

"Merde..." Je grimace, troublé. "Tu crois qu'elle va être discrète. J'ai peur qu'elle le dise à mon père avant moi. Tu penses qu'elle va tenir sa langue ? En même temps, elle est enceinte aussi, elle doit avoir une sorte de sixième sens !" J'imagine que c'est un genre de télépathie, un détecteur hormonal. J'espère juste qu'elle ne va pas se sentir en concurrence avec Nina. "Et...elle a été cool avec toi ?" Je me méfie de cette petite chose fragile que mon père a épousé.

​Je hausse les épaules. Elle avait l'air sincère, oui... Mais je ne la connais pas. Elle joue peut-être extrêmement bien la comédie. Le simple fait qu'elle ait noté tous ces détails montre bien qu'elle est plus intelligente, et plus observatrice qu'il n'y paraît. ​Elle a finalement tout intérêt à avoir l'air un peu simplette, au moins les gens ne se méfient pas d'elle... Plutôt, oui, elle m'a demandé si ça allait... Elle a dit que je devais pas hésiter si j'avais besoin de quelque chose... Et ça me fait drôle parce que cette femme est plus jeune que moi, et il me semble bien que c'est son premier enfant à elle aussi -en tout cas vu son âge j'espère !- alors je suis partagée entre reconnaissance... Et agacement face à ce qu'on pourrait presque prendre pour de la condescendance. Parce qu'elle s'est mariée à Jelenko, elle se sent obligée de se prendre pour notre mère à tous. Je soupire, hausse les épaules. Je sais pas si tu veux prendre le risque qu'elle balance... Mais j'aurais vraiment voulu attendre pour en parler... Maintenant c'est comme tu veux, je voudrais pas que ça te mette... En porte à faux vis-à-vis de ton père.

"Ecoute, j'pense pas que ça craint pour aujourd'hui, et après, hé bien s'il me demande, je lui dirais que c'est l'histoire des trois mois... J'ai même pas besoin d'inventer un truc, ce sont les médecins qui l'ont dit et lui il doit savoir, sa femme est enceinte et il s'est pas gêné d'attendre pour m'annoncer son mariage et sa paternité. t'inquiète pas moj andjeo." Je caresse sa joue, viens chercher sa bouche pour un baiser doux, si sensuel qu'un éclair de désir me traverse. Je soupire contre sa bouche, me force à m'éloigner assez pour éviter d'entretenir la vague. "On devrait...aller voir les combats. Ou allez dans le jardin voir le match de foot."

J'acquiesce, franchement rassurée qu'il ne décide pas de l'annoncer à son père. J'ai envie de croire qu'Aleksandra ne dira rien, et si Jelenko est au courant, Mirko le sera dans l'heure, et donc probablement le reste des Tigrovi. Je ne suis pas sûre que Slavenko s'en rende compte, mais tout se passe toujours tellement mal dans ma vie, je suis tellement habituée aux catastrophes que je ne peux m'empêcher d'avoir peur pour ce bébé. Et je ne supporterais pas d'affronter le regard accusateur de sa famille si je fais une fausse-couche, parce qu'il est certain que tout sera forcément de ma faute. Vraiment, je crois que je n'y survivrais pas. Alors non, attendre pour l'annoncer n'est pas si difficile pour moi, parce que tant que personne ne le sait, les choses sont moins angoissantes, et je me sens moins scrutée. Je hoche la tête te souffle tout bas : Merci... Je sais que ce n'est que pour moi qu'il garde ce secret, et je lui en suis reconnaissante.

Son baiser accélère furieusement les battements de mon cœur. On s'est endormis trop vite hier soir, on ne s'est pas vus ce matin, et j'ai envie de lui depuis qu'il m'a rejoint à l'agence en fin de matinée. L'attente commence à devenir une véritable torture, et je gémis doucement, sans même m'en rendre compte, contre ses lèvres. Je glisse mes mains dans son dos, me presse contre lui avec l'envie entêtante qu'il m'étreigne, mais je me retrouve rapidement orpheline de ses bras. Démunie. Pourtant j'opine, me force à sourire quand je n'aspire qu'à sa peau contre la mienne. Les combats, tu sais bien que je préfère les combats...

Je noue mes doigts aux siens et on va dans la salle de sport qui a été aménagée. ce matin on a bougé les appareils, ça pesait un âne mort ! Il y a déjà un combat que je suis distraitement du regard. c'est l'heure sage, la vodka coule moins à flot et je ne commence à décuver, c'est plutôt un bon présage pour tenir la journée entière. Ça m'est arrivé d'être bien moins sage que ça et de finir ivre mort à quatre heures de l'après-midi pour me réveiller vers minuit et reprendre la fiesta, hummm...pas toujours très glorieux.

On encourage les combattant et je ne sais trop comment, je me retrouve à mon tour poussé sur le ring, parait qu'il faut que le "sergent" montre qu'il en a ! C'est Bane, un des meilleurs combattants qui me rejoint et j'ai une mimique qui montre que ouch, je vais prendre ma race, c'est sur ! Il a une musculature impressionnante alliée à une mobilité et une précision redoutable, ainsi qu'un grand sens tactique. Ah mais c'est le jeu ! Je me défais de ma veste et de mon tee-shirt comme le veut la coutume, on combat torse nu, le mien couturé de cicatrices en tout genre. J'adresse un clin d’œil à Nina avant de plonger dans le combat comme je le fais toujours, avec une rage bornée et pour gagner comme si ma vie en dépendait. Le combat s'engage, je frappe fort tout de suite, prenant l'ascendant sur un Bane surpris, trop sur de lui sans doute. Il reprend son souffle et le combat se poursuit soudain beaucoup plus équilibré. J'encaisse moi aussi bon nombre de coups, les poings, les pieds, claquant contre la chair dans une lutte sans merci. Je réussis une clef de bras qui l'immobilise complètement et la victoire m'est attribuée ! C'est très rare que je batte Bane, faut croire qu'aujourd'hui c'est ma journée ! Même mon père me félicite quand je descends du ring, sans même me dire que j'aurais du lever ma garde, ou rentrer ma tête ou je ne sais quel conseil. Épatant. Transpirant, je rejoins Nina avec un sourire étincelant comme j'en ai rarement "un baiser pour le vainqueur ?"

Je me doutais bien que Slavenko finirait par se battre et à vrai dire c'est sans doute dans l'espoir de le voir que je l'ai entraîné vers les combats plutôt que vers le match de foot. Ici je n'ai pas besoin de m'inquiéter réellement pour lui, je sais qu'il ne sera pas blessé, en tout cas pas gravement, et j'ai toujours été excitée par les combats. Je récupère ses fringues quand il me les passe pour avancer au centre de la salle, et je m'adosse au mur pour mater le spectacle. J'ai vu des choses atroces dans ma vie, pourtant je ne peux m'empêcher de grimacer ou de détourner le regard chaque fois que Slavenko prend un coup, quand bien même il sait les encaisser. Je me fais toujours discrète, je plaisante en disant que je joue les pom-pom girls mais en réalité ce n'est pas mon genre, je suis plutôt du genre à observer en silence. Il sait que je suis là, mon regard ne le quitte jamais et c'est suffisant. Je le récompense s'il gagne, et je panse ses plaies s'il perd, c'est comme ça que je joue les supportrices.

Pourtant j'ai une exclamation de joie quand il remporte le combat, et je me pends fièrement à son cou dès qu'il me rejoint. Je me hisse sur la pointe des pieds et lie ma bouche à la sienne dans un baiser langoureux qui me fait perdre le souffle. Mes mains ont glissé dans son dos moite de sueur, je les ramène possessivement sur ses flancs avant de le relâcher, parce que mine de rien nous sommes en public. Mon regard brille d'adoration pure, je crois que j'iradie toute entière à ses côtés. Son sourire, souvent trop rare, me rend littéralement dingue, et je crois que c'est la millième fois aujourd'hui que je me fais la réflexion qu'il est terriblement sexy. Le voir se battre fait toujours rugir le désir avec plus de brutalité et je regrette de n'avoir pas sauté sur l'occasion quand il m'a proposé de rentrer nous reposer à l'appartement tout à l'heure. On reste un peu pour regarder les autres combats, je lui cède ma place contre le mur et me glisse entre ses bras brûlants, mes fesses gentiment calées contre son bassin, son torse moite dans mon dos. Les combats m'intéressent moins s'il n'y participe pas et je tends la tête en arrière pour chercher son regard. T'es en super forme aujourd'hui moja dusa, c'est la vodka qui fait ça ?

"non c'est toi qui fait ça srce..." ronronné-je en me penchant pour happer brièvement ses lèvres. Ses fesses me chauffent doucement et comme les combats ont toujours eu le don d'attiser ma libido, disons que ça devient sensiblement inconfortable, comme elle peut le sentir. En fait, je devrais boire plus de vodka pour me calmer, trop bourré c'est pas bon pour bander ! Encore que avec Nina...Je pourrais lécher la vodka sur son corps de déesse. Je soupire dans son cou, y souffle mon haleine chaude, alcoolisée. Mon dos moite colle à son chemisier, c'est une drôle de sensation.

J'essaye sincèrement de me concentrer sur les combats mais je peine à suivre, mes mains sur son ventre, ses hanches. Je ne la relâche que lorsque mon père m'appelle, sous l'étonnement que je ressens. Alors ça, un combat père-fils, ça fait une éternité et je rougis entre surprise et plaisir. Je me décolle de Nina "Mon père qui me défie ! J'dois y aller, tu m'encourages moj andjeo ? Je compte sur toi. Volim te."

Je rejoins mon père sur le ring, j'ai encore la peau frissonnante du combat précédent mais je me sens étonnamment en forme "puisque tu as l'air en forme fils, tu feras bien un petit round avec moi" "oui commandant !"
. On commence à se battre, pour moi c'est très sérieux parce que c'est mon père et que j'ai toujours voulu qu'il soit fier de moi, m'approuve. Lui, il se bat toujours bien, à fond alors c'est un beau combat. Mais je me rends compte qu'il accuse son âge tandis que je pète le feu aujourd'hui. Je le bats sans plus de difficulté que ça. Ma victoire déclarée, il me donne une accolade en me félicitant. Nina dit qu'il n'y a pas d'esprit de compétition entre elle et moi, mais c'est vrai aussi en ce qui concerne mes rapports avec les Tigrovi. Sur le ring oui bien sur, on veut gagner, mais une fois le combat fini, peu importe le gagnant. Si je perds, je suis fier du camarade qui m'a vaincu alors que j'ai donné le meilleur de moi-même. Si je gagne, l'inverse est vrai.

Je rejoins Nina qui m'attire irrésistiblement. Bon c'est bon, je crois que j'ai amplement mérité une pause "humm j'ai ma dose pour aujourd'hui, tu as pas dit que tu jouerais les infirmière si j'avais mal ? Tu pourrais mettre de la pommade sur mes bobos ? humm qu'est-ce t'en dit ? "

Je commence moi aussi à être sérieusement assaillie d'images très précises. Je soupire de ce désir insatisfait qui est en train de me brûler de l'intérieur, et si je ne veux pas le forcer à partir ni même à s'absenter, je ne peux m'empêcher d'être de moins en moins sage. La façon dont je me presse contre lui n'est plus tout à fait innocente, et exercer le moindre contrôle sur moi-même devient d'autant plus difficile que je le sens réagir dans mon dos. Ses mains s'attardent sur mes hanches et je suis presque sûre que je n'aurais qu'à lui demander de nous isoler pour qu'il cède... Je suis sincèrement en train de considérer l'idée quand son père lui propose un combat, et je réprime difficilement un soupir de frustration en le laissant s'éloigner de moi.

Je t'encourage toujours. Discrètement, mais je l'encourage... Est-ce qu'il me préférerait à jouer les supportrices déchaînées ? Scandant son nom en applaudissant, huant son adversaire ? Difficile à envisager, surtout lorsque l'adversaire en question se trouve être son père ! D'ailleurs, je suis bien moins excitée par ce combat que par le précédent, je ne ressens pas cette même adrénaline à le voir se battre contre Jelenko. Je souris malgré tout, parce qu'il gagne et que je ne pourrais pas être plus fière de lui. Il irradie aujourd'hui, de bonheur, mais de force et de courage aussi. Je ne le vois plus que dans un halo d'admiration béate, avec cette impression qu'il est de loin meilleur que tous les autres hommes ici présents, dans tous les domaines confondus. Comment ça, je ne suis pas objective ?

Je noue mes bras à sa taille, lui vole un baiser en me hissant sur la pointe des pieds. Humm t'as raison, tu vas être plein de bleus, t'aurais bien besoin qu'on te soigne, mon amour... Je l'embrasse encore, mon cœur battant plus vite parce que c'est enfin lui qui rend les armes le premier. Je noue mes mains dans son dos trempé de sueur. On reviendra dans la soirée...

"Promis ? On reviendra tout à l'heure et tu mettras une robe." J'ai envie de profiter encore de cette journée radieuse où tout semble me réussir. C'est la première fois qu'une journée se passe si bien entre Nina et les Tigrovi, mais aussi avec ma famille et je veux encore profiter de cet état de grâce. J'ai envie de danser avec elle, amoureusement, blotti contre elle quand la soirée s'avancera. Mais pour l'instant, j'ai juste envie d'elle, ses mains sur ma peau me faisant frissonner, hérissant la mienne en chair de poule. Je frotte mon nez au sien, peau moite contre la sienne si douce, ma main encadrant son visage. "J'ai besoin d'une douche..." Mais je suis prisonnier de son regard, de la sensation de son corps contre le mien et je peine à m'écarter d'elle. Je n'y arrive pas alors que ma bouche cherche encore la sienne.

C'est une claque sur l'épaule et une remarque comme quoi il y a un étage qui rompt le charme. Je rougis brusquement, comme un ado pris en faute, parce que c'est Nina. Ça aurait été l'année passée, j'aurais rigolé et répondu un truc égrillard, mais c'est Nina. Ce n'est pas un jeu, ce n'est pas juste du sexe, c'est mortellement sérieux, toujours. Comme j'ai envie de lui plaire ! Je la relâche pour prendre sa main avant de l'entrainer dehors. Je lui donne les clefs "c'est mieux si tu conduis" Je suis un peu bourré, ce serait con de se faire arrêter en route ! Dans la voiture, tourné vers elle, je la mange du regard. Je n'ai pas vraiment envie de jouer, mon cœur bat trop fort dans ma poitrine pour ça. J'ai mille désirs qui me tourmentent déjà, des envies de la gouter, de humer sa peau, de me chauffer à ses sens. J'aspire à ses soupirs sur mon torse, ses dents, ses doigts crochetés à mes épaules. Mon souffle se ralentit, je pose quand même une main lourde sur le haut de sa cuisse, presque sur son sexe. Je glisse dessus, appuyant dans un mouvement massant par dessus le tissu du jean moulant.

Mais oui, promis mon ange. Je ne vois pas pourquoi je chercherais à tout prix à l'éloigner d'ici, pour une fois que tout se passe bien ! Et puis si réellement je ne me sens pas bien tout à l'heure, ou que je suis soudain trop fatiguée, je pourrais toujours rester à l'appartement et il reviendra sans moi. Pour l'heure, ce n'est pas une option, je suis bien avec lui, j'ai envie d'en profiter encore, ça fait une éternité qu'on n'a pas passé du temps ensemble comme ça. On n'est pas seuls tous les deux, mais on est ensemble, toute une journée... C'est terriblement rare ! Je caresse son dos du bout des doigts, souriant de sentir sa peau frissonner à mon contact. Je m'habillerais comme tu veux, tu choisiras ma robe si tu veux. Si j'avais su qu'il me voulait ainsi, j'en aurais même mis une ce matin, il lui suffisait de demander. Son regard a emprisonné le mien et j'ai soudain totalement oublié l'endroit où nous sommes, à tel point que je sursaute quand on l'interpelle. Mon premier réflexe serait de m'enfouir contre lui pour tenter de disparaître contre sa peau, mais je me ressaisis suffisamment pour rester aussi impassible que possible, jusqu'à ce qu'il nous ramène à la voiture.

Je prends le volant, fébrile, et j'ai déjà du mal à me concentrer sur la route alors je me crispe quand il pose sa main sur moi. Je mords ma lèvre inférieure, inspire longuement avant de susurrer : J'aimerais arriver en un seul morceau, moja duša... Et ça fait des heures, déjà, que je bouillonne de désir contenu, il m'en faudrait trop peu pour m'embraser. Comme il se tient plus ou moins tranquille, je parviens à nous ramener sains et saufs jusqu'à l'appartement, et je referme la porte derrière nous, soulagée de nous isoler enfin.

Quinze minutes de route ça peut être long surtout quand dans mes veine coulent un désir urgent mêlé de de vodka et d'adrénaline. Je suis dans tous mes états. Dans la voiture Nina est trop proche, son odeur trop présente, et j'ai ce soin irrépressible de la toucher, de la sentir vibrer. Je lui lance un regard de reproche quand elle me fait tenir tranquille, au delà de la raison mais pourtant obéissant, mon tee-shirt me collant à la peau, ma veste sur les genoux.

Dès qu'on passe la porte, je reviens à la charge avec cet entêtement slave très caractéristique. Ma main se pose de façon autoritaire sur ses reins pour la tracter vers moi, ma bouche s'écrasant sur la sienne dans un gémissement de frustration qui explose pour se transformer en plaisir. Je ne sais pas si elle se rend compte de ce qu'elle fait comme effet, comme elle me fait perdre la tête. J'attire sa main vers le renflement de mon treillis, impatient et exigeant quand je devrais encore me battre avec son jean. La chair nue de mes bras se heurte avec le tissu de son chemisier qui transparent me laisse entrevoir les délices nichés dans un soutif sexy. Je la pousse contre le mur, retire ma main de ses reins pour venir fouiller dans les boutons du chemisier, menaçant de tout craquer dans ma fébrilité maladroite.

Je ne sais pas où je trouve la force, la patience d'attendre et de rester sage... Mais à la seconde même où il fond sur moi, je perds tout contrôle. Le désir tenu en laisse depuis ce matin rugit soudain, m'explosant violemment à la figure. Je suis bien au-delà de toute raison à présent, et l'idée de repousser ses mains pour sauver mon chemisier ne m'effleure même pas. Les boutons sautent, les coutures craquent sous son assaut et j'achève moi-même de me débarrasser du vêtement devenu inutile. Je suis impatiente, fébrile, mais je ressens ce besoin vital de sentir sa peau contre la mienne. Nous ne sommes pas rentrés à l'appartement pour que je me contente d'une baise à la va-vite contre le mur de l'entrée, pas uniquement de ça en tout cas. J'ai besoin de son corps nu contre le mien, de sentir chaque parcelle de sa peau en contact avec la mienne.

Je tends les mains dans mon dos pour défaire l'agrafe de mon soutien-gorge, accessoire obligatoire pour un repas de famille vu la transparence de mon chemisier, et je me cambre enfin pour offrir mes seins à sa bouche. Mon souffle erratique brûle sa peau quand je me penche pour mordre sa gorge, mes mains se frayant un chemin entre nous jusqu'à son treillis que je déboutonne fébrilement. Je halète contre son cou, gémis en prenant sa queue déjà dure dans ma main. Putain. Quelle idée de foutre un jean bordel ! Je sais déjà qu'il va galérer à l'ôter, il n'a pas la patience pour ça, et j'intime d'une voix rauque : Déshabille-toi. On ira plus vite à se désaper chacun de notre côté qu'à se battre l'un contre l'autre pour ôter nos fringues.

Je meurs contre la douceur de la gorge de Nina mais pire encore quand elle me mord, aiguillonnant le désir encore un peu plus. Je grogne d’approbation à sa prise en main tout en luttant avec le bouton de son jean jusqu’à ce qu’elle décide d’une autre stratégie. Une nouvelle fois je la regarde avec un air de reproche presque furieux mais elle a sa voix qui ne souffre aucune réplique de ma part et qui me rend obéissant, surtout dans les circonstances présentes où j’ai tout à perdre à me rebeller. J’arrache mon tee-shirt de mon corps moite avant de galérer avec mes bottes militaires qui sont un cauchemar pire que mes rangers. Je me bats avec puis j’ôte mon treillis et mon caleçon, le tout dans le même mouvement enragé. Dans les films, les obstacles vestimentaires s'éclipsent pas magie, j’peux vous dire que c’est de la connerie.

Quand j’ai fini, Nina vient d’ôter sa culotte en dentelle qui pour une fois sera épargnée. Je gronde “vient par là” en attrapant Nina brutalement pour la soulever. Elle aura sans doute des bleus sur sa peau de lait, tant pis, ou plutôt tant mieux. Elle noue ses jambes à ma taille alors que je lève le visage vers elle qui me surplombe jusqu’à ce que je l’empale sur moi dans un grondement avide. Je n’ai pas la force d’attendre. Mes jambes tremblent sous le rush de plaisir brut. Planté au fond de son ventre, je me force à patienter le temps de marcher vers la chambre. Mes mains soutiennent ses fesses et mes doigts s’attardent dans l’interstice pour sentir plus que pour caresser les palpitations de son être. Divinement planté en elle, enserré, je ressens la moindre contraction et dès qu’on est à la chambre, je la cloue au mur pour la pilonner en lâchant la bride à mes pulsions. Fait rare, elle jouit avant moi - je crois que la vodka ralentit ma physiologie mais j’en ressens une étrange satisfaction puisque je l’ai à ma merci.

Je me déprends d’elle en la faisant tomber sur le lit, la malmène pour la pousser à quatre pattes. Je la prends à nouveau aussitôt, bien plus fort puisque dans cette position j’ai toute liberté de mouvements, en quelques coups de reins brutaux je jouis à mon tour, ébloui, essoufflé, heureux. Je m’effondre sur elle, collant de sueur, de fluides, comblé mais loin d’être rassasié.

Ma tenue n'est pas si compliquée à ôter qu'il y paraît, d'autant que mon haut s'est déjà fait la malle. Je me débarrasse de mes bottines, de ce jean qui soudain me semble trop serré, et de mes sous-vêtements quand Slavenko se jette à nouveau sur moi. Dans un mouvement parfaitement synchronisé, comme s'il était chorégraphié, il me soulève du sol et je m'enroule autour de lui, sa queue se logeant au fond de mon ventre. Je pousse un long gémissement en plantant mes ongles dans ses épaules. L'instant d'après, mon dos heurte violemment le mur de la chambre alors que j'ai à peine conscience d'avoir bougé, mon esprit, mon attention sont tout entiers tournés vers lui, uniquement vers lui. J'appelle ses coups de reins de mes gémissements, de mon bassin qui ondule pour aller contre le sien, de mes dents qui s'enfoncent dans sa chair. L'orgasme me heurte de plein fouet, et me surprend tant par sa violence que par sa soudaineté tant je ne m'attendais pas à jouir si vite, si fort. Un voile blanc me passe devant les yeux et je tremble en échouant sur le lit, manipulée comme la poupée de chiffon que je deviens entre ses mains.

Je suis encore haletante, secouée de spasmes quand il s'écroule sur moi, et il ne nous faut pas longtemps pour changer de position et ainsi nous nicher l'un contre l'autre. Moi non plus, je n'en ai pas eu assez, et je reviens déjà chercher sa bouche avec entêtement. C'est d'ordinaire lui le plus bavard de nous deux, mais cette fois je murmure contre ses lèvres tous ces mots que j'ai retenus toute la journée. T'étais tellement sexy aujourd'hui Slavenko, t'es toujours tellement sexy, tu te rends pas compte l'effet que tu me fais...

Elle se colle à moi alors que je suis encore sous le coup de l'orgasme, frissonnant et submergé d'amour. C'est dingue la puissance de ce sentiment qui explose, m'éblouit quand sa bouche vient chercher ma bouche. Ma langue cherche la sienne et je la regarde avec une dévotion sans faille quand elle chuchote des mots qui me font un bien fou, m'émeuvent bien trop aussi. Je plonge mes mains dans ses cheveux, le visage chamboulé par la vague d'amour qui me submerge pour elle, mon regard émotif dans le sien. "volim te volim te, j'ai envie de te plaire." C'est un rare aveu mais ces derniers temps, je me sens si dépendant que j'en deviens vulnérable. Encore plus depuis qu'elle est enceinte, je ne sais pas si elle, elle le sait. J'encadre son visage de mes mains et je viens l'embrasser encore, et encore. "je t'aime tellement srce, tellement." J'en suis souvent paralysé de terreur si j'y pense. J'essaye juste d'accepter ce fait et tous les risques qui vont avec, la peur de la perdre chevillé au corps.

Sa façon d'encadrer mon visage en plongeant ses deux mains dans mes cheveux m'a toujours retournée le cœur. Ce simple geste suffit, à chaque fois, à briser complètement toutes mes défenses, je me sens dépouillée de mon armure -pourtant bien fine depuis quelques temps déjà-, comme écorchée vive. Son regard noir, brillant, achève d'emplir le mien de larmes d'émotion dont je ne comprends pas la source. Je m'accroche à sa nuque, pose mon front contre le sien. Je ne crois pas avoir souvent eu le sentiment qu'il avait vraiment envie de me plaire, pourtant il n'a jamais eu besoin de faire d'efforts pour y parvenir. Tu me plais Slavo, bon sang si tu savais comme tu me plais déjà tellement, tout le temps, depuis le premier jour. Il en semble presque surpris à chaque fois et ça me tue. Jamais personne au monde ne m'a plu autant que toi, il suffit... Je l'embrasse entre deux mots, cherchant à formuler la suite malgré mon esprit embrumé de plaisir. Il suffit que tu me regardes pour que je m'embrase toute entière. C'est exactement ça, j'ai l'impression de prendre feu dès qu'il me touche.

D'abord je souris, énamouré avant que sa dernière phrase ne me fasse rire, ce qui est bienvenu pour faire retomber la pression émotionnelle. "J'parle que de sexe femme insatiable. J'ai envie de te plaire...sur tout." J'ai envie d'être à la hauteur de ses espérances, j'ai beaucoup lutté je sais, je ne me suis jamais cru capable de lui donner ce que je pensais qu'elle voulait. Aujourd'hui on forme une famille, elle, moi et le haricot magique. Et j'ai des drôles d'envie, serais-je enceinte ? ha ha...

J'oublie soudain ce dont je parlais au détour d'un baiser brûlant qui me fait soupirer de désir. J'ai beau être bourré, pas complètement, j'ai dessoûlé une partie en combattant mais je compense avec l'adrénaline qui circule dans mon sang et surtout les hormones de l'amour j'imagine. "toi tu me plais. Tu me plais aussi, de toutes les façons. Toi, j'aime ta peau de soie, toute blanche, et j'aime ta bouche, rouge, et j'aime quand tu me suces, quand tu me touches. j'aime quand tu ris, quand tu te moques de moi, quand tu me mords, quand tu m'embrasses. Et j'aime quand tu portes mes tee-shirts. Et quand tu cuisines en sous-vêtements, même quand tu m'engueules je t'aime. Et j'aime te plaire." C'est un peu n'importe quoi ce que je dis et je plisse les yeux de rire contrit, à cause de ma bêtise romantique.

Je secoue la tête, lui volant un baiser, trop bref pour le moment. Mais moi non plus je ne parle pas que de sexe, mon amour... Tu me plais infiniment, pour tout ce que tu es, tout ce que tu fais... Même ce qui chez lui me rend littéralement folle de rage finit par me plaire puisque j'en arrive toujours à le pardonner. Dieu merci il ne m'a plus jamais violentée, depuis son départ de New-York, autrement je crois que je serais bien incapable de tenir le même discours. Mais pourtant à l'époque déjà, même ce jour où il a levé la main sur moi, je l'aimais encore, du plus profond de mon être. Sa déclaration bien trop romantique me pousse un peu plus fort vers lui, et je le fais taire d'un baiser langoureux cette fois, où je bois son souffle, lie ma langue à la sienne en soupirant d'amour. Je crois que je vais mourir tant ce que je ressens pour lui est fort, mais je suis habituée à cette sensation, cette impression constante de perdre pied, d'étouffer sous les émotions qui m'assaillent.

Je me prête à ce jeu amoureux en souriant, ma main dans ses cheveux, mes doigts sur sa joue. Tu m'aimeras encore quand je ne rentrerais plus dans ces petites robes qui te plaisent tant ? Quand tu ne pourras plus me serrer dans tes bras parce que mon ventre sera énorme ? Et si je t'envoie me chercher des fraises à deux heures du matin, tu m'aimeras encore ?