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| Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina | |
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Date de naissance (rp) : 05/08/1992
Localisation (rp) : Une maison hors de la ville
Emploi (rp) : Propriétaire d'une agence d'escorts / cambrioleuse à ses heures perdues
Statut civil (rp) : Mariée pour la seconde fois, avec le même homme.
| Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Ven 27 Sep - 10:17 | |
|  Je veux mourir maintenant, et renaître au printempsSlavenko & Nina
1er octobre ; 05h14
Mon souffle, comme les battements de mon cœur, n'est rythmé que par celui, ténu, qui frôle ma poitrine. Même l'oscillation légère du fauteuil à bascule a fini par se caler sur la respiration à peine perceptible de mon fils. De temps à autre, mes doigts effleurent son visage, passent négligemment au-dessus de ses lèvres en quête du souffle qui chatouillera ma peau, comme l'assurance qu'il vit encore. Pas un son ne vient perturber l'épais silence qui a recouvert la villa, plongée dans la pénombre. Seule une subtile lumière bleue, diffusée par la veilleuse posée sur la commode, perce dans l'obscurité. Le pied appuyé contre le lit à barreaux qui n'a encore jamais servi, je donne doucement l'impulsion nécessaire au fauteuil pour continuer à nous bercer tous les deux. Le berceau installé à côté du lit conjugal dans lequel Slavenko est endormi n'a, lui non plus, jamais été utilisé.
Tomas n'a pas quitté mes bras depuis que nous l'avons retrouvé. Il est devenu comme une extension de mes membres. Pas une seule fois je n'ai fait mine de le poser dans un lit pour qu'il y dorme, je ne suis même pas parvenue à le placer dans sa poussette pour l'emmener en balade. Je n'ai plus passé la porte de la maison depuis le 29 septembre, et j'ai la sensation étrange que je ne saurais plus jamais faire un pas dehors. Le monde extérieur a perdu tout son attrait, l'univers entier me semble étranger. Je ne sais plus comment m'y prendre pour respirer sans avoir la sensation de suffoquer, je ne sais plus dormir, je ne sais plus manger, je ne sais plus parler. Je n'ai pas prononcé un mot, pas émis un son, pas ouvert la bouche depuis que Slavenko est retourné au QG. Je n'en ai pas été capable, même pour bercer mon fils de paroles rassurantes, ou pour lui murmurer les excuses infinies qui pourtant me brûlent la langue. Je ne sais que le garder contre moi, le bercer pour qu'il s'endorme, lui donner le biberon puisqu'il ne prend plus le sein, lui apporter les soins dont il a besoin. Je ne bouge que parce qu'il s'agite parfois, et qu'il me faut marcher pour le calmer. Je ne peux pas le lâcher, encore moins le quitter des yeux, la dernière fois que j'ai commis cette erreur on me l'a arraché.
Ce n'est pas que mon corps, mon être tout entier est comme ankylosé, paralysé d'angoisse, de désespoir, de tous les sentiments que j'ai dû refouler pour mener à bien la mission, que j'ai enfermés si fort que je ne sais plus à présent comment leur ouvrir la porte. Je ne sais pas chercher le réconfort qu'on m'a refusé, quémander l'empathie dont personne n'a su faire preuve, réclamer l'aide à laquelle je n'ai jamais eu droit. J'ai sans cesse Tomas dans mes bras et pourtant jamais je ne me suis sentie si seule, livrée à moi-même, prisonnière d'un marasme et d'un mutisme dont je ne sais plus sortir. Même les larmes refusent de couler.
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Life : 1m91 | Tigrovi notoire | Serbe de Bosnie et fier de l'être | Caractériel et lunatique| Polyglotte | Pratique l'ironie, l'auto-dérision et le sarcasme.
L'unique amour de sa vie  | Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Ven 27 Sep - 10:37 | |
| Je suis rentré dans la nuit après de longues heures au QG des Tigrovi où je suis rester le temps de calmer les esprit et d'assurer notre mainmise sur la succession - c'est notre survie qui joue dans cette réussite - jusqu'à ce que je tombe de fatigue. Quand je suis rentré, Nina nourrissait le bébé et je me suis couché dans le lit, sombrant aussitôt dans un sommeil lourd. Si les premières heures j'ai dormi profondément, abruti de fatigue, rapidement des cauchemars et des rêves étranges sont venus me perturber et je m'éveille dans un brusque sursaut enragé, trempé de sueur et le cœur battant à tout rompre. J'expire un soupir douloureux avant de me redresser pour aviser où je suis et reprendre contact avec la réalité.
Le lit est toujours désert, je me lève pour gagner la chambre du bébé . Nina y est dans le fauteuil et je fronce les sourcils. "tu n'a pas dormi ?" Ce n'est pas vraiment une question malgré la note interrogative de ma voix. Je me lève - nu comme un ver - et j'enfile un tee-shirt et pantalon de jogging propre avant de m'approcher de Nina et de tendre les bras vers mon fils. "donne le moi et va te coucher. Je vais le changer"
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| Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Ven 27 Sep - 11:11 | |
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Je n'ai pas eu d'efforts à faire pour éviter Slavenko durant les deux jours que nous avons passés ici. Il a été très pris au QG, ou encore avec son frère, à tenter de démêler les choses pour envisager la suite des événements. Je crois qu'il est lui-même trop occupé, ou préoccupé, pour voir ce qu'il se passe, à moins qu'il n'ait seulement pas envie de le voir et dans les deux cas, ça me va bien ainsi. Je somnole à demi, les yeux cernés par la fatigue, quand il me rejoint dans la chambre de Tomas. C'est à peine si je lève les yeux vers lui, je ne croise pas son regard. En revanche tous mes membres se crispent dans une impulsion douloureuse lorsqu'il tend les bras dans ma direction. Ma prise se resserre sur mon fils, sans le blesser pourtant, et je secoue la tête en fronçant les sourcils, l'air de dire que c'est bon. Je ne veux pas aller me coucher, et je ne veux pas qu'il quitte mes bras. Ce n'est pas de le confier à son père qui m'angoisse, il le protégera bien mieux que je suis capable de le faire, c'est de ne plus l'avoir près de moi.
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L'unique amour de sa vie | Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Ven 27 Sep - 11:46 | |
| Ce n'est pas que je ne me suis rendu compte de rien, mais je n'ai pas trouvé anormal qu'elle colle le bébé. D'une part je pensais qu'elle avait besoin d'un peu de temps et d'autre part j'ai été fort occupé à notre survie. Je ne pouvais pas être partout et je savais que Nina s'occuperait de Tomas. J'ai peut-être compté sur elle trop vite mais je n'avais pas le choix. Sans l'engueuler, je fais remarquer "Donne le moi, je t'accompagne dans la chambre. ça fait combien de temps que tu n'as pas dormi ? ou mangé ? Je ne te laisserais pas tomber d'épuisement alors au dodo." Mon ton ne souffre aucune discussion cette fois et je m'empare de mon fils pour le soulever comme la plume qu'il est. Je m'attelle à le changer sur la table à langer. Hier, je suis passé à la pharmacie pour avoir tout ce qu'il fallait pour lui, et cette fois les couches sont à sa taille. Ce n'est finalement pas si compliqué de changer un bébé. Mon regard s'éclaire à m'occuper de mon fils.
Une fois que c'est fait, je glisse le bébé dans le porte-bébé afin qu'il repose au chaud contre mon ventre, et je vais dans notre chambre. Je suis sur que Nina va me suivre puisque j'ai Tomas. Je m'assieds dos contre l'appui-tête du lit, le bébé contre moi qui me bave dessus sans que ça me dérange. "allonge toi zlato". j'écarte un bras libre pour offrir mon flanc à Nina. "Viens là, avec nous" très sincèrement, je n'ai aucun scrupules à utiliser mon fils pour m'assurer que Nina prenne aussi soin d'elle et pas seulement de lui. Je n'ai malheureusement que ce levier parce qu'elle ne me parle pas, ne me regarde pas et à tendance à nier mon existence sauf si je lui impose. Je crois qu'elle m'en veut à cause des événements, et elle a raison, tout est à cause de moi et ma famille.
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| Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Ven 27 Sep - 12:03 | |
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Si je ne bouge pas quand il insiste, je me tétanise en blêmissant quand il me prend Tomas des bras. Je me lève dans un bond, alors que Slavenko s'éloigne déjà pour poser son fils sur la table à langer. Je ne les quitte pas des yeux, les bras ballants, comme dépossédée de mon propre corps dont je ne sais plus quoi faire dès lors qu'il n'est plus occupé à tenir celui du bébé. Je ne crains pas que Slavenko s'y prenne mal, je n'ai pas la prétention de penser que je sais faire mieux que lui, je n'y connaissais rien avant mon séjour à la maternité. J'ai seulement eu plus d'expérience parce que j'ai passé quinze jours à la clinique avec Tomas, à m'occuper de lui non-stop, et je me sens à présent démunie lorsque ce n'est plus à moi de le faire. Je ne veux pourtant pas empêcher Slavenko de s'occuper de son fils, aussi je reste en retrait, mal à l'aise, anxieuse, pour moi plus que pour Tomas.
Il a raison, je les suis silencieusement dans la chambre, juste incapable de m'éloigner, avançant plus par automatisme que par réelle décision. C'est un peu le même principe lorsqu'il m'invite à les rejoindre sur le lit. Déjà pieds nus, seulement vêtue d'une chemise de nuit un peu ample, je grimpe sur le lit à mon tour, et je me glisse dans le creux du bras de mon mari. La sensation de son corps chaud contre le mien fait vibrer quelque chose de l'ordre du soulagement viscéral dans mon ventre, et je ferme un instant les yeux en blottissant ma tête dans son giron. Je pose une main sur le dos de Tomas, qui doit s'être déjà rendormi parce qu'il passe le plus clair de son temps à ne faire que ça. Dormir et manger. C'est un bébé qui pleure peu, sans doute parce qu'il est constamment aux bras et qu'il n'a donc pas l'occasion de réclamer à être porté.
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L'unique amour de sa vie | Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Ven 27 Sep - 12:50 | |
| J'enveloppe Nina d'un bras, ma main fourrée sous ses cheveux pour caresser sa nuque, un petit coin de peau. D'une voix basse, je sermonne doucement Nina "Je ne veux pas que tu te laisses sombre. C'est bon ni pour toi, ni pour le petit et il a besoin de toi en forme. Et moi aussi. Tu ne pas rester enfermée tout le temps à la maison. Ce bébé a besoin de sortir, de prendre l'air et toi aussi. Alors après dormir, on prendra une douche et on ira faire le tour du quartier avec cette foutue poussette qui m'a coupé un bras. Et maintenant, toi tu dors, et moi je veille." Le bébé est chaud contre moi et je soupire avant de fermer les yeux, le dos droit appuyé contre le mur. Je ne dors pas vraiment, je somnole sans bouger pour ne réveiller personne, ne pas troubler la paix fragile.
Quand le bébé s'éveille pour manger, je me dégage doucement de l'étreinte de Nina qui aussitôt a ouvert les yeux. "Je vais lui donner. Prends ta douche et habille toi, après ce sera mon tour." je ne vais rien lâcher maintenant que je suis rentré. Et si elle me trouve trop militaire ou strict, tant pis. Je préfèrerais qu'elle se révolte plutôt que cette passivité désespérante mais je peux jouer les gardes-chiourme si elle a besoin de ça. Peu importe ce qu'elle me demande dans son silence persistant. J'ai déjà renoncé à ce qu'elle me pardonne ou à être heureux autrement que par ces petites bouffées que me procurent Tomas. Je prends ce qu'on me donne, ce qui vient sans me plaindre et je m'en contente mais je ne suis pas décidé à laisser sombrer Nina. Si elle doit me haïr pour ça, tant pis.
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| Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Ven 27 Sep - 13:12 | |
| Si j'ai obéi tant qu'il en allait du bon déroulé de la mission, je ne suis plus du tout décidée à le faire, bien au contraire. Voilà six semaines qu'on m'étouffe, qu'on m'interdit de penser, de protester, d'agir, de savoir ce qui est bon pour moi ou pour mon fils. Et non, je ne supporterais pas qu'il reste bloqué en mode militaire, je préfère encore rester seule je crois. Je crois que la première raison pour laquelle je ne proteste plus à voix haute, pour laquelle je garde le silence, c'est que je n'ai jamais été entendue. On ne m'a jamais prise au sérieux, on n'a jamais pris mes sentiments, mes émotions en considération. On m'a demandé de me taire chaque fois que j'ai voulu parler, et pire que ça on (coucou @Camenko Drazavic) m'a humiliée quand j'ai plié sois le poids de la pression et de l'angoisse. Même au creux des bras du slave, je ne me sens plus en sécurité. Je sais, objectivement, que mon corps est à l'abri, que je ne risque pas d'être blessée physiquement, mais ce n'est pas mon corps le problème. Je me contente d'être présente pour Tomas, mais déjà je ne me sens plus vraiment là. Les yeux clos, je somnole encore sans dormir, jusqu'à ce que mon fils s'agite, signe qu'il a faim. Et Slavenko me renvoie comme une indésirable, ce que j'ai l'impression d'être depuis le jour où j'ai mis les pieds à Sarajevo. Je voudrais répliquer mais il faudrait pour ça que j'ouvre la bouche, et les mots restent bloqués dans ma gorge, formant des nœuds que je ne sais pas défaire. Je reste un instant immobile dans le lit, à le regarder s'éloigner avec mon fils, avant d'être capable de me lever à mon tour. La salle de bain avec la douche se trouve au rez-de-chaussée, et je m'y traîne sans trop savoir comment, me déshabillant sur le chemin, ma chemise de nuit échouant quelque part dans le couloir. Je regarde autour de moi, avise la salle de bain, la gorge nouée, et hésite un instant avant de me coller sous l'eau brûlante. Le bruit de l'eau couvre celui que pourraient faire les pleurs de mon fils, et je tremble de ne plus l'avoir dans mon champ de vision. |
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L'unique amour de sa vie | Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Ven 27 Sep - 21:00 | |
| Pendant que Nina va se laver, je me lève pour donner à manger à mon fils. C'est la première fois et je suis scrupuleusement les instructions. C'est réellement une tâche fascinante durant laquelle je lui parle à voix basse, en serbe, émerveillé de juste le voir faire cette chose aussi simple. Il ne se fait pas prier et je suis sur qu'il aura tôt fait de reprendre du poids. Je lui faire faire son rôt et je le change et l'habille pour la sortie. J'achève quand Nina arrive. J'embrasse mon fils sur le front, délicatement, maîtrisant mes gestes de gros bourrin mal dégrossi avant de poser le bébé dans son lit pour que Nina puisse s'habiller. Je souris à Nina comme si Tomas avait accompli un haut fait. "Il a tout mangé. Je crois qu'on aura pas de mal à lui faire prendre du poids pour qu'il occupe ses fringues. Elles lui sont toutes trop grandes pour l'instant lais il n'a plus de fièvre je crois."
Après, je vais prendre une douche à mon tour et je dois avouer qu'après la nuit passée, trop courte et trop agitée, ça fait du bien ! Je passe plus de temps que d'ordinaire avant de sortir et de me sécher. J'enfile une tenue confortable. Un treillis, un tee-shirt et une veste légère juste là pour planquer le beretta dans son holster. "Il fait beau. Vous êtes prêts pour une petite promenade tous les deux ."
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| Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Ven 27 Sep - 21:24 | |
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C'est la première fois que je quitte Tomas des yeux depuis qu'on l'a retrouvé, et je ne suis pas sûre de tenir le coup. Je retiens mon souffle pour ne pas sentir à quel point ce dernier s'est raccourci, et moi qui ai toujours aimé l'eau je ne me suis jamais douchée si rapidement. C'est à peine si je me sèche correctement, et ma peau est encore humide lorsque je remonte les escaliers pour rejoindre l'étage. Je ne suis toujours pas très à l'aise dans cette maison, on n'y a finalement que peu vécu "normalement", elle a été prise d'assaut par les Tigrovi après la fusillade et si les travaux sont terminés, nous n'avons que peu eu l'occasion de trouver nos marques ici. Je ne m'y sens pas encore parfaitement à l'aise, les lieux n'ont pas cette aura rassurante que tous les chez soi devraient avoir.
Je retrouve Tomas dans sa chambre avec son père, et je lance un regard incrédule au slave. Je ne comprends pas, je ne sais pas comment il est encore capable de sourire quand je peine à respirer correctement. Je le regarde poser son fils dans le lit à barreaux, et quitter la pièce comme s'il ne craignait pas que Tomas ne s'y trouve plus à son retour. Moi, je suis incapable de le laisser sans surveillance, ne serait-ce que pour aller m'habiller et je le reprends aux bras pour l'emmener avec moi dans notre chambre. Là, je peux le poser dans le petit berceau d'appoint, et passer une tenue confortable. Mes pantalons n'ont jamais cessé de m'aller et je me contente donc d'enfiler un jean, que je peux reboutonner pour la première fois depuis des mois. Je passe un tee-shirt, des sandales rapides à enfiler, le tout à gestes tremblants qui témoignent de mon anxiété à aller dehors. Il m'est malgré tout plus facile d'affronter le monde extérieur que de le laisser partir seul avec Tomas, alors je me résous à poser notre fils dans sa poussette, qui attend sagement dans l'entrée depuis plusieurs jours.
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L'unique amour de sa vie | Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Ven 27 Sep - 21:44 | |
| Nina n'a toujours pas dégoisé un mot et je n'ai pas envie de faire de mon fils un sourd et muet aussi malgré le fait que je me sente ridicule à parler tout seul, je le fais. Que ce soit pour parler à Nina ou à Tomas. Par moment, en posant les yeux sur Nina, je me sens découragé. me hait-elle si fort qu'elle ne veuille me parler ? Je ne suis pas très sur de faire ce qu'il faut mais je n'ai pas envie d'abandonner mon fils. Peut-être cherche-t-elle seulement à me faire fuir, à ce que je parte et que je lui foute la paix et elle n'a trouvé que cette parade. Je ne sais pas. Elle n'a eu que de rares gestes à mon égard, seulement quand je suis venu les quémander. Je crois que je l'importune et pourtant, je m'accroche ridiculement. "Je me charge de pousser l'engin, je suis sur que c'est un vrai bolide. Comme ça tu pourras marcher à côté."
On sort de la maison et je m'empêtre un instant dans le gravier en pestant avant de réussir à pousser les roues. On sort par le portail et j'ai malgré moi, malgré la situation, un sourire au soleil qui brille ce matin. Je suis resté enfermé si longtemps que je stoppe un instant pour savourer la sensation des rayons de soleil sur mon visage. Les rares fois où j'ai pu sortir c'était de nuit. J'ai cru ne jamais revivre ça. Essayant une nouvelle fois, je demande à Nina. "Qu'est-ce que tu dirais d'aller prendre le petit déjeuner à la boulangerie de la petite place ? Ils mettent des tables dehors quand il fait beau. Tu sais, je pourrais remettre la pompe à chaleur de la piscine en route. est-ce que ça te ferait plaisir de te baigner ?" Pas question pour moi de foutre les pieds dans la flotte, je ne suis pas encore prêt alors j'ajoute pour rassurer Nina. "Je resterais sur la terrasse avec le petit..."
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| Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Sam 28 Sep - 5:44 | |
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Il m'est impossible de quitter des yeux le landau dans lequel est allongé mon fils. Ses vêtements le protègent mais j'ai malgré tout peur qu'il ait froid et je persiste à penser qu'il aurait été mieux dans son porte-bébé, contre ma poitrine. Au chaud. À l'abri de mes bras. Des questionnements tous plus douloureux les uns que les autres tournent en boucle dans mon esprit depuis plusieurs jours à présent, prenant toute la place jusqu'à m'empêcher de penser correctement. Comment est-il possible d'être cruel au point d'arracher un enfant à sa mère ? Tomas a-t-il une conscience, même infime, de ce qu'il s'est passé ? Est-ce que ça influera sur son développement, est qu'il restera traumatisé ? Et si les coups de feu et les explosifs l'avaient rendu sourd ? On me l'a enlevé durant quarante-huit heures et j'ai eu la sensation qu'on arrachait la peau des mes os, j'ai cru mourir à chaque seconde où je n'étais pas là pour veiller sur lui... Alors comment ma mère a-t-elle fait, elle, pour m'abandonner dès la naissance et ne plus jamais se retourner ? Je pense à ma mère biologique depuis que je suis enceinte, et c'est pire encore depuis l'accouchement.
Contrairement au slave, la luminosité à l'extérieur m'agresse, je crois que je préférerais m'allonger dans le noir, entourée de silence. Mais il parle encore, et je réalise à quel point il semble tenir à ce que je fasse de même. Ça ne fait que deux jours et j'ai la sensation d'avoir déjà perdu l'usage de la parole. J'inspire longuement, m'humecte les lèvres comme pour m'assurer que je sais encore ouvrir la bouche. Ma voix n'est qu'un souffle presque inaudible, rauque d'avoir été trop longtemps inutilisé, légèrement tremblant aussi de tous les sanglots refoulés. Si tu veux... La boulangerie. Je ferme un instant les yeux, bloque ma respiration parce que ces quelques mots m'ont demandé un effort considérable.
Je ne suis pas prête à me baigner. Déjà, je ne suis pas sûre de vouloir affronter le reflet de mon corps dans un maillot de bain, surtout pas si Slavenko reste à proximité. Il ne m'a finalement plus vue nue depuis une éternité, et je suis prise d'un élan de pudeur que je n'ai jamais connu auparavant. Ensuite je ne peux tout simplement pas me baigner. Je n'en ai pas envie, je ne serais pas capable de nager, de me détendre, de profiter de la piscine dans ces conditions. Je ne comprends même pas qu'il propose ! Il devrait me haïr, notre fils a été kidnappé par ma faute, comment ne me déteste-t-il pas ?
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L'unique amour de sa vie | Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Sam 28 Sep - 11:23 | |
| Elle ne répond pas à ma proposition pour la piscine, mais au moins ai-je obtenu son accord ténu pour la boulangerie. Je vais me contenter de ça pour l'instant. "génial, je n'en pouvais plus d'être enfermé. Il fait beau, autant en profiter..." On marche et je cherche quoi dire mais je ne trouve plus de quoi meubler le silence alors je pousse en silence la poussette neuve dans laquelle dort Tomas. Nous montons la courte pente qui mène à la place où se trouve la boulangerie, une supérette, un boucher et deux trois autres commerces. Il y a soudain du monde sur la place - ce n'est pas la grande foule, mais il y a là une petite vingtaine de personnes déambulant et je cligne des yeux, surpris. C'est le marché et les petites ménagères du quartier font leurs courses. Je louvoie dans les allées des étals pour rejoindre la boulangerie. Le bruit ne semble pas du tout réveiller mon fils qui dort à poings fermés - littéralement. Ses petites mains sortent de la couverture, il les place toujours de chaque coté de sa tête de cette façon amusante.
Je nous installe à une table en terrasse de la boulangerie, le frein de la poussette bloqué, j'ai orienté celle ci pour que Nina puisse voir le petit. Je m'assieds à coté, mon regard se perdant sur l'animation de la place. Je ne pensais pas que voir des gens normaux me manqueraient, mais si, je vous jure qu'après ce temps passé cloîtré, je suis très content d'entendre ses mères accompagnées parfois de leurs enfants trop jeunes pour l'école négocier le kilo de viande ou de poivrons. "On devrait acheter de quoi faire un goulash. Je le préparerais, qu'est-ce que tu en penses ?" La serveuse, petite femme replète au cheveux sombres et au yeux clairs, nous aborde pour prendre notre commande. "Un grand café et un burek à la pomme de terre et...qu'est-ce que tu veux srce ? "
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| Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Sam 28 Sep - 12:13 | |
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J'aimerais être capable de faire semblant que tout va bien, mais ça n'a jamais été dans ma nature. Au-delà du fait que je n'ai jamais su mentir au slave, je n'ai plus la force de prétendre que rien n'est grave. Je peux refouler mes émotions jusqu'à m'étouffer avec, garder le silence pour ne pas me plaindre ou me heurter à la cruauté du monde, mais je ne peux pas sourire et parler de tout et de rien, comme s'il ne s'était rien passé. Pour la première fois, j'ai la sensation que tout nous sépare, Slavenko et moi. Même dans nos pires moments, il subsistait au moins le lien charnel entre nous, cette attirance indéfectible, l'attraction de nos êtres malgré toute la rancœur qu'il pouvait y avoir entre nous. Aujourd'hui, il me semble que même ce lien a disparu, à force de se distendre au fil des longues semaines passées à ne pas pouvoir faire l'amour, il aura fini par craquer. Était-ce donc tout ce qui nous maintenait ensemble ? Peut être cette ultime épreuve était-elle de trop. Elle a tué le désir, la confiance, le sentiment de sécurité et de légitimité, ce besoin d'absolu entre nous. Mon fils est là, enfin, et j'ai pourtant la sensation d'avoir tout perdu.
Une bouffée d'angoisse me saisit à la vue du monde qui déambule sur la place du village. Je me crispe, me colle à la poussette de crainte qu'on ne la bouscule, pourtant Tomas n'a pas bougé. Je me serrerais contre mon mari si je pensais en avoir le droit, si on ne m'avait pas si clairement fait comprendre que mes états d'âme n'avaient pas lieu d'être aussi. Je ne suis pas mécontente de m'asseoir, mes jambes commençaient à trembler, et je croise mes bras sur ma poitrine en vain geste de protection, quand je ne sais pas moi-même de quoi je me protège. Je sais que mon appétit et mon humeur sont étroitement liés, alors je me dis que peut-être, si je me force à manger, le reste suivra ? C'est naïf je le sais bien, mais je m'accroche à ce que je peux pour ne pas sombrer. Aussi, j'acquiesce à la proposition de Slavenko. Tu m'apprendras à le faire...? Ma voix est toujours ténue, mais j'essaie de réapprendre à m'en servir. Je suis en revanche un peu démunie quand il me faut choisir quoi prendre. Oh... Euh... Un thé et... C'est vers Slavenko que je me tourne, le laissant choisir pour moi. Quelque chose de sucré...?
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L'unique amour de sa vie | Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Sam 28 Sep - 13:05 | |
| Je sens instinctivement le décalage entre Nina et moi mais je n'arrive pas à le combler. La distance s'est à nouveau installée depuis qu'elle est partie à l'hôpital pour accoucher. Je crois même que les 15 jours isolés du monde dans la planque n'étaient qu'une douce illusion. J'ai pris soin d'elle et elle de moi, nous avions besoin de réconfort mutuel, mais il n'y a jamais eu autre chose, je me suis leurré sur le fait que nous étions en train de renouer. Le seul lien qui est reste semble être Tomas mais au moins raccroche-t-il sa mère à la vie, lui permettant à peine de garder pied, de ne pas se noyer totalement. Quant à moi, je ne sais pas comment aider Nina et malgré toute ma bonne volonté, je m'y prends comme une tanche, ce n'est pas une nouveauté. J'oscille entre abattement et persévérance avec cette versatilité émotionnelle à laquelle je suis abonné et que je tente tant bien que mal de maîtriser.
Je suis surpris que Nina me demande d'apprendre à cuisiner, manifestant un intérêt qui pour être un peu forcé est tout de même aussi réconfortant que surprenant. Je réponds avec un empressement trop marqué, esquissant un sourire encourageant. "oui, la recette de ma mère. A la hongroise. Parce que le reste n'a de goulash que le nom. On peut pas faire n'importe quoi avec le goulash. C'est...du patrimoine !" Dans mon esprit, l'image de mon père embrassant l'épaule de ma mère penchée sur la gamelle cuisant sur le feu. Je dois avoir six ans et je suis assis dans un coin de la cuisine à jouer sur le sol. Je la chasse, mon sourire s'effaçant mais heureusement la serveuse arrive à ce moment là et je commande pour Nina "Vous avez de la Bundevara ? Oui ? mettez ça." La serveuse sourit en regardant mon fils "il est mignon ce petit, tout jeune n'est-ce pas." "oui, il n'a pas un mois" "Et comment s'appele-t-il ?" "Tomas." Elle sourit, un beau sourire pour les parents que nous sommes, elle se tourne vers Nina même si elle a compris qu'elle parlait anglais raison sans doute pour laquelle elle s'est jusqu'alors adressé à moi. "Très joli prénom, je vais chercher votre commande."
Par dessus la table, je tends la main pour prendre celle de Nina. "J'espère que tu vas aimer la Bundevara, mais si tu voulais du sucré, tu vas être servie."
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| Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Sam 28 Sep - 13:46 | |
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Bien-sûr que mon intérêt est forcé, en revanche il n'est pas feint, et je ne sais pas si vous saisissez la différence. Mais je suis obligée de forcer les choses pour qu'elles viennent, je me connais, j'ai trop tendance à sombrer dans l'abattement le plus total, à m'engluer dans l'apathie. S'il n'y avait pas Tomas, si nous étions encore à New-York, sans doute me serais-je réfugiée dans l'héroïne, ou la kétamine. Mais je m'interdis désormais tout recours à ces béquilles, Slavenko n'est pas le seul à avoir changé. Sa réflexion me tire un sourire qui, s'il est à peine perceptible, a le mérite d'exister. J'essaierais de ne pas le gâcher. Ce qui n'est pas mon fort en ce moment.
Je baisse le regard sur Tomas, blotti au chaud sous une couverture toute douce que j'avais achetée pour lui au tout début de la grossesse. C'est l'une des seules choses que je n'ai pas acheté sur internet, parce que rien ne s'est passé comme prévu. À vrai dire même sa chambre n'est pas terminée. Les murs ne sont pas peints comme je l'aurais voulu, l'armoire n'est pas montée, les sacs dans lesquels sont entassées ses quelques affaires n'ont pas été vidés... La conversation, en serbe, me tire de mes pensées, et je fronce les sourcils en essayant de la comprendre. J'ai moins pratiqué ces derniers temps mais je n'ai pas tout perdu, heureusement. J'offre un sourire de convenance à la serveuse, sans bien comprendre ce qu'il se passe. C'est vrai, on devrait nager dans le bonheur, non ? Même Slavenko ne semble pas malheureux, alors que sa vie doit ressembler à un champ de ruines. À moins qu'il ne joue la comédie, je ne saurais même pas dire...
Il tend une main vers moi, et j'hésite en observant ses doigts quelques instants, avant de me décider à y nouer les miens d'un geste maladroit. J'ai un hoquet de surprise mêlé de soulagement au léger, presque imperceptible mais bien présent, choc électrique qui me remonte le long du bras à son contact. Je réalise que j'étais terrifiée à l'idée de ne plus rien ressentir. Je serre soudainement ses doigts dans les miens, le cœur battant plus fort qu'il ne l'a fait ces derniers jours. J'en oublie qu'il vient de me parler.
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L'unique amour de sa vie | Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Sam 28 Sep - 15:02 | |
| "je suis sur que non. Je te montrerais." je le fais à ma manière et il n'a pas le goût de celui de ma mère, alors ce n'est de toute façon pas très grave. C'est juste un moment où je pense à elle quand je prépare ce plat. D'autant que je l'ai cuisiné pour la première fois pour Nina. C'est le plat de l'amour.
Je crois bien qu'elle va me mettre un vent et ma gorge se noue quand finalement elle daigne prendre ma main. Moi aussi je ressens ce même petit choc qui réveille brusquement ma libido que je bride depuis plusieurs semaines, interdit que je suis de Nina. Mon cœur s'accélère brusquement, et une bouffée de soulagement se mêle à de l'amour. Mon regard s'adoucit sur Nina. Du pouce, je caresse le dessus de la main de Nina, me repaissant de sa peau douce. Je me pose un milliers de questions à notre sujet, bien trop pour les démêler mais je n'ai jamais cessé de l'aimer même quand elle pensait que c'était le cas. Le pense-t-elle encore ?
La serveuse nous amène notre plateau mais je refuse de lâcher la main de Nina. Je pense au matin où presque nue, dans la cuisine elle s'asseyait sur mes genoux. De l'autre main, je prends ma tasse de café pour en boire une gorgée, me brûlant au passage, ce qui est bien, ça évite que je m'emballe dans des pensées érotiques inappropriées aux circonstances. J'ai un soupir involontaire et dépité quand je me fais violence pour refouler mes désirs, j'ai une certaine habitude à présent. Je me concentre sur des choses plus triviales, le soleil, le brouhaha des gens autour de nous. Une vie normale, c'est surréaliste pour moi.
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| Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Sam 28 Sep - 16:57 | |
| Son regard se charge, il me semble, d'une lueur d'émotion semblable à la mienne, et l'espace de quelques secondes j'ose penser que tout n'est peut-être pas perdu. Je ne sais pourtant plus lire dans ses yeux comme je savais le faire autrefois... Ou comme je pensais savoir le faire. Après tout je n'ai rien vu pour Legence, je n'ai rien vu non plus pour Saskia, et toutes les autres choses qu'il a omis de me dire. Peut-être me suis-je toujours voilé la face ?
Il garde ma main dans la sienne lorsque la serveuse revient avec nos commandes, et je délaisse pour l'instant mon thé trop chaud au profit de la pâtisserie serbe qu'il a demandée pour moi, et que je ne connais pas. Ça semble, en effet, très sucré, et j'en récupère un morceau pour goûter. Je plisse le nez, les sourcils froncés, en essayant de deviner l'ingrédient principal. Je pense à du potiron, de la citrouille ou quelque chose s'en approchant. Le mariage des saveurs est surprenant et pourtant délicieux, à tel point que ça m'ouvre l'appétit, ce qui est assez rare pour être notifié. Peut-être le contact, nouveau, de Slavenko m'aide-t-il aussi. J'ai laissé passer la faible vague de désir qui un instant m'a soulevée, j'ai l'impression de ne plus savoir non plus me laisser porter par ces choses-là, les derniers mois de ma grossesse ont été si compliqués entre nous que je ne me souviens plus de ce que c'est qu'être désirable, désirée. Mon regard s'est posé sur Tomas, et je tourne légèrement le landau pour qu'il n'ait pas le soleil sur le visage. Je finis par libérer les doigts du slave, parce que je n'arrive pas à manger ce truc à une seule main, c'est impossible. |
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L'unique amour de sa vie | Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Sam 28 Sep - 17:43 | |
| J'ai ce sentiment poignant de m'accrocher à Nina. En toute sincérité, je crois qu'elle s'en sortirait mieux sans moi. Elle rentrerait sans doute à NY, y retrouverait des amis, une vie normale. Elle s'occuperait de notre fils, parce qu'elle est une mère formidable et concernée et elle reprendrait sa vie en main. Mais je suis là, et je ne peux pas vivre sans elle, alors je m'accroche désespérément à elle. Je ne crois pas qu'elle ait réellement besoin de moi, elle est tellement plus forte qu'elle ne croit.
Elle me lâche la main et je laisse la mienne posée sur la table, orpheline. je déjeune d'une seule main, alternant entre la gibanica chaude et le café. Mon regard erre sur la place mais revient toutes les quinze secondes sur Nina. Elle, elle regarde aussi régulièrement le bébé qui dort. Je ne suis pas jaloux de mon fils parce que c'est mon fils et que je l'aime déjà plus que je n'aurais imaginé; mais je crois que j'ai perdu ma femme à son profit. Je me souviens à NY, j'avais dit à Nina que je ne voulais pas d'enfant pour diverses raisons dont l'une était que je ne voulais pas la partager. Et aujourd'hui, je suis là à m'effacer pour faire de la place à ce petit bout qui dort sans se soucier du bouleversement qu'il a causé. Je n'en éprouve aucune rancœur, ni même de regrets, ce qui est étrange. Sans doute un effet bizarre de la paternité. Pourtant si on me demandait de choisir entre Nina et Tomas, je choisirais Nina et je sais que pour elle c'est l'inverse, elle choisira toujours notre fils. C'est l'ordre naturel des choses. Je veux juste avoir une place à ses côtés, encore faut-il que je trouve comment m'y prendre et comment la convaincre. Perdu dans mes drôles de pensées, j'esquisse un sourire, il existe des manuels pour devenir père, est-ce qu'il en existe pour séduire sa propre femme ?
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| Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Sam 28 Sep - 18:16 | |
| Ce que Slavenko ne réalise pas, c'est que ce n'est pas Tomas qui a pris sa place. Mon cœur était capable de les accueillir à parts égales tous les deux, je n'ai jamais voulu en délaisser un au profit de l'autre, même s'il est évident que mon fils passe avant, simplement parce qu'il n'est pas en mesure de prendre soin de lui-même. Non, Slavenko a perdu sa place tout seul, sans avoir besoin de l'aide de personne, sans qu'il faille un bébé entre nous pour l'évincer. Tomas ne m'éloigne pas de lui, il est au contraire la seule chose qui m'empêche de m'éloigner. Il a ôté, une à une, les briques qui fondaient notre mariage, et c'est le cas même si je ne compte pas son départ de New-York -ce que j'ai du mal à faire, j'en conviens-. Il a perdu sa place en faisant passer le monde entier avant moi, en n'étant pas capable de prendre mon parti, de prendre ma défense face à sa famille. En me demandant d'encaisser sans rien dire les attaques de son père, ou de son oncle. En m'accusant, ensuite, de dramatiser les choses ou d'exagérer. Quand il m'a délaissée au profit de missions toujours plus longues, avant de finalement accepter un poste qui, au lieu de le rapprocher de moi, l'a rapproché de Ymke. Quand il a rejoint Legence dans ce hammam, mais sans doute aussi toutes les fois où leurs relations ont du être ambiguës par le passé, sans que je ne le sache jamais.
On peut reprocher beaucoup de choses à la relation, malsaine je le sais, qu'on avait à New-York. Mais au moins il me voyait. Il sentait quand quelque chose n'allait pas, il essayait de me comprendre, de m'inclure, de me rassurer, d'être là pour moi. Je me suis effacée, lentement, pour laisser la place à tous les projets de vie qu'il ne pouvait pas réaliser en restant à New-York, quand il m'avait pourtant promis que cette fois, ce serait différent. Je ne me souviens plus de la dernière fois qu'il m'a bercée en essuyant mes larmes, quitte à passer des heures à me consoler. Je ne me souviens plus de la dernière fois qu'il s'est battu pour prendre ma défense, qu'il m'a regardée avec fierté ou avec cette adoration qui brillait autrefois dans son regard. Je ne me souviens plus de la dernière fois qu'il a assuré, sans hésitation, que j'étais à lui, et lui à moi. Je ne me souviens plus de la dernière fois que je l'ai cru, lorsqu'il m'a dit je t'aime.
Je ne parviens pas au bout de ma pâtisserie, mon appétit finalement troublé par mes noires pensées, et je la repousse à moitié mangée, me rabattant sur le thé que je sirote lentement. Machinalement, je berce la poussette pour ne pas que Tomas se réveille, et j'attends en silence que Slavenko ait fini à son tour. |
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L'unique amour de sa vie | Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Sam 28 Sep - 19:43 | |
| Je ne sais pas à quel point Nina noircit le tableau pour nous sinon je partirais en courant. Depuis qu'elle est restée à Sarajevo, rien n'a été résolu, et avant à NY, ce n'était pas non plus idyllique, sa mémoire est très sélective sur ce point, je l'ai constaté plus d'une fois. Cependant je la rejoindrais sur le fait que nos failles s'élargissent sans jamais se combler, et que les fissures deviennent des gouffres, plus en plus visibles. Il n'est pas du tout certain que cette fois nous puissions réparer les dégâts. De ça, j'ai bien conscience.
Je termine de déjeuner sans me hâter et une fois que c'est fait et que Nina cale visiblement sur son repas, je me lève pour aller payer à l'intérieur de la boutique. Je prend aussi du pain pour la journée. En revenant, je laisse à Nina le soin de conduire la poussette pour pouvoir aller vers le marché. "On achète de quoi faire le goulash ?" Il finira surement à moitié à la poubelle ou au congélateur, mais j'ai bon espoir que Nina en mange quand même si je me surpasse. J'achète donc tout ce qu'il faut parce que je crois bien qu'on a plus rien du tout "il faut que ça mijote alors je le ferais pour ce soir si tu veux. Ou demain. De toute façon, j'en ferais assez et c'est meilleur réchauffé."
Je garde les sacs à la main, restant à coté de Nina et de la poussette, les ingrédients s'ajoutant les uns après les autres. "Est-ce que tu veux autre chose ? Des fruits ? Tu pourrais nous faire un dessert ? "
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| Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Sam 28 Sep - 21:49 | |
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Je ne veux pas me murer à nouveau dans le silence, j'ai peur de ne plus savoir parler, de m'éteindre, je sais comme je suis encline à me laisser sombrer et je ne peux plus me le permettre maintenant qu'il y a Tomas. Mais il n'est pas le seul auquel je pense et contrairement à ce qu'on pourrait croire et malgré tout mon pessimisme, j'ai encore envie de sauver mon mariage. Je m'imagine très bien vivre sans Slavenko, parce que j'ai déjà vécu sans lui, je n'ai pas besoin d'inventer, je n'ai qu'à piocher dans mes souvenirs. Et je vous assure que je n'aime pas ce que j'y vois. Rien n'a été plus difficile, plus douloureux pour moi que d'apprendre à vivre sans lui, et pourtant Dieu sait que j'ai connu des épreuves compliquées. Je ne sais pas si je crois encore qu'il est possible de recoller les morceaux, en revanche je sais que je ne peux pas envisager l'idée que ça ne fonctionne pas. Je ne sais pas ce que je deviendrais si on se séparait nouveau, je ne survivrais pas sans lui.
Alors je me raccroche à ses mots, pour retrouver les miens, en espérant que ça nous aide à recréer du lien. On a un congélateur, alors tu peux en faire plein. Ça vaudra pour les longues soirées d'hiver quand on n'aura pas envie de cuisiner. Parce que l'hiver approche. Déjà, la nuit venue, il fait froid dans la maison, et si j'avais dormi dans notre lit j'aurais déjà réclamé une couverture épaisse, les seuls draps ne me suffisent plus. J'étais bien, durant quinze jours à la planque, blottie dans ses bras toutes les nuits, sans rancœur entre nous. Si je pousse le landau, j'essaie de rester proche de Slavenko, en quête de sa chaleur sans pour autant oser le toucher. Je ne sais pas si c'est dû à la chute d'hormones, mais j'oscille étrangement entre désespoir absolu, anxiété, colère et besoin infini de tendresse. Je suis moi-même épuisée de ces sautes d'humeur que je ne maîtrise pas.
Je pourrais, oui. Une tarte aux pommes ? Quelque chose de facile à faire, et qui ne soit pas trop lourd à manger parce que je me méfie de mon appétit. Je finis par appuyer mon bras, l'air de rien, contre celui du slave et je tente, Ô miracle, de faire la conversation. Je crois qu'on n'était jamais venus se balader ici... Pas ensemble en tout cas.
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L'unique amour de sa vie | Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Sam 28 Sep - 22:22 | |
| J'ai un petit rire, pas vraiment joyeux, juste amusé un quart de seconde en imaginant le congélo plein à craquer. "la plus grande cocotte fait 5 litres srce, on va en avoir pour tout l'hiver ! Tu pourras même en distribuer à tous tes amis quand ils viendront voir la huitième merveille du monde. Oui, je parle de Tomas. Je trouve qu'on l'a plutôt bien réussi. A quel âge il pourra manger du goulash tu crois ?"
Je suis plutôt non pas content mais soulagé, ou au moins apaisé d'une conversation simple. "Ok, va pour une tarte aux pommes, mais un de ces quatre, j'aimerais bien que tu me fasse un truc très américains. Je rêve de cookies au beurre de cacahuètes. C'est un de mes trucs sucrés préférés tu sais bien. Mais pour l'instant achetons des pommes, ça fera l'affaire pour aujourd'hui." Nina se serre contre moi et ça me réchauffe de l'intérieur. Je mets tous mes sacs dans une main afin de libérer un bras pour le passer derrière elle et lui tenir la taille. "je suis déjà venu pour chercher du pain à la boulangerie, ou à la supérette là. C'est la plus proche de la maison. Je ne savais pas qu'il y avait un marché. On est quel jour de la semaine?" Je suis complètement perdu dans le calendrier. On s'arrête à la première marchande qui vend des pommes locales. Je me tourne vers Nina ça va celles là ? combien il t'en faut ?
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| Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Dim 29 Sep - 7:42 | |
| Je réalise à ses mots qu'aucun de mes amis n'est au courant de la naissance de Tomas. Je n'ai appelé personne, je n'ai pas envoyé de message non plus. Il est né il y a plus de deux semaines maintenant et personne n'est au courant. Je n'avais pas la tête à ça, je crois, et puis une partie de moi avait surtout envie de le protéger, de le garder pour moi encore un peu. Mais il faut que j'appelle Yulian, et Sasha, Sly aussi, je ne peux pas ne rien leur dire. Seulement ça signifie voir du monde, accepter la présence d'autres chez nous, devoir tenir une conversation, laisser d'autres personnes prendre mon bébé dans leurs bras et je ne sais pas si je suis prête à ça. « Je ne sais pas... Sans doute pas avant... Un an ? Je me renseignerais... » Mes recherches se sont limitées aux premiers mois de vie du bébé, pour le reste je ne sais pas comment ça se passe, ni à quel âge il mangera comme nous. J'imagine que le pédiatre m'expliquera tout ça...
« Eh, la tarte aux pommes, y a pas plus américain. Je vais faire une vraie american apple pie, tu verras. Et la prochaine fois, des cookies au beurre de cacahuète, d'accord. » Je n'aime pas ça du tout mais c'est égal, j'en ferais si ça lui plaît. Il glisse son bras autour de moi et je me niche contre lui, ravalant difficilement la bouffée d'émotion qui voudrait me submerger à ce seul geste. Je ne sais pas du tout quel jour nous sommes, alors je sors mon téléphone pour regarder la date, un peu surprise d'avoir moi aussi perdu à ce point toute notion du temps. « On est mardi... » Nos semaines n'étant plus rythmées par le travail, il est difficile de s'y retrouver. Un jour, bientôt, il faudra qu'on aborde tous les sujets fâcheux que l'on cache pour l'instant sous le tapis, et qu'on sache ce qu'on va faire de nos vies.
On achète un kilo de pommes, et on doit ensuite passer à la supérette pour acheter les quelques ingrédients manquants qu'on ne trouve pas sur le marché. J'en profite pour lui prendre du beurre de cacahuète, et tandis qu'on passe en caisse, je consens d'une petite voix ce qui m'étonne moi-même : « Je veux bien que tu remettes la pompe à chaleur de la piscine... » |
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L'unique amour de sa vie | Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Dim 29 Sep - 9:59 | |
| Je trouve surprenant qu'elle ne me parle pas de ses amis et je glisse sur le sujet, comme j'ai appris à le faire ces derniers temps, glisser sur les sujets qui ne trouvent pas d'écho, chercher d'autres points d'accroche pour ne pas laisser le mutisme l'avaler."Un an ? Ça va on a le temps de parfaire la recette et de remplir le congelo" dis-je en plaisantant doucement. "Ah une américain pie ?! très bien ! Je ne crois pas que j'en ai déjà mangé aux pommes. Une fois à la citrouille, à Thanks Giving, c'était dégueulasse....Enfin, c'était à Rikkers, le truc était informe, je suis convaincu que c'était une forme de torture des prisonniers." Mon cœur bondit quand elle se love contre moi, et j'ai un douloureux sourire. Le manque d'elle me serre les tripes et le cœur quand ce simple geste le comble un peu, parce que je mesure tout ce qui reste à parcourir. "Hé bien maintenant on sait que le mardi matin, il a un marché sur cette petite place. Il y a vraiment de tout."
Je ne me souviens pas de la dernière fois où on a simplement pris le temps de faire ça, des courses à un marché ou une supérette, main dans la main. Bien sur autrefois, on aurait expédié ça en une demi-heure pour retourner se dévorer à la maison, mais ce n'est pas ça qui me manque - le plus - aujourd'hui. Quand on perd tout, apparaît l'essentiel, et l'essentiel je me rends compte que ce n'est pas comme on aurait pu penser notre lien charnel, mais bel et bien ma connexion avec elle. J'étais presque heureux dans la planque les quinze jours qu'on a passé ensemble parce qu'on était réellement ensemble, tournés l'un vers l'autre. Nina me manque à un point que je ne saurais décrire.
Je reprends la main sur la poussette qui chargée des paquets dans le panier en fer entre les roues, bien pratique, commence à se faire lourde. Je suis Nina de près dans les rayonnages pour qu'elle prenne les dernières choses dont elle a besoin. Je réponds pendant que le caissier cherche la monnaie à me rendre. "je la remettrais en route en rentrant, et il faut que je monte l'armoire du petit aussi. Et que je prépare le goulash. Un vrai emploi du temps de ministre !"
Dehors, en face de l'épicerie, se trouve un fleuriste et je fais un détour pour dépenser le reste de ma monnaie dans un bouquet de fleurs. "Lequel tu veux moj andjeo? ça égaiera la maison." Son choix fait, nous retournons à pas de tortue vers la maison.
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Date de naissance (rp) : 05/08/1992
Localisation (rp) : Une maison hors de la ville
Emploi (rp) : Propriétaire d'une agence d'escorts / cambrioleuse à ses heures perdues
Statut civil (rp) : Mariée pour la seconde fois, avec le même homme.
| Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina Dim 29 Sep - 10:14 | |
| Si je ne me souviens pas de la dernière fois que nous avons seulement été ainsi, à déambuler en ville comme une famille normale, c'est sans doute parce que ça n'est jamais arrivé auparavant. Et au fil des minutes écoulées, mon âme écorchée vive s'apaise à un point que je n'imaginais pas. Ce n'est pas que je suis guérie, ou que je n'ai plus mal, loin de là. Mais contre toute attente cette balade est comme un baume anesthésiant sur mes plaies, et j'en profite pour reprendre mon souffle tant qu'il fait effet. « La mienne ne sera pas une torture, c'est promis. Et parlant de citrouille, la pâtisserie que tu m'as fait goûter était délicieuse, j'essaierai d'apprendre à en faire. » Qu'il est étrange que ce soit le sujet de la bouffe qui nous rapproche et me permette de parler à nouveau, de tromper mes pensées sombres. Quand on sait comme mon appétit est inconstant, c'est un comble. « On reviendra mardi prochain... » Et tous les mardis, prendre quelques heures pour avoir l'impression que notre vie n'est pas en ruines.
« L'armoire ça peut attendre demain, on arrive à se débrouiller sans... » Plus rien ne me semble urgent, il est de toute façon trop tard pour que tout soit parfait comme j'aurais voulu que ce soit le cas. La vision de la chambre de Tomas me peine pourtant, elle n'est pas décorée, pas chaleureuse du tout avec cette hideuse peinture au mur et seulement un lit à barreau et une table à langer. La décoration, les peluches, les tableaux que j'avais pu commander quand j'étais alitée attendent encore dans les colis pas même déballés. J'en éprouve, pour changer, une grande culpabilité.
Ma gorge se noue quand il choisit un bouquet de fleurs pour la maison, dans ce qui me semble être une tentative désespérée de mettre un peu de vie chez nous. Je choisis un bouquet de fleurs blanches et violettes, que je porte pendant qu'il reprend la poussette pour rentrer. Nous ne sommes vraiment pas loin du village, et pourtant suffisamment isolés pour que la villa et le jardin soient toujours calmes. Le facteur est passé en notre absence et je trouve un petit colis dans la boîte aux lettres, que je ramène à l'intérieur avant de préparer un biberon pour Tomas qui se réveille. Je sais déjà ce dont il s'agit, juste avant de quitter la clinique j'avais commandé sur internet un babyphone avec vidéo, parce que je pressentais déjà que je n'arriverais pas à le laisser sans pouvoir le voir. Je laisse Slavenko ranger les courses, pendant que je nourris le bébé. |
| | | Re: Je veux mourir maintenant, et renaître au printemps. || Slavina | |
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