Nine months from now - Slavina

Je n'attends rien de plus que cette autorisation de sa part, mais je n'aurais jamais été plus loin sans elle. Je n'ai plus suffisamment confiance en nous pour ça, ou plutôt confiance en moi, en ce pouvoir que je pensais autrefois avoir sur lui et que je suis persuadée d'avoir perdu à jamais. Je dois le libérer de ma bouche pour me redresser, suffisamment pour récupérer l'huile de massage dont j'enduis le jouet, je n'ai pas pensé à prendre de lubrifiant justement parce que je ne pensais pas à ça, mais ça fera bien l'affaire. Je retire mes doigts, et le prends de nouveau dans ma bouche en glissant le sextoy dans son cul. J'y vais d'abord lentement, parce que je n'ai aucune idée de sa résistance à la douleur ou à l'inconfort de ce côté-là, mais ses interjections m'encouragent rapidement à y aller plus fort. Dieu merci, je comprends suffisamment le serbe aujourd'hui pour savoir ce à quoi il aspire.

Comme il n'a de cesse de se tendre vers moi en gémissant, je le prends plus fort, accélère les mouvements de ma bouche comme ceux de ma main, haletant au rythme de ses geignements plaintifs qui me font trembler. Je me redresse juste avant qu'il jouisse, parce que j'ai besoin de le regarder, de le voir perdre pied sous mon joug. Il éjacule sur ma gorge, ma poitrine, en longs traits chauds qui me font frissonner. J'accompagne son orgasme de mouvements plus lents jusqu'à retirer le jouet tout à fait, le laissant tomber au sol. Je parsème sa peau de baisers doux en remontant le long de son corps, jusqu'à venir me nicher entre ses bras. Je réalise à l'instant qu'on n'a pas encore fait l'amour une seule fois ce soir, on s'est donnés du plaisir mutuellement.

Je me relaisse tomber en arrière quand Nina me pousse gentiment. J'ai terriblement chaud dans le peignoir qui m'habille encore à moitié et je grogne en cherchant mon souffle. Les baisers de Nina me font frissonner prolongeant le plaisir avant qu'elle ne se niche dans mes bras. Le sperme qui la macule s'étale sur ma peau et me procure une satisfaction très forte à nos odeurs qui se mélangent. J'ai toujours aimé jouir sur sa peau de lait, il y a un coté très esthétique, érotique dans cet acte que je ne saurais expliquer. J'aime ça. Je n'ai plus de voix à force de gémissement et je suis comme une chiffe molle à bout de plaisir. Reconnaissant, je me colle à Nina, ma main se posant sur un sein plein, lourd, divinement doux et j'inspire dans un hoquet avant de venir chercher sa bouche dans un entêtement voluptueux. L'amour et la gratitude m'étouffent. "toi...toi...volim te. Nina...volim te." Elle est chaude, douce et tremblante et je me colle plus fort contre elle dans un baiser plus intense. Ma jambe se glisse entre les siennes pour qu'elle s'y presse. J'embrasse sa gorge, ses seins, mords la chair, la suce dans une débauche de sensations, de sentiments trop fort qui explosent de partout dans mon torse, me tordent le ventre, me font battre le coeur très fort. Nina a fait voler en éclats toutes mes défenses même les plus secrètes, les plus dures "Je t'aime tellement Nina...tu me rends fou, je suis fou de toi. embrasse-moi, embrasse-moi encore."

J'ai du mal à ne pas complètement perdre la tête sous son baiser, pourtant je ne veux pas qu'il s'imagine que j'ai fait ça seulement parce que j'espérais quelque chose en retour. Mais malgré tous mes efforts, je ne peux empêcher mon corps de tendre vers le sien. Je bascule sur le flanc, me frotte à sa cuisse en gémissant, avec cette impression atroce de brûler tant j'ai envie de lui. Je plonge mes mains dans ses cheveux, le cœur prêt à m'éclater dans la poitrine, et ma bouche fond sur la sienne avec ardeur. Je l'embrasse à perdre le souffle, cherchant dans ce baiser tout cet amour que j'ai eu peur de ne plus ressentir chez lui, ces sensations que je pensais ne plus connaître. Mon sexe mouille sa peau, mais je n'ai pas envie qu'il glisse ses mains entre mes cuisses, je ne veux pas qu'il me fasse jouir juste pour relâcher la tension qui me tord le ventre. J'ai besoin de le sentir en moi, de sentir le poids de son corps sur le mien, d'être liée à lui de nouveau. Le désir qui me tenaille est si fort qu'il en devient douloureux, et si je ne le supplie pas en gémissant, c'est seulement parce que je sais qu'il vient de jouir et que je ne pense pas qu'il puisse répondre à mes suppliques. Volim te, volim te. Je le psalmodie contre sa bouche, comme une prière.

La sentir brûlante contre moi est une extase infinie parce qu'elle me veut autant que je la veux, je ressens cette puissance connexion entre nous, ce besoin primal, animal. Instinctivement, je veux la soulager, glisser une main entre ses jambes mais elle la repousse, se jetant dans mon baiser comme si sa vie en dépendait. Et sans comprendre, sans mettre de mot, je sais ce qu'elle désire parce que je le désire aussi. Comme je ne suis pas un surhomme et qu'il nous faut malgré moi attendre - voilà pourquoi jouir de sa bouche me pose toujours un problème de conscience - je ralentis la passion de mes gestes les rendant plus sensuels mais plus lents pour patienter. Je sais que je vais renaître au désir, c'est toujours le cas avec Nina, il faut juste un peu de temps !

Ma langue cherche la sienne et je réponds à ses volim te avec la même ferveur alors qu'on se lèche voluptueusement. Ma barbe naissante rougit ses joues, les lèvres gonflées par nos mordillements. Je pétris sa chair, malaxe ses seins, ses fesses en la faisant gémir plus fort. Son sexe est brûlant et moite contre ma peau et ça me rend dingue. je l'enjoins sans grand succès à ralentir "doucement srce, doucement..." Je la noie de mots d'amours et entre deux compliments sur sa beauté; je lui promets de la baiser. "t'es si bonne srce... j'ai envie de toi, zelim te" J'ai envie d'elle, toujours et même si je ne bande pas encore tout à fait, je suis en bonne voie.

J'adore jouer avec lui, mais une fois que je franchis la limite, une fois que j'ai passé ce stade où ma patience s'est tout à fait délitée, j'ai un mal fou à en revenir. Et là, tout de suite, j'ai l'absolue certitude que je vais mourir ce soir si je ne peux pas sentir son corps lié au mien. Ses caresses me rendent folle, ses mains me brûlent la peau et je tremble, aussi chaude que s'il me faisait languir depuis des heures. Comme il promet de me faire l'amour, j'attrape sa main d'un geste désespéré pour la guider entre mes cuisses, en le prévenant pourtant d'une voix rauque : Pas comme ça... Je ne veux pas jouir ainsi, mais j'ai trop besoin qu'il me touche pour lutter encore, je veux bien de ses caresses pour patienter. En temps normal, je m'empalerai probablement déjà sur lui pour le sentir gonfler entre mes cuisses, mais cette fois je n'ai pas envie de ça, je veux qu'il me prenne quand il sera dur à nouveau.

Je gémis en frottant mon sexe contre sa main, mon ventre contre sa queue jusqu'à ce qu'il se tende tout à fait vers moi, et ça me semble durer des heures. Lorsque je le sens enfin dur contre ma peau, je bascule sur le dos pour le laisser me surplomber. Je plante mes ongles dans ses épaules quand il s'enfonce en moi jusqu'à la garde, rejette la tête en arrière pour expirer un cri rauque de soulagement. Mes jambes s'accrochent à ses hanches, je plaque une main sur ses reins pour presser son bassin contre le mien. Je cherche sa bouche pour boire son souffle encore, haletante. Là, là, je te veux là, toujours. C'est ça que je veux, lui en moi, constamment.

J'aspire à nouer nos corps à nouveau même si j'ai pu redescendre dans l'intensité de mon désir après le trip dans lequel elle m'a emporté. Je suis frustré qu'elle ne me laisse pas la faire jouir et en même temps ça a le don de m'exciter ce qui est plutôt une bonne chose vu ce qu'elle attend de moi. Je lâche prise à nouveau pour ne pas avoir de pression - je pense que ça ne ferait que ralentir le processus. Je me laisse absorber par son désir à elle, je le bois dans ses baisers, le sent sur sa peau brûlante, l'appréhende dans son corps qui ondule. Je me tourne tout entier au service de son désir.

Quand enfin je suis opé, elle m'attire sans hésitation et je me retrouve planté jusqu'à la garde dans sa chaleur. Je ne bouge pas, bien au fond jusqu'à ce que ce soit son bassin à elle qui se tende vers moi, alors je la cloue d'un coup de rein brutal pour faire à la fois monter et redescendre la pression. Je peux la baiser aussi longtemps que je peux, ma résistance est remontée mais la sienne est basse alors j'essaye de jouer avec ça, entre satisfaction et prolongation du plaisir. Je ne cherche pas à la frustrée, quand la tension est trop forte, je bouge pour la faire redescendre, soit d'un coup de boutoir fort, soit au contraire en doux mouvements plus rapides mais plus doux. J'alterne, uniquement attentif à elle, à nos corps qui bougent ensemble, à la vague de plaisir qui ondoie. Et dans cette passion décuplée, je la flatte, l'embrasse, lui dit comme elle est belle, bonne, sexy, comme je l'aime, comme j'aime qu'elle se donne, qu'elle soit à moi, qu'elle se laisse aller, et m'aime, et combien je suis fier d'elle, combien moi aussi je l'aime, encore et toujours, à chaque mouvement, intarissable.

Il sait si bien jouer sur la gamme de mon plaisir que l'orgasme est une vague qui ondoie, me frôle, m'abandonne avant de me heurter tout à fait. Je jouis dans un spasme, le corps tout entier contracté par le plaisir brut qui me submerge, un cri bloqué dans ma gorge alors que mon sexe palpite autour du sien. Je l'ai ramené possessivement contre moi, son visage dans le creux de mon épaule, mon corps enroulé autour du sien dans une ultime tentative de l'avoir encore un peu à moi. Je ne reviens à moi que de longues secondes plus tard, avec cette sensation étrange que ma conscience regagne mon corps après s'être fait la malle quelques temps. Je suis trempée, de sueur, de nos fluides mêlés, de quelques larmes d'émotions trop fortes qui sont parvenues à rouler sur mes joues. Je sens mon cœur battre jusque dans mon sexe, dans mon ventre, et il faut quelques instants supplémentaires pour que mon rythme cardiaque cesse d'être à ce point désordonné. Je m'enfouis contre lui alors qu'il se laisse retomber sur le flanc à côté de moi, cherche sa chaleur comme un animal câlin. Lorsque j'ai retrouvé l'usage de la parole, je ronronne contre sa gorge : C'est tellement bon, Slavenko, si tu savais comme tu m'as manqué... J'ai besoin de lui infiniment plus qu'une heure par jour.

Je meurs dans un nouvel orgasme et après ça, je vous jure que je ne bouge plus d'un micro-millimètres, trop épuisé pour faire le moindre geste si ce n'est envelopper Nina de mes bras. Je comate dans la torpeur bienfaisante des endorphines jusqu'à ce qu'elle ronronne à mon oreille. Moi, je me suis tu, à bout de souffle et de voix, et je meurs de soif, je le réalise quand je réponds d'une voix trop basse pour se faire érailler. "tant que ça ? Mais ça va aller maintenant srce..." On va se voir plus puisque je reprends ma place "normale" au sein des Tigrovi. Je ne bosserais plus avec des horaires infernaux, je vais pouvoir organiser un peu mieux mon temps et surtout, je gagnerais aussi plus d'argent pour un boulot plus sympa. Que du bénéfice, alors je ne me plains finalement pas que mon père se soit pour une fois senti assez coupable pour lever ma punition !

"Faut que je boive zlato, tu m'a tué..." Je finis donc par bouger pour faire ces choses triviales qui sont boire, aller aux toilettes et fumer bien sur. Avec la soirée, toute la pression des derniers jours est tombée et je suis détendu mais épuisé. Je reviens me coucher avec la ferme intention de dormir avec Nina dans mes bras. Je crève d'envie de ça depuis des jours. Me laissant flotter dans mes pensées, je reviens à la conversation précédente comme toujours avec le tempo haché et désordonné que j'ai malgré moi. "tu sais que tu m'as manqué aussi, pas vrai ?" J'ai souvent l'impression qu'elle croit que je m'en fiche qu'on soit loin de l'autre, or ce n'est pas du tout le cas, c'est que souvent, je n'ai pas le choix que de suivre le mouvement alors c'est inutile de se plaindre.

Je hoche la tête et répète tout bas : Oui, ça va aller... Moi aussi je préfère qu'il parte plusieurs jours en mission, mais qu'on ait ensuite réellement du temps pour nous à son retour, plutôt que ces journées interminables durant lesquelles on ne parvient jamais à se voir. Trois semaines. On a passé trois semaines à ne faire que se croiser, et je ne sais plus maintenant que je suis dans ses bras comment j'ai tenu le coup. Et puis après tout, il ne va pas être constamment hors de la ville, il a aussi souvent des périodes durant lesquelles il peut rentrer tous les soirs chez nous et je sais que j'arriverais à m'en contenter tant j'ai été en manque de lui.

Comme il se lève je demande d'une voix rauque moi aussi : Rapporte-moi de l'eau, molim te. Je n'ai absolument pas la force de bouger du lit et je m'enfouis sous les draps, décidée à y rester jusqu'à demain matin. Je n'en lève le nez que pour boire de longues rasades d'eau fraîche à la bouteille qu'il me ramène, et je la repose avant de me couler entre ses bras. Non... Et ça fait du bien de l'entendre, mon amour... Je ne présume plus de rien, je n'imagine pas que je lui manque ou qu'il se languit de moi, j'ai besoin qu'il me le dise et je n'ose pas nécessairement réclamer. Je glisse une main dans ses cheveux et ferme les yeux, complètement vaincue par la fatigue, je lui souffle seulement que je l'aime avant de sombrer tout à fait.