Nine months from now - Slavina

Au départ je ne comprends pas tant je suis anxieux de sa réaction. Je récupère l'enveloppe avec un regard interrogatif et je l'ouvre avec des gestes gourds et lents. C'est un papier que je comprends facilement et qui me tire un sourire. On m'accusera encore de guimauverie mais c'est exactement de ça dont je parlais, un moyen sympa de me dire que le bébé était en route. Et quoiqu'elle en pense, je n'en demandais pas plus que ça. "Merci mon ange, c'est adorable. Ne t'excuse pas, tu n'es pas responsable de ce désastre..." Il a commencé par mon anniversaire, mon père et les mauvais souvenirs. C'est juste que son annonce n'aurait pu tomber plus mal que dans cette chambre chez mon oncle. Je penche vers Nina pour chercher un baiser aussi hésitant que frémissant, plein de cet amour explosif à la fois tendre, exigeant et vital. J'encadre son visage d'une large main caressante en repoussant les mèches folles qui reviennent sur sa joue "volim te...Tu es gelée srce moje, tu devrais enlever ta veste et je vais te faire un thé chaud, ok ?" J'ai besoin de me faire pardonner, de m'occuper d'elle parce que c'est le seul moyen que j'ai de lui montrer que je tiens à elle. Je caresse tendrement ses cheveux, l'embrasse encore une fois, plus rapidement sur la bouche, avant de me redresser.

Je range le papier dans mon portefeuille avant de me lever pour allumer le chauffage et sortir une couverture de l'armoire. Je vais enlever ma veste et mes chaussures avant de préparer un thé. J'allume même un feu dans la cheminée tandis que l'eau commence à chauffer. Je prépare un plateau avec des biscuits et le thé, des choses qu'elle aime à grignoter même si j'ai des doutes sur le fait qu'elle mange. Je veux au moins essayer. Je lui apporte dans la chambre, attentif, toute colère évaporée.

Qu'on ne s'y trompe pas, cette enveloppe pourtant ridicule, pas même décorée, m'avait déjà demandé un effort immense. Je l'ai placée cent fois sous l'oreiller, pour la récupérer cent fois encore, jamais certaine que c'était là la bonne façon de procéder, et parfois me demandant si c'était seulement le bon moment pour le lui annoncer. Elle est finalement restée là lorsque nous sommes partis à Banja Luka, et sur le trajet pour aller chez son oncle j'imaginais encore la lui donner en rentrant, ou bien le laisser la trouver quand il viendrait se coucher avec moi. Quoiqu'il en pense, je n'avais pas l'intention de le lui annoncer là-bas. J'ai un peu de mal à le croire, quand il dit que je ne suis pas responsable, parce qu'à ses propos tout à l'heure, il semblait plutôt convaincu que j'étais entièrement responsable. Je conçois qu'on est tous les deux largement fautifs dans ce fiasco, mais j'ai encore du mal à ne pas me sentir complètement démunie face à la situation.

Son baiser me coupe le souffle, et je cligne des yeux sans bien comprendre quand il s'éloigne. Je trouve je ne sais où l'énergie nécessaire pour me déshabiller, et renonçant à me doucher tout de suite j'enfile seulement ma nuisette qui traîne quelque part entre les draps. Quand il revient, je me suis glissée sous les couvertures, et je lève sur lui un regard encore triste. Je n'ai même pas pu t'offrir tes cadeaux...

M'occuper de la maison et du thé m'a donné le temps de me contrôler pour arrêter de vouloir pleurer comme une fillette de onze ans. Je me sens toujours fragile, mais au moins je ne me sens plus au bord de la rupture et c'est tant mieux tant je déteste cette sensation. Je m'assieds sur le petit fauteuil en bordure du lit sur lequel je pose le plateau et sa tasse fumante pour Nina. J'esquisse un sourire à sa remarque "tu sais bien que j'aime pas mon anniversaire. En plus j'ai déjà eu le plus beau cadeau du monde" Ouai, parce que j'ai vu mon bébé. Une petite tâche noire dans un grand espace gris. J'ai toujours aimé le noir et blanc, le gris, ça tombe bien. "Oh attend !" Je bondis sur mes pieds pour aller chercher le dossier médical. En revenant je fouille dans les feuilles pour trouver la mauvaise impression papier de l'échographie. Un sourire persiste à revenir dans mon regard épuisé. "regarde !" Ma voix est vibrante de fierté et d'incrédulité parce que notre bébé, c'est ça. Ce haricot minuscule. Je plisse les yeux en plaisantant "Je crois qu'il me ressemble"

J'ai un petit soupir triste parce qu'il n'aimait déjà pas beaucoup son anniversaire avant, mais depuis la mort de sa mère c'était déjà devenu compliqué... Alors vu la journée qu'on vient de passer, j'ai peur qu'il refuse tout bonnement de le fêter jusqu'à la fin des temps ! Et je ne suis pas prête pour ça, vraiment pas. Je persiste à penser, même si je n'ai pas l'intention de le redire à voix haute, qu'il aurait du me laisser l'organiser... On aurait pu faire ça chez nous, en comité restreint, j'aurais même accepté de laisser son oncle et son père entrer ici, je vous jure.

Je fronce le nez quand il s'échappe pour revenir, s'asseyant toujours trop loin de moi, mais ce qu'il tient en main me fait oublier un instant à quel point son contact peut me manquer. Un sourire attendri étire mes lèvres, plisse mon regard et je hoche la tête dans un léger rire. Oui t'as raison, il a clairement tes yeux. Je tends la main vers lui, pour effleurer son bras tout doucement. On va devoir s'intéresser aux travaux de l'étage plus rapidement que prévu, finalement... Délaissant mon thé pour l'instant, je fronce le nez. Viens près de moi mon amour, s'il te plaît...

Je souris de cette bête petite plaisanterie amoureuse, et surtout notre première plaisanterie de...parents ! J'en ai presque le vertige ! "On a encore quelques mois pour que ce soit parfait srce moje..." Ce bébé est venu vite, comme s'il avait peur qu'on change d'avis - il connait déjà bien ses parents - mais on a le temps jusqu'à la naissance, heureusement, c'est déjà assez terrifiant, je n'ose pas imaginer si on avait pas ce délai pour s'habituer. Je frémis à son contact, son appel bas et je déplace le plateau pour être sur de ne rien renverser avant de m'installer près d'elle dans le lit. Doucement, comme si elle était un sucre sur le point de fondre, je l'attire dans mes bras, soupirant du bonheur de sentir son corps contre le mien même si je suis tout habillé. Mes mains touchent sa peau et je peux humer son odeur, c'est tout ce qui compte. Je ferme les yeux, mi-clos, pour mieux savourer les sensations. Contre son cou, j'en ronronne de plaisir dans la détente du stress qui a été constant toute cette journée forte en émotion. "Ti si moj mali ječam šećer, moja ljubavi, moja princeza"

Notre dispute si violente de tout à l'heure ne s'efface pas tout à fait de mon esprit, parce que je suis terrifiée à l'idée d'infliger un jour de tels conflits à notre enfant. Je refuse qu'il ait à subir nos fêlures, et il va falloir qu'on apprenne à sérieusement se maîtriser si on ne veut pas le blesser par nos querelles. Pourtant je ne renoncerais à ce bébé pour rien au monde, je n'aurais pas la force de faire deux fois ce choix terrible. Je sais... J'ai demandé au médecin qui m'a examinée tout à l'heure, ils auront une date plus... sûre on va dire, à l'échographie du premier trimestre mais... A priori il serait prévu pour mi-décembre. Autour du 15, quelque chose comme ça... Rien n'est jamais certain, ils se sont basés sur la date de mes dernières règles mais ils auront une meilleure idée quand ils pourront mesurer le bébé correctement. Et puis au-delà de ça, il peut toujours sortir en avance, ou même en retard. Mais ça nous donne une idée approximative malgré tout. Un bébé pour Noël.

Tous mes nerfs vibrent de soulagement quand il accepte de venir s'allonger près de moi, et je me glisse aussitôt contre lui, ma joue appuyée contre son torse. Quand il me berce ainsi de mots d'amour, j'ai toujours beaucoup de mal à croire qu'on est capables de se déchirer si fort. Je ne veux pas rester sur une note si triste mon amour, s'il te plaît... Ce soir il est trop tard, mais j'avais déjà tout prévu pour qu'on fête ton anniversaire en amoureux demain... Tu crois... Tu voudrais bien me laisser essayer d'arranger les choses...? Après, j'avais organisé ça en pensant qu'il ne bossait que le soir, du coup j'ai peur qu'il doive finalement aller travailler demain matin, ça risque de bousculer tous mes plans.

"Ah ! Si tard que ça ?!" Je n'ai pas fait le calcul à dire vrai et je n'avais pas réalisé que ce serait pour décembre. Ça me parait très loin mais aussi foutrement près finalement. "J'espère qu'il ne sera pas aussi frileux que toi." Je réfléchis, souris parce qu'au mariage Nina aura certainement un ventre rond et que je serais très fier de l'épouser ainsi. Tout n'est pas aussi catastrophique qu'il y parait finalement, mon père peut bien faire sa vie comme il l'entend, j'ai Nina et notre bébé à présent. J'ai ma propre famille. C'est grisant.

Je soupire, rendant déjà les armes puisqu'elle est abandonnée dans mes bras . "je ne connais personne de plus têtue que toi srce..." J'ai une moue attendrie malgré tout et après avoir caressé distraitement ses cheveux je capitule "d'accord..." J'ajoute en faisant mine de ronchonner vaguement quand je plaisante "mais c'est bien parce que tu as dit que j'avais encore des cadeaux en attente... Demain soir ? Ça te va demain soir ?" Le treize, je ne pense de toute façon pas travailler d'ici lundi même si demain je dois passer au QG planifier ma semaine à venir et puis j'irais au cimetière porter des fleurs sur la tombe de ma mère, c'est le seul jour de l'année où je le fais. "Je devrais sortir dans l'après-midi mais je ne rentrerais pas tard."

Si tard ? Ça me paraît drôlement près ! Dans quelques mois, je serais sans doute dévorée d'impatience à l'idée de rencontrer enfin ce bébé, mais pour le moment je sais que neuf mois ne seront pas de trop pour nous préparer à cette tornade. Il y a encore beaucoup de choses qu'on a besoin de régler. Déjà d'un point de vue matériel, il faut qu'on s'assure que la maison est prête à l'accueillir, qu'on achète une nouvelle voiture, ce genre de choses... Mais d'un point de vue purement psychologique, je crois qu'il est grand temps que je mette ces neuf mois à profit pour guérir ces blessures trop profondes que je me traîne depuis que Slavenko a quitté New-York. J'ai déjà travaillé sur beaucoup de choses quand il est parti, notamment mon enfance, mais je sais que mon rapport à la famille est biaisé, douloureux et qu'il faut que j'en parle à quelqu'un. Et puis au-delà de ça, il est temps que quelqu'un m'aide à lui pardonner tout à fait, je ne peux pas fonder une famille avec lui, élever un enfant avec lui si la tristesse d'avoir été abandonnée revient sans cesse me hanter. Peut-être qu'une thérapie me ferait du bien, j'en sais rien, je ne me suis pas encore décidée sur le sujet...

Je fronce le nez. Encore ? Mais je ne t'ai pas donné un seul cadeau ! Et puisqu'il accepte qu'on tente de se rattraper demain, je les lui offrirais demain, je crois qu'on n'est plus vraiment en état ce soir, ni lui, ni moi. Je suis un peu embêtée parce qu'il va falloir que je décale ce que j'avais prévu, dans mon esprit le soir à partir de 22h il bossait, vous voyez ? Mais ça ne fait rien, je vais me débrouiller. Demain soir, d'accord... Et demain matin, tu restes avec moi demain matin. L'après-midi c'est pour le boulot ? Sinon je peux toujours t'accompagner...? Enfin si tu veux, sinon j'en profiterais pour organiser la soirée, c'est comme tu préfères. Je me préparerais, et réglerais les derniers détails. Je soupire en me frottant les yeux. Mais là je crois qu'il faut vraiment que je dorme, si tu ne m'en veux pas...

J'esquisse un sourire devant l'inconscience de cette merveilleuse créature qu'est ma femme. J'énumère donc pour lui rafraîchir la mémoire "Deux cadeaux, j'ai eu deux cadeaux. Ce matin, un super cadeau... et tout à l'heure, encore un plus beau. C'est tout ce que je voulais mon ange, toi et le bébé." Oh ça va, je peux me permettre d'être guimauve après la journée de merde qu'on a eu, non ?

"C'est pas que je veux pas que tu viennes zlato, mais aller au taf pour le planning de la semaine et au cimetière, je suis pas sur que ce soit la super excursion romantique. En plus le médecin a dit qu'il fallait que tu te reposes. Tu veux que je rentre pour quelle heure ? " Je me conformerais strictement à ses directives pour lui laisser le champ libre, je sais qu'elle aime parfois organiser ces petites surprises, même si c'est sous un prétexte aussi à chier que mon anniversaire.

"Demain matin risque d'être court. Dors mon ange, moi aussi je suis crevé." On doit être le milieu de la nuit, voire presque le matin et je n'ai pas dormi la nuit passée. J'ai l'impression d'être passé dans une lessiveuse. Je m'allonge tout à fait, bourrant l'oreiller sous ma tête en repliant un bras pour offrir mon torse à Nina. Il ne me faut pas longtemps pour sombrer, maintenant que nous sommes réconciliés la tension est partie et j'ai comme elle besoin de récupérer.

Un léger rire m'échappe quand il compte notre étreinte trop brève de ce matin comme un cadeau, il n'est finalement pas difficile à satisfaire. Je souris à son élan de romantisme qui, pour être tout à fait honnête, m'a furieusement manqué toute la journée. Peut-être qu'il a raison, peut-être qu'inconsciemment mon esprit a cherché à saboter ce moment, pourtant j'ai l'impression de n'avoir jamais rien voulu d'autre que ces mots-là. Hum, et bien ce ne seront pas tes seuls cadeaux, moja duša... D'ailleurs maintenant que j'y pense, on ne lui a finalement offert aucun cadeau, aujourd'hui ? A moins qu'on les lui ai filés en douce mais je n'ai pas souvenir de l'avoir vu ouvrir le moindre paquet, et je trouve ça terriblement triste.

Je n'avais pas pensé qu'il voudrait aller au cimetière. Je n'ai pas oublié que demain, c'est l'anniversaire de la mort de sa mère, mais comme je n'étais pas avec lui l'année passée, je ne sais pas ce qu'il a l'habitude de faire ou non ce jour-là. Je réalise seulement que mon désir de fêter son anniversaire à lui, demain, est peut-être déplacé, mais je crois qu'il en a besoin et que ce sera une occasion de penser à autre chose. Je vais me reposer, mais j'ai pas l'intention de rester alitée, de toute façon il faudra bien que je retourne bosser. Si tu veux de moi, ça ne me dérange pas de venir avec toi, et même je crois que j'aimerais t'accompagner au cimetière... A moins que tu veuilles y aller seul, et je comprendrais parfaitement. Je respecterais son besoin de solitude, d'intimité dans ce moment si particulier, mais je veux qu'il sache que je suis prête à le soutenir s'il a besoin de moi. Ses paroles un peu plus tôt résonnent encore douloureusement dans mon crâne. Sinon essaie de rentrer pour 18h au plus tard, ce serait bien. Qu'on ait le temps de faire la route et de manger ensemble ensuite.

Comme il m'ouvre son bras, je viens me blottir contre lui, et à la sensation de son corps contre le mien j'ai une soudaine bouffée d'émotion qui me fait souffler : Ça fait tellement longtemps que je ne me suis pas endormie dans tes bras... La nuit ne sera pas complète, elle est déjà bien entamée, mais on s'endort ensemble et ça fait trois semaines que ce n'est pas arrivé. Ce n'est finalement pas étonnant qu'on soit dans un tel état de nerfs tous les deux. Les yeux clos, je sombre sans lutter, trouvant enfin contre son torse le refuge que j'ai cherché toute la journée.

Je ne me doute pas que Nina s'inquiète de mes cadeaux ! Ce sont les enfants qui ont des cadeaux d'anniversaires ! J'ai eu une fête - bon ratée - mais c'était ça le cadeau. J'ai quarante et un an, je suis plus un môme.

"Je vais juste porter des fleurs, j'en aurais pas pour longtemps..." Je préfère y aller seul, je ne voulais juste pas avoir l'impression de lui cacher des choses, c'est pour ça que je lui en ai parlé, pas pour qu'elle vienne avec moi. Trainer dans un cimetière sous la pluie battante n'est pas exactement la meilleure occupation que j'imagine pour ma femme enceinte. Les yeux clos, je souris à sa remarque et je murmure "je sais, mais c'est fini les nuits à l’entrepôt" Finalement, j'en ai eu un de cadeau, avec cette levée de ma mise à l'épreuve.

Il est passé midi quand je me lève et tout s’enchaîne. Petit déjeuner, douche, aller au QG... l'emploi du temps convenu est respecté au pied de la lettre et je rentre à 18h tapantes en uniforme de Tigrovi, même si j'aurais aimé pouvoir me changer et passer un truc plus sexy pour Nina, genre un costume, je sais qu'elle aime ça. Du hall parce que je ne veux pas griller la surprise de Nina, je monte le volume de ma voix. "Srce, je suis rentré, j'ai le temps de me changer ?"

La matinée ne se passe pas exactement comme je l'avais imaginée, il faut croire que je ne suis pas prête d'avoir ce que j'espère en ce moment. Déjà, je me lève bien avant lui, avec l'intention de lui préparer un petit-déjeuner digne de ce nom, mais l'odeur du bacon grillé me donne finalement envie de vomir et je renonce à cuisiner quoi que ce soit. Il est de toute façon pressé et s'en va assez rapidement, me laissant seule pour organiser la soirée à venir, ce qui n'est finalement pas plus mal. Dans l'après-midi, je sors pour passer au bureau régler quelques affaires, et j'en profite pour aller à la pharmacie récupérer les médicaments et vitamines prescrits par l'hôpital. Le temps est encore orageux et j'espère qu'il s'éclaircira demain, sinon on va être coincés...

Vers 17h, je commence à me préparer. Je sors de la douche et prends le temps de sécher mes cheveux, je ne les ai pas coupés depuis longtemps et ils m'arrivent de nouveau aux épaules, je ne sais pas encore si j'ai l'intention de refaire un carré court ou de les laisser pousser à nouveau. Je me maquille, me parfume avec ce parfum sucré mais pas entêtant ramené de Bali, et j'enfile ma tenue pour la soirée. Une robe-pull blanche, en laine épaisse, un rien trop courte comme c'est toujours le cas, une culotte fendue, des bas, et des cuissardes en daim noires. Je suis en train de vérifier que le sac de voyage est complet quand il m'appelle, et un sourire amusé étire mes traits. Je suis presque sûre qu'il n'a pas compris que je l'emmenais passer la nuit ailleurs. T'as même le temps de prendre une douche si tu veux, on n'a qu'un petit quart d'heure de route à faire.

Non, je n'ai absolument pas calculé qu'elle voulait qu'on sorte. Je pensais juste qu'on allait fêter ça à la maison avec un repas et des bougies, un truc classique, pépère. Le premier qui dit une fois encore que je suis naïf, je lui pète la gueule. Bref, j'ai un sourire jusqu'aux oreilles parce que je ne pense pas du tout qu'elle est en train de faire un sac de voyage et je demande avec candeur en me dirigeant vers la salle de bain. "ok...je vais me doucher. Pourquoi 15 mn de route ? On va au resto ?" Le japonais est à 15 mn de là, l'italien aussi, dans une autre direction, on est parfaitement situé. J'enlève mon uniforme de tigrovi pour me glisser sous l'eau pas trop chaude - j'en profite que Nina ne soit pas avec moi. Cinq minutes plus tard, enveloppé dans une serviette, les cheveux mouillés et en désordre, je m'aventure dans la chambre. Nina s'est échappée de là et je soupire. On dirait une mauvaise partie de cache-cache.

J'imagine qu'elle m'attend dans le salon alors je me hâte de m'habiller correctement et de discipliner à peux près mes cheveux dans un effort pour lui plaire, sans doute une façon indirecte de me faire pardonner la journée désastreuse de la veille. Je ne pousse pourtant pas le vice à mettre une cravate parce que je déteste a mais quand j'arrive dans le salon, la vue de Nina dans sa tenue sexy me le fait regretter. En elle est tellement resplendissante que ça me coupe la voix et que je me retrouve à béer en la matant ouvertement. Comment fait-elle pour être aussi diablement érotique ?

Je suis un peu déçue qu'il file directement à la douche sans passer m'embrasser d'abord mais je m'efforce de mettre ce sentiment désagréable de côté. Je me connais et quand je suis comme ça, surtout après la journée de la veille, je commence à cogiter dans mon coin, je monte en pression toute seule en m'inventant des scénarios catastrophes et ça finit par virer au drame. Je fais donc de mon mieux pour étouffer les pensées parasites, jusqu'à ce qu'il me rejoigne dans le salon. Quelques mètres nous séparent encore et je ressens pourtant ce petit choc de désir brut, cette vibration familière de mes nerfs qui décuple mes sens. Parce qu'il est là et qu'il me manque cruellement depuis trois semaines, parce qu'on ne s'est pas touchés depuis hier matin, parce que je suis encore blessée de notre dispute de la veille et que j'ai besoin d'effacer la douleur dans ses bras. Et parce que le regard qu'il pose sur moi me liquéfie de l'intérieur.

Je n'étais pas sûre que les cuissardes lui plairaient, je n'en porte pas souvent, et j'ai longuement hésité avec une tenue de soirée plus classique, robe légère et escarpins. Mais si je me fie à ses yeux bien trop sombres, je crois que je ne me suis finalement pas tant plantée que ça. J'abandonne le sac de voyage sur le canapé et j'avance jusqu'à lui, mes mains trouvant naturellement leur place contre sa taille. Ce n'est pas au restaurant que je t'emmène... Malgré mes talons, je dois quand même me hisser sur la pointe des pieds pour atteindre ses lèvres. La sensation de sa bouche contre la mienne, s'ouvrant pour me livrer le passage, m'élecrise et je gémis sous la chaleur qui envahit mes reins. Mes doigts remontent jusqu'au col de sa chemise que je déboutonne, et je libère ses lèvres pour tracer un sillon de baisers mouillés le long de sa gorge, de sa clavicule dans laquelle je plante mes dents en achevant d'ouvrir sa chemise. Son torse est chaud sous mes doigts, sous ma langue et je ronronne contre sa peau : Et on ne va pas partir tout de suite...

Pour être honnête, c'est surtout la robe qui me plait plus que les cuissardes, le lainage moulant les formes de Nina, la couleur si rare qu'elle ne porte quasiment jamais et qui donne un coté extraordinaire à la scène. On dirait une chatte angora prête à dévorer une souris quand elle s'approche de moi comme ça. Je sens tous mes sens en éveil quand elle vient contre moi et le reste de mélancolie générée par la visite au cimetière s'envole complètement quand elle me touche avec cet aplomb propriétaire qui m'embrase. Dieu que j'aime quand elle fait ça ! Mon regard encore étonné se dilate sous la vague de plaisir qui fait frissonner mon échine.

J'oublie de lui demander le pourquoi du sac, les questions qui se bousculaient s'envolent à l'instant même où elle se coule contre moi provoquant une brusque apnée et une délicieuse décharge de désir, boule incandescente dans le creux du ventre dont je prends soudain une conscience accrue alors que je réponds à son gémissement. Je grogne entre protestation et désir quand elle lâche mes lèvres. Je brule brusquement sous sa bouche et la fébrilité me gagne. Mes bras se referment autour d'elle, mains sur ses fesses moulées dans la courte robe que je retrousse pour chercher la peau douce des globes crémeux qui se logent avec naturel dans mes mains. Je les presse fermement, attire Nina vers moi, la ramène pour sentir son corps contre le mien, avide. Il a suffit de la voir, il a suffit qu'elle me touche pour la désirer avec cette force toujours étonnante et je bande déjà, à l'étroit dans ce foutu costume dont j'ai toujours trouvé le confort très relatif.

Je me consume constamment de désir pour lui, ce dernier se contentant de sommeiller quand nous ne sommes pas ensemble, où que je sais que je ne pourrais pas l'assouvir. Mais il attend la moindre ouverture pour éclater, me submerger toute entière. Et si hier je ne me sentais pas légitime pour le réclamer, aujourd'hui je n'ai pas envie de me poser de questions. Sous mes lèvres je sens sa peau qui frissonne, son corps qui se tend vers le mien, dans une invitation silencieuse à poursuivre, rapidement confirmée par ses mains qui se pressent contre mes fesses. J'en grogne de satisfaction, passe mes mains dans son dos en ondulant indécemment contre lui, me pressant contre ses paumes avec avidité.

Je ne résiste pas longtemps à la sensation de sa queue, déjà dure contre mon ventre, et je m'empresse de le libérer du pantalon de costume dans lequel il doit être foutrement à l'étroit. Je ne prends pas la peine de le déshabiller tout à fait, on aura toute la nuit pour être nus l'un contre l'autre et je ne veux pas qu'on décide finalement de rester ici. Je reviens chercher sur sa bouche un baiser plus langoureux avant de me laisser glisser à genoux le long de son corps, son sexe tendu vers moi. Je crochète mes mains à ses hanches pour tirer son bassin vers moi, et je le prends dans ma bouche sans chercher à le faire languir.

Lit-elle mes désirs ? J'en suis persuadé et je la crois un peu sorcière quand elle glisse le long de mon corps pour m'offrir sa bouche de velours, chaude, douce, enveloppante. Je n'ai pas eu besoin de réclamer, et rien que la sensation de ses mains défaisant mon pantalon m'a fait perdre la raison. En m'enfonçant en elle, j'exhale un grognement rauque, sans retenue, de pure satisfaction, de pur plaisir, mes doigts se crispant sur sa nuque sous la masse de cheveux. J'aime ses cheveux plus longs comme lorsque je l'ai connue, ça lui donne un coté encore plus fragile qui me plait infiniment. Ses grands yeux sombres mangent son visage à la peau si délicate, blanche comme le lait. Je balbutie en serbe des mots de plaisir obscènes en plongeant ma main plus loin dans ses cheveux, l'enroulant ma paume comme je fais souvent. Je ne lutte pas, laisse la vague monter avec cette fureur exigeante dans mes reins. Les va-et-vient me poussent dans sa chaleur et franchement les yeux baissés, je me délecte aussi du spectacle alors qu'elle est à genoux pour moi, non pas soumise mais docile. Quand je suis au bout de ma résistance, mes mouvements se font plus rudes, plus fermes pour jouir dans sa bouche en une longue explosion de plaisir brute qui me déverse sur sa langue en longs jets salins et me laisse tremblant, haletant et dévoré d'amour et de gratitude.

C'est lui qui me guide, toujours. Je connais par coeur les réactions de son corps et je sais suivre les variations de sa respiration haletante, la crispation de ses doigts sur mes cheveux, les ondulations de son bassin qui se tend vers ma bouche accueillante. Je n'ose pas fermer les yeux de peur de louper le spectacle délectable qu'il m'offre, sa mâchoire crispée par le plaisir, son regard noir braqué sur moi, son torse nu qui se soulève plus vite à chaque mouvement de ma part. Je plante mes doigts plus fort dans ses hanches quand il se laisse aller enfin, éjaculant entre mes lèvres. J'accompagne ses mouvements, ses tremblements avant de le libérer de l'emprise de ma bouche, et de remonter le long de son corps.

Je suis haletante, le regard brillant, le corps frémissant de ce qui pour moi s'apparente furieusement à des préliminaires tant je suis brûlante à présent. L'idée qu'on pourrait partir tout de suite et poursuivre notre soirée là-bas ne m'effleure pas, je n'arriverais pas à quitter l'appartement comme si de rien était, pas alors que je crève d'envie qu'il me touche. Je me presse contre lui, ma bouche prenant possession de la sienne dans une avidité désespérée, ma poitrine s'écrasant contre son torse. Želim te, moja duša molim te...

Jouir de sa bouche est toujours aussi merveilleux et alors même que je me fais dominateur c'est elle qui a le contrôle, et j'adore ce mélange. J'ai toujours aimé l'ambivalence, le jeu de la domination et de la soumission, subtil, changeant, j'aime les limites floues et troubles. Je suis haletant et ébloui quand elle remonte vers moi, et je goûte mon propre gout sur ses lèvres. Je la sens chaude et frémissante, brûlante, avide et je pousse un juron étouffé parce que ça m'excite malgré mon corps encore saturé par l'orgasme. C'est plus que physique, la satisfaction de lui plaire, de lui donner envie est aussi intense que le plaisir sexuel en lui-même.

Dans un baiser voluptueux, je mets toute ma passion, ma volonté de susciter du plaisir et surtout de faire monter son excitation encore d'un cran. Je veux qu'elle rendre les armes, j'adore ses gémissements quand elle voudrait prendre son pied, que l'orgasme est tout proche, à sa portée. Je caresse ses cuisses, ses fesses, joue sur sa peau, la touche et la malaxe au rythme de ma langue qui s'enroule autour de la sienne. J'ai besoin qu'elle n'en puisse plus, qu'elle rendre les armes, sans doute parce qu'elle s'est mise sur son 31 pour m'exciter et jouer avec moi. Ma main effleure son sexe, glisse, repart, touche sans s'attarder, éprouve son humidité sans pénétrer. Je me fais démon entre ses cuisses, contre sa peau.

Je ne m'attends pas à ça, vraiment pas. D'ordinaire quand je le supplie avec cette petite inflexion douce, quand je lui demande gentiment, en serbe qui plus est, il ne résiste pas. Je le connais par cœur, j'ai bossé mon numéro de charme cent fois, je n'ai qu'à papillonner des cils, m'accrocher à sa peau, lécher sa bouche pour qu'il cède. Mon désir de lui n'est pas feint, l'urgence de mon envie encore moins, mais néanmoins je sais comment obtenir ce que je veux rapidement. Enfin, je pensais le savoir. Mais il louvoie entre mes cuisses, effleure sans me toucher réellement. La sensation de sa bouche qui dévore la mienne me fait perdre la raison, des images crues, d'une précision redoutable s'imposent derrière mes paupières closes, de ses lèvres entre mes cuisses qui dévoreraient mon sexe de la même façon.

J'en tremble entre ses bras, mon sang se mettant à bouillonner dans mes veines quand je comprends qu'il a la ferme intention de me faire languir. Le simple fait d'en prendre conscience me rend dingue et je secoue la tête contre sa bouche, mon corps ondulant avec frénésie contre le sien sans que ça ne change rien à ses mouvements. Je sens que je mouille ses doigts et j'ai l'impression que c'est mon corps tout entier qui se liquéfie sous ses attouchements. Il me manque trop fort, depuis trois semaines qu'on se croise à peine, et plus encore après la soirée de la veille où j'ai bien cru une fois encore que c'était terminé pour de bon. Je suis incapable de résister, de jouer la rébellion, pas encore. Je rends les armes tout de suite, sans lutter, dans un élan presque désespéré dont je ne comprends pas bien la source. Je gémis d'une voix vibrante entre deux baisers : Molim te, Slavenko j'ai besoin de toi.

Je gronde impérieusement "je sais" mais ce n'est pas pour autant que je renonce à mon plan. J'intime "laisse moi faire srce. Je vais te faire jouir, tu le sais, laisse toi aller srce..." Je sais que je peux lui faire atteindre des sommets de plaisir en l'excitant encore un peu plus, en jouant sur la frustration et l'envie. "t'es tellement sexy... Jebote Nina, t'es bandante à mort dans cette tenue, j'adore te sentir mouillée comme ça. C'est très bien srce, oui t'es bonne" Je ronronne des compliments obscènes en reprenant mes caresses, appuyant peu à peu mes gestes, les déliant pour accéder lentement à ses désirs. Je finis par cesser de l'embrasser et me laisser tomber à ses genoux. J'enroule un bras autour de sa jambe, ma main revenant sur son cul pour écarter et malaxer, explorer entre ses fesses. Ma bouche se pose sur son sexe au moment où mes doigts mouillés de cyprine pénètrent l'entrée intime, ma langue écarte les chairs mouillées comme je la pilonne brusquement. Je la lève voluptueusement pour contraster avec le va-et-vient qui force les muscles palpitants. Je la mène au plaisir dans ce mélange contrasté de sensations buvant sur son sexe les spasmes délicieux qui font battre mon cœur follement. Vu que maintenant c'est moi qui commence à avoir à nouveau la trique, on est pas sorti du sable (enfin de l'appart!)

​Je couine de frustration contre ses lèvres, au bord de l'implosion tant je sens que mon seuil de tolérance est bas ce soir, pourtant je n'insiste pas parce que j'ai envie de lui obéir, de lui faire plaisir, de lui montrer que je sais encore être docile. Je ne doute pas qu'il me fasse jouir, j'ai seulement l'impression que je vais mourir s'il teste trop ma résistance. Les indécences qu'il susurre à mon oreille, son souffle rauque brûlant ma peau, ne font rien pour calmer mes ardeurs et je tends les bras pour m'accrocher à son cou, fourrer mes doigts dans ses cheveux et revenir encore chercher sa bouche. Un geignement plaintif meurt sur mes lèvres quand il s'agenouille enfin devant moi comme j'ai rêvé qu'il le fasse, et je me plaque contre le mur en quête d'un appui pour ne pas complètement perdre pied. Je me cambre brusquement, mon bassin se tendant vers sa bouche quand il fouille entre mes fesses dans un geste auquel je ne m'attendais pas. Une main accrochée à ses cheveux, je plaque l'autre contre le mur dans un gémissement, des langues brûlantes rampant sous ma peau. Le souffle court, je ne parviens à balbutier que des "oh putain oui" ou des "encore" entre deux grondements rauques. Une vibration douloureuse me transperce de part en part quand l'orgasme me rattrape, en des spasmes si violents que je me laisse glisser au sol, tremblant comme une feuille.

Je n'ai jamais considéré être un amant extraordinaire mais j'éprouve une fierté virile et sans doute déplacée quand Nina jouit de mes soins, si fort qu'elle en tremble. Je suis d'un naturel égoïste, qui se révèle aussi dans le sexe puisque j'ai plus l'habitude de prendre mon plaisir que d'en donner, sauf avec Nina. Nina est cette merveilleuse créature qui me rend différent, et c'est sans doute pour ça que j'adore ce moment où je goûte son plaisir sur mes lèvres. J'éprouve des sentiments très forts à chaque fois qu'elle se livre à moi pour me laisser la mener sur les chemins du plaisir. Je trouve ça extraordinaire, et je ne me lasserais jamais de cette sensation. J'en suis tellement fier et heureux que je la prends dans mes bras pour la féliciter, lui ronronner des mots doux, lui dire combien elle est belle quand elle jouit, combien je l'aime et que je suis grave amoureux d'elle. Je suis sur un nuage de pur romantisme dégoulinant.

Je me retrouve blottie entre ses bras, à bout de souffle, mon corps tremblant, frémissant contre le sien, et je niche mon visage quelque part dans le creux de son cou pour tenter d'y retrouver une respiration normale. Il me berce de mots d'amour qui me donnent envie de m'enfouir sous les couvertures avec lui pour ne plus jamais en sortir. J'ai une furieuse envie d'annuler tous mes plans pour la nuit et de rester ici, avec lui. Mais je ne peux pas faire ça, j'ai promis qu'on fêterait son anniversaire dignement et j'ai l'intention de tenir cette promesse. Je reste ainsi quelques minutes, immobile dans ses bras avant de lever le nez pour l'embrasser longuement. Rhabille-toi mon amour, il faut qu'on y aille... Je l'embrasse encore, peinant infiniment à arracher ma bouche à la sienne, jusqu'à ce qu'on se lève ensemble.

Je passe brièvement aux toilettes, je change de culotte fendue, repasse un coup de brosse dans mes cheveux et nous sommes prêts à partir. Dieu merci, l'hôtel n'est pas très loin de chez nous, et un petit quart d'heure nous suffit pour y parvenir. A la réception, je récupère la clé d'une suite duplex "Rabbit", la plus luxueuse de toutes. J'y entraîne Slavenko, un sourire satisfait aux lèvres parce que je suis plutôt fière de ma trouvaille. La chambre est vraiment originale, et j'ai l'impression de me retrouver dans un chalet en pleine montagne. Je pose dans l'entrée notre sac de voyage et me tourne vers lui, regard interrogateur posé sur lui. Qu'est-ce que tu en dis...?

Je ne proteste pas malgré la difficulté à m'éloigner de sa peau, et j'obéis sagement, ayant promis que je la laisserais organiser cette fête dont le but (mon anniversaire) m'indiffère. Je ferais tout pour plaire à Nina surtout après le clash qu'on vient de vivre et qui me laisse avide de son amour, dépendant de ses gestes câlins. C'est trop d'émotions, de peur, pour que je ne sois pas docile aujourd'hui. Je me rhabille à gestes lents, groggy d'endorphines et d'amour émerveillé.

J'insiste pour prendre le volant - on va quand même devior acheter une bagnole avec le bébé qui arrive, on ne pourra pas toujours utiliser celle de Dimitri !  et je suis ses directives pour la route. L'hôtel me fait sourire par sa forme étrange, moderne au milieu des pins. Dans la chambre, je reste étonné du style et de la capacité de Nina à dénicher des perles rares. J'accorde un sourire amusé à ma femme, elle est mignonne avec son air fiérot et je fonds d'amour même si je tente de m'en défendre. "Je connaissais même pas ce truc, comment tu as fait pour trouver ça ?"

Avec curiosité, je commence à faire le tour de la pièce, et la vue de la baignoire à bulles me fait sourire "ah je comprends moja ribica  !"