[PEGI 18] FB - Lutin de perle / Sly

Sa main délicatement fine m’empoignant avec l’expérience qu’elle a gagnée au fil des mois me tire un gémissement de contentement soulagé, comme si j’avais attendu cela toute la soirée, alors que j’ai passé ladite soirée à trouver précisément ce genre de choses dans les bras des filles. Je pousse doucement mes hanches vers les siennes, lui donnant toute latitude pour exécuter des mouvements qui peuvent être stratégiques entre deux corps qui ne cessent de bouger et de se coller régulièrement l’un à l’autre. J’échange avec elle des baisers à en exploser mon quota annuel, me satisfais de ses mouvements de doigts désormais bien habiles, bien adaptés à un corps qu’elle a appris à connaître. Mes paumes épousent la courbe de ses flancs dans un mouvement de moins en moins contrôlé au fur et à mesure que mon souffle accélère dans une appréhension fiévreuse. Contrairement à elle, je ne retiens aucune vocalise, soupirant éhontément la traduction du plaisir qu’elle me donne et qui même s’il est facile à obtenir chez moi, reste agréable dans sa banale habitude. Le front bientôt appuyé contre le sien je prends quelques longues secondes pour me concentrer sur ce qu’elle fait, déguster les efforts qu’elle accomplit, écouter le bruit humide de ses mouvements, de nos peaux qui se frottent. Passant une main entre nous à mon tour, je la touche par dessus ses vêtements, lui administrant la brûlure excitante des fibres mordant la peau sensible.

Un halètement désarçonné me saisit la gorge soudain, dans la tension du cou que je m’administre, mais aussi au contact de Reina. J’adore sa petite langue légère, aussi agaçante qu’insidieuse, qui fait toujours des merveilles, surtout quand il s’agit d’être tendre. Je reconnais dans ses gestes et dans ses envies des choses que je lui ai transmises et si l’impression était au départ bizarre, Reina a façonné ce qu’elle aimait faire à son image, ce qui la rend d’autant plus désirable à mon sens.
La fatigue de cette soirée ankylose parfaitement mes membres dont les muscles crient de douleur en sourdine, et je pourrais me laisser sincèrement baiser ainsi simplement de sa paume et de sa langue jusqu’à m’extasier et m’endormir. Mais je lui ai promis de lui montrer quelque chose, et ça passe par le fait de lui montrer qu’elle existe et qu’elle compte.
La lèvre pincée entre mes dents dans la concentration, je passe mon poignet dans son froc pour la toucher à même la peau. Je flatte sans intérêt réel sa queue et ses bourses, pour descendre directement un peu plus bas et m’abreuver de quelques sursauts de respiration tandis qu’elle sent où je m’aventure.

Je lui administre un baiser sur la joue pour la plaquer contre le matelas et me redresser le temps de virer ce qui lui reste en bas. Un rapide passage par la table de nuit enduit mes phalanges d’une manière qui facilite l’intrusion que je lui administre. A plat ventre sur le lit, j’embrasse sa queue déjà vibrante d’un trop plein de sensations, aplatis et étale sur son gland du bout de la langue le liquide qui déjà s’exhale d’elle.

Je gémis en cœur, la bouche autour de sa peau tendue et gorgée de sang. Je me contente du plus simple, peu adepte à l’époque moi-même de l’exotisme alors que j’en filme toute la journée, probablement pour cette raison maintenant qu’on y réfléchit. Je savoure chaque centimètre de sa peau, prends le temps de sentir palpiter contre ma langue ses nerfs battants, et contre mes doigts ses muscles qui se resserrent de plaisir. Je calcule l’angle de sa prostate du bout des phalanges, parviens au bon résultat deux fois de suite comme un scientifique vérifiant ses hypothèses avant de se lancer dans une entreprise particulièrement risquée ; tu parles, j’ai fait ça toute ma vie.

Je me redresse quand je suis sûr qu’elle tremble et gémis suffisamment et je prends le temps cette fois-ci – et c’est rare – de me dévêtir entièrement pour être à poil entre ses jambes, pour sentir la peau fine de ses cuisses coulisser contre mes flancs quand je la plierai en deux pour maximiser un angle dévastateur.
Parce que c’est inévitable, je force légèrement le passage, avec lenteur et patience, deux caractéristiques qui traditionnellement ne m’appartiennent pas. Appuyé de chaque côté de son corps, je me guide méthodiquement en elle, grinçant de frustration tandis que ses muscles me repoussent par réflexe. Sa chaleur m’envahit, mon cœur me remonte dans la gorge et pulse contre mes mâchoires. Je m’essouffle dans la lenteur des choses, dans la montée inexorable d’un dernier effort après toute cette soirée de folie.

Soudain son corps m’aspire si fort que j’en ai les larmes aux yeux. Sa chaleur s’enroule autour de moi et me compresse jusqu’à la nausée. Je soupire, immobile, essoufflé.

« Putain Reina qu’est-ce que j’aime ton cul. »

Glamour, comme toujours.

Puisque je n’ai pas les abdos des acteurs pornos que j’emploie devant ma caméra, je dois m’appuyer sur un genou dans un diagonale assez précaire pour pouvoir l’enculer sous le bon angle dans un minimum d’élan. L’effort fait bientôt gémir mes muscles, mais l’adrénaline de l’instant, présente en si grande quantité entre nous qu’elle me semble avoir une odeur me fait tenir juste pour elle. Le souffle dans son cou, incroyablement léger à côté de toutes ces stimulations physiques, fait courir de tous petits chocs électriques dans mes épaules et le long de ma colonne vertébrale, distraction agaçante mais nécessaire pour m’empêcher de jouir ici et maintenant. Quand mes cuisses commencent à vibrer sous l’effort et l’excitation, je donne un léger coup de coude dans sa cuisse en passant les mains derrière ses fesses.

« Lève les jambes. »

Je l’aide à caler mes épaules sous ses genoux quand enfin je m’enfonce si profondément en elle que j’ai l’impression de tracer des vertèbres supplémentaire sous son coccyx. Le choc viscéral me coupe le souffle en même temps qu’il m’arrache un gémissement grave, venu du fin fond des tripes. Dans l’affect je lui colle un coup de hanches plus sévère, celui qui n’a plus d’ornements ni de respect, et qui prend ses forces dans tous les instincts les plus primitifs. Je m’excuse contre ses lèvres d’un baiser quand j’entends claquer nos os les uns contre les autres, supplie son corps de lâcher dans les prochaines secondes d’un mouvement de poignet enroulé autour de sa bite.

L’orgasme me colle un coup de poing dans le ventre et se retire aussi rapidement qu’il m’a rencontré, comme un chauffard vous renversant avant de prendre la fuite avec lâcheté. Les bras tremblants sous l’effort, je reprends mon souffle tandis que les dernières pulsations de l’extase contractent les muscles de ma petite Reina autour de moi. Mon cerveau flotte au dessus du monde, et la voix de mon amante me paraît venir de fichtrement loin.
Oui, c’est quelque chose, faire l’amour.

Je me retire aussi doucement que possible pour un acte aussi désagréable à exécuter, me débarrasse d’une capote qui tombe sur le côté du lit dans un bruit éloquent. Mon corps baigné de sueur se couvre déjà de frissons et je suis totalement hors service.
Pourtant je finis d’honorer la promesse de lui montrer comment on faisait, et je vais jusqu’au bout : malgré la fatigue qui me submerge comme un drap noir, c’est bien le drap coloré du lit conjugal que je fais passer sous ses jambes pour aussi l’en recouvrir afin qu’elle n’ait pas froid. Je dépose mes lèvres sur son épaule, et balade ma main sur la table de nuit pour ne pas manquer, tout de même, ma clope traditionnelle d’après baise.

« Tu peux rester ici jusqu’à ce que tu trouves de quoi te retourner, tu n’as pas à te soucier de ça. »

Apolline va gueuler un peu, puis s’y faire.
Dix ans plus tard, elle me plaquera, et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Reina a changé.
Pour le mieux ou le pire je ne sais pas, mais je manque de trébucher quand elle me saute dans le dos avec son petit caractère espiègle, enroulant autour de moi des jambes agrandies de sauterelles.

« Oh trésor, bonsoir. Tu as l’air en forme ! »

Tout dans sa tenue à son attitude crie « viens je m’agenouille et j’ouvre la bouche », mais ça ne m’étonne pas. Beaucoup des filles font ça, pas parce que je les paye pas assez, mais parce que la vie est terriblement chère mine de rien, et que le cul de toute façon ça rapporte c’est comme ça. C’est le gagne pain millénaire, depuis longtemps, aujourd’hui et à jamais.
Je commande un verre d’alcool fort pour commencer, me hisse sur le tabouret d’un bar selon ce qui deviendra des années plus tard un rituel entre nous deux. J’essaie de me rappeler qui est cette barmaid qu’il me semble connaître – donc qu’il me semble avoir baisée – abandonne.

« Ca va, les affaires tournent. Et toi alors, qu’est-ce que tu racontes de beau ? »

J’acquiesce avec habitude quand un verre de whisky glisse vers moi ; Reina a toujours beaucoup trop parlé, beaucoup plus que moi, et pourtant on sait que ça peut être difficile. L’alcool glissant sur ma langue m’apporte une familiarité que sa voix termine d’aménager, avec la syntaxe étrange de ces jeunes demoiselles dont la naïveté d’une adolescence à peine terminée parsème encore les mots, comme un vernis protecteur qui s’écaille contre la tempête grondante de l’âge adulte.

« Sasha est adorable, je suis sûr qu’elle ne fait pas cela méchamment. »

Son homonyme par contre est une vraie peste agaçante qui se dresse au dessus de tout le monde dès que possible et qui arrive dans sa compassion exaspérée a donner l’impression qu’elle a pitié de l’univers entier.

« Je connais Salomé, elle a ton âge je crois. C’est mieux si tu t’es réconciliée avec elle, il vaut mieux maximiser tes relations maintenant que tu te débrouilles toute seule, c’est la clé de la réussite quelque soit le domaine. »

Mon regard glisse sur des clients fortunés que je connais et qui traversent le hall pour sortir comme si le tapis rouge leur avait été déroulé et que des photographes les attendaient dehors – c’est sans doute le cas.

« Tu travailles dans le coin, donc ? »

« Tu ne trouvais pas ça agaçant qua tu es venue nous trouver ce soir là. » je fais judicieusement remarquer, le sourire aux lèvres.

Oui j’aime bien me prendre pour un justicier. On a qu’à dire que ce sont des petites BA qui essaient de tamponner mes crimes de pédophilie qui s’ils sont un jour découverts me vaudront le trou, et pas celui que je préfère malheureusement.
Ne parlons pas d’horreurs.

« Ca se passe bien. Je suis sur un très gros tournage pour le moment et ça me prend beaucoup de temps et d’énergie parce que mes actrices sont de vraies divas, mais ça tu t’en doutais je pense, tu commences à connaître le milieu...maintenant. » je rajoute en jetant un coup d’œil à son accoutrement.

Une petite part de moi se soucie de ses conditions de travail, car de mémoire Mimi travaille plus du côté de la gare parce que le passage y est fréquent...mais les fréquentations y sont sombres, brutales, sans émotions.
Les temps changent.
Et puis merde, ce n’est pas ma pupille.

« Tu as l’âge. Mais il faut qu’on discute de ce que tu aimes faire, et de ce que tu es prête à faire, et ce sont deux choses différentes dans le porno. »

La barmaid rougit visiblement et se détourne.

« Elle est jolie mais elle ne change rien au fait que tu es une pute. » je réponds en avalant une gorgée du breuvage dont je semble souiller la moindre molécule avec mon langage franc, direct et on doit le dire, vulgaire sur les bords.

J’acquiesce d’un signe de tête à sa question.

« Tu aurais du succès je pense. Tu es jeune, fraîche, candide. Tu as de beaux yeux, de belles dents, et maintenant tu sais te maquiller. Tu passerais bien à la caméra. »

Je plisse les yeux, scannant son corps et cherchant un détail qui me prouverait le contraire. Sa seconde phrase me fait rire, ironiquement, avec un brin de méchanceté glaciale et lucide.

« Les cam-girls font ce qu’elles veulent, les putes indépendantes font ce qu’elles veulent, les pointures du porno font ce qu’elles veulent. Mais les débutantes et les pouliches sous l’égide d’un pornographe font ce qu’on leur dit de faire, et ce qui fait gagner. Le porno américain c’est de la prostitution légale mon chaton, ni plus, ni moins. »

Je me tire une cigarette que je cale entre mes lèvres avec l’air d’un hommes d’affaires.

« Alors, qu’est-ce que tu détestes faire, et qu’est-ce que tu as plaisir à faire au contraire ? »

Devant sa réaction, je hausse les épaules.

« Désolé, avec l’accoutrement que tu as tu donnais vraiment l’impression d’avoir très envie de te mettre à quatre pattes dans la seconde. »

Je ne termine pas ma phrase, laisse son imagination le soin de le faire elle-même – et celle de toutes les personnes présentes dans notre rayon proche qui entendent donc cette conversation particulièrement vulgaire. Certaines d’entre elles sont probablement déjà en train d’alerter la sécurité, ce que je ne peux pas leur reprocher. Je tire sur ma cigarette, échappe un soupir en miroir du sien en même temps que je souffle ma fumée.

« Je suis déçu Reina. Pas que tu sois devenue une traînée, ça à la limite, tu fais ce que tu veux, mais j’aurais pensé que tu serais venue me voir. »

Pourquoi exactement, je ne sais pas.
Peut-être que j’espérais avoir du pouvoir sur elle jusqu’au bout.

« Non tu ne viens pas me voir ; tu me donnes rendez-vous dans un hôtel bourgeois banal où tu fais figure d’égout sociétal. »

Je glisse mon regard telle une lame de couteau dans le dos de la personne qui,excédée par notre conversation sans nul doute, finit par se casser. La barmaid ne semble plus savoir où se foutre et je crois que le verre qu’elle astique depuis un quart d’heure pour pouvoir continuer à nous écouter dans une curiosité malsaine va bientôt obtenir le titre de verre le plus propre du monde.
J’égrène ma cigarette dans un cendrier hors de prix d’un poids à servir d’arme d’assassinat.

« Tu as grandi, qui suis-je pour te le reprocher ? Je me serais imaginé te retrouver sur scène, te retrouver dans un club comme celui où on s’est rencontrés, partout ailleurs mais pas ici. »

Ma vision périphérique m’indique que deux armoires à glace de la sécurité se rapprochent dangereusement de nous sans doute pour m’informer que je perturbe la pureté du lieu ou que j’essaie de me faire cette petite jeune femme qu’on ne dirait même pas majeure avec un accoutrement pareil. Je vais encore devoir sucer des bites pour m’en sortir sans accroc, moi.
Ecrasant ma cigarette, je me lève.

« On se retrouve à ton entretien d’embauche je suppose. »

Contre toute attente – disons que c’était fait pour mais que je ne pensais pas qu’elle mordrait à l’hameçon – Reina me poursuit et va même comme une petite effrontée me passer devant. Ca mériterait une fessée des familles ça. Je hausse les épaules à sa question.

« Je l’ai toujours été Reina, c’est juste que tu me considérais différemment avant. »

Je replace derrière son oreille une mèche artificielle d’une de ces perruques blondes qui lui donnent un air de première de la classe qui se croit au dessus de tout le monde et qui suce son propre pour avoir des bonnes notes.

« Je te l’ai dit : j’aurais préféré que tu ne deviennes pas ainsi et j’en suis déçu. Ce n’est ni grave ni dramatique. »

Ca me donne l’impression d’avoir foiré quelque chose comme si j’avais eu un moment la responsabilité de Reina. De manière paradoxale j’ai aussi l’étrange impression d’une rupture quand j’embrasse son front dont je pourrais donner l’exacte marque du maquillage qui le recouvre tellement je suis habitué.

« Aller va bosser, va. »